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Salissez Rocaboy Eric Eric Raquil Bonne-Nouvelle, grâce à Citröen, continue de mettre des claques à mes fins de mois ric rac, car ce mois ci, pour toute prestation, Citröen continue à offrir des cartes cadeaux pouvant aller jusqu'à 360 euros. J'ai encore gagné 100 euros pour l'achat de pneumatiques Michelin. C'est fantastique. Et celui qui dit le contraire? TAC tac. Bref, heureux que ma voiture et mon pouvoir d'achat soient dans une forme olympique. Je dis à nouveau Merci Citroën!

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Les services Citroën vous simplifient la vie non cumulables, réservée aux particuliers, valable jusqu'au 31 octobre. Le réseau participants était sur Citroën préfère. Raconte Christophe Hondelatte. Une affaire criminelle aujourd'hui, une tentative d'assassinat, la tentative d'assassinat du pape Jean-Paul 2 en mai 1981 à Rome, au cours d'une audience publique à l'époque où le pape circulait encore sans protection, sans cage de verre blindé au milieu de la foule sur sa papamobile. Et c'est après, à cause de cet attentat, qu'on va inventer la cage de verre qui protège aujourd'hui le pape François et avant lui, Benoît 16.

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Vous vous souvenez peut être du nom de celui qui a tenté d'assassiner le pape Ali Axa, un jeune Turc auquel le pape a ensuite pardonné. Mais je ne suis pas certain que vous vous souvenez de ses motivations. Et pour cause, le mystère n'a jamais été vraiment percé. Voici donc cette histoire que j'ai écrite avec Pierre Cretin. La réalisation est de Céline Le Braz.

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La grande affaire de cette histoire, c'est son issue, le pardon. Le pape Jean-Paul 2 pardonne à celui qui a voulu le tuer. Vous me direz, c'est son métier de pape que de pardonner. Ça n'est pas faux. Le pardon est au cœur de la doxa catholique. Néanmoins, ça reste quelque chose d'étrange, comme un défi à cette part animale que nous traînons depuis Cro-Magnon. À cette petite voix qui nous dit a eu pour oeil, dent pour dent.

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Tu as voulu me tuer? Tu payes.

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Je vous emmène donc le mercredi 13 mai 1981 au Vatican, à Rome, pour rallier la place. Là, les colonnes tout autour, l'obélisque en plein milieu et derrière la basilique, c'est la place Saint-Pierre. C'est là que, tous les mercredi, le pape Jean-Paul II donne une audience publique. Il est jeune, Jean-Paul 2. A cette époque là, 61 ans, il est pape depuis trois ans. Il adore les bains de foule. C'est tellement coupé de la vie, un pape.

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Sa vie, tellement dans une bulle, est là, à portée de main. Il y a vingt mille vingt cinq mille personnes, des vraies gens qui veulent lui parler, qui veulent le toucher. C'est tentant. Alors, tous les mercredis, il y va.

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Et d'ailleurs, il est 17 heures et le voilà, soutane blanche, sa calotte sur le crâne, juché sur cette jeep blanche décapotable. La campagne? Houlà! Notez qu'à l'époque, il n'y a pas de cage en verre sur la voiture. Pas encore. Il y a des gardes suisses et des policiers en civil. Mais à part ça, le pape est à découvert. Époque bénie de l'insouciance. La voiture roule au pas. Les gens applaudissent, l'acclament.

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D'autres prient. Et lui, il est à 50 cm des gens. Alors, il sporanges. Il serre des mains. On lui tend une fillette à bout de bras. Il l'apprend. Il l'embrasse et il la rend à sa maman. Et la campagne Olaf est comme ça. Un premier tour de la place par le côté gauche et à 17h17. Elle entame un deuxième tour par le côté droit. Elle fait quelques mètres et au niveau de la porte de bronze, à droite de la basilique.

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Trois coups de feu et une clameur d'effroi qui s'élève au dessus de la foule, Jean-Paul de grimacent fléchit un peu en avant. Il y a une tache rouge sur sa soutane. Il est blessé. Il porte sa main pleine de sang à son cou et il chancelle. Son secrétaire personnel et son qu'américain, son valet le rattrape. Des policiers sautent sur la campagne là pour faire écran de leur corps. Et on voit des gens, des fidèles qui se mettent à encercler le tireur.

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Ils l'ont vu tirer. Ils sont autour de lui. Il le bouscule pour l'empêcher de tirer à nouveau. Son arme tombe au sol. Il essaye de la ramasser. Et là, une religieuse tout en noir l'attrape par le bras. Elle le sert de toutes ses forces pour l'empêcher de récupérer son arme. Le type se débat. Et là, arrive un policier en civil qui le plaque au sol. Le type est neutralisé. C'est un jeune brun, les yeux noirs, les pommettes saillantes, mince, avec une veste claire.

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Et il crée, note senior, non sans Heriot. C'est pas moi, c'est pas moi. Et la nonne? Lui répond C'est alto, c'est ça, Itō, si c'est toi. Et l'homme est escorté par une vingtaine de policiers vers la porte de bronze et la foule qui crie Amor amor! Vous voyez ce que je vous disais? Œil pour œil, dent pour dent. C'est le premier réflexe.

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Le type est d'abord amené au commissariat de Borgo, près du Vatican, et ensuite à l'antiterrorisme. Les policiers ont récupéré son arme. C'est un Browning 9mm. Il a tiré à bout portant. Le BAPE s'est d'abord porté la main au vin. Apparemment, il a été blessé, puis ensuite il s'est écroulé. Il est tombé dans les bras de son secrétaire et immédiatement, le chauffeur de la Jeep l'a amené vers l'intérieur du Vatican en repartant vers la partie gauche de la place.

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Puis est passé sous l'arc des cloches, derrière laquelle se trouve en permanence une ambulance de la Croix-Rouge qui, à ce moment là, a transféré le pape à l'hôpital Gemelli.

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Pendant le trajet vers l'hôpital, Jean-Paul II perd beaucoup de sang. Il est tombé dès son arrivée aux urgences. L'opération dure six heures.

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Le pape est entre la vie et la mort. Et il est conduit dans une salle d'interrogatoire et installée sur une chaise. Il a été pris sur le fait. Il ne prend pas la peine de nier. Ouais, j'ai tiré sur le pape, mais il refuse de donner son identité. Il prétend qu'il est Chilien. Et puis finalement, il dit qu'il est de nulle part. Quels sont tes complices? Je n'ai pas de complice, j'ai agi seul. Et là là, il ment parce que pile à ce moment là, les enquêteurs disposent de plusieurs témoignages qui parlent d'un deuxième homme.

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Un policier d'abord, la vue arme au poing, en train de tirer. Ce deuxième homme. Mais il y a mieux que ça. Un photographe américain l'a pris en photo. Dodo, un jeune homme aux boucles brunes avec un blouson de cuir noir. On le voit clairement sur la photo, dans la main droite, il tient un pistolet, donc le type ment. Ils étaient deux et ils pourraient être deux à avoir tiré. Immédiatement, les policiers lancent un signalement.

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Il diffuse sa photo et il retrouve la pension où il a passé la nuit dernière, la pension Iza, près de la place Saint-Pierre, où il a laissé un passeport turc au nom d'Eauze Goun. C'est ton passeport. C'est un faux. Quel est son vrai nom ton vrai nom? Et là, le type qui a deux secondes ne voulait rien dire, déballe son CV, doterait. J'ai même installé AXA. Je suis le plus grand terroriste de Turquie.

[00:08:32]

Ali Axa, les policiers, pas son nom au fichier. Et effectivement, il y a un type du même nom qui est recherché par Interpol depuis janvier 1981 pour un assassinat. C'est un Turc de 23 ans, un militant d'extrême droite. La photo correspond bien à lui. Et là, on découvre son pédigrée. Ma mamie y a un an et demi, à Istanbul, il a vidé son chargeur sur le rédacteur en chef du Milliyet, le plus grand quotidien turc.

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Le journaliste est mort sur le coup et il enquêtait justement sur la collusion entre l'extrême droite nationaliste turque et les services secrets turcs et la CIA. Il est mort avant d'avoir publié son papier. D'après ce que dit sa fiche, cette Ali Axa appartiendrait à une milice turque d'extrême droite qui s'appelle les Loups gris. Son dossier dit qu'il a été embrigadé à 17 ans. Et les loups gris? Renseignement pris, haïssent les Kurdes, les Juifs, les Arméniens, bien sûr, et les chrétiens.

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Ils sont armés, bien entraînés et ils auraient le soutien de membres des services secrets turcs. D'après son dossier, Ali Axa a été arrêté quelque temps plus tard à la terrasse d'un café. Il avoue l'assassinat du journaliste et cinq mois plus tard, il s'évade de prison, dont sept ans. Sacré coco! Cet Ali Axa, qui vient de tirer sur le pape à l'affiche, dit que pour s'évader, il a bénéficié de la complicité de six militaires et gardiens de prison.

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C'est vraiment un sacré coco et ce n'est pas fini. Le jour de son évasion, il envoie une lettre au journal Milliyet dont il a exécuté le rédacteur en chef. Un an plus tôt et dans cette lettre, il menace de tuer le pape Jean-Paul II s'il maintient la visite qu'il a prévu de faire en Turquie deux jours plus tard. Il y a la lettre dans le dossier. Si cette visite n'est pas annulée, je tuerai le pape à coup sûr.

[00:10:33]

C'est l'unique motif de mon évasion.

[00:10:40]

Voilà donc le profil de l'animal qui vient de tenter de tuer le pape Ali Aqsa, un nationaliste turc d'extrême droite qui a déjà tué et qui était en cavale depuis une évasion. Et son interrogatoire reprend. Tu n'es qu'un tueur fachiste. Ce fonds. Terrorisme n'est pas rouge ou noir. Il est rouge et noir et je ne suis avec les Palestiniens. Enfin, tout ça n'a pas d'importance. Je suis au dessus des idéologies. J'appartiens à une nouvelle race de terroristes.

[00:11:15]

Vous comprenez? Non, on ne comprend pas parce que c'est un fumeur qui alterne entre la logorrhée et maintenant le mutisme complet. Il y a même un moment où il s'endort sur sa chaise et il se réveille frais comme une rose, parée pour la suite de l'interrogatoire. Dans la chambre de la pension EASA, les policiers ont retrouvé des notes dans lesquelles il dit qu'il va tirer sur le pape en signe de protestation contre l'ONU et l'impérialisme occidental. Pourquoi est ce que tu as voulu tuer le pape?

[00:11:48]

Je n'ai pas de haine envers le pape. Qui sont les complices? Moi, seul, j'ai décidé seul. Même si des gens m'ont aidé. Oh! Des Bulgares, des Anglais, des Iraniens. Tout ça n'a aucun sens. C'est du galimatias, c'est du charabia pseudo révolutionnaire, mais qui est ce type là qu'il a envoyé tuer le pape? Pendant ce temps, Jean-Paul 2 se remet de son opération de réanimation là où il a été conduit après une intervention chirurgicale.

[00:12:42]

Il a fallu procéder à une heure agrippina de l'intestin grêle et le poids revient à plaquer un handicap. Le diagnostic demeure réservé à des marques d'affection péritoine. Le pape est dans la région abdominale, une importante cavalerie et les médecins généralistes, étant par ailleurs déployés par la guerre, acquérait l'avant bras et de la troisième guerre, fracturé la deuxième et la troisième phalange de l'impact de la main gauche.

[00:13:10]

Le lendemain de l'attentat, le juge d'instruction inculpé même Matanie AXA pour tentative d'assassinat d'un chef d'Etat en complicité avec des personnes encore inconnues. Et donc, le procureur demande aux services secrets italiens de reconstituer le périple d'Ali Axa depuis son évasion jusqu'à l'attentat pour savoir qui est derrière lui. L'enquête, tenez vous bien, est bouclée en dix jours. En dix jours, les services secrets italiens livrent l'itinéraire détaillé du terroriste. C'est à croire qu'ils avaient déjà toutes les informations sous la main.

[00:14:11]

Il a beaucoup voyagé et ces voyages sont assez désarçonnant. Par exemple, un an avant l'attentat, AXA est à Sofia, en Bulgarie, avec un faux passeport indien. Et c'est assez surprenant pour un militant d'extrême droite. En 1980, la Bulgarie est sous la coupe des Soviétiques, des communistes dont on ensuite toujours avec de faux passeports AXA en France, en Suisse, en Allemagne et en Autriche. Et quatre jours avant l'attentat, il arrive en Italie. Et le 13 mai, il tire sur le pape.

[00:14:50]

Voilà son parcours reconstitué. Ça laisse beaucoup de questions en l'air. Qui a financé cette longue cavale d'Ali AXA, qui lui a procuré les faux papiers qui étaient son ou ses complices? Qui étaient ses commanditaires, les Turcs, les Soviétiques, les fachos ou les communistes? Ce n'est pas une question accessoire si la justice italienne a décidé de juger Ali Hoxha tout de suite.

[00:15:18]

Son procès s'ouvre le 20 juillet 80, soit deux mois seulement après l'attentat Dagg Mehmet Ali, hackeur dans la grotte ornée qui accueille actuellement la mère d'un tueur à gages travaillant dans l'ombre. Ali Axa entre dans son box en verre. Il est pieds nus, les cheveux en bataille, pas rasé. Il porte un pantalon crasseux, une chemise auréolée de transpiration. On dirait un clochard. Monsieur Aqsa, reconnaissez vous avoir tiré sur le pape dans l'intention de le tuer?

[00:16:20]

Vous avez agi seul? Et là, Ali Axa se lève. Je considère cette affaire comme terminée. Vous allez continuer sans moi. Et il sort de la salle d'audience et le 25 juillet 1981, il est condamné à la prison à perpétuité. Il ne fait pas appel et il est incarcéré à la prison d'Ascoli. Pitché non pas très loin de Rome, c'est une prison ultramoderne, très sécurisée, où sont enfermés les terroristes et les mafieux les plus dangereux.

[00:16:55]

150 gardiens pour 120 détenus.

[00:17:02]

Et maintenant, est ce qu'on s'intéresse enfin à la seule question qui vaille qui est derrière cet attentat? En novembre 1981, le parquet de Rome ouvre une nouvelle instruction. Il va maintenant chercher le ou les complices. Un colonel des services secrets va une fois de plus interroger AXA dans sa cellule.

[00:17:24]

Nous savons que vous n'étiez pas seul pour commettre cet attentat. Vous aviez des complices. Des gens vous ont financé. Vous savez qu'une loi sur les repentis est en préparation? Si vous parlez, nous n'aurions aucun mal à obtenir une remise de peine. Ça, c'est ce qu'on appelle la carotte. Mais la justice italienne pratique aussi le bâton. Elle menace AXA de l'extrader vers la Turquie, où il risque la peine de mort. Ça fait réfléchir et finalement aller.

[00:17:56]

AXA balance le nom de quatre complices. D'abord son ami aural Schlick, son frère jumeau. Ça lui arrache un peu le cœur, mais il était là. Il dénonce aussi un chef mafieux qui aurait financé l'opération et versé trois millions de Deutsche Mark. Et puis, le chef de la Fédération européenne des idéalistes turcs, une organisation ultranationaliste basée à Francfort, en Allemagne, et enfin, celui qui a gardé son Brüning et qui serait venu le lui apporter. Juste avant l'attentat, quatre complices dont, quelques semaines plus tard, il fait une deuxième série de révélations.

[00:18:33]

Alors, j'ai tiré sur le pape pour le compte des services secrets bulgares. On lui présente un album photo 56 photos de fonctionnaires bulgares en poste à Rome.

[00:18:51]

Ali Axa en désigne trois le secrétaire de l'attaché militaire à l'ambassade de Bulgarie, le chef comptable de l'ambassade et le directeur d'une agence de tourisme bulgare. Un certain Antonov, Ali Axa, dit qu'il serait le cerveau de l'attentat. Physique quelconque, bon mari, bon père à un poste discret à la alcanes touriste, l'agence de voyages de la compagnie aérienne bulgare à Rome Ivanov Antonov n'avait sûrement jamais d'attirer l'attention de ses voisins depuis quatre ans qu'il habitait dans le quartier Trièves.

[00:19:25]

Pourtant, le voici aujourd'hui au centre de l'attentat qui a failli coûter la vie au pape. Il est accusé ni plus ni moins de complicité active par le juge d'instruction martèlera qui, depuis des mois, épluche le dossier de l'affaire en filant en tonneau, s'est arrêté.

[00:19:40]

Il est interrogé pendant dix semaines. Il répète. Je suis innocent. Monsieur le juge instructeur, je suis sûr qu'un jour viendra où la vérité triomphera. Je suis innocent et assez vite.

[00:19:56]

Le juge se dit qu'effectivement, le bonhomme n'a pas l'étoffe et qu'il n'a pas non plus le mental pour avoir fomenté un coup pareil. Et à un moment, on croit le reconnaître sur une photo dans la foule le jour de l'attentat, mais on l'a confondu avec un pèlerin américain. Cette histoire de Bulgares ne colle pas. Et deux Soviétiques encore moi. Pourquoi auraient ils voulu tuer le pape? Parce que Jean-Paul 2 est antisoviétique. Parce qu'il a soutenu, par exemple, Lech Walesa en Pologne.

[00:20:27]

Ça paraît fou d'un goût barjo. Est ce qu'on peut croire une chose pareille?

[00:20:42]

Et ces gens là, enfin, ce qu'on a pu arrêter, on va les juger, figurez vous, c'est à dire Antonov et 2 loups gris. C'est un procès assez surréaliste qui s'ouvre le 28 mai 1985. Ali Axa est là aussi comme témoin principal et d'entrée, il prend la parole pour rajouter du surréalisme au surréalisme.

[00:21:05]

Je demande que la cour me laisse dire quelque chose. Qui ne figure pas dans l'instruction? L'attentat contre le pape est lié au troisième secret de la Madone de Fatima, au nom de Dieu omniprésent. J'annonce ici la fin du monde. Je suis Jésus, crie réincarnée. Consternant. Un des anciens loups gris turcs vient rajouter du flou au flou. Non, les d'Ougrée. Nous étions farouchement anticommuniste. Il était hors de question de collaborer avec les services de l'Est, comme les services bulgares ou le KGB, mais ce que je peux vous dire, c'est que les services français et allemands ont couvert notre fuite et ils nous ont demandé de charger le Bulgare.

[00:21:50]

Après dix mois de procès, le verdict tombe au nom du peuple italien. C'est par ces mots que le président de la cour d'assises de Rome commence la lecture du verdict. Tous les inculpés bulgares et turcs sont acquittés au bénéfice du doute. Ils sont immédiatement remis en liberté. La Cour a donc tranché il n'y a pas eu complot dans l'attentat contre le pape Sergueï Antonov. Le principal accusé bulgare rejoint Sofia dès aujourd'hui après quatre ans de prison. Et voilà, au final, on ne sait rien, on ne sait pas pourquoi on a voulu tuer le pape et on ne sait pas qui était derrière tout ça.

[00:22:36]

C'est un fiasco. Quand il sera arrêté, quelque temps plus tard, le frère jumeau d'Ali Axa Aural tchetnik viendra encore épaissir le mystère. De toute façon, vous ne comprendrai jamais, même nous qui sommes là dedans, nous ne comprenons qu'à 50 ans. Oubliez tout ce que vous avez entendu auparavant.

[00:22:58]

Surréaliste, fou, fou. Ces gens étaient des fous. Alors, raccrochant nous à un évènement qui lui n'était pas fou. Le pardon du pape Jean-Paul II à celui qui a voulu l'assassiner le 27 décembre 1983. Le pape rend visite à Ali Axa dans la prison de Ribbe Libya, où il est maintenant incarcéré. Il vient à peine de sonner très ponctuel. Le pape arrive aux portes de la prison dorée Ghiggia, un vaste complexe de béton et de brique anonyme, écrit.

[00:23:37]

Le vent souffle en rafales. Il s'engouffre sous le manteau rouge du pape lorsque celui ci franchit le seuil de la prison. Immédiatement, les lourdes portes d'acier blindées se referme derrière lui. Le ministre de la Justice italien, le directeur général des prisons ainsi que le cardinal Pauletti sont là, qui accueillent le pape. Jean-Paul 2 gagne rapidement la chapelle de la prison, une salle circulaire extrêmement dépouillée où s'entassent quelque 200 détenus. À peine le parquet l'ancrer que de longs et chaleureux applaudissements spontanés le saluent au nom de tous les détenus, un prisonnier lit un message de bienvenue pour nous tous, ce jour restera à jamais dans nos mémoires, dit il dans le discours qu'il adresse aux détenus du monde entier.

[00:24:17]

Le pape insiste d'ailleurs sur la dignité humaine des détenus, sur la nécessité de leur réserver un traitement juste et ouvert à la possibilité de leur réinsertion dans la société. Dans une petite salle à l'écart, l'attente pour un tête à tête entre les moins allias qu'à l'homme qui a voulu le tuer. Le 13 mai 1981, le pape entre dans la cellule.

[00:24:37]

On laisse la porte ouverte au cas où la télévision du Vatican est la seule à filmer de loin Ayaka, les cheveux courts, pantalon et polo vert, bleu et debout.

[00:24:46]

Le pape entre lentement, alias cas, se précipite et s'incline. Il prend la main du pape et la belle dans la caisse aux murs entièrement nus, un radiateur et deux chaises. Aller à Kafa, soit le dos au radiateur. Face à lui, le pape rapproche son siège. Il se penche, les yeux baissés, vers le jeune Turc dont il prend la main. Ayaka, une sorte de sourire sur les lèvres, approche son visage de l'oreille du pape et se met à lui parler tout bas.

[00:25:12]

L'entretien se termine. Le pape se lève. Aller à ca, tombe à genoux. De nouveau, il baisse la main du pape. Le tête à tête a duré vingt minutes exactement. A sa sortie, le pape apparaît très éprouvé. Les quelques journalistes présents lapraille de questions. Ce qui fait dit avec Akka est un secret entre moi et lui, répond Jean-Paul 2. Et le pape ajoute Je lui ai parlé comme on parle à un frère à qui j'ai pardonné et qui jouit de ma confiance.

[00:25:37]

Ce que se sont dit longuement les deux hommes dans le huis clos de la cellule d'Alias qu'à sa sortie de prison, en janvier 2010, à l'âge de 52 ans, il a passé au total trente années derrière les barreaux.

[00:25:52]

En Italie, 10 en Turquie est disponible en écoute ici ici.