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Détails de l'offre sur Zalando pour les fermes Black Friday, Vendredi noir. Raconte Christophe Hondelatte. Une grande affaire criminelle aujourd'hui, qui se situe dans une période absolument passionnante qui est celle qui précède l'abolition de la peine de mort dans notre pays. Dans les dernières années pendant lesquelles on risque sa tête et qui ressemble un peu à une sorte de loterie, c'est à dire qu'on est condamné parce que la peine de mort est encore applicable. Ou alors, on y échappe parce qu'on sent bien que c'est fini.

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Et aujourd'hui, donc, l'affaire Jérôme Carin, un tueur d'enfants arrêté en 1975 dans le Nord, jugé en 1977. Et c'est une histoire que j'ai écrite en s'appuyant notamment sur un très bon livre qui vient de sortir et dont l'auteur est En face de moi La revanche de la guillotine, aux éditions Plein jour. Bonjour Luc Briand, bonjour Christophe Hondelatte travaille sur cette affaire. Karin est d'autant plus intéressant que vous êtes magistrat, aujourd'hui conseiller à la Cour d'appel d'Aix en Provence.

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J'ai aussi nourri ce récit de papiers qui ont été écrits à l'époque par le truculent chroniqueur d'Europe numéro1 Frédéric potière, et aussi par d'excellentes interviews des protagonistes de cette affaire réalisée à l'époque par le journaliste Daniel Mermet, que nous avons exhumé des archives de l'Institut national de l'audiovisuel. Voici donc l'histoire de Jérôme Carin. Je l'ai écrite avec Pierre Antin, la réalisation de Céline Lebrun.

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Christophe Hondelatte. Cette histoire a pour théâtre un petit village du Nord, à la frontière avec le Pas de Calais. Arleux Des maisons de briques collées les unes contre les autres et au 22 de la rue Diass, un troquet, un tout petit bistrot, une porte, une fenêtre et au dessus, une enseigne café. Pas de nom.

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Nous sommes au mois d'octobre 1975. Le 27, il est environ cinq heures de l'après midi et le fils de la patronne, Eric, 10 ans, rentre chez lui avec son cartable sur le dos. Il pousse la porte du café. Il traverse la petite salle qui sent la bière et le tabac. Il lâche son cartable derrière le juke box qui joue.

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Et il passe derrière le comptoir et il entre dans la cuisine. Et là, il retrouve sa mère Fernand Fernando Vimeu, 36 ans, et déjà deux maris et sept enfants quand elle voit Eric arriver tout seul. Elle tique un peu, mais elle ne dit rien. Cathy n'est pas avec lui. Cathy, c'est sa petite soeur, 8 ans et demi. D'habitude, ils rentrent ensemble de l'école.

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On suit le je n'ai rien vu. C'est vrai, j'ai épluché des pommes de terre pour faire de la soupe à l'oignon. Au bout d'une demi heure, je dis qu'est ce qu'elle fait? Elle est punu ou quoi?

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Alors, Eric vous fait un argument? J'ai oublié de dire si je peux donner à manger à midi. Dit quoi? Après, Cathy lui a dit qu'il était parti chercher des vivres. Pour Jean-Louis, alors oui, mais J. Eric dit que le monsieur à emmener Cathy pêcher des Appa dans le marais et qu'ils sont partis sur la route de Palluel, le monsieur Fernandes voit très bien de Il parle! En poche, troncs qui traînent au village depuis deux mois, de bistrot en café.

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Paris qui dort dans une grange. Une cloche, comme on dit à Arles. Trapu, brun, rougeaud, avec une moustache. Chinaud, pas mauvais bougre. Il était là midi. Fernande lui a servi une bonne assiette de blanquette de veau. Quand Jean-Louis, son mari, rentre du boulot, Fernande lui explique. Lochs Toute l'eau et le port, eux, il y a le type de Smedt. Et là, Jean-Louis part à la recherche de Cathy et sur les coups de 6 heures.

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Louati, pas que le Anri se pointe au bar.

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Fernandes Ben Achetiez Haut-Brion, Flashcode revenu ballon d'Alexis Petit-Pont, Fernandes lui sert son oui, mais à partir de ce moment là, ça trotte dans sa tête.

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On n'a pas parlé longtemps. La porte s'ouvre. C'était Jean-Louis qui venait chercher. Après Cathy Samen et Tapé Paul Colbac, dit 10ME l'ami Dolomies Kwakwa. De quoi tu parles? J'avais fait l'essai du monopolisera. Laquerre m'a dit Je ne l'ai pas vu, je l'ai laissé chez Amandine. Tu ne joue pas. Le Magalhaes dit telle leur ont eu. Ces Chamandy ne sont venus chez Trapper, l'a qu'en boxe. Et c'est là qu'il a foutu le noir. Si le gendarme de Paris-V?

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Pas eu de procès. Mais pourquoi les gendarmes sont ils là si vite pour embarquer le Henry? Eh bien parce que Jean-Louis, en rentrant, les a prévenus. Et heureusement qu'ils sont venus. Jean-Louis était en train de le lâcher à coups de Crocq nous. Et voilà donc Henri à la gendarmerie d'Arleux qui, pour commencer, ne s'appelle pas Henry, mais Jérôme. Jérôme Carin, 34 ans et justement, les gendarmes chercher. Ça tombe bien, il a cogné son beau père il y a quelques jours.

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A part ça, il est cuit comme un petit lu. Le @henri qui s'appelle Jérôme. Les gendarmes. lEcole donc direct en cellule de dégrisement. On verra quand il aura des soulet et quand il sort au bout de trois heures, il a encore un gramme 51 d'alcool dans le sang. C'est vous dire s'il était rincé. Il n'est pas très reluisant. Le Gérome sous le néon de la gendarmerie d'Arleux, sale rougeaud avec un oeil au beurre noir.

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Pendant qu'il cuver sa bière, les gendarmes n'ont pas chômé. Ils ont d'abord interrogé Eric, qui leur a répété ce qu'il avait déjà dit à sa mère. Et ils ont trouvé un deuxième témoin, Mme Liénard. Elle promenait son chien et elle les a vus sortir du village tous les deux. Jérôme et la petite Cathy, sur la route de Palluel. Alors maintenant que Jérôme Karun a un peu des soulet, il est temps de l'interroger.

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A partir de maintenant, tu es en garde à vue. Bon, pourquoi? Est la petite. Et tout va s'arranger, on la récupère et si elle va bien, on s'arrête là. Cependant, il est encore temps. Par le nous, Jérôme, on sait qu'elle est partie avec toi. On a vu. Tu as dit à son frère que vous aviez péché? Bah oui, c'est vrai qu'on est parti pour aller chercher des juifs, mais plutôt de boire une murement blanche.

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Toutes ces choses là où ça et aller boire une bière rue de la Chaussée.

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On a vu dans ce bar où il y avait Armand collègue, un collègue ouais, un gars avec qui on boit des quoi? Un Pandor file interrogée la patronne du troquet de la rue de la Chaussée? Pas vu. Et le collègue Armand non plus. Alors Jérôme, tu nous a menti? C'est monomoteurs. Et ça dure comme ça jusqu'à 10 heures et demie du soir, rien à en tirer, alors les gendarmes le remettent en cellule et ils appellent toutes les brigades du coin en renfort et ils lancent une grande battue.

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Du côté des marais qu'ils ratissent toute la nuit et le lendemain matin, vers 9 heures, qu'ils l'accroc Cathy qui flotte sur le dos, dans une mare et dans les roseaux, son petit cartable.

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Les gendarmes préviennent tout de suite le procureur de la République et c'est le maire d'Arleux qui prévient Fernand Lambert.

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Monsieur Bouchard, arrivé vers recontacte les yeux tout rouges, avait compris. Jeudi, Émile est mort.

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Selon Prides, les gendarmes amènent Jérôme Carin sur les lieux et de retour à la gendarmerie.

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Sur le coup des 10 heures et demie. Il se met à table. C'est Milken Orpheus tu l'emmener dans le marais? Pourquoi? Parce que meilleure personne et elle te suit. Tu lui dis quoi? Je lui dis qu'on doit retrouver de copains prud'homal Parkland, Montroeul, Borlon et après, tu fais quoi?

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Après, il la pousse en avant, il la fait tomber. Il se couche sur elle, il veut la violer. Elle crie, elle se débat. A un moment, elle se relève. Elle se met à courir. Elle tombe. Il la rattrape. Elle crie encore. Il l'étrangle. Elle ne bouge plus. Il la lâche.

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Elle tombe, mais elle respire encore. Alors, il tente encore de la violer.

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Il n'y arrive pas. C'est la laisse là comme ça. Elle le dénoncera, alors il la prend et il la porte jusqu'à la mare. Et il arrange un peu ses vêtements pour faire croire à un accident. Et il la jette à l'eau et il lui enfonce la tête dans la vase. Combien de temps? Ca bouge plus. Et après? Après, j'ai acheté un cartable à côté d'elle, puis je suis rentrée Arleux plus vite que j'ai pu aller au café Chez Fernande.

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Il est allé boire une bière chez la mère juste après avoir tué sa fille. Mais ce n'est pas tout. Ce n'est pas quelque chose qu'il a improvisé, une pulsion qui lui serait venue d'un coup. Il avait l'idée de la violer et de la tuer dès qu'il l'a emmener. Il a choisi l'endroit pour être tout près du trou d'eau, pour la noyer ensuite. Ce n'est pas un meurtre, c'est un assassinat. Il avait tout prémédité.

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Le lendemain, 29 octobre, Jérôme Carin est déféré devant le procureur, puis devant le juge d'instruction Darasse dans le Pas de Calais. Arleux, c'est dans le Nord, mais le corps a été retrouvé sur le territoire du Pas de Calais. Dans ce cas là, on est sur la frontière. Je vous l'ai dit. Il est inculpé pour enlèvement d'une mineure de moins de 15 ans, tentative de viol et assassinat.

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Entretemps, l'autopsie a confirmé que la petite Cathy a été étouffée dans la boue. On en a retrouvé dans ses poumons, dont son tube digestif et des feuilles haussés et de l'herbe. Il en faut un cœur sec pour faire ça à une petite fille de 8 ans et demi, non l'étouffer dans la boue. Mais qui est ce type qui a fait une telle horreur? C'est au juge qu'il raconte d'Abbott. L'alcool, ça remonte à ses 14 ans. Il faisait les foins, il avait la gorge sèche, voilà.

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Et après, il devient maçon et il a toujours la gorge sèche. A 19 ans, il se marie et 15 jours plus tard, il castagne. Sa femme bourrée? Bien sûr. Sa femme, devenue son ex-femme et qui racontera. Le samedi et le dimanche, il restait à la maison. Il me disait rien à me frapper, je répondrai me frapper. Alors, début 73, elle prend son courage à deux mains. Elle va voir les gendarmes et elle porte plainte, et Jérôme prend dix mois de cabane à la prison de Douai et à peu près à la même époque, il se met à tous comme un bœuf.

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La tuberculose. Alors le docteur l'envoie au sanatorium, mais comme il fait le mur pour picoler, il se fait virer. Il claque la porte de son dernier patron. En juin 1975. Il essaye de retourner chez sa mère, mais son beau père le fiche dehors.

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Voilà, voilà comment il est arrivé là. C'est à ce moment là qu'il s'installe dans les marais d'Arleux. Il bricole une cabane. Son petit frère le ravitaille de temps en temps. Et quand l'automne arrive, il se cache la nuit dans des granges. Voilà qui est Jérôme K. C'est un pauvre type. Deux jours avant de noyer Cathy, il va voir sa mère à l'hôpital.

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Alors, il a bu une bière. Tu sais, maman, tu viens moi, quand tu vas revenir, je serai tiré d'un verre bien derrière moi. Mais j'en ai pleuré, pleuré, pleuré parce qu'on ne savait plus où aller, mon garçon. Il dormait sous les ponts. Il constate dans l'herbe, dans les pâtures, un vrai clochard.

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Il était au bout du rouleau. Jérôme, car il parlait de se suicider. C'était deux jours avant de tuer Cathy. Le lendemain de ses aveux, on le présente à deux psychiatres. Vous bouviers combien de verres par jour? Moi, quelque chose, comme dit Demis. Et du vin aussi. Lui. Convient bien dans les divers Roucher. Une bouteille, quoi! Un peu plus. Soit deux litres et demi de bière et un litre de vin par jour.

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Dans leur rapport, les psychiatres écrivent personnes extrêmement régressives, primaire, mal structurée, dominée par un complexe de rejet et d'échec d'Ignacio Vismets. Affective. À part ça, il a toujours été conscient. Il n'est pas délirant, il n'est pas schizophrène, il est donc responsable de ses actes. Mais les psychiatres ajoutent et notez le bien ça parce que ça va compter dans la suite de cette histoire qu'une fois guéri de son alcoolisme, il ne présentera pas de risque de récidive.

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Dit par l'intéressé sadonnent. Sa console Koltsov Jamais j'aurais fait une chose pareille de sang frais. Quand il boucle son dossier d'instruction, le juge a le sentiment de l'envoyer tout droit vers la guillotine. Le procès est programmé pour le 12 juillet 76 devant la cour d'assises de Saint-Omer, dans le Pas de Calais. Juste avant, Jérôme Carin a écrit une lettre bourrée de fautes d'orthographe à sa famille. Ne voudra cassez pas, vous savez que mon jugement va être très difficile.

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Je sais que la peine de mort sera mon jugement. Ce qui me fait mal au coeur, c'est pour ma maman quand elle va apprendre le jugement par la radio ou par la télévision. Il faut dire que dans l'attente du procès, Fernande, la mère de Cathy, s'est lancée dans un porte à porte dans tout le canton. Une pétition pour demander la peine de mort pour Jérôme Karun. Donc, le procès s'ouvre à St. Thomert le 12 juillet 1976.

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Une journée top chrono. Pas plus. Aujourd'hui, on y passerait au moins une semaine. Je dis ça pour ceux qui pensent que la justice régresse. Quand il apparaît dans le box, on découvre un Carin transfiguré en prison. Forcément, il ne peut pas picoler. Eh bien, ça lui fait du bien. Il est bien coiffé, la raie sur le côté, joli costume. La chemise peut être un peu criarde, mais une cravate noire sobre.

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Mme Gaynor, qui a vu passer Jérôme Carin avec Cathy, vient dire. La petite, elle suivait. Elle avait l'air contente. Karin, lui, cause peu. Il ne sait pas pourquoi il a fait ça. Il regrette en fin de journée l'avocat de Fernande. La maman vient déposer la pétition sur le bureau du président 300 signatures pour réclamer la mort. L'avocat général. Sans l'ombre d'une hésitation, demande la peine capitale. Et l'avocat de Carin, maître Lefranc, qui n'a pas une grosse expérience de la cour d'assises, plaide assez mollement, sans grand talent.

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Et les jurés délibèrent 50 minutes. Il ne lui accorde aucune circonstance atténuante et il le condamne à mort. Et le public applaudit.

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Silence, silence.

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A l'époque, il n'y a pas d'appel, mais Carin se pourvoit en cassation. C'est son dernier recours. Son avocat plaide que l'une des questions posées aux jurés était trop complexe pour être bien comprise. Et il obtient gain de cause. La condamnation à mort de Jérôme Carin est cassée. Il y aura donc un nouveau procès qui aura lieu cette fois devant la cour d'assises de Douai, ce qui n'est pas forcément une bonne nouvelle. Douai, c'est le Nord, Douai, c'est le département d'Arleux.

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Les jurés seront forcément très sensibles au sort de la petite Cathy. Il n'est pas du tout certain qu'il puisse sauver sa tête.

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Et pour Jérôme K, je vous le dis tout de suite, ça n'est pas une bonne date, ça n'est pas une bonne date du tout, car juste avant 15 jours avant sera jugé un autre tueur d'enfants, Patrick Henry. Et vous allez voir que le destin de Patrick Henry va beaucoup peser sur celui de Jérôme Karin.

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Je vous rappelle que Patrick Henry a enlevé et tué un petit garçon de 7 ans et réclamé une rançon lui aussi. Il risque la peine de mort. Sauf que lui, il est défendu par un grand avocat, Robert Badinter, qui décide de faire de son procès le procès de la peine de mort. Et il arrive à convaincre les jurés d'accorder à Patrick Henry des circonstances atténuantes. Patrick Henry échappe à la mort. Il est condamné à la perpétuité.

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Et pour les opposants à la peine de mort, c'est une victoire, mais pour les partisans de la peine de mort, c'est une gifle. Ils sont remontés comme des pendules et ça va beaucoup peser. Tout ça sur le second procès de Jérôme Carin, qui s'ouvre 13 jours plus tard.

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Ce jour là, à Douai, le 31 janvier 1977, il fait froid et il pleut tout le village d'Arleux, et là, le président Germann est un magistrat chevronné. Il interroge Jérôme Carin avec beaucoup de douceur.

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Pourquoi avoir agressé Cathy Karin? L'idée m'est venue comme un coup de fusil de matin, le président Ghorbal a obligé Garum Karin à raconter comment il avait entraîné la petite petit vers les marécages au delà du village de Palluel, comme il l'avait violée, et sur deux points. Bien que le huis clos n'ait pas été prononcé, tout a été dit en détails, beaucoup d'abus et tout a été dit par l'accusé lui même.

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Ils ont ensuite Quinze-Vingts, raconte le meurtre, comment il a essayé de l'étrangler et comment. Après, il lui a enfoncé le visage dans la boue jusqu'à l'étouffer.

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Le président, à quel moment avez vous décidé de la faire mourir? J'ai voulu avoir des d'attouchement avec elle. Elle m'a dit Je vais le raconter à mes parents. Monsieur le président, l'avocat général Daviet. Vous ne pouviez plus faire marche arrière, ce pas, car j'ai succombé à deux balles. L'avocat général a appris jeudi.

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Comprends pas ce que moi j'ai vu rouco, moi qui ne ferait pas de mal à une mouche. Ce qui fait bondir la maire. OCRTIS quand tu te bats mouche. On se tourne vers les psychiatres. On lui reproche d'avoir commis un délit. Oui, non. Non, monsieur le Président, pas l'alcoolisme à la tuberculose Eurocard mentale.

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Après un attentat dont la responsabilité est en guerre avec l'avocat général, le Flaine a fait toute sa carrière dans des colonies, à Madagascar d'abord, et en Côte d'Ivoire après ces. C'est dur, très dur. Dans son poids crispé par la mort, on a trouvé des chevaux, avoue Karin. Ce n'est pas la preuve qu'elle s'est défendue. Elle arrive enfin en se tortillant à se sauver. Mais vous êtes le plus fort. Vous la rattraper. Elle tombe encore et vous vous jetez sur elle en lui serrant la gorge.

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Je vais vous faire une confidence, car je ne vais pas perdre mon temps à démontrer la préméditation. Vous risquez deux fois la peine de mort. Pour moi, une seule suffit.

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Mais la suite du réquisitoire de l'avocat général, le Flaine, dépasse largement le cadre de Jérôme Carin le flâné pour la peine de mort. Il n'a pas digéré la perpétuité de Patrick Henry il y a 13 jours à peine. Ça lui reste en travers de la gorge. A droite, poursuit l'avocat général, les perpétrer, un véritable viol de conscience n'excuse pas le talent souligné des défenseurs de Patrick Henry. On a reporté pour les jurés une responsabilité qu'ils n'ont pas apportée à Douai, poursuit le magistrat.

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On ne vous dirai pas au législateur.

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L'avocat général Le Flaine, enchaîne Il faut démontrer que dans les pays où la peine de mort a été abolie la Suède, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, l'Italie, la criminalité augmente. Prenez garde, mesdames et messieurs, si on instaurait dans le pays une jurisprudence ou la condamnation maximum serait la réclusion criminelle à perpétuité. Combien d'enfants risqueraient d'être sacrifiés? Le laxisme et la veulerie conduisent à l'extension du crime, car n'a droit à aucune circonstance atténuante. Messieurs les jurés seuls convia la peine de mort.

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Vous n'êtes pas seul. Nous ne vous abandonnerons pas. La plaidoirie de l'avocat général Lefrand s'achève dans un silence de mort. Et après, c'est le pauvre maître Lefranc qui se lève pour plaider. Mais tout le monde s'en fiche. Il a bien du mal à couvrir le brouhaha. Vous allez condamner à mort un homme qui n'a plus rien à voir avec l'homme qui a assassiné l'enfant. Un homme qui a déjà vécu quinze mois avec le tranchant de la lame au dessus de son cou et qui, pourtant, s'est déjà amendé en prison par le sevrage et par la discipline carcérale.

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Jérôme Carin, bien entendu, a le dernier mot. Je demande Bordeaux. Ce que j'ai fait est horrible. Et là, la mère Fernande se lève d'un coup. Est ce que je crois aussi que le jury a tenu beaucoup compte quand il lui a demandé pardon? Je me suis levé, puis j'ai dit Messieurs, mesdames les jurés, c'est ma fille assassinée. Pour moi, je suis toujours la maman de Cathy. Je vois toujours un assassin devant moi.

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Ça ne se fait pas de parler après l'accusé. Le jury se retire pour délibérer et échappera t il cette fois à la guillotine? Eh bien non, la peine de mort n'est pas encore abolie. Seulement après une heure de délibération que les jurés ont condamné à mort. Les gens applaudissent.

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Fernande, la maman de Cathy, lève les bras en forme de V de la victoire. Karin, lui, n'a pas compris quoi que ce qu'il a dit. Ils ont déclaré coupable et condamné. Mais t'inquiète pas, on va demander la cassation comme le toit. Et si ça ne marche pas, il y a encore la grâce du président. Ça m'est venu comme un coup de fusil. Ça m'est venu comme un coup de fusil.

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Un fourgon le ramène à la prison sous les huées de la foule et le chroniqueur d'Europe numéro 1 Frédéric Bouchères, conclut de cette affaire que la peine de mort est devenue une sorte de loterie.

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L'accusé est passible de la peine de mort et reprend demain le bon numéro probant à admettre d'Homère à Paris. Le talent. Pas d'adverbes le matin, le maire a pris la peine capitale alors que le talent d'un avocat général battant le droit d'amener la guillotine sur un plateau. La peine de mort deviendrait en quelque sorte le. Le pourvoi en cassation, cette fois, est rejeté. Maître Lefranc tente alors d'obtenir la grâce de Giscard d'Estaing. Il va le voir. Il argumente.

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Le président ne pose aucune question et finalement, il laisse, comme on dit, la justice suivre son cours. Le matin du 23 juin 1977, on vient chercher Jérôme Carin dans sa cellule à la maison d'arrêt de Douai, vers 3 heures et demie du matin. Jérôme. Il est l'heure. De quoi? C'est pas vrai. Ce n'est pas vrai. Ces géants, Giscard a refusé. C'est dégueulasse Grafé et Brignole pour moi. Karin Saby se débarbouillette.

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Il remercie ses gardiens, et notamment un dont il dit qu'il est l'homme le plus gentil de la Terre. Et il dit à son avocat. Maître, dites à ma mère que je regrette toutes les mauvaises choses, que je fais plus de me pardonner. Dites lui que je pense réel jusqu'à la dernière minute.

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Il accepte un verre de cognac, le premier depuis bien longtemps, et puis on lui attache les mains et les chevilles. On lui coupe les cheveux sur la nuque, on taillade le col de sa chemise et on le conduit devant la guillotine. Et les bourreaux l'allonge sur la planche. Il avait encore l'espoir d'obtenir sa grâce et jusqu'au terme. Je pense qu'il a toujours espéré. Jérôme Karun a eu conscience de l'atrocité de son crime, mais c'est peut être dans une large mesure sans doute, ce qui explique son comportement au moment de l'exécution, car je peux dire que Jérôme est mort avec un courage absolument exemplaire.

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La petite sœur de Jérôme Karun apprend la nouvelle par la radio.

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On l'a appris à la radio, on écoutait à la radio. On nous avait dit que c'était à la radio qu'on aurait su si on aurait été grossier ou exécuter alors le mieux. RTL Et le 23 juin, Jérôme Caragiale était exécuté. J'ai manqué. Je suis allé de dire à ma mère venait pas.

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Jérôme Carin est le dernier condamné à mort de nationalité française. Dans quelques semaines sera exécuté le dernier condamné à mort tout court. Un Tunisien, Hamida Jendoubi. Je suis avec Luc Briand, qui a écrit ce livre, La refend, la revanche de la guillotine, aux éditions Plein jour. C'est intéressant parce que vous êtes magistrat, comment est ce que vous êtes tombé sur cette histoire convoyant? Je suis tombé sur cette histoire d'abord pour des raisons personnelles, parce que je suis né à quelques dizaines de kilomètres de Douai, douze jours avant l'exécution de.

[00:31:29]

Alors je me suis demandé qu'est ce que c'était que cette. Voilà pourquoi on exécutait quelqu'un alors qu'on en faisait naître d'autres. Au même moment. Et puis, dans ma carrière de magistrat, je me suis rendu compte que cette affaire, il y avait quelque chose qui ne collait pas par rapport aux autres verdicts. Pourquoi lui? Pourquoi lui et pas les autres à la guillotine? Vous avez retrouvé les protagonistes de cette histoire. Ils sont encore vivants? Oui, parce que d'abord, ce n'est pas une affaire très ancienne et elle va voter en quarante ans.

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Les témoignages que vous avez conservés le montrent. Ce sont des voix. On a des voix. Le juge d'instruction, je l'ai rencontré aujourd'hui. Il a seulement 69 ans. Il sortait de l'ONM, de l'Ecole nationale de la magistrature. C'était l'une de ses premières affaires guillotines. Premiers dossiers, comme dans les premiers dossiers. Et puis, il a gardé un souvenir précis. Il m'a dit qu'il avait un peu enfoui ce souvenir, mais il n'avait jamais oublié.

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Vous avez réveillé le souvenir. Il se souvient des détails de son enquête. Il s'en souvient encore très clairement des détails de Jérôme Carin lorsqu'il me racontait l'instruction et les entretiens dans son cabinet. J'avais l'impression que c'était hier. Il était favorable à la peine de mort. Le juge d'instruction vous le dit. Il a gardé.

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Il est resté sur la réserve. Sur ce point là, je crois qu'il était opposé.

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Vous pensez qu'il avait dit qu'il était opposé? Les parents, à la fois. La mère de Cathie, Fernande, et la mère de Jérôme, Karine, sont décédés. Elles sont décédées. La mère de la petite Cathie est décédée le 11 juin 2016. C'est très récent. C'est très, très récent. Les frères et des sœurs de Cathy, Jérôme, Karin sont tous les jours vivants. Les nombreux frères et sœurs pour ce type de Jérôme. Car c'est à dire que c'est ce qui nous fait de nous, des gens comme moi qui a raconté ces histoires là nous fait parfois douter en disant raconter l'histoire d'un pauvre type.

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Ce n'est pas très intéressant et c'est la faiblesse de cette affaire. Bon, voilà, l'assassin est un pauvre type, abruti, diminué, alcoolique, bien que très jeune. C'est un pauvre type qui aurait pu sans doute être cadré et qui, à un moment, va tomber dans la dépression et la tuberculose. Il a une personnalité relativement faible et effectivement, tout part à partir de ce moment là. On a l'impression qu'il commet presque une sorte de suicide à la guillotine.

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Finalement, vous avez eu accès au dossier d'instruction aux Archives départementales du Nord?

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Oui, j'ai eu accès à un dossier qui fait 15 cm d'épaisseur, ce qui est remarquablement court par rapport à ce qu'on imagine aujourd'hui. Aujourd'hui, ça ferait un mètre au moins mesuré d'au moins 15 centimètres. C'est bien instruit. Tout est clair et cela suffisait à l'époque. De même qu'un procès d'une journée pour envoyer quelqu'un à la guillotine. Le procès verbal d'interrogatoire est bien sûr là dedans. Est ce que les gendarmes ont gardé le langage? Le Cht'is de Jérôme Carin ou est ce qu'ils l'ont mis en bon français?

[00:34:16]

Ils l'ont mis en bon français. Je dirais même plus en bon français militaire de gendarmerie de l'époque. C'était la reine des preuves. À l'époque, c'est à dire à moment où on avait des aveux, on n'allait rien chercher d'autres. On avait des aveux, une expertise psychiatrique. Est ce qu'il y a d'autres dans le dossier? Il y a à peu près à peu près tout. L'aveu est très important à l'époque dans l'affaire Carin. Parce qu'effectivement, des aveux de Karin, déduisez on savait où était Cathy.

[00:34:38]

C'est pour ça qu'il fallait des aveux dans cette affaire. Les aveux sont longs. Non, ils ne sont pas très longs. Il admet. Et puis, il revient sur ses aveux. Ensuite, avant de finalement à nouveau admettre devant le juge d'instruction Il faut bien avouer que Jérôme Carin n'a jamais été très clair sur la question de savoir s'il avait prémédité l'assassinat ou pas. Alors oui, je trouve que c'est un point intéressant parce qu'au fond, on retient la préméditation.

[00:35:00]

Dans cette affaire, on dit c'est un assassin. Mais quand on raconte l'histoire, on s'aperçoit que ce type est complètement cuit. D'abord, il est ivre mort. Donc, la part de raison est faible et on n'a plus le sentiment d'un crime d'opportunité que de quelque chose de très prémédité. Ce n'était pas vraiment prémédité. Ce qu'il avait prémédité, c'était d'enlever l'enfant, d'enlever Cathie en particulier et de l'emmener dans les marais pour tenter de la violer. Et après ce qu'il avait forgé, le dessein de tuer l'enfant.

[00:35:29]

Ensuite, le juge d'instruction m'a confié son sentiment pour lui, il n'avait pas envisagé de tuer. L'enfant m'a fait toute ma vie. Il choisit le lieu parce qu'il y a un trou d'eau à côté. C'est à dire? Enfin, il a dit ça. Il l'a dit. Il l'a dit effectivement. Je ne sais pas dans quelles conditions il l'a dit. Votre théorie, c'est que Jérôme Carin paye pour Patrick Henry. Ils font la deuxième victime de Patrick.

[00:35:55]

C'est exactement ça. Et ça ressort du dossier d'une manière absolument éclatante. Parce que dans le dossier, vous avez les rapports que fait l'avocat général à sa hiérarchie pour la grâce dans laquelle il parle constamment. Il se réfère constamment à l'affaire Henri et vous avez dans le dossier. Ont été glissés dans le dossier des courriers écrits par des habitants, par des Français qui écrivent au président de la cour d'assises. Merci, monsieur le Président, de l'avoir condamné à mort après l'affaire Patrick Anri.

[00:36:18]

Ça montre que la justice ne se laisse pas abuser. Que la justice a repris les rênes. Donc oui, c'est très présent chez l'avocat général Howland. On l'entend très fort au moment du procès. Sa plaidoirie est absolument hallucinante. Il déborde du dossier. En vérité, même sur le plan de la procédure, c'est limite limite sur la procédure, ça va. Mais quand il parle du viol des consciences, c'est une expression qui frappe. Il dit On a violé les consciences à trois en sauvant Patrick Henry de la guillotine.

[00:36:43]

Et cette expression va résonner jusqu'à l'Assemblée nationale, où vous avez des députés qui s'indignent qu'un avocat général puisse émettre une telle opinion sur un verdict. Il y a donc débat sur cette posture de l'avocat général. La pétition, vous l'avez retrouvée? Non, je n'ai pas trouvé la pétition. Vous avez parlé avec des gens du coin qui ont connu le dossier à l'époque. J'ai parlé avec des habitants d'Arleux qui m'ont tous confié qu'effectivement, ça avait été un immense choc pour la ville Darleux, qu'une jolie petite ville très tranquille.

[00:37:10]

Et pour eux, ce qui prédominait après, c'était la peur, une peur irraisonnée et la pétition des gens qui ont signé la pétition à l'époque parce que c'était intéressant. On va toujours juger les choses avec la morale de l'époque. Ce serait intéressant de savoir aujourd'hui des gens qui ont pétitionner pour la mort aujourd'hui ce qu'ils en pensent. Il y avait une personne qui avait signé la pétition pour la peine de mort, qui était le maire d'Arles, le maire communiste opposé à la peine de mort.

[00:37:34]

Et pourtant, l'emballement, la peur, le déchaînement était tel que même lui, finalement, n'a pas pu résister au déferlement populaire, ni dans le dossier cette expertise psychiatrique. Je trouve très intéressante parce qu'elle pose une hypothèse. C'est que s'il a arrêté de boire, il ne récidivait jamais. Je suppose qu'au procès, moi, je n'en ai pas trouvé trace. Mais je suppose que procès. L'avocat de la défense, Maître Lefranc, a utilisé cet argument parce que moi, si j'avais été l'avocat de ce jour là, j'aurais plaidé ça.

[00:38:05]

Je redis, mais attendez. Les psychiatres disent que s'il ne boit pas, il ne récidive pas. C'est quelque chose qui est très frappant et qui montre la faiblesse de la défense. C'est que ça n'a pas été utilisé. Et même l'avocat général, à un moment dans ses réquisitions, dit Carin, est dangereux, n'est pas très adaptable et la défense ne rebondit pas là dessus en sortant l'expertise, en disant ce que vous dites est faux. Il est adaptable, elle ne réagit pas.

[00:38:28]

C'est ça qui vous intéresse au fond dans cette affaire. C'est ce moment particulier de 1977. On est à quatre ans de l'abolition. Mais en vérité, dès 1980, puisque Valéry Giscard d'Estaing, qui n'a pas gracier Christian Ranucci, qui n'a donc pas gracié Jérôme Carin et qui ne grassy pas Hamida Jendoubi, néanmoins, va gracier les derniers condamnés à mort. Tous ceux qui seront condamnés après 77 seront graciés. Giscard a compris que c'est fini la peine de mort.

[00:38:56]

La peine de mort est finie. On prononce de moins en moins inexécution tous les deux ans seulement. C'est une sanction qui n'est plus appliquée de facto. Donc la peine de mort n'a plus aucun sens. Et comme le disait Frédéric, peuchère que nous avons entendu, c'est une loterie, c'est une loterie. C'était au fond. Les verdicts se répondent. C'est une époque intéressant. Les verdicts se répondent parce que les affaires criminelles. Je suppose que vous êtes allé voir lire la presse de l'époque était très suivi par La Presse.

[00:39:20]

Beaucoup plus qu'aujourd'hui. Parce qu'aujourd'hui, on dit les journalistes font les poubelles pour faire de faits divers. En vérité, on fait sans fondement de faits divers qu'on a osé dans les années 50, 60 et 70. Les journaux à l'époque regorgent de faits divers. Les Français sont déjà ou ils le sont encore aujourd'hui. Évidemment, ils sont déjà passionnés par les faits divers et les journaux y consacrent des pages entières. Et les verdicts se répondent. Les affaires se répondent entre elles.

[00:39:40]

C'est très frappant.

[00:39:41]

Des journaux à l'époque, comme France-Soir, par exemple, tirent à plus d'un million d'exemplaires et fait le compte rendu quotidien des affaires comme celle là, comme l'affaire Karun. Vous avez lu tous ces papiers? Oui, bien sûr. Oui, l'affaire Carin. Ce qui est très frappant, c'est que l'on parle de beaucoup d'affaires, à peine de l'affaire, car c'est une affaire. C'est la guillotine de la misère. Il est passé, j'ose pas cette expression. Il est passé à la trappe après la ferronnerie.

[00:40:03]

Personne ne s'intéressait à lui à l'époque, alors que l'affaire est passionnante. Et il a payé dans le plus grand silence pour Henri. Moi, je comprends un peu parce qu'il ne dit pas que ses copains, ce sont les copains qui intéressent en général les journalistes et l'opinion. Ce n'est pas un psycho pates, c'est un pauvre type. Exactement rien de plus que ça. C'est une époque. Qu'est ce que vous savez de l'époque qui suit? Parce que ce qui est très intéressant, c'est quand on voit le personnage de M.

[00:40:30]

Le Flaine, l'avocat général. On se dit Mon Dieu, quand les socialos, c'est à peu près comme ça qu'il devrait les appeler. Quand les socialos ont aboli la peine de mort en 81 ans, il a dû être extrêmement frustré, avait comme ça des dizaines d'avocats généraux qui avaient l'habitude de requérir la mort et qui, du jour au lendemain, peuvent plus le faire. Le pays changeait quand même. Le pays était en train de changer. L'avocat général s'y représente.

[00:40:52]

C'est un magistrat des colonies. C'est une autre génération arrivée déjà une nouvelle génération de magistrats qui était beaucoup plus opposée à la peine de mort. Et aussi une génération d'avocats opposée à la peine de mort. Parce qu'on voit très bien dans l'affaire Carin que même les avocats ne se battent pas beaucoup contre la peine de mort. On a même un qui dépose une pétition. Carrasso Guillotiner ça, c'est très frappant, même les professions judiciaires. Finalement, la peine de mort, on s'en accommode, comme on dit de l'époque, c'est la culture, les pommes.

[00:41:17]

Exactement. C'est pour ça que mon récit. J'ai voulu raconter tout dans le détail, montrer ce que c'était une exécution, mais ne pas juger l'époque.

[00:41:24]

Alors, cette affaire là, on va la retrouver retranscrite Todor, dans votre livre. C'est le premier bouquin qui est écrit sur cette affaire. Karun. C'est le premier roman. Comment est ce que vous réunissez tous ces sons des mois, des semaines, des années de travail? Je m'en rends pas compte. J'ai mis cinq ans à rencontrer les acteurs, juges d'instruction, fils du bourreau, gendarmes et à travailler par petits bouts, comme cela rassembler toutes les pièces.

[00:41:47]

Qu'est ce que ça change dans votre métier de magistrat de faire ce travail d'historien à côté?

[00:41:52]

Ça me conduit à être beaucoup plus prudent sur ce que nous voyons aujourd'hui être les bonnes pratiques. Je me demande si les bonnes pratiques bonnes pratiques d'aujourd'hui seront les bonnes pratiques dans ans, comment on vous jugera exactement et en même temps? C'est un des aspects très, très pénible de l'époque. C'est qu'on veut toujours juger ce qui se passe en 1970 à l'aune des valeurs d'aujourd'hui. Ce n'est pas la bonne méthode. C'est un travail d'historien que vous avez fait? J'ai fait un travail d'historien, alors je ne suis pas historien, mais en tout cas un récit le plus exact possible, le plus honnête pour que chacun puisse se faire son opinion sur cette affaire et sur l'époque.

[00:42:25]

Je vous recommande la lecture de ce livre qui s'appelle La revanche de la guillotine. L'affaire Carin et qui est publiée aux éditions Plein jour.

[00:42:35]

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