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Christophe Hondelatte. Une affaire criminelle de 1995 aujourd'hui, qui se déroule à Vol Pennies en Seine et Marne, l'assassinat de toute une famille, le père Donald d'Ávila. La mère Stéphanie. Sanae et leurs deux enfants en bas âge, que l'on retrouve six pieds sous terre, enterrés devant le cabanon où ils vivaient. Je ne vous en dit pas plus. Sachez simplement que dans cette affaire, il y a de la magie vaudou. Il y a aussi, en voyant ma foi, assez clairvoyante.

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Et voici donc cette étrange histoire que j'ai écrite avec Thomas Audouard. Réalisation Céline Lebrun. Christophe Hondelatte. Au début des années 90, en Seine et Marne, un jeune couple, Stéphanie, Sanae et Donald Dávila, pense avoir trouvé un petit nid d'amour pour pas cher. Ils n'ont pas trop de sous. Donald, musicien, guitariste et de temps en temps, il joue dans un bar à vol Penny, une petite ville de 11.000 habitants, pas très loin de Melun.

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Et derrière le bar, il a repéré un terrain, un grand terrain avec une petite maison en pierre et un cabanon. L'endroit est inoccupé. Alors, en 1991, Donal et Stéphanie décide de s'y installer, de squatter le cabanon. On ne sait pas le Pérou, mais c'est déjà un toit. Et de temps en temps, ils invitent des copains qui font des soirées. Ça danse le zouk, ça fume le pétard, ça boit du rhum. La belle vie pour pas cher.

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Bien sûr, ils reçoivent la visite de la mairie. Le terrain vient d'être vendu et donc on leur conseille de ne pas se faire d'illusions, de ne pas trop s'installer. Ça ne durera pas. OK, mais ce qui est pris est pris. Et en vérité, ça dure. En 1991, c'est là que naît leur premier enfant, Donald Junior, et, un an plus tard, leur deuxième enfant, une petite fille, Donatella. Et à chaque fois, il les baptise.

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Et ça donne lieu à de grandes fêtes. Et les années passent. 19, 180, 11, 92, 93, 94 et 95. Et puis, un jour de septembre 1995, la mère de Stéphanie reçoit un coup de fil de la mère de Donald. Bonjour. Est ce que les enfants sont chez toi? Ah non, pourquoi? Cotonnades aurait dû passer mercredi à la maison. Il est parvenu et depuis, j'essaye de le joindre. Aucune nouvelle.

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Je suis inquiète ou.

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Donald, Stéphanie et leurs deux enfants ont disparu. Et quand la mère de Stéphanie s'en aperçoit, ça fait au moins dix jours que personne n'a de nouvelles. Stéphanie est agent de service dans un lycée de Melun. Elle n'est pas allée travailler depuis une semaine.

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Qu'est ce qui se passe? Les deux grands mères sont très inquiète. Est ce qu'ils se sont disputés? Mais enfin, ce n'est pas une raison pour se cacher. La mère de Stéphanie se met à passer des coups de fil vos copines de sa fille, elle en apprend de belles.

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Vous avez bien raison de vous inquiéter. Elle m'a raconté que Donald, une fois, l'a poursuivie avec un coucou. Je ne sais pas si vous avez remarqué l'oignon sur le toit de la voiture à l'Alfa Romeo 7 en coup de coupe courte que Donald a donné. Pas très rassurant. La mer commence à se demander si Donal n'a pas tué sa fille. Et donc, à un moment, elle se dit Gyver. Elle habite Montreuil. Elle décide d'aller sur place, sur le fameux terrain de vol pennies.

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Et comme elle a un peu la trouille, elle y va avec son fils et sa nièce. Ils arrivent devant le cabanon en début d'après midi. T'as vu? C'est bizarre. Les voitures sont là, le cabanon a l'air vide, alors il force une fenêtre. Il y a personne, mais tout a l'air, place leur carte orange. Sont là, leurs médicaments, les couches de la petite, leurs affaires. Tout est là. Il y a même la guitare de Donald au beau milieu du salon.

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C'est bizarre, quand même. Enfin, Donald serait jamais parti sans sa guitare.

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Et donc, ils ressortent et ils vont rendre visite à l'un des meilleurs amis de Donal, qui habite le coin. Roland qui semble avoir sa petite idée sur les raisons de leur départ. Et d'après ce que j'ai compris, Donald était soupçonné dans une affaire de drogue et de vouloir mettre sa famille à l'abri.

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La mère de Stéphanie est un peu surprise. Elle sait que Donald fume un petit pétard de temps en temps. C'est un musicien, qui plus est guitariste de zouk. Ça carbure aux bedo, tout ça.

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Mais un trafic de came, ça ne lui ressemble pas. Et là, elle se dit tempi et j'y retourne.

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Je retourne au cabanon et regains. Il y a de la lumière. Ils sont peut être entrés. Ils vont frapper à la porte un grand noir, l'heure où ils se présentent. Il s'appelle Edgar. Il est Martiniquais. Il dit qu'il est un ami de Donald et le parrain de l'un des deux gamins. Ah d'accord, monsieur Bouley, on cherche Donalds, Stéphanie, vous savez pas où ils sont. Non a laissé fanés. Ils sont partis avec les enfants dans un camion blanc qui est venu les chercher.

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Et avant de partir, Donal m'a demandé de garder la maison et ses instruments de musique. C'est ce que je fais quand je n'ai pas plus.

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Le gars prétend que mi septembre, ils sont rentrés de la Fête de l'Humanité, qu'ils se sont disputés et que précipitamment, ils sont partis dans une camionnette blanche et qu'ils ont emporté d'ailleurs un matelas avec eux. La mère remarque la présence dans le cabanon d'une jeune femme blonde, la quarantaine, qui ne se présente pas, mais qui a l'air d'acquiescer à tout ce qu'il raconte. Et puis, à un moment, la discussion tourne court. Le Edgar s'énerve. Bon, maintenant, faut nous laisser, hein?

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Vous n'avez rien à faire là. Je suis chez moi maintenant et repassez pas comme ça sans prévenir. En quittant le cabanon, la mère, son fils et sa nièce ont comme un mauvais pressentiment. Ils ne croient pas un mot de ce que c'est. Edgard vient de leur raconter. Enfin, Stéphanie venait tout juste de trouver du travail. Elle ne serait pas partie comme ça. Et puis, elle a vu les médicaments contre l'eczéma de la petite Donatella dans le cabanon.

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Il ne serait pas parti sans tracassé par tout ça. La mère file tout droit au commissariat de Melun, où on l'accueille par le traditionnel. Mais Mme. Vos enfants sont majeurs. Ils ont le droit de circuler librement, de partir où ils veulent. On ne peut rien faire pour vous. La mer ne baissent pas les bras et elle écrit au procureur de la République. Je viens solliciter votre haute bienveillance au sujet de ma fille. Si je n'ai pas de nouvelles, c'est qu'elle est en danger.

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Y a t il pas un autre moyen pour que des recherches sérieuses soient faites avant qu'il ne soit trop tard, que tout bascule dans l'horreur? Mais sa lettre est classée sans suite par le parquet de Melun. La mère n'aura jamais de réponse.

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La mère retourne régulièrement sur le terrain. Vous avez des nouvelles de Donald et Stéphanie, alors? Aucune.

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Et ce qui choque la maire, c'est que cette aide guiard Boullé. Il se comporte comme s'il était chez lui. Il s'est permis de faire installer une arrivée d'eau sur le terrain. Il nourrit les poules et surtout, il a mis son nom sur la boîte aux lettres. La mère se rend, car elle va voir les amis de sa fille et de son gendre. Vous le connaissez? C'était de garde. Il était vraiment intime avec Donald Stéphanie. Non intime, je dirais pas.

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Trieur, Stéphanie ne l'aimait pas beaucoup. Dans mon souvenir, elle avait même un peu peur de lui. Les copains racontent que c'est Edgar Boulais est alcoolique, qu'il est bagarreur, qu'il a mauvaise réputation et la mère commence à trouver de plus en plus étrange que sa fille et son gendre lui donner leur cabanon.

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Mais la police de Melun refuse toujours de bouger. Les adultes ont le droit de disparaître. Les adultes, oui, mais les enfants. La mère, qui habite Montreuil, en banlieue nord de Paris, décide d'aller à la brigade des mineurs de Montreuil pour signaler la disparition de ses petits enfants. Et là encore, elle est reçue comme un chien dans un jeu de quilles. Écoutez Madame, cessez de revenez enfin, vous vous êtes une emmerdeuse. Mais enfin, j'ai le droit de voir mes petits enfants.

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Je sais que c'est mon droit. C'est la loi. J'ai le droit de les voir. Je veux savoir où ils sont. Mais votre loi, madame, elle existe qu'au cinéma?

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Bon, OK, la mère se dit je vais alerter La Presse, alors elle prend rendez vous avec un journaliste de la République de Seine et Marne. Bonjour Monsieur. Merci de me recevoir. Ma fille me donne plus de nouvelles depuis des semaines. Elle a disparu. Et surtout, il y a un homme qui occupe son logement. Il se passe quelque chose de grave. Vous pouvez m'aider. Mais le journaliste s'aligne sur la police. Il n'y a pas d'enquête, donc il n'y a pas d'affaire et donc ça ne le concerne pas.

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Avec le sentiment d'être abandonné de tous. La mère se met alors à coller des affichettes partout dans Mollin. Et les amis de Donald Stephani commencent à se remuer eux aussi, c'est par exemple va voir un voyant. Alors vous connaissez ma position sur les voyants. Je n'y crois pas. N'empêche que la copine pose une photo du couple sur la table. Je vois, je vois un terrain. Un terrain vague. Je vois une maison. Comme une cabane.

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Je vois un grand homme noir, Robin Souilah. Sa mère aurait mieux fait de le mettre au monde, attendez. Quelque chose de terrible s'est passé. Je vois du sang sur les murs. Je vous l'ai dit, je ne crois pas du tout à tout ça, mais c'est troublant. La copine, en tout cas, a l'air d'y croire. Elle a Emmen, le voyant sur place, sur le terrain de Vaux le Pénis. Et là, il tombe nez à nez avec Edgar.

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Bonjour. Des nouvelles de Stéphanie Boulay. Alors pas de nouvelles. De toute façon, je crois pas qu'ils reviendront. Et là, louvoyant, fait de grands signes à la copine. Venez, venez, partons vite. Cette personne là, elle a déjà.

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Et nous voilà fin juin 1996, neuf mois que la petite famille a disparu. Et une fois de plus, la mère de Stéphanie va sur place. Et la grosse surprise. La voiture de Donald et celle de Stéphanie ne sont plus là. La mère demande des explications à Edgar Boulais. Les voitures. Balle corrigée, donc, je les ai vendus à la casse. Vous les avez vendu? Mais on rêve enfin. Vous n'avez pas le droit, mais moi, la mer, je n'ai pas le droit de vendre les voitures.

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Ça peut pas se passer comme ça.

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Et elle remarque au passage qu'Edgar Buhler, ivre, qui n'a les yeux rouges, qu'il est défoncé. Alors, elle retourne à sa voiture. Elle s'effondre et en rentrant chez elle, elle dit à son compagnon Stéphanie est morte, j'en suis sûre.

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Je suis sûr qu'elle est enterrée sur le terrain. Et elle file au tribunal de grande instance de Bobigny. On ne veut pas s'occuper de la disparition de sa fille. OK, elle porte plainte pour le vol des voitures et pour la disparition des petits enfants directement auprès du procureur. Et c'est grâce au vol des voitures. Figurez vous qu'une enquête est enfin ouverte. Neuf mois après la disparition du couple et de leurs deux enfants.

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Que de temps perdu! Et les policiers se mettent à interroger tous ceux qui sont passés sur le terrain depuis neuf mois. Et là, ils s'aperçoivent que le fameux Edgar a donné à chacun une version différente à chaque fois un coup. Il a parlé d'une camionnette blanche et puis, une autre fois, d'une voiture blanche à certains. Il a parlé d'une dispute juste avant et a d'autres noms.

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Alors, discrètement, il commence à se rend carder sur cette Edgar Boullé, c'est un Martiniquais. Il a 40 ans. Après une scolarité chaotique, il a vécu de petits boulots maçon, plombier, ouvrier agricole. Il est arrivé en métropole à 19 ans. Il y est resté. Il s'est marié deux fois et il a eu deux enfants. Et alors? Il a un casier judiciaire épais comme un beau temps. Violences conjugales? Une de ces femmes est passé par la fenêtre.

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Troubles de voisinage, bagarres à coups de tesson de bouteille, vol, recel, accident avec délit de fuite, outrage, rébellion, violences, insultes et même attentat à la pudeur avec violence. D'ailleurs, il vient d'être condamné pour conduite en état d'ivresse. Et fin juin 1996. Il file en prison.

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Mais un jour, les policiers qui veulent perquisitionner sur le terrain vont l'extraire de sa cellule et l'amènent sur place, et il remarque tout de suite, sur le bord de la fenêtre du cabanon, des petits pots pour bébé moisi. Edgar n'a pas d'enfants en bas âge. Que font ces petits pots de bébé là? Ensuite, ils font le tour du cabanon avec lui. Ou là. A un moment, il a l'air très stressé. Ensuite, il examine le plancher.

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T'as vu la tâche là? On dirait du Sandron. C'est quoi cet âge, Monsieur Boulet? Bah oui, c'est du 100. Moi, je me suis coupé les policiers remarque aussi qu'il manque un morceau de la moquette et qu'une partie du mur a été repeinte et tapissée. Ça sent le camouflage.

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Et puis, les policiers font le tour du voisinage et ils en apprennent une bien bonne. Et Gare Boulais est à la colle. Il a une maîtresse. Et savez vous quel est le métier de sa maîtresse? Lui, vous avez compris que c'est un bon à rien, que c'est un bras cassé, qu'il n'y a rien à en tirer. Et bien sa maîtresse est médecin. Figurez vous. Quel couple bizarre! Les policiers la convoquent Madame, étiez vous avec monsieur Boullé les 16 et 17 septembre 1995?

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C'est à dire le jour où disparaît la famille d'Ávila.

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Oui, j'étais là. Est ce que vous pouvez nous dire ce qui s'est passé? Oui, ils sont rentrés de la Fête de l'Humanité. Ils sont partis dans son camion blanc et ils ont laissé les clés de la maison à Edgar. Incroyable! Elles racontent les mêmes sornettes que lui. Alors les policiers la pousse gentiment dans ses retranchements et assez vite, elle craque. Ce matin, j'ai reçu une lettre d'Edgar depuis sa prison. Il m'a demandé de vous dire la même version que lui.

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Et qu'avez vous fait de cette lettre, madame? Je l'ai déchirée ou jeté dans une poubelle devant une boulangerie. Les policiers retrouvent la poubelle et dedans, la lettre déchirée. Ils refont le puzzle. La lettre fait trois pages. Je vous épargne les petits mots d'amour au début. La suite est très intéressante. Les policiers pensent que je sais quelque chose et que je ne veux rien dire. Ils cherchent des cadavres. Ils m'ont posé plein de questions auxquelles j'ai répondu, mais il y en a une qui me chagrine, celle du matelas.

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Tu vas leur dire que j'ai passé le week end avec toi dans la maison de Donald, qu'il n'y avait pas de matelas, évidemment, puisque Donald était parti avec le dimanche. On a donc dormi sur le sommier et tu vas dire aux policiers que c'est après seulement que j'ai pris mon matelas et que je l'ai mis sur le sommier à juste titre. Edgar Boullé conclut sa lettre par ces mots Cette histoire me fait peur. Peur? Ah bon, et pourquoi donc, monsieur Bouley, auriez vous quelque chose sur la conscience?

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Et après l'épisode de la lettre, les policiers la placent en garde à vue. Alors, madame, reprenons. Où étiez vous dans la nuit du 16 au 17 septembre 1995? Elle était là et elle dit qu'il l'a séquestrée dans le cabanon, qu'elle s'est assoupie. Mais c'est la suite qui est bien intéressante. Je suis réveillé en sursaut. J'ai entendu des hurlements de bêtes, des bêtes qu'on dégorger.

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C'était écrit, oui, elle dit les choses sans le dire. Elle laisse entendre qu'Edgar. Cette nuit là a tué Donal, Stéphanie et les deux enfants. Et au dernier moment, elle rajoute Je pense qu'ils les ont tiré. Sur le terrain. Les policiers réquisitionne une pelleteuse et lui donne l'ordre de creuser derrière le cabanon.

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Pile à l'endroit où Edgar Boulay avait blêmir lors de la perquisition, la pelleteuse dégage d'abord un matelas et puis des hauts et des pattes de poulet. Et soudain. Un petit bijou doré vient d'apparaître. C'est une chaîne, c'est une chaîne d'enfant et dans le godet de la pelleteuse, les policiers découvrent ce qui semble bien être les restes d'un bébé. Sans doute la petite Donatella. Alors, on creuse encore délicatement et apparaît le corps d'un petit garçon. Le petit Donald Junior.

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Et puis deux corps d'adulte, Donald et Stéphanie. Les quatre corps étaient enterrés derrière le cabanon depuis le premier jour. Depuis un an, la mère de Stéphanie avait raison. Pendant des mois, personne ne l'a écoutée, mais elle avait raison. Les corps, un an plus tard, sont méconnaissables. Mais on lui montre le bijou. Oui, mais très vite le taux d'appel.

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On lui montre aussi un bracelet de tissus avec des paires Stephani au pied droit. Et puis on le présente des bagues, reconnaît. Back to ONEP. Edgar Boullé est mis en examen pour l'assassinat de Donald Dávila, de Stéphanie Sanae et de leurs deux enfants. Mais quand on lui demande de s'expliquer, il nie. Il n'y a rien à en tirer. Ça n'est pas lui qui les a tué.

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Les médecins légistes réalisent l'autopsie des quatre corps. Ils trouvent du sang dans les poumons de Donald d'Ávila. C'est le signe qu'il est mort en position couchée, sans doute dans son lit, dans la chambre, ce qui expliquerait que Boullé et découper la moquette de la chambre. Alors que sa compagne Stéphanie serait mortelle en position verticale, elle présente des plaies au cou et au flanc. Le légiste pense qu'elle a tenté de se défendre. Et l'arme alors? D'après le légiste, ça serait une arme tranchante et massive.

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On pense tout de suite à un coupe coupe emblématique des anti et la maîtresse, d'ailleurs, confirme les Boullé, possédait bien un coupe coupe dont la lame faisait au moins 30 centimètres. On le cherche partout. On ne le trouve pas. Et je vous le dis tout de suite, on ne le retrouvera jamais. En l'absence d'aveux, linstruction cherche donc à reconstituer le meurtre. En recoupant des témoignages parce que finalement, vous allez voir, des tas de gens ont vu des choses le samedi 16 septembre en fin de journée, des voisins entendent Edgar et Donal se disputer.

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Le lendemain, l'un de leurs amis communs, un certain Roland, passe sur le terrain. Vers 14 heures, ils tombent sur Edgar Buhler, qui lui aurait dit J'ai fait une grosse connerie et qui lui aurait formulé une drôle de demande.

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Il m'a dit Est ce que tu connais quelqu'un qui qui sait faire du vaudou?

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Par le vaudou, le vaudou est un culte pratiqué entre autres aux Antilles. Et ça pourrait expliquer la présence des pattes de poulet au dessus des cadavres. Vous vous souvenez? Quand on a creusé, on est tombé d'abord sur des poulets, sur des pattes. Le sacrifice de volailles est un classique des pratiques vaudou. Et le vaudou, d'ailleurs, pourrait aussi expliquer la présence de petits pots de bébé sur le bord de la fenêtre du cabanon ou juste au dessus des cadavres.

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Car dans le vaudou, il faut nourrir l'âme des défunts, histoire que leurs esprits ne viennent pas vous importuner, vous persécuter. Edgar Boulay est un adepte de la magie noire et on va s'en apercevoir. Il a fini par entrer en contact avec un prêtre vaudou qu'il avait rencontré en prison. On aimerait bien qu'il s'explique là dessus et sur le reste. Mais à chaque interrogatoire, il se tait. Reste à lever un mystère et la maîtresse, le docteur, quel est son rôle?

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Elle dit qu'elle a entendu des cris, qu'elle était séquestrée dans le cabanon. Mais est ce qu'elle n'aurait pas un rôle plus actif? Est ce qu'elle n'était pas présente au moment des meurtres? Le juge d'instruction, en tout cas, n'a pas l'intention de lui donner un rôle secondaire. Il la met en examen pour non-dénonciation de crime et destruction de preuves. Ça, c'est la lettre et il l'envoie en prison. Mais je vous le dis tout de suite, le juge est convaincu que la maîtresse a joué un rôle plus important qu'elle ne le dit.

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Mais il ne pourra jamais le prouver. Après un mois et demi passés en prison, il est obligé de la remettre en liberté et à la fin de l'instruction, elle bénéficie d'un non-lieu. La mère de Stéphanie est furieuse, mais c'est comme ça.

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Edgar Boullé est donc seul le 6 juin 2000, dans le box de la cour d'assises de Melun. Un colosse avec quelque chose d'assez fort, d'assez magnétique dans le regard. Mais la maîtresse médecin est évidemment appelé à témoigner quand elle entre dans la salle d'assises. Elle ne le regarde pas et trop contente de ne pas se retrouver sur le banc des accusés. Elle n'assume rien.

[00:25:02]

Je sais rien, moi. Je me souviens, je ne me souviens plus, je crois que enfin, je suppose enfin. Vous avez quand même dit que vous aviez été réveillé par des cris horribles. Je le lis sur votre procès verbal et prononcé cette phrase. Moi, ça serait pas plutôt les policiers qui me l'auraient suggéré. Amnésique comme c'est commode. Au procès de Ghar Boullet, on tente de comprendre le mobile sans pouvoir compter sur lui, puisqu'il ni pourquoi a t il tué une famille entière pour récupérer ce bout de terrain et ce cabanon qui n'appartenait même pas à Donaldville?

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Bah, c'est probable, parce qu'on apprend que juste avant le meurtre, en juin 1995, Edgar Boullé, qui habitait un HLM à Dammarie les Lys, a été expulsé. Il ne payait plus son loyer et il se retrouvait donc sans logement et sa maîtresse aurait alors menacé de le quitter s'il ne trouvait pas un appartement. Et vite. Alors il aurait cherché. Il n'aurait finalement trouvé que cette solution? Tuer Donald, sa femme et ses gosses pour récupérer leur squatte et garder sa maîtresse.

[00:26:22]

A part ça dans le dossier, en l'absence d'aveux, il n'y a pas de preuves. Il n'y a pas d'ADN, il n'y a pas d'arme du crime. Il n'y a pas de témoin direct et Boulez le sait. Et il en joue à un moment. Le père de Donald, qui est aveugle, se tourne vers Boulais. Libère toi! Trop péché n'est pas couvert, Boulez n'oublie pas le sixième commandement Tu ne tueras point. Mais quand, à la fin du procès, on demande à Edgar Boulais s'il a quelque chose à ajouter.

[00:27:00]

Il dit J'affirme que je ne vais pas tuer Donald, sa famille et donc au moment du verdict, les jurés ne peuvent compter que sur leur intime conviction.

[00:27:16]

Au terme de huit jours d'audience, l'avocat général requiert la perpétuité pour Edgar Boulè et il obtient gain de cause. Boulet est condamné à perpète sans peine de sûreté.

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Le bout de terrain du vol Pennies a fini par être vendu 1 euro 50 du mètre carré.

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