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La fréquence jusqu'à Sandalettes, un tueur en série aujourd'hui qui a sévi en 2011 et 2012 dans le département de l'Essonne, au sud de Paris. Il a tué quatre personnes. Je ne vous donne pas son nom puisque nous allons comme toujours mettre nos pas dans ceux de l'enquête, mais je vous préviens tout de suite. Grosse frustration à la fin de l'histoire, puisqu'on n'a jamais su, on ne saura jamais pourquoi il a tué ces quatre personnes là. C'est à peu près toujours le cas chez les tueurs en série.

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D'où sans doute une grosse frustration chez les familles des victimes. Bonjour maître Elisabeth. Herbagère, bonjour. Vous avez été dans cette affaire l'avocate de la famille de la première victime, Nathalie David. Je vais raconter le destin dans un instant où l'on se reparle après l'histoire. On ne sera pas d'après l'histoire. J'ai écrit cette histoire avec Thomas Audouard. Réalisation Céline Debroise.

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Christophe Hondelatte. Le dimanche 27 novembre 2011, un peu après 17 heures à Juvisy sur Orge, au sud de Paris, Marc Chello traverse le parking souterrain de son immeuble et il tombe sur un corps couché près d'une voiture. Couvert de sang, une femme, il la reconnaît tout de suite. C'est sa voisine, Nathalie. Elle a été criblée de balles, mais elle est vivante. Les secours arrivent, mais trop tard. Nathalie David est déclarée morte à 18h50.

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Elle avait 35 ans. Et on compte les douilles autour de son corps, une 2, 3, 4, 5, 6 et 7.

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On ne lui a laissé aucune chance. Aucun des habitants de l'immeuble n'a entendu les coups de feu. Mais quatre personnes racontent que dans le parking, cet après midi là, elles ont vu un motard était en train de bricoler ma voiture.

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Il était là avec un casque intégral. Je l'ai salué, mais il n'a pas répondu. Il allait mal et il est sorti. Et puis, 20 minutes plus tard, quand j'ai quitté le parking, je suis retombé sur lui au premier sous sol, moteurs arrêtés. Il avait tout son casque sur la tête. Une femme aussi a vu le motard. Vers 16 heures qu'il était tout en noir. Je me suis demandé ce qu'il faisait là m'a fait peur.

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Vous pouvez nous le décrire. Mais je ne peux pas, il avait son casque. Un troisième témoin le voit vers 16h45. En d'Ougrée dans les années 80. Pas baraqués. Plutôt mince. Le dernier témoin le voit juste après et il a noté la marque de sa moto, c'était une Suzuki. Vous en êtes sûr? Ah oui, certains.

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Les policiers analysent la scène de crime. Nathalie David a garé sa voiture à l'emplacement 125 et on retrouve son corps à une dizaine de mètres devant l'emplacement 96. On peut donc imaginer le scénario suivant. Elle descend de sa voiture. Le type lui tire dessus. Une fois, elle avance encore. Il tire encore. Elle s'effondre et il l'achève d'une balle dans la tête, à bout touchant. Il y a des traces de poudre sur son visage. Le type avait un sacré sang froid, d'après le balistique chien.

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L'arme serait un pistolet automatique de calibre 7 65 Browning. Alors, qui était cette femme qu'on est venu exécuter de sang froid dans son parking? Nathalie David était biologiste à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris. Elle habitait la résidence depuis deux ans chez elle. Les policiers trouvent son journal intime, intéressant, très intéressant parce qu'elle y parle d'un homme avec lequel elle a eu une relation, disons, complexe, à un type qui, d'après ce qu'elle décrit, serait un mafieux sicilien qui la harcelait au téléphone et qui aurait un jour menacé de mettre de la drogue dans son casier à l'hôpital pour la compromettre.

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Bingo! Les policiers interrogent ses proches. Cet homme, vous le connaissez? Bah oui! C'est Michel Courtois. J'étais en chambre depuis deux ans, un gars qui doit avoir 45 ans. C'était cool comme relation. Une amie raconte qu'elle avait décidé de rompre avec lui. C'est plus qu'une piste, ça. Trois jours après le meurtre, le 1er décembre, à 6 heures du matin, la Baeri débarque chez Michel Courtois Police Auvray.

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Finalement, il enfonce la porte et il le trouve au plumard dans sa piaule.

[00:05:00]

Bouge pas, connard! Tu sais pourquoi on est là? Banou, je ne sais pas. On arrête pour le meurtre de Nathalie Davids. Elle est morte, Nathalie. Les policiers fouillent son portefeuille. Ils tombent sur une médaille. C'est quoi ça? C'est la madeleine des motards. Je suis passionné de moto. Décidément, il a tout contre lui, ce courtois. Il est donc placé en garde à vue à la PJ de Versailles. Et d'entrée, il n'y avait aucune raison d'en vouloir à Nathalie.

[00:05:36]

Qu'amoureux d'elle et il en restera pendant les quarante premières heures de sa garde à vue. Une garde à vue? Vous le savez, ça dure 48 heures. Il lui reste huit heures pour avouer. La seule chose qu'il veut bien reconnaître, c'est qu'il a raconté des salades à Nathalie David. Il n'est pas du tout un mafieux sicilien. Il est picker. Moi, je me suis créé un personnage, c'est tout. Qu'avez vous fait dans la journée du 27 novembre?

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La nuit précédente, j'ai dormi chez Nathalie, puis vers midi. Elle m'a ramené à la gare RER de Juvisy. Puis je suis rentré chez moi. Et après?

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Après, il dit que vers midi et demi, il a rejoint des copains dans un bar et qu'il est rentré chez lui vers 14h30 et qu'ensuite, il a fait une sieste jusqu'à 17h30 18h. Puis on s'est à l'heure du meurtre chez lui. Les flics ont saisi des vestes en sac et dessus. Le labo a détecté des résidus de poudre. Dans mon travail, j'utilise des produits chimiques. C'est peut être de là que ça vient.

[00:07:07]

La fin de la garde à vue approche et d'un coup, j'ai fait ça par amour. C'est par amour que j'ai tiré sur. Eh bien, voilà qu'il suffisait d'insister un peu et après il donne des détails, il dit qu'il est rentré dans le parking derrière une voiture et qu'il a tué Nathalie avec une arme achetée dans une cité près de chez lui, dans les Hauts de Seine. La moto n'est pas à lui, mais il la prend quand il veut.

[00:07:38]

Voilà, voilà une affaire rondement menée. En moins de 48 heures, les policiers ont arrêté l'assassin. La juge d'instruction le met en examen pour assassinat et Michel Courtois file à Fleury-Mérogis. Sauf que ça se complique. Le 13 décembre, lors de son interrogatoire de première comparution devant le juge, Michel Courtois se rétracte.

[00:08:04]

Il m'a extorqué les aveux. Madame le juge, je n'avais pas mangé. Je n'avais pas dormi. J'ai dit ce qu'il voulait. Puis c'est tout. Les policiers lui auraient retourné le cerveau. Pourquoi pas? C'est déjà arrivé. Sauf que l'idiot ne dépose pas de demande de remise en liberté. Et la juge se dit C'est bizarre et il n'y a pas que ça qui est bizarre. On a tout de même trouvé des traces de poudre sur sa veste et sur son sac.

[00:08:32]

Donc, il reste en prison.

[00:08:37]

Trois mois plus tard, le mercredi 22 février 2012, dans le même parking du même immeuble, un homme est abattu à quelques mètres de l'endroit où Nathalie David a été elle même tuée.

[00:08:50]

Jean-Yves Bonnerue, 52 ans, lui aussi habitant de la résidence. Il a pris une balle dans la tête. Il meurt après six jours de coma. Et là, on ne peut pas accuser Michel Courtois puisqu'il est en taule. En revanche, il y a beaucoup de similitudes avec le premier meurtre. Jean-Yves Bonnerue a été abattu d'une seule balle, mais c'est du 7 65 de Marc Gingko. Comme pour Nathalie et des témoins, là encore, ont vu un motard, la propre femme de Jean-Yves Bonnerue raconte qu'ils rentrent des courses vers 15 heures avec son mari et qu'il voit un type à moto.

[00:09:24]

Elle dit que Jean-Yves, qui est amateur de moto, le salut que l'autre ne répond pas. Et un peu plus tard, Jean-Yves ressort pour acheter du pain. Et c'est à ce moment là qu'il est tué. Une autre habitante de l'immeuble a remarqué le motard. Elle s'est approchée de moi, puis a fait demi tour, mais moi, je l'ai reconnue. J'ai une frousse, celle même que j'ai vu le jour du meurtre de Nathalie. Si elle dit vrai, ça n'était donc pas Michel Courtois.

[00:09:58]

Et elle dit vrai puisque le rapport de la balistique vient de tomber. C'est la même arme dans les deux meurtres. Bizarre, je sais à quoi vous pensez. Mais rassurez vous, la juge se pose la même question que vous. Est ce que depuis sa prison, Michel Courtois a pu planifier le second meurtre, filer son arme, sa moto à un copain pour qu'il aille en quelque sorte l'innocenter? Ça expliquerait la différence de mode opératoire.

[00:10:24]

Six balles d'un côté, une seule de l'autre. Ça devient une enquête costaud. Une deuxième juge d'instruction est nommée pour épauler la première à partir de maintenant. Elle enquête à deux. Et elle envoie les policiers interroger les amis de Michel Courtois à leur QG, le Bistrot des Bruyères à Bois-Colombes.

[00:10:50]

Michel à moto. Parce que m'étonnerai, c'est même pour faire de scooter. C'est lui qui nous a dit qu'il utilisait une moto Roboam Mitchell. Vous savez, il y a un bonito et comme ça.

[00:11:08]

Voyons ce que dit le relevé du portable de Courtoy à 14h39, son téléphone borne chez lui à Bois-Colombes, et il borne à nouveau chez lui trois heures plus tard, à 17h40.

[00:11:21]

Nathalie David a été tuée dans le parking entre 17 heures et 17h15. Sa l'innocente. Il ne peut pas être à 17h 17h15 à Juvisy sur Orge, au sud de Paris, et à 17h40 à Bois-Colombes, au nord ouest de la capitale. Ou alors, c'est Cyril Neveu. C'est le roi de la moto, au cas où les policiers vérifient si c'est possible. Un motard de la police fait deux fois le trajet dans les mêmes conditions de circulation. Il met 26 minutes sans respecter le code de la route et 30 minutes en s'arrêtant à tous les feux, à tous les stops et en respectant les limitations de vitesse.

[00:12:00]

Donc, c'est faisable. Sauf que, comme le fait remarquer l'avocat de Michel Courtois, on s'improvise pas pilote de grosse cylindrée du jour au lendemain. Et c'est vrai que personne n'a jamais vu Courtoy au guidon d'un deux roues. Personne. Et pourtant, il reste en taule. La juge croit à cette histoire de meurtre commandité depuis sa prison. En prison, Michel Courtois se lance dans une grève de la faim elle dure 30 jours.

[00:12:35]

Il perd 11 kilos trois semaines après le deuxième meurtre, le 17 mars à Reece, orangiste à 6 km de Visé, Marcel Brunetto, 81 ans, et retrouvé inconscient dans le hall de sa cité HLM. Au début, on pense qu'il a fait un malaise. Maintenant, il a reçu une balle en pleine tête et c'est du 7 65. On a retrouvé une douille de Marc tchéco et deux jours avant. Une voisine a vu un homme avec un casque de moto sur la tête dans le hall de l'immeuble.

[00:13:10]

Et ça, ça n'est pas non plus Michel Courtois.

[00:13:20]

Et ce n'est pas tout. Le 5 avril 2012, quatrième victime dans la même zone géographique, mais cette fois à Grigny vers 16 heures, Nadia Boudjemâa, 48 ans, rentre chez elle. Il est abattu de trois balles. Une exécution froide à bout portant. Dans ce petit immeuble proche de la cité de la Grande Borne, on avait l'habitude de croiser Nadia dans les conseils de quartier. Une femme discrète qui élevait seule son fils de 18 ans et qui travaillait comme agent d'accueil à Orly.

[00:13:50]

Elle n'a pas le profil d'une victime de règlements de comptes, répète les voisins, stupéfaits par la violence de cette exécution. Tout le monde est choqué. On est tous restés bouche bée. C'est pas possible. Pourquoi elle?

[00:14:00]

Une voisine a vu un motard casqué prendre la fuite. Quand son compagnon raconte que la veille, il a vu lui aussi une moto bleue et blanche dans le coin. Et cette moto, pour une fois, des jeunes du quartier sont capables de la décrire précisément. C'est une Suzuki modèle chez Sixers 1000. Quant à l'arme, c'est la même. Même calibre 7 65. Disons les choses clairement c'est un tueur en série. La police tente de relier ces meurtres les uns aux autres.

[00:14:38]

Il n'y a pas de logique. Le type semble tuer au hasard n'importe où, n'importe qui, n'importe quand. Et Michel Courtois, qui est toujours en prison, ne peut pas être ce tueur. Et pourtant, il reste en détention. Le 6 avril, le signalement de la moto Suzuki est diffusé à tous les services de police et dans la presse sur la Nationale 7.

[00:15:07]

Un panneau Bienvenue à Grigny et à peine 20 mètres plus loin. Contrôle routier quatre motards en uniforme, très attentifs à tout ce qui a deux roues. Gilet vient de leur donner ses papiers. Sa moto ressemble un peu trop à celle que recherchent les policiers. En plus, c'est aux couleurs bleu et blanc, comme le civil, qui recherchent s'ils ne sont pas trop branchés ou deux roues à tous les coups. Je me fais serrer, je m'arrête. Et puis je me papi, qu'est ce que je vais faire d'autre?

[00:15:28]

Un fourgon siglé Police nationale, près d'un carrefour où une voiture banalisée derrière un rond point. La présence policière est tantôt discrète, tantôt visible. D'ailleurs, Samia n'hésite pas à venir les voir à chaque fois qu'elle remarque un détail suspect et une moto suspecte qui ne sont pas s'agrandir tant qu'on les signale. On essaye de les aider au maximum pour retrouver ces individus. On est vraiment dans la peur. Je rentre dans mon hall, je vérifie tout le hall.

[00:15:51]

S'il n'y a personne, ça devient invivable. Les policiers font le tour des associations de motards. Ils visionnent les bandes de vidéo surveillance de toutes les stations service dans un périmètre de 70 kilomètres à la ronde. Et surtout, ils piochent dans le fichier des cartes grises et ils sortent la liste de tous les propriétaires de Suzuki GS, XR 1000. Et dans cette liste. Un nom ressort tout simplement parce que l'adresse qui est indiquée sur sa carte grise ne correspond pas à l'adresse de son domicile.

[00:16:28]

Le type s'appelle Yoni Palmier, il est Antillais et il habite à Draveil, dans l'Essonne. Les policiers vont chez lui. Démarche de routine. Il tombe sur le gardien. Yoni Palmier. C'est l'original de la résidence. Parfois, il fait du vélo avec un masque de Bangerz sur la tête, figurez vous, et vous l'avez déjà vu au volant de sa moto à mon sport, il a une moto, Yoni Palmier.

[00:16:56]

Il sonne chez lui. Les palmiers leur ouvrent et il va fermer son ordinateur. Il a l'air stressé, il se frotte les mains, il tourne en rond. Bizarre. Suspect, l'air pas net. Alors, de retour à la PJ? Les policiers disent au patron Il n'est pas clair, ce type. Alors une équipe de flics le prend en filature et le voit aller de son appartement à Brookes, puis à un autre box. Il se déplace continuellement en voiturette.

[00:17:25]

Il en a deux, figurez vous. Là dessus, un garagiste appelle le commissariat. Dites moi, je sais que vous cherchez un homme à moto avec une Suzuki. Figurez vous que j'ai reçu la visite d'un homme avec une voiturette qu'il voulait. Je lui pose une attache pour tracter sa moto et la moto, c'est une Suzuki. J'ai assez clair 1000. Très intéressant. Il vous a dit comment il s'appelait Monsieur? Ah ben ouais, il avait fait un chèque en bois, d'ailleurs, Yoni Palmier.

[00:18:01]

Les policiers vont voir le garagiste, ils lui présentent une photo de palmier. Bah oui, c'est lui. Moi, je le reconnais. Autre chose que vous pourriez nous dire sur lui? Il m'a demandé comment il pouvait se procurer une arme. Les flics font le tour des armuriers de la région. Plusieurs d'entre eux ont reçu la visite de Yoni Palmier, embauché à drôle de tipa. Quand il est rentré dans le magasin, on voyait bien qu'il cherchait à éviter les caméras.

[00:18:32]

Il voulait acheter une arme, mais il n'avait pas d'autorisation. Mais il m'a acheté un masque à gaz et des bombes lacrymo.

[00:18:47]

C'est bon, c'est lui et donc le 14 avril à 15 heures, Les hommes de la paix Erie lui tombe dessus alors qu'il sort de chez lui. Il porte une sacoche au moment où les policiers l'ouvre, palmiers se mettent à paniquer. Et pourtant, à l'intérieur de la sacoche, il n'y a qu'une toute petite voiture. En revanche, dans sa voiturette, il trouve un revolver de type bouledogue, une vieille pétoires de la fin du dix neuvième. Une arme, donc, mais qui n'a rien à voir avec le 7 65 qui a tué quatre fois.

[00:19:35]

Et donc, il enchaîne avec la perquisition de son appartement en espérant trouver l'arme du crime, un bordel. Vous ne pouvez pas imaginer un sous cathédrale, mais pas d'armes.

[00:19:47]

Ensuite, direction l'un des boxes repérés au cours de la filature. Et à l'intérieur, il y a une moto Suzuki GS XR 1000. Elle a été modifiée, mais c'est exactement le modèle recherché, mais toujours pas l'arme du crime.

[00:20:11]

Et ensuite, direction la PJ pour tenter de le faire craquer. Vu le profil un peu perché du personnage, les policiers se font conseillés par des psychologues et des flics, réussit à gagner sa confiance. C'est comme ça qu'il apprend que ce Yoni Palmier, qui a 33 ans, a une relation compliquée avec sa maman, qu'il a été traumatisée par le suicide de sa sœur qui s'est jetée par la fenêtre et que depuis tout petit, il a manqué d'affection de son papa, qu'il n'a pas non plus de petit ami et semble vivre dans un désert sexuel et affectif.

[00:20:42]

OK et les meurtres, alors dès qu'on lui en parle, l'autre prend la tangente je peux fumer une cigarette ou alors je voudrais aller aux toilettes. Il cherche à gagner du temps. Après 24 heures de garde à vue, Yoni Palmier n'a rien lâché. En fin d'après midi, les policiers l'emmènent dans un immeuble où il garde ses voiturettes et où, semble t il, sa maman a vécu il y a une dizaine d'années. Et là, dans une poubelle, il tombe sur une douille de 7 65 de Marc Ginko qu'il envoie illico au laboratoire de balistique.

[00:21:23]

Et là, il est cuit par dessus. Il a les mêmes caractéristiques que dans les quatre meurtres.

[00:21:31]

Et donc, là, les flics se fâchent, ils l'assomme de questions et à un moment, Balamand fait soit je lui tire dessus. Combien de fois chez Blume? Plusieurs fois? OK, ça, c'est le premier meurtre. Les trois autres. Les autres, y'en a pas d'autres. Il a raconté le meurtre de Nathalie Davids. Les flics en sont sûrs. Il a avoué un crime sur quatre. L'interrogatoire est suspendu quelques heures. Il reprend le lendemain matin ne pas le mien.

[00:22:09]

A quoi correspondent les clés de votre trousseau de clés? C'est quoi? Pourquoi pas ça? Ça ouvre un autre box que j'ai un autre box. Vous voulez bien nous y conduire? Ben ouais.

[00:22:25]

Sur ces indications, les policiers prennent la direction de Draveil et dans le box, ils trouvent des gilets pare balles, du matériel médical dans une mallette fermée par un cadenas, un pain d'explosif et surtout une arbalète et deux pistolets 7 65. Mais plus qu'un palmier. Mais qu'est ce que tu préparais? Pour réponse, les policiers n'ont droit qu'à un grand sourire. Fin de la garde à vue, Yoni Palmier est déféré devant la juge d'instruction. Elles le mettent en examen pour les quatre assassinats, mais elle n'en tire rien de plus.

[00:23:07]

Il est là, dans son cabinet. Il est affalé dans son fauteuil. L'impression de ne pas être concerné. A part ça, vous vous dites peut être que puisqu'on a arrêté Yoni Palmier, on a relâché Michel Courtois O'Bannon. Il est toujours en prison au prétexte qu'on a retrouvé sur ses vêtements et sur son sac des résidus de poudre. Il va falloir encore longtemps pour comprendre que ces traces sont le fait de produits qu'il manipule dans son métier dans le bâtiment.

[00:23:38]

Michel Courtois est la cinquième victime de cette affaire. Anoures Guillier, sous zigoto Yoni Palmier. Ce matin sur Europe1, un témoignage exclusif qui a permis de mieux cerner sa personnalité. Nous avons rencontré son voisin et meilleur ami.

[00:24:02]

Côté moi, je le connais depuis 13 ans maintenant et quelqu'un de très gentil, très solitaire, sans travail. C'est quelqu'un qui était un peu perdu. C'est un marginal de la société. Il faut bien le dire, je crois qu'il a travaillé au black pendant quelques mois. Et puis le reste, je crois qu'il faisait des petites magouilles. Il s'en sortait, il allait dans les quartiers, il magouillé, il faisait des petits business alors qu'à gauche, mais très gentil en tout cas, d'apparence très très gentille.

[00:24:28]

Ces derniers temps, vous aviez noté quelque chose, un changement dans son caractère, dans son attitude ou c'était justement il était elle même quoi? On l'était, on avait les mêmes rapports, au contraire. Qui est le plus surprenant, c'est que je le voyais très, très, très, très souvent. C'est plus qu'avant. Mais sinon, au niveau de son comportement, il avait le même tout cas. Je n'ai pas senti d'énervement et surtout quand je l'ai vu le lundi, mardi, mercredi, jeudi, avant, avant le 5 avril, date du dernier meurtre.

[00:24:54]

On s'est vu tous les jours et il n'y avait vraiment pas. Moi, je le senti et comme je disais aux fonctionnaires de police, je m'y attendais. Il était vraiment clean chez Clean et bien dans sa tête. Après, ce qui était schizophrène ou pas, je ne sais pas, mais c'est super étonnant. Tous ceux qui l'ont connu disent qu'il est marginal depuis tout petit. Il n'avait pas vraiment de copains. À un moment, il se serait acoquiné avec un groupe mystique.

[00:25:19]

Il aurait participé à des cérémonies de purification. Et puis, un jour, il faisait un régime et le lendemain, il faisait de la musculation intensive. Il avait des toques aussi. Il se laver les mains tout le temps. Et puis, il ne supportait pas d'avaler sa salive, alors il crachait partout. Et pendant son interrogatoire, il a fallu lui fournir des kilos de Kleenex pour qu'il crache en permanence. Etrange bonhomme, qui a déjà été condamné plusieurs fois pour des violences, des menaces de mort, des port d'arme sans permis.

[00:25:51]

Une fois, il a pris 18 mois, dont 6 mois ferme, pour avoir poignardé sa mère de quatre coups de couteau. Et il est ressorti et il a repris sa vie de déjantée, de toquée, de cinglé avec ses quatre boxes, ses deux appartements, ses deux voiturettes et sept motos que personne ne lui a jamais vu conduire. Ne cherchez rien de logique dans tout ça. Y'a rien de logique dans cette affaire. En fin d'instruction, Palmier, qui n'a toujours rien avoué, tente une parade assez misérable il s'envoie une lettre à lui même signé d'un certain Mirka, une lettre qui le disculpe.

[00:26:41]

J'ai manipulé Yoni, je l'ai obligé à me garder des armes ainsi que le 7 65 qui a servi aux assassinats. Nous étions trois à procéder au crime, dont moi. Mais on s'aperçoit que l'enveloppe est la même que celle qu'il a dans sa cellule et que le stylo qui a servi à écrire cette lettre est à lui. Ce type est cinglé, mais pas au point d'être déclaré irresponsable pénalement et donc il sera jugé. Et donc, son procès s'ouvre le 31 mars 2015 devant la cour d'assises d'Evry, procès auquel il assiste en spectateur.

[00:27:25]

Tout le monde attend désaveux. Elles peuvent toujours courir. Il est innocent. La justice s'acharne contre lui. Et pourtant, les familles des quatre victimes sont en attente de réponses. Comment les a t il choisi? Pourquoi les a t il choisi? Les a t il suivi? Pourquoi elles? Il est temps de parler, Monsieur Palmier, vous devez vous expliquer. Vous me soulet grave. En termes d'aveux, on va s'accrocher à une lettre que Palmier a écrite juste avant le procès à l'expert psychiatre.

[00:28:07]

Quand j'ai vu la victime à terre, j'ai ressenti un petit soulagement. Évidemment, on fait défiler les experts psychiatres et psychologues et attend d'incohérence dans toute cette affaire qu'on est prêts à admettre qu'il est malade. Et ben non. Les psys sont formels il n'est pas schizophrène, il a des troubles de la personnalité. Il est borderline, comme on dit. Presque fou, mais pas fou.

[00:28:36]

Après deux semaines de procès, l'avocate générale requiert la peine maximum, soit la réclusion criminelle à perpétuité assortie de 22 ans de sûreté, plus une mesure de rétention de sûreté qui pourrait le maintenir en prison jusqu'à la fin de ses jours. Et elle obtient gain de cause. Palmier prend le max. Mais il fait appel. Le deuxième procès s'ouvre devant la cour d'assises de Paris en mars 2017. Et là, changement de programme. D'entrée, Yoni Palmier annonce Je reconnais tous les faits.

[00:29:18]

Je répondrai à vos questions dans la mesure du possible. Réagi de manière disproportionnée à des agressions. J'ai pris des victimes au hasard. Mensonge? Il ne dira rien de plus. L'avocat général demande la même peine maximum, mais le jury se montre légèrement plus clément qu'en première instance. Yoni Palmier est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec 22 ans de sûreté, mais sans rétention de sûreté. Quant au pauvre Michel Courtois, il aura passé au total 8 mois et demi en prison pour rien.

[00:30:03]

Il a fini par être relâché et blanchi, mais il est ressorti de prison brisé. Il n'a jamais retrouvé de travail. Il a été contraint de vivre au RSA et la justice, généreusement, lui a accordé 18 000 euros de préjudice moral.

[00:30:21]

Et voilà, pour débriefer cette histoire, j'ai demandé à un maître, Elisabetta Wert, d'être là. Vous avez été dans ce dossier maître. L'avocate de la famille de Nathalie Davids. Vous avez donc suivi l'affaire du début jusqu'à la fin, jusqu'à la fin. Assister aux deux procès? Quelle frustration tout de même, cette histoire. Enfin, pour moi, oui, je le reconnais. Pour vos clients, il n'y a aucun doute là dessus. C'est à dire qu'ils ne savent toujours pas pourquoi il a tué Nathalie tabloïdes.

[00:30:47]

Palmier dit lui même que c'est le hasard. Alors, il faut savoir que palmier louer une place de parking là où habitait Nathalie Davids et monsieur Bonnerue. Donc, c'est le hasard dans le sens où il a pris quelqu'un au hasard pour tirer un nom. Pourquoi il a tiré?

[00:31:06]

C'est à lui de 8, mais ce serait plutôt la voisine d'un coup. Ça aurait pu être la voisine.

[00:31:09]

Et un témoin. Une dame qui, à deux reprises, l'a vu. Pourquoi il ne l'a pas tué? Elle, je n'en sais rien. Le problème de palmiers, c'est que c'est quelqu'un qui est marginal, qui est en dehors de toute forme de société, qui ne respecte absolument pas, quelque soit la légalité de quoi que ce soit, qui force naturellement d'escroquerie, a eu des petits problèmes avec des personnes qui l'ont un peu malmené. Mais du coup, il se sent victime et comprend, pacsée.

[00:31:42]

C'est un enchaînement et c'est une frustration totale pour la famille. Et une tristesse incommensurable, j'imagine.

[00:31:50]

Mais c'est le hasard. Mais à côté de ça, il y a du repérage. C'est à dire? On voit qu'il vient toujours la veille, mais il ne repère pas sa victime. Il repère les lieux.

[00:31:58]

Alors, dans les deux premiers meurtres, il connaît les lieux. Puis, un temps, il a un parking, donc il sait très bien comment ça fonctionne. Sur le troisième meurtre, il le prend au hasard, dans la houle. On ne sait pas s'il y a une moto ou pas, a priori. On en sait rien. Et sur le troisième, l'AGL est venu repérer, c'est à dire que je vais dire quelque chose de très difficile, mais quelque part, il se professionnalise.

[00:32:28]

C'est à dire que au départ, il Hauts-Sarts. Il prend la plus simple. L'élément le plus simple, c'est à dire là où il a un parking. Il tire sur la première personne qui voit pourquoi. Comment? Parce que voilà, c'est vrai que l'autre personne qu'il a vu était en voiture. Donc, peut être que c'est parce que Nathalie David sortait de sa voiture après le voisin. Vingt trois mois après les faits, le voisin, il va dans la simplicité des lieux qu'il connaît.

[00:32:55]

Après, on a l'impression et surtout au quatrième meurtre où il repère la veille quelqu'un. On ne sait pas qui, mais bien. C'est comme si il commençait à se professionnaliser dans le meurtre.

[00:33:11]

Il n'y a pas de composante sexuelle du tout parce qu'il tue la première, qu'il tue. Nathalie David, qui a 35 ans. On pourrait se dire que comme c'est un homme assez frustré sur le plan sexuel, etc. Il l'a choisi pour ça, mais en fait, le suivant est un homme. Puis, un moment donné, il y a un vieux monsieur de 81 ans.

[00:33:26]

Il y a aucun élément qui permette de dire qu'ils ont des profils, soit que des femmes soient des hommes de 80 ans. Tout est un mélange. Il n'y a pas au niveau sexuel. Je pense que lui, il a de graves problèmes sexuels. Pamiers. Mais ce ne sont pas des meurtres liés à la sexualité.

[00:33:43]

C'est vraiment le hasard. L'idée? Moi, ce que j'ai compris de cet homme, c'est que il a une frustration telle que c'est tant tyran que ça lui fait du bien.

[00:33:56]

Vos clients ont ils regretté que à l'issue du procès en appel, le jury n'ait pas retenu la rétention de sûreté? Faut expliquer parce que c'est un truc qui n'est quasiment jamais appliqué, qui est inapplicable et qui remonte à Sarkozy ou au mandat de Nicolas Sarkozy. En gros, c'est ce qu'on pourrait appeler la vraie perpétuité à discrétion d'un collège de psychologues, etc. Qui disent à la fin de la peine Mont-Bellevue, on ne peut pas le laisser ressortir, mais en même temps, il ne pas en prison.

[00:34:23]

Ça se passe en France?

[00:34:24]

Oui, oui, on ne fait jamais la rétention, mais ce n'est pas l'incarcération, c'est médical.

[00:34:28]

C'est moi, GEICO médical. Mais on le garde quand même à vie. Enfermer, oui, dans un truc qui n'est ni prison ni hôpital psychiatrique.

[00:34:35]

Est ce qu'ils ont regretté alors ma cliente? Même l'attente et les parties civiles. Je veux pas parler en leur nom, mais de toutes les parties civiles. Mais en tout état de cause, ils ne comprennent pas l'appel déjà. Déjà, pour eux, l'appel, c'était il y avait eu un jugement, c'était fait. L'idée. Et quand je vois l'évolution de l'association Eolien, on voit l'évolution de la société, c'est à dire que le droit d'appel est de moins en moins reconnu.

[00:35:04]

Deuxièmement, oui, ils ont été frustrés qu'ils n'aient pas eu la même peine.

[00:35:09]

Très compliqué à expliquer que, en fait, la structure de rétention n'est pas encore appliquée. Est y existe pas? En fait, elle est inapplicable. Donc, je pense que. Peut être aussi parce qu'il a avoué les quatre personnes, mais je pense que c'est surtout pour le fait que c'était inapplicable de façon.

[00:35:29]

Il est condamné à perpétuité avec une peine de sûreté de 22 ans maximum maximum.

[00:35:35]

Il a eu le maximum et il est tout à fait possible qu'il ne sorte pas au bout de 22 ans et qu'il reste assez trompeuse.

[00:35:41]

Mais puisque la peine de sûreté est uniquement la peine à partir de laquelle il peut Dinobots dans deux ans, il pourra demander peut être une sortie hors la question de la maladie mentale.

[00:35:52]

L'impression qu'on a après, on n'est pas expert, mais les gens pensent qu'ils cherchent à comprendre aussi. Ce type n'est accessible. Aucun raisonnement rationnel. Il n'est pas vraiment capable de se justifier des meurtres devant la justice. Et pourtant, des experts psychiatres viennent dire oui. Bon, il a un trouble de la personnalité, mais pas plus. Donc, on va le juger. Il y a un truc qui, évidemment, vous vous défendez des familles de victimes.

[00:36:13]

Je n'attends pas de vous que vous me disiez il était fou. Fallait pas le juger. Mais enfin, l'avocate que vous êtes quand même interrogé.

[00:36:18]

Alors je pense qu'il faut. Il faut revenir sur qu'est ce que la justice et comment fonctionne la justice et que ce sont les experts. Je crois que les batailles d'experts ont toujours existé, mais je pense que le va, ils sont très bons. Il n'y a pas de mystère, mais quelque part, je crois qu'ils sont orientés. Je pense que les parties civiles n'auraient pas supporté qu'on dise il n'est pas fou qu'on dise qu'il est fou.

[00:36:40]

Pardon, voyez donc, il n'est pas accessible à la sanction pénale. Et pourtant, la vérité, c'est pas forcément c'est.

[00:36:47]

Il y a une nuance. Moi, je pense que c'est vraiment la ne nous manque, prêchaient. Il faut couler des gens qui analyserait sur la folie, c'est que. Il est quand même accessible à une réflexion. Il a quand même dit en appel à ma cliente qu'il savait qu'il ne lui pardonnerai jamais. Donc, il y a une prise de conscience quelque part de l'acte. Bon, mais en même temps, il y a une fuite qui a des toc a.

[00:37:14]

Au départ, c'était un enfant. Il a une histoire qui n'a pas été prise par un pédopsychiatre qui n'a pas du tout été prise en compte. Il n'a pas été traité et que dans ces conditions, il est entre la responsabilité et la folie, c'est à dire borderline.

[00:37:30]

C'est ce qu'on dit quand on voit cette espèce de nuance et on ne sait pas quoi en faire.

[00:37:36]

C'est aussi que la société ne sait pas quoi en faire. Donc, on dit qu'il est responsable. Du coup, le procès a ses.

[00:37:43]

C'est deux procès qui dure deux fois, trois semaines, deux fois trois semaines, pendant un mois et demi de l'histoire de la justice française.

[00:37:49]

On a essayé de comprendre quelque chose sans jamais y arriver.

[00:37:52]

C'est alors c'est la différence entre la vérité judiciaire et ce que décide la justice et l'humain dans sa folie, dans son concept dansa, dans sa marginalité. À un moment donné, il fallait que la justice passe. C'était obligatoire, non, pas pour vous. Je n'aime pas l'expression faire le deuil, mais au moins que les parties civiles se rendent compte que la justice prenait en compte leur histoire. Et d'autant plus avec Nathalie David. On a vu d'abord courtois et c'était très compliqué.

[00:38:24]

Avec des dysfonctionnements, j'insiste, mais c'était très complexe.

[00:38:28]

Et le fait que on essaye d'avoir la vérité par l'aveu. Mais la justice, et ce n'est pas son rôle et dans l'incapacité de traiter de façon psychiatrique et psychanalytique l'individu. Et c'est là où on a une frustration de l'homme parce que on a la justice qui est le raisonnement, qui est cartésienne, et on a la personne qui est complètement. Alors j'allais dire dans la folie, oui, dans la folie de l'acte et des actes, et que là, il y a un hiatus et c'est ce qui fait la frustration.

[00:39:07]

Alors, Michel Courtois, maintenant, est ce que vous même, puisque vous êtes là au tout début, vous êtes là au départ? Est ce que vous même et vos clients croient que Michel Courtois a pu tuer Nathalie deLutte?

[00:39:23]

Alors au départ, j'en étais persuadé. Pas sur laveu. Parce que la religion, de l'aveu, je ne m'explique pas l'intime.

[00:39:29]

Il y a le journal La Tribune, mais il y a aussi la manière dont il y a le fait aussi. Que Nathalie David dise à ses amis chez qui elle avait mangé un gâteau disent qu'elle avait cassé parce qu'il était insupportable, qu'il l'avait menacée. Les policiers arrivent chez Courtois. Courtois dit alors après Grac. Ça l'a choqué tout. Mais Courtois dit Je connais pas Nathalie David. Il sort avec elle depuis plusieurs années. On va quand même quelque chose.

[00:39:58]

Il la connaît pas. Après il? Ah oui, il fallait me dire que c'est. Mais moi, je vois que je prends vraiment amie avec elle. Après, on trouve ces fameux traces de poudre et dit que c'est son travail. Mais normalement, il l'aide aux personnes handicapées parce que normalement, il est interdit de travailler. Donc, c'est quand même très contradictoire. Il dit qu'il est resté là, mais en même temps, on s'apercevra. Dans les relevés, les fadettes, dans les relevés téléphoniques, il y a eu un moment donné il dit J'ai dormi GPG, j'ai pas répondu.

[00:40:28]

Il a eu un coup de téléphone mieux que moi.

[00:40:30]

Je confirme ça. Il y a la moto, c'est à dire que quand on trouve une feuille IE10, c'est la médaille des motards sur la moto.

[00:40:38]

Il aurait même eu un accident de moto. On s'est bumbu, il est vrai. Il n'est pas vrai tellement il y a de la mythomanie dans l'histoire. C'est un mytho complet. Et donc, à un moment donné, il dit il a une médaille des motards, équipe les passionnés par la moto.

[00:40:55]

Ils le disent alors qu'en vérité, il n'en a quasiment jamais fait. On ne sait pas, on sait pas. On ne sait pas. C'est à dire que lui même, qui est une victime dans cette histoire, est presque aussi incapable de se justifier que c'est le coupable idéal qui est innocent.

[00:41:10]

C'est l'affaire. Même Jean-Denis Bredin a écrit un excellent livre sur le coupable idéal. Le coupable, ça s'appelle. Eh bien, c'est exactement ça. Et bien sûr que j'y ai cru. Et d'autant qu'il y a les témoins qui racontent qu'ils n'ont rien à voir avec Palmiers. On ne dit pas qu'il est noir, donc c'est un ensemble de choses. Sa réaction l'ex compagne ou épouse de Courtois dit qu'il l'a menacée avec un revolver. On a un ensemble de faisceau d'indices concordants qui fait qu'il peut être le coupable et pourquoi, il l'avoue.

[00:41:44]

On sait qu'on peut en fin de garde à vue, ça se passe à 6 heures du matin. On peut craquer d'État d'histoire, racontent que des gens qui n'avaient rien fait ont avoué des faits qu'ils n'avaient pas commis à 6 heures du matin et des flics très insistants.

[00:41:58]

Alors je peux vous dire que moi, j'ai écouté les trois heures de cet enregistrement. C'est enregistré, je les ai écoutés. Alors déjà, on sait que l'aveu n'est pas une preuve. Mais là, vous voyez bien que c'est les policiers. Et c'est vrai que c'est la cinquième édition.

[00:42:14]

C'est une heure du matin et malheureusement, le rôle du conseil n'a pas été. J'ai rien à dire. Je suis encore soumise à la déontologie, mais ça n'a pas été très, très clair. Enfin bref.

[00:42:25]

Donc oui, si vous voulez dire. L'avocat qui défend l'avocat de permanence, elle est là, elle est là, mais moi, je peux le dire.

[00:42:37]

Et donc, on voit que ils l'interrogent. Il lui donne les réponses. Il répond Oui, non. Je peux vous dire que j'ai fait une reconstitution.

[00:42:48]

Comment? Le procès verbal d'aveux? Une reconstitution?

[00:42:51]

Oui, c'est les policiers qui posent des questions qui font l'IAD, c'est à dire que je peux comprendre les policiers aussi. Je ne suis pas sur le fait qu'on l'a forcé. Ils ont un faisceau d'indices et le faisceau d'indices fait que ça colle. Alors, ils nous racontent des histoires sur le scotch, sur la porte, comme il connaît les lieux, bien évidemment. Donc, tout ça se reconstitue, mais c'est le faisceau d'indices qui fait que les policiers essayent de le faire avouer.

[00:43:18]

On arrive au bout. Une dernière question. Qu'est ce qu'il voulait organiser? Pas de nuit avec son pain de plastic, avec son arbalète, avec toutes ses armes? Est ce qu'on a une réponse à ça? Parce que derrière, on entrevoit un type encore plus dangereux qui était capable de commettre peut être un attentat.

[00:43:34]

Son procès? Se poser la question, lui. Son explication? Je pense que c'est aussi une partie de mythomanie. Son explication, c'est qu'il avait été tabassé, qu'on le rejetait et qu'il voulait se protéger. Et aussi par rapport à ces qu'il avait envie de se protéger, par rapport à toutes les escroqueries, puisqu'il vivait d'escroquerie. Et je pense que c'est quelqu'un qui est complètement parano et qui croit que on va le tabasser, mais qui lui même est capable de faire des choses.

[00:44:03]

Je vous assure que Photoshop, il l'utilisait très, très bien, mais je pense que si je dis ça, c'est pour se protéger. Merci beaucoup.

[00:44:09]

Maître Bacher d'avoir accepté. Merci de revenir sur cette affaire qui était d'ailleurs une des dernières affaires de votre carrière. Oui, je ne suis qu'un avocat honoraire.

[00:44:18]

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