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La seconde jusqu'à Sandalettes, une grande affaire criminelle aujourd'hui, qui se situe dans une période absolument passionnante qui est celle qui précède l'abolition de la peine de mort dans notre pays. Dans les dernières années pendant lesquelles on risque sa tête et qui ressemble un peu à une sorte de loterie, c'est à dire qu'on est condamné parce que la peine de mort est encore applicable. Ou alors, on y échappe parce qu'on sent bien que c'est fini. Et aujourd'hui, donc, l'affaire Jérôme Carin, un tueur d'enfants arrêté en 1975 dans le Nord, jugé en 1977.

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Et c'est une histoire que j'ai écrite en s'appuyant notamment sur un très bon livre qui vient de sortir et dont l'auteur est en face de moi. La revanche de la guillotine, aux éditions Plein jour. Bonjour Luc Briand, bonjour Christophe Hondelatte. On travail sur cette affaire. Carin est d'autant plus intéressant que vous êtes magistrat, aujourd'hui conseiller à la Cour d'appel d'Aix en Provence. J'ai aussi nourri ce récit de papiers qui ont été écrits à l'époque par le truculent chroniqueur d'Europe numéro 1 Frédéric Potière, et aussi par d'excellentes interviews des protagonistes de cette affaire réalisée à l'époque par le journaliste Daniel Mermet, que nous avons exhumé des archives de l'Institut national de l'audiovisuel.

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Voici donc l'histoire de Jérôme Karun. Je l'ai écrite avec Pierre Antin, la réalisation de Céline le brave.

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Christophe Hondelatte. Cette histoire a pour théâtre un petit village du Nord, à la frontière avec le Pas de Calais. Arleux Des maisons de briques collées les unes contre les autres et au 22 de la rue. Un troquet, un tout petit bistrot, une porte, une fenêtre et au dessus, une enseigne café. Pas de nom. Nous sommes au mois d'octobre 1975. Le 27, il est environ cinq heures de l'après midi et le fils de la patronne, Eric, 10 ans, rentre chez lui avec son cartable sur le dos.

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Il pousse la porte du café. Il traverse la petite salle qui sent la bière et le tabac. Il lâche son cartable derrière le juke box qui joue.

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Et il passe derrière le comptoir et il entre dans la cuisine. Et là, il retrouve sa mère Fernand Fernando Vimeu, 36 ans, et déjà deux maris et sept enfants quand elle voit Eric arriver tout seul. Elle tique un peu, mais elle ne dit rien. Cathy n'est pas avec lui. Cathy, c'est sa petite soeur, 8 ans et demi. D'habitude, ils rentrent ensemble de l'école. On suit le cours.

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Je n'ai rien vu. C'est vrai. J'ai épluché des pommes de terre pour faire de la soupe à l'oignon. Au bout d'une demi heure, je dis Qu'est ce qu'elle fait, les pénis ou quoi?

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Alors, Eric, vous? Ah non! Moi, j'ai oublié de dire si je peux te donner à manger à midi, je vois pas quoi. Après, Cathy a dit qu'il était parti chercher des vivres pour Jean-Louis. Alors c'est vrai. Mais j'ai alors. Eric dit que le monsieur emmener Cathy pêcher des Appa dans le marais et qu'ils sont partis sur la route de Palluel, le monsieur Fernandes voit très bien qu'il parle Anri, un Poch qui traîne au village depuis deux mois, de bistrot en café.

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Paris qui dort dans une grange. Une cloche, comme on dit. Harle trapu, brun, rougeaud avec une moustache. Chinaud, pas mauvais bougre. Il était là. Midy Fernandes lui a servi une bonne assiette de blanquette de veau. Quand Jean-Louis, son mari, rentre du boulot, Fernande lui explique. Toute l'eau et le portrait type De Smedt l'emmener, et là, Jean-Louis part à la recherche de Cathy et sur les coups de 6 heures, bwiti pas que le Anri se pointe au bar.

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Fernande achetiez Haut-Brion Flashcode revenu ballon d'Alexis Petit-Pont, Fernandes lui sert son oui, mais à partir de ce moment là, ça trotte dans sa tête.

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On n'a pas parlé longtemps. La porte, c'était Jean-Louis qui revenait tchatcher chercher Cathy Samen. Il a tapé Paul Colbac, puis dit d'immédiateté L'ami dolomie. Quoi? Quoi? De quoi tu parles? J'avais fait l'essai du monopolisera. Laquerre m'a dit Je l'ai pas vu, je l'ai laissé chez Amandine. Pas le Magalhaes, dit tu, à l'heure où lui et ses Chamandy sont venus chez Trapper, bousculer quand cours de boxe. Et c'est là qu'il a foutu le noir sur le gendarme de Paris-V.

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Il n'aurait pas eu de procès.

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Mais pourquoi les gendarmes sont ils là si vite pour embarquer le Henry? Eh bien parce que Jean-Louis, en rentrant, les a prévenus. Et heureusement qu'ils sont venus. Jean-Louis était en train de le lyncher à coups de Crocq. Nous!

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Et voilà donc Anri à la gendarmerie d'Arleux qui, pour commencer, ne s'appelle pas Henry, mais Jérôme. Jérôme Carin, 34 ans, et justement, les gendarmes le chercher, ça tombe bien, il a cogné son beau père il y a quelques jours. A part ça, il est cuit comme un petit lu. Le Henry qui s'appelle Jérôme les gendarmes le colle donc direct en cellule de dégrisement. On verra quand il aura des soulet et quand il sort au bout de trois heures, il a encore un gramme 51 d'alcool dans le sang.

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C'est vous dire si il était rincé. Il n'est pas très reluisant. Le Gérome sous le néon de la gendarmerie d'Arleux. Sahl rougeaud avec un oeil au beurre noir.

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Pendant qu'il cuver sa bière, les gendarmes n'ont pas chômé. Ils ont d'abord interrogé Eric, qui leur a répété ce qu'il avait déjà dit à sa mère. Et ils ont trouvé un deuxième témoin, Mme Liénard. Elle promenait son chien et elle les a vus sortir du village tous les deux. Jérôme et la petite Cathy sur la route de Palluel. Alors maintenant que Jérôme Karun a un peu des soulet, il est temps de l'interroger.

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A partir de maintenant, tu es en garde à vue. Bon, pourquoi dis nous et la petite? Et tout va s'arranger. On la récupère et si elle va bien, bah, on s'arrête là. Bon, je ne vois pas comment il est encore temps par le nous, Jérôme, on sait qu'elle est partie avec toi. On a vu. Tu as dit à son frère que vous aviez péché? Bah oui, c'est vrai qu'on est parti pour aller chercher des juifs, mais plutôt de boire une murement lâche toutes ces choses là où ça est tu aller boire une bière rue de la Chaussée?

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On a vu dans ce bar, il y avait Armand collègue, un collègue ou un gars avec qui on boit de coca, un Pandor file interrogée la patronne du troquet de la rue de la Chaussée?

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Pas. Et le code égarement non plus. Alors, Girone, tu nous a menti, c'est nous le menteur. Et ça dure comme ça jusqu'à 10 heures et demie du soir, rien à en tirer. Alors les gendarmes le remettent en cellule et ils appellent toutes les brigades du coin en renfort et ils lancent une grande battue. Du côté des marais qu'ils ratissent toute la nuit. Et c'est le lendemain matin, vers 9 heures, qu'ils l'accroc Cathy qui flotte sur le dos, dans une mare et dans les roseaux, son petit cartable.

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Les gendarmes préviennent tout de suite le procureur de la République et c'est le maire d'Arleux qui prévient Fernand Landemaine Quand j'ai vu monsieur Bouchard arriver les yeux tout rouges, avait compris, j'ai dit une saloperie.

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Les gendarmes amènent Jérôme Carin sur les lieux et de retour à la gendarmerie. Sur le coup des 10 heures et demie. Ils se mettent à table. C'est Milken Orpheus tu l'emmener dans le marais? Pourquoi? Parce que ça n'engage personne et elle te suit. Pourquoi tu lui dis quoi? Je dis qu'on doit retrouver de copains prud'homal. Je montroeul Borlon. Et après, tu fais quoi?

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Après, il la pousse en avant, il la fait tomber. Il se couche sur elle, il veut la violer. Elle crie, elle se débat. A un moment, elle se relève. Elle se met à courir. Elle tombe. Il la rattrape. Elle crie encore. Il l'étrangle. Elle ne bouge plus. Il la lâche.

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Elle tombe, mais elle respire encore. Alors, il tente encore de la violer. Il n'y arrive pas.

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C'est la laisse là comme ça. Elle le dénoncera alors il l'apprend et il la porte jusqu'à la mare. Et il arrange un peu ses vêtements pour faire croire à un accident. Et il la jette à l'eau et il lui enfonce la tête dans la vase. Combien de temps? Ca bouge plus. Et après? Après, j'ai acheté un cartable à côté d'elle, puis je suis rentrée Arleux plus vite que j'ai bu et tu es allé au café de Chez Fernande.

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Il est allé boire une bière chez la mère juste après avoir tué sa fille. Mais ce n'est pas tout. Ce n'est pas quelque chose qu'il a improvisé, une pulsion qui lui serait venue d'un coup. Il avait l'idée de la violer et de la tuer dès qu'il l'a emmener. Il a choisi l'endroit pour être tout près du trou d'eau, pour la noyer ensuite. Ce n'est pas un meurtre, c'est un assassinat. Il avait tout prémédité.

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Le lendemain, 29 octobre, Jérôme Carin est déféré devant le procureur, puis devant le juge d'instruction Darasse dans le Pas de Calais. Arleux, c'est dans le Nord, mais le corps a été retrouvé sur le territoire du Pas de Calais. Dans ce cas là, on est sur la frontière.

[00:11:28]

Je vous l'ai dit, il est inculpé pour enlèvement d'une mineure de moins de 15 ans, tentative de viol et assassinat.

[00:11:47]

Entretemps, l'autopsie a confirmé que la petite Cathy a été étouffée dans la boue. On en a retrouvé dans ses poumons, dont son tube digestif et des feuilles haussés et de l'herbe. Il en faut un cœur sec pour faire ça à une petite fille de 8 ans et demi, non l'étouffer dans la boue. Mais qui est ce type qui a fait une telle horreur? C'est au juge qu'il raconte d'Abbott. L'alcool, ça remonte à ses 14 ans. Il faisait les foins, il avait la gorge sèche.

[00:12:24]

Voilà. Et après, il devient maçon et il a toujours la gorge sèche. A 19 ans, il se marie et 15 jours plus tard, il castagne. Sa femme bourrée? Bien sûr. Sa femme, devenue son ex-femme et qui racontera Sandhu le dimanche, il restait à la maison. Il me disait rien à me frapper. Je répondais me frapper. Alors, début 73, elle prend son courage à deux mains. Elle va voir les gendarmes et elle porte plainte, et Jérôme prend dix mois de cabane à la prison de Douai et à peu près à la même époque, il se met à tous comme un bœuf.

[00:13:09]

La tuberculose. Alors, le docteur l'envoie au sanatorium. Mais comme il fait le mur pour picoler, il se fait virer. Il claque la porte de son dernier patron. En juin 1975. Il essaye de retourner chez sa mère, mais son beau père le fiche de.

[00:13:31]

Et voilà, voilà comment il est arrivé là. C'est à ce moment là qu'il s'installe dans les marais d'Arleux. Il y bricole une cabane. Son petit frère le ravitaille de temps en temps. Et quand l'automne arrive, il se cache la nuit dans des granges. Voilà qui est Jérôme. C'est un pauvre type. Deux jours avant de noyer. Il va voir sa mère à l'hôpital.

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Alors, il a bu une bière. Tu sais, ma mort, tu viens quand tu vas revenir, je serai tiré d'un verre bien derrière moi, mais j'en ai pleuré, pleuré, pleuré parce qu'on ne savait plus où aller. Mon garçon. Il dormait sous les pots, dans l'herbe, dans les pâtures. Un vrai clochard.

[00:14:20]

Il était au bout du rouleau. Jérôme, car il parlait de se suicider. C'était deux jours avant de tuer Cathy. Le lendemain de ses aveux, on le présente à deux psychiatres. Vous buvez combien de verres par jour? Pour moi, quelque chose, comme dit Demis. Et du vin aussi, ben lui! Combien bas dans les divers rochers, une bouteille, quoi! Un peu plus. Soit deux litres et demi de bière et un litre de vin par jour.

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Dans leur rapport, les psychiatres écrivent personnes extrêmement régressives, primaire, mal structurée, dominée par un complexe de rejet et d'échec d'Ignacio Vismets. Affective. À part ça, il a toujours été conscient, il n'est pas délirant, il n'est pas schizophrène. Il est donc responsable de ses actes. Mais les psychiatres ajoutent et notez le bien ça parce que ça va compter dans la suite de cette histoire qu'une fois guéri de son alcoolisme, il ne présentera pas de risque de récidive.

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Dit par l'intéressé sadonnent. Sa console Koltsov Jamais j'aurais fait une chose pareille de frais. Quand il boucle son dossier d'instruction, le juge a le sentiment de l'envoyer tout droit vers la guillotine. Le procès est programmé pour le 12 juillet 76 devant la cour d'assises de Saint-Omer, dans le Pas de Calais. Juste avant, Jérôme Carin a écrit une lettre bourrée de fautes d'orthographe à sa famille. Ne vous tracassé pas, vous savez que mon jugement va être très difficile.

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Je sais que la peine de mort sera mon jugement. Ce qui me fait mal au coeur, c'est pour ma maman quand elle va apprendre le jugement par la radio ou par la télévision. Il faut dire que dans l'attente du procès, Fernande, la mère de Cathy, s'est lancée dans un porte à porte dans tout le canton. Une pétition pour demander la peine de mort pour Jérôme Carin. Le procès s'ouvre à St. Thomert le 12 juillet 1976. Une journée top chrono.

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Pas plus. Aujourd'hui, on y passerait au moins une semaine. Je dis ça pour ceux qui pensent que la justice régresse quand il apparaît dans le box, on découvre un Carin transfiguré en prison. Forcément, il ne peut pas picoler. Eh bien, ça lui fait du bien. Il est bien coiffé, la raie sur le côté, joli costume. La chemise peut être un peu criarde, mais une cravate noire sobre.

[00:17:21]

Mme Guénard, qui a vu passer Jérôme Carin avec Cathy, vient dire. En bas, la petite, elle suivait. Elle avait l'air contente. Karin, lui, cause peu. Il ne sait pas pourquoi il a fait ça. Il regrette en fin de journée l'avocat de Fernande. La maman vient déposer la pétition sur le bureau du président 300 signatures pour réclamer la mort. L'avocat général, sans l'ombre d'une hésitation, demande la peine capitale. Et l'avocat de Carin, maître Lefranc, qui n'a pas une grosse expérience de la cour d'assises, plaide assez mollement, sans grand talent.

[00:17:59]

Et les jurés délibèrent 50 minutes. Il ne lui accorde aucune circonstance atténuante et il le condamne à mort. Et le public applaudit.

[00:18:09]

Silence, silence.

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A l'époque, il n'y a pas d'appel, mais Carin se pourvoit en cassation. C'est son dernier recours. Son avocat plaide que l'une des questions posées aux jurés était trop complexe pour être bien comprise. Et il obtient gain de cause. La condamnation à mort de Jérôme Carin est cassée. Il y aura donc un nouveau procès qui aura lieu cette fois devant la cour d'assises de Douai, ce qui n'est pas forcément une bonne nouvelle. Douai, c'est le Nord, Douai, c'est le département d'Arleux.

[00:18:42]

Les jurés seront forcément très sensibles au sort de la petite Cathy. Il n'est pas du tout certain qu'il puisse sauver sa tête. Et pour Jérôme K. Je vous le dis tout de suite, ça n'est pas une bonne date, ça n'est pas une bonne date du tout, car juste avant 15 jours avant sera jugé un autre tueur d'enfants, Patrick Henry. Et vous allez voir que le destin de Patrick Henry va beaucoup peser sur celui de Jérôme Karin.

[00:19:29]

Je vous rappelle que Patrick Henry a enlevé et tué un petit garçon de 7 ans et réclamé une rançon lui aussi. Il risque la peine de mort. Sauf que lui, il est défendu par un grand avocat, Robert Badinter, qui décide de faire de son procès le procès de la peine de mort. Et il arrive à convaincre les jurés d'accorder à Patrick Henry des circonstances atténuantes. Patrick Henry échappe à la mort. Il est condamné à la perpétuité.

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Et pour les opposants à la peine de mort, c'est une victoire, mais pour les partisans de la peine de mort, c'est une gifle. Ils sont remontés comme des pendules et ça va beaucoup peser. Tout ça sur le second procès de Jérôme Carin, qui s'ouvre 13 jours plus tard.

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Ce jour là, à Douai, le 31 janvier 1977, il fait froid et il pleut tout le village Darleux est là. Le président Germann est un magistrat chevronné. Il interroge Jérôme Carin avec beaucoup de douceur.

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Pourquoi avoir agressé Cathy, monsieur Karin? L'idée m'est venue comme un coup de fusil de matin le président Ghorbal a oublié Jérôme Carin a raconté comment il avait entraîné la petite cadis petits vers les marécages au delà du village de Palluel, comme il l'avait violée deux points. Bien que le huis clos n'ait pas été prononcé, tout a été dit en détail, beaucoup d'abus et a début par l'accusé lui même.

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Ils ont ensuite Quinze-Vingts raconte le meurtre. Comment il a essayé de l'étrangler. Comment? Après, il lui a enfoncé le visage dans la boue jusqu'à l'étouffer.

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Le président, à quel moment avez vous décidé de la faire mourir? 20 ans. J'ai voulu avoir des enfants avec elle. Elle m'a dit Je vais le raconter à mes parents. Monsieur le président, l'avocat général Daviet, vous ne pouviez plus faire marche arrière, n'est ce pas? Car j'ai succombé à deux balles. L'avocat général a appris jeudi.

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Moi, j'ai vu Rouco qui ferait pas de mal à une mouche. Ce qui fait bondir la maire. OCRTIS quand tu te mouches! On se tourne vers les psychiatres. On lui reproche d'avoir commis un délit. Oui, non. Eh bien non. Oh, mon cher monsieur le président! Quatre pas la police à la tuberculose mentale après un attentat dont la responsabilité est en guerre avec l'avocat général, Flaine a fait toute sa carrière dans les colonies, à Madagascar d'abord, en Côte d'Ivoire après.

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C'est dur, très dur. Dans son poids crispé par la mort, on a trouvé des chevaux, avoue Carin. Ce n'est pas la preuve qu'elle s'est défendue. Elle arrive enfin en se tortillant à se sauver. Mais vous êtes le plus fort. Vous la rattraper. Elle tombe encore et vous vous jetez sur elle en lui serrant la gorge. Je vais vous faire une confidence, Karin, je ne vais pas perdre mon temps à démontrer la préméditation. Vous risquez deux fois la peine de mort.

[00:23:22]

Pour moi, une seule suffit.

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Mais la suite du réquisitoire de l'avocat général, le Flaine, dépasse largement le cadre de Jérôme Carin, le Flaine pour la peine de mort. Il n'a pas digéré la perpétuité de Patrick Henry il y a 13 jours à peine. Ça lui reste en travers de la gorge. A droite, poursuit l'avocat général, les perpétrer, un véritable viol de conscience n'est pas le talent souligné des défenseurs de Patrick Blanc. On a reporté pour les jurés une responsabilité qu'ils n'ont pas apportée à Douai, poursuit le magistrat.

[00:24:15]

On ne vous dirai pas les vadeurs.

[00:24:18]

L'avocat général, le Flaine enchaîne. Il veut démontrer que dans les pays où la peine de mort a été abolie la Suède, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, l'Italie, la criminalité augmente. Prenez garde, mesdames et messieurs, si on instaurait dans le pays une jurisprudence ou la condamnation maximum serait la réclusion criminelle à perpétuité. Combien d'enfants risqueraient d'être sacrifiés? Le laxisme et la veulerie conduisent à l'extension du crime, car un droit à aucune circonstance atténuante. Messieurs les jurés seuls convient la peine de mort.

[00:24:59]

Vous n'êtes pas seul. Nous ne vous abandonnerons pas. La plaidoirie de l'avocat général Lefrand s'achève dans un silence de mort. Et après, c'est le pauvre maître Lefranc qui se lève pour plaider. Mais tout le monde s'en fiche. Il a bien du mal à couvrir le brouhaha. Vous allez condamner à mort un homme qui n'a plus rien à voir avec l'homme qui a assassiné l'enfant. Un homme qui a déjà vécu quinze mois avec le tranchant de la lame au dessus de son cou et qui, pourtant, s'est déjà amendé en prison par le sevrage et par la discipline carcérale.

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Jérôme Carin, bien entendu, a le dernier mot. Je demande Bordeaux. Ce que j'ai fait est horrible. Et là, la mère Fernande se lève d'un coup. Est ce que je crois aussi que le jury a tenu beaucoup compte quand il a demandé pardon? Je me suis levé, puis j'ai dit Messieurs, mesdames les jurés, c'est ma fille assassinée. Pour moi, je suis toujours la maman de qu'athée. Je vois toujours un assassin devant moi.

[00:26:09]

Ça ne se fait pas de parler après l'accusé. Les jury se retire pour délibérer et échappera t il cette fois à la guillotine? Eh bien non. La peine de mort n'est pas encore abolie. Seulement après une heure de délibération, les jurés de Douai ont condamné à mort. Les gens applaudissent.

[00:26:34]

Fernande, la maman de Cathy, lève les bras en forme de V de la victoire. Karin, lui, n'a pas compris quoi. Qu'est ce qu'il a dit? Ils ont déclaré coupable et condamné. Mais t'inquiète pas, on va demander la cassation comme toi. Et si ça ne marche pas, il y a encore la grâce du président. Mais oui, ça m'est venu comme un coup de fusil. Ça m'est venu comme un coup de fusil.

[00:27:02]

Un fourgon le ramène à la prison sous les huées de la foule. Et le chroniqueur d'Europe numéro 1, Frédéric Bouchères, conclut de cette affaire que la peine de mort est devenue une sorte de loterie.

[00:27:12]

Les accusés passibles de la peine de mort auront demain le bon numéro probant à Toulouse, le 22 mai à Paris. Le talent de Badinter, madame le maire? Pas la peine capitale, alors que le talent d'un avocat, le général, bâton le plèbe ou la proie est d'amener la guillotine sur un plateau. La peine de mort devient en quelque sorte le. Le pourvoi en cassation, cette fois, est rejeté. Maître Lefranc tente alors d'obtenir la grâce de Giscard d'Estaing.

[00:27:52]

Il va le voir. Il argumente. Le président ne pose aucune question et finalement, il laisse commander la justice suivre son cours. Le matin du 23 juin 1977, on vient chercher Jérôme Carin dans sa cellule à la maison d'arrêt de Douai, vers 3 heures et demie du matin. Allez Jérôme! Il est l'heure lors de quoi? C'est pas vrai, c'est pas vrai. Ces géants? Giscard a refusé. C'est dégueulasse. Bougnoules et. Karin Saby se débarbouillette.

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Il remercie ses gardiens, et notamment un dont il dit qu'il est l'homme le plus gentil de la Terre, et il dit à son avocat. Maître dit à ma mère que je regrette toutes les mauvaises choses que je faisais des plus de me pardonner. Dites lui que je pense réel jusqu'à la dernière minute.

[00:29:12]

Il accepte un verre de cognac, le premier depuis bien longtemps. Et puis on lui attache les mains et les fleuris, on lui coupe les cheveux sur la nuque, on taillade le col de sa chemise et on le conduit devant la guillotine. Et les bourreaux l'allonge sur la planche. Il avait encore l'espoir d'obtenir sa grâce jusqu'au terme. Je pense qu'il a toujours espéré. Jérôme Karun a eu conscience de l'atrocité de son crime, mais c'est peut être dans une large mesure sans doute, ce qui explique son comportement au moment de l'exécution.

[00:29:57]

Car je puis dire que Jérôme K. Est mort avec un courage absolument exemplaire.

[00:30:02]

La petite soeur de Jérôme Karun apprend la nouvelle par la radio.

[00:30:07]

On l'a appris à la radio, on écoutait à la radio parce que on nous avait dit que c'était à la radio qu'on aurait su si on était grossier ou exécuter alors le mieux. RTL Et le 23 juin, Jérôme Caragiale a été exécuté. J'ai monté, je suis allé à ma mère.

[00:30:25]

Vous n'êtes pas Jérôme Carin est le dernier condamné à mort de nationalité française. Dans quelques semaines sera exécuté le dernier condamné à mort tout court. Un Tunisien, Hamida Jendoubi.

[00:30:42]

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