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[00:00:04]

Jusqu'à Sandalettes, je vous raconte le naufrage du Titanic à travers le témoignage d'un jeune rescapé américain de 17 ans qui s'appelle John Thayer. Témoignages que je tire du livre Rescapé du Titanic, édité par Ramsay en 1998. John Thayer n'est pas parvenu à monter sur un canot de sauvetage. Il a fini par sauter à l'eau juste avant que le navire ne sombre. Et pour le débriefe tout à l'heure, je ferais appel à François Caudé, membre de l'Association française du Titanic, laréalisation et de Céline.

[00:00:43]

Christophe Hondelatte. Le 10 avril 1912, nous sommes quatre à embarquer sur le Titanic pour sa traversée inaugurale. Mon père John Borlon tailleur, second vice président des chemins de fer de Pennsylvanie. Ma mère, Marianne Lang Strength. Maurice Thayer, sa femme de chambre. Margaret Fleming et moi même. John. Nous voyageons tous les quatre en première classe. Ce que j'ai ressenti en montant sur le bateau? Un immense sentiment de sécurité.

[00:01:27]

Un remorqueur nous tire jusqu'à l'étroit chenal du port de Southampton. Et maintenant, ça y est, le Titanic est autonome. Il prend un virage à tribord et pour cela, il utilise son hélice de bâbord. Et là se produit un incident de mauvais augure. Mais ça, on ne le saura que trop tard. L'hélice provoque un gros remous. Un bateau à vapeur américain de Saint-Paul, qui est amarré à un autre paquebot, se met à tanguer, à tanguer, à tanguer.

[00:01:53]

Et soudain, ses amarres seront. Et le symbole se met à dériver droit sur le Titanic. Et à bonne vitesse, il va nous heurter. Il est à dix mètres, cinq mètres, trois mètres, deux mètres et la Hoof des remorqueurs parviennent à le détourner. Nous faisons étape à Cherbourg, en France, puis à Queenstown, près de Cork, en Irlande. Et le mardi 11 avril, à une heure et demie du matin, nous nous lançons dans la traversée de l'Atlantique.

[00:02:29]

Le temps est splendide. La statue de la Liberté nous attend. J'occupe une cabine de luxe juste à côté de celle de mes parents, sur le poncée côté bâbord. J'ai 17 ans. Évidemment, je parcours le bateau de long en large. Le dimanche 14 avril, quatrième jour de mai, dès l'aurore, la journée s'annonce magnifique. Je passe la matinée et une partie de l'après midi à flâner d'un pont à l'autre avec mes parents. On croise l'armateur du Titanic, John Grossisse.

[00:03:27]

Mais monsieur et madame Thayer? Quel plaisir! Alors, comment se passe le voyage? Parfaitement bien. Mais on ne peut pas rêver mieux. Tout à l'heure. Nous passons aussi un moment avec Charles Hays, le président des chemins de fer canadien. Et puis, en fin d'après midi, je me souviens, nous croisons à nouveau sur le pont, monsieur, mais pas mes amis. Nous allons bientôt croiser la glace. Je viens de recevoir un câble.

[00:03:58]

Nous croiserons la glace. Je pense ce soir vers 9 heures. Rien d'anormal, rassurez vous à ce moment là. Le temps se met à franchir assez nettement et nous rejoignons nos cabines pour nous habiller pour le dîner. Au dîner, mes parents sont invités à une autre table et je dis une seule à la nôtre et j'en suis au café. Quand un homme la trentaine, maba. Vous êtes seul? Moi aussi, je voyage seul, pas pas.

[00:04:44]

Je me présente, m'étonnent langue. Je suis doffice du juge Charles Lamb de Springfield, dans le Massachusetts, et on parle pendant une heure environ tous les deux ans. Nous, à l'occasion, d'accord avec plaisir. Et après, je vais me chercher un manteau et je sors faire quelques pas sur le pont. Il fait beaucoup plus froid que tout à l'heure. C'est une nuit sans lune, avec un ciel limpide. Piqueté d'étoiles qui brillent comme des diamants.

[00:05:13]

Une petite brume flotte sur la mer. Je n'ai jamais vu et je ne verrai jamais plus la mer plus paisible que cette nuit là. Je rejoins ma cabine vers 11 heures et je passe voir mes parents à coté. Papa, maman, je me couche ma nuit et mon chéri ma nuit, mon grand dans ma cabine. Je passe mon pyjama. Je entrouvrent le hublot pour prendre un peu d'air frais, la brise légère. Je tombe de sommeil. Jusque là, les nuits précédentes, j'ai très bien dormi.

[00:06:08]

Je remonte ma montre. Elle indique minuit moins le quart. Et là, je veux me glisser dans mes bras et je veux assis. Un choc très léger et ensuite l'impression que le bateau est dévié par bâbord, écarté par quelque chose. Et d'un coup, les machines s'arrêtent. C'est déroutant. Ce calme silence. Et là, j'entends des gens qui courent dans les couloirs et des voix étouffées par moment, les machines se remettent en route, mais pas comme d'habitude, sans les mêmes vibrations.

[00:06:39]

Et puis elle s'arrête à nouveau. Je ne suis pas du tout inquiet. Plutôt excité. En vérité, j'enfile un par dessus sur mon pyjama et des pantoufles.

[00:06:52]

Papa, maman, je peux voir sur le pont ce qui se passe. Garçon, j'arrive. Je m'habille et j'arrive. Je vous rejoins.

[00:07:12]

J'arrive sur le pont et il fait un froid glacial, je fais quelques pas, je regarde par dessus bord, à l'avant. Rien, rien à signaler, rien qui ressemble à un iceberg. Si, si. Des formes sur le pont inférieur. J'apprendrai plus tard que c'était des morceaux de glace. Mon père arrive à son tour et d'autres comme nous, qui veulent savoir ce qui s'est passé. Et là, on croise un membre de l'équipage. On vient de heurter un iceberg, il est tout près, normalement, vous devriez le voir et il est par là, mais avec les lumières sur le pont, on ne voit rien.

[00:07:48]

Et pourtant, la nuit est claire. Mais on ne le voit pas. Un quart d'heure plus tard, le Titanic se met à pencher à bâbord tout en s'inclinant vers l'avant. Mais personne, personne ne pense que la situation est sérieuse. Le Titanic est insubmersible. Il est minuit passé avec mon père. On quitte le pont et on regagne la coursive et le salon autour de nous. Les gens ne savent pas quoi penser. Et là, on croise l'armateur Ismay et l'un des officiers, Julie Andrews.

[00:08:24]

C'est lui qui lâche le morceau. Si vous voulez mon avis, le bateau ne va pas tenir plus d'une heure. Moi, je suis toujours en pyjama sous mon par dessus. S'il vous plaît, s'il vous plaît, merci. S'il vous plaît que tout le monde aille s'habiller et revêt un gilet de sauvetage, vous en trouverez dans vos cabines.

[00:08:50]

Quand on arrive à nos cabines, ma mère et sa femme de chambre sont déjà habillées. J'enfile à la hâte un costume trois pièces de tweed vers une veste de mohair. Et puis, je remets mon manteau. J'attache mon gilet de sauvetage constitué de gros morceaux de liège et par dessus, je mets un imperméable. Et tous ensemble, on court vers le salon du pont où il y a déjà beaucoup de monde. Et là, je croise mon nouvel ami Milken Lang, avec qui j'ai dîné au jaune.

[00:09:18]

Est ce que je peux me joindre à vous et l'orchestre qui continue de jouer alors que personne ne l'écoute? On se retrouve tous sur le pont à ce moment là, ma mère aperçoit les feux d'un bateau au large, à bâbord. Je l'ai vu, j'en suis sûr. Elle n'est pas la seule, mais moi, je n'ai rien vu. C'étaient les feux de demain du Californien, un bateau vapeur américain. Il ne peut pas ne pas avoir vu les fusées de détresse que lancer le Titanic.

[00:09:57]

Il ne peut pas ne pas avoir entendu le code CQDE qu'il diffusait en morse.

[00:10:07]

Mais le capitaine n'a pas appliqué la plus vieille loi de la mer. Porter secours. Il aurait pu sauver 1.500 vies humaines. Sur le moi, l'équipage se met à retirer les bâches des chaloupes dans le calme. Ils ont l'air de savoir ce qu'ils ont à faire. Il est maintenant une heure moins, car le bruit autour est infernal, les fusées de détresse et la vapeur qui sort des soupapes de sécurité. Les gens qui crient la tension, qui montent.

[00:10:55]

Au lieu de rester sur le pont, on décide d'aller sur la coursive où il fait plus chaud pour les femmes à bâbord. Les femmes, par rapport à l'ESI, n'ont pas tout à l'heure. On dit au revoir à ma mère au sommet de l'escalier du pont et on la voit partir vers bâbord avec sa femme de chambre et avec mon père. On va à tribord et on attend des ordres qui ne viennent pas. Il y a là quatre canots de sauvetage, mais les hommes de l'équipage n'ont pas commencé à les descendre.

[00:11:36]

On dirait qu'ils attendent des ordres. Il y a de plus en plus de monde. Les passagers de deuxième et de troisième classe viennent d'arriver sur le pont Jaune. Venez avec moi, on va aller voir si votre mère a trouvé un canot de sauvetage. Pour ça, il faut passer par le couloir. Et là, on tombe sur le maître d'hôtel de notre salle à manger. Est ce que vous avez vu ma femme? Je viens de la voir.

[00:11:59]

Elle est encore sur le pont. Il y a un problème avec les canots de bâbord. Comme le bateau penche bien, ils penchent eux aussi. Il est impossible de les atteindre. Tout le monde descend vers le pont aérien. Vous montrez dans les canots là bas. On descend vers le pont inférieur tous ensemble avec ma mère et sa femme de chambre. Et quand on arrive dans le salon du Plombait, au moment de passer la porte, des gens se glissent entre nous et mon père et ma mère sont emportés par la foule.

[00:12:37]

Elong et moi, on n'arrive pas à les rattraper. Je n'ai jamais plus revu mon père. Jamais. Il est maintenant une heure 25 du matin, l'avant du bateau s'est beaucoup enfoncé et l'eau recouvre maintenant toute la proue. Le Titanic ne gîte plus à bâbord, mais légèrement à tribord. L'équipage a commencé à embarquer des passagers dans les canots et allait descendre les chaloupes de 60 personnes environ. Mais les officiers hésitent à les remplir. Elles sont à 15 mètres de l'eau.

[00:13:20]

Ils ont peur que les cordages seront. Le premier canot descend avec 12 personnes seulement à bord et les suivants avec pas plus de 40 personnes, et bientôt on les voit à 500 mètres de nous qui flotte sur le pont. Les gens sont assez calmes. J'envoie avec une bouteille de gin Gordon à la main. Il la vide d'autres.

[00:13:52]

Les derniers canaux sont chargés à ras bord. Et là, les gens commencent à se bousculer. C'est devenu chacun pour soi et je vois M. Vismets, l'armateur, monter de force à bord de ce qui oir du restaurant, tente alors de sauter dans un bateau à partir du pont. Le commissaire de bord leur tire carrément dessus et ne les touche pas, mais les deux sont éjectés du canot avec longue.

[00:14:17]

On s'interroge qu'est ce qu'on fait et que le bateau est en train de plonger vers l'avant? Moi, j'ai peur. On prend une chaloupe. On n'avait aucune chance d'atteindre l'eau. De toute façon, ils viennent de mettre le dernier canot à l'eau. Qu'est ce qu'on fait? On devrait se jeter à l'eau. C'est notre seule chance. On descend par les cordages qui penche et après on a jusqu'au canon. Non, pas ça. L'eau est glacée à deux degrés ou au moins, on ne survivrait pas.

[00:14:57]

On reste jusqu'à deux heures du matin à parler et je ne m'en sors pas long. Et vous? Oui, vous pourrez dire à mon père combien je l'aime, mais au fond de moi, je me dis qu'on a une chance, une chance. Il faut nous tenir à l'écart de cette foule, éviter l'effet de succion que produira le navire quand il sombrera. Il est maintenant près de deux heures moins le cas et le Titanic continue de s'enfoncer vers l'avant. De plus en plus vite, l'eau atteint la passerelle du commandant.

[00:15:32]

Elle la recouvre d'une bonne vingtaine de mètres et la masse des gens à reculer vers la poupe, émerger une masse humaine hébété, sans espoir. Le rugissement de la vapeur s'arrête d'un coup et on entend comme un grondement sourd qui monte des entrailles du Titanic. Et le bateau se met à pencher à l'avant. Il s'enfonce. L'eau se précipite vers nous. À ce moment là, avec l'onde, on est à la hauteur de la deuxième cheminée. Notre idée est de se jeter à l'eau.

[00:16:01]

Quand le bateau coulera, on se jettera au dernier moment, quand, quand on sera à quelques mètres de l'eau. Et c'est maintenant. Chance? Bonne chance, John! J'enlève mon manteau longue a déjà grimpé sur le bassin et il se laisse descendre le long d'un cordage. Je m'assois sur la rambarde face au large. Je suis à trois ou quatre mètres de l'eau.

[00:16:29]

Je saute, je saute. Le plus loin possible, à mon avis, a dû être aspiré vers l'intérieur. Je ne l'ai jamais revu. Alors que moi, j'attends l'extérieur de l'entonnoir formé par le tourbillon, le froid, le froid est horrible.

[00:16:45]

Je m'enfonce très loin dans l'eau glacée, très loin. Je remonte à la surface. Mes poumons sont en feu, mais je n'ai pas bu la tasse et je me mets à nager le plus loin possible. Je suis à 40 mètres du Titanic. Genas, je nage et je vois le paquebot dans une sorte de halo. Et soudain, on dirait qu'il se coupant deux en son milieu. La deuxième cheminée se soulève dans un nuage d'étincelles. Il tomba quoi?

[00:17:16]

7, 8, 9 mètres de moi? Les remous qu'elle provoque m'entraine à nouveau vers le fond. Je me débats. Je remonte les bras au dessus de ma tête pour me protéger de tout ce qui pourrait me blesser. Et là, sous mes doigts sont quelque chose de tout. Neuf fermes d'arrondis, un bateau, le fond de liège d'un bateau pliable retourné. Et là, je vois quatre ou cinq hommes qui tentent de grimper sur ses côtes. J'essaye de me lancer hors de l'eau, mais je suis à bout de force.

[00:17:48]

S'il vous plaît, s'il vous plaît, quelqu'un peut me donner la main. Quelqu'un me tend la main et je me retrouve sur le fond retourné de ce bateau. Accroupies et on vit face au Titanic. A quoi va mettre? Le bon regarder légèrement vers notre radeau, je voyais les gens agglutinés à l'arrière. Ils devaient être près de 1500 à s'accrocher par grappes qui finissaient par tomber au fur et à mesure que les 80 mètres formant l'arrière du bateau se levaient dans le ciel à ce point.

[00:18:33]

Le paquebot sembla faire une pause et est resté suspendue comme cela pendant un temps qui m'a paru durer plusieurs minutes. Pivotants peu à peu sur son axe, il se détourna de nous comme s'il voulait cacher à nos regards le pont et le monstrueux spectacle qui s'y déroule. Et nous nous en a navigueront. Mais on est de plus en plus entraînés par cette masse pivotants. Je lève les yeux. On est sous les trois énormes hélices et là, dans un fracas, le patron.

[00:19:15]

Je ne me souviens pas du tout ce que nous avons pu dire, crier ou raconter de fous sur notre coque retournée, mais je me rappelle le soupir qui s'exalte de nos poitrines quand le bateau eut disparu. Une minute s'écoule dans un silence de mort au CECO vous en privé pour CECO.

[00:19:52]

Je les entends crier comme ça pendant 20 30 minutes. Et puis plus rien et aucun des canaux à demi remplis qui sont là, je les vois n'essayent de s'approcher pour leur porter secours. Aucun. Ils ont entendu les cris. Ils n'ont pas bougé. Comment on peut expliquer ça?

[00:20:18]

Nous, on aide un maximum de gens à se hisser sur notre coque retournée. On est 28 maintenant, je fus à genoux et derrière moi, quelqu'un tienta mes épaules et on chante des cantiques et on récite des prières.

[00:21:03]

Avec nous, sur la coque retournée, il y a un rôle Brye, l'un des opérateurs radio du Titanic. Je sais que j'ai réussi à avoir plusieurs bateaux à l'heure et notamment le Caravaca. C'est un bateau à vapeur. Je lui ai donné notre position. Il va arriver patience et il va arriver. Il devrait être là vers 4 heures et on devrait voir ses lumières. Il avait raison un peu avant 4 heures, on aperçoit à l'horizon les feux de têtes demade de Carpathia et on lui fait une ovation, mais on dirait qu'il fait du surplace.

[00:21:42]

Et puis, quand le jour se lève, on le voit s'approcher des canots de sauvetage et hisser les rescapés à bord. Et pendant ce temps là, on s'enfonce.

[00:21:52]

Vers 6 heures et demie, quelqu'un sur la coque trouve un sifflet. Ça y est, ça y est, les autres canots nous ont vus et deux canot à moitié remplis de femmes s'approchent à coup d'aviron. C'est long. Le premier canot finit par embarquer. La moitié d'entre nous et le second chargent le reste du groupe. A ce moment là, le soleil perce à l'horizon et je comprends que je vivrai encore.

[00:22:24]

Quand je me hisse à bord du Carpathia, vers 6 heures et demie, la première personne que je vois en haut de l'échelle, c'est ma mère. Où est votre père, John? Les Parvus, maman?

[00:22:48]

Ils m'ont servi du café arrosé de brandy. Je n'avais jamais bu d'alcool, j'ai eu l'impression d'avaler des braises et achevée par l'alcool. J'ai dormi jusqu'à midi.

[00:23:13]

Voilà donc pour ce récit qui est une adaptation en vérité la plus stricte possible du témoignage de ce survivant qui s'appelle John Thayer et que d'ailleurs je suis avec vous, François Caudé. Vous êtes ancienne officier de marine, membre de l'Association française du Titanic et auteur de plusieurs ouvrages sur ce naufrage, dont le Dictionnaire du Titanic que d'ailleurs on appelait Jack. Certains l'appellent Jack, mais lui même s'appelle John. Alors, comme je suis resté fidèle à ce qu'il écrit, je l'ai appelé John, mais c'était son prénom de baptême.

[00:23:44]

De toute façon que son père simple José et son grand père aussi, et son fils aussi. Je crois également d'accord. Donc, on l'appelait Jacques. Mais son vrai prénom était John. Vous connaissez bien sur ce témoignage de cet adolescent de 17 ans. Ils sont nombreux, d'ailleurs, à avoir écrit sur ce qui s'est passé après. Parmi les survivants, ils étaient 720.

[00:24:09]

Le chiffre le plus couramment cité, c'est 712.

[00:24:13]

D'accord. Et donc, effectivement, ils sont plusieurs à avoir écrit, par exemple le canot retourné sur lequel ils se trouvaient. Oui, les gens ont réussi à rester dessus parce qu'il y avait un des officiers, Charles Lightoller, qui a réussi à les faire tenir en équilibre pendant plus de deux heures. Sans bouger, non, en bougeant justement, en oscillants légèrement compensé les mouvements du canot. Et c'est ça qui les a sauvés s'il n'y avait pas eu cet officier capable de diriger une vingtaine d'hommes sur la quille?

[00:24:45]

Je pense. Aurait fini par chavirer et se noyer dans l'eau glacée. John Taylor écrit ce récit en 1940, c'est à dire 28 ans après avoir été rescapé de cette catastrophe. Est ce que c'est le signe d'un traumatisme ou au fond, le fait qu'il n'avait pas réalisé que ça a intéressé les gens, d'après ce que dit son fils?

[00:25:05]

Il l'a écrit et il en a tiré 500 exemplaires pour le répandre parmi ses connaissances, pour sa famille. Oui, je pense qu'on l'avait sollicité en disant ce que tu as vécu, c'est quand même quelque chose d'exceptionnel. Donc, il l'a fait. Mais il était certainement resté traumatisé par l'évènement parce qu'il a quand même perdu son père dans la catastrophe. Un jeune homme avec qui il venait de sympathie. Et puis, malgré tout, il a été frappé lui même par la perte d'un de ses fils.

[00:25:37]

Par la suite qu'il s'est suicidé. C'est l'accumulation de tout ça qui amène cet homme, cinq ans après avoir écrit son récit, à se suicider. Qu'est devenue la femme de chambre?

[00:25:47]

Il n'en parle plus du tout. Non, mais madame Fleming, à votre connaissance, elle a certainement survécu avec sa maîtresse. Mais elle a disparu du récit du oui et peut être même de leur existence. J'en sais rien.

[00:25:58]

Alors si on reprend l'histoire au début, il y a d'abord ce que dit Jones sur ce sentiment de sécurité qu'il ressent lorsqu'il monte sur le bateau à Southampton. Est ce que c'est quelque chose qu'on retrouve chez d'autres rescapés? C'est d'ailleurs ce sentiment. Au fond, cette confiance. On est dans une période de grands progrès et on est en 1912. Les avions volent depuis pas très longtemps. On a là à bord tout un tas de gens qui sont responsables de compagnies de trains qui se développent sur la planète.

[00:26:26]

Et ce bateau gigantesque est là pour témoigner des progrès de la marine. Et donc, ils sont confiants. Oui, tout à fait.

[00:26:33]

Le bateau est effectivement le plus gros à cette époque. Il gardera cette caractéristique jusqu'à l'entrée en service d'un paquebot allemand l'année suivante, mais il inspirer confiance. Il était stable, il était spacieux. Donc il y a quelques personnes à bord qui avaient une sorte de mauvais pressentiment. Mais c'était vraiment la minorité.

[00:26:57]

C'est d'ailleurs cette confiance. On la retrouve tout autour. En tout cas au tout début des événements, c'est à dire après la secousse. Après l'événement déclencheur? Personne ne panique, en vérité. Il dit lui, j'ai plus de curiosité. Il emploie même le mot. Je suis excité. Il se passe quelque chose.

[00:27:13]

Il est vrai que le commandement n'a pas cherché à différer l'annonce la plus tragique, la plus inquiétante et a laissé les passagers se rassembler de façon à ce qu'ils gardent leur calme. Le commandement avait peur d'un vaste mouvement de panique qui aurait compromis le déroulement de l'évacuation. On comprend alors, avant de reprendre la route, a quand même cet incident que je veux évoquer au départ de Southampton. C'est un évènement assez incroyable parce que l'hélice gigantesque de bâbord du Titanic provoque un remous qui fait se décrocher quand même un bateau qui est amarré à quai.

[00:27:48]

Le bateau manque de venir percuter le Titanic, qui part pour sa croisière inaugurale. C'est une anecdote ou c'est le signe de quelque chose?

[00:27:55]

Déjà, quelques uns ont vu ou y ont vu un très mauvais présage. Effectivement, en dehors du côté magique, mais techniquement quand même, un truc n'a pas été prévu. Non. La raison, c'est qu'effectivement, à cette époque, on maîtrisait assez mal la manœuvre d'un bateau aussi gros que ça. Il y avait une grève des mineurs de charbon, ce qui fait qu'il y avait énormément de bateaux qui étaient amarrés dans le port. Donc le Titanic est passé un peu trop près d'un groupe de deux bateaux et ça a entraîné cet incident qui, si ils avaient abouti à un abordage, aurait probablement abouti à retarder le départ du paquebot.

[00:28:30]

Alors après donc, le premier choc, enfin, la petite secousse que ressentent tous les passagers. Certains disent qu'ils ont vu un iceberg et je lui dit qu'il ne l'a pas vu, que tout le monde lui a dit mais il est là, il est là, qu'il a ouvert grand les yeux et qu'il ne l'a pas vu. Parmi les rescapés, beaucoup décrivent cet iceberg ou pas.

[00:28:48]

Non, il y en a assez peu qu'ils décrivent. Il y a quelques hommes de car qu'ils l'ont vu et quelques passagers qui regardaient par leur hublot à ce moment. Mais au moment des enquêtes, il y a un expert britannique qui a dit que le contact entre Lindbergh et la coque du navire a été dans la durée environ. Enfin, moins de dix secondes que ce n'était pas tellement facile. Et à ce moment là, tout le monde était dans sa cabine.

[00:29:11]

Donc, il se préparait à dormir. Cette rencontre qu'ils font sur le pont avec cet officier, M. 1/12, qui leur dit À mon avis, le bateau ne va pas tenir plus d'une heure. Ça veut dire que du côté du commandement du Titanic, on comprend tout de suite que le bateau va couler.

[00:29:27]

St Andrews n'est pas un officier, c'est l'ingénieur qui a conçu le doré, mais il est là avec de l'argent liquide. Il a tout de suite compris.

[00:29:36]

Ah oui, il est d'ailleurs. Le commandant lui a demandé de rétablir quelques calculs pour évaluer justement la durée de la journée avant laquelle l'eau enverrait le navire. Et à ma connaissance, il n'a pas dit y a des passagers, mais il l'a dit à des membres de l'équipage que le bateau avait duré environ une heure et demie et qu'il le lui a dit à lui et à son père. Souvent a failli. N12 a parcouru les groupes et a dit aux gens de mettre des gilets de sauvetage et de ne pas traîner.

[00:30:08]

Les gens ont peut être ajouté ça après la fin du la saison. C'est une hypothèse. Alors, qu'est ce qui s'est passé exactement? Cet iceberg a déchiré la coque sur le côté droit et a déchiré, en vérité, quatre compartiments étanches. Oui, c'est ça.

[00:30:22]

J'ai vu successivement quatre compartiments. Un cinquième qui était à refaire et qui commençait à être atteint.

[00:30:30]

En fait, le Titanic aurait frappé cet iceberg de face. Il n'aurait pas eu de problème.

[00:30:33]

Il n'aurait pas coulé, non. Et il n'aurait eu de gros dégâts. Mais il aurait tenu. Il aurait tenu.

[00:30:37]

Mais c'est le fait qu'il ait déchiré latéralement, latéralement, latéralement et probablement un peu en dessous, même en dessous de la flottaison. Alors, j'ai été très amusé par la manière dont ce garçon s'habille alors qu'il s'apprête probablement à mourir. Qu'il met un costume de tweed vert. Il y a un côté complètement décalé. Est ce que vous savez d'ailleurs dans quelle tenue on a retrouvé les gens et les morts? Et les survivants? Ils étaient. C'était une soirée de gala.

[00:31:02]

Ils étaient en tenue de gala ou non.

[00:31:04]

Certains se sont habillés effectivement et bien habillés et d'autres étaient en pyjama ou en chemise de nuit. Et il est mort pareil. On les a retrouvé dans différentes tenues, puis les tenues n'étaient pas les mêmes en troisième classe qu'en première et en première.

[00:31:17]

On était habillés en général Morris, dans la dentelle en général et dans la soie.

[00:31:22]

Alors la mise à l'eau des chaloupes, c'est un moment important de cette histoire parce qu'elle se passe dans un désordre absolu. Et il y a donc, il le décrit très bien, ce choix des marins de ne pas charger les chaloupes qui mettent à l'eau. En tout cas, les premières idées que les premières partent avec un quart à peine de ce qu'elles pouvaient embarquer comme passagers parce qu'ils avaient peur. Ça, c'est quoi? C'est une auto appréciation de leur part.

[00:31:46]

Ils avaient peur que les cordages qu'ils tenaient et qui permettaient de les descendre à la mer ne tiennent pas le coup.

[00:31:51]

Oui, ils avaient peur. Même que les embarcations plient au milieu. Mais leurs angoisses personnelles, ça vous dit quelque chose? C'est une angoisse non fondée parce que les chantiers avaient fait des essais de mise à l'eau de ces canaux avec un plein chargement et il avait été conçu de façon à pouvoir être mis à l'eau avec leur chargement de 60 personnes. Malheureusement, la plupart des membres de l'équipage l'ignoreraient par ce choix qui nourrit d'angoisse.

[00:32:17]

En, ils condamnent des dizaines de gens à mourir qui auraient pu être sauvés.

[00:32:21]

Oui, tout à fait, oui. Au total, les embarcations pouvaient prendre à peu près 1100 personnes. En revanche, sur un paquebot allemand ou français, il y aurait eu plus de survivants parce qu'il y avait plus de canots.

[00:32:30]

Ils n'avaient pas prévu, rappelons le, suffisamment de canots de sauvetage par rapport au nombre de personnes qui étaient embarquées. On ne pouvait pas sauver tout le monde. Il y a ce problème aussi de gîte du bateau. Ça, c'est intéressant. On visualise assez bien dans son récit que le bateau gitan à bâbord, les chaloupes qui balancent au bout de corde s'écartent du pont et on ne peut pas les atteindre.

[00:32:52]

Ces canaux sont inutilisables alors qu'en fait, au début, ils ont été utilisés parce que la gîte était quand même pas très forte et ils ont réussi à contrer les cordages en les tirant vers eux.

[00:33:03]

Est ce que les femmes qui partent donc à bâbord? On a l'impression dans son récit que les femmes sont prioritaires. C'est une vieille histoire. Les femmes et les enfants d'abord, que dans la catastrophe du Titanic. Les femmes ont été une priorité?

[00:33:16]

Oui, certainement. Au point de ne pas remplir complètement des canots qui auraient pu, dont on aurait pu compléter la charge avec des hommes. D'accord. Et alors? Ça a été inégal à bâbord. Effectivement, les femmes ont été nettement prioritaire à tribord. Il y a eu pas mal d'hommes qu'on a autorisés à monter et qui ont été sauvées comme ça. D'accord, monsieur Hizmet, raconte John. Il le voit forcer l'accès à une embarcation. C'est donc l'armateur.

[00:33:45]

C'est lui qui a qui a commandé le Titanic. C'est à lui qu'on doit aux uns. Et en vérité, il se sauve avant les passagers et moins il se sauve dans un des derniers canots.

[00:33:56]

Et les témoignages sont contradictoires. Il y en a qui disent qu'il n'a pas forcé sa place. Il restait quelques places et il est monté avec un autre passager. Ça crée une polémique. Ça, après huit années en moins d'une semaine, s'en est jamais remis et il a été obligé de démissionner de tous ses mandats. Armement. Il est déshonoré, en vérité, il a vécu en reclus en Irlande de l'Ouest jusqu'à sa mort en 1938.

[00:34:21]

Parce que vous êtes marin, vous me le confirmer. C'est une règle de base. Le commandant parle au dernier en général.

[00:34:27]

Effectivement, c'est ce qui se produit. L'armateur aurait dû faire. Il aurait pu faire pareil.

[00:34:34]

Alors, l'épisode du Californienne? Donc, il y avait vraiment un bateau à proximité du Titanic au moment où il va sombrer.

[00:34:41]

Qui est donc un Américain qui s'appelle le Californien? Il a vu le Titanic, ce bateau, c'est confirmé. Maintenant, elle a vu les fusées, il a vu les fusées.

[00:34:50]

Il a entendu le CQDE qui veut dire comme Quickly dangereux?

[00:34:54]

Non, il l'a pas entendu parce que son opérateur radio dormait. D'accord, il n'avait qu'un opérateur radio et il avait cessé la veille à 23h30.

[00:35:02]

Donc, il n'a pas entendu l'appel. Non, mais il a pu voir les fusées de très loin, mais il ne s'est pas approché. Non, il y a eu une polémique là dessus. Oui, tout à fait.

[00:35:10]

Parce que d'abord, il y a eu une polémique sur la distance. Certains estiment qu'il était assez proche. 5 000 marins du Titanic. Ce qui est pas très loin et doute qu'ils étaient entre 15 et 20 000. Curieusement, cette polémique a duré jusqu'à notre époque puisqu'en 1990, le Bureau d'enquête accident britannique a rouvert l'enquête sur le Titanic californien, d'accord et conclu que Conclu conclut qu'il était alors. Ils étaient trois experts. Ils étaient très près de 5 000 et les deux autres ont dit non.

[00:35:38]

Il devait être à 15 000. Donc, comme le président de la commission était de ceux qui pensaient qu'il était à 15 000, c'est ce qui a prévalu. Donc, il n'y a pas eu de sanction au delà.

[00:35:47]

Non, non. On sait par d'autres témoignages ce qu'est devenu le père de John, qui s'appelait alors qu'il a été vu dans un groupe de gens de son milieu social.

[00:35:58]

Ils étaient assez nombreux, des gens aisés de la classe dirigeante américaine, et la plupart ont disparu sans qu'on sache exactement dans quelles circonstances. Il est probablement sur le pont du bateau au moment où John voit le bateau s'enfoncer dans l'eau.

[00:36:11]

Ils sont à l'avant. Alors John saute à l'eau.

[00:36:15]

Donc, vous confirmez que la température de l'eau lui dit moins 2 degrés? C'est l'évaluation qu'il a. Lui est juste.

[00:36:21]

Oui, il est à la température de la glace, ça, c'est sûr.

[00:36:24]

Il réussit néanmoins à nager. Beaucoup de gens sont parvenus à nager dans l'eau froide jusqu'à trouver refuge sur un bateau.

[00:36:31]

Oui, une cinquantaine dans une eau aussi froide. Les chances de survie sont minimes.

[00:36:37]

En 6 mois, il avait vu son copain lancant. Il lui disait On n'y arrivera pas.

[00:36:41]

Et d'ailleurs, la plupart des gens du Titanic sont morts d'hypothermie.

[00:36:45]

Et puis, il y a cette ans, alors qu'on comprend très bien. C'est marrant parce que c'est cette hantise de succion, comme il le dit, lui, d'être aspiré par le tourbillon. C'est marrant parce que c'est quelque chose d'assez intuitif, c'est à dire que moi même, la première idée qui me vient, si j'étais sur un bateau qui coule, c'est de ne pas être attiré par ce par ce tourbillon.

[00:37:03]

Oui, c'est un bon réflexe, effectivement, mais dans le cas du Titanic, il a été très faible. Il n'y a pas eu pratiquement pas ce qui a surpris tout le monde. Rétrospectivement, John dit qu'il a vu sur cette coque retournée sur laquelle il est. Le Titanic se couper en deux. Alors ça, c'est intéressant parce qu'il dit qu'il a vu. Il écrit en 1940, mais en vérité, on ne le croit pas. Et on ne croit pas tous ceux qui disent qu'ils ont vu le Titanic se couper en deux.

[00:37:30]

Plusieurs personnes l'ont dit et on ne le croit pas. Jusqu'à quand?

[00:37:34]

On ne le croit pas. A mon avis, jusqu'en 1970, puisque ceux qui ont dit qu'ils ne s'étaient pas cassé, c'étaient des officiers qui ont témoigné dans les commissions d'enquête et on a privilégié leur témoignage. Et il a fallu que l'épave soit redécouverte par Robert Ballard et un bateau de l'Ifremer pour que, certes, dans l'état de l'épave, on constate que c'était cassé en surface et non pas en touchant fond.

[00:37:58]

Donc il avait raison. Donc, il avait raison. Et il y a plusieurs témoins oculaires dignes de foi, dont lui qui qui ont bien vu le bateau cassé.

[00:38:05]

Merci beaucoup, François caudé, d'avoir débriefé cette histoire avec nous. Je renvoie vers votre livre paru aux éditions Marines du groupe Ouest-France Dictionnaire du Titanic. Et pour ceux qui voudraient retrouver le texte original de John Tillières, j'étais vraiment l'histoire aujourd'hui sur Internet. Chercher un livre qui s'appelle Rescapés du Titanic, qui comprend aussi un récit d'un autre survivant qui s'appelle le colonel Archibald Gracie aux éditions Ramsay.

[00:38:34]

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