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Raconte Christophe Hondelatte. Il y a un petit côté Agatha Christie dans l'affaire criminelle que je vais vous raconter aujourd'hui parce que le crime se déroule dans la chambre d'un palace parisien, le Bristol, pour débriefer cette histoire. Je ferai appel à un avocat de la partie civile dans ce dossier. Maître Guillaume Traînards du Barreau de Paris, Thomas Audouard, m'a aidé à écrire ce récit. Réalisation signée Céline Braz.

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Christophe Hondelatte. Nous voilà donc à Paris, un jour de mai 2009, dans l'un des hôtels les plus chics de la capitale, le Bristol, rue du Faubourg-Saint-Honoré 1.000 euros la nuit minimum.

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Hôtel Bristol. Bonjour. Bonjour, je passer ma chambre 63.

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Je suis désolée, Madame Mademoiselle Golf, expressément demandé est ce que nous ne lui passions aucun appel? Je suis vraiment désolé. Revoir madame. Ça fait deux jours que ça dure, deux jours que des gens appellent pour parler à cette cliente, mademoiselle Paul. Mais non. Depuis qu'elle est arrivée il y a quatre jours pour un week end en amoureux, elle a demandé qu'on ne lui passe personne à 1000 balles la nuit. l'Hôtel ne peut qu'obéir. Non, madame, nous sommes désolés, notre notre cliente nous a demandé de ne lui passer aucun appel et de ne pas déranger sous aucun prétexte.

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Chez toi, je suis inquiète parce que en principe, elle m'appelle tous les jours et là, on ne va pas tourner. Moi d'insister, mais n'oubliez pas allé voir dans sa chambre, il n'y a pas de problème.

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Cette dame n'est pas la première, loin de là, a insisté pour qu'on aille voir.

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Y a déjà, des gens de la famille ont demandé à plusieurs reprises qu'on aille frapper à sa porte, mais c'est délicat. C'est très délicat. Il n'y a que le directeur, peut être, qui peut passer outre. Monsieur le directeur. Qu'est ce qu'on fait pour LADOM de la 503? On a encore eu pas mal de peine. Vous êtes allé voir devant la porte? Oui, mais elle a toujours le panneau ne pas déranger. Bombe il y a le panneau Ne pas déranger.

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On attend encore un peu plus, c'est tout. Et puis, vers 20 heures, le directeur finit par se dire Tous ces gens qui s'inquiètent ont peut être raison, alors il va. Vous venez avec moi? Il y va avec le responsable de la sécurité. Un ancien gendarme. Il arrive devant la porte de la chambre 503. Vous avez vu sur le mur les traces. Vous, du sang! Le directeur frappe à la porte. Room service?

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Pas de réponse. Alors il sort sa carte et il entre dans la chambre. Montueux. Quel bordel! Les fauteuils guéridons renversés, les appliques murales arrachées, la table de nuit en mille morceaux partout, partout sur le mur, sur le plafond, ces traces au rouge comme du sang. Il y a là aussi plein les draps. Et là, le chef de la sécurité ouvre la porte de la salle de bains et dans la baignoire, il voit le cadavre d'une femme blonde nue baignant dans une eau rougeâtre.

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Appelé tout de suite la police. Les flics de la brigade criminelle débarquent avec un médecin légiste. Elle est couverte d'hématomes. Jamais vu là, là, là. Là aussi, là, elle a été battue à mort, cette fille. En revanche, je me demande ce que sont ces traces là. Vous voyez, on dirait des brûlures.

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Il y en a Emishi, puis une autre ici, puis une autre là. Oui, ça, ça me rappelle les brûlures à ces caractéristiques que laisse un pistolet Taser.

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Le Taser est un pistolet à impulsion électrique. Les policiers l'utilisent en général pour neutraliser un adversaire, dit commandant.

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Regardez sur quoi je viens tombé de pistolet Taser. Ça alors, c'est pas courant, un crime au pistolet Taser. La victime s'appelle Kinga Wolf. Elle est de nationalité polonaise. Elle avait 36 ans. Alors, entre les coups et les impulsions de tout, quoi est elle morte? C'est au légiste de répondre à la question au terme de son autopsie. C'était un sacré carnage. J'ai compté près d'une centaine d'hématomes sur tout le corps, dont 17 sur le crâne, 33 sur le thorax et les autres répartis sur l'ensemble du corps.

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C'est ça qui l'a tué. Oui, oui, on. On pourra pas dire précisément quel coût. Je dirais laccumulation, l'accumulation de coups extrêmement violents. Et à quand remonte la mort dans la nuit de dimanche 24 au lundi 25? C'est à dire deux jours avant qu'on ne la découvre? Est ce que quelqu'un a entendu quelque chose cette nuit là? Eh bien non. Les chambres autour n'étaient pas occupées. A partir de là, que font les policiers du 36?

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Eh bien, ils veulent savoir qui est cette femme et donc il convoque ses proches et notamment sa meilleure amie. C'était quelqu'un de tellement brillant, Kinga Kinga, qu'à l'origine. Polonaise, elle avait étudié à Bristol, en Angleterre, parlait trois langues couramment, elle travaillait si elle travaillait. Elle dirigeait une grosse boîte dans l'agroalimentaire. Je crois qu'elle avait McDonald et Carrefour comme clients. Elle bossait dans tout le nord de l'Europe. Elle gagnait dans les 300 000 euros par an.

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Pas mal. En principe, elle habite en Pologne, mais depuis quelque temps, elle passait aussi beaucoup de temps à Londres. Une histoire d'amour avec un rosbif de 39 ans, un Omeyyade Griffins, un beau gosse à la tête d'une boîte qui s'appelle Griffi, une fascinante Blinders, lui aussi. Les amis de la ministre racontent qu'il a une Porsche et une Lamborghini. Pas n'importe laquelle, la Lamborghini d'Eric Clapton. Et les deux avaient donc en projet de se marier.

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Voilà en gros ce que les policiers du 36 apprennent sur la victime. Vous y avez pensé? N'est ce pas le rosbifs? Les flics pensent aussi tout de suite. Je vous rassure d'autant plus que Yann Griffins est arrivé avec elle au Bristol. Un petit week end à Paris avant de descendre dans le sud de la France, où il avait prévu d'inaugurer le yacht que Kinga venait d'offrir à son chéri. Et lui, bien sûr, il a disparu. Et depuis quand?

[00:08:27]

D'après l'hôtel, le lundi 25 dans la matinée, un homme a appelé la réception depuis la chambre 503. Il a appelé pour demander de prolonger le séjour d'une nuit. Et cet homme s'était même greffé. Je ne pense pas. Non, il n'avait pas du tout l'accent anglais. Il parlait parfaitement français, sans aucun accent. Intéressant, d'autant que le room service a livré ce jour là trois cafés à la 503, donc ils étaient trois dans la champ et là, deux hypothèses où Griffith n'est pas dans le coup et c'est un autre.

[00:09:04]

Ou bien Griffins avait un complice français. Toujours est il que d'après le room service, le dimanche soir, la nuit du crime tard, la 503 a aussi commandé un grand cru de Saint-Émilion. Je me souviens, car quand je suis arrivé devant la porte pour leur apporter la bouteille, j'ai hésité à frapper parce que on les entendait se disputer à l'intérieur assez violemment. Et puis, comme ils avaient demandé cette bouteille, j'ai fini par frapper quoi? Qui nous a ouvert?

[00:09:36]

Une femme, une femme assez agitée. Elle m'a pris le plateau des mains et elle a renversé. La bouteille est tombée et à ce moment là, un homme est arrivé. Il avait l'air assez énervé lui aussi, et il m'a claqué la porte au nez.

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Diane Griffins, le petit copain, rosbif plus que jamais dans le film.

[00:10:01]

Mais je suis sûr que, comme moi et d'ailleurs comme les policiers, vous vous êtes fait une mauvaise idée du bonhomme avec sa Porsche et sa Lamborghini. Vous vous imaginez le genre golden boy, un gars à qui tout réussit très bien. Y regarder de plus près, c'est plus compliqué que ça parce que, certes, il a créé de nombreuses sociétés là bas, en Angleterre, mais elles sont à peu près toutes fait faillite, à l'exception d'une chaîne de cabines de bronzage qui ne marche pas trop mal et d'une boîte de sonneries de téléphone portable installée en Californie, qui a cartonné.

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Mais son associé était un escroc. Et puis, d'un business assez rigolo qui a eu son petit succès il fabriquait des poupées à l'effigie de Ben Laden et il les vendait avec des aiguilles pour les planter dans les poupées vaudou. C'était futé, mais ce n'est pas ça qui l'a enrichi. Toutes les autres boites qu'il a créée, toutes, il les a planté les unes après les autres. Ça n'est pas un golden boy du tout. C'est un loser. C'est un loser doublé d'un flambeur.

[00:11:04]

La Lamborghini, la Porsche, tout ça, c'est juste pour épater la galerie. En vérité, le type est ruiné. C'est tel qu'il entretenait. C'est elle qui lui a acheté le yacht. C'est elle qui payait le loyer de leur villa de Londres. Intéressant dans le contexte, compte tenu des suspicions qui pèsent sur lui.

[00:11:27]

En interrogeant l'entourage, les policiers découvrent quelque chose d'encore plus troublant. C'est elle qui payait tout. Mais le monsieur était assez orgueilleux. Il ne voulait pas que ça se sache et donc il avait noué un pacte tous les deux. Il faisait croire à tout le monde que c'est lui qui raquer ses ordures. C'est très tordu et c'est d'autant plus tordu qu'à côté de ça, les flics découvrent que Griffi a une maîtresse, une présentatrice de la télévision britannique, Tracy Baker.

[00:11:59]

L'aurait juré à Kinga qu'il ne la voyait plus. Mais il lui mentait et elle s'en doutait. En fouillant dans ses modèles, on a trouvé ceux ci. Yann, je t'en supplie, sortons tous ici de notre vie. Il n'y a pas de place pour trois. Je serai toujours là pour toi tant que nous resterons tous les deux. Et ça n'était pas le premier ultimatum. Cette escapade en France ce week end au Bristol et ensuite la croisière sur le yacht, c'était un peu les vacances de la dernière chance et maintenant elle est morte.

[00:12:36]

Et lui, il a disparu.

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Pour parfaire le portrait du bonhomme, j'avais oublié un détail Griffi n'étonnent alcoolos de première. Robin, il buvait bien dans au moins trois litres de vin par jour, un minimum qui est mélangé avec des médicaments. Vous n'avez jamais essayé le Valium avec le saint Taminiaux. Ça vous met dans un de ces États royaux et c'est parfaitement légal. Ça m'a toujours amusé. Cette obsession qu'on a pour les drogues comme le cannabis, alors qu'avec un bon copain, docteur, on peut trouver toutes les drogues qu'on veut chez le pharmacien du coin de la rue.

[00:13:26]

Bref, l'image de Griffins, c'est encore un peu plus quand on découvre qu'en plus, il batter Kinga. En avril 2008, il a fait l'objet d'un rappel à la loi en Angleterre pour violences conjugales. C'est un violent. On habite à côté de chez eux. Un soir, il a carrément défoncé le portail de sa maison avec sa voiture Mike Ornaises. Et se complètent les croisés.

[00:13:57]

Et pas qu'avec L. Griffith est un gars qui se bagarre tout le temps et qu'il est bourré et qu'il est bourré du matin au soir. Et d'ailleurs, Kinga a commencé à avoir peur de lui et on en a pour preuve un SMS qu'elle a envoyé à un de ses meilleurs amis qu'il m'a frappée. Il a frappé ma tête contre le sol. Juste au cas où je suis morte, tu auras une preuve par la copie de ce texte. Garde ceci secret.

[00:14:26]

À moins que tu ne dois le montrer. Et maintenant, elle est mort et on l'a battue à mort. Alors, que disent les caméras de surveillance de l'hôtel quand Griffin, c'était capoté? D'abord, ils n'ont jamais été 3/1 dans cette chambre. Jamais les trois cafés ne les ont vus tous les deux. Ou peut être qu'il les a bu tout seul, peu importe. Il n'y a pas de complices sur les enregistrements vidéo. On le voit qui quitte la chambre 503 le lundi après midi à 16h15.

[00:15:04]

Il prend l'ascenseur. Il descend directement au parking et la caméra du parking le montre, quittant l'hôtel au volant de sa Porsche 911. Et ensuite, on retrouve sa trace sur la route entre Rouen et Amiens. Il est flashé à 178 km heure et cette route mène tout droit vers l'Angleterre. Il est rentré chez lui. Les policiers français délivrent immédiatement un mandat d'arrêt européen et une semaine plus tard, Yann Griffins est interpellé par la police britannique. Il était planqué sous une tente.

[00:15:40]

Pas très loin de chez ses parents. Et à partir de là, ça se complique parce que la justice française met deux ans, deux ans à obtenir son extradition et que les Anglais sont encore dans l'Europe à cette époque là.

[00:15:59]

Les flics français doivent patienter deux ans avant de l'interroger. Mais bon, ça y est, il est là, face à eux, au 36, quai des Orfèvres. Voyons ce qu'il a dans le ventre.

[00:16:13]

Regen comment vous expliquez qu'on trouve Kinga Wolf roué de coups dans une baignoire? Je ne sais pas, mais j'ai un trou de mémoire complet. Est ce que vous avez déjà frappé une femme briefing? Jamais. Est ce que vous avez déjà frappé votre compagne Griffi? Jamais en deux ans. Il a eu le temps de réfléchir à ce qu'il allait dire. Griffin, votre compagne, a été retrouvée rouée de coups. Battus à mort? Vous étiez seul avec elle.

[00:16:55]

Qu'est ce qui s'est passé? Ce soir là, je l'ai frappé peut être, mais j'ai failli me défendre. Vous savez, Kinga Cheers bipolaire et colérique MTC tout le temps. J'ai la delaisser, mais pas assez. C'est Lavender hystérique et donc à me frapper. Et peut être, je me suis défendu. Mais en vérité, je ne me souviens pas. Moi. Ça ne colle pas vraiment avec la centaine de coups sur le corps, ça a été tué.

[00:17:39]

Impossible. Ce n'était pas vraiment. Elle me reprochait de ne plus avoir de sexe avec Carlos, mais moi je prenais des antidépresseurs à l'époque et ce n'est pas bon pour mon libido. Et j'y crois aussi, tu me dis comment fait que je ne me souviens pas bien de ce qui s'était passé dans un état second. Je sais qu'elle a commencé à frapper moi, mais elle m'a cassé trois côtes et moi, je me déforme tout.

[00:18:18]

Et une. J'ai perdu connaissance et quand je me réveillais, j'ai vu Kinga couchée sur le lit et elle était froide. Et moi dans la baignoire pour chauffer et j'ai compris que kingabwa d'être kik. Que Kinga morte. J'ai décidé de rentrer en Angleterre pour me suicider. Moins moite, moins vous noterez qu'il ne pas passé à l'acte. Et quand il a découvert son corps glacé, il aurait pu appeler les secours plutôt que de la mettre dans de l'eau chaude de la baignoire pour la réchauffer.

[00:19:06]

Et par ailleurs, il prétend qu'elle lui a cassé trois côtes. Mais quand on le voit, on a du mal à le croire.

[00:19:13]

Il est grand, athlétique, massif, musclé et elle était toute frêle, toute menue.

[00:19:20]

Monsieur Greffin, vous dites que c'est de la légitime défense. Mais l'état eur M. Griffi les deux heures qu'on retrouve dans votre chambre et que vous avez utilisé contre Mme Bole. Est ce que ce n'est pas la preuve que vous avez justement prémédité votre crime? Létage Tasiaux s'est racheté l'après midi juste avant et d'ailleurs vous pouvez filer. C'est elle qui a prié avec son quartes. Mais pourquoi est ce que vous avez acheté ces heures? C'était pour le bateau, pour protéger le yacht.

[00:20:00]

Bref, il n'assume pas, il n'assume rien. Mais vous êtes d'accord qu'on a du mal à le croire. Et le juge croit plutôt à un scénario qui pourrait être celui là.

[00:20:15]

Ce soir là, dans la chambre, Kinga lui lance un nouvel ultimatum. Elle exige qu'elle quitte sa maîtresse, la présentatrice de télé blessée ou mieux que ça.

[00:20:23]

Elle lui annonce C'est fini, je te quitte et lui se dit Je suis en train de perdre la poule aux œufs d'or. Il se shred sur elle. Il la frappe jusqu'à la tuer. C'est la version que retient le juge d'instruction qui décide de le mettre en examen pour meurtre.

[00:20:44]

Et ce scénario est plutôt confirmé par l'instruction. Le soir du crime, ils ont commencé par aller au restaurant une table chic de l'avenue George, le 5, près des Champs-Élysées. Les serveurs racontent que le dîner en tête à tête a mal tourné juste avant le dessert. Le ton est monté. Les gens commençaient à se disputer. À un moment, le monsieur Bain a balancé son verre de vin rouge à la figure de la dame. Après, il s'est levé.

[00:21:10]

Il est parti et elle est restée. Oui, oui. Et à la fin, c'est elle qui a payé l'addition. Je me souviens, lui.

[00:21:20]

On sait à ce moment là qu'il est rentré au Bristol.

[00:21:23]

Il est allé au bar, s'il vous plaît. C'est un vodka. Au total, il commande deux vodka. Les facturaient sont dans le dossier. Ensuite, ils remontent dans leur chambre où elle le rejoint. Et c'est à ce moment là qu'il commande la bouteille de Saint-Émilion.

[00:21:42]

Où est le room service? Pourriez vous nous porter un Saint-Émilion grand cru, svp? Chaque chambre 503.

[00:21:59]

Par le serveur qui leur montre la bouteille, on sait qu'à ce moment là, la dispute se poursuit dans la chambre. Et ce qu'il a bu au restaurant plus de vodka, plus le Saint-Émilion. À ce moment là, le rosbifs est cuit patate. Alors ils se battent et ils la tuent. Et le fait qu'il soit saoul n'est absolument pas une circonstance atténuante. Et après? Avant de s'enfuir, il prend le temps de porter le corps jusque dans la baignoire, de retourner le matelas pour que quelqu'un qui entrerait subrepticement dans la chambre ne voit pas les traces rouges.

[00:22:31]

Et il passe le fameux coup de fil à la réception.

[00:22:34]

Ouais, bonjour, c'est ma chambre, je lincentois. Merci de ne pas déranger. Vous de nous passer aucun appel téléphonique sous aucun prétexte. Je vais voir ces. Et là, il quitte la chambre. Il pose le petit panneau sur la porte. Do not disturb. Il descend au parking, il monte dans sa Porsche et il quitte le territoire français. Voilà probablement ce qui s'est passé.

[00:23:12]

Mais si vous avez tout suivi depuis le début, il y a un petit problème, Torben, un truc qui ne tient pas. La jeune femme qui travaillait à la réception de l'hôtel ce jour là, dit que quelqu'un de l'A 503 a appelé pour prolonger la location de la chambre de 24 heures.

[00:23:29]

Et elle affirme mordicus. Cet homme n'avait absolument pas l'accent anglais. Il parlait parfaitement français, parfaitement. Et ça, ça ne colle pas du tout avec le scénario du juge d'instruction. A moins qu'une fois qu'il a quitté l'hôtel, Griffins se soit arrêté dans la rue ou sur une aire d'autoroute pour demander à un inconnu parlant français de passer un coup de fil à sa place en lui expliquant qu'il parle mal français, etc. Mais ça reste une hypothèse.

[00:24:02]

Le procès de Yann Griffins s'ouvre fin novembre 2014 devant la cour d'assises de Paris. Entre temps, il a été libéré. Il arrive libre au palais de justice et au bras d'une femme. Et devinez qui? Tout réussit si Baker, son ex maîtresse, la présentatrice de la télé? Mais l'homme qui va s'asseoir au premier rang de la salle d'assises ne ressemble pas du tout au beau gosse qu'il était il y a cinq ans. Il a du mal à marcher.

[00:24:30]

D'ailleurs, il l'ATB qui vous avez suivi cette première audience pour un repas. L'accusé est apparu très confus dans son récit des faits. Quand on le regarde, la mine défaite, la tête baissée, souvent tenant à peine sur ses jambes et marchant avec des béquilles. Il faut faire preuve d'imagination pour visualiser le jeune homme flambeur qui roulait en Porsche séduisait les femmes.

[00:24:49]

Ce matin, l'accusé à qu'il prétend qu'il souffre d'une maladie incurable. Mais on sait qu'en prison, il a tenté de se suicider. Overdose de médicaments? C'est peut être une conséquence. Interrogé dès le premier jour, Yann Briefing s'en tient à sa version initiale. Je me souviens plus ce qui s'est passé. J'ai eu un trou de mémoire. Quand je me suis réveillé, j'ai trouvé la chambre en désordre et j'ai enchaîné un peu, je me souviens.

[00:25:27]

Et Kinga Wolf Mr. Moi, Kinga, j'ai cru qu'elle dormait toujours. Et puis après, j'ai vu que le corps était froid. Pas plus d'explications, alors, à un moment, on se tourne vers les experts psychiatres. Nous considérons, au regard des éléments donnés par l'accusé, qu'au moment des faits, le discernement de M. Griffin était diminué. Ils ne disent pas que son discernement était altéré. Auquel cas ses avocats auraient pu plaider l'irresponsabilité pénale et le procès s'arrête là.

[00:26:04]

Ils disent qu'ils étaient dans un état limite en raison du mélange alcool antidépresseurs. Son trou de mémoire n'est peut être pas simulé. Et ça, ça explique le verdict. Parce que les jurés condamnent Yann Griffins à 20 ans de réclusion criminelle à l'énoncé de la peine.

[00:26:23]

Sa petite amie, la speakerine Tracy Baker, s'exclame enfin sans fard Mais c'est beaucoup trop long. Et du coup, les policiers présents lui passent les pinces et il retourne en prison. Mais Yann Griffu fait appel et il est donc rejugé en avril 2016 devant la cour d'assises d'Evry. Et il a bien fait de faire appel parce que c'est l'avocat général réclame 30 ans. Lui n'est finalement condamné qu'à 14 ans de réclusion criminelle.

[00:27:04]

Par le jeu des remises de peine et en raison de problèmes médicaux, Yann Griffins a finalement été libéré assez vite et depuis, ma foi, il vit dans le sud de la France, dans la région de Cannes, et vous devriez aller voir les photos qu'il diffuse sur son site internet. Il va très bien et ne boit plus. Il n'a plus du tout de béquilles. Tout va bien.

[00:27:37]

Voilà pour cette histoire que nous allons débriefer maintenant avec l'un des acteurs de ce dossier, Maître Guillaume, traînards du Barreau de Paris. Vous étiez maître dans ce dossier. Avocat de la partie civile, donc avocat de la famille de Docking Gavottes et notamment de son frère et de ses parents. Vous êtes allé voir les photos dont je parlais à l'instant. J'y suis allé. Il diffuse lui même des photos d'un type en pleine forme.

[00:28:02]

J'avoue que je n'ai pas eu cette curiosité d'aller voir les photos sur Internet. Je sais que là, on m'a indiqué que ces photos sur son site.

[00:28:13]

Mais je n'ai pas été voir vos clients. Votre connaissance, ils sont allés les voir. Ecoutez, je ne pense pas. Vous savez, ils ont fondu et c'est bien naturel. Passer à autre chose et de plus, avoir de nouvelles de hiérarchie commence.

[00:28:28]

Qu'ils encaisse ce verdict de 14 ans de réclusion criminelle en appel.

[00:28:35]

Vous savez, je crois qu'ils ont le sentiment que la justice a été rendue dans cette affaire en dépit de la diminution de peine substantielle qui est intervenue en appel. Six ans de moins en mois, mais cela tient essentiellement à l'état de santé de Ian Griffin au moment de l'appel à une diminution de peine qui est motivé par les faits, par les circonstances des faits. Il a été condamné pour meurtre au cours des deux procès. Mais la cour d'assises d'appel a considéré que en raison d'un état de santé qui avait été qualifié de qu'occupera, on appelle les peines de la peine qui avaient été prononcées en première instance devait être diminuée.

[00:29:11]

Il avait une peine en tête. Comment ça se passe? Ils sont Polonais, c'est à dire qu'ils ne comprennent rien à notre système judiciaire. Et comprennent ils quelque chose aux audiences? Non.

[00:29:23]

Écoutez, ils étaient présents lors du premier procès. Évidemment qu'ils ont porté ce dossier jusqu'au bout parce qu'ils voulaient que justice soit rendue, a Kinga. Ils ont été présents aux audiences. Ils ont compris la condamnation. Ils ont compris la position également. Guillaume Griffith. C'est une position qui contestait et il a été condamné, ce qui était le plus important pour que la thèse de l'accident. Griffith ne soit pas retenu par la cour d'assises, qu'il soit condamné pour meurtre, c'est à dire pour homicide volontaire.

[00:29:53]

Cette justice aura été rendue. Je crois qu'ils l'ont compris.

[00:29:58]

Ils l'ont compris dans ce sens, c'est à dire que ce ne sont pas des gens qui adhèrent à l'énoncé du verdict, s'écrie la justice française. De merde! Et qu'ils s'en vont en levant les bras. Ils ont honte, non?

[00:30:08]

Parce que non. Parce que la première instance. La peine de 20 ans était une peine qu'il comprenait, bien évidemment. Je ne vais pas dire le contraire. On appelle. Ils ont considéré que la diminution était peut être trop importante, mais ils ont également compris cette peine par rapport à moi, par rapport à un état de santé.

[00:30:25]

C'est comme ça qu'elle a été motivée par rapport à un état de santé qui justifie une diminution de la peine alors que 20 ans en première instance, 14 ans en deuxième instance en appel, c'est la peine définitive. En matière de meurtre, un verdict assez faiblard, mais ça s'explique, évidemment. J'ai beaucoup pensé à l'affaire Cantat parce que lorsque tentative de Marie Trintignant à Vilnius, il prend vie et personne ne comprend. Mais on est dans le même contexte. C'est à dire?

[00:30:53]

On est dans le contexte d'une dispute conjugale qui dégénère absolument.

[00:30:57]

On est dans le contexte d'une dispute conjugale qui dégénère très clairement. Cette affaire, Yingli Fine et Kinga Wolf. C'est malheureusement l'histoire de violences conjugales. On a un homme qui battait régulièrement sa compagne depuis plusieurs mois. On a des témoignages de proches qui ont été entendus au cours de l'instruction. On a des plaintes qui avaient été déposées en Angleterre. On est dans une affaire de violence conjugale qui se termine par un drame. On a un SMS aussi bien au cas où.

[00:31:31]

Si je suis morte, ça style me bat et SMS comme preuve.

[00:31:36]

Absolument. Il y avait des emails qui avaient été envoyés à ses proches par Kinga, qui indiquait qu'elle lui vient vers depuis plusieurs mois. Elle était littéralement sous l'emprise de son compagnon, comme le sont malheureusement de nombreuses femmes victimes de violences conjugales. Et un soir, avec l'alcool et les médicaments avaient été consommées de manière de manière beaucoup trop importante de lingerie fine. On arrive à cette catastrophe à Braham et au meurtre de Kingabwa dans une chambre d'hôtel.

[00:32:03]

Vous croyez un peu ou pas du tout à l'histoire de ce trou de mémoire? Trou de mémoire, c'est parfois aussi pour les auteurs de faits particulièrement violents. Une manière de se protéger eux mêmes. Après, que ça soit volontaire ou que ça soit simulé, c'est plutôt cliquables de répondre. On sait qu'il peut y avoir des amnésie traumatique à la suite de faits traumatisants. C'est aussi une manière d'éluder la responsabilité, d'éluder la réalité. Et je crois que Hingrie Finn, au cours de l'instruction en cours des.

[00:32:36]

Preuve de sa volonté justement de déni dans le déni et de ne pas être dans l'explication des faits plus que ça tout de même, il sali la mémoire de Kinga Valls parce que quand il dit qu'elle le battait, qu'elle était violente avec lui, qu'elle était bipolaire, il ment ou il ne ment pas tellement il a pu dire il l'a pas dit tout le temps, il l'a dit à certains moments de l'enquête.

[00:32:59]

Il a dû à certains moments des audiences. Ce n'était pas vraiment sa position en appel, car il n'y a aucun autre élément que ses déclarations à lui qui pourrait établir la vérité. Quelle aurait été une quelconque concurrence à son égard? Au contraire, l'enquête a permis de démontrer l'inverse.

[00:33:16]

Elle n'était pas psychiatrique, contrairement à ce qu'il appelle le silence lors de son interrogatoire de première comparution.

[00:33:21]

Non, pas du tout. C'est quelqu'un qui n'avait absolument aucun suivi psychiatrique. Elle était évidemment déprimée au cours des semaines qui ont précédé sa disparition. Mais elle n'était pas du tout suivi sur le long terme par un psychiatre, contrairement à lui, qui avait été diagnostiqué bipolaire plusieurs années avant et qui fait l'objet d'un suivi psychiatrique.

[00:33:43]

Donc, c'est pour cela d'ailleurs qu'il accuse d'être bipolaire parce que lui même en fait tout à fait un juge d'instruction. S'il l'avait voulu, aurait pu pousser plus loin la mise en examen jusqu'à l'assassinat. Parce que l'Etat, il dit que c'était pour protéger le yacht. Mais on peut très bien les comprendre comme étant l'achat l'après midi même par la victime. C'est ce qui est d'une grande perversité de l'arme du crime.

[00:34:06]

Alors oui, on aurait pu évoquer l'hypothèse d'une préméditation. Ce n'est pas ce qui a été retenu par le juge d'instruction. La qualification n'était pas vraisemblablement la plus importante parce qu'on était sur une qualification de meurtre sur conjoint et c'est donc dans les deux cas, que ça soit avec ou sans préméditation.

[00:34:24]

La perpétuité qui est encourue, ce qui pousser aussi vers une qualification d'assassinat. Si c'est le nombre de coups parce que la dispute conjugale, je ne sais pas si vous percevez des choses comme moi, mais c'est un coup de coup, trois coups. Là, on a 17 coups sur le crâne, 33 sur le thorax. C'est un massacre.

[00:34:42]

On a un véritable acharnement au moment des faits. C'est clair, elle a été frappée à de très nombreuses reprises sur des parties vitales du corps. C'est clair que les constatations médicales ont dénombré presque 100 hématomes sur toutes les parties de son corps.

[00:34:59]

Alors, quand il arrive au procès avec les béquilles, vous vous le croyez? Vous croyez que c'est sincère? Ça a l'air sincère. Moi, je suis pas médecin.

[00:35:08]

Je ne suis pas médecin. On constate qu'il arrive avec des béquilles quand même. Fait l'objet d'un placement sous surveillance électronique quelques mois plus tôt pour raisons médicales. Il y a des certificats médicaux qui sont versés au dossier et on constate qu'il arrive avec des béquilles.

[00:35:23]

Mais vous, en tant que vous, en tant qu'homme, vous vous trouvez ça?

[00:35:26]

Il a l'air sincère ou moi, je ne vais pas me prononcer sur sa tranquillité ou pas. Moi, je constate que au dossier, on a des certificats médicaux, qu'il arrive avec des Bity, qui prétend qu'il est qu'il est malade à ce moment là. Dont acte. La Cour ne l'a pas suivi sur ce terrain, en première instance et en appel. Je pense qu'il a été plus écouté sur ce point.

[00:35:49]

Je vous remercie infiniment, maître Guillaume Traîna, avocat de la partie civile dans ce dossier.

[00:35:56]

Des centaines d'histoires disponibles sur l'absence d'écoute et surtout ottintoise. 16.