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Salissez Rocaboy Eric Eric Raquil Bonne-Nouvelle, grâce à Citröen, continue de mettre des claques à mes fins de mois ric rac, car ce mois ci, pour toute prestation, Citröen continue à offrir des cartes cadeaux pouvant aller jusqu'à 360 euros. J'ai encore gagné 100 euros pour l'achat de pneumatiques Michelin. C'est fantastique. Et celui qui dit le contraire? TAC tac. Bref, heureux que ma voiture et mon pouvoir d'achat soient dans une forme olympique. Je dis à nouveau Merci Citroën!

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Les services Citroën vous simplifient la vie non cumulables, réservée aux particuliers, valable jusqu'au 31 octobre. Le réseau participants était sur Citroën préfère. Raconte Christophe Hondelatte. Une affaire criminelle aujourd'hui, une tentative d'assassinat, la tentative d'assassinat du pape Jean-Paul 2 en mai 1981 à Rome, au cours d'une audience publique à l'époque où le pape circulait encore sans protection, sans cage de verre blindé au milieu de la foule sur sa papamobile. Et c'est après, à cause de cet attentat, qu'on va inventer la cage de verre qui protège aujourd'hui le pape François et avant lui, Benoît 16.

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Vous vous souvenez peut être du nom de celui qui a tenté d'assassiner le pape Ali Axa, un jeune Turc auquel le pape ensuite pardonné. Mais je ne suis pas certain que vous vous souvenez de ses motivations. Et pour cause, le mystère n'a jamais été vraiment percé. Et c'est pour cela que, pour débriefer cette histoire, j'ai invité la journaliste Romania Ougarit Shinseki. Bonjour à vous! Bonjour. Vous avez publié en 2007 La vérité sur l'attentat contre Jean-Paul 2 aux Presses de la Renaissance et vous nous direz à quelle conclusion vous êtes arrivé.

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Voici donc cette histoire que j'ai écrite avec Pierre Cretin. La réalisation est de Céline Le Braz.

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La grande affaire de cette histoire, c'est son issue, le pardon le pape Jean-Paul 2 pardonne à celui qui a voulu le tuer. Vous me direz, c'est son métier de pape que de pardonner. Ce n'est pas faux. Le pardon est au cœur de la doxa catholique. Néanmoins, ça reste quelque chose d'étrange, comme un défi à cette part animale que nous traînons depuis Cro-Magnon, à cette petite voix qui nous dit œil pour œil, dent pour dent. Tu as voulu me tuer?

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Tu payes.

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Je vous emmène donc le mercredi 13 mai 1981 au Vatican, à Rome.

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Vous voyez la place, là? Les colonnes tout autour. l'Obélisque en plein milieu et derrière la basilique, c'est la place Saint-Pierre. C'est là que tous les mercredis, le pape Jean-Paul II donne une audience publique. Il est jeune, Jean-Paul 2. A cette époque là, 61 ans, il est pape depuis trois ans. Il adore les bains de foule. C'est tellement coupé de la vie. Un pape, sa vie. Tellement dans une bulle. Et là, à portée de main.

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Il y a vingt mille vingt cinq mille personnes, des vraies gens qui veulent lui parler, qui veulent le toucher. C'est tentant. Alors, tous les mercredis, il y va.

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Et d'ailleurs, il est 17 heures et le voilà, soutane blanche, sa calotte sur le crâne, juché sur sa jeep blanche décapotable. La campagne? Houlà! Notez qu'à l'époque, il n'y a pas de cage en verre sur la voiture. Pas encore. Il y a des gardes suisses et des policiers en civil. Mais à part ça, le pape est à découvert. Époque bénie de l'insouciance. La voiture roule au pas. Les gens applaudissent, l'acclament.

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D'autres prient. Et lui, il est à 50 cm des gens. Alors, il sporanges. Il serre des mains. On lui tend une fillette à bout de bras. Il l'apprend. Il l'embrasse et il la rend à sa maman. Et la campagne Olaf est comme ça. Un premier tour de la place par le côté gauche et à 17h17. Elle entame un deuxième tour par le côté droit. Elle fait quelques mètres et au niveau de la porte de bronze, à droite de la basilique.

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Trois coups de feu et une clameur d'effroi qui s'élève au dessus de la foule, Jean-Paul de grimacent fléchit un peu en avant. Il y a une tache rouge sur sa soutane. Il est blessé. Il porte sa main pleine de sang à son cou et il chancelle. Son secrétaire personnel et son qu'américain, son valet le rattrape. Des policiers sautent sur la Campagnolo pour faire écran de leur corps et on voit des gens, des fidèles qui se mettent à encercler le tireur.

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Ils l'ont vu tirer. Ils sont autour de lui. Il le bouscule pour l'empêcher de tirer à nouveau. Son arme tombe au sol. Il essaye de la ramasser. Et là, une religieuse tout en noir l'attrape par le bras. Elle le sert de toutes ses forces pour l'empêcher de récupérer son arme. Le type se débat et là arrive un policier en civil qui le plaque au sol. Le type est neutralisé. C'est un jeune brun, les yeux noirs, les pommettes saillantes, mince, avec une veste claire, et il crie Non, senior, non, sonerion, c'est pas moi, c'est pas moi.

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Et la nonne lui répond C'est alto, c'est. Si c'est toi. L'homme est escorté par une vingtaine de policiers vers la porte de bronze et la foule qui crie Amor amor! Vous voyez ce que je vous disais? Œil pour œil, dent pour dent. C'est le premier réflexe.

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Le type est d'abord amené au commissariat de Borgo, près du Vatican, et ensuite à l'antiterrorisme. Les policiers ont récupéré son arme. C'est un Browning 9mm. Il a tiré à bout portant. Le BAPE s'est d'abord porté la main au vent. Apparemment, il a été blessé, puis ensuite il s'est écroulé. Il est tombé dans les bras de son secrétaire et immédiatement, le chauffeur de la Jeep l'a amené vers l'intérieur du Vatican en repartant vers la partie gauche de la place.

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Puis est passé sous l'arc des cloches, derrière laquelle se trouve en permanence une ambulance de la Croix-Rouge qui a transféré le pape à l'hôpital Gemelli.

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Pendant le trajet vers l'hôpital, Jean-Paul II perd beaucoup de sang. Il est tombé dès son arrivée aux urgences. L'opération dure six heures.

[00:06:46]

Le pape est entre la vie et la mort. Et il est conduit dans une salle d'interrogatoire et installée sur une chaise. Il a été pris sur le fait. Il ne prend pas la peine de nier. Ouais, j'ai tiré sur le pape, mais il refuse de donner son identité. Il prétend qu'il est Chilien. Et puis finalement, il dit qu'il est de nulle part. Quels sont tes complices? Je n'ai pas de complice, j'ai agi seul. Et là là, il ment parce que pile à ce moment là, les enquêteurs disposent de plusieurs témoignages qui parlent d'un deuxième homme.

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Un policier d'abord, la vue arme au poing, en train de tirer. Ce deuxième homme. Mais il y a mieux que ça. Un photographe américain l'a pris en photo. Dodo, un jeune homme aux boucles brunes avec un blouson de cuir noir. On le voit clairement sur la photo, dans la main droite, il tient un pistolet, donc le type ment. Ils étaient deux et il pourrait être deux à avoir tiré. Immédiatement, les policiers lancent un signalement.

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Il diffuse sa photo et il retrouve la pension où il a passé la nuit dernière, la pension Iza, près de la place Saint-Pierre, où il a laissé un passeport turc au nom d'Eauze Goun. C'est ton passeport. C'est un faux. Quel est ton vrai nom, ton vrai nom? Et là, le type qui a deux secondes ne voulait rien dire déballe son CV d'Autray. J'ai même installé AXA. Je suis le plus grand terroriste de Turquie. Ali Axa, les policiers, pas son nom au fichier.

[00:08:51]

Et effectivement, il y a un type du même nom qui est recherché par Interpol depuis janvier 1981 pour un assassinat. C'est un Turc de 23 ans, un militant d'extrême droite. La photo correspond bien à lui. Et là, on découvre son pédigrée. Ma mamie y a un an et demi, à Istanbul, il a vidé son chargeur sur le rédacteur en chef du Milliyet, le plus grand quotidien turc. Le journaliste est mort sur le coup et il enquêtait justement sur la collusion entre l'extrême droite nationaliste turque et les services secrets turcs et la CIA.

[00:09:28]

Il est mort avant d'avoir publié son papier. D'après ce que dit sa fiche, cette Ali Axa appartiendrait à une milice turque d'extrême droite qui s'appelle les Loups gris. Son dossier dit qu'il a été embrigadé à 17 ans. Et les loups gris? Renseignement pris, haïssent les Kurdes, les Juifs, les Arméniens, bien sûr, et les chrétiens. Ils sont armés, bien entraînés et ils auraient le soutien de membres des services secrets turcs. D'après son dossier, Ali Aqsa a été arrêté quelque temps plus tard à la terrasse d'un café.

[00:10:02]

Il avoue l'assassinat du journaliste et cinq mois plus tard, il s'évade de prison, dont sept ans. Sacré Coco! Ali Axa, qui vient de tirer sur le pape à l'affiche, dit que pour s'évader, il a bénéficié de la complicité de six militaires et gardiens de prison. C'est vraiment un sacré coco et ce n'est pas fini. Le jour de son évasion, il envoie une lettre au journal Milliyet dont il a exécuté le rédacteur en chef. Un an plus tôt et dans cette lettre, il menace de tuer le pape Jean-Paul II s'il maintient la visite qu'il a prévu de faire en Turquie deux jours plus tard.

[00:10:42]

Il y a la lettre dans le dossier. Si cette visite n'est pas annulée, je tuerai le pape à coup sûr. C'est l'unique motif de mon évasion.

[00:10:54]

Voilà donc le profil de l'animal qui vient de tenter de tuer le pape. Ali Aqsa, un nationaliste turc d'extrême droite qui a déjà tué et qui était en cavale depuis une évasion. Donc, son interrogatoire reprend. Tu n'es qu'un tueur fachiste. Ce fonds. Terrorisme n'est pas rouge ou noir. Il est rouge et noir et je le suis avec les Palestiniens. Enfin, tout ça n'a pas d'importance. Je suis au dessus des idéologies. J'appartiens à une nouvelle race de terroristes.

[00:11:30]

Vous comprenez? Non, on ne comprend pas parce que c'est un fumeur qui alterne entre la logorrhée et maintenant le mutisme complet. Il y a même un moment où il s'endort sur sa chaise et il se réveille frais comme une rose, parée pour la suite de l'interrogatoire. Dans la chambre de la pension EASA, les policiers ont retrouvé des notes dans lesquelles il dit qu'il va tirer sur le pape en signe de protestation contre l'ONU et l'impérialisme occidental.

[00:11:59]

Pourquoi est ce que tu as voulu tuer le pape? Je n'ai pas de haine envers le pape. Qui sont les complices? Moi, seul, j'ai décidé seul. Même si des gens m'ont aidé. Oh! Des Bulgares, des Anglais, des Iraniens. Tout ça n'a aucun sens. C'est du galimatias, c'est du charabia pseudo révolutionnaire, mais qui est ce type là qu'il a envoyé tuer le pape? Pendant ce temps, Jean-Paul 2 se remet de son opération de réanimation là où il a été conduit après une intervention chirurgicale.

[00:12:56]

Il a fallu procéder à une rupture de l'intestin grêle et les plaquer un peu. Coquillettes demeure énervées. Kenema, péritoine. Le pape est dans la région abdominale une importante hémorragie et les 29 et 30 juillet, 3 litres de sang. Par ailleurs, déployés par la grand'mère acquérait l'avant bras et de la troisième fracturé la deuxième et la troisième phalange de l'impact de la main gauche.

[00:13:25]

Le lendemain de l'attentat, le juge d'instruction a inculpé Mehmet Tawny AXA pour tentative d'assassinat d'un chef d'Etat en complicité avec des personnes encore inconnues. Et donc, le procureur demande aux services secrets italiens de reconstituer le périple d'Ali Axa depuis son évasion jusqu'à l'attentat pour savoir qui est derrière lui. L'enquête, tenez vous bien, est bouclée en dix jours. En dix jours, les services secrets italiens livrent l'itinéraire détaillé du terroriste. C'est à croire qu'ils avaient déjà toutes les informations sous la main.

[00:14:25]

Il a beaucoup voyagé et ces voyages sont assez désarçonnant. Par exemple, un an avant l'attentat, AXA est à Sofia, en Bulgarie, avec un faux passeport indien. C'est assez surprenant pour un militant d'extrême droite. En 1980, la Bulgarie est sous la coupe des Soviétiques, des communistes dont on suit toujours avec de faux passeports. AXA vend en France, en Suisse, en Allemagne et en Autriche. Et quatre jours avant l'attentat, ils arrivent en Italie.

[00:14:56]

Et le 13 mai, ils tirent sur le pape. Voilà son parcours reconstitué. Ça laisse beaucoup de questions en l'air. Qui a financé cette longue cavale d'Ali AXA, qui lui a procuré les faux papiers qui étaient son ou ses complices? Qui étaient ses commanditaires, les Turcs, les Soviétiques, les fachos ou les communistes? Ce n'est pas une question accessoire si la justice italienne a décidé de juger Ali Hoxha tout de suite. Son procès s'ouvre le 20 juillet 80, soit deux mois seulement après l'attentat Dagg.

[00:15:41]

Mehmet Ali, hackeur dans la cour du palais, hormis un véritable, accueille actuellement la mère d'un tueur à gages travaillant dans l'ombre. Ali Axa entre dans son box en verre. Il est pieds nus, les cheveux en bataille, pas rasé. Il porte un pantalon crasseux, une chemise auréolée de transpiration. On dirait un clochard. Monsieur Aqsa, reconnaissez vous avoir tiré sur le pape dans l'intention de le tuer? Vous avez agi seul? Et là, Ali Axa se lève.

[00:16:44]

Je considère cette affaire comme terminée. Vous allez continuer sans moi. Et il sort de la salle d'audience et le 25 juillet 1981, il est condamné à la prison à perpétuité. Il ne fait pas appel et il est incarcéré à la prison d'Ascoli. Pigez, non, pas très loin de Rome. C'est une prison ultramoderne, très sécurisée, où sont enfermés les terroristes et les mafieux les plus dangereux. 150 gardiens, %20 détenus.

[00:17:16]

Et maintenant, est ce qu'on s'intéresse enfin à la seule question qui vaille qui est derrière cet attentat?

[00:17:23]

En novembre 1981, le parquet de Rome ouvre une nouvelle instruction.

[00:17:28]

Il va maintenant chercher le ou les complices. Un colonel des services secrets va une fois de plus interroger AXA dans sa cellule.

[00:17:39]

Nous savons que vous n'étiez pas seul pour commettre cet attentat. Vous aviez des complices. Des gens vous ont financé. Vous savez qu'une loi sur les repentis est en préparation? Si vous parlez, nous n'aurions aucun mal à obtenir une remise de peine. Ça, c'est ce qu'on appelle la carotte. Mais la justice italienne pratique aussi le bâton. Elle menace AXA de l'extrader vers la Turquie, où il risque la peine de mort. Ça fait réfléchir et finalement aller.

[00:18:10]

AXA balance le nom de quatre complices. D'abord son ami aural Schlick, son frère jumeau. Ça lui arrache un peu le cœur, mais il était là. Il dénonce aussi un chef mafieux qui aurait financé l'opération et versé trois millions de Deutsche Mark. Et puis, le chef de la Fédération européenne des idéalistes turcs, une organisation ultranationaliste basée à Francfort, en Allemagne, et enfin, celui qui a gardé son Brüning et qui serait venu le lui apporter. Juste avant l'attentat, quatre complices dont, quelques semaines plus tard, il fait une deuxième série de révélations.

[00:18:47]

Alors, j'ai tiré sur le pape pour le compte des services secrets bulgares. On lui présente un album photo 56 photos de fonctionnaires bulgares en poste à Rome.

[00:19:05]

Ali Axa en désigne trois le secrétaire de l'attaché militaire à l'ambassade de Bulgarie, le chef comptable de l'ambassade et le directeur d'une agence de tourisme bulgare. Un certain Antonov, Ali Axa, a dit qu'il serait le cerveau de l'attentat. Un quelconque bon mari, bon père à un poste discret à la Pascan touriste. l'Agence de voyages de la compagnie aérienne bulgare à Rome, Un enfant, un œuf, n'avait sûrement jamais d'attirer l'attention de ses voisins depuis quatre ans qu'il habitait dans le quartier Trieste.

[00:19:40]

Pourtant, le Wati aujourd'hui au centre de l'attentat qui a failli coûter la vie au pape. Il est accusé ni plus ni moins de complicité active par le juge d'instruction martèlera qui, depuis des mois, épluche le dossier de l'affaire en silence. En, Antonio s'est arrêté.

[00:19:55]

Il est interrogé pendant des semaines. Il répète. Je suis innocent. Monsieur le juge instructeur, je suis sûr qu'un jour viendra où la vérité triomphera. Je suis innocent et assez vite.

[00:20:10]

Le juge se dit qu'effectivement, le bonhomme n'a pas l'étoffe et qu'il n'a pas non plus le mental pour avoir fomenté un coup pareil. À un moment, on croit le reconnaître sur une photo dans la foule le jour de l'attentat, mais on l'a confondu avec un pèlerin américain. Cette histoire de Bulgares ne colle pas. Et de Soviétiques encore moi. Pourquoi auraient ils voulu tuer le pape? Parce que Jean-Paul 2 est antisoviétique. Parce qu'il a soutenu, par exemple, Lech Walesa en Pologne.

[00:20:42]

Ça paraît fou d'un goût barjo. Est ce qu'on peut croire une chose pareille?

[00:20:56]

Et ces gens là, enfin, ce qu'on a pu arrêter, on va les juger, figurez vous, c'est à dire Antonov et 2 loups gris. C'est un procès assez surréaliste qui s'ouvre le 28 mai 1985. Ali Axa est là aussi comme témoin principal et d'entrée, il prend la parole pour rajouter du surréalisme au surréalisme.

[00:21:19]

Je demande que la cour me laisse dire quelque chose qui ne figure pas dans l'instruction. L'attentat contre le pape est lié au troisième secret de la Madone de Fatima, au nom de Dieu omniprésent. J'annonce ici la fin du monde. Je suis Jésus, crie réincarnée. Consternant. Un des anciens loups gris turcs vient rajouter du flou au flou. Non, les d'Ougrée. Nous étions farouchement anticommuniste. Il était hors de question de collaborer avec les services de l'Ouest, comme les services bulgares ou le KGB, mais ce que je peux vous dire, c'est que les services français et allemands ont couvert notre fuite et ils nous ont demandé de charger le Bulgare.

[00:22:05]

Après dix mois de procès, le verdict tombe au nom du peuple italien. C'est par ces mots que le président de la cour d'assises de Rome commence la lecture du verdict. Tous les inculpés bulgares et turcs sont acquittés au bénéfice du doute. Ils sont immédiatement remis en liberté. La Cour a donc tranché il n'y a pas eu complot dans l'attentat contre le pape Sergueï Antonov. Le principal accusé bulgare rejoint Sofia dès aujourd'hui après quatre ans de prison. Et voilà, au final, on ne sait rien, on ne sait pas pourquoi on a voulu tuer le pape et on ne sait pas qui était derrière tout ça.

[00:22:51]

C'est un fiasco. Quand il sera arrêté, quelque temps plus tard, le frère jumeau d'Ali Axa Aural tchetnik viendra encore épaissir le mystère. De toute façon, vous ne comprendrai jamais, même nous qui sommes là dedans, nous ne comprenons qu'à 50 ans. Oubliez tout ce que vous avez entendu auparavant. Surréaliste, fou, fou. Ces gens étaient des fous. Alors, raccrochant nous à un évènement qui lui n'était pas fou. Le pardon du pape Jean-Paul II à celui qui a voulu l'assassiner le 27 décembre 1983.

[00:23:35]

Le pape rend visite à Ali Axa dans la prison de Ribbe Libya, où il est maintenant incarcéré.

[00:23:43]

Rien, à peine deux, aucune. Le pape arrive aux portes de la prison dorée en plaques de béton et de briques anonymes. Le vent souffle en rafales. Franchi le seuil de la prison immédiatement. Les lourdes portes blindées se referment derrière lui. Le directeur général des prisons, le cardinal Ouellet. Le pape Jean-Paul II rapidement à la chapelle de la prison circulaire dépouillée pendant quelques heures à peine après que de longs et chaleureux applaudissements ont amené le nom de tous les détenus prisonniers.

[00:24:26]

Un jour restera gravé dans nos mémoires. Dans le discours qu'il adresse du monde entier, le pape a d'ailleurs la même tenue sur la nécessité de leur réserver un traitement à la fois de leur réinsertion dans la petite salle à l'écart. Le temps pour moi, alias l'homme qui a voulu le tuer. Le 13 mai 1981, le pape entre dans la cellule.

[00:24:52]

On laisse la porte ouverte au cas où la télévision du Vatican est la seule à filmer de loin à Cannes.

[00:24:58]

Les cheveux courts, pantalon bleu et debout, le pape entre lentement, alias Inclinent. Il prend la main du pape et la belle. Quatre murs entièrement nus, un radiateur et deux chaînes, allias quatre fois le radiateur. Pas lui. Le pape le rapproche. Il se penche vers le Turc dont il prend la main. Allia, Une sorte de sourire sur les lèvres, approche en virage de l'oreille du pape et se met à lui parler tout bas. L'entretien se termine.

[00:25:28]

Le pape se lève à tombe, à genoux de nouveau. La main du pape a duré une minute exactement à t'apporter. Le pape a parlé avec quelques journalistes présents. La question avec Hakka et d'autres secrets entre moi et lui, répond Jean-Paul 2. Et le pape ajoute Je lui ai parlé par ailleurs à pardonner. Il demeure confiant longuement. Les deux hommes dans le huis clos d'Alias.

[00:25:57]

AXA est sorti de prison en janvier 2010, à l'âge de 52 ans. Il a passé au total trente années derrière les barreaux, vingt en Italie et dix en Turquie.

[00:26:11]

Voilà donc pour ce récit que nous allons débriefer dans un instant avec Roumi Helena Guergis. Pardon, madame, d'avoir écorché votre nom pendant toute la partie enregistrée de ce récit. Vous avez écrit La vérité sur l'attentat contre Jean-Paul 2 aux Presses de la Renaissance en 2007. On va reprendre cette histoire à zéro. Dans un instant, je voudrais juste vous commenter cette dernière scène qui vient renforcer l'idée d'un étrange Ali Atkin puisque la main du pape, on a affaire à quelqu'un qui est censé être un militant d'extrême droite musulman et qui semble totalement retourné par ce geste du pape à son endroit.

[00:26:52]

Oui, c'est ce qu'il a d'ailleurs déclaré à plusieurs reprises après avoir rencontré le pape après cette rencontre qui, effectivement, a marqué les esprits, mais également des années après. Et il a presque considéré comme un frère également en lui adressant des lettres, des lettres dans lesquelles il a mis en garde contre ceux qui étaient les plus proches d'amis. Puisque vraiment, en fin de d'emprisonnements et quand il a été libéré, Ali a déjà commencé à pointer du doigt comme commanditaire le Vatican lui même.

[00:27:29]

Si j'ai bien compris au bout de votre enquête qui peut être ne s'achèvera jamais, vous êtes Bulgare d'origine vous même, vous ne croyez pas du tout à la manipulation de l'index par les services secrets bulgares?

[00:27:43]

Disons que je n'ai pas trouvé de preuves ni d'élément qui puisse m'en convaincre. Et pourtant, j'ai brassé énormément de documents d'archives, des accidents assez restreint et parfois même des documents que je n'aurais jamais dû voir parce que quelqu'un de malveillant aurait pu les utiliser à charge, ni véritablement. Je n'ai pas pu trouver les éléments qui pouvaient mener et confirmer surtout cette fameuse filière bulgare. En revanche, en enquêtant, eh bien, il y a d'autres pistes qui s'ouvraient et qui étaient également les pistes sur lesquelles avaient travaillé les juges d'instruction italiens.

[00:28:22]

Et j'ai beaucoup travaillé avec eux pour essayer de résoudre. Les États restants sont les Bulgares.

[00:28:27]

Pour quelles raisons? Deux mois après sa condamnation, les services secrets bulgares vont à deux reprises le voir en détention. C'est la deuxième fois qu'il dit c'est les Bulgares. Pourquoi est ce qu'ils disent les Bulgares? Vous avez une explication à ça, alors ce sont.

[00:28:39]

Ce sont en réalité les services secrets italiens. Rendent visite en prison. Il a eu de multiples visites en prison après sa condamnation, qui est assez rapide. Ce premier procès bâclé, il se retrouve dans une prison qui est très connue parce que elle est surnommée la Hilton de la détention. Et donc, c'était la prison des mafieux, des chefs mafieux de la Camorra.

[00:29:09]

Ils étaient très bien logés, très bien sous la moquette, sur le mur, et donc ils se retrouvent là dedans un petit peu perdu.

[00:29:16]

Ne parlons pas italien, ils commence à apprendre l'italien l'ED.

[00:29:20]

Ils deviennent amis avec un chef mafieux, avec les chefs mafieux. Et durant sa détention, on se demande comment, comment il va sortir de là. Il est condamné à une lourde peine germaines et il se dit Mais il faut que je trouve un moyen. Entre temps, la loi italienne change justement pour permettre à tous ceux qui sont des repentis aux peines Tito d'obtenir des remises de peine. Il trouve là un moyen et on peut estimer aussi que ses nouveaux amis de la mafia de la Camorra l'aident un peu à arriver à cette idée.

[00:29:55]

Mais surtout parce que ces repentis mafieux repentis, tous ont des contacts avec les services italiens qui auraient demandé aux gens de la Camorra, de Divali Hoxha de sortir cette histoire de brigands.

[00:30:12]

Mais pourquoi alors? Toute l'histoire de la filière bulgare mériterait évidemment une émission à part. Parce que c'est une formidable histoire de la guerre froide et c'est une formidable histoire de manipulation. C'est un rideau de fumée et c'est dans l'histoire des services secrets, peut être l'exemple le plus frappant et le mieux réussi de ce que les Américains appelaient les corvettes ActionAid. Donc se servir d'un événement pour faire dire autre chose et pour en cacher un autre. Et les Américains et les Italiens, dans cette affaire, ont marché main dans la main pour déployer le rideau de fumée de la filière bulgare.

[00:30:55]

Pourquoi? Parce que il fallait brouiller les pistes sur qui étaient les loups gris avec qui ils avaient été en contact, devront ce long périple avant que Aliyah déjà arrive en Italie et qu'il ne commette cet actes de tentative d'assassinat contre Jean-Paul.

[00:31:14]

Il fallait surtout orienter toute l'instruction vers autre chose que la réalité de ce que sont ces loups gris. Qu'est ce qu'il faisait avec qu'il était en contact? Et là, arriver à d'autres vérités qui, à un moment ou à un autre, allaient amener à parler des connexions entre Italiens, Américains et Turcs.

[00:31:40]

Mais avant que vous disiez ce que vous croyez sur ce procès, on juge Ali Hoxha. Deux mois et demi après l'attentat contre le pape, c'est surréaliste. Un procès terroriste, c'est au minimum de tout temps. Depuis la Deuxième Guerre mondiale, un minimum de deux, trois, quatre, cinq ans d'instruction. Pourquoi est ce que les Italiens vont si vite? Est ce que c'est parce qu'ils ne sont pas intéressés par la vérité?

[00:32:08]

Ils ne sont pas intéressés par la vérité. Ils en savent trop. C'est cette condamnation et ce procès expéditif et aussi surréaliste que l'information que la police est capable de donner à peine dix jours après que l'attentat soit commis sur toute la trajectoire et tous les voyages et toutes les rencontres et toutes les personnes que je connais. Et n'oublions pas que Nadja était déjà à l'époque recherché par Interpol.

[00:32:39]

Or, il passe un nom à se balader en Europe occidentale et également en Italie. Six mois et la police est au courant. Donc, il y a tellement de choses, en réalité, que les Italiens ne souhaitent pas qu'on aille chercher et exposer au grand public.

[00:32:57]

Exposer au grand public ceux dont on est absolument certain, c'est que ça appartient au loup gris, que les Loups gris sont en quelque sorte une milice ultra nationaliste turc qui collabore avec la CIA et avec les services secrets turcs, ou en tout cas avec des membres des services secrets turcs de. On est certain.

[00:33:17]

Alors, les loups gris sont plus qu'une milice. C'est une organisation armée extrêmement puissante qui compte des centaines, voire des milliers d'adeptes. Ils ont une organisation qui est non seulement basée en Turquie, mais qui a des cellules et des fédérations. Il y a une fédération européenne des loups gris. Il existe aujourd'hui. Il existe toujours, il y en a. Qui? C'était une fédération européenne qui avait son siège en Allemagne, mais qui avait des représentations dans toute l'Europe occidentale.

[00:33:50]

Les Loups gris sont le bras armé d'un parti d'extrême droite, le MHP, qui existe depuis les années 70, qui est une organisation non seulement d'extrême droite, mais quasiment fascisante. Le créateur de cette organisation avait coopéré avec les nazis et leur signes d'ailleurs, qui reproduit la tête de loup et quasiment l'équivalent du signe nazi.

[00:34:19]

Le brandisse de la même façon et cette organisation qui est le bras armé de ce parti. Juste pour l'anecdote, ce parti existe toujours au Parlement turc et aujourd'hui, ils sont les alliés d'Erdogan. Mais revenons en arrière. Les Loups gris sont impliqués dans énormément d'affaires d'attentats en Turquie, mais également dans toute l'Europe. Et on se rend compte à travers les années qu'en réalité, ils travaillent en étroite collaboration avec les services secrets turcs, mais pas dans n'importe quelle structure, dans une structure ultra secrète qui ne comprend pas uniquement cette organisation d'extrême droite des Loups gris, mais également d'autres organisations d'extrême droite à travers toute l'Europe, qui sont des sortes de cellules dormantes d'une organisation ultra secrète qui s'appelle le stay behind.

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Ce qui veut dire en anglais rester derrière, c'était un pouvoir, Soulgé. C'était un projet américain de déstabilisation qui avait été créé au lendemain de la Seconde Guerre froide pour créer des cellules capables d'être mobilisées et d'être entraînées, bien sûr, dans le plus grand secret, au cas où les Soviétiques envahiront l'Europe occidentale. Mais après, on s'en est servi à des fins de manipulation et surtout pour essayer d'empêcher la gauche, la montée de la gauche et la prise de pouvoir par la gauche dans différents pays.

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Ces organisations ont pris des noms différents dans les différents pays membres de l'OTAN, comme le Gladio en Italie, le Glaive en France et en Turquie, la contre guérilla qui s'appuyait sur les loups gris.

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Ça ne nous dit pas pourquoi on a tué le pape alors que le ça ne nous dit pas le pourquoi et le pourquoi. Il est allé chercher dans les collections de ses réseaux et surtout pourquoi le pape était gênant. Le pape ETG? Non, pour plusieurs raisons, mais également parce qu'il y avait une grosse affaire de banqueroute de la banque du Vatican qui concernait beaucoup de continents, y compris les Américains.

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Merci à vous d'avoir partagé avec nous. Ces quelques informations fut donnée d'années de recherches. J'ai parfaitement conscience que cette interview pour vous est extrêmement frustrante pour tous ceux qui veulent aller plus loin. Néanmoins, il y a ce livre, vont vivre aujourd'hui, ont une vie éternelle grâce à Internet. Ce livre s'appelle La vérité sur l'attentat contre Jean-Paul 2. Il est paru aux Presses de la Renaissance il y a dix ans. Merci. Des centaines d'histoires disponibles sur vos plateformes d'écoute et sur Europe1.fr.