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On raconte sur un Robyns avec la nouvelle série nordique de polars, plus seulement avec Canal+, Sylvain, un jeune enquêteur finlandais envoyés résoudre un crime commis dans le village de son enfance, va devoir affronter son douloureux passé. Tous les dimanches, dès le 6 décembre, en exclusivité sur Polar pieuse et en intégralité via Bacchanales. Christophe Hondelatte Bonjour à tous! Je vais vous raconter aujourd'hui une histoire l'étrangleur, l'étrangleur Grillot, une affaire criminelle de 1926. Un homme, Gaston Guyot, est accusé d'avoir étranglé sa maîtresse Malou.

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Il dit que c'est un coup de folie, qu'il ne voulait pas la tuer. Ce qui est intéressant dans cette histoire, c'est que c'est l'expertise du médecin légiste qui va faire basculer la vérité judiciaire. Ce médecin légiste, qui est une star de l'époque, le docteur Paul, grâce à son savoir très précurseur, va prouver que ça n'est pas un coup de folie qu'il a voulu la tuer. C'est donc un assassinat et je tire en grande partie cette histoire d'un livre qui paraît aux éditions EMAS Mémoire du crime.

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Le légiste raconte dont l'auteur est assis en face de moi. Il est justement lui aussi médecin légiste. Bonjour, docteur Marc Christophe Hondelatte, ça nous promet un passionnant débriefe tout à l'heure de cette histoire belge l'espère. Brécé d'histoire de l'étrangleur Guyot, que j'ai écrite avec Thomas Audouard, réalisation de Céline, l'embarrasse.

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Christophe Hondelatte. Le vendredi 13 août 1926, en fin de journée, une limousine rutilante, une Delâge s'arrête devant un restaurant de Claye-Souilly, en Seine et Marne. Un couple en décembre, un homme d'environ 45 ans, complet, gris et canotier sur la tête, et une femme beaucoup plus jeune avec une robe à pois, les cheveux coupés à la garçonne. Ils prennent d'abord l'apéritif en terrasse. Garçons deux pivots, svp. Et ensuite, ils rentrent à l'intérieur pour dîner.

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Madame Lambo, la restauratrice, racontera qu'après le potage, la jeune femme a mal au ventre. Si vous le souhaitez, je peux vous donner du bicarbonate de soude. Non, non, non, faceaux. Ah, vous avez un petit accent. Vous êtes du midi? Oui, je suis originaire du lot. Mme Lambo racontera que là, l'homme l'interrompt. Manon n'en croyait rien. Elle est de l'île bavarde. Au cours du dîner, Mme Lambo se souvient de bribes de conversation.

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Est ce que tu as l'intention de rentrer à Paris ce soir? Mais oui, je vais même te faire passer par freine et par l'année en empruntant un petit chemin que tu ne manquera pas de trouver délicieux.

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A un moment, un client met en marche un phonographe Foxtrot. La jeune femme a envie de danser. Tu veux d'inserer moi? Non, pas que je sois. Elle scrute la salle et elle avise la fille de la patronne près du comptoir. Mademoiselle, vous voulez danser?

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Et les voilà partis dans un fox trot endiablé en dansant, elle parle. La fille de la patronne se souvient très bien de ce qu'elle lui a dit. C'est vendredi 13 aujourd'hui, n'est ce pas, mademoiselle? Oui, oui, vous avez raison, c'est curieux. Je suis allée consulter l'autre jour une cartomancienne. Vous savez ce qu'elle m'a prédit. Elle m'a prédit qu'il m'arriverait des choses épouvantables. Heureusement que je ne suis pas superstitieuse. À la fin, l'homme règle l'addition.

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Et ils sont. Un peu plus tard, la Delâge s'arrête au garage de monsieur Lefeuvre. L'homme achète trois bidons d'essence. Le garagiste s'en souvient. Il a trouvé la limousine Superb. Je lui ai demandé ce qu'il faisait dans le coin. Il m'a dit qu'il était cultivateur. Il a dit Je cherche une exploitation à reprend. Voilà ce qui m'a dit un cultivateur en limousine, Delâge. Allons bon! Et la voiture repart en direction de Paris. Le soir même, aux alentours de 10 heures, deux gendarmes à bicyclette sont sur la route qui va de Meaux à Paris, deux kilomètres après Claye-Souilly, et ils entendent un cri.

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Ils s'arrêtent, ils cherchent d'où ça vient. Plus rien, plus un bruit. Alors, ils reprennent la route. Et là, ils voient une lueur au loin. T'as vu? On dirait une botte de paille qui brule Domjean. Ils s'approchent, bicyclette à la main. C'est bien une meule de foin qui flambe et ils s'approchent encore. Et là, tout près des flammes, ils voient le corps d'une femme à moitié brûlée. Alors, il court jusqu'à la ferme la plus proche.

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Mon capitaine en patrouille avec un collègue, on a trouvé le corps d'une jeune femme à côté d'une meule en feu. Oui, mon capitaine, nous allons la garder sur place. Oui, oui, jusqu'à ce que vous veniez avec monsieur le procureur. Les collègues prendront notre relève demain matin. A vos ordres, mon capitaine! Et la relève arrive le lendemain matin à la première heure. D'abord, le commissaire Bringer de la brigade mobile de Versailles, accompagné de l'inspecteur, puis le capitaine de gendarmerie du coin, mais aussi le substitut du procureur et le juge d'instruction.

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La meule de foin est encore fumante et le corps est là. Une fille qui doit avoir dans les 20 25 ans maximum, de taille moyenne, les cheveux coupés à la garçonne. Ses vêtements ont brûlé, mais on reconnaît les restes d'une robe à pois. Notez, je vous prie. La victime porte une alliance au majeur gauche. Ainsi qu'une bague ornée d'un rubis. Moi, je dirais un faux rubis. Je pense à vérifier quoi qu'il en soit.

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Ce n'est pas une paysanne, c'est une fille de la ville. Elle est soignée, ça se voit.

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On fait alors venir le médecin de Soyez. Bien bien bien leur première chose, vous voyez les marques sur le coup, là. Cette femme a été étranglée. C'est évident. Le nez, par ailleurs, est tuméfié. Vous voyez, là, on lui a donné un coup. Et puis, il y a ce filet de sang qui sort de sa bouche. Je ne vois rien d'autre. Voilà mes premières constatations. On trouve aussi des traces de pneus sur le chemin et pas des traces de tracteur ou de camion.

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Des traces de voiture, on l'a amené là en voiture vivante ou déjà mort.

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Quand arrive l'heure du déjeuner, que font tous ces gens là, les policiers? Le capitaine de gendarmerie, le juge et le substitut? Bien vont déjeuner, pardi! Et ou bien chez madame Lambo à Claye-Souilly. Et comme elle a toujours les oreilles qui traînent, elle entend parler d'une jeune femme avec une robe à pois qui serait morte. Et ça fait tilt. Mais moi, j'en ai vu une. Une femme avec une robe à pois. Pas plus tard qu'hier soir, au dîner.

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Et là, elle fait faire un pas de géant à l'enquête parce qu'elle décrit l'homme. Elle dit que la petite avait l'accent du Sud. Elle parle du vendredi 13 et surtout, elle décrit la voiture. Une belle voiture comme ça, on n'en voit pas tous les jours. C'était une delâge gredins, l'intérieur. Tendu drap bleu? Pas.

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Merci Mme Lambo, merci beaucoup. Des dommages en 1926, ça court pas les rues, surtout des Delâge grenat avec l'intérieur bleu 11 chevaux, d'après ce que dit le garagiste qui leur a vendu les trois bidons d'essence. Une 6 place normalement avec tout ça. On devrait vite la retrouver, cette voiture. Cette enquête est décidément bien partie.

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Une autopsie est pratiquée par le docteur Dalloyau, de Lagny sur Marne. Il confirme que la gamine a été étranglée. L'affaire, bien sûr, sort dans la presse avec la description précise de la voiture. Et comme on s'y attendait, un garagiste du 12e arrondissement de Paris se présente au commissariat de Picpus.

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Une Delage grenat, onze chevaux, six places. Moi, j'en connais une, j'ai regardé dans mes livres. Elle appartient à un certain monsieur Malou, qui habite au 96, avenue du général Michel Bizot.

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Les hommes de la police judiciaire vont tout de suite sur place et la Delâge est garée juste devant immatriculée Saint-Saens I Grech 70. Et dedans, les policiers trouvent une serviette de voyageur de commerce au nom de Malot. Alors, ils vont voir le concierge Malot.

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Vous dites? Absolument inconnu, monsieur le commissaire, et je connais tous les gens de l'immeuble. Bien sûr, y'a pas de m'allonger. Bon, le commissaire inspecte alors le contenu de la serviette. Il y a des papiers au nom de Banou, mais il y a aussi des papiers au nom de Guyot et des photos d'un homme d'une quarantaine d'années avec une jeune femme d'une vingtaine d'années. Le commissaire temps tout de suite au concierge. Vous les connaissez pareil, monsieur Guyot et son amie Marie-Louise Balaguer.

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Un peu plus tard, le commissaire va montrer ses photos à madame Lambo dans son restaurant de clé souillé.

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Oppressés! C'est là que j'ai vu et d'un coup, on a le nom de la victime. Marie-Louise blaguait et sans doute celui de son assassin Gaston Guyot. Une chose étonnante la voiture est luxueuse, mais l'appartement est très modeste, très modeste même. Chez Guyot, il habite Paul Gilles. Il vient jouer en. Pour voir son ami, sinon il habite au 99 de l'avenue avec sa fille. Mais il vient ici de temps en temps, vous voyez? Oui, on a compris.

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C'est sa garçonnière et donc direction le numéro 99.

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On cherchait monsieur Guyot. Avez vous, vous l'avez manqué? Peut il bien partir? Les policiers perquisitionnent l'appartement, ils trouvent une arme et ils lancent tout de suite un avis de recherche. Gaston Guyot taille 1 mètre 67, corpulence moyenne, taille basané a eu droit avec une petite tête blanche, cicatrice à la tempe et à la paupière, droite demise toujours soigné, porteur d'un complet veston marron foncé et d'un chapeau feutre mou de même teinte, cheveux châtain foncé, raie au milieu légère, calvitie au sommet de la tête et petite moustache brune taillée à l'américaine.

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Et en attendant, les policiers se rancard sur le bonhomme. Gaston Guyot, né en février 1883, à loin, en Seine et Marne. Marié deux fois et veuf deux fois. Tiens, tiens. Et dans quelles circonstances? Sa première femme s'appelait Augusta. Il était en voyage dans sa famille, à Gérard Gérardmer. Une nuit, elle a fait une crise cardiaque, figurez vous, et sa seconde femme, Charlotte. Elle meurt aussi en voyage sur la Côte d'Azur.

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D'après ce qu'a dit Guyot à sa mère, une grippe espagnole. Mais personne n'est allé vérifier. Quoi qu'il en soit, ça tombe comme à Gravelotte dans l'entourage de Gaston Guyot. Et là, le commissaire Bringer reçoit une lettre anonyme. Un type qui se dénonce à la place de Guyot, je vous en lis quelques extraits. La ficelle. Vous allez voir est un peu grosse. Monsieur le commissaire, ça n'est pas le conducteur de la Delâge qui a écrasé la poule.

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C'est moi, un chauffeur de taxi. J'avais conduit les clients dans la région de Meaux et vers 9 heures, je passais à la gare pour voir si je ne trouvais pas de nouveaux clients. J'aperçus une grosse machine et à côté, une femme et un homme qui se disputaient. La femme disait Je veux coucher ici puisque tu refuses de m'emmener demain à la mer. Et elle le gifle et elle se jeta sur lui. Et il ferma alors la portière.

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Et il répondit Je fout le camp. L'auto partit. Je proposais à l'inconnu de la ramener pour rien. J'arrive près du champ et je vois des meules. Et en chemin, je tourne. J'avais bu, j'arrête. Elle crie. Je lui porte un coup de poing. Elle tombe. Je lui serre la gorge. Je bourre ma pipe et je vais l'allumer derrière une meule avec un tison. Puis je pars en vitesse. Elle est là, la femme.

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J'ai été surpris de voir dans les journaux que la meule avait brûlé. C'était sans doute mon tizon.

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La lettre est signée Un chauffeur de taxi, ça sonne faux et après comparaison, c'est l'écriture de Gaston Guyot puisque depuis qu'il est en fuite, il a écrit à sa fille, à sa concierge et à sa belle soeur. C'est la même écriture. C'est le même papier. Guyot essaye d'embrouiller la police. Et puis finalement, le 19 août, le père de Gaston, convaincu que son fils est innocent, le balance Monsieur le commissaire. Vous trouverez mon fils dans un hôtel du boulevard Montparnasse et Gaston Guyot est arrêté et placé en garde à vue dans les locaux de la brigade criminelle de Versailles.

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Au début, ni je ne l'ai pas tué. Je suis innocent. Je sais que les apparences sont contre moi. Mais assez vite, il craque. Ce soir là. Marie-Louise a insisté pour qu'on rentre pas à Paris. Elle voulait dormir dans le coin. Moi, je lui ai dit que ce n'était pas possible. Elle m'a giflée. Je l'ai traitée de bourrique. J'ai repris la route. Et puis, un moment, elle s'est jetée sur moi.

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Elle m'a fait faire une embardée. Je suis devenu fou de rage, une main sur le volant. Je lui ai donné un coup de poing et puis je l'ai prise à la gorge. J'ai serré au bout. Pas longtemps. Cinq secondes, six secondes maximum. Et quand j'ai desserré. Elle s'est renversée sur la banquette. Son pouls ne battait plus. Alors, je me suis arrêté dans un champ. J'ai descendu le cadavre pour le traîner contre une meule.

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Et puis j'ai craqué une Suédoise. J'ai mis le feu. Et puis, je suis reparti vers Paris. J'étais comme un fou. Très bien, il a avoué. Il a étranglé la jeune Marie-Louise Balaguer sur un coup de folie. Mais tant qu'on y est. Deux femmes. Est ce que c'est lui qui les a tués? Entre temps, les flics ont fait leur petite enquête. La première, Augusta, n'est pas mort d'une crise cardiaque, mais d'une balle dans la tête de la gendarmerie à l'époque, a conclu à un suicide et sa seconde femme, Charlotte.

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Deux ans plus tard, c'est pareil quand Guyot a annoncé sa mort à sa famille. Il a parlé d'une grippe espagnole. Il a menti. Elle s'est suicidée elle aussi. Alors, monsieur Guyot, qu'avez vous à dire sur la mort de vos deux femmes? Qu'est ce que vous voulez que je vous dise? Que je porte malheur aux femmes tout. Un peu court, mais le juge n'ira pas plus loin il va se concentrer sur la mort de la jeune Marie-Louise.

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Et d'ailleurs, il y a un problème avec la mort de Marie-Louise Malou, comme il l'appelle. Il dit qu'il a serré son cou d'une main tout en conduisant pendant 5 ou 6 secondes. Est ce qu'on étrangle une femme d'une main en si peu de temps?

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Le juge décide de faire pratiquer une nouvelle autopsie sur le corps de Malot et de la confier au docteur Charles Paul, une sommité. Le 24 août, on va déterrer le cadavre au cimetière de Fresnes sur Marne. Le juge est là, le substitut aussi. Et arrive le docteur Paul, avec sa clope au bec, comme toujours, et avec sa mallette en bois qui contient son matériel et une valise avec les pots pour les prélèvements. On pose le cercueil sur des tréteaux et le docteur Paul se met à examiner le cadavre.

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Et il fait une chose que son confrère, qui avait pratiqué la première autopsie et qui est là d'ailleurs qu'il le regarde, n'avait pas fait. Il ouvre les yeux de la mort. Il soulève ses paupières avant. Très intéressant. Vous voyez là sous les paupières? Il y a ce que nous appelons des pétée, chuis vous voyez une petite tache là. C'est une remontée du sang. Et il n'est pas possible de les voir apparaitre en 6 secondes voyous.

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Il a fallu serrer beaucoup plus longtemps. Il inspecte ensuite tout le corps et note des ecchymoses un peu partout. Et puis il s'arrête sur le cou. Il dit qu'il a étranglé d'une main. Chine. Vous voyez là sur la gauche, du coup, il y a déjà Citra, donc. Et à droite, il y en a deux. Il a étranglé des deux mains et en appuyant assez fort et longtemps, suffisamment longtemps pour que se forment ces PTG sous les paupières.

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Et ensuite, il remplit un à un les bocaux dans lequel il met l'estomac dans l'autre le cœur. Il découpe des tranches de poumons. Il prélève du sang. Il emballe tout ça et il va le remettre au laboratoire de toxicologie. Et le lendemain, le juge organise sur place une reconstitution. Guyot est menée sur place accompagnée de son avocat, une vedette du barreau de Paris, Maître Maurice Garçon. On emmène aussi la voiture et la première difficulté où a eu lieu l'étranglement.

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A quel niveau? Sur la route, je ne sais pas trop. Je me rappelle qu'à cet endroit, elle s'est évanouie. C'était juste avant. Elle m'a giflée. Je l'ai prise à la gorge de la main droite pendant 5 6 secondes. Elle n'a pas essayé de se défendre. Vous avez dit quelques secondes, vous en êtes sûr? Et là, maître garçon intervient enfin. Mon client vient de vous dire tout ce dont il se souvient.

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La reconstitution se poursuit là où on a retrouvé le corps, c'est à dire dans le champ. Et là, monsieur Guyot, comment est ce que ça s'est passé? J'ai essayé de la ranimer. Je suis arrivé, j'étais affolé, j'ai ramené le corps près de la meule et j'ai craqué une allumette. Je suis parti sans me retourner. J'étais comme vous. Ensuite, on rejoue la scène de l'étranglement. Le juge se met à la place de Guyot et maître garçon à la place de la victime et le juge serre le cou de l'avocat.

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Une, deux, trois, quatre, cinq, six secondes. La scène, il faut le dire, est assez risible.

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Quelques semaines plus tard a lieu un nouvel interrogatoire dans le bureau du juge, puisque Guyot. Persistez vous toujours à dire que vous avez étranglé votre maîtresse d'une main dans votre auto? Vous est parfaitement. Le médecin légiste n'est pas vraiment de cet avis. Il affirme que pour accomplir votre crime, vous deviez disposer de vos deux mains. Et il pense qu'un étranglement a eu lieu non pas dans la voiture, mais dans le champ. Ce qui d'ailleurs je Guyot rejoint le témoignage des deux gendarmes qui découvrent le corps, ils ont entendu un cri il nest pas.

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Paul se prend pour fosset d'Ambon, d'autant que les progrès, walou, c'est dans le temps, je vous dis.

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Vous avez compris l'enjeu de tout ça. N'est ce pas celle là, tout d'un coup de folie dans la voiture d'une main, parce que l'autre l'a giflé, parce qu'il a failli faire une embardée avec sa voiture? C'est presque un accident. C'est un crime passionnel. Mais s'il l'étrangle avec les deux mains dans le champ froidement, alors c'est un assassinat. Monsieur Guyot est bon pour la guillotine. Un peu plus tard, le juge reçoit les résultats des analyses toxicologiques.

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On n'a pas trouvé de traces d'oxyde de carbone dans le sang de Malon, ce qui veut dire qu'elle était morte avant qu'on ne mettent le feu. Ça n'arrange pas les affaires de Buyo. Là dessus, Maître Garçon, qui est encore coriace, révèle que son client aurait des circonstances atténuantes à parfaitement l'affaire.

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Savez vous qu'elle a été victime d'un accident de chasse il y a une vingtaine d'années? Vérifiable, il a reçu du plomb dans la tête et certains de ces plombs sont toujours dans son cerveau et convenez que leur présence peut affecter son jugement. Alors, je demande une radiographie du cerveau de monsieur Gaston Guyot. Le juge accepte et on fait une radiographie de sa tête à l'hôpital de Meaux. Il y a effectivement des plombs, mais pas dans son cerveau, dans la boîte crânienne, dans les eaux du crâne.

[00:24:12]

L'excuse est bidon et donc le juge ordonne le renvoi de Gaston Guyau devant la cour d'assises pour homicide volontaire avec préméditation et incendie volontaire. Il risque la peine de mort.

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Le procès s'ouvre le 20 juillet 1927 devant la cour d'assises de Seine et Marne, à Melun. Devant une salle archi comble, quand Gaston Guyot entre dans le box, il a perdu de sa superbe et il se met à pleurnicher dans son mouchoir. Mais que regardent les gens qui sont dans la salle? Tous regardent ses mains et ils voient qu'il a des mains. L'étrangleur. La ligne de défense de Guyot est claire. C'était une bonne fille. Mais quand elle faisait des scènes.

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Devrait par ailleurs à lui acheter un litre de rhum tous les huit jours. Elle m'a dit un jour je te zigouille et ensuite je me suis cédraie. Le deuxième jour, on fait venir le docteur Paul, qui raconte son autopsie et le président lui pose une question décisive. Docteur Paul Marie Louise Balaguer intercité étranglée, selon vous, d'une seule main. Ma réponse est non, monsieur le président. Au troisième jour, l'avocat général fait ses réquisitions. C'est la peine capitale que je réclame pour lui au.

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Messieurs les jurés, je vous demande le châtiment suprême. Pas de circonstances atténuantes. Pas de pitié, Guyot.

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L'heure est venue pour vous de payer. Et maintenant, c'est à Maître Garson de tenter de sauver la tête de son client. De quoi s'agit il? Il s'agit de deux fureurs qui s'exaspèrent. Voilà de quoi il s'agit. Il apprend beaucoup d'un revers de bras. Il serre 6 secondes et elle meurt. C'est ça, le drame dont nous parlons. Rien de plus. Il n'y a pas plus de préméditation pour l'incendie que pour la mort de Malou. Alors, messieurs du jury?

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Vous n'avez pas à répondre à ces questions que l'on vous pose. Car ce que vous avez à juger? Ça n'est pas un crime. Maître, je vous remercie. Guyot. Avant que les jurés ne se retirent. Avez vous quelque chose à dire pour votre défense? Je n'ai pas voulu tirer. Je vous demande pardon. Une heure plus tard, les jurés reprennent leur place. Ils n'ont retenu aucune circonstance atténuante et Gaston Guyot est condamné à la peine de mort.

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Mais la chance de Guyot, c'est que le président de la République de l'époque, Gaston Doumergue, est un abolitionniste, alors il convertit sa peine en travaux forcés à perpétuité à Cayenne, en Guyane.

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Voilà donc pour cette histoire de neuf cent vingt six que j'ai tirée d'un livre qui vient de paraître aux éditions EMAS, qui s'appelle Mémoire du crime. Le légiste raconte qu'il a été écrit par un médecin légiste lui même qui est là avec moi. Le docteur Bernard. @Marc Vous exercez dans un grand hôpital de la région parisienne. Lorsqu'il surprend dans cette histoire, c'est que en permanence, il faut se souvenir qu'on est en 1926 et on entend parler de technique de médecine légale qui semble d'une immense modernité.

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On est presque à 100 ans et on voit que là, l'art bien maîtrisé de la médecine légale par le docteur Paul permet d'utiliser des techniques dont aujourd'hui, on a encore les suites. Simplement légèrement modernisé, il l'est l'utilisateur de tous les moyens existants à l'époque. Il est véritablement l'exemple de la médecine légale moderne.

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Alors, docteur Marc, parlez nous de ce docteur Paul qui donc utilise en 1926 un savoir qui est encore largement utilisé aujourd'hui? Est ce que son savoir, sa connaissance rendent compte des savoirs de l'époque? Ou bien est ce que ce docteur Paul est un cas à part?

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Alors, ça rend compte des savoirs de l'époque. Mais il est un cas à part, dans le sens où il sait parfaitement utiliser toutes les techniques, y compris les techniques modernes.

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Il a été un de ceux qui va particulièrement utiliser la toxicologie, la recherche des poisons et des gaz.

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Il en est d'ailleurs un des experts puisqu'il a fait pendant la guerre de 14 18, il a animé des centres médico légaux qui vont rechercher sur les gazés quel est le type de produit utilisé. Il connaît les techniques de anatomo pathologie, de prélèvement, d'anatomie pathologie parce qu'il faut faire de la pédagogie au fur et à mesure.

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C'est donc ces petits morceaux qu'on découpe de tout, tous les morceaux du corps. Et ça, ça serait encore comme ça aujourd'hui. Vous le faites comme ça, vous aussi? Absolument. On a cette technique et il sait l'utiliser et pouvoir lire, la faire lire par des spécialistes. Puisque l'usage du microscope est très perfectionné, la technique de fixation dans le formol est sont exactement les techniques qu'on utilise à l'heure actuelle.

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C'est à dire que quand on met un morceau de poumon dans ce bocal, on le recouvre de formol et ça stabilise le poumon. Si bien que quand on veut, y compris en 1926, on peut reprendre ce bout de poumon et aller chercher s'il y a des traces de gaz carbonique, par exemple, à l'intérieur.

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Alors on va pouvoir regarder les lésions, pas le produit toxique, mais on va pouvoir les regarder déjà de l'extérieur. C'est là, par exemple, qu'il va voir sur les poumons ces pétés chits, ces taches de Tardieu, du nom du médecin légiste du 19ème siècle qui les avait repéré dans des asphyxie qui pouvaient notamment occasionnées par des étranglement. Et on va pouvoir aller de l'extérieur de sa vision. Ce qu'on appelle la microscopie à la microscopie, à l'étude des tissus anatomo pathologie et son œil aiguisé, celui du docteur Paul, permet de bien prélever et ensuite d'utiliser toutes les techniques qui vont apporter une preuve scientifique puisque là, on parle de preuve scientifique.

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Le docteur Paul a t il apprit tout ça ou au fond, a t il créé sa propre discipline?

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A cette époque là, on fait une grande synthèse puisqu'il arrive à Paris à peu près au début des années 1905 1910 et il va être à mi chemin entre une médecine légale très ancienne à la GIPA, qui est un peu celle du premier médecin légiste, d'ailleurs, qui intervient dans ce village.

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Oui, c'est une technique qui est directement d'ailleurs issue de ce que faisait Vésale. Ainsi, les docteurs Louis sous Louis 16 autopsies assez assez rudimentaire. Rudimentaire. Vous avez le mot exact. Et puis, il lui arrive au moment des techniques. Il ne faut pas oublier que ce passage au vingtième siècle, c'est le moment du microscope. C'est le moment de la chimie. C'est le moment de la radiologie parce qu'on fait de l'imagerie. Elle vient d'être créée et donc il utilise toutes ces techniques nouvelles et sait les mettre en musique, un peu comme un compositeur aurait des nouvelles gammes ou des nouvelles idées.

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Il a des intuitions en quoi il a des intuitions. Il a une pratique et il a un sens de la synthèse et de la vision qui le différencie. Parce que il sait analyser l'ensemble, dessine l'ensemble des éléments qu'il peut avoir. Et il est très subtil dans ses analyses. D'ailleurs, le docteur Paul, à l'époque parce que c'est quelqu'un dont je l'ai cité le nom dans beaucoup d'affaires déjà, est amené à faire ses expertises dans toute la France, c'est à dire dès qu'on a un cas vraiment litigieux.

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On sonne. Le docteur Paul et on le fait venir par le premier train, alors il a déjà un terrain d'exercice qui est très grand puisqu'il a un terrain d'exercice qui comprend Paris et le département de. La scène qui contient la Seine et Marne. J'exerce sur cette partie d'hôpital le lesFrançais et une des parties, mais lui a cette partie là. Il a aussi une partie qui va jusqu'à Versailles. Il a tout ce qu'on appelle maintenant le Val d'Oise. Vous voyez un immense territoire?

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Et puis, bien évidemment, quand on a besoin d'une sommité pour une contre autopsie, c'est lui qui a demandé.

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Le docteur Paul a t il inventé. La médecine légale moderne a sans doute qu'il est un des précurseurs et un des meilleurs exemples de cette médecine légale moderne, de cette utilisation des techniques, mais aussi de la démarche que l'on a à l'heure actuelle. Parce que c'est un médecin légiste qui va sur le terrain. La scène de crime, si fortement illustrée aujourd'hui, va encore sur le terrain.

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Vous allez sur le terrain, vous, lorsqu'on découvre un cadavre.

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C'est exactement le même processus avec les enquêteurs sur le terrain.

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Et il y a ce qu'on appelle la criminalistique la mise en évidence des traces et indices sur la scène. On a, on reprend cette modalité depuis le terrain jusqu'à l'autopsie.

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Avec une différence quand même. A l'époque, on pratique l'autopsie sur deux tréteaux devant dans le cimetière.

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En ce qui est effectivement différencie ce que font les autopsies là où le corps a été découvert, alors on le même. Si le corps est dans une ferme, on le met dans les jambes écartées.

[00:34:17]

Dans la cuisine de la moindre table va servir. Les pierres tombales servent de deux tables d'autopsie, ce qui a été le cas d'ailleurs pour la contre autopsie. Evidemment, nous en sommes maintenant à des lieux infiniment plus techniques.

[00:34:30]

Aujourd'hui, on pratique les autopsies en sepsis total avec des combinaisons de chirurgiens, etc.

[00:34:37]

Les endroits où on le pratique et nos salles d'autopsie sont comme des blocs opératoires, sauf l'anesthésie. Bien évidemment, le patient n'a plus besoin.

[00:34:45]

Son sort est finalement cédé par un médecin légiste, le docteur Paul, qui parvient à convaincre la cour d'assises en 1926, que ça n'était pas un coup de folie, qu'il voulait la tuer par deux éléments qu'il repère. La première, c'est que. On voit clairement autour du cou que l'on a serré à deux mains et pas seulement à une main. Et quand on sera demain, c'est bien qu'on veut tuer. Et deuxième chose, il repère des pétée chee sous les paupières de la victime.

[00:35:15]

Vous allez nous expliquer. Docteur Marc, puisque c'est de votre livre que je me suis inspiré pour raconter cette histoire. Mémoire du crime, le légiste raconte qu'il paraît aux éditions EMAS. Expliquez nous donc ce que sont les PTG et ce que nous disent les Taichi.

[00:35:33]

Ce sont des petits vaisseaux qui vont éclater parce qu'il y a une hyper pression. Il y a une telle congestion, c'est le terme exact. Quand on sert, quand on se sent à l'écran, on comprime quand on empêche les voies aériennes d'être libre.

[00:35:46]

Il y a du sang qui ne peut plus être oxygéné, qui reste dans les poumons, qui fait augmenter la pression.

[00:35:52]

Et il sort. Et les petits vaisseaux vont éclater et à des endroits de fragilité particulier. Il va y avoir les conjonctives, mais il y a voir les conjonctifs. Ça les yeux, les yeux.

[00:36:02]

Il va y avoir aussi le dessous des paupières, qui va être un premier élément extrêmement intéressant qui va permettre de révéler que la pression a dû être maintenue pendant plusieurs minutes. Il y a donc à la fois une pression dont on connaît la force. Pour les occasionner, il faut une force, Prasat.

[00:36:19]

Il faut que le sang soit bloqué longtemps pour qu'il manifeste ce besoin de ressortir. Bien sûr, c'est une absence de retour veineux, une absence de retour sanguin. Cela veut donc dire que la pression a été très forte et maintenue longtemps. Et donc le docteur Paul.

[00:36:33]

Avec cet argument, on va savoir que la pression a été exercée de façon très forte, sans doute avec les deux mains, parce qu'il en trouve des traces aussi sur le cou, mais également de façon très longue, parce que ces lésions n'apparaissent qu'après une pression qui est maintenue longtemps.

[00:36:48]

À votre connaissance, à l'époque, les petites filles sont connues. Là encore, il est un précurseur. Il a repéré quelque chose.

[00:36:55]

Ce sont des traces qui ont été découvertes par Tardieu à la fin du 19ème siècle qu'il avait repéré. Mais là, il y a cette subtilité, cette connaissance et la possibilité aussi. Car le docteur Paul l'utilises de les mettre aussi en évidence parce qu'il se voit au niveau des tissus et les prélèvements qu'il fait. Les prélèvements de poumons, notamment les prélèvements de peau, vont lui apporter cet élément là. Il y a sa vision, mais il y a aussi la science.

[00:37:24]

Il sait à lier les deux.

[00:37:25]

Par exemple, lorsqu'on vous apporte un cadavre et qu'on vous parle des tremblements ou d'étouffement, vous recherchez dpt. PTG.

[00:37:33]

Ça rentre totalement dans l'examen que l'on va faire. On va regarder cette congestion, alors on a la chance par rapport à lui de pouvoir utiliser le scanner. Maintenant, plutôt que la radio, c'est juste une avancée. C'est le dites à tout autopsie commence par un scanner corps entier. On passe tout le derrière, on découvre des balles comme ça. C'est comme ça qu'on découvre une balle. Un type qu'on disait étranglé, c'est absolument nécessaire, mais, mais nous suivons cela.

[00:37:59]

Ce que faisait déjà le docteur Paul puisque de son examen externe, il va agl compléter par de la radiologie. C'est un tournant qui est pris lorsqu'il va ouvrir le nouvel Institut de médecine légale dont il est un des fondateurs, ou y compris au point de vue technique. Celui qu'on connaît toujours à Paris et Louvre en 1923. Vous voyez qu'en 1926, pour ce cas là, on est trois ans après cet instrument tout à fait nouveau qui était assez révolutionnaire.

[00:38:25]

Un institut de médecine légale tout à fait moderne au centre de Paris pour toute la région parisienne.

[00:38:31]

Vous dites que jusque là, si quelqu'un c'est le cas de l'avocat, Maurice Garçon vient dire Mon client a des plombs dans le cerveau. On n'avait pas de moyens véritablement de le vérifier bien pendant très longtemps.

[00:38:42]

Effectivement, c'était du déclaratif. On pensait qu'on avait l'idée que là, il y a la preuve. Et avec le docteur Paul, on va entrer véritablement dans une ère de médecine légale qui est à la recherche de la preuve. C'est aussi un tournant de la justice. On va passer de l'aveu à la preuve. On est à ce tournant là lorsque l'on arrive dans ces années 1920. Et puis encore plus dans les années 1930.

[00:39:04]

Cette histoire est en fait le premier épisode des Experts. C'est ça, c'est un peu ça.

[00:39:08]

On peut le dire, on peut le dire. On peut dire qu'avec les moyens de l'époque, c'est effectivement ça qui est intéressant. Il ne faut pas oublier aussi qu'il recherche là les traces de pneus, qu'ils vont rechercher l'oxyde de carbone respiré ou non. La victime, ça, c'est une autre technique qui est utilisée. Moi, ça m'a beaucoup surpris. Je ne pensais pas qu'en 1926, on était capable, dans des tissus de prélèvements réalisés sur le corps, de repérer des traces de gaz carbonique.

[00:39:34]

Alors, l'Institut de médecine légale, et c'est ça toute la modernité, se dote tout de suite d'un laboratoire de toxicologie avec des grands experts et des gens qui connaissent fort bien. Ils ont appris beaucoup sur les gaz pendant la guerre de 14 18, où il y a eu une connaissance extrêmement importante. Et puis, il y a aussi les et leurs manifestations sur les tissus.

[00:39:51]

Et bien sûr, leurs manifestations sur les tissus. Et comment les extraire et comment apporter des dosages parce qu'ils savent le faire à l'époque. Comment on extrait des gaz d'un tissu?

[00:40:00]

Alors on va prélever du sang. On va faire ce qu'on appelle les gaz du sang. Oui, par cette technique qui pourrait être des gaz, du sang chez le vivant. Ce sont des gaz, du sang. Là, c'est un prélèvement sanguin. On va en extraire les portions gazeuses et pouvoir déterminer. Ce sont des techniques qu'on utilise encore à l'heure actuelle.

[00:40:17]

Certes modernisée, certes automatisée, mais les techniques de l'époque sont approchés et dont l'enjeu est de dire en gros il est mort avant qu'on ait mis le feu au cadavre ou il est mort par la mise à feu du cadavre.

[00:40:32]

C'est bien sûr une question cruciale. Est ce qu'on a mis le feu sur une victime qui était encore agonisante? Est ce qu'on l'a tuée?

[00:40:39]

Est ce qu'on a essayé de dissimuler sa mort en allumant un feu, celui de la botte de paille, mode de paille qui n'a pas brûlé totalement?

[00:40:48]

Je vais profiter de votre présence, le docteur Marc, pour poser deux ou trois questions sur la médecine légale contemporaine en France. On voit bien qu'à cette époque, on va chercher le médecin légiste de Lagny sur Marne. Aujourd'hui, il y a plus de médecins légistes à Lagny sur Marne. Il n'y a plus aujourd'hui de médecin légiste que dans les préfectures de région. Mais il y a une raison à ça, c'est qu'il faut autopsiés beaucoup, beaucoup de cadavres pour accumuler du savoir.

[00:41:14]

C'est ça. Alors il y a cette technique. Et il y a aussi le fait que le médecin légiste aujourd'hui, comme le docteur Paul d'ailleurs, mais on le sait moins, a une activité aussi de médecine légale clinique.

[00:41:24]

Nous examinons toutes les victimes de violences, qu'elles soient mortelles ou non, notamment les viols, de viols, mais aussi des accidents graves de la circulation, mais aussi des victimes d'agressions qui vont se retrouver dans les services de réanimation ou autre. Et notre champ est un champ qui se diversifie, même si nous sommes là encore à y travailler. Et puis, la médecine légale est passée des instituts médico légaux qui sont, à l'exception parisienne, inexistants. Pour aller vers l'hôpital, ce sont des techniques hospitalières avec des plateaux techniques et une pratique hospitalière qui est actuellement celle de la médecine, c'est à dire qu'il n'y a plus pour prendre des exemples.

[00:42:04]

Il n'y a plus aujourd'hui de médecin légiste, comme on disait autrefois, le médecin légiste de Châteauroux ou de Guéret. Maintenant, le médecin légiste. Il est à Orléans, il est à Bordeaux, il est à Toulouse et tous les dossiers lui sont rapportés.

[00:42:17]

Ce sont effectivement des centres et des équipes qu'on anime. J'anime un service avec des médecins légistes, des psychologues et avec, derrière toute la technique, un service d'imagerie, des chambres mortuaires, des salles d'autopsie. L'ensemble qui nous apporte un support technique suffisant. Aujourd'hui, on a besoin de ces preuves. On est véritablement dans un exercice scientifique, exactement comme la médecine a besoin d'examens, d'examens complémentaires. On n'imagine pas autrement. Longtemps, je crois que la médecine légale a été le parent pauvre de la médecine.

[00:42:52]

On a même dit. Quand un médecin n'était pas bon, le médecin légiste. Est ce que c'est toujours le cas aujourd'hui? C'est une grande spécialisation. C'est maintenant tout à fait récemment un des internats. Les médecins légistes qui se préparent ont une formation qui est assez complète, qui touche à différents domaines, de la toxicologie à la biologie. Évidemment, nous sommes dans l'ère de l'ADN qui va aussi à l'imagerie, puisque ce travail d'imagerie et de reconstruction 3D des images, c'est aussi notre quotidien.

[00:43:21]

Maintenant, vous voyez qu'on a besoin de gens qui sont spécialisés, compétents et à même de rechercher les meilleures ressources et notamment dans des contacts et des échanges internationaux. Par exemple, j'ai la chance d'y collaborer. Une Encyclopædia forensique de l'Ecole de médecine, d'encyclopédie, de médecine légale qui est européenne et qui est internationale et qui est un peu un recensement tous les dix ans.

[00:43:48]

Des techniques médico légales dans le monde.

[00:43:50]

J'ai été ravi de vous recevoir dans cette émission. Docteur Bernard Marc, je rappelle donc le titre de ce livre dont j'ai tiré cette histoire. Il y en a beaucoup d'autres. Il y a l'histoire de la bande à Bonnot, celle de Landru, l'assassinat de Jaurès, l'affaire Bessa ou d'autres histoires. L'affaire Caillaux, que j'ai déjà racontée de l'affaire Cadoux, je m'aperçois qu'il m'en reste beaucoup à raconter.

[00:44:11]

Ce livre est publié par les éditions M. A et il s'appelle Mémoire du crime.

[00:44:16]

Le légiste raconte Merci infiniment, Christophe, d'avoir reçu des centaines d'histoires disponibles sur vos plateformes d'écoute et sur un point. FR.