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On raconte sur un Robin Quand tu Disturbed, la nouvelle série coup de poing de Polard, plus seulement avec Canal+. Une expulsion ratée, un mort, une brigade dans la tourmente. Lahiya, l'enquêtrice obsédé par cette bavure, découvre une affaire qui bouscule tout sur son passage en Disturbed Turbigo. Tous les lundis, dès le 16 novembre, en exclusivité sur Polar Bleu et en intégralité via un. Christophe Hondelatte. Depuis que cette émission existe, je savais qu'un jour, je vous raconterait l'histoire de l'enlèvement du baron Empain.

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Et puis le baron est mort au mois de juin 2018, alors je me suis dit Il ne faut pas traîner. Faut y. Et donc, je vais vous raconter aujourd'hui cette histoire qui va nous ramener à un temps où le rapt de grand patron était un sport national. Les années 70. Vous remarquerez d'ailleurs qu'aujourd'hui, les enlèvements contre rançon a complètement disparu de l'arsenal criminel pour une raison à ces sommes. D'ailleurs, ça ne marchait pas et on va le voir dans cette histoire au moment de la remise de la rançon.

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En général, les ravisseurs se faisaient pincer et ils en prenaient pour 20 ans. Voici donc l'enlèvement du baron Empain. Une histoire que j'ai écrite avec Thomas Audouard. Réalisation signée Céline Le Braz.

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Repin, Christophe Hondelatte. J'ai un peu connu le baron Empain, figurez vous. C'était un homme délicieux, vraiment séducteur et séduisant, mais simple, très simple, riche, mais sans ostentation. Et vous savez ce qui me l'a rendu définitivement sympathique lorsque je suis allé le voir chez lui un jour pour qu'il me raconte. Il avait, dans le parc de son manoir, au nord de Paris, des cygnes en plastique. Le baron Empain, des cygnes rose et blanc plastoc.

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J'ai mieux compris ce jour là comment, à la fin de l'histoire, que je vais vous raconter. Le baron Empain en est arrivé à préférer la compagnie de ses ravisseurs à celle de sa femme.

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Et nous voilà donc au tout début de cette histoire, le 23 janvier 1978. A cette époque là, Edouard Jean Empain, Belge de naissance, et le PDG du groupe Empain Schneider. On disait à l'époque Schneider. Il a 41 ans. Il est grand, blond, avec des yeux bleus, un vrai play boy, des allures d'acteur hollywoodien.

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Et le voilà qui sort de chez lui, un immeuble bourgeois de l'avenue Foch, dans le 16ème arrondissement de Paris, pour aller au siège de son groupe, rue d'Anjou, dans le 8ème. Il est assis à l'arrière de sa Peugeot 604. C'est son chauffeur, Jean Jean Denis, qui conduit, lui, comme tous les matins. Il lit Le Figaro. A l'arrière, la voiture fait cinquante mètres, pas plus. Et soudain, une mobylette se couche sur la chaussée.

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Des hommes surgissent d'une camionnette garée en double file. Si tu veux pas en. Le chauffeur est jeté dans la camionnette et le baron menotté, bâillonné à l'arrière de la voiture. L'équipe passe la première et ils prennent le large. Voilà comment ça commence.

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Il est 11 heures ce matin. Le baron est dans sa voiture, une Peugeot 604. La 604 du baron Empain est stoppée. Deux hommes bondissent de l'estafette. On arrache le chauffeur du baron de son siège. On le fait entrer de force dans la camionnette. D'autres ravisseurs montent alors dans la 604. L'un d'entre eux prend le volant. La voiture démarre sur les chapeaux de roue. Depuis, tous les policiers recherchent cette 604 immatriculée 98,2 92.

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Le chauffeur, Jean-Denis, est libéré près de la porte Maillot. Il n'a pas grand chose à raconter. Les gars m'ont dit on ne veut pas vous faire de mal, c'est pas à toi qu'on n'en veut plus. Après, je les ai entendu parler entre eux. Il y en avait un qui parlait allemand.

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On retrouve la 604 du Baron. Quelques heures plus tard, vide dans un parking souterrain. A l'intérieur, les flics ne trouve aucune empreinte, aucun indice. A ce moment là, Edouard Jean Empain est déjà loin ou il ne sait pas. Une pièce sombre dans une maison en ruine. Il est ligoté. On lui a collé un somnifère et quand il se réveille, il est dans le noir. Ses geôliers débarquent.

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Franchement, on ne va pas tuer. Rassure toi! Mais on va couper un doigt pour l'envoyer à ta famille. Lui couper un doigt. Je me retrouve les yeux et la bouche barrée de sparadraps, une cagoule sur la tête, menotté aux chevilles. On saisit une de mes mains, on la pose sur une table en éloignant l'auriculaire des autres doigts. L'amputation proprement dite n'est pas douloureuse. On lui a coupé l'auriculaire pour l'envoyer à sa femme et l'impressionner de.

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Pendant ce temps là, à Paris, ça s'agite. Je vous le dis, le type qu'on vient d'enlever n'est pas n'importe qui. Le groupe Empain Schneider emploie 150 000 personnes dans le monde. L'année dernière, il a réalisé 22 milliards de francs de chiffre d'affaires et le baron est un ami personnel du président Giscard d'Estaing. C'est un très gros poisson qui vient d'être enlevé, très gros, et dont on attend la demande de rançon parce qu'ils vont forcément demander une rançon.

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C'est à la mode, le rapt dans les années 70. Et ils finissent toujours par demander de l'argent. Alors, les flics s'installent chez le baron, avenue Foch, et ils attendent le coup de fil qui dira combien la PJ a été claire avec sa femme? Vous ne négocierait pas en direct. Tout passe par nous. S'il appelle quelqu'un chez nous, qui décroche et il se fera passer pour un membre de la famille entendu, pas d'initiative personnelle.

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Je vous en supplie. Les flics attendent jusqu'au soir si la lumière est restée allumée toute la nuit au huitième étage du 33, avenue Foch, dans l'appartement où attend la famille du baron Empain. Mais aux dernières nouvelles, le téléphone est resté muet et il ne semble pas que les ravisseurs du baron est due à un contact quelconque, ni avec la famille, ni avec les sociétés du groupe, ni avec la police.

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Le coup de fil vient le lendemain, mais pas chez le baron, où siège du groupe Empain. Vous, à la gare de Lyon, nous avons laissé un message et des instructions pour vous donner la consigne numéro 384.

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On avait dit pas d'initiative personnelle, tu parles. C'est le numéro deux du groupe, René Ingen, qui est dans le casier 595. Voilà ce qu'il trouve d'abord la carte d'identité du baron. On n'a pas affaire à des plaisantins, ce sont vraiment les ravisseurs. Ensuite, un mot pour sa femme. Chère Silvana, ne t'inquiète pas trop, tout peut s'arranger. Je t'embrasse plus. Une lettre, une lettre écrite en lettres bâton. Le montant de la rançon est écrit dessus 80 millions de francs, c'est colossal.

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Et enfin, un petit paquet, on l'ouvre.

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C'est un morceau de toi, un morceau de l'auriculaire du baron. Et la lettre dit aujourd'hui, vous avez reçu un doigt, mais nous n'hésiterons pas par la suite à vous envoyer un pied ou un œil.

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Ce soir, la famille et l'entourage du baron Empain ont peur. Ils savent que le baron est entre les mains de gangsters tout à fait déterminés. La preuve est définitivement apportée par le fragment de doigt, le morceau de l'auriculaire gauche découvert dans une consigne de gare. L'effet psychologique que recherchent les ravisseurs semble avoir été atteint. La famille Empain sait maintenant que les gangsters ne reculerons devant rien et on a de grandes craintes pour la vie du baron.

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Dans La femme du baron, on apprend qu'on a coupé un bout de doigt à son mari.

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Il paraît qu'elle déclare Je ne reverra pas d'argent vivant. Ils vont le tuer. Notez bien cette phrase parce qu'il y aura une suite, vous verrez. Et là, une semaine entière s'écoule sans aucune nouvelle aucune. Pas un coup de fil des ravisseurs, pas une lettre, rien.

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Mais grâce au livre écrits plus tard par Le Baron, on sait ce qui se passe pour lui. Ses ravisseurs l'ont placé dans une tente de camping, au milieu d'une pièce, dans un lieu sombre et froid, un endroit qu'il ne connaît pas. Dans l'attente, il est enchaîné en permanence, couché 24/24 sur un matelas gonflable. Quand les ravisseurs entrent dans la tente, ils ont des cagoules et ils l'obligent lui aussi à en enfiler une en permanence. Il proteste.

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Eh bien non, il ne se plaint pas. C'est un grand patron au mental d'acier. Il a décidé de ne rien leur demander. En réalité, l'humiliation de cet état de dépendance totale est moins pénible à supporter que l'obscurité et l'oisiveté 24 heures sur 24. Je n'ai rien d'autre à faire qu'à gamberger au point de vue épreuve nerveuse. C'est costaud. Et quel est le sujet de sa gamberge? Bien la rançon. Il connaît le montant 80 millions de francs et il sait que personne de son entourage ne va pouvoir réunir une telle somme.

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Sauf sauf s'ils font un tour de table, s'ils s'y mettent à plusieurs.

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Heureusement qu'il ne sait pas ce qui se dit de lui dehors. Car une semaine après son enlèvement, La Presse, qui n'a rien d'autre à se mettre sous la dent, se régale de révélations sur sa vie privée.

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Eh oui, les policiers de la CRIM, évidemment, se sont regardés sur ces relations, sur ses habitudes, sur ses amis et sur ses ennemis.

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Et tout ce qu'il découvre se retrouve dans les journaux.

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Par exemple, on apprend que le baron joue au poker, qu'il lui arrive de poser sur la table deux cent mille francs d'un seul coup. Quel rapport avec son enlèvement? Sans doute aucun. Mais les journaux se délectent de ces révélations et ils tirent sans gêne des plans sur la comète. Le patron aurait perdu 11 millions de francs au casino. Ces derniers temps, 11 millions. Vous entendez? Allez savoir si ce n'est pas lui qui a organisé son enlèvement pour se renflouer.

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Un. L'histoire du doigt coupé n'est évidemment pas étrangère à cette vilaine rumeur. Au poker, il paraît qu'on coupe les doigts des mauvais joueurs. Alors, dans ce grand déballage, évidemment, on tombe sur des maîtresses et sur une garçonnière. Tout ça et dans les journaux. Imaginez la tête de sa femme Silvana et de ses enfants. Ils apprennent tout ça dans la presse. Et une fois de plus, souvenez vous de cet épisode parce que ça comptera beaucoup à la fin de l'histoire.

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Vous verrez. A ce moment là, une lettre arrive au domicile des employés, une lettre du Baron qu'on peut imaginer avoir été dictée par ses ravisseurs. Elle s'adresse à sa fille Patricia. Je vais te demander une preuve d'amour et de courage, celle de me sauver la vie. Voilà ce que tu dois faire. Prendre ma Mercedes, mettre la rançon, aller où on te dit et n'accepte en aucun cas d'être suivie par la police. Mettez vous à la place de la famille.

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Edouard Empain leur demande expressément de ne pas prévenir la police. Que faire? Pendant plusieurs jours, ils ne disent rien aux flics. Sauf que dans cette lettre, le baron a glissé un message subliminal ils ne l'ont pas compris. J'ai délibérément et sans consulter sur ce point, ce qui me tenait la main fait pratiquement une faute d'orthographe par mot. C'est nettement supérieur à mon taux habituel, ne voulant pas payer ou laisser payer la rançon. J'espérais ainsi le faire comprendre à mes correspondants qui interpréterait cette anomalie comme un signe de connivence, donc de résistance.

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Peine perdue. A l'extérieur, on a interprété cette profusion de fautes d'orthographe comme la preuve que mon état mental déclinait. Du coup, les policiers de la CRIM, quand ils sont informés de cette lettre trop tard, se disent la famille ne joue pas le jeu et donc ils placent tout le monde sur écoute. La femme est, tant qu'à faire, les dirigeants du groupe Empain. Excellente initiative parce qu'ils s'aperçoivent que le numéro deux du groupe, René Ingen, a entamé des négociations directes avec les ravisseurs.

[00:14:39]

Le montant que vous réclamez est excessif, il est strictement impossible de le retirer en espèces. Nous n'y arriverons pas. En revanche, si vous acceptez de réduire vos prétentions à 30 millions, nous pensons que nous pouvons y arriver. Tout cela dans le dos de la brigade criminelle. Le commissaire aux violé, le patron de la Crimée, furax. Vous êtes responsable? Il n'est pas question de payer une rançon. Vous entendez qu'il n'est pas question. Et il va dire la même chose à la famille.

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Ne payez pas. Ne payez rien et je vous le redis, ne vous occupez de rien. On se charge de tout. Il est hors de question que le crime soit payant, alors s'il le faut, nous remettrons une rançon aux malfaiteurs, mais elle sera factice. Cela fait maintenant 20 jours, presque 3 semaines que le baron a été enlevé. Et pendant ce temps, depuis trois semaines, Edouard Jean pas et toujours enchaîné au fond d'une cave. Il est allongé sur un matelas gonflable.

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Ça fait trois semaines qu'il ne s'est pas levé. Trois semaines qu'il n'a pas marché. Mais son sort s'est légèrement amélioré. Un jour, on lui donne du café chaud et une autre fois, une pomme et on consent à lui donner une lampe de chevet. Parce que jusqu'ici, il était dans le choix entre.

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Un mois s'est écoulé le 20 février. Les ravisseurs reprennent contact avec le groupe Empain.

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Ils veulent la rançon tout de suite, mais ils ont revu leurs prétentions à la baisse. 40 millions de francs, la moitié de ce qu'ils demandaient au début.

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Reprendre contact avec l'argent. Mais les cadres du groupe Empain ont retenu la leçon.

[00:16:55]

Alors ils préviennent la criminelle. l'Antigang s'installe discrètement à Megève. C'est un flic, l'inspecteur Jean Majri, dit le Chinois, qui remettra la rançon. Il se fera appeler Mazeau et se fera passer pour un collaborateur du groupe.

[00:17:28]

Le 22 février, Mazeau est à l'hôtel Le Chalet du Mont d'Arbois. L'endroit est truffé de flics. Même les réceptionnistes sont des policiers mazeau. Avec lui, deux gros sacs remplis de billets. Enfin, c'est ce qu'il veut faire croire. En vérité, chaque liasse comprend un billet au dessus, puis un billet au dessous et au milieu yaks du papier journal. Il attend. Il attend un coup de fil d'un certain Félix le chat et il attend comme ça pendant 12 heures.

[00:17:56]

Pas d'appel, donc. Il rentre chez lui. Les ravisseurs font savoir au groupe qu'ils reprendront contact.

[00:18:35]

A ce moment là, le baron lui change de décor. On le déménage, on le met dans une caisse en bois, cloué comme un cercueil. La caisse dans le coffre d'une voiture et on l'emmènent dans une nouvelle planque. Et là, son sort s'améliorer un peu. Maintenant, il a du chauffage et surtout, il a la télé.

[00:18:53]

Je ne suis pas mal ici, mais côté hygiène, j'ai encore un seau jaune pour voisin de chambrée et une dégaine de clochard et il m'est toujours interdit de me lever. Quant à la télévision, rien de ce que j'y vois ne parvient à capter mon attention. C'est quelque chose qui fait du bruit et quand je parviens à y fixer mon regard, la réaction est douloureuse. Ce sont des images de liberté, des gens au bistrot qui parlent, qui trinquent ensemble, qui prennent leur voiture.

[00:19:19]

Et quand on parle de moi, c'est pour dire à Empain. Toujours pas de nouvelles là dessus. Nouveau déménagement en pleine nuit. On le remet dans sa caisse en bois cagoule, sparadraps, menottes. On clôt le couvercle et le baron se retrouve dans un garage, à nouveau sous la tente. Mais on lui laisse la télé et on lui donne des livres au pas de la grande littérature, des livres pornos, des séries noires et des polars.

[00:20:17]

Et le temps passe. Le 17 mars, ça fait sept semaines que le baron est prisonnier et le 17 mars, les ravisseurs prennent contact avec un ami du baron, Pierre Sadik, qui a l'avantage de ne pas être sur écoute.

[00:20:31]

Il vit en Belgique, mais message le numéro deux du barreau de Bruxelles, Ingen Guenille, va discrètement, sans prévenir quiconque.

[00:20:48]

Quelqu'un vous demande au téléphone.

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FANO Recevoir un courrier dans les jours la lettre arrive cinq jours plus tard, accompagné d'un mot écrit de la main du baron.

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Pas de police, sinon je serais mutilé d'une manière irréparable. C'est la vie ou la mort. La lettre fixant rendez vous au Fouquet's, sur les Champs Elysées, le lendemain à 14 heures. Et là, René Ingen prévient la criminelle et on remet en place le dispositif de Megève. Maso se fera passer pour un collaborateur d'Ampsin. Il doit attendre un coup de fil d'une certaine Charlotte Corday.

[00:21:37]

Le téléphone sonne au bar du Fouquet's à 14h15. M.

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Marras rapporte Otokoré à 15 15h20 Mazzone se met en route pour le muera, suivi par des voitures banalisées de police, et il s'attable pas à M.

[00:22:02]

Marras.

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Téléphone pour vous nous branche métro Porte d'Auteuil, en contrebas, au fond de la poubelle.

[00:22:14]

Je vous entends Mateos traverse et au fond de la poubelle, il y a bien une enveloppe qui contient un plan. Il doit rouler à 50 km heure jusqu'à la porte d'Orléans et il y a un piège. Le plan prévoit qu'à un moment, il doit emprunter une voie de service, une rue à l'entrée de laquelle il est écrit interdit, sauf service.

[00:22:35]

Heureusement, Masoud a une radio à la porte d'Orléans.

[00:22:47]

Un rendez vous est fixé au café Le Rond point Recoucher et vous allez trouver une remorqueuse pour la promo. Les instructions sont encore dans la Renault 12.

[00:23:04]

Une lettre demande à Masoud de retourner à Paris aux Trois Obus, un café de la porte de Saint-Cloud. Et là.

[00:23:11]

Nouveau coup de fil maintenant, on vous vous bon. L'aéroport d'Orly? Rendez vous compte. Ça fait six heures, six heures que les ravisseurs baladent la brigade criminelle dans tout Paris et sa banlieue, Wilton.

[00:23:35]

Il est trop tard, on arrête ton routeur au bar de local demain, ça ne sera donc pas pour aujourd'hui, mais ça sera pour demain.

[00:23:53]

Et donc, c'est reparti. Le rendez vous est fixé à 18 heures, l'inspecteur Majri s'installe au parc Dewilde. Le téléphone sonne à 18h40. Allô!

[00:24:07]

Allez remplir le réservoir d'essence de votre voiture et je vous donnerai les prochaines instructions.

[00:24:16]

Majri va faire le plein. Il revient au bar. 19H50. Nouveau coup de fil.

[00:24:22]

Maintenant, vous allez prendre la route vers Paris. Sur l'autoroute, prêchez la borne Peiffer. Je répète, vos messages vous attendront.

[00:24:34]

La magie reprend sa voiture. Il roule vers la borne Bessel et il se gare sur la bande d'arrêt d'urgence. Il est 21h10 et voilà qu'un véhicule de dépannage se stationne juste derrière. Merde, ces agents de l'autoroute risquent de faire échouer les plans. Majri sort. Il va les voir pour leur expliquer qu'il n'est pas en panne, qu'il est flic et qu'il faut qu'il parte tout de suite. Il fait quoi 3 4? Pas. Et là, il se retourne et il voit deux types surgir de derrière la glissière de sécurité, sauter dans la R12 et démarré en trombe.

[00:25:11]

Et derrière tous les flics de la CRIM et de l'antigang qui se lancent à sa poursuite à la hauteur de L'élit rose, la RN12 ralentit. Elle s'arrête à la hauteur d'un mur antibruit. Les types, manifestement, n'ont pas réalisé qu'ils étaient suivis. Ils descendent, ils vont vers une porte qui est aménagée dans le mur antibruit et qui donne sur la banlieue. C'est par là qu'ils vont s'enfuir. Sauf qu'à ce moment là, un complice juché sur le mur tout en haut, voit les flics en voiture et en moto qui déboule et ils se mettent à les ravaler.

[00:25:42]

Et les flics répliquent. Et pendant ce temps, les gangsters essayent de s'enfuir. L'un d'eux est abattu et l'autre est neutralisé.

[00:26:04]

Le ravisseur abattu est vite identifié. Il s'appelait Daniel Duchâteau. Quant à celui qui a été arrêté. Son nom est Alain Cayol. Il est blessé. Il a pris des balles dans le bras, mais il est en état d'être interrogé et il se retrouve le soir même dans le bureau du commissaire aux violées. Le but est évidemment de lui faire dire où est le baron. Pendant trois heures, Cayolle fait le dos rond. Mais au bout de trois heures, il craque.

[00:26:34]

OK, OK, je téléphone à mes complices, mais vous ne regardez pas le numéro que je compose. Vous ne cherchez pas d'identifier les paroles paroles. Ottavio Lee lui tend le téléphone de son bureau et il détourne ostensiblement la tête. Allo, c'est moi! Suis chez les flics. Jamais vous toucherez la rançon, donc vous libérer le baron, c'est foutu. Sinon, ça va être la guerre. Là dessus, Cailliau le raccrochait, il est bon commissaire.

[00:27:19]

C'est bon à 99%, ils vont le libérer. Est ce que Cayol a vu qu'il y avait un petit magnétophone accroché au téléphone du commissaire? Peut être, mais pas sûr. En tout cas, grâce à ce magnétophone qui a enregistré la composition du numéro de téléphone, il ne sera pas difficile à des experts de remonter aux numéros et donc de localiser les ravisseurs qui sont sans doute avec le baron. Mais ça ne servira à rien puisque entretemps, le baron est libéré par les ravisseurs.

[00:28:06]

Quelques minutes après le coup de fil, ils le sortent de la planque par un soupirail cagoulé et menotté, et il le mettent dans une voiture.

[00:28:14]

Le baron reconnaît le moteur caractéristique d'une 4L et il s'aperçoit aussi que le conducteur fait quatre fois le tour du pâté de maison pour le perdre. La voiture roule, elle s'arrête. Mais ça et là, les ravisseurs lui glisse un billet de 10 francs dans la main. Le baron a toujours sa cagoule. Il entend la 4L qui s'éloigne. Il enlève sa cagoule. Rendez vous compte. Ça fait soixante trois jours qu'il est cagoulé et il se retrouve au bord d'une route, en pleine nuit.

[00:28:47]

Et ils se mettent à marcher avec difficulté. Ça fait deux mois qu'il vit couché, sans bouger. Il marche. Et là, il l'aperçoit. Une bouche de métro dont il est à Paris. Et avec les 10 francs, il s'achète un ticket et il prend le métro. Et il descend à Opéra. Et là, avec les pièces qui lui restent. Il appelle sa femme au téléphone. C'est moi, ils m'ont libéré. Je suis place de l'Opéra, vient me chercher quelques minutes plus tard, Silvana Rampa, accompagnée d'un policier, débarque devant l'opéra.

[00:29:24]

Le baron est là, en survêtement hirsute, adossé à un réverbère. Il monte dans la voiture et il éclate en sanglots.

[00:29:41]

Il est beau.

[00:29:42]

Il vient de passer soixante trois jours en enfer. Et elle, qu'est ce qu'elle lui dit? Je savais que tu allais sortir ce soir. On va aller déposer plainte au Quai des Orfèvres. Aucun mot d'affection, aucune tendresse. Ne parlons pas d'amour. Froide, glaciale. Le baron est exténué, mais à ce moment là, il se dit Cette femme n'est plus ma femme. Je vais la quitter dans la voiture. Après soixante trois jours de captivité, il lui vient comme une évidence qui va quitter sa femme?

[00:30:25]

Pour roder son labrador, Love lui fait plus la fête que sa femme, sa femme, qui voulait qu'il aille tout de suite au quai des Orfèvres. Pas question. Il appelle la brigade criminelle. S'ils veulent l'interroger, ce sera chez lui.

[00:30:57]

Dans les jours qui suivent, Le Baron est pris en charge à l'hôpital américain de Neuilly. On s'occupe de son doigt mutilé qui n'a pas si mal cicatrisées que ça. Mais il a perdu 20 kilos. La dernière planque dans laquelle il était détenu est localisée. C'est un pavillon de Savigny sur Orge, dans l'Essonne. On y arrête huit personnes plus duchâteau, le mort a priori. Il était donc neuf dans le coup à la Cayol. Son frère François, un proxénète marseillais appelé Georges Bertoncini, sa femme et son beau frère et un certain Bernard, qui ont le baron, lui découvrent tout ce qui est raconté sur son dos pendant sa captivité.

[00:31:37]

Le poker, les maîtresses, la garçonnière. Et surtout, il découvre que sa femme et ses associés avaient fait le pari qu'ils ne reviendraient jamais. Sa femme ne lui parle pas de ses ravisseurs. Elle lui parle de sa garçonnière.

[00:31:57]

Pendant sept mois, il va se mettre au vert aux Etats-Unis, loin de sa famille, loin de l'entreprise, avec un ami, et au bout de sept mois, il revient avec l'illusion de reprendre les rênes de son groupe.

[00:32:11]

Je me trouve être l'actionnaire prépondérant de Pedro. Il ne l'est pas, mais il n'est pas possible de diriger funèbre contre le baron Empain. Ce n'est pas possible. On va donc diriger avec le baron Empain, qui ne va pas y avoir de têtes qui vont tomber, mais il ne va pas y avoir de modifications importantes. Simplement, disons que comme tu reviens, il va bien falloir me faire une place. Et jusqu'à maintenant, je me suis relativement peu accommodé de conseiller technique ou de chrysanthèmes.

[00:32:43]

Mais très vite, il s'aperçoit que René Ingen n'a pas l'intention de lui rendre sa place et sa femme non plus, d'ailleurs. Et donc, comme prévu, il va la quitter. Et il va aussi renoncer à diriger le groupe à Genève.

[00:33:05]

Trois ans plus tard, bien sûr, s'ouvre le procès devant la cour d'assises de Paris. Procès au cours duquel les accusés se passe la patate chaude. Ils ne sont que des hommes de main. Ils ne sont que des exécutants. Et malheureusement, ils ne peuvent pas donner le nom de leurs commanditaires. Procès qui sera marqué par l'attitude incroyable du baron. Il leur a pardonné. Il ne cherche pas à charger la barque. Il sait ce que c'est que d'être enfermé.

[00:33:31]

Il n'a aucun intérêt à les envoyer en prison pour longtemps. Et au bout de douze jours d'audience, Cayol prend vingt ans, Bertoncini, 15 ans et les autres. Des peines plus légères de plus de cinq ans. Et à la sortie du tribunal, on voit Jean Edouard Empain partir main dans la main avec Jacqueline, sa nouvelle compagne. Dans son livre, il écrit peut être n'était pas spécialement fait pour la vie qui était la mienne.

[00:33:59]

Il continuera donc le business, mais loin de Genève. Et il mourra quelques mois après Jacqueline, qui l'aura accompagné jusqu'au bout de sa vie.

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