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Raconte Christophe Hondelatte. Je vais vous raconter aujourd'hui l'une des affaires criminelles les plus incroyables du début des années 2000 l'affaire Flactif. Toute une famille, le père, la mère et les trois enfants assassinés dans leur chalet de la station de ski du Grand-Bornand, en Haute-Savoie. Il a fallu des mois d'enquête pour identifier l'assassin David Hotyat, un voisin, un voisin jaloux de leur richesse, qui n'a d'ailleurs jamais vraiment livré lui même la moindre explication sur son geste, mais qui, pendant des jours et des jours avant son arrestation, à parader avec sa femme devant les caméras pour dire pis que pendre des morts pis que pendre des Flactif.

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Et je vous ferai entendre d'ailleurs des extraits des nombreuses interviews qu'il a accordée avant d'être interpellés. Vous les avez sans doute déjà entendues, mais je vous jure qu'à les écouter, on reste absolument stupéfait. Pour le débriefe de ce récit, j'ai invité l'un des avocats de David Hotyat, maître Didier Lake. Bonjour, bonjour Christophe Hondelatte. Vous étiez trois, en vérité, et vous êtes un d un de ces trois avocats. Voici cette histoire et on se parle juste après que j'ai écrite avec Thomas Audouard.

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Réalisation Céline Lebrun.

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Christophe Hondelatte. Cette histoire débute par une scène terrible, car elle met en scène un gamin de 14 ans, Mario, un samedi d'avril 2003, Mario, dont les parents sont divorcés, vient passer le week end chez sa mère, Graziella Ortolans. Elle a refait sa vie et il habite avec son compagnon Xavier. Xavier Flactif dans une station de ski de Haute Savoie, Le Grand-Bornand. Et voilà donc Mario, le pauvre Mario, qui débarque pour le week end en taxi vers 10 heures du matin.

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Le taxi s'arrête devant le chalet familial. Il attrape son sac, il descend et il sonne. Pas de réponse, c'est bizarre, mais ils ont dû aller faire une course. Heureusement, le taxi est encore là. Il fait froid au mois d'avril en altitude. Ça, vous en faites pas si j'attends au chaud dans le taxi. Je pense qu'ils vont pas tarder. Les heures passent, le compteur du taxi tourne toujours et maintenant, il est 13 heures.

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Dites monsieur, vous pourriez m'emmener au restaurant Le Solari. Ils y vont de temps en temps. Peut être qu'ils ont oublié que je venais. Mais au restaurant, il n'y a personne, ni Graziella, ni Xavier, ni aucun des trois demi frères et sœurs du petit Mario. Bon, vient le moment où il faut renvoyer le taxi voir monsieur.

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Je suis désolé. Et en début d'après midi, Mario trouve refuge chez un ami de sa mère et de son beau père. Et comme tout ça n'est pas normal, l'ami finit par aller au chalet. Et là, il s'aperçoit qu'une porte fenêtre est restée ouverte. Alors il entre alors à l'intérieur, s'est rangé nickel, chrome et entre nous. C'est très étonnant. Les Flactif, qui vivent là à 5, sont du genre bordélique, mais à part ça, rien de particulier.

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Le soir arrive et Mario, de plus en plus inquiet, appelle sa grand mère Fitschen.

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Oui, c'est ça Amami. Ils ne sont pas là, ils répondent pas au téléphone. Je n'ai pas de nouvelles. Il n'y a personne au chalet depuis ce matin. T'as raison, c'est très inquiétant, Valliot, faudrait prévenir le gendarme. Les gendarmes, tout de suite, pensent à un accident de la route, d'autant qu'on leur raconte que Xavier est en général conduit très vite, même sur les routes de montagne. Il a peut être précipité toute sa famille au fond du ravin et donc on envoie des patrouilles fouiller les routes alentours.

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Mais ça ne donne rien.

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Le dimanche passe aucune nouvelle et le lundi matin, les trois enfants, les trois demi frères et sœurs du petit Mario ne sont pas à l'école.

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Et là, les gendarmes décide de perquisitionner le chalet. Et un truc leur paraît tout de suite bizarre. Il y a une marmite pleine sur la cuisinière et ils ouvrent le frigo. Il est plein à ras bord. Et puis, les ordinateurs portables sont là, qui traînent. Ces gens là n'avaient pas du tout prévu de partir. Tout indique qu'ils avaient l'intention de passer le week end là. Bizarre aussi. Il manque deux couettes sur le lit de Laetitia et sur celui du petit Grégori.

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Tiens, il manque aussi la voiture, un 4 4 Toyota rouge. Bon, vous m'envoyer un hélico baliser tous les abords du Grand-Bornand.

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On cherche un véhicule de marque Toyota de couleur rouge reçu.

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On envoie aussi des plongeurs fouiller le lac d'Annecy. Rien. Les Flactif, Xavier, Graziella et leurs trois enfants, Sarah, 10 ans, Laetitia, 9 ans, et Grégori, 7 ans, ont disparu.

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Quarante huit heures après leur disparition, le procureur de la République ordonne une deuxième perquisition du chalet. Et là, grosse surprise. Vous vous souvenez des ordinateurs? Eh bien, ils ne sont plus là et il manque aussi des dossiers qui étaient là lors de la première visite. Quelqu'un est entré dans le chalet depuis leur dernier passage. Étonnant qu'il y avait des choses compromettantes dans ces ordinateurs. Est ce que, du coup, ils ne sont pas venus les récupérer eux mêmes?

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Est ce qu'ils ne se sont pas enfouit? Et si oui, pourquoi alors?

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On commence à s'intéresser aux affaires des Flactif? Les Flactif sont des promoteurs immobiliers et on découvre qu'ils ont des dettes et que, par ailleurs, ils n'ont pas que des amis au Grand-Bornand.

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Les gens racontent que sans bénéficier de passe droits pour leurs projets de construction, oui. Et puis, entre nous, il sort des chalets qui pas construits, construit. Agos. Le 17 avril, ça fait six jours que les Flactif ont disparu. Les gendarmes reviennent une troisième fois au chalet, mais cette fois ci avec des experts.

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Et au bout d'une heure, les experts appellent leur commandant échangea quelconque.

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Ils ont trouvé des traces entre les lattes du plancher, du sang, du sang et aussi des débris de verre sur le sol et un morceau de dent, une molaire d'enfant et, au pied d'un rideau, une douille de calibre 6 35. On les a tués. On les a tués. Et ça se confirme quand on s'aperçoit qu'une partie du tissu sur le mur de l'escalier a été arraché récemment et que la moquette de la chambre de l'une des filles a été découpée sur une longueur d'un mètre vingt.

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Si vous ajoutez à ça la disparition des deux couettes, on les a tués, on les a tués ici, chez eux. Mais pourquoi les gendarmes se lance alors dans une enquête de voisinage? Et ils ne sont pas déçus du voyage. Ils apprennent d'abord que les Flactif ne sont pas de là. Ce ne sont pas des Savoyards. Ils sont arrivés il y a cinq ans du nord de la France et du coup, les gens du coin ne sont pas tendres avec eux.

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Vous voulez mon avis? Ils sont arrivés trop vite. Ils avaient tout le bateau, la moto, le 4/4 et vous avez vu le chalet tout neuf.

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Mais en vérité, ce qui les excite beaucoup les gens, c'est que Xavier Flactif est noir. Enfin, métisse, un Noir qui réussit en Haute-Savoie, c'est pas bien normal. On n'a jamais vu ça. L'un des voisins les plus féroces à leur endroit s'appelle David. David Hotyat, il est passé par Xavier Flactif pour louer son appartement.

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Je vais lui payer un loyer en liquide, disait tout le temps à la fin du mois. Après, au fil du temps, j'ai su que les propriétaires n'avaient jamais été mis au courant, ne savait même pas. Qu'est ce qui m'a appelé? Qu'est ce que j'avais chez Charlie et derrière la femme de David?

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Alexandra embrayent. Incroyable qu'il puisse y avoir des gens comme ça qui fassent du mal aux autres puisque lui s'en mettent plein les poches. Je veux dire que le chalet, où est ce qu'il habite là bas? C'est quelque chose à 400 mètres carrés habitables, un sous sol, mais trop vu dedans tellement c'est immense.

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Cette femme, c'est Alexandra en rajoute encore une couche devant les caméras de TF1. Elle a travaillé pour les Flactif.

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Je ne suis pas restée longtemps. Je suis restée une semaine parce que c'est là qu'on prend les gens pour des esclaves. Donc voyez quand vous êtes en train de la vie. Tout s'est passé. Il n'y a pas de trace que vous êtes obligé de recommencer trois fois parce qu'il en a rien à foutre. Et les gendarmes se mettent à fouiller la comptabilité et la paperasse déflatés et ils découvrent qu'ils ont 70 comptes bancaires, dont certains sont en Belgique et d'autres dans des paradis fiscaux.

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Et ça se confirme. Ils ont des dettes environ 3 millions d'euros de dettes et surtout, la boite n'est pas au nom de monsieur. Elle est au nom de Mme Xavier, est interdit de gérer une entreprise à la suite d'une arnaque qui date de 98 dans le Nord. Il a vendu des logements qu'il n'a jamais construit. Si vous ajoutez qu'au Grand-Bornand, les ouvriers disent qu'ils ont bossé pour lui, mais qu'ils n'ont jamais été payés, ça fait du monde qui pourrait leur en vouloir.

[00:10:10]

Et donc, l'enquête s'oriente vers les gens du coin. Et là, retour au chalet pour une quatrième visite. Et cette fois, on fait venir les meilleurs experts. Les techniciens de l'Institut criminelle de la gendarmerie de Rosny sous Bois. Ils passent le chalet tout entier au Blues Star. C'est un produit qui fait apparaître, à la lumière noire, des taches bleues fluorescentes. Là où il y a du sang. Et il y en a partout, partout sur le sol, sur les meubles, sur les murs, sur les tissus, et la forme des taches montre qu'on a nettoyé, qu'on a lessivé.

[00:10:56]

Le blues révèle cinq zones suspectes, cinq, une par membre de la famille éclatée. C'est un carnage qui a eu lieu ici. Et autant vous le dire tout de suite, malgré la présence de cette douille qu'on a retrouvée sur le sol, vu la quantité de sang et la forme des taches, on ne les a pas tué à coups de revolver ou de carabine, mais sans doute à coups de couteau de couteaux. Cinq personnes, dont trois enfants.

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Et la scène surréaliste. Les gendarmes sont en train de ratisser le chalet centimètre par centimètre et un voisin est là. Un spectacle qui n'en perd pas une miette.

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Ça vous intéresse qu'on fait dans le chalet? Alors oui, je regarde, ça m'intrigue. Ce voisin, c'est le fameux David Hotyat qui a taillé un sacré costard aux victimes, lui et sa femme Alexandra. On dit beaucoup de mal des Flactif à toutes les équipes de télévision qui traînent dans la station et il est là au spectacle. Et du coup, en parlant avec lui, on s'aperçoit qu'il est peut être le dernier à avoir vu les Flactif.

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Ivan Flactif m'avait demandé un service remettre des clés à des touristes qui logeaient dans un de ces chalets. Et les touristes en question confirment c'est bien ce David Hotyat qui leur a remis les clés. Il y a un truc qu'on a trouvé étrange, ce monsieur, là où il nous a fait faire l'état des lieux. Et puis, plus bizarre. C'est quelques heures plus tard, il est venu s'installer dans l'appartement d'à côté. Voilà, c'est tout ce que je peux vous dire.

[00:12:37]

A force de faire le mariole, ce David Hotyat est en train de devenir suspect. Il n'y a pas que lui. Les gendarmes sont arrivés à une liste de 7 suspects, mais lui, lui, c'est le numéro 1.

[00:12:55]

Là dessus tombe les analyses génétiques réalisées sur les prélèvements faits dans le chalet et sans surprises, dans les différentes taches de sang. On a l'ADN des cinq membres de la famille Flactif, le père, la mère et chacun des trois enfants. Ils sont bien morts, mais il y a un sixième ADN, un ADN masculin. On retrouve à Vado deux endroits différents dans le chalet.

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C'est sans doute l'ADN du tueur. Et ça, c'est une excellente nouvelle. Il n'y aura qu'à faire passer un test ADN à chacun des suspects et on saura. Tous les suspects acceptent de passer un coton tige dans le creux de leur bouche pour effectuer un prélèvement ADN. Tous, sauf le suspect numéro un.

[00:13:42]

Évidemment, David Hotyat, je ne veux pas, c'est ma liberté. Les gendarmes parlemente avec lui et il finit par accepter de fourrer le coton tige dans sa bouche, le temps d'analyser tout ça, et on saura. Mais en attendant, croyez vous que cette audience se tienne à carreau? Pas du tout. Ils continuent de faire le mariole devant les caméras. Ici, celle de l'émission Sept à huit sur TF1. La séquence est absolument surréaliste. Il est filmé devant le chalet des Flactif, tout en longueur.

[00:14:16]

C'est toute la salle. Ces jours là, c'est à dire comment on s'est fait frigo américain, grande gazinière, grande table, une table au moins de 20 personnes, bourriches beaucoup plus nombreuses et des fauteuils en cuir. Pour combien grand et grand écran. On apprécie l'escalier aussi. Les chambres ne mangent jamais trop traîner dans les chambres. Cloche dans le bureau. Il est jaloux.

[00:14:43]

Il est jaloux. Qu'il soit riche et pas. Pourquoi?

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Les résultats des analyses tombent le 15 juillet. L'ADN retrouvé en vingt deux endroits dans le chalet, c'est lui.

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C'est David Hotyat le salaud. Il parade devant les caméras. Sourire aux lèvres, ce serait donc lui l'assassin. Les gendarmes pourraient l'interpeller tout de suite avec l'ADN. Ils ont la reine des preuves. Mais le but maintenant, c'est de retrouver les corps d'eux, d'identifier des complices parce qu'on ne déménage pas cinq cadavres tout seul comme ça, et donc ils le laissent libre. Mais ils le placent sur écoute et ils commencent à se rend carder sur le personnage. Ce David Hotyat vient du Nord Pas de Calais lui aussi, comme les Flactif.

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Son métier d'origine, c'est dépanneur. Il serait très travailleur. Et puisqu'on cherche d'éventuels complices, il semble au Grand-Bornand. Lui et sa femme sont très proches d'un autre couple, les Arènes A Stéphane et Isabelle Aranda, des Chtis eux aussi. Et en fouillant dans les fichiers, on s'aperçoit que David Hotyat et Stéphane Rémusat ont un joli passé commun. Vols de voitures, cambriolages, siphonage de réservoirs d'essence. Alors, est ce que Stéphane Arima n'est pas dans le coup lui aussi?

[00:16:11]

Les gendarmes le placent sur écoute avec sa femme.

[00:16:22]

Et un jour, au téléphone, ils entendent Alexandra, la compagne de David Hotyat, dire Moi, je ne suis pas bien puisque je vais passer au mois d'avril. Et là, ils comprennent que le couple se délite, Alexandra sort de plus en plus seul et David est fou de jalousie. Une autre fois, toujours au téléphone, Alexandra met en garde son compagnon au sujet d'Isabelle Aranda.

[00:16:45]

Il faut faire attention à Isabelle, qui ne fait pas passer au mois d'avril.

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Ils sont mûrs, commandés alors le 16 septembre 2003, cinq mois après la disparition de toute la famille Flactif.

[00:17:01]

Ils s'y mettent à 80 gendarmes pour aller interpeller le couple Botia et le couple Arinze. Au passage, leurs appartements respectifs sont perquisitionnés et bingo chez David Hotyat et sa femme. On trouve 156 DVD qui appartiennent au Flactif et deux téléphones portables qui leur appartiennent aussi. Et des skis d'enfants qui sont ceux des petits Flactif. Misérable, misérable.

[00:17:35]

En garde à vue, David Hotyat, qui a compris qu'il était coincé, se couche tout de suite. Je vais vous parler. Il faut soulager ma conscience. Allez y! Je suis arrivé vers 5 heures et demie. J'avais sur moi un petit revolver 1 6, 35 que j'avais pris au grand père de ma compagne. Je ne voulais pas le tuer. C'était au cas où. Quand je suis arrivé avec les enfants, Graziella est arrivée vingt minutes plus tard.

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Et puis après, Xavier est arrivé. J'avais un problème avec lui, un problème de logement. Il promettait un chalet depuis des années et il ne trouvait que des studios à louer.

[00:18:15]

Je lui dis ce que j'en pensais. Ils sont fichus. Je me suis énervé, je l'ai bousculé. On a commencé à s'empoigner. J'ai sorti le revolver. Le cran de sûreté n'était pas mis. C'est parti tout seul. Il est tombé. Je l'avais touché à la tête. Les deux gosses étaient là. Ils se sont levés. Ils ont pas crié. Mais j'étais affolé.

[00:18:35]

J'ai tiré. Je ne sais pas combien de fois. Et ensuite, je suis descendu. Puis j'ai tiré sur Graziella. Elle n'a pas eu le temps de crier. Et puis, il restait la petite Laetitia en haut. Je suis monté, j'ai tiré et après, bien après, je me suis assise sur l'escalier pour reprendre mes esprits. Ensuite, il aurait enveloppé les cinq corps dans les couettes et il les aurait mis dans le 4/4. Et il serait allé jusqu'à la forêt du roi du Mont pour les brûler.

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Vous pouvez nous conduire sur place sans problème. Les gendarmes le conduit sur place et au bout d'un sentier caillouteux, il tombe sur un tout petit tas de cendres. Rien de plus dans lequel il trouve une douille de 6 35 et une branche de lunettes. C'est tout. Voilà ce qu'il reste de la famille Flactif 5 petits sachets de cendres que les gendarmes rendront à la famille.

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David Hotyat réitère ses aveux presque mot pour mot devant la juge d'instruction. Froid détaché, sans jamais exprimer un seul regret. Aucun.

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Donc, si on veut le croire, c'était un coup de folie. Il a perdu pied, il a pété les plombs, c'était presque un accident. Ah bon? Ce n'est pas ce que disent ses amis à Reims, qui sont en garde à vue en même temps que lui. Eux, ils racontent une autre histoire. David Hotyat distille avec les Flactif dans le nez depuis longtemps et ce qu'ils disent est complètement dingue. Tia aurait eu l'idée de tuer les Flactif en regardant un documentaire consacré à une affaire célèbre L'affaire Strana.

[00:20:24]

Alfredo Ranieri est un tueur en série qui, à la fin des années 90, commettait des meurtres selon un scénario absolument unique. Il regardait les petites annonces, il allait visiter une maison et il tuait les propriétaires. Il les enterré au fond du jardin et il s'installait dans la maison à leur place. On l'appelait le coucou parce que le coucou vole le nid des autres et on a donc le mobile du meurtre de la famille Flactif. Il les a tué tous les cinq pour s'installer dans l'un de leurs chalets.

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Il les a tués pour avoir un logement. Dingue, dingue, dingue, les harems.

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Ça raconte aux gendarmes qu'au début, ils l'ont suivi dans son délire. Et puis qu'au dernier moment, deux jours avant, ils se sont dégonflés et qu'on doit les croire parce que ils ont quand même donné un coup de main. Ils avouent qu'ils ont participé au pillage du chalet après les meurtres. C'est pas très joli et ce n'est pas tout. C'est Alexandra Lefèvre qui a déplacé le 4 4 la nuit qui a suivi les meurtres et c'est Stéphane à qui aurait fourni le gazole pour brûler les corps.

[00:21:31]

De bons amis, vraiment? Et donc, on met tout ce petit monde en examen et on envoie tout le monde derrière les barreaux.

[00:21:45]

Mais quelque temps plus tard, David Hotyat, qui a assumé les cinq meurtres, fait marche arrière devant la juge d'instruction. Il se met à raconter une histoire, à dormir debout. En fait, c'est pas vrai ce que je vous ai dit l'autre jour. En vrai, le 11 avril, j'étais dans le chalet des Flactif chez eux, et là, deux hommes sont arrivés. Ils m'ont assommé. J'ai perdu connaissance et quand je me suis réveillé, il y avait cinq cadavres autour de moi.

[00:22:14]

Vous avez fait quoi? J'ai fait disparaître les corps en les brûlant dans la forêt, mais c'est eux qui nous ont demandé. Ils m'ont forcé à le faire. Il bat deux hommes.

[00:22:25]

Je ne connais pas leur identité. Je ne suis même pas capable de les décrire. Mais croyez moi, j'ai eu peur des représailles. Balivernes, balivernes à laquelle il s'accroche au moment de la reconstitution. Il refuse de refaire le geste des cinq meurtres, puisque ce n'est pas lui puisque ce sont deux hommes qui passaient par là. La juge organise aussi une reconstitution de la crémation des corps. Je vous rappelle qu'on n'a retrouvé que cinq petits sachets de cendres. Ça ne brûle pas comme ça des corps.

[00:22:56]

Les gendarmes font brûler cinq cadavres de cochons pour en faire la démonstration. Il leur faut 800 kilos de bois pour les réduire en cendres. 800 kilos, presque une tonne de bois. Et David Hotyat dit qu'il a fait ça tout seul, tout seul, et que ça a pris une heure. Impossible, impossible. Il avait forcément quelqu'un avec lui. Est ce que c'est sa femme? Est ce que les harems, ça, ça sera à la cour d'assises de le dire.

[00:23:31]

Leur procès s'ouvre le 12 juin 2006 à Annecy. Le tribunal est en travaux. La cour d'assises s'installe dans une salle des fêtes mariaux. Vous vous souvenez de Mario? C'est le seul survivant de sa famille. Sa mère, son beau père et ses trois demi frères et soeurs ont été assassinés. Il est là au procès. Il est au premier rang. Du haut de ses 17 ans, il fait face et David Hotyat entre dans le box, voûté, la tête baissée.

[00:23:59]

Vous vous souvenez que pendant l'instruction, il a commencé par avouer qu'il s'est rétracté. Pendant tout ce procès, il va s'en tenir à sa dernière version, celle des deux hommes qui entrent dans le chalet. Qu'ils l'assomme. Et quand ils se réveillent, tout le monde est mort. Sa seule erreur serait d'avoir brûlé les cadavres à leur demande. Il ne bougera pas là dessus, même si personne n'y croit personne. Et il oblige ses avocats à plaider qu'il est innocent et qu'il faut l'acquitter.

[00:24:29]

Il est dans le déni. Les experts psychiatres viennent dire à la barre qu'on appelle ça un clivage quand on ne peut pas assumer ce qu'on a fait. On s'invente une histoire et entre nous. C'est le signe d'une dangerosité extrême. Mais est ce que pour autant, il est fou?

[00:24:47]

Pour les psys non psy, il est normal. Au total, on assiste à un procès très frustrant. Enfermé dans son déni, on ne peut rien expliquer. On veut comprendre et on n'a pas de réponse et on en aura pas. A un moment donné, on pense qu'au va craquer. Son ami Stéphane Rémusat, au bord des larmes, le prend directement à partie, mais plus tard, David.

[00:25:20]

Dilo quoi? C'est toi qui a fait ça? Tu dois le dire. Assis à côté de lui dans le box, aucun ne le regarde pas. On se dit il va craquer, mais il ne craque pas. La position des avocats de David Roquet est très difficile. Leur client leur demande de plaider l'acquittement, mais ils voient bien que ça ne tient pas debout, alors il plaide sur une cote mal taillée. Ils plaident qu'au minimum, il n'y avait pas de préméditation qui n'est pas venue au chalet avec l'intention de tuer.

[00:25:58]

Ce n'est pas facile là de défendre un lâche.

[00:26:04]

D'autant que le verdict ne fait aucun doute au Camp David Hotyat, condamné à perpétuité avec une peine de sûreté de 22 ans. Sa compagne Alexandra Àprendre, 10 ans, l'ami Stéphane A. Rémusat pendant quinze ans pour complicité et sa femme Isabelle s'étant. Dans la foulée, Routy a fait appel. Seuls les autres acceptent leur peine. Mais au début du deuxième procès, Otis a fait marche arrière. Monsieur le président. J'ai décidé de renoncer à mon appel. Il a compris qu'on ne le croirait pas plus la deuxième fois que la première entre nous, c'est presque un aveu.

[00:26:47]

Et là, la famille Flactif demande. Est ce qu'on pourrait nous dire ici maintenant qu'il les a tués? Dans le box, tu répond par un sourire. Il n'a rien à ajouter. Ainsi s'achève cette histoire qui mérite évidemment l'éclairage de l'un des avocats de David Hotyat. Vous étiez trois. Il y avait maître Catherine Rey, maître Luc Brossollet, qui était l'avocat principal. Le premier, celui qui dès le début. Et puis vous, maître Didier Lek.

[00:27:27]

Je voudrais qu'on revienne sur ce moment du deuxième procès. Est ce qu'il en a parlé avant avec vous? Et est ce que c'est vous qui lui avait conseillé de faire défaut à son appel?

[00:27:39]

Ce qui relève du du conseil qu'un avocat doit à son client et ce qui relève des confidences que fait le client à ses avocats est couvert par le secret professionnel.

[00:27:54]

Donc, je ne peux rien vous dire de précis à cet égard. Ce que je peux essayer modestement de faire comprendre, c'est que l'on se prépare à un deuxième procès.

[00:28:08]

On réfléchit. David Hotyat comme n'importe quel justiciable. Aux risques qu'il prend dans un appel, lui n'en prenait aucun puisqu'il avait été condamné à la peine maximale à peine maximum perpète 22 de sûreté. Il ne pouvait pas avoir plus ou il ne pouvait pas avoir pire et comme n'importe quel justiciable, il arbitre entre ce risque qui lui était nul et la chance que l'on court à exercer un recours. C'est la raison pour laquelle il a, immédiatement et dans le délai qui lui a été imparti, exercer ce recours.

[00:28:38]

Il s'est écoulé un certain nombre de mois puisque les délais d'audience. Même dans cette région, sont longs.

[00:28:44]

Et à l'approche du deuxième procès avec ses avocats, il a entrepris une réflexion sur les chances qu'il estimait avoir de pouvoir convaincre une seconde cour d'assises.

[00:28:55]

Il en est arrivé avec nous et il n'y avait pas une feuille de papier à cigarette entre lui et nous à cet égard. Il en est arrivé au constat que les mêmes causes allaient produire le même résultat et il a pris la décision qui est un droit de se désister du recours qu'il avait exercé, le recours ayant été exercé étant lui même un droit.

[00:29:19]

Est ce que on peut entendre dans le début d'un aveu je suis personnellement et pour avoir accompagné, assisté, conseiller David Hotyat. Je suis absolument aux antipodes de cette lecture ou de cette analyse. Ce n'est pas parce qu'il renonce à cet appel qu'il dit publiquement J'ai tué de Flactif.

[00:29:43]

Alors non seulement objectivement, ce n'est pas ce qu'il dit, puisque on lui a même fait le reproche de ne pas l'avoir dit. On lui demande de lire les parties civiles, qui étaient d'ailleurs dans une dans une espèce de contradictions internes absolument insurmontables puisque immédiatement après le premier verdict, j'ai participé à un certain nombre d'émissions de radio de télévision où les parties civiles, à l'unisson, disaient J'espère que ce sinistre individu ne va pas avoir le toupet, l'outrecuidance ou la relance de faire appel.

[00:30:18]

Il fait appel. C'est un droit. Et puis, quelques mois après, il se désiste de cet appel. Audience qui aurait été une épreuve terrible pour David, mais aussi pour les parties civiles. Et à cet instant là, les parties civiles crient à nouveau au scandale en disant Il se moque de nous. C'est du cirque, etc. Simplement, il a renoncé à exercer un droit. Et cette renonciation est elle même un droit. Il ne faut pas lire en creux un aveu.

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La seule chose qu'il faut lire, c'est une forme de lucidité sur le rapport de force. La lecture du rapport de force qu'il a fait entre les charges ou les preuves qui pesaient contre lui et les moyens de sa défense.

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Et il en est arrivé avec nous à considérer que, faute d'apporter d'autres éléments, ce rapport de force arriverait et accouchera en quelque sorte d'eux mêmes résultats et que dans ces conditions, le recours était voué à l'échec, à la confirmation et était donc à ce titre tout à fait inutile. Il y a eu aussi une lecture, mais on peut comprendre qu'on soit coupable ou innocent. D'ailleurs, au fond, ça n'est pas ça le sujet. Mais qu'il n'ait pas eu envie, lui dont on voit qu'il a du mal à faire face aux gestes qu'il a posés, qu'il n'ait pas eu envie, lui, de faire face à nouveau à tout ce qu'il a fait et qui, sans doute, lui fait horreur.

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Ça fait une interprétation qui est presque un jugement de valeur ou un ressenti. Ce qui est sûr, en revanche, on le dit beaucoup pour les parties civiles. On le dit parce qu'il y a une espèce de tendance ou de dérive victimaire de l'institution judiciaire. Mais un procès, a fortiori un procès d'assises, a fortiori un procès d'assises qui dure comme en première instance.

[00:32:05]

Trois semaines, c'est dur, mais j'allais dire c'est dur pour tout le monde, y compris pour l'accusé. Et donc, effectivement, il a sans doute dès lors qu'il n'avait aucune espèce d'espoir par rapport à une amélioration de son sort judiciaire. Il a sans doute, et là aussi, c'est son droit. Pas au sens juridique du terme, mais c'est son droit d'homme que de ne pas vouloir s'infliger ça. Je trouve que cette affaire, maître là, est une occasion vraiment intéressante d'expliquer ce qu'est le métier d'avocat.

[00:32:36]

Bon, lui dit que ce n'est pas lui, bien que tout l'accuse. Au point d'ailleurs qu'il est condamné à perpétuité par la cour d'assises. Sans doute voyez vous que sa position n'est pas facile à défendre puisqu'il vous demande explicitement de vous aligner sur sa position, qui est qu'il est innocent. Il a une position dont on a rappelé tout à l'heure qu'elle avait été la sienne pendant la totalité de l'instruction et pendant la totalité du procès et parce qu'il a cette position.

[00:33:06]

Ses avocats l'accompagnent dans le combat judiciaire à venir sur. De ce qui est sa position. Et il n'est pas concevable qu'il puisse y avoir une espèce de Diko mis entre la parole de celui qui est dans le box et la parole de ceux qui sont censés porter la sienne, mais ce n'est pas totalement vrai parce qu'à la fin, personne ne demande l'acquittement.

[00:33:33]

Ecoutez, je me souviens même si les faits sont anciens et le procès est aussi. J'avais plaidé en deuxième, juste avant mon confrère et ami Luc Brossolette, et je peux vous dire que j'avais sans succès. Je vous le concède, sans surprise non plus. Quant au résultat, j'avais plaidé l'acquittement. Ce qui est en cause, c'est que derrière votre questionnement, qui est un questionnement intéressant, surtout attendu, en résulte.

[00:34:00]

Ce procès que Brossolette avait une partie de la presse lui en avait fait grief. Et de mon point de vue, c'est un grief qui méconnaît la façon dont un débat et un combat judiciaire semaine Luc Brossolette avait été in fine.

[00:34:16]

J'ai parlé à ceux, plus nombreux dans la cour d'assises, qui auraient été susceptibles de ne pas être convaincus par la thèse de David Hotyat. C'est au cas ou au cas où vous ne seriez pas prêt à la quitter. Ce que vous voulez convenir? Qu'il n'y a pas de préméditation. Ce que l'on a en fait, ce que l'on appelle un subsidiaire.

[00:34:35]

Je vous demande de condamner M. Machin à 10.000 euros dans un procès civil, mais si vous estimez que, etc.

[00:34:42]

Au moins, à tout le moins, faites ça. Voilà donc en gros. Votre position est difficile à tenir puisque vous savez d'avance que les jurés sont convaincus qu'il l'a tué. On le craint. Il a raison, a raison. Et donc il y a une porte de sortie qui consiste à démontrer que ça n'était pas prémédité. Et pour le coup, vous avez des arguments, c'est à dire? Premier argument. Il vient au chalet. Ce jour là, il gare sa voiture devant le chalet.

[00:35:12]

C'est le premier élément qui a avoué en termes de précaution pour celui qui s'apprête à commettre un quintuple assassinat est un peu surprenant.

[00:35:23]

Il attend sur la terrasse au vu d'absolument tout le monde.

[00:35:29]

Quand il arrive bien personne. Les enfants sont palun et ont sont bien de ne pas avoir accès à l'intérieur du chalet flottant sur la terre qu'ils attendent sur la terrasse.

[00:35:37]

Or, on sait bien puisque suite à la reconstitution, il a fait et il a fallu effectuer des protections, etc. Ce chalet est extrêmement visible dans beaucoup d'endroits de la vallée. La voiture en bas de la rampe et lui sur la terrasse.

[00:35:51]

Et puis, il y a un élément peut être moins psychologique, mais qui pesait de notre point de vue un poids de plomb. C'est que si il est dans le projet criminel, qu'on lui prête l'assassinat et ensuite la crémation des corps, il a nécessairement aussi anticipé sur le fioul qui va servir à la crémation. Or, il n'y a pas d'OGM dans la fraction constante.

[00:36:14]

Pour ce qui est de la période pendant laquelle il reconnaît les faits, confirmé en cela par les déclarations d'Alexandra Lefèvre, il va repasser où il serait repassé à son chalet pour prendre le troisième élément.

[00:36:28]

Et puis, il y a un quatrième élément qui est intéressant sur ce que l'expression de coups de feu accidentel n'a pas de sens. Mais il a dit que le premier coup de feu était parti de façon qu'il avait surpris. Évidemment, tout le monde. A l'unanimité, s'est moqué de lui en disant, comme vous le disiez tout à l'heure, fadaise.

[00:36:48]

Sauf que l'arme, elle, fonctionnait bien. Mais parmi les munitions qui ont été retrouvées à son domicile, et ça, le procès l'a révélé.

[00:36:56]

Il y avait des munitions qui faisaient que le pistolet ne fonctionnait pas avec certaines munitions. De sorte que quand il a dit en garde à vue, à l'époque où il reconnaît les faits, qu'il avait pris l'arme pour faire pression sur Flactif afin d'obtenir de lui un document qui lui garantirait des droits dans son habitation et qu'il avait pris aussi peut être le pistolet pour lui faire peur. Pour l'impressionner. Pour se donner du courage. Et qu'il avait tiré avec la certitude qu'aucune balle ne partirait.

[00:37:25]

Il dit vrai, il dit vrai. Parce que si cette scène a eu lieu, si il a mis ce jour là les munitions dont il a été prouvée par l'expert, qu'elle ne permettait pas à l'arme de fonctionner, eh bien, il a dit vrai.

[00:37:39]

C'est compliqué, votre métier. Parce que vous voyez là, vous êtes en train de développer une théorie qui implique qu'à la fin, il les tue. C'est une hypothèse de travail.

[00:37:47]

De deux choses l'une soit ce n'est pas lui. Soit on en sait tellement peu sur la façon dont les choses se sont passées. Parce que vous avez. Je ne vous en fait pas le reproche balayé un certain nombre de choses en disant que tout l'accusé a beaucoup de choses, le désignait comme étant un auteur possible. Mais il y avait, comme dans beaucoup de dossiers, quelques zones d'ombre sur lesquelles la Cour aurait. Interrogeaient De Plasson, plus forte et troisième cas de figure, si c'est lui, dans l'hypothèse considérée par la défense comme pas extraordinaire.

[00:38:20]

Si vous deviez considérer que c'est lui, interrogez vous aussi sur un élément décisif qui est celui de la préméditation. La défense, c'est aussi envisager toutes les hypothèses, pas seulement celles principale que l'on avance, mais aussi celle qui est celle, au pluriel ou pas, qui sont dans la tête des juges.

[00:38:41]

Pas quand on est avocat à un moment ou face à un dossier comme celui là, c'est à dire face à un client qui s'entête, il ne faut pas quitter le dossier, lui dire écoutez, c'est votre position, je la pense indéfendable. Je ne passerait pas trois semaines à la cour d'assises pour défendre une position qui est perdue d'avance.

[00:38:58]

Non, je suis là encore, à peu près aux antipodes. Ça reviendrait pousser à l'extrémité de sa propre logique. Ça reviendrait à cantonner l'avocat à une défense de dossier facile. C'est un peu comme si vous limiterai l'exercice de la médecine au bénéfice des bien portants.

[00:39:19]

Une dernière chose j'ai changé pas mal de deux lettres avec David. Tiens, au lendemain de sa condamnation, puisqu'il m'a demandé d'écrire un livre, il voulait réécrire son histoire à sa manière. Ce que j'ai trouvé proprement hallucinant. D'abord, c'est interdit par la loi qui n'avait aucune chance que ça arrive jamais. Mais je me suis dit en fait, il n'a toujours pas changé. Il n'a toujours pas bougé. Il ne parle que de lui et jamais des victimes.

[00:39:41]

Est ce qu'aujourd'hui, il a bougé à votre connaissance?

[00:39:44]

Je ne l'ai pas vu depuis plusieurs mois.

[00:39:47]

Ce que je peux vous dire, c'est que sur le fond, il n'a pas bougé, que l'on essaye toujours de, j'allais dire, de traquées.

[00:39:55]

Comprenez que pour quelqu'un qui dit je ne suis pas l'auteur de ces crimes, l'idée de parler des victimes pour du coup est un peu doublez serait un peu double et contradictoire. Par ailleurs, il faut aussi se mettre dans la peau de celui qui, dans l'hypothèse que nous défendons, est condamné injustement à une peine perpétuelle avec 22 ans de peine de sûreté. Ce n'est pas absolument inconvenant de parler de choix dans cette hypothèse.

[00:40:25]

Merci maître Lingue. Vous nous avez montré que le métier d'avocat n'est pas tous les jours facile et qu'il s'assoit sur des principes afin que ça ne soit pas. Il n'est pas là. Il est balisé. Il se fonde sur des principes. Il est balisé par des principes qui sont des principes intéressants. Mais l'avocat est tenu par la défense que choisit son client. Et vous en avez fait une parfaite illustration aujourd'hui. Vous y êtes resté fidèle? Merci beaucoup.

[00:40:47]

Il pourra vous en remercier des centaines d'histoires disponibles sur vos plateformes d'écoute et sur un point. FR.