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Raconte Christophe Hondelatte. Je vais vous raconter aujourd'hui l'une des affaires criminelles les plus célèbres du XXe siècle une affaire de 1972, l'affaire de Bruay en Artois, le meurtre d'une adolescente de 15 ans, Brigitte Dauvers, fille de mineur, et tout à l'heure pour la débriefé. Je serai avec un natif de Bruay en Artois qui se trouve être un ancien policier et qui vient de publier coup sur coup deux livres sur cette affaire aux éditions Parachevée. Anceau, Brigitte. Histoire d'une contre enquête l'année dernière et très récemment, Brigitte.

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Acte 2. Bonjour Daniel Bordon. Bonjour, je précise que vous pensez avoir identifié l'assassin de Brigitte Dauvers et on en parlera ensemble après mon récit. Cette histoire, je l'ai écrite avec Emmanuel Données. La réalisation est signée Céline Debroise.

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Repin, Christophe Hondelatte. Cette affaire se déroule dans un décor particulier, à une époque particulière. Si vous faites abstraction de tout ça, vous allez passer complètement à côté de cette histoire. On est à Bruay en Artois, dans le Pas de Calais, en 1972. Autrement dit, dans un monde mythique fantasmé, la mine germinale, les gueules noires, les coups de grisou, les terris. C'est ça, Bruay, en 1972. Une petite ville minière, mais en train de s'éteindre, de dépérir.

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Avant, il y avait jusqu'à dix huit puits de mine dans le coin. En 1972, il n'en reste qu'un en activité. Un seul. La fosse numéro 6. Et bientôt dans les corons, ces petites maisons de briques rouges collées les unes aux autres. Il n'y aura plus que des retraités et des chômeurs. Et c'est à ce moment si particulier de l'histoire de Bruay en Artois qu'un après midi d'avril 10 972, le 6 mai, vers 5 heures, on découvre le cadavre d'une adolescente, une fille de mineur, Brigitte Devert.

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Il faut que je vous dise où on l'a trouvé. Ça aussi, c'est important. On l'a retrouvé sur un terrain vague, un terrain vague qui, en quelque sorte, sépare les mineurs des bourgeois de Bruay. D'un côté, le Coran et de l'autre, les belles maisons. Et la première d'entre elles, la maison de madame, maïeurs marchande de meubles, qui a réussi une grande villa blanche que les gens d'ici appellent le château. Le terrain vague est pile entre le Coran et le château.

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Pile au milieu. Vers 5 heures, des gamins jouent au football. Ils envoient le ballon un peu trop loin et ils tombent sur un cadavre vaguement dissimulé sous un pneu. Jean Piat, Hurlants et Hugo Coso. On dirait Stelco pour prévenir les parents. Les parents préviennent le commissariat. Et quand les policiers arrivent, il y a déjà tout un attroupement sur place. La nouvelle a fait le tour du Coran voisin. Et quand les flics soulèvent le pneu, il y a toute une foule pour regarder par dessus leur épaule.

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C'est une jeune fille à moitié nue. Il ne reste que son chemisier, son soutien gorge a été arraché. Elle a le corps tout griffé, tout sale. Elle porte des marques autour du cou, comme si on l'avait étranglée et des entailles sur la tête. Profonde. Et là a lieu une scène terrible. Un homme sort de la foule thymine, tout le monde le connaît. C'est un mineur, Léon de Verre, et il dit aux gendarmes chercher Bolger chez Morphy, chez ma fille.

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Elle s'appelait Brigitte. Elle avait 15 ans et l'enquête sur sa mort va bouleverser Bruay en Artois. Pendant des mois et des années.

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Les policiers tout de suite, interrogent les parents. Ils ne l'ont pas vu depuis la veille au soir et c'est normal. Vers 5 heures et demie, Brigitte est allée dormir chez sa grand mère pour lui tenir compagnie. La grand mère habite juste de l'autre côté du terrain vague. Elle avait quoi, 700 mètres à faire? On l'a tué à ce moment là. A priori, quand elle a traversé le terrain.

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Les policiers de la police judiciaire de Lille prennent le relais du commissariat local et quand ils arrivent sur les lieux, ils tombent sur une petite foule des dizaines de curieux venus voir où ça s'est passé et piétinant allègrement au passage la scène de crime. En 72, on ne prenait pas toutes les précautions d'aujourd'hui. Il fouille malgré tout en rang d'oignons. Il ratisse tout le terrain. Il cherche l'arme du crime qui, d'après le médecin légiste, pourrait être une hache à hachoir ou une Serbe.

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Un objet tranchant, en tout cas lourd. Il ne trouve rien, et pas non plus, d'ailleurs, les lunettes de Brigitte. Et ça, c'est bizarre parce qu'elle les avait toujours sur le nez. Ensuite, ils essaye de reconstituer son parcours à 5 heures et demie. Elle part de chez elle. Ses parents disent qu'au passage dans la cuisine, elle prend une orange. Ça a l'air d'un détail, mais le légiste a retrouvé évidemment cette orange dans son estomac et le niveau de digestion permet de situer l'heure de sa mort aux alentours de 20 heures.

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20H30, donc, elle sort de chez elle avec son orange. Et là, elle croise une copine, Micheline, et plus loin, un garçon, Jean-Pierre. D'après ce qu'ils disent tous les deux, ils restent ensemble à discuter jusqu'à sept heures et demie. Et là, Brigitte repart en direction de la maison de sa grand mère. Une habitante de la rue de Ronchi Court dit qu'elle croise vers 8 heures 20. Son témoignage est essentiel parce qu'elle dit qu'elle n'était pas seule.

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Il y avait un gars au grand blond avec un pull à col roulé et il était de dos. Je n'ai pas pu le reconnaître, mais bon, il avait l'air normal. A mon avis, c'est quelqu'un qu'il connaissait. Après, plus personne ne la croise jusqu'à sa mort. Mais une dame de la rue de Ronchi court. Une infirmière qui rentrait du travail apporte un témoignage très intéressant. Elle est rentrée chez elle vers 8 heures 10 et elle n'a pas pu se garer comme d'habitude devant chez elle.

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Se garer, une voiture garée, une Peugeot 504 blanche, ça m'a contrarié.

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Alors, je l'ai remarqué. Elle a surtout remarqué qu'il y avait quelqu'un dedans, une silhouette. Elle n'a rien vu d'autre vers 10 heures et demie. Elle a regardé par la fenêtre. La voiture était toujours là, mais vide. Alors elle est allée voir avec sa petite lampe de poche. Elle a remarqué qu'il y avait une raquette de tennis à l'arrière et surtout, la bonne dame, a noté le numéro d'immatriculation 41 63 j 62. Les policiers appellent la préfecture.

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Oui, la police judiciaire de Lille, l'appareil, ça serait pour avoir le propriétaire de la plaque.

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41 63 j. Q 62. Oui, j'attend. Pierre le Roi, vous dites? L. Eux r o i grec. D'accord, je vous remercie. Et là, stupéfaction, Pierre le roi, mais Pierre le roi, c'est le notaire de Bruay. Qu'est ce qu'il faisait là à cette heure là? Son étude est de l'autre côté du terrain vague, rue de la République. Alors, tout notaire qu'il est, Pierre le Roi, est convoqué par la PJ pour un interrogatoire de routine.

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Il s'agit de fermer une porte, comme on dit en langage policier. Il n'y a pas de suspicion particulière à son endroit. Alors pourquoi est ce qu'il se montre si nerveux devant les policiers?

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Le roi. Vous pouvez nous dire ce que vous faisiez le 5 avril vers 20 heures. Vers 20 heures. Je ne sais pas trop où j'étais, sûrement chez moi, pourquoi? Pourquoi? Parce que nous enquêtons sur la mort de la petite Brigitte de Vert, vous avez dû en entendre parler, non? Quoi? Ah non, non, non, je n'en ai pas entendu parler. On sait que votre voiture était dans la rue de Rancher Cour le 5 avril vers 20 heures.

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Qu'est ce que vous faisiez là? Votre étude n'est pas là. Au SAV. C'est parce que j'étais pressé. J'avais un rendez vous. J'étais très en retard, alors j'ai regardé ma montre. Il était 8 heures et demie. Je me suis garé au plus proche sans faire attention.

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Un rendez vous à 8 heures et demie. Bah, c'est que c'est un peu délicat. Je préfère pas en dire plus. Si vous voulez bien, mais il faut tout nous dire, monsieur le roi. On parle d'un meurtre, là? Avec qui avez vous rendez vous?

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Bon, enfin, j'avais rendez vous avec Monique Maillard, le notaire et l'amant de Mme Maïeurs, la propriétaire du château, comme ils disent, la marchande de meubles. Le problème, c'est que madame est en instance de divorce. Ça n'est pas encore fait. Donc, ils sont discrets. Bon. Et après, ils expliquent que la nuit du meurtre ayant garé sa voiture loin de chez son amoureuse pour passer inaperçu, il a traversé le terrain vague vers 8 heures et demi.

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Au bout du terrain, il a sauté par dessus la haie pour arriver par la porte de derrière du château. Puisque vous êtes passés par le terrain, monsieur le roi. Vous avez vu le corps de la petite Brigitte? Non, je n'ai rien vu du tout. Le problème, c'est qu'il dit qu'il est arrivé à 8 heures et demie. Et là, il ment puisque l'infirmière l'a vu dans sa voiture vers 8 heures 10. Vous allez me dire c'est chipoté, mais comme c'est au cours de cette demi heure là que Brigitte a été tuée, il vaudrait mieux pour lui que les horaires concordent et ils ne concordent pas.

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Et puis, il a dit qu'avant ça, il était passé chez lui pour se changer. Alors, on va interroger sa mère. Elle ne l'a pas vu. Du coup, il change de version. Finalement, il est arrivé un peu en avance. Qui se souvient maintenant? Il est resté dans sa voiture à écouter de la musique classique. Et puis, quand il a dit tout à l'heure qu'il n'était pas au courant du meurtre de la petite Brigitte, ce n'était pas vrai qu'il a menti.

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Qu'est ce qui se dégage de tout ça, d'après vous? De tous ces petits mensonges inutiles? Ça le rend suspect? Non, pour le juge, en tout cas. Oui, ça le rend suspect. Il pense que c'était peut être lui, l'homme au col roulé, qui discutait avec Brigitte juste avant qu'elle ne soit assassinée. Et donc, il l'a inculpé pour le meurtre de Brigitte. Il inculpe et il envoie en prison. Oui, monsieur le notaire, membre du Rotary Club, il l'envoie en prison pour le meurtre monstrueux d'une fille de mineur en 1972.

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Ça va faire un sacré foin. Un notaire qui étrangle une fille de mineur quatre ans après 1968, dans une France nourrie à la lutte des classes. Laissez moi vous dire que ça ne passe pas inaperçu. Les journalistes déboulent de partout. Et où vont ils quand ils arrivent? Et bien droit chez les ronds de chez le père de la petite Brigitte et chez sa femme. Et qu'attendent les journalistes? Que tous les deux leur parlent du notaire?

[00:12:13]

Pour moi, c'est vraiment pas croyable. Un monsieur aussi haut placé. Est ce que votre fille connaissait monsieur le roi? Elle ne comprend pas parce que je n'ai pas fait dans la rue. Nous est arrivé quand elle sortait de chez sa grand mère. Elle allait devant le même chemin qu'elle prenait. Sûrement qu'elle a été surpris par ce était une vie que je n'ai pas abrogée comme ça. D'après vous, est ce que M. Le Roi serait capable de faire une chose comme ça?

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On, monsieur? Qu'est ce qu'il faisait là?

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Et là commence à apparaître de manière assez diffuse, comme ça dans les corons. L'idée qu'il va s'en sortir parce que c'est un bourgeois, parce qu'il a des amis haut placés. Il paraît que quand il est arrivé au palais de justice, le procureur lui a serré la main figurez vous serrer la main et longuement avec ça. Ils se connaissent du Rotary Club qui paraît. Ces gens là, ça se protège.

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Je ne vous ai pas encore parlé du juge qui instruit cette affaire. Il faut pourtant parce que c'est un personnage essentiel de l'histoire. Le juge Henri Pascal de Béthune, tout petit, la figure toute ronde avec des lunettes. Dans cette affaire, tout le monde l'appelait le petit juge. Il a une conception très personnelle de son rôle. Il est convaincu que le notaire est coupable. Alors il le répète à qui mieux mieux aux journalistes qui défilent dans son bureau.

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Il adore les journalistes et tous les jours, il leur distille des informations à charge, bien sûr, contre le notaire.

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Il faut dire qu'en face, le notaire se défend très mal. Il sert à chaque fois une version différente de sa soirée du 5 avril. Il dit qu'il est passé par le terrain vague pour rentrer discrètement dans la villa de sa maîtresse sans qu'on le voit. Mais les gens disent qu'avant ça, il rentrait par la grande porte sans se gêner. Il dit aussi qu'il a attendu 8 heures et demie dans sa voiture pour laisser le temps au mari de Mme Maïeurs de s'en aller.

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Mais le mari ne vient plus chez sa femme depuis belle lurette. Elle vit seule. Alors pourquoi est ce qu'il ment, si ce n'est parce qu'il est coupable? Quatre jours après avoir inculpé maître le roi, le juge Pascal donne une conférence de presse.

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Il y avait des périodes de prévention graves et concordants contre vie privée. Je n'ai pas d'éléments nouveaux et de prévention, écrit il.

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Trois semaines après le crime, le juge organise une reconstitution qui attire des milliers de curieux, comme au spectacle. Quand on sort le notaire du fourgon de police, les gens se mettent à nu et l'emmènent là où un témoin. Une voisine a vu Brigitte parler avec un homme en col roulé. Vous vous souvenez de ça? On lui fait enfiler un pull à col roulé et le juge se tourne vers la voisine. Ça correspond comme ça. Est ce que c'est ce que vous avez vu?

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Ah non, non, non, non, non, ce n'est pas lui même le roi est beaucoup plus corpulent que le gars que j'ai vu. C'est pas lui. Bon. Le juge est un peu décontenancé à ce moment là, comme le dossier manque de preuves et que la reconstitution, il faut le reconnaître, a été peu concluante. Le procureur demande la libération du notaire. Et bien voilà, c'est la preuve qu'il est protégé. Voilà ce que disent les gens.

[00:15:58]

Les bourgeois se serrent les coudes. A partir de ce moment là, l'affaire de Bruay en Artois devient une affaire politique incroyablement politique. Et pour comprendre, il faut se placer dans le contexte de 1972. Quatre ans après 68.

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Les gauchistes tendance maoïste sont à la fête et cette histoire de notaire qui tue une fille de mineur est une excellente occasion de réveiller la lutte des classes. Les Mao s'emparent donc de l'histoire de Bruay avec à leur tête une grande conscience de l'époque. Le philosophe Jean-Paul Sartre et son journal La cause du peuple, le 1er mai. Le journal titre Et maintenant, il massacre nos enfants avec un sous titre. Il n'y a qu'un bourgeois pour avoir fait ça. Voilà donc les maos qui débarquent, abreuvée avec une camionnette et des piles de tracts et qui s'installent où ça bat sur le terrain vague où il crée un comité pour la vérité et la justice.

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Devant la camionnette, ils ont installé une petite table et posé dessus des cahiers d'expressions libres et toute la journée. Les gens viennent écrire dessus toute leur haine du notaire.

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Faut le pendre par les couilles. Faut le découper au rasoir.

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Page après page. Coupable parce que terres coupables. Parce que riche coupable parce que bourgeois. Et tous les soirs, les membres du comité vont apporter les cahiers à leurs héros. Le juge Pascal. Quelle époque! Quelle époque de fou! Et comment on est loin de la justice.

[00:18:01]

Alors, la justice, justement? Vous vous souvenez que le procureur lui même, constatant que le dossier contre le notaire est assez mince, sans preuves, a demandé sa libération? Le juge avait cinq jours pour répondre. Il fait traîner le suspense jusqu'au bout pour finir par annoncer avec un petit sourire J'ai décidé de le maintenir en détention.

[00:18:25]

Le procureur fait immédiatement appel. Là dessus, le 4 mai, les médecins légistes livrent un nouveau rapport sur le corps de Brigitte. Ils ont noté des traces de doigts sur les chevilles et sur les poignets. Il suggère donc que le corps a été déplacé par deux personnes, une qui lui tenait les bras et l'autre les chevilles et vu par les maoïstes aux idées courtes. Qu'est ce que ça donne, d'après vous? Eh bien, la deuxième, c'est Monique Maïeurs.

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C'est la maîtresse, c'est la marchande de meubles. C'est elle la complice. Les gens sont d'ailleurs allés écrire sur le mur de sa maison. La complice.

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Et là va se produire un petit miracle, un témoin de dernière minute, un certain Clément Le Blanc. Il est électricien. Il raconte que le soir du meurtre, il était en train de pisser dans un coin de la rue de Rancher Court et il a vu passer un homme chauve et corpulent avec une fille de 15 ou 16 ans à son bras. Incroyable! Pourquoi est ce qu'il ne le dit que maintenant? On est presque deux mois après le meurtre.

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Mieux que ça. Un peu plus loin, il est tombé sur une Peugeot 504 blanche et qui était au volant. D'après vous, une femme avec les cheveux courts, costauds? Mme Meilleur? Forcément. Mme Meilleur. Le petit juge se frotte les mains, alors il fait venir Mme Meilleur. Et ils la mettent au volant de la 504. Et il demande au témoin providentiel. Vous la reconnaissez? Le témoin hésite un peu.

[00:20:17]

Oui. J'ai peut être elle, je ne sais pas trop. Cela peut correspondre. Qu'importe, le juge Pascal inculpe Mme Maïeurs de complicité. Il envoie en prison là dessus. Le lendemain, la Cour d'appel d'Amiens décide qu'il n'y a pas assez de charges contre le notaire. Elle le libère et que vous n'avez pas reporter.

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La plainte n'avait pas du tout opinion dans le milieu. Maintenant, les bailleurs étant Meridor, l'auteur est bien évidemment un problème. Tout ça. Notez le vocabulaire du juge. La complice, l'auteur, le juge parce qu'elle ne s'embarrasse pas avec la présomption d'innocence, peu importe en vérité, cette impartialité du juge est devenue tellement criante que la Cour de cassation décide de le dessaisir. Elle lui retire le dossier de Bruay en Artois et lui y voit une décision politique.

[00:21:36]

L'affaire Hamad en prison est immédiatement compris. Tous les moyens employés, les moyens employés inaccoutumée les plus inhabituels pour que le moteur soit blanchi. Impossible tout de suite compris, et même d'être déçu. Et pourquoi refuser d'aller le plus vite possible et agir en toute sérénité, en toute impartialité? Qu'on n'a pas tout de même le roi qui disait on, allait intervieweurs, mon cabinet le sortirais de vrai ou de l'abbé, réalisé dans la foulée.

[00:22:31]

Monique Maïeurs, elle aussi, est libérée. Et tant qu'à faire, on change aussi de services de police. Bye bye! La PJ de Lille, c'est la PJ de Paris, le 36, quai des Orfèvres, qui reprend le dossier à zéro. Et il faut attendre de très longs mois jusqu'au prochain rebondissement, le 18 avril 1973.

[00:22:52]

Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, bonjour! Les habitants de Bruay en Artois peinent à y croire. Hier soir, un jeune homme de 17 ans et demi s'est accusé du meurtre de Brigitte Jean-Pierre Jean-Pierre Flahaux.

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Vous vous souvenez? C'est avec lui que Brigitte a parlé longuement le soir du crime, pendant qu'elle mange son orange en sortant de chez elle. Jean-Pierre, tout le monde le connaît à Bruay. C'est un orphelin élevé par son frère et donc il a avoué. Mais dans quelles conditions? Les policiers parisiens lui ont tendu un piège. En vérité, ils ont fabriqué un faux procès verbal, un témoin bidon qui prétend l'avoir vu sur les lieux du crime. Regarde Jean-Pierre.

[00:23:32]

Il y a un témoin qui, à vingt cinq, dit qu'il t'as vu sur le terrain avec Brigitte. Beaubrun. Cher menteur, allez Jean-Pierre! Il y a un autre témoin qui dit que c'est bien toi. Il t'a reconnu. Alors, sous pression, Jean-Pierre craque. Chez Bermont Brigitte. Moi. L'homme avec le col roulé que vous cherchez Chaumois. Mieux que ça, c'est lui qui possède les lunettes de Brigitte, il les a cachées dans un fauteuil chez sa mère.

[00:24:11]

Les policiers vont vérifier. Elles y sont. Et là, autant vous dire que les parents de Brigitte n'y croient pas une seconde. Pour eux, c'est toujours le notaire qui est coupable.

[00:24:33]

Et vous ne comptez toujours pas la culpabilité de Jean-Pierre. Pas tant que vous ne l'avez pas à moi. Et je peux vous dire que c'est moi qui ait commis le crime, aurait la mère. Les lunettes. Vous l'avez compris, sont une preuve accablante pour Jean-Pierre. Le problème, c'est que ni la mère ni la grand mère de Brigitte ne les reconnaissent, ces lunettes. Et puis ses aveux ne tiennent pas debout. Jean-Pierre a dit aux policiers qu'il avait rendez vous avec Brigitte sur le terrain.

[00:25:10]

Un rendez vous galant, qu'ils se sont chamaillés, qu'elle est tombé, qu'elle ne respirait plus, qu'il a eu peur et qu'il a décidé de maquiller l'accident en crime sadique. Le problème, c'est qu'à aucun moment, il n'a dit qu'il l'avait étranglée. Or, elle a été étranglée et on le lui fait remarquer. Alors il corrige au. Respire encore. Elle m'a dit des choses méchantes, alors je l'ai étranglé avec mes mains. Avec ses mains, Brigitte n'a pas été étranglée à mains nues, elle a été étranglée avec un foulard a priori.

[00:25:54]

Oh oui, chevret! En fait, il y avait un faux l'emportèrent, alors j'ai rechargé, étranglé. Les aveux de Jean-Pierre sont totalement bancal et le juge Pascal, qui a été dessaisi mais qui n'en est pas pour autant muet, s'en régale.

[00:26:09]

Une chose qui ne m'a pas surpris, il ne m'a pas surpris a peu à peu le caractère de quelqu'un qui doit avouer quelque chose. Même qu'il n'a pas fait et son caractère qui aime brouiller les pistes et se pavaner comme un coq au milieu des filets, tout heureux, tout heureux et ravi d'être à lors d'une reconstitution.

[00:26:31]

Un an plus tard, les gestes de Jean-Pierre ne collent pas du tout avec les constatations des médecins légistes et d'ailleurs. Quelques mois plus tard, il revient sur ses aveux. Il a menti. Ce n'est pas lui qui a tué Brigitte Devert. N'empêche qu'on va quand même le juger pour le meurtre à huis clos puisqu'il était mineur. Et il est acquitté. Ce n'est pas lui. Et depuis bien depuis, il ne s'est rien passé. L'affaire a été classée en 1981.

[00:27:02]

Le juge Pascal est mort en 1989. Le notaire est mort en 1997 et depuis 2005, l'affaire est définitivement prescrite. Le crime de Bruay restera une affaire sans coupable, quoi qu'il arrive.

[00:27:27]

Je peux même ajouter que Bruay en Artois ne s'appelle plus Bruay en Artois, mais en fusionnant deux communes. Maintenant, cette commune s'appelle Bruay la Buissière. Alors, pour débriefer cette histoire absolument passionnante, je suis avec un ancien policier qui s'appelle Daniel Bourdon. Alors, Daniel Bourdon. On dit les choses tout de suite. Vous êtes un ancien policier, mais vous n'avez pas du tout travaillé sur cette affaire? Tout à fait. Vous n'êtes même pas un spécialiste de la criminelle.

[00:27:51]

Tout à fait. Mais vous êtes né à Bruay en Artois? Oui, et vous y avez grandi. Vous étiez à l'époque des faits? Oui, oui, bien sûr. J'avais 13 ans. J'ai resté à l'âge de 18 ans sur chambrés. Je connaissais cet endroit parfaitement. Je connais tous. Les protagonistes vont se croiser dans le collège école. Enfin, tout ce qui fait mon enfance et surtout mon père est aussi un ouvrier des mines. Donc, je vis la même vie que Brigitte vit dans les corons.

[00:28:17]

Vous avez grandi dans le même genre, le même milieu, le même milieu. Ça vous avait laissé un goût amer? Cette histoire inachevée. Au fur et à mesure du temps.

[00:28:27]

À présent non moins, mais en vieillissant et en regardant la l'affaire de nouveau. Oui, ça laisse un goût amer parce qu'on se demande qui a, qui fait vraiment quoi et quelle est la vérité ou je dirais la vraie vérité. On a souvent entendu dire la vérité. Alors, comme les policiers portent en général un peu jeune à la retraite, pour une raison simple d'ailleurs, on peut le dire au passage, c'est parce que il colle toutes leurs récupérations et toutes leurs heures supplémentaires.

[00:28:54]

Oui, il y a tout un système qui fait que qui n'a plus lieu aujourd'hui. Mais votre génération est partie jeune et vous vous êtes dit je vais tout reprendre à zéro. Oui, je me suis mis à l'écriture pour d'autres livres. Et puis finalement, je suis retombé sur l'affaire de Bruay. Alors, ce qui vous est arrivé à vous? C'est important de le dire, c'est que vous n'avez pas fait vraiment ce qu'on appelle une contre enquête. D'abord, vous n'en avez pas les moyens.

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Sans carte de police et sans moyens, on ne peut pas y arriver. Mais au fond, vous avez profité de quelque chose qui est très intéressant. C'est que, le temps passant, les langues se délient. C'est ça? Je connais bien les lieux, je connais les gens, surtout les gens. Les gens vont me faire. Je suis un enfant du pays. Je me suis dit après avoir rencontré une personne, disons, importante de cette affaire, je me suis dit Il y a quelque chose à faire et peut être que je peux le faire parce que justement, je suis un ancien Bruaysien et en même temps un ancien policier qui peut quand même savoir réunir des preuves et les corroborer.

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Alors là, la conclusion de votre premier livre? Si j'ai bien compris, vous avez retrouvé deux hommes qui aujourd'hui étaient des gamins à l'époque, avec l'âge. Alors je vais en citer les noms puisque si j'ai bien compris, ce n'est pas les vrais noms.

[00:29:59]

On n'en sait pas les vrais noms, mais tout le monde, de tous ceux qui connaissent l'affaire, savent très bien un qui est disparu, qui a disparu dès un an après l'affaire et l'autre que j'ai retrouvé dans la banlieue de Lille qui lui, d'une façon improbable, m'a raconté l'histoire du déplacement du cadavre de Brigitte. Donc, ils ont déplacé le corps pour lancer ça le lendemain. C'est là où encore il y a encore du travail. Oui, normalement, ils ont déplacé.

[00:30:23]

Pour quelqu'un qui dit oui, c'est ce qu'il dit, lui fait en tout cas celui qui reste. C'est ce qu'il dit. Il m'a donné des raisons. Mais en même temps, il faut vérifier encore parce que l'enquête n'est pas terminée. Parce que si vous voulez l'affaire de Bruay, à l'issue de la sortie de mon premier livre, on est tombé sur deux volets. On a deux volets sur l'affaire de braquage. Chaque fois, ça ouvre des usines à gaz.

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En plus, c'est une usine à gaz. Donc, au départ, vous tombez sur un bonhomme qui dit avec un copain. À l'époque, on a déplacé le corps pour quelqu'un et donc de l'argent pour de l'argent. C'était réélisant. Étaient les hommes de main de quelqu'un, de quelqu'un qui leur a demandé de placer le corps. Donc, il le tue. Le 6, on le découvre, le sait. Il tue le syncrétiques de plus de 50 ans, le 6 en 24 heures.

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Le corps est donc sur le terrain vague, alors que le corps, et en disant si on prend l'heure dite par l'autopsie, c'est entre 20 heures. Le 5 au soir pour être déplacé. Le lendemain, entre midi et 14 heures. D'accord, exactement. Il confirme que c'est lui. C'est à cette heure là qui lui avoir. De toute façon, dans mon livre, j'explique bien pourquoi c'est à cette heure là que le corps a pu être déplacé pour le moment, pas dans la nuit.

[00:31:39]

Pour quelles raisons? Parce que dans la nuit, ce n'était pas encore prévu qu'il faille déplacer le corps. Peut être Brigitte n'avait pas encore été découverte. D'accord. Dans mon deuxième, je découvre que l'assassin n'est absolument pas le notaire, bien sûr. Le contexte de cette histoire. Parce que ces deux gamins là qui déplacent le corps pour le compte de quelqu'un d'autre. Vous vous situez ça dans un contexte qui serait quoi? Des histoires de fesses exactement. Parties fines, un peu de prostitution, sans doute autour de 7 de ski qui avait lieu d'ailleurs dans cette région à ce moment là.

[00:32:18]

Pour preuve, 20 jours avant, je retrouve un crime qui a été 20 jours avant. Mais rien. Accouchait la tour est dans des conditions où, en prenant le dossier police que j'ai pu avoir, on se rend compte que autour de cela, il y a une affaire qui n'a absolument rien à voir avec l'affaire de Bruay. Mais on se rend compte qu'il y a effectivement la prostitution autour de ça, donc il y avait vraiment ça de cela. Vous êtes certain à l'époque, dans la région de Bruay en Artois, des gens qui faisaient des partouze?

[00:32:47]

Oui, un peu ça, non? Oui, et peut être là haut, dans ce bois, il s'est passé surtout quelque chose. Et ça, c'est les derniers témoignages qui arrivent dans ce bois où Brigitte a été trouvée. Il devait se passer certaines choses sur place. Glatt a fait ça. C'est un témoignage qui est arrivé à la fin de l'enquête de mon deuxième. Mais pardonnez moi, il y a quelque chose que j'ai quand même du mal à croire.

[00:33:09]

Bon, on a tous en tête, enfin, en tout cas, les plus vieux. La photo de Brigitte d'Orfèvres, c'est une fille. Pardon de le dire, qui a l'air un peu coincée, un peu réservé, un peu boutonneux. Vous voyez ce que je disais? Ou est ce que vous êtes en train de me dire que Brigitte devert hypothétiquement participer à ces parties finan, justement? Non, justement, c'est là où il y a. Le problème, c'est que Brigitte a dû être soit confondu à cette heure là avec quelqu'un d'autre.

[00:33:38]

Mais c'est là où j'en suis aujourd'hui où on a cru que Brigitte participait. Mais Brigitte n'a effectivement jamais participé à ce genre de choses. L'ancien gamin devenu vieux aujourd'hui, qui vous met sur cette piste là, c'est lui ce qui se passait là bas. Vraiment, il est neuneu? Non, alors que c'est un homme toujours perturbé, même malgré ses 62 ans, aujourd'hui toujours perturbé et qui, lui, ne sait pas vraiment. Lui, on va le chercher parce que c'est un homme qui pique des autoradios, qui gagne un peu d'argent comme ça.

[00:34:12]

Et on lui, on lui dit voilà, il y a une fille qui s'est fait blesser hier. C'est un accident. Il faudrait simplement déplacer le corps pour éviter des ennuis à certaines personnes. C'est exactement ce qu'on lui dit.

[00:34:22]

C'est lui qui vous donne le nom du donneur d'ordre du commanditaire. Oui, mais je l'avais déjà trouvé avant. Il me le confirme. Une femme, une femme vient vous dire c'est mon ancien mari qui a tué Brigitte Vergt, alors on l'a trouvé. Commence alors à la sortie de mon premier livre. Je comptais bien pour avoir d'autres témoignages pour que les gens puissent voir que finalement, j'apporte des choses nouvelles dans l'affaire et surtout que ces gens puissent venir me raconter ce qui est ce qu'ils savaient et qui n'ont peut être pas voulu dire pour beaucoup de raisons 72 ou 73.

[00:34:57]

Et dans les années qui ont suivi. Et j'ai un monsieur qui se présente, qui fait le relais de sa tante et qui me dit voilà, j'ai lu votre livre le premier livre, donc il y a des choses qui sont intéressantes, mais là, on n'est pas d'accord. C'est que pour moi, le fameux Njock que je nomme Enock n'est pas l'assassin. Alors je dis je n'ai pas dit que Hénaut était l'assassin. J'ai dit qu'il trouverait comment il pourrait être potentiellement un assassin.

[00:35:20]

Mais il me dit parce que moi, je le connais, l'assassin, l'assassin. Donc, à partir de là, évidemment, on prend oui ou non au sérieux ce monsieur. Mais très vite, je vais m'apercevoir qui était un homme qui est tout à fait sérieux, qui qui travaille pour la police, qui n'est pas policier, mais qui travaille et qui va m'apporter des éléments importants. Il va me faire entrer en relation avec sa tante qui vit dans le sud de la France, jamais enregistrée par quatre fois, me donner les mêmes témoignages.

[00:35:47]

Elle vous dit que son mari lui a avoué avoir tué Brigitte. A quelle époque alors le confondait le lendemain, c'est à dire dès le lendemain? Parce que ce jour là, il rentre très tard et rentre jamais tard et rend avec les feux tout éteints dans la voiture, dans la rue, le confond. Elle va lui dire oui, il va bien botter en touche. Puis, entre temps, le notaire va être mis en cause. Calva un petit peu douté quand même, mais elle va quand même trouver des preuves que c'est lui.

[00:36:16]

Elle va garder ce secret là pendant une année. Ils vont déménager. Ils sont toujours avec son mari. Ils vont partir dans le Sud et ont 75 lors d'une dispute où elle sera d'ailleurs sérieusement blessée par son mari. Lui va lui avouer parce qu'elle va lui remettre en scène cette histoire. Et elle va y va. Il va avouer qu'il a tué Brigitte Daube et vous dire mais il lui dit Tu te Terrab, car c'est notre fils qui prendra donc un aura toujours peur qu'il puisse faire du mal à son fils.

[00:36:44]

Donc, elle se croit au fond jusqu'à la prescription, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de marche arrière possible. Parce qu'aujourd'hui, même si vous nous donnez dans 5 minutes ou dans un an le nom de l'assassin de Brigitte Dauvers, il lui arrivera strictement rien, absolument rien. Cet homme pourrait même porter plainte contre moi pour diffamation. Mais sur le contexte, ces histoires de parties fines, de partouze de fille, le terrain vague, tout ça, c'est des choses, non?

[00:37:09]

C'est surtout lui. C'est l'assassin probable, c'est à dire que c'est là. On voit que dans ce bois, il s'est passé quelque chose. Il venait là pour justement avoir ça. Moi, j'appelle ça sa collation, mais sa gratification ratification. Voilà. Et si vous voulez, je pense que Brigitte. Il a confondu avec peut être une autre fille qui pouvait pratiquer ce genre de truc. Je pense qu'aujourd'hui, on en est là. Ce monsieur est toujours vivant.

[00:37:33]

Tout à fait identifié. Ah oui, vous l'avez localisé, localisé, identifié dans votre livre. Vous ne l'avez pas rencontré? Non, c'est ce qu'on compte faire maintenant. Ben, c'est pas vraiment le tome 3. Parce que ce qui compte surtout maintenant, c'est de porter les conclusions. Parce que tout ce qui m'a été dit par cette dame rentre dans les cases rentre dedans. L'enquête rentre dans la façon de s'habiller, le col roulé du soir, etc.

[00:37:57]

Enfin, tout ce qui a été dit. Et puis surtout, j'ai une photo qui correspond physiquement. Est ce que Dominique Kroger, la dernière personne à avoir vu Brigitte avec cet homme? Et voilà, et ça correspond, ça correspond à beaucoup de choses. Et des éléments correspondent donc. Prochaine étape aller le voir. Prochaine étape aller voir cette dame réellement les yeux dans les yeux. Mais je sais qu'on a déjà fait écouter son son, son témoignage par des gens plutôt spécialisés et psychologues pour voir la route et après voir ce monsieur, OK.

[00:38:30]

Ben écoutez, merci à vous reviendrez. Donc je raconterai l'histoire de Bruay en Artois et vous viendrez nous donner le point final de votre enquête. Je renvoie à vos deux livres qui sont des petites mines d'or pour tous ceux qui s'intéressent alors aux tout petits détails de cette histoire. Brigitte, histoire d'une contre enquête chez Ravey Anceau et chez le même éditeur, Brigitte. Acte 2, signé Danièle Bourdon.

[00:38:54]

Des centaines d'histoires disponibles sur vos plates formes d'écoute et sur un point. FR.