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La fréquence jusqu'à sandalettes, une incroyable aventure aujourd'hui. Faites moi confiance, je vous ai déjà raconté beaucoup d'aventures ici, en voilier, à la rame, en surf des neiges, en moto, en deux chevaux. Mais des histoires comme celle là, franchement, jamais. C'est l'histoire qu'a vécue un garçon qui est assis en face de moi et qui s'appelle Jean-Yves Frédéric. Bonjour Jean et Frédéric. Salut Christophe. Vous, votre truc depuis tout petit, c'est le parapente.

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Il y a deux ans, vous vous êtes lancé dans un défi complètement fou parcourir en parapente toute la chaîne de l'Himalaya. Et vous en avez fait un livre qui sort chez Guérin, Vol au dessus de l'Himalaya. Est ce qu'il y a de formidable dans votre histoire? C'est qu'elle raconte la performance sportive, certes, mais pas que. En débarquant par le ciel dans tous ces pays qui bordent l'Himalaya, il vous est arrivé tout un tas d'aventures humaines. Je vais tenter de raconter tout ça et on en parle tous les deux.

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Juste après ça, Bauvin? Super! C'est une histoire que j'ai écrite avec Pierre Antin. Réalisation Céline l'Ombrage.

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Christophe Hondelatte. Laissez moi vous présenter Jean Jean-Yves Fredrick Bloch, comme l'appellent ses copains, au moment où commence cette histoire, il a 41 ans. Il est guide de haute montagne en Haute-Savoie. Il est marié et papa de deux adolescents. Et depuis qu'il a 13 ans, c'est un mordu de parapente. Mieux que ça, il pratique désormais le parapente bivouac, le parapente. Vous savez ce que c'est, c'est un parachute déplié.

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On court en cours, on décolle, on vole et quand on a fini de prendre son pied, on descend et on interdit. Le parapente bivouac, c'est la même chose, mais en itinérance, on décolle, on se pose, on passe la nuit, on redécolle, on se pose, on passe la nuit et ainsi de suite. C'est de la randonnée en parapente. En 2013, il a volé comme ça à l'ouest de l'Himalaya, côté indien. En 2014, il s'est envolé au dessus des pics du Karakoram, toujours dans l'Himalaya.

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Mais côté pakistanais, et là, en 2016, il s'est juré de traverser tout l'Himalaya.

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Et aujourd'hui, 25 août 2016, c'est le grand départ. Depuis le Tadjikistan, un petit pays coincé entre l'Afghanistan et la Chine, à l'ouest de l'Himalaya, un petit village qui s'appelle MAM Mosco. Vous le voyez là le chevelu avec son énorme sac à dos? Ah ben, c'est lui. Ça y est, il est lancé. Il part de l'ouest de l'Himalaya. A gauche sur la carte et il veut aller à l'est. A droite sur la carte.

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4000 kilomètres par dessus les plus grands sommets du monde.

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Six pays Tadjikistan, Afghanistan, Pakistan, Inde, Népal et Birmanie.

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Et dès le départ, il souffle comme un bœuf. Il veut rejoindre un col à 3500 mètres. Et s'il souffle comme ça, c'est à cause de son fichu sac à dos, presque plus gros que lui. 50 kilos sur le dos. Sa toile, bien sûr, son parachute, son harnais, ces instruments de pilotage, sa trousse de couture pour réparer du matériel d'alpinisme et sa tente, son sac de couchage, ses réchauds, ses casseroles. 2 litres de carburant, quelques vêtements de rechange, des caméras, des téléphones, 200 grammes de thé, un kilo de riz, un peu de poivre, du curies, du cumin, du paprika, 20 boulettes sèches de fromage de brebis, de l'huile d'olive, des fruits secs, des bonbons, des biscuits, des galettes de pain, 3 litres d'eau.

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Et c'est quoi ça? C'est quoi ça? Tout en haut du sac? On dirait une boîte de violon. C'est un violon. Il emporte son violon. Il est 11 heures du matin et au bout d'un raidillon, Jean IV sent un beau petit vent ascendant alimenté par de puissantes rafales. C'est exactement ce qu'il lui faut. Alors, il étale sa voile derrière le rouge avec un rectangle blanc de chaque côté et devant une bordure jaune. Il branche son GPS.

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Il allume son Vario mettre son Vario, l'appareil électronique qui mesure le vent. Et en deux enjambées, il se lance et nous voilà dans les airs.

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Mortrée, suspendue à bout de chiffon, est toujours un miracle pour moi. Je tourne à l'intérieur d'une bulle d'air chaud ascendante. Un cadeau de la nature invisible pour l'homme terrestre, mais bien concret pour tout animal volant. Et vite, il s'éloigne des parois de la montagne et la laisse glisser son gros sac en arrière. Son sac est maintenant suspendu en dessous de lui et lui, il s'installe sur sa selle à être une sorte de balançoire. Il glisse ses jambes et son bassin dans un sac isolant.

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Et c'est parti. Cap à Lestes, le long de la chaîne de l'Himalaya.

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Et en dessous, il y a des pâturages, des troupeaux, des bergers qui lui font de grands C. Et très vite, à la hauteur du parachute, des sommets rugueux de petits glaciers, la haute montagne qui commence petit à petit comme ça. Porté par les courants ascendants, les courants thermiques les bouffent, comme on dit dans le milieu. Il monte, il monte comme dans un ascenseur naturel et le voilà à 5 300 mètres d'altitude. Et là, on se calme.

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Parce qu'à simile, il peut tomber dans les pommes par manque d'oxygène. Donc on s'arrête. On ne cherche plus les bouffes. On se stabilise. Jean ai franchi comme ça les vallées les unes après les autres et aux alentours de quatre heures et demie. Il sent que l'ascenseur naturel devient faiblard. Il est temps de se poser. Il faut donc trouver un point de chute. Il voit deux petits lacs émeraude, juste en dessous et à côté, une petite plaine des Alpes.

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Il se met à descendre en spirale en tirant sur ses manettes. Pour l'instant, tout va bien. Et là, d'un coup, à quelques mètres du sol, le vent s'inverse. D'un coup, il le propulse vers le bas pâme. Heureusement, en bas, c'est de la boue. Jean-Yves s'y enfonce comme dans du beurre blanc. C'est ça, le parapente. On ne sait jamais vraiment où et comment on va tomber. Fin de la première étape.

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Il regarde son GPS. Il a parcouru 120 kilomètres. C'était magnifique. Il est content. Il est grisé même. Mais il était épuisé. À ratatine.

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Et là, il plante sa tente en face de lui. Le soleil est en train de se coucher. C'est le paradis sur terre. Le paradis tout seul. Pénard. Sauf que lui, la solitude, en fait qu'il déteste, est paradoxale. Il fait tout ça pour se retrouver à l'Ouest, paumé et fondamentalement, il n'aime pas ça. Mais qu'est ce que je fous là? Tout seul, comme un con.

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Dans quelle galère je me suis fourré. Il pense à sa famille, à ses potes. Il est au paradis. Il a le blues comme un bec sucré.

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Il a la parade.

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Il avale quelques bonbons à gâteaux, il fume une clope, il cogite encore un peu et il s'endort comme une souche. C'est un drôle de matelas. Sa voile pliée, il n'y a pas plus douillet. Le lendemain, Blutch a repris du poil de la bête. Vers 11 heures et demie, les conditions sont idéales. Il redécolle et il vole comme ça pendant quatre jours en pivotant en général près d'un lac. De temps en temps, il pique une tête dans l'eau glacée et il repart.

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On vole en général quand c'est beau, il filme avec sa caméra GoPro et là, juste en dessous, il est en train de filmer la vallée du VAX, un fleuve à côté de collines de sable, le Sahara au bord de l'eau, et il atteint les contreforts de la chaîne de Pamir avec son pic à 7500 mètres. Le Samanides, il est toujours au dessus du Tadjikistan et il cherche un endroit pour se poser. Et il voit une tombe de berger et à côté, le berger qui l'observe.

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C'est sympa, ça. Il va poser le pied sur le sol et là, quatre chiens furibard sortent de la tente et se ruent vers lui. Et les chiens? Comment dire? Il n'aime pas ça. Et donc, sans toucher le sol. Il remonte aussi sec et il va se chercher un autre endroit.

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Un kilomètre plus loin, il casse la croûte. Il se repose un peu et tout d'un coup, il est sur le point de repartir.

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Il voit surgir de derrière les buissons un homme à cheval. Il reconnaît le berger de tout à l'heure. Il a un fusil et il est costaud.

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Et il le met en joue. J'arrive lève les mains. Touristes françaises flânent tous touristes. Le type descend de son cheval et il lui fait signe de marcher raide, raide, et il marche comme ça jusqu'à sa tente. Et là, il voit arriver un militaire avec une kalachnikov. Le berger l'a capturé pour le livrer aux autorités tadjike. Ouf! Ça va s'arranger.

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Et là, les chiens déboule et ils se jettent sur le militaire qui se mettent à tirer. Et toutes les balles tombent sur le carreau.

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Du coup, le berger est furieux. Il prend son fusil et il met en joue le militaire. Et Jean-Yves Belotte se jette à plat ventre.

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Il a les bras en croix. Ça dure longtemps. Et là déboule deux autres militaires. Le berger est coincé. Il pose son arme. Et Jean, L'IHF se relève. Touristes €12 French Shoes. Souffrant de Sauze, il l'embarque et ils l'emmènent au village en contrebas. Au passage, il lui balance quelques coups de crosse dans les côtes et sur la tête et au village, il le jette dans un piquet et il le conduisent à Karm, la grande ville la plus proche.

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Dans une caserne de police. Your Name! Me Jean-Yves Frey Fredericks Sen Live On prend le berger pris pour un terroriste et surtout, il s'aperçoit que tout son matériel est étalé dans la pièce. Ils ont tout récupéré. Et là, il doit s'expliquer sur tout. Ses caméras, son passeport, son argent, ses provisions. Au bout de quatre heures, un policier en costume lui annonce qu'elle va tomber.

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Nous irons à toutes les prières. Oh, do you want to trépidantes! Elle lui demande s'il veut dormir là, à la caserne ou s'il préfère un hôtel. D'après vous? Ils l'emmènent dans le meilleur hôtel de la ville.

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Come Back to Moreaux Tennō Clock. En vérité, la police revient le lendemain à 16 heures. Et là, il comprend qu'il est mal barré. Vous savez, sans enfreint plusieurs fois les lois du Tadjikistan. Tu as volé sans autorisation, sans déclarer ITI Nadel au ministère de l'Intérieur, qui a rapproché les frontières sans aviser la sécurité intérieure.

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La licence internationale de vol n'est pas valable et en plus, tu as survolé sept sites militaires sensibles.

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C'est pas gagné. Nouvel interrogatoire. Après quoi le policier l'invite au restaurant. Véridique.

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Appelle moi braquera. C'est mon surnom en l'Ultimate fighting. C'est du sport de combat. Avant, il était au KGB. Maintenant, il travaille pour les services secrets tadjiks et il revient le lendemain. Bon, j'ai retenu deux chefs d'accusation absence de déclaration de ton itinéraire et non validité de ta licence de vol. Tu passes au tribunal demain.

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Jean IV est condamné à quatre 1.550 saumonée d'amende Saffré dans les 500 euros. Il paye. Il signe des dizaines de pages Plard. Malheureusement, il lui pique une caméra et ses cartes mémoire et il saute dans un taxi pour Douchanbé, la capitale du Tadjikistan. Avant de repartir, il demande à son flic Bracketing Alors t'es convaincu maintenant que je ne suis pas un terroriste. Soit tu es très fort, soit tu es complètement givré. Les deux, mon capitaine.

[00:14:15]

Il est à la fois très fort et complètement givré. Mais ça change un peu ses plans. Il avait prévu de survoler l'Afghanistan en parapente. Il ne va pas le faire. C'est trop dangereux. De toute façon, il n'avait pas l'autorisation. Il va rejoindre le Pakistan en avion.

[00:14:51]

Et le voilà donc qui prend son envol au Pakistan, juste à la frontière afghane. Il monte à trois 300 mètres. Le paysage est magnifique. Une cathédrale de rochers orange au dessus d'un torrent, la rivière Ouza. Le soir, il se pose près d'un village. Les gens sont accueillants, souriants. Ils achètent des cerises, des abricots. Il goûte un gâteau aux noix, au miel et au caramel. Il se réconcilie avec l'Himalaya et ses habitants. Les jours suivants, la météo se gâte.

[00:15:31]

Il pleut, il souffle un vent mauvais. Il y a de la neige. Il reste bloqué plus d'une semaine et c'est là qu'il sort son violon. Et oui, vous vous souvenez? Au départ, juché sur son gros sac, il y avait une boîte à violon. Il est violoniste. J'en ai eu.

[00:15:47]

C'est à lui que je suis arrivé au Pakistan quasiment tous les jours. Jean-Yves redécolle le 17 septembre. Il vole pendant sept heures 150km et cambry les derniers rayons de soleil. Il est à 4650 mètres et il décide de se poser sur une plaque de neige juste en dessous. Mais là, faut pas se rater. Autour, il n'y a que des rochers, un champ de rochers. Il descend et à cinq mètres du sol, d'un coup à plus d'air porteur, Babs, il se pose d'un coup et il rate la plaque de neige.

[00:16:39]

Il s'écrase sur un gros rocher et dans le choc, le bloc de pierre bascule et il perd connaissance.

[00:16:46]

Quand il se réveille, il sent une terrible douleur à la cheville droite. Mais ça va. Elle n'a pas l'air cassée. Tout le reste est intact, y compris le violon.

[00:17:06]

Le lendemain, il repart pendant 40 kilomètres, à 4.000 mètres d'altitude. Il longe une paroi de neige et de glace. S'il tombe dedans, il est foutu. Il se sent minuscule et au moment de se poser problème. Il sait qu'en dessous, il y a des talibans. Les islamistes tiennent la région et donc il choisit de se poser dans la montagne en haut. Au bivouac, il est rejoint par un groupe de nomades, des vieux barbus, des jeunes rasés.

[00:17:37]

Il se montrent curieux, notamment de son matériel.

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Il s'assoit avec eux. Il leur montre des images, les vidéos du jour et ils cassent la croûte ensemble. Il lui reste un dernier vol avant de passer en Inde. Il monte facilement à 5000, mais et tout d'un coup, il entend un roman à sa gauche. Un avion, un avion surgit à sa hauteur. Il passe à 200 mètres et il reconnaît le modèle. C'est TR 42. Un petit avion de ligne à hélices français, s'il vous plaît.

[00:18:19]

Encore une fois, il l'a échappé belle. A partir de maintenant, l'Inde lui tend les bras. Mais la mousson aussi, la mousson s'éternise. Il pleut tous les après midi. Au début, ils se contentent de faire des sauts de puce le matin. Et puis, au bout d'un moment, il prend des risques. Il saute d'un cumulus à l'autre, il descend le moins possible. Parfois, il se fait secouer comme un prunier. Mais tant pis, il vole même quand il neige, il vole dans les nuages, sans visibilité, juste aux instruments.

[00:18:57]

Il a hâte d'arriver au Népal. Et vous savez pourquoi il a un rendez vous là bas?

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Un rendez vous avec sa femme et avec ses deux filles. Il retrouve sa femme Laeticia et leur fille le 14 octobre à l'aéroport de Katmandou, au Népal, et il fait un break de deux semaines à l'hôtel. Du coup, le 4 novembre, la séparation est douloureuse. Il leur promet qu'il sera en France à Noël et il repart vers Lessines.

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Je suis un salaud. Oui, je sais que c'est mal, mais je veux savoir jusqu'où je peux pousser cette aventure. Il doit maintenant traverser le Népal jusqu'à l'ivresse.

[00:20:08]

Le lendemain, au décollage, ils sont tout de suite que quelque chose ne tourne pas rond.

[00:20:12]

L'air est bizarre, ça tourbillonne. Ça Rafale s'affaiblit. Il y va quand même. Et là, il est pris dans une gueulante. Au lieu de monter, il descend en frôlant une paroi de pierre. Il descend, il descend et à un moment, un petit courant thermique le fait remonter lentement. Mais d'un coup, le courant s'arrête. Plus d'air. Le silence, ça pue. La seconde, d'après une rafale, le prend par en dessous. La voile se met en vrac.

[00:20:36]

Elle se dégonfle et décroche. Il perd le contrôle de son parapente et il voit s'approcher une paroi de pierre à quoi? 10 mètres. Il tire à fond sur les manettes de frein à fond. La voile se tend deux mètres avant l'impact. Et puis, il décroche à nouveau. Et là, il va s'écraser au pied de la paroi, 30 mètres en dessous. Instinctivement, il replie ses jambes. Il bascule en arrière pour tomber sur son sac à dos.

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C'est la Lapaque. Je ne sent rien, aucun choc. Je roule dans la pente, tout s'arrête. Je suis immobile, conscient. J'attends plusieurs minutes avant d'oser bouger. Mais il est vivant. Il tourne la tête à droite, à gauche, ça fonctionne. Il bouge ses doigts de pied, présent les chevilles, ça roule les genoux, les jambes se plient normalement. Il a juste très mal aux coudes et aux côtes. Il attend quelques minutes.

[00:21:28]

Il plie le bras. Ça va, ça marche. Il l'a échappé belle.

[00:21:48]

Le maire de. Et le lendemain, Blutch se lance fièrement sur les flancs de l'Annapurna. Le paysage est sublime, les sommets blancs, les lagresseur. Après avoir traversé le massif, il se pose dans une jungle épaisse, entre deux bananiers et il est en train de démêler ses fils. Et là débarque trois gamins. Le plus grand vient vers lui. Windvision arrive, mais l'âne Milana a 14 ans.

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Il est avec son petit frère de 10 ans et sa sœur de 8 ans. Blutch les accompagne jusqu'à leur maison. Une cahute en terre avec un toit de chaume. Un feu se consume au milieu de la pièce et dans son coin, il découvre un quatrième enfant, tout petit. Six ans et là, ça tombe bien, il connaît deux ou trois mots de Népalais. ÀMHA, Babos Maman Papa Milanese lui explique alors que sa mère est malade et que son père l'a emmener à l'hôpital et veut bien les attendre.

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Et quand, quand vont ils rentraient? Papa, que maman ira mieux dans deux ou trois mois. Trois mois seul à attendre, il leur demande où il peut planter sa tente. Le gamin lui propose de dormir dans la maison. Ils sont contents, les gosses. Ils sont contents d'avoir de la visite. Le petit de 10 ans se met à préparer du boeuf sautées à l'ail et aux épices. La petite met le couvert. Pas question de les aider.

[00:23:45]

Il leur offre de petits cadeaux et il leur joue un morceau de violon. Le grand est fasciné et le petit, blotti contre lui. Et là, le téléphone sonne. Ils ont un portable relié à un petit panneau solaire. C'est le père qui vient aux nouvelles. Les gamins lui passent bloc. Mais évidemment, ils ne se comprennent pas. Alors, le lendemain matin, un cousin du village débarque. Le père lui a demandé de venir voir ce que faisait cet étranger dans sa maison.

[00:24:20]

Normal, mais pas de souci. Il peut rester. Jean-Yves se promet que s'il gagne de l'argent en racontant cette aventure en France, il reviendra pour les aider. Les jours suivants, il enchaîne les bons vols et les galères météo. Il passe à 40 km au sud de Brest, le temps d'un selfie et une trace sa route. Le 28 novembre, il a terminé sa traversée du Népal heureux, mais épuisé, il a beaucoup maigri. Il ne pèse plus que 58 kilos le poids de ses 15 ans, et là, il prend une décision.

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Il a promis de rentrer pour Noël. Il n'ira pas jusqu'en Birmanie. Il ira jusqu'à l'Arunachal Pradesh, à l'est de l'Inde. Et après, il arrête. Il va même arrêter avant l'Arunachal Pradesh est un Etat frontalier de la Chine. Un jour, il atterrit en catastrophe en marche arrière. Entre un champ de cailloux, une ligne électrique haute tension et un camp militaire, il se fait une énorme frayeur. C'est la goutte d'eau. Il en a sa claque.

[00:25:52]

Il arrête là. J'admets avoir baissé les bras et je ne ressent rien. Pas la moindre déception, pas la moindre remise en question. J'ai été largement au bout de mes forces, de ma motivation et de ma concentration. Jean-Yves Fredrick Seun, quelle belle histoire! Vous avez conscience qu'elle est belle à écouter? Je te remercie.

[00:26:25]

C'est toi qui la raconte bien. Merci. Qu'est ce qu'elle veut dire? Cette dernière phrase J'admets avoir baissé les bras parce que je me suis posé la question. Tout ce récit. Quel est votre rapport réel à la performance? Est ce que vous êtes comme les autres, comme ceux qui veulent monter les vrais ou le descendre en surf? Ou ceux qui veulent faire le tour du monde contre les vents sur une coque de noix? Est ce que vous voulez réaliser des performances?

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Ou est ce que vous cherchez des aventures plus intimes? Ce n'est pas très clair, non?

[00:26:57]

Quand je dis que j'ai baissé les bras, c'est principalement par rapport à l'éthique que je me fixe sur ces aventures en parapente bivouac. C'est d'essayer de parler d'eux comme d'aller au bout et de ne pas utiliser de moyens motorisés. En fait, d'utiliser uniquement mon parapente et mes jambes pour me déplacer. Et effectivement, quand je me pose en marche arrière à côté de camp militaire, eh bien voilà, Florent Balmont parapente. Je suis au bord de la route et il y a une voiture qui passe ce temps, mon pouce et je monte dedans.

[00:27:29]

Et voilà, j'ai baissé les bras parce que j'ai décidé d'utiliser un véhicule à moteur, mais personne ne va vous le reprocher et vous avez choisi une région incroyablement sensible pour réaliser cette aventure. Vous êtes à la frontière de pays en crise, au cœur de pays qui sont traversés par les islamistes qui sont tenus par les islamistes. C'était risqué. Personne ne va vous reprocher d'avoir pris l'avion entre Douchanbé et la frontière afghane.

[00:27:57]

Alors à la base, j'avais jamais parié de tout brûler, de brûler toutes les frontières et j'avais un peu des solutions de secours. Mais effectivement, j'ai, je me suis arrêté à chaque fois le plus près possible des frontières. Et puis, je les ai contourné avec des moyens motorisés. Mais à chaque fois, j'ai traversé le pays d'un bout à l'autre. Juste avec mes jambes, mais mon parapente.

[00:28:16]

Ce qu'on fait lorsque vous traversez ces pays, vous êtes hauts, mais pas suffisamment, par exemple, pour être à l'abri d'une rafale de kalachnikov pour passer au dessus de type qui, potentiellement, sont armés.

[00:28:27]

Non, non, non, non. Mon message, c'est s'il y en a. En tout cas, c'est prétentieux, mais c'est un message pacifique. Et en fait, l'idée, c'est de justement montrer que les gens sont adorables, que les gens des montagnes de l'Himalaya sont adorables et evola. Effectivement, j'ai eu un coup de pas de chance au Tadjikistan. Ça s'est mal déroulé pour moi, mais ensuite au Pakistan, en Inde, au Népal aussi, qui met en Arouna Pradelle.

[00:28:54]

Je n'ai fait que des belles rencontres et c'est vraiment mon message.

[00:28:57]

J'ai l'impression que le fait de traverser des zones sensibles vous expose néanmoins à la mort. Je vois que vous n'avez pas envie de le dire et que vous voulez penser que tout est beau, mais en bas, en dessous. Parfois, c'est la guerre juste en dessous. Non, ce n'est pas vrai.

[00:29:15]

Pas d'accord. Au Tadjikistan, c'est que j'ai été arrêté parce que, justement, les autorités font vraiment attention et ça devient terroriste. Exactement parce qu'ils ont 1400 kilomètres de frontière avec l'Afghanistan. Donc, je suis ici pointé un peu comme un cheveu sur la soupe et je n'étais pas vraiment au courant de la situation politique. Ça, c'est de ma faute, je le reconnais. Mais ensuite, le cas en Afghanistan, vous renoncez.

[00:29:39]

Mais vous avez bien raison. Enfin, l'Afghanistan est en guerre. En 2016, les talibans souhaitent reprendre le pouvoir.

[00:29:46]

Vous êtes pile là où il ne faut pas être, alors que ce qu'on raconte pas, c'est que la partie afghane en fait de la traversée de l'Himalaya. C'est seulement une bande de 30 kilomètres que j'avais l'intention tout simplement de traverser deux nuits sur un vol balistique, c'est à dire de partir d'un sommet à 6.000 mètres d'un côté côté tadjik. Et puis rejoindre le Pakistan, que je connais très bien de l'autre côté. Mais oui, c'était un peu. C'était un peu osé, mais je ne l'ai pas fait et je me suis dégonflé après mon arrestation.

[00:30:15]

Et puis ensuite, je traverse le Pakistan. Le nord Pakistan est une région de la planète de l'Himalaya qui est ultra sécurisée et il n'y a pas d'attentats. Ensuite, je contourne le Cachemire militarisé avec cette zone de tension entre l'Inde et le Pakistan. Donc voilà, je me suis arrêté aux portes de Delhi, d'Islamabad et ensuite j'ai conscience de contourner la zone sensible en bus et je suis reparti côté côté indien de Dharamsala. Et puis ensuite, toute la suite de l'Himalaya jusque jusqu'à la Birmanie.

[00:30:48]

C'est pas des pays qui sont en guerre.

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Il y a quelques rivalités politiques, mais ça veut dire qu'avant de partir, vous vous rancard sur tout ça. Vous prenez conseil auprès de gens qui vous disent ou vous pouvez aller et où il est dangereux d'aller, où vous préparez moi les choses comme ça. Alors on va dire que tout était ultra préparé pour les deux tiers finaux de la Traversée. C'est vrai que le Tadjikistan et l'Afghanistan ne s'étaient pas.

[00:31:17]

Un peu olé olé! Je dois l'avouer, ça ne s'est pas bien passé. Je me suis vite fait remonter les bretelles. Et puis voilà quoi, alors? Je pense qu'il faut passer quand même quelques minutes à expliquer comment ça marche en partant. On pourrait croire que vous subissez ces fameux courants, ascendants ou descendants? Non, vous les utiliser, mais vous pouvez très bien aller contre. Vous pouvez descendre quand le courant monte. Il y a des manettes sur le parapente qui vous permettent de vous diriger.

[00:31:48]

Ouais, effectivement, après. J'ai des amis qui me disent souvent qu'ils n'arrivent pas à descendre. Moi, je trouve que j'ai toujours eu du mal à trouver les ascendances. Donc, quand ça monte, j'essaye de monter le plus haut possible. Et puis, effectivement, quand cette masse d'air monte, il y a de l'autre côté, à l'extérieur. Il y a des masses d'air qui descendent. Donc il faut aller chercher. Il faut aller chercher sur les côtés.

[00:32:10]

Mais je trouve que c'est beaucoup plus facile de se rater sur un vol de distance et d'aller se poser à contrecœur plutôt que de trouver les ascendances.

[00:32:21]

Cette technique est est différente quand vous la pratiquez dans les Alpes. Et quand vous la pratiquez dans l'Himalaya ou si vous la pratiquez dans la cordillère des Andes. Est ce que chaque massif montagneux a ses spécificités ou est ce Congos? Il s'y passe à peu près les mêmes phénomènes. On peut dire qu'il s'y passe les mêmes phénomènes à part qu'en Himalaya. Voilà, il y a des contrastes de températures avec les masses d'air froid des glaciers. Et puis ces gigantesques vallées, ces gigantesques sommets.

[00:32:48]

Mais combien?

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À 5500 mètres, parfois à 6000 mètres. Il peut faire moins. Au moins 20, moins 30. Après, on a toujours un vent dans le nez de 50 ou 60 km heure. Donc, c'est pour ça qu'on essaye de se protéger du froid. C'est principalement à cause du vent. On souffre du froid. Des fois, on va se poser et on se réchauffe pendant une heure. Et puis on redécolle.

[00:33:09]

Des fois, on gueule dans le froid pour se réchauffer.

[00:33:14]

Il est possible que je le fasse, mais je n'ai pas souvenir de l'avoir filmé.

[00:33:18]

Alors, il faut parler de votre paradoxe parce que vous partez donc trois mois tout seul. À l'ouest, comme on dit. Et vous n'aimez pas la solitude. Qu'est ce que c'est que ce grand écart?

[00:33:30]

Qu'est ce que c'est que ces grands écarts? Alors, j'ai toujours pratiqué le parapente bivouac dans les Alpes avec un très bon copain, Gaby. Et puis, il vous manque Fillé. Puis, la première fois que j'ai dit Allez, on part. On va traverser l'Inde en 2013, une semaine avant et il s'est dégonflé. Il m'a dit Il était complètement givré. Moi, je m'arrête là. Donc, on avait les billets d'avion. Je suis parti seul et en fait, d'être seul face à ces gens adorables.

[00:34:00]

Et puis à gérer mon affaire en parapente tout seul. J'ai pris un pied terrible. J'ai pris un pied terrible dans les rencontres. Et puis avec mon parapente et j'ai pu jamais réussi à m'arrêter. Donc, l'année d'après, je suis allé traverser le Pakistan. Et puis, vite, vite fait. L'idée de traverser m'est.

[00:34:18]

Mais l'idée d'être assis là, au Tadjikistan, le premier soir, au bord de ce lac vert, on l'imagine. Je ne l'ai pas. Je ne l'ai pas vu, mais je l'imagine bien. A vous lire, je me dis. L'endroit est paradisiaque, ça ne vous plaît pas? Il y a une montée d'angoisse pour en revenir à notre première discussion.

[00:34:38]

Je sais que je vais faire une énorme bêtise. Je sais que je vais brûler la frontière afghane et j'ai la trouille. J'ai la trouille, mais j'ai tellement envie de la brûler. Et du coup, c'est sûr que les premiers jours, je n'arrive pas à me convaincre le plus de bien se passer.

[00:34:55]

Alors, question très technique, vous passez par les airs des douaniers vous ont envoyé des policiers aux frontières non plus. Vous avez des visas, sans doute. Vous avez des visas.

[00:35:07]

J'avais tous les visas, sauf le l'Afghan, sauf le visa afghan. Mais vous n'aviez pas de tampon sur le visa quand vous passez en Inde ou quand vous passez au Népal. Vous avez le visa, mais il est vierge?

[00:35:18]

Tout à fait. Alors pour le Pakistan, j'avais, j'avais des contacts, donc je pouvais me débrouiller pour rejoindre un poste frontière, avoir un coup de tampon. Et je connaissais un petit peu des gens bien placés au Népal. C'est facile. C'est tout à la combine. Et puis en Inde, effectivement, c'était impératif que j'ai un vrai coup de tampon sur un poste d'immigration officiel.

[00:35:40]

Donc, vous êtes allé à un poste d'immigration officiel pour faire un coup de tampon. Mais après avoir passé la frontière une fois dedans?

[00:35:47]

Ah non, non, non, non, non, non, non, non.

[00:35:49]

J'ai informé avant, donc ça demande quand même une logistique en parallèle de l'aventure important.

[00:35:56]

Cabet Oui, bien sûr. Et puis, il faut avoir des copains un petit peu dans tous les pays en cas de coup dur.

[00:36:01]

Malheureusement, vous avez quelqu'en à appeler dans chaque pays. Oui, sauf au Tadjikistan.

[00:36:06]

Il a doublé. Je ne sais pas. Je ne sais pas comment je l'ai. Je l'ai deviné.

[00:36:13]

Le policier tadjik. Au final. Encore que vous étiez un terroriste. Je pense qu'il m'a arrêté comme un terroriste et qui m'a laissé partir en ayant le doute de l'espion, c'est à dire qui m'a cuisiné pendant quatre jours. Et effectivement, quand il me laisse partir et que je lui dis tu as compris, on est amis et qu'il me répond c'est cette phrase mythique soit t'es complètement givré, soit très, très fort doit être très fort.

[00:36:45]

Mais plus qu'un terroriste, moi, je pense à un espion parce que cette technique là qui consiste à arriver en parachute par les airs. C'est une technique qui est pratiquée par les forces spéciales pour entrer en territoire ennemi. Il y a un bataillon basé à Bayonne, le 1er régiment d'infanterie parachutiste, qui pratique cette chute libre de très grande hauteur. Ils partent à plus de 10.000 mètres et ils descendent derrière les lignes ennemies et ils enterrent leur voile et ils s'installent dans le pays adverse.

[00:37:12]

Vous ressemblez à un espion dans cette position. Sauf la coiffure.

[00:37:18]

Vous avez un truc à raconter qui est énorme? Oui, j'en suis pas fier. Je me livre dans le livre, je me livre complètement et j'ai essayé de ne rien cacher.

[00:37:28]

Même avec du recul, je n'en suis pas fier. Non, il n'y a aucune fierté à se faire arrêter dans un pays qu'on ne connaît pas, de passer quelques jours en prison, de se faire cuisiner par les services de renseignement.

[00:37:38]

Vous êtes potes dans les services secrets tadjikes que ça n'arrive pas tous les jours, mais après, j'ai essayé de le rappeler, mais il ne répond pas.

[00:37:45]

Quand je vois qu'on parle du violon, du rôle du violon dans cette aventure, c'est un violon, Falk. Votre technique de violon est une technique folle, comme on entend très, très bien. Vous savez, vous ne jouez pas du classique. Vous jouez pas un concerto pour violon. Vous jouez de la musique Volques. Pour vous, c'est une manière d'entrer en contact ou c'est une manière pour vous de couper les ponts, de vous isoler, de vous évader, de faire un break brac carrément les deux à carrément les deux violons.

[00:38:16]

Quand je me retrouve tout seul, coincé pendant une semaine dans le mauvais temps, c'est sûr que c'est mon passe temps favori. Et puis après? Effectivement, quand j'arrive dans un petit village ou que je me pose à côté d'un berger sympa. Et effectivement, il voit cette boite et ils sont tout de suite attirés par cet instrument de musique. Et c'est encore mieux quand on en possède un aussi. Et puis, si on peut faire un boeuf et un boeuf, oui, c'est flambant neuf.

[00:38:43]

Et puis voilà, on brise toutes les barrières. Il y a besoin de savoir parler le, l'ourdou, lindy, le népalais, etc. Et ça devient fantastique.

[00:38:50]

Ça vous a aidé, par exemple, avec les gamins au Népal, avec les gamins, mais aussi avec les autorités à chaque passage de frontière.

[00:38:58]

Les douaniers me demandaient d'ouvrir mon étui à mitraillette avec la main sur le revolver. Et une fois qu'ils avaient vu que c'était un vrai instrument de musique, voilà, j'ai renoncé.

[00:39:07]

C'est passé. C'est la preuve que vous n'êtes pas un terroriste, un terroriste qui se balade avec un violon.

[00:39:11]

J'aime bien. J'ai utilisé une expression dans le livre. Je passe pour un saltimbanque inoffensif et c'était vraiment mon laissez passer.

[00:39:19]

Cette rencontre avec ces quatre gamins au Népal, sur les hauteurs du Népal, est absolument prodigieuse. On a un peu l'impression que pendant quelques jours, vous avez été leur tonton. Ils étaient seuls et il y a un adulte qui est venu partager un peu de temps avec eux. Weisse, c'est ça. Ça a été un déchirement. Moi, je l'arriver, moi, d'arriver là et de les voir complètement démunis tout seul, avec une vache, trois chèvres, des poules, des canards à s'occuper et pas de parents.

[00:39:48]

Et il était à deux jours de marche du premier village. C'était abominable. Je pipit comme moi. Ça faisait déjà trois mois que j'étais loin de ma maison, ma petite famille, et je ne pouvais pas m'empêcher de penser à mes filles de puis de les voir tout seul. Et ils ne savent pas compter ce que les parents vont rentrer.

[00:40:04]

Il y a même un moment où l'un des gamins vient se blottir contre vous comme un langage universel. Un besoin de tendresse. Un adulte, Tirynthe est le papa de substitution ou le petit Prakash? Ouais, petit Prakash. Il vient sur mes genoux. Et puis on joue avec le chat. Et puis puis même le soir après, il veut se coucher à côté de moi. Pis ben non, c'est tout simplement pas possible. Nos codes européens ne me laisse pas dormir le premier soir à côté du petit Prakash et il est triste et il pleure dans son coin.

[00:40:30]

Et voilà que je raconte une histoire comme je peux et on se fait des papouilles. Mais non, et c'était un déchirement.

[00:40:36]

Il y a donc quinze jours que vous passez avec votre famille. Avant de partir, vous saviez que ça serait utile, important. Si je voulais pas rentrer à la maison avec mes sacs poubelle posés devant la porte de la grande, il fallait ça.

[00:40:49]

C'était impératif que l'aventure endeux. Ouais, ouais, ouais.

[00:40:52]

Et en même temps, c'est quoi ça? Ça initie un peu, vous, votre femme et vos filles, à ce que vous faites.

[00:40:57]

Oui, alors on est. On est tous les quatre amoureux du Népal. Ce n'était pas la première fois suite au tremblement de terre de 2015. C'est ma fille, la première, qui avait 12 ans à l'époque, qui a fait une page Facebook pour récolter de l'argent pour aller aider les copains copines dans des villages reculés du Népal. Et puis ensuite, voilà, on a mené une. Action humanitaire à notre échelle à l'échelle de notre village, mais non, on est, on est hyper sensible à la gentillesse népalaise.

[00:41:26]

Je suis un salaud. Oui, je sais, c'est mal. C'est ce que vous écrivez au moment où vous quittez votre femme et vos deux filles pour repartir.

[00:41:36]

Vous êtes un salaud pour leur imposer un truc qui viole Lamborelle Web?

[00:41:42]

Ah oui, je le pense sincèrement. Je pense sincèrement qu'un aventurier est un salaud, un salaud, un horrible égoïste. Voilà le fil directeur du récit.

[00:41:53]

C'est de raconter effectivement cette traversée de l'Himalaya, mais aussi toujours avec le regard de ce qui se passe dans la petite famille, à la maison qui stresse à chaque fois qu'il y a des rebondissements et de les avoir fait venir me rejoindre et passer de deux semaines fantastiques tous les quatre. Et de continuer derrière ces Welsch sadiques. Mais c'est quoi avec votre femme?

[00:42:17]

C'est une négociation ou presque dans le contrat depuis le début. C'est à dire que de toute façon, vous êtes alpiniste, vous avez ouvert des voies en alpinistes. Le parapente n'est pas votre unique activité dangereuse.

[00:42:31]

C'est écrit en bas du contrat. On est amoureux depuis nos années lycée, donc ça fait 27 ans qu'on est ensemble. Elle ne vous a pas au départ. Au départ, elle m'a pris moi et la montagne. Mais maintenant qu'on a des enfants et deux filles adolescentes, c'est beaucoup plus compliqué. C'est à dire que ça devient de plus en plus difficile parce que presque un papa avec des gamines adolescentes, c'est un impératif qui qui soit un peu plus là et qui rentre vivant et qui rentre vivant.

[00:43:03]

Mais non pas qui vivent aussi que pour sa gueule. Parce que là, je suis dans les locaux d'Europe1. C'est ma première émission de radio et je raconte ça et mais je sais que je suis un salaud.

[00:43:17]

Le reste et l'Annapurna. J'ai le sentiment que vous voulez regarder d'un peu loin.

[00:43:23]

Il n'y a pas la tentation d'aller s'opposer à Flanque de ces Meath, alors j'ai eu la chance, à partir de 2008, de grimper sur des grandes montagnes sur 18.000.

[00:43:35]

J'ai jamais tenté l'ivresse, mais bon, j'ai tenté deux fois l'Annapurna. J'ai eu ma petite heure de gloire. J'ai grimpé à 8000 au Tibet, non? Au départ, j'avais pris tout mon matériel d'alpinisme et je voulais faire un sommet mythique dans chacun des pays traversés. Et c'était, c'était déjà trop laborieux. La marche, le parapente, les frontières, le côté administratif, etc. Du coup, j'ai abandonné petit à petit mon matériel d'alpinisme au cours de mon trajet.

[00:44:01]

Non, ce n'était pas possible de tout faire.

[00:44:04]

Ce y aura un prochain trip? Ah bah oui, malgré Laeticia et les filles qui commencent à dire que vous vivez trop pour votre pomme. Ouais, mais on va attendre qu'elle me supporte plus à la maison. Ce sera le bon moment pour partir. Elles ont le virus?

[00:44:18]

Pas du tout. Pas du tout.

[00:44:19]

Hende Non, alors que c'est de ma faute. Mais non, elles sont sur des autres délires. Et puis, je respecte leur passion. Et le virus du violon? Peut être pas du tout non plus non plus. Ni le sport, ni la musique. Elles ont l'air heureuses.

[00:44:34]

Vous avez réalisé un documentaire? Pour l'instant, je crois que vous cherchez un diffuseur.

[00:44:38]

On va se débrouiller avec les moyens du bord. Mais il sera diffusé bientôt dans un festival dans l'Isère, à Saint-Hilaire du Touvet. Tout à fait. Et puis, on a monté une page Facebook. Tous les gens qui sont intéressés pour nous inviter à nous faire projeter ce film de 50 minutes sont les bienvenus.

[00:44:57]

C'est un film qui est autant sur les gens que vous avez croisé, même plus sur les gens que vous avez croisés que sur le sport en lui même parapente.

[00:45:05]

Moi, j'en suis super fier. C'est vraiment un film humain et et c'est un aboutissement.

[00:45:12]

J'étais super content de vous croiser, Jean-Yves Fredrick et de raconter cette histoire. Si vous en vivez d'autres, n'hésitez pas à revenir.

[00:45:20]

Si Laetitia vous laisse repartir des centaines d'histoires disponibles sur vos plateformes d'écoute et sur un point. FR.