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Christophe Hondelatte Je vous raconte une affaire criminelle de 10 995. L'affaire Victor Seka, un assassinat absolument unique puisqu'il a été commis en s'inspirant d'un épisode de Colombo. Mais comme dans Colombo, le stratagème a été déjoué. C'est une histoire que j'ai écrit avec Thomas Audouard. Réalisation Céline. Christophe Hondelatte. Nous voilà le 14 juillet 1995, un dimanche dans la région de Sarcelles, au nord de Paris. Nadège Koskas chez une amie et normalement son mari Jean-Bernard doit la rejoindre.

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Ils ont prévu d'aller voir le feu d'artifice ce soir, mais pas de Jean-Bernard. Je ne comprends pas. On a déjeuné ensemble et il est rentré se reposer un peu à la maison qui devrait être là. Elle appelle le fixe de leur appartement de Sarcelles. Une fois, deux fois, trois fois, cinq fois. Je ne comprends pas. Ça commence à devenir inquiétant, non? Il faut qu'on aille voir à la maison ce qui se passe, c'est pas normal qui répond pas.

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Les deux femmes arrivent en bas de l'immeuble de Sarcelles. Ça a l'air éteint. Je ne vois pas de lumière. On monte, elle monte. Elle entre.

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J-B gibt là pas la moindre réponse, elles font le tour de l'appartement et c'est la copine qui pousse la porte de la chambre Oh mon Dieu!

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Jean-Bernard gît inanimé sur son banc de musculation. Une grosse alters en travers de la gorge. La copine s'approche. Albus prend le pouls. Il est mort et Nadège, sa femme, se met à pousser des hurlements. Elle est en état de choc. Impossible de la calmer.

[00:02:17]

C'est la copine qui appelle les pompiers qui sont là neuf minutes plus tard. Et ce sont eux qui enlèvent l'Altair, qui repose sur sa gorge. Il confirme que c'est trop tard, il n'y a plus rien à faire et un médecin vient constater le décès. C'est un arrêt cardiaque. Je pense qu'il il a dû faire un infarctus en faisant sa musculation tout court. Il devait être en poussée. Il a lâché son n'altèrent. Il est venu s'écraser sur sa gorge.

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Et donc, sur le certificat de décès, il écrit. Mort accidentelle, c'est un accident, un accident idiot. De la faute à pas de chance. Nadège et Jean-Bernard ont deux enfants en bas âge, Romain et Benjamin, qui sont en vacances chez des amis. Nadège doit maintenant leur annoncer la nouvelle. Leur papa est mort. Comment tishri? Et on organise les funérailles. Normalement, mon histoire s'arrête là, mais en principe, les accidents, n'est ce pas?

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C'est pas mon truc. Trois jours plus tard. Le téléphone retentit au 36, quai des Orfèvres, siège de la police judiciaire. L'inspecteur de permanence décroche à l'autre bout du fil une femme. Allô, bonjour je, car j'ai des révélations à vous faire sur la mort d'un homme. On est d'accord, vous pourriez peut être me donner votre nom. Non, je ne peux pas rester anonyme, mon. Entendu. De quoi s'agit il? C'est à Sarcelles.

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Un homme est mort il y a trois jours. Un homme. Vous avez son nom, Jean-Bernard Koskas. On a cru que c'était un accident cardiaque. C'est un assassinat. Inspecteur. C'est sa femme qui l'a tuée avec son amant et traîné pas. Ils vont incinérer le corps. Pas un assassinat. Là, c'est mon rayon. Ça serait donc sa femme avec son amant. Le 36, quai des Orfèvres fait passer l'info à la police judiciaire de Versailles, qui commence par rappeler le commissariat de Sarcelles pour savoir si un certain Jean-Bernard Victor Seka est bien mort le 14 juillet.

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Corf qu'abonder. Oui, oui, je confirme. Il appelle ensuite les pompes funèbres à écouter. La crémation doit avoir lieu aujourd'hui.

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Aujourd'hui, il ne faut pas traîner les flics de Versailles fonce au crématorium de Gaumaises. Et quand il arrive, les employés des pompes funèbres sont en train de terminer la mise en bière.

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Stop, stop! On arrête tout. On a un mandat de justice.

[00:05:25]

Nous voulons récupérer le corps pour une autopsie. Ils prennent un risque. La femme au téléphone a peut être à raconter n'importe quoi. N'empêche que les obsèques sont reportées. Alors, il y a toujours un peu d'embouteillage pour les autopsies en région parisienne et donc en attendant les résultats. Les policiers se rencart sur l'entourage de ce Jean-Bernard Witkowski et le 20 juillet, ils prennent sa femme Nadège en filature jusqu'au 18ème arrondissement de Paris.

[00:06:04]

Elle se gare, elle entre dans un immeuble. Ils se mettent en planque et ils n'attendent pas longtemps. Quelques minutes plus tard, ils voient sortir un homme de l'immeuble qui s'installe au volant de la voiture de madame, puis Tosca. Il démarre. Ils le suivent. L'homme a l'air sur ses gardes. Il jette des coups d'œil inquiets à son rétroviseur. C'est trop risqué. Il décide de le laisser filer et il retourne planquer devant l'immeuble. Une heure plus tard, il voit l'homme revenir.

[00:06:33]

Il se gare. Il entre dans l'immeuble et là, il passe à l'action. Ils entrent à leur tour dans l'immeuble. Ils trouvent l'appartement et ils sont. Ils ont en face d'eux l'homme, la femme et une autre jeune femme. Bonjour, messieurs dames. Police nationale Est ce que vous pourriez nous présenter vos papiers d'identité svp? Et là, l'homme leur tend une carte d'identité au nom de Jean-Bernard Victor. C'est votre nom. Oui, je suis le mari de Mme.

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Le pire, c'est qu'il ne ressemble pas du tout à la photo de la carte d'identité. OK, on vous embarque tous les trois à dater de cet instant.

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Vous êtes tous les trois placés en garde à vue.

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Et voilà donc les trois zozos, chacun dans un bureau à la PJ de Versailles. La jeune fille qui était avec eux s'appelle Elisabeth Tourteau. C'est la locataire de l'appartement. Elle est relâchée assez rapidement. Passons à Nadège 14k. Alors, madame, est ce que vous pouvez me donner votre emploi du temps du 14 juillet, svp? C'est à dire le jour où votre mari est retrouvé mort? J'ai déjeuné avec lui. On s'est quitté vers 15 heures. Je suis allée chez une amie, puis après, on l'a retrouvé mort à la maison.

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En fin d'après midi.

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Et le monsieur, alors, vous ne vous appelez pas Jean Bernard Victor, n'est ce pas? Non, je m'appelle Jean-Stéphane. Ciselez. Votre âge? J'ai 36 ans et là, les policiers, pas son nom au fichier. On comprend mieux pourquoi il n'a pas décliné sa véritable identité. Il est recherché depuis six mois. Un jour, il n'est pas rentré à la prison où il purgeait une peine de six ans pour trafic de drogue. Et comment vous retrouvez vous?

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Monsieur a utilisé les papiers de monsieur Victor Eska. Je le connaissais. Je lui ai volé il y a six mois, comme j'étais en cavale.

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Le casier de ce monsieur 16 ETP comme la Bible, le recel de détention d'armes, trafic de stupéfiants, tentative de vol à main armée, proxénétisme. Pas mal. Il ne lui manque que le meurtre au palmarès depuis sa naissance. Le type a passé plus de temps en prison qu'en liberté. Qu'en est il de votre relation avec madame Victor Scams? Oh, on se connaît depuis tout petit, quoi. On a grandi ensemble, on a même eu une amourette quand on était ado et plus récemment, moi, quand je me suis mis en cavale, il y a six mois, j'ai repris contact avec elle et on est tombé amoureux fou.

[00:09:39]

On les faits l'un pour l'autre. Vous comprenez? On comprend, mais l'un pour l'autre. Jusqu'à quel point?

[00:09:54]

Bah, on vient de recevoir les résultats de l'autopsie réalisée à Garches, Jean-Bernard Veet Koskas a eu le larynx brisé, broyé, mais ça ne correspond pas du tout à la chute d'une alters, même lourde. On a appuyé, on a appuyé sur la barre, on l'a étranglée avec la barre de son alters. C'est un assassinat, mais il n'y a pas que ça. Il y a de l'alcool dans le sang de la victime et pas qu'un peu. Et puis, il y a aussi du Rohypnol, un sédatif puissant à forte dose, tellement forte que mélangé à l'alcool.

[00:10:31]

Ça a pu le plonger dans le coma quand on l'a étranglé. Il était dans le col tars. Et donc, les policiers retournent voir les deux zigotos toujours en garde à vue, avec en main les résultats de l'autopsie. En commençant par Nadège parce que l'autre connaît la musique de la garde à vue. Il sera forcément plus coriace, alors que Nadège, c'est la policière Aurore Piana qui s'y colle. Et avant d'aller nous asseoir dans un coin de la salle d'interrogatoire.

[00:11:05]

Il faut que je vous en raconte une bien bonne. Cette histoire d'hommes étranglée par son n'altèrent alors qu'il fait sa muscu. Eh bien, la policière, ça lui rappelle quelque chose. Figurez vous, car elle est fan de la série Colombo. Et justement, il y a quelques semaines, elle a vu un épisode de Colombo intitulé Exercice fatal. Elle s'en souvient très bien dans cet épisode. Un homme meurt écrasé par son alters. Au début, on croit que c'est un accident et c'est un assassinat.

[00:11:42]

Alors qui des deux Nadège CORCAS ou Jean-Stéphane Ciselez a vu cet épisode de Colombo et s'en est inspiré? Votre mari, madame, a été assassinée. Nous en avons la certitude. Un commentaire? Je vais vous dire toute la vérité sur cette affaire. C'est lui, c'est Jean Stéphane qui a eu l'idée de supprimer mon mari. L'IDC, lui. Moi, je l'ai juste laissé faire. Ça serait donc lui. Et pourquoi avez vous laissé faire? Mme Mon couple battait de l'aile.

[00:12:25]

Jean-Bernard avait plus de tendresse pour moi. Il était tout le temps pris à son travail. Il me faisait vivre un enfer. La vie avec votre mari était difficile, plus difficile. Il était devenu invivable. Il était alcoolique. Il était violent avec moi. C'était plus supportable. Et Jean-Stéphane, ciselez. Dans ce contexte, Mme m'importait justement tout ce que mon mari ne m'apporter plus. La policière lui demande de raconter comment ça s'est passé, ce qu'elle sait de l'assassinat de son mari et moi.

[00:13:06]

Tout ce que je peux vous dire, c'est ce qui s'est passé avant. Je n'étais pas là quand ça s'est passé. Elle raconte que ils ont choisi le 14 juillet parce que les enfants n'étaient pas là. On a invité Jean-Stéphane à déjeuner. Ils se connaissaient bien avec mon mari. Et puis Jean-Stéphane l'a fait boire, marquer. Ce n'était pas difficile. Il ont redemandé. Il a glissé le somnifère dans un verre. Après, je ne sais pas.

[00:13:38]

Je suis parti chez mon ami. C'est lui qui a enfin je n'étais pas là, quoi! Bon, et si on allait voir ce qu'il en dit, lui, comme prévu, c'est un coriace. On n'a tué personne, ni moi, ni Nadège. On y est pour rien. Pourtant, Nadège, qui est interrogée en ce moment, affirme que l'auteur de ce meurtre, c'est vous. Et elle précise la préméditation. Elle explique la motivation. Pourquoi est ce qu'elle ferait ça?

[00:14:19]

Moi, je ne sais pas. Elle a eu peur. Elle a peut être fait ça avec quelqu'un d'autre. J'en sais rien. Je vois un avocat. Tout ce qu'il consent à reconnaître, c'est qu'il a bien déjeuné chez Lévites Tosca, le 14 juillet. D'ailleurs, Jean-Bernard a été odieux pendant le repas. Je suis parti avant le dessert pour dire qu'elle est restée seule avec lui. Bah oui, quand je suis partie, elle est restée seule avec lui.

[00:14:54]

On se retrouve donc avec deux versions contradictoires. Pour elle, c'est lui. Pour lui, c'est elle bon. On est au tout début de l'enquête. Ce sera à l'instruction de les départager et de dire qui a vu l'épisode de Colombo et l'a reproduit en attendant à la fin de la garde à vue. Ils sont mis en examen tous les deux pour assassinat et écroué. Une juge d'instruction du tribunal de Pontoise est alors désignée et quand elle ouvre le dossier, elle s'étonne du manque de preuves matérielles.

[00:15:32]

C'est bien joli cette histoire de Colombo, mais il faut plus que ça. Et donc, elle demande entre autres qu'on réentendre la jeune femme chez qui les deux tourtereaux ont été arrêtés. Vous vous souvenez? Elisabeth Tourteau, est ce qu'on ne l'a pas relâché un peu trop vite? Celle là, à.

[00:15:54]

Et revoilà donc Elisabeth Tourteau, la copine chez qui le duo a été arrêté face aux policiers. Comment connaissez vous, monsieur? Ciselez mademoiselle! Je l'héberge depuis qu'il est en cavale gratuitement. Vous faites ça gratuitement? Si oui, enfin, tu me donne un peu de drogue quelque temps plus tard en lisant le procès verbal. La juge se dit Est ce que ça ne serait pas elle le corbeau? L'appel anonyme qui les a dénoncé, c'était une voix de jeunes femmes.

[00:16:28]

Elisabeth Tourteau a 30 ans et donc elle la convoque à nouveau dans son cabinet. Et elle fait bien parce que c'est elle. C'est bien elle qui a passé le coup de fil anonyme. Et puis, surtout, elle a recueilli les confidences de 16. C'était le lendemain, le 15 juillet. Il m'a dit J'ai tué Jean-Bernard. Il m'a dit ça a été long et il m'a même dit Les salauds mettent toujours du temps à mourir. Elle raconte aussi qu'avant, bien avant le meurtre, un jour, Ciselez était chez elle et elle a reçu un appel d'un de ses amis qui est cardiologue à Marseille.

[00:17:06]

Et là, Jean-Stéphane, il m'a fait signe qu'il voulait lui parler. Alors je lui ai passé. Il s'est fait passer pour un scénariste de cinéma et il lui a demandé quel était le bon moyen d'éliminer quelqu'un. Vous avez entendu que votre ami cardiologue a répondu oui. Oui. Il a parlé d'une piqûre de chlorure de potassium, je crois. Il lui a dit que ça provoquait un arrêt cardiaque immédiat et que c'était indétectable dans les urines, mais que ça laissait évidemment une trace de piqûres.

[00:17:39]

Jean-Stéphane Pendant la conversation, il a noté tout ça sur un bout de papier. Un bout de papier? Eh ben voilà un élément à charge, il faut le retrouver. Ce bout de papier. La juge n'a pas à chercher bien loin. Il était dans la sacoche de scellés qui a été saisie par les policiers. Et donc, ils le sortent. Ils le regardent en détail.

[00:18:02]

Nos nuits sont décrites et les questions et les réponses. Le temps qu'il faut pour mourir. Les traces que ça. Les conclusions éventuelles en cas d'autopsie. C'est la preuve que Jean-Stéphane Ciselez a prémédité le crime. Alors, la juge parle bien sûr à celle qui est toujours aussi retors. Mais je vous dis que je travaille à l'écriture d'un roman. Un roman policier. C'est pour ça que j'ai posé ces questions aux auteurs et j'ai écrit les réponses sur ce papier.

[00:18:31]

Moins, moins moins.

[00:18:38]

Les mois passent, les auditions se succèdent et les Jean-Stéphane Ciselez finit par reconnaître qu'il a bien élaboré cet assassinat avec la complicité de Nadège Whit Koskas, que c'est dans ce but qu'il a interrogé le cardiologue. Mais du coup, j'ai renoncé. C'était trop risqué, beaucoup trop risqué. Mais oui, oui, je vous confirme que ça m'a traversé l'esprit.

[00:19:05]

Un pas en avant, un pas en arrière. Mais selon une instruction, 16 revient plusieurs fois dans le bureau du juge. Dites moi, monsieur, ciselez vous aimez Colombo, l'inspecteur Colombo? Ah, j'adore madame le juge! Eh bien, nous pensons que vous avez été inspiré d'un épisode de Colombo, exercice fatal. Et là, il reconnaît qu'il a vu l'épisode en question qui s'est dit C'est le crime parfait et qu'il s'en est inspiré pour préparer le meurtre de Jean-Bernard rétorqua.

[00:19:46]

Mais il n'est pas allé au bout. C'est ce qu'il dit.

[00:19:54]

Et maintenant, il faut éclaircir un petit mystère. La cerise sur le gâteau de cette histoire incroyable. Depuis le début, la juge et les policiers se demandent pourquoi et comment il y avait un banc de musculation chez les Victor Scars. Car tout le monde le dit, Jean-Bernard ne faisait pas de musculation. Ça n'était pas du tout son genre de soulever de la fonte à la maison de tout. Eh bien, figurez vous que cette année a convaincu Nadège de lui offrir un banc de musculation pour la fête des Pères.

[00:20:26]

Si ces détails sordides, ce sont leurs propres fils, 3 ans et 7 ans qui, le jour de la fête des Pères, lui ont offert la bouche en coeur. L'arme du crime, c'est machiavélique. Et quand Jean-Bernard reçoit le cadeau, il aurait dit Oh bah, ça tombe bien, le médecin m'a recommandé de faire de l'exercice.

[00:20:54]

A ce stade, vous noterez que Jean-Stéphane 16V a reconnu qu'il avait préparé le meurtre, pensai le meurtre que Colombo et son inspirateur. Mais il n'a pas dit qu'il avait commis le meurtre. D'ailleurs, lors d'un dernier rendez vous chez la juge, je suis resté deux heures dans l'appartement pour savoir ce que j'allais faire et au bout de deux heures, je suis parti. J'ai laissé tomber, mais depuis sa prison, il commet des imprudences. Il écrit à Nadège et les lettres sont interceptées.

[00:21:27]

J'ai accompli les actes parce que je t'ai cédé pour te faire plaisir. On n'avait pas d'autre solution si on voulait vivre tranquille. Tu as fini par me piéger. J'ai craqué devant la détresse, ce qui revient à signer des affreux. L'instruction est terminée et elle a duré trois ans. La juge a maintenant une idée précise de ce qui s'est passé le 14 juillet 1995. Et voilà donc le scénario retenu par la juge le 14 juillet, Jean-Stéphane Ciselez entraîne son camarade Victor Seka dans une tournée des bars est de rigueur, svp.

[00:22:16]

Evidemment, c'est ces 16 l'éclairage aux alentours de midi. Les deux compères sont de retour à l'appartement des Victor, Seka, Jean-Bernard et saoul comme un cochon au milieu du déjeuner. 16. l'Église du Roy Hall dans un verre de rosé. À la tienne, Jean-Bernard!

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Quelques minutes plus tard, Jean-Bernard Victor Ska s'endort dans son assiette ciselée, le transporte jusqu'à la chambre. Il l'allonge sur le lit. Il le change pour le mettre en tenue de sport et pour parfaire son alibi. Nadège quitte l'appartement vers 5 heures et demie. Et vous savez qui est la copine chez qui elle va passer la fin d'après midi? La mère de Jean-Stéphane? Ciselez. Pendant ce temps, Ciselez est seul dans l'appartement. Il étrangle Victor FKA avec la barre terre.

[00:23:06]

Et il téléphone à Nadège. Bon, on a la trace de l'appel. Et puis, aux alentours de 19h30, Nadège commence à faire son cinéma et elle s'inquiète. Je ne comprends pas. On a déjeuné ensemble et il est rentré se reposer un peu à la maison qui devrait être là. Elle passe cinq coups de fil chez elle et elle finit par convaincre son amie de l'accompagner sur place. Une fois dans l'appartement, elle s'arrange pour que ce soit elle qui découvre le corps.

[00:23:39]

Et après, elle joue la veuve éplorée. Et quand le médecin signe le constat de décès accidentel, ils sont convaincus tous les deux d'avoir commis le crime parfait. Voilà le scénario retenu par linstruction. Reste le mobile. Nadège Witkowski CORCAS dit que son mari était alcoolique et violent. Bossan n'est confirmé par personne, ni par les proches, ni par les enfants. Non, le vrai mobile, c'est l'argent, bien sûr. Comme toujours, Nadège touche une assurance vie de 535 000 582 francs 80 000 euros.

[00:24:24]

Nadège et Jean-Stéphane voulaient refaire leur vie. Il semble qu'ils avaient en projet d'ouvrir un bar au Mexique. Ça ne dit toujours pas qui est le cerveau du plan. Alors que disent les experts psychiatres? Eh bien, ils disent que c est un sociopathe froid, calculateur, manipulateur, alors que Nadège est une femme soumise, dépressive, fragile. Elle a le profil d'une suiveuses. Elle s'est faite entraîner et donc, à la fin de l'instruction, Nadège vit Tosca, est renvoyée devant la cour d'assises pour complicité d'assassinat et Jean-Stéphane Ciselez pour assassinat.

[00:25:15]

Le procès a lieu en octobre 2000 devant la cour d'assises du Val d'Oise, à Pontoise. Et dès l'ouverture, la présidente annonce qu'un témoin clé ne sera pas là. Elisabeth Tourteau, elle, s'est suicidée quelques jours plus tôt parce que depuis qu'elle avait dénoncé le duo, elle vivait dans la peur. Elle recevait des menaces par téléphone, par courrier. Elle s'est fait agresser dans la rue. On l'a rouée de coups et on peut imaginer que ses 16 l'aient.

[00:25:42]

Qui a commandité tout ça depuis sa cellule de prison? Et à la fin, les jurés retiennent le scénario de l'instruction Jean-Stéphane Ciselez est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie de 22 ans de sûreté, et Nadège Victor Seka prend 13 ans pour complicité.

[00:26:12]

Lui fait appel et il prend la même peine trois ans plus tard. Nadège sort de prison en 2007. Vous imaginez bien que ses fils n'en veulent? C'est pas simple. Quelques semaines plus tard, elle se suicide chez l'un de ses fils en avalant des médicaments et se suicide lui aussi en prison.

[00:26:35]

En 2010, 4 morts donc dans cette affaire, alors qu'il lui était si simple de TI. Alors c'est.

[00:26:51]

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