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Christophe Hondelatte Je vous raconte l'histoire de John List, un Américain qui, en 1971, tue sa mère, sa femme et ses trois enfants avant de disparaître. Et vous serez frappé, j'en suis sûr, par les similitudes avec l'affaire Dupont de Ligonnès en France. Sauf que John List, lui, a fini par être arrêté 17 ans plus tard. J'ai écrit cette histoire avec Thomas Audouard. Réalisation Céline n'embrasse.

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Christophe Hondelatte. Je vous propose d'embarquer dans la machine à remonter le temps. Nous voilà à Westfield, dans l'État du New Jersey, aux Etats-Unis, au mois de novembre 1971. Face à une belle maison victorienne de Ilsa et l'avenir, la villa de la famille. Oui, elle est belle, grande, élégante, 19 pièces, une sorte de manoir, et c'est donc là qu'habitent les listes. Je vous présente.

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Le père d'abord, John, 46 ans, vice président d'une grosse banque du coin. La mère, Elaine, elle, ne travaille pas. Elle s'occupe de ses enfants. Et puis les trois enfants, donc, Patricia, l'aînée, 16 ans, John, 15 ans, et Frédéric, le petit dernier, 13 ans. Voilà, vous avez toute la famille. Ah non, non, j'ai oublié la grand mère. Alma, la mère de John, le père, 85 ans.

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Elle habite là, elle aussi. La maison est tellement grande qu'elle y a son propre appartement. Voilà. Maintenant, vous connaissez toute la smala. Vous n'aurez pas beaucoup de temps pour vous attacher à eux, car dans un instant, tout ce petit monde va disparaître. Le 10 novembre 1971, le directeur de l'école où sont scolarisés les enfants reçoit une lettre du père. Je vous informe que pour des raisons familiales, l'un de nos parents est malade en Caroline du Nord et auquel nous devons apporter du soutien.

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Nos enfants seront absents de l'école pendant quelques semaines. La lettre ne mentionne aucune date de retour. Et de fait, à partir de ce moment là, les voisins racontent qu'ils ne les ont jamais plus, ni le père, ni la mère, ni la grand mère, ni aucun des trois enfants. Pendant quelques jours, ils voient de la lumière allumée dans toutes les pièces de la villa, sur les trois étages. Et puis, au fil des jours, les lumières s'éteignent une par une pièce par pièce, jusqu'à ce que la villa soit intégralement plongée dans le noir.

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Un voisin, justement, est intrigué par ça et il finit par appeler la police.

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Le 7 décembre, deux policiers se rendent sur place. Ils inspectent la villa de l'extérieur et une autre. Rien d'anormal et ils vont voir les voisins les plus proches. Pour moi, ils sont partis en voyage, mais je ne sais pas s'ils ont amené la grand mère avec eux. Et un peu peur pour le coup. Parce que si elle est toute seule depuis tout ce temps. Du coup, les policiers retournent devant la villa et dans la pénombre du soir qui est en train de tomber.

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Ils finissent par apercevoir une lueur entre le troisième et le deuxième étage. Ils s'approchent et là, ils s'aperçoivent qu'une fenêtre du rez de chaussée n'est pas bien fermée pour essayer de rentrer par là.

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Qu'est ce qu'on pense? Et hop, les voilà dans la cuisine ou surprise, retentit de la musique classique à tue tête. T'as vu les taches sur les carreaux, là, c'est du changement. Les deux policiers continuent de progresser au rez de chaussée, toujours sur fond de musique classique, et ils arrivent devant la salle de bal fermée par deux grands rideaux blancs et les et, dont le faisceau de la lampe de poche. Ils voient des formes humaines quatre corps allongés sur des sacs de couchage.

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C'est la police de Westfield, là, vous pourriez vous lever. Pas de réponse. Et pour cause, ce sont des cadavres en partie décomposés. Regarde. Ils ont pris une balle dans la tête chacun, sauf celui là. Le plus jeune? Oui. On dirait qu'il a pris plusieurs balles. Alors des policiers appellent immédiatement le central. On est sur. Saïd Agnew 431 vient de tomber sur ce qui pourrait être un suicide collectif ou un massacre. Vous pouvez nous envoyer du renfort.

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Les quatre cadavres sont assez faciles à identifier. Il s'agit de la mère Hélène List et de ses trois enfants, Patricia, John et Frédéric. Mais où sont le père et la grand mère, la grand mère? ALMA Les policiers arrivés en renfort finissent par la trouver au troisième étage, morte elle aussi, une balle dans la tête. Mais le père ou le père?

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Le père n'est pas mort et il a laissé une lettre, les policiers la trouvent dans son bureau, bien en évidence. C'est une lettre manuscrite de cinq pages dans laquelle Johnny's, qui est très croyant, s'adresse à son pasteur, le révérend luthérien Rève Winckel. Elle commence ainsi. Je sais que ce qui a été fait est mal et que toutes les raisons que je pourrais donner ne le rendront pas bon. Et il ajoute un peu plus loin J'étais loin de gagner de quoi nous faire vivre.

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Tout ce que j'ai essayé semblait aboutir à un échec. Voilà donc l'explication. John List était ruiné et c'est pour cela qu'il les a tous tués. Il écrit Je suis sûr qu'ils sont allés au ciel maintenant. Et la lettre se termine par un post scriptum, glaçant mère et dans le corridor du grenier, au troisième étage. Elle était trop lourde pour la bougée. A partir de là, une chasse à l'homme est lancée dans tous les Etats-Unis. On cherche John List, qui est qualifié de masse emmerdeur, un tueur de masse.

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Et dès le 8 décembre, lendemain de la découverte des cinq corps, l'affaire fait les gros titres de La Presse. Et dans la petite ville de Westfield, on ne parle que de ça. Et les gens qui connaissent, jaunissent, tombent de l'armoire. Surtout ceux qui l'ont fréquentaient à la paroisse. Je ne comprends pas. C'était un homme très, très calme, très, très courtois. Je n'arrive pas à croire qu'il a fait ça deux jours après la découverte des corps.

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On retrouve la voiture de John List, une Chevy Impala garée dans un parking de l'aéroport international Kennedy.

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Si on en croit la date du 9 novembre qui figure sur le courrier, John List a un mois d'avance sur la police pour lui mettre la main dessus. Il est donc fondamental de comprendre qu'il est de cerner sa personnalité. Alors voilà ce que les policiers apprennent sur lui. John MC List est né à Bay City, dans le Michigan, en 1925, de parents germano américain. C'est leur fils unique, de gens assez stricts, red, pas marron, un père qui travaille beaucoup et une mère un peu castratrice.

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Tous les deux très croyants luthériens. Foi qu'ils ont transmise à leur fils. Liste obtient son diplôme d'études secondaires et juste après, il est mobilisé et il va servir en Allemagne à la toute fin de la Deuxième Guerre mondiale. En 1946, il retrouve les bancs de l'université et il obtient un diplôme en administration des affaires et déménage en Virginie et cinq ans plus tard. En 1951, il rencontre Elaine Taylor, 25 ans, veuve trois mois plus tard. Ils se marient à l'église luthérienne de Baltimore, dans le Maryland, et dans la foulée, ils font trois enfants en rafale.

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Trois enfants ont quatre ans. Bon, les gens disent que c'était un bon père attentive par un papa gâteau non plus, mais un bon père présent pour ses enfants.

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Alors, le travail maintenant à partir de 1958. John Lewis travaille comme comptable dans différents cabinets, mais ce qui est très intéressant, c'est que nulle part, dans aucun des postes qui lui sont confiés, il ne gravit les échelons. Il reste un employé moyen. Il se contente de changer de poste régulièrement et à chaque fois, la famille suit et les listes déménagent donc souvent. Mais pourquoi changer de poste si souvent si c'est pas pour prendre du galon? Ça, c'est intéressant.

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Les policiers vont voir ses anciens employeurs gaullistes.

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S'il est parti, c'est que je l'ai renvoyé. Pour quelle raison l'avez vous renvoyée? Les problèmes au travail? Non.

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Enfin, si je n'ai pas renvoyé pour une faute professionnelle. John travaillait plutôt bien, mais il avait des vrais problèmes de comportement en équipe. Il ne s'entendait pas avec les autres et il ne pouvait plus le supporter. Vous comprenez, ça dure comme ça pendant sept ans, jusqu'en 1965, où la liste connaît une vraie promotion. Sapremière, il est engagé comme vice président de la National Bank du New Jersey. Enfin, un poste à responsabilités. Un vrai tournant dans sa carrière.

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Et dans la foulée, la liste achète cette belle maison à West Westfield, celle là même où on a retrouvé les cinq cadavres. Renseignement pris d'ailleurs, l'achat de cette maison ne s'est pas fait sans mal. John a dû emprunter beaucoup d'argent à sa mère et c'est d'ailleurs pour ça qu'elle vivait là. Et elle avait payé une bonne partie de la villa.

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Mais l'explication du drame se situe sans doute juste après quand, en 1966, John List se fait virer de son super poste de vice président de la National Bank du New Jersey, poste auquel il ne sera resté qu'un an. Finalement, il ne dit rien. Il ne dit rien à personne et surtout pas à sa femme ni à sa mère.

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Il ne leur dit pas qu'il n'a plus de travail qui ne leur dit pas qu'il a échoué une fois de plus. Et tous les matins, il enfile son costume de banquier et il va prendre son train à la gare de Westfield en direction de New York. Comme si de rien n'était, comme s'il avait encore du travail. Sauf qu'il descend quelques stations plus loin et on ne sait pas comment il occupait son temps. Il a cherché du travail pendant ces cinq années, oui, et parfois, mais il en a trouvé, mais il n'a jamais dépassé la période d'essai et après il s'est fait virer comme d'habitude.

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Maintenant que les policiers sont parvenus à reconstituer le parcours de John List pendant ces 5 années qui précèdent la tuerie, on comprend mieux le mécanisme qui mène au meurtre. Pendant 5 ans, il a dû à la fois cacher qu'il n'avait plus d'argent et maintenir le niveau de vie de sa famille. Et au bout de 5 ans, il s'est retrouvé coincé, coincé par son mensonge.

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Il avait une issue possible le suicide. Sauf que chez les luthériens, c'est un péché mortel. Se suicider équivaut à aller tout droit en enfer. Il aurait pu aussi choisir la lâcheté, c'est à dire la fuite, abandonner sa mère, sa femme et ses enfants, le laisser se débrouiller. Mais il était trop orgueilleux. Sans doute. La dernière option était celle de la pauvreté. Faire appel à l'aide sociale. Il a dû y penser chaque fois qu'il regardait son compte en banque.

[00:13:19]

Mais ça n'est pas comme ça qu'il a été éduqué chez les listes. La pauvreté est considérée comme un péché qui l'a encore mené tout droit en enfer.

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Les policiers parviennent à établir que John List un nom après son dernier licenciement, a choisir la seule solution qui lui paraît tolérable. Les tuer tous pour qu'ils ne vivent pas la chute et, ce faisant, les envoyer au paradis et leur épargner l'enfer. Il l'écrit dans sa lettre Je suis sûr qu'ils sont montés au ciel maintenant.

[00:14:05]

Alors, où est il? La dernière chose qu'il fait avant de disparaître est de retirer de l'argent pour une somme astronomique de 1000 dollars, et pas sur son compte en banque puisqu'il est ruiné sur le compte qu'il avait en commun avec sa maman. Combien de temps tient on avec deux mille dollars au début des années 70 aux Etats Unis? Deux mois, trois mois maximum en serrant les fesses, mais pas plus. Or, les mois passent et bientôt les années 1972, 1973, 1974, 75.

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Et il ne donne aucun signe de vie. Enfin, si les tas de gens le voient partout, des milliers de lettres arrivent des quatre coins des Etats-Unis. Je l'ai vu à tel endroit, à tel endroit. Je suis jure qu'il y ait à chaque fois, on vérifie. Ce n'est pas lui.

[00:15:02]

Et les années passent encore. 76, 77, 78, 79, 80. Régulièrement, La Presse met sa photo à la une. Ça n'a aucun effet. L'affaire John List est devenue ce qu'on appelle un cold case. C'est une affaire non résolue, sans doute pour l'éternité. Personne n'y croit plus au milieu des années 80. Les policiers qui enquêtent sur sa disparition racontent que quand ils partent en vacances pour entretenir la flamme, ils envoient à leurs collègues restés au boulot des cartes postales anonymes.

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Nous aimerions que vous soyez là pour qu'Onfray John List. Ça les fait marrer. La disparition de John List n'est plus vraiment une enquête. C'est devenu un mythe. C'est devenu une légende urbaine.

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Et ça dure comme ça jusqu'à la fin des années 80, jusqu'à ce qu'une émission de télévision décide de s'intéresser au dossier de John List, une émission de la Fox qui n'est pas encore l'empire qu'elle est devenue aujourd'hui, mais qui remporte un vrai succès América Most Wanted, qui a d'ailleurs été adopté en France sur TF1 sous le nom de Perdu de vue de Jacques Pradel. Vous voyez le concept tenter de résoudre des énigmes, des affaires non résolues en faisant appel aux téléspectateurs.

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L'émission est présentée par un certain John Walsh, qui est un animateur un peu particulier. Son propre fils a été assassiné et son assassin court toujours. John Nouage a une motivation très intime, plus intime que journalistique. C'est la police qui donne à Walsh le dossier de John List. Au début, il n'est pas très emballé. C'est une vieille histoire qu'on ne pourra illustrer que par des photos jaunies des années 70. Il a peur que ça fasse chuter son audience.

[00:16:54]

Mais bon, il se laisse convaincre.

[00:16:57]

Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha!

[00:17:06]

L'émission est programmée en avril 1989. Pour l'occasion, les producteurs ont fait réaliser par un sculpteur, à partir de photos d'époque, un buste en plâtre de John, lestes, mais vieilli avec les traits qu'il pourrait avoir dix ans plus tard. Le buste est montré à la caméra et Walch livre quelques informations sur le bonhomme.

[00:17:30]

Alors John List, à l'époque, avait une voix douce que, sans doute, il a conservé. Il portait systématiquement une chemise cravate et on peut imaginer qu'il ait continué à s'habiller comme ça. Et j'ajoute qu'il portait des lunettes. Pendant l'émission, plus de 200 appels arrivent de tous les États-Unis. Un appel retient l'attention.

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Un appel en provenance de Denver, dans le Colorado, le 1er juin 1987.

[00:18:27]

Il débarque chez Robert Clark à Richmond. Bonjour Madame.

[00:18:35]

Est ce que monsieur Clark est là? Messieurs? Il est à son travail, madame. Nous avons des raisons de penser que votre mari pourrait être John List, recherché depuis 17 ans par le FBI. Bob Minous, vous vous trompez complètement. Écoutez, je vais vous donner l'adresse de l'agence de comptabilité où il travaille et vous verrez que ce n'est pas lui du tout que vous faites erreur. Deux agents du FBI se rendent sur place. Robert Clark est en plein travail.

[00:19:07]

Mais non, je vous assure, je ne suis pas sur une liste. Écoutez, venez avec nous, nous allons vérifier ça, ça ne prendra pas trop de temps.

[00:19:16]

Bon, je vous en prie, monsieur Clark, asseyez vous prendre vos empreintes digitales, tendez moi la main droite, svp, merci. Voilà. Maintenant la main gauche. Voilà, et on compare avec les empreintes relevées à l'époque sur la scène de crime.

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Et c'est lui, c'est John List. On l'a retrouvé il n'y a pas un jour, je vous assure que ça n'est pas moi. Je ne sais pas de quoi vous me parlez, mais il ne peut pas y avoir d'erreur. John. On sait que c'est toi. Il sourit, mais il ne dit rien de plus. Le 29 juin, John Lipsky a maintenant 63 ans, est extradé vers le New Jersey et inculpé de meurtre au premier degré. Toutes les télés du pays l'attendent sur le tarmac de l'aéroport de New York et on mandate un psychiatre, le docteur Steven Serving, pour juger de son état mental.

[00:20:34]

Et c'est à lui qu'il raconte les choses. Pour la première fois. J'ai pensé que ma famille irait au ciel. Et que j'aurais peut être la chance, moi aussi, d'aller au ciel après la mort. Et c'est aussi au psychiatre Serving que je raconte comment ça s'est passé 17 ans plus tôt le matin, les enfants ont pris leur petit déjeuner. Je vais faire en sorte d'être le plus naturel possible jusqu'à ce qu'il parte à l'école. J'avais un vieux pistolet, il avait appartenu à mon père.

[00:21:12]

La première que j'ai tué, c'est ma femme Hélène. Dans la cuisine. Ensuite, je suis monté tuer ma mère. Il raconte qu'ensuite il a écrit les lettres pour l'école des enfants et qu'il est allé retirer les mille dollars à la banque.

[00:21:27]

En rentrant, je me souviens de déplacer le corps d'Hélène et j'ai nettoyé le sang dans la cuisine. Et puis après, je me suis fait un sandwich. J'ai lu le journal comme je le fais tous les jours. Et puis, j'ai attendu le retour des enfants. Il dit que Patis Patricia est rentrée la première. Il l'a tuée dans la cuisine d'une balle dans la tête que Frédéric est arrivé ensuite, et lui aussi.

[00:21:55]

Il l'a tuée dans la cuisine et après, je suis allée chercher John à son école. Je me souviens ce jour là et il avait un match de foot. J'ai assisté à la rencontre. J'étais heureux de le voir s'amuser. Et puis, je l'ai ramené à la maison et. Je l'ai tué à son tour. De tous les meurtres, je dois dire que ça a été le plus difficile. Parce que quand je lui ai tiré une première balle, il a été pris d'une sorte de spasme.

[00:22:29]

Il a fallu que je m'y reprenne plusieurs fois. L'autopsie a effectivement montré que le petit jeune avait reçu dix balles. Il dit qu'après, il s'est fait un bon repas, qu'il se sentait soulagé et qu'il est allé se coucher et qu'il a dormi parfaitement bien. Moi, j'ai beaucoup mieux dormi cette nuit là que les précédents. C'est sûr, le lendemain matin, il a baissé la température dans la maison à 10 degrés pour éviter que les corps ne se décomposent.

[00:22:59]

Il a allumé toutes les lumières et mis la radio sur sa station de musique classique préférée.

[00:23:05]

Je me disais que si quelqu'un approchait de la maison. Il pensait qu'il y avait quelqu'un à l'intérieur et après, il a écrit sa lettre au pasteur. Et puis il a pris un avion pour Denver, dans le Colorado, à 2.000 km de là. Quand je suis arrivé à Denver. J'ai trouvé un poste de cuisinier dans un petit restaurant. Et là, j'ai décidé de me faire appeler Robert Clark à ce moment là. Comment vous dérange? Je me suis senti plus libre.

[00:23:38]

J'ai été délivrés du fardeau de ma famille. Verdict du psychiatre John List souffre d'un trouble excessif compulsif de la personnalité. Mais ce n'est pas une maladie mentale et donc il pourra être jugé dans.

[00:24:03]

Le procès de John List s'ouvre le 2 avril 1990 devant la Cour supérieure du New Jersey.

[00:24:09]

Il plaide coupable, donc il n'y a pas de débat là dessus. Tout l'enjeu du procès est de savoir s'il a agi délibérément ou s'il a droit à des circonstances atténuantes. Toute la stratégie de son avocate, Elijah Miller, est basée là dessus.

[00:24:24]

Le psychiatre qui a examiné Liste a établi qu'il souffrait d'un trouble obsessionnel compulsif.

[00:24:34]

C'est une circonstance atténuante et je demande à ce que la charge soit requalifiée en meurtre au deuxième degré.

[00:24:42]

Il ne pouvait pas s'éloigner de sa ligne de conduite. Il était prisonnier de sa folle logique.

[00:24:50]

Mais à la barre, le psychiatre Steven Charming vient mettre un gros bémol à tout ça. Je crois que vous aviez le choix, monsieur Liste. Je crois que vous étiez mentalement capable. Faire un autre choix. Le procès dure deux semaines. Le jury délibère pendant 9 heures et à l'issue, il reconnaît John List, coupable de cinq meurtre au premier degré. Trois semaines plus tard a lieu l'audience de détermination de la peine. C'est comme ça que ça se passe là bas.

[00:25:27]

C'est la première fois que Jaunissent s'exprime publiquement au sujet de son crime.

[00:25:33]

Je suis vraiment désolé de la tragédie qui s'est produite en 1971. Mais je pense qu'en raison de mon état mental de l'époque. Je n'étais pas responsable de ce qui s'est passé. Un point important. Les meurtres ont été commis en 1971, c'est à dire avant que le New Jersey ne rétablisse la peine de mort. Donc, il ne peut pas être condamné à mort. Il est donc condamné cinq fois à la prison à perpétuité, une fois par meurtre. A l'annonce du verdict, la salle applaudit.

[00:26:17]

John List fait trois fois appel. Son avocat présente des expertises psychiatriques qui démontrent qu'il souffre d'un stress post-traumatique lié à son service militaire durant la Deuxième Guerre mondiale en Allemagne. Mais toutes ses requêtes sont rejetées par le juge. Des années plus tard, à l'âge de 77 ans, John List donne une interview à la télévision dans l'émission américaine Justesse. Je pense que j'irai au ciel. Je ne sais pas quelle sera ma situation, ciel. Ils se souviendront certainement de ce que je leur ai fait.

[00:26:59]

Nous ne nous pardonneront l'un l'autre. Pour tout le mal que nous nous sommes fait. John List est mort le 21 mars 2008 au Centre médical du pénitencier de Trenton, dans le New Jersey. Et je n'ai aucune idée de l'accueil qu'il a reçu au. Des centaines d'histoires disponibles sur vos plateformes d'écoute et sur Europe1.fr.