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[00:00:02]

La fréquence jusqu'à sandalettes, je vais vous raconter aujourd'hui une histoire étrangleur l'étrangleur Clio, une affaire criminelle de 1926. Un homme, Gaston Guyot, est accusé d'avoir étranglé sa maîtresse Malou. Il dit que c'est un coup de folie, qu'il ne voulait pas la tuer. Ce qui est intéressant dans cette histoire, c'est que c'est l'expertise du médecin légiste qui va faire basculer la vérité judiciaire. Ce médecin légiste, qui est une star de l'époque, le docteur Paul, grâce à son savoir très précurseur, va prouver que ça n'est pas un coup de folie qu'il a voulu la tuer.

[00:00:41]

C'est donc un assassinat. C'est l'histoire de l'étrangleur Guyot que j'ai écrite avec Thomas Audouard, réalisation de Céline Le Braz.

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Christophe Hondelatte. Le vendredi 13 août 1926, en fin de journée, une limousine rutilante, une Delâge s'arrête devant un restaurant de Claye-Souilly, en Seine et Marne.

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Un couple en décembre, un homme d'environ 45 ans, complet, gris et canotier sur la tête, et une femme beaucoup plus jeune, avec une robe à pois, les cheveux coupés à la garçonne. Ils prennent d'abord l'apéritif en terrasse. Garçons deux pivots, svp. Et ensuite, ils rentrent à l'intérieur pour dîner. Madame Lambo, la restauratrice, racontera qu'après le potage, la jeune femme a mal au ventre. Si vous le souhaitez, je peux vous donner du bicarbonate de soude.

[00:01:43]

Ah non, non, non, ça faceaux. Vous avez un petit accent. Vous êtes du midi? Oui, je suis originaire du Loft. Mme Lambo racontera que là, l'homme l'interrompt. Manon n'en croyait rien. Elle est de l'île bavarde.

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Au cours du dîner, Mme Lambo se souvient de bribes de conversation. Est ce que tu as l'intention de rentrer à Paris ce soir? Mais oui, je vais même te faire passer par French et par l'année en empruntant un petit chemin que tu ne manquera pas de trouver délicieux.

[00:02:30]

A un moment, un client met en marche un phonographe, un foxtrot. La jeune femme a envie de danser. Tu veux d'inserer moi non, pas ce choix. Elle scrute la salle et elle avise la fille de la patronne près du comptoir. Mademoiselle, vous voulez danser?

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Et les voilà partis dans un fox trot endiablé en dansant, elle parle. La fille de la patronne se souvient très bien de ce qu'elle lui a dit. C'est vendredi 13 aujourd'hui, n'est ce pas, mademoiselle? Oui, oui, vous avez raison. C'est curieux. Je suis allée consulter l'autre jour une cartomancienne. Vous savez ce qu'elle m'a prédit. Elle m'a prédit qu'il m'arriverait des choses épouvantables aujourd'hui. Heureusement que je ne suis pas superstitieuse. À la fin, l'homme règle l'addition.

[00:03:31]

Et ils sont un peu plus tard.

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La Delâge s'arrête au garage de monsieur Lefeuvre. L'homme achète trois bidons d'essence. Le garagiste s'en souvient. Il a trouvé la limousine Superb. Je lui ai demandé ce qu'il faisait dans le coin. Il m'a dit qu'il était cultivateur. Il a dit Je cherche une exploitation reprend. Voilà ce qui m'a dit un cultivateur en limousine, Delâge. Allons bon! Et la voiture repart en direction de Paris. Le soir même, aux alentours de 10 heures, deux gendarmes à bicyclette sont sur la route qui va de Meaux à Paris, deux kilomètres après Claye-Souilly.

[00:04:18]

Ils entendent un cri.

[00:04:24]

Ils s'arrêtent, ils cherchent d'où ça vient. Plus rien, plus un bruit. Alors, ils reprennent la route. Et là, ils voient une lueur au loin. T'as vu? On dirait une botte de paille qui brule Domjean. Ils s'approchent, bicyclette à la main. C'est bien une meule de foin qui flambe. Ils s'approchent encore. Et là, tout près des flammes, ils voient le corps d'une femme à moitié brûlée. Alors, il court jusqu'à la ferme la plus proche.

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Mon capitaine en patrouille avec un collègue, on a trouvé le corps d'une jeune femme à côté d'une meule en feu. Oui, mon capitaine, nous allons la garder sur place. Oui, oui, jusqu'à ce que vous veniez avec monsieur le procureur. Les collègues prendront notre relève demain matin. À vos joueurs, dont mon capitaine. Et la relève arrive le lendemain matin à la première heure. D'abord, le commissaire Bringer de la brigade mobile de Versailles, accompagné de l'inspecteur, puis le capitaine de gendarmerie du coin, mais aussi le substitut du procureur et le juge d'instruction.

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La meule de foin est encore fumante et le corps est là. Une fille qui doit avoir dans les 20 25 ans maximum, de taille moyenne, les cheveux coupés à la garçonne. Ses vêtements ont brûlé, mais on reconnaît les restes d'une robe à pois. Notez, je vous prie. La victime porte une alliance au majeur gauche. Ainsi qu'une bague ornée d'un rubis. Moi, je dirais un faux rubis. Je pense à vérifier quoi qu'il en soit.

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Ce n'est pas une paysanne, c'est une fille de la ville. Elle est soignée, ça se voit.

[00:06:24]

On fait alors venir le médecin de clés souillé. Bien bien bien leur première chose, vous voyez les marques sur le coup, là. Cette femme a été étranglée. C'est évident. Le nez, par ailleurs, est tuméfié. Vous voyez, là, on lui a donné un coup. Et puis, il y a ce filet de sang qui sort de sa bouche. Je ne vois rien d'autre. Voilà mes premières constatations. On trouve aussi des traces de pneus sur le chemin et pas des traces de tracteur ou de camion.

[00:06:56]

Des traces de voiture, on l'a amené là en voiture vivante ou déjà mort.

[00:07:07]

Quand arrive l'heure du déjeuner, que font tous ces gens là, les policiers? Le capitaine de gendarmerie, le juge et le substitut Bihel vont déjeuner, pardi! Et ou bien chez madame Lambo à Claye-Souilly. Et comme elle a toujours les oreilles qui traînent, elle entend parler d'une jeune femme avec une robe à pois qui serait morte. Et ça fait tilt. Mais moi, j'en ai vu une. J'ai une femme avec une robe à pois. Pas plus tard qu'hier soir, au dîner.

[00:07:36]

Et là, elle fait faire un pas de géant à l'enquête parce qu'elle décrit l'homme. Elle dit que la petite avait l'accent du Sud. Elle parle du vendredi 13 et surtout, elle décrit la voiture. Une belle voiture comme ça, on en voit pas tous les jours. C'était une delâge gredins. l'Intérieur, tant de draps bleu? Pas.

[00:08:07]

Merci Mme Lambo, merci beaucoup. Des dommages en 1926, ça ne court pas les rues, surtout des Delâge grenat avec l'intérieur bleu 11 chevaux, d'après ce que dit le garagiste qui leur a vendu les trois bidons d'essence. Une 6 place normalement avec tout ça. On devrait vite la retrouver, cette voiture. Cette enquête est décidément bien partie. Une autopsie est pratiquée par le docteur D'alevins de Lagny sur Marne. Il confirme que la gamine a été étranglée. L'affaire, bien sûr, sort dans la presse avec la description précise de la voiture.

[00:08:51]

Et comme on s'y attendait, un garagiste du 12ème arrondissement de Paris se présente au commissariat de Picpus.

[00:08:58]

Une delâge grenat. Onze chevaux, six places. Moi, j'en connais une. J'ai regardé dans mes livres, elle appartient à un certain monsieur Malou, qui habite au 96, avenue du général Michel Bizot.

[00:09:13]

Les hommes de la police judiciaire vont tout de suite sur place et la Delâge est garée juste devant immatriculée 500 et Grech 70. Et dedans, les policiers trouvent une serviette de voyageur de commerce au nom de Malot. Alors, ils vont voir le concierge Malot.

[00:09:30]

Vous dites? Absolument inconnu. Le commissaire? Je connais tous les gens de l'immeuble, rien, y'a pas de m'allonger. Le commissaire inspecte alors le contenu de la serviette. Il y a des papiers au nom de Balou, mais il y a aussi des papiers au nom de Guyot et des photos d'un homme d'une quarantaine d'années avec une jeune femme d'une vingtaine d'années. Le commissaire Létang tout de suite au concierge. Vous les connaissez? Ouais, monsieur Guyot et son amie Marie-Louise Balaguer, un peu plus tard, le commissaire va montrer ses photos à madame Lambo dans son restaurant de clés souillé.

[00:10:14]

Oppressés. C'est là que j'ai vu et d'un coup, on a le nom de la victime, Marie-Louise Balaguer, et sans doute celui de son assassin Gaston Guyot. Une chose étonnante la voiture est luxueuse, mais l'appartement est très modeste, très modeste même chez Guyot, il habite, peut agir. Il vient jouer en. Pour voir son ami, sinon il habite au 99 de l'avenue avec sa fille. Mais il vient ici de temps en temps, vous voyez?

[00:10:47]

Oui, on a compris. C'est sa garçonnière et donc direction le numéro 99.

[00:10:56]

Vous cherchez, monsieur Guyot? Avez vous, vous l'avez manqué? Peut il bien partir? Les policiers perquisitionnent l'appartement, ils trouvent une arme et ils lancent tout de suite un avis de recherche. Gaston Guyot taille 1 mètre 67, corpulence moyenne, teint basané, a eu droit avec une petite tête blanche, cicatrice à la tempe et à la paupière, droite demise toujours soigné, porteur d'un complet veston marron foncé et d'un chapeau feutre mou de même teinte, cheveux châtain foncé, la raie au milieu légère, calvitie au sommet de la tête et petite moustache brune taillée à l'américaine.

[00:11:35]

Et en attendant, les policiers se rancard sur le bonhomme. Gaston Guyot, né en février 1883, à loin, en Seine et Marne, marié deux fois et veuf deux fois. Tiens, tiens, et dans quelles circonstances? Sa première femme s'appelait Augusta. Il était en voyage dans sa famille, à Gérardmer. Une nuit, elle a fait une crise cardiaque, figurez vous, et sa seconde femme, Charlotte. Elle meurt aussi en voyage sur la Côte d'Azur.

[00:12:11]

D'après ce qu'a dit Guyot à sa mère, une grippe espagnole. Mais personne n'est allé vérifier. Quoi qu'il en soit, ça tombe comme à Gravelotte dans l'entourage de Gaston Guyot. Et là, le commissaire Bringer reçoit une lettre anonyme, un type qui se dénonce à la place de Guyot, je vous en lis quelques extraits.

[00:12:40]

La ficelle. Vous allez voir est un peu grosse, monsieur le commissaire. Ça n'est pas le conducteur de la Delâge qui a écrasé la poule. C'est moi, un chauffeur de taxi. J'avais conduit des clients dans la région de Meaux et vers 9 heures, je passais à la gare pour voir si je ne trouvais pas de nouveaux clients. J'aperçus une grosse machine et à côté, une femme et un homme qui se disputaient. La femme disait Je veux coucher ici puisque tu refuses de m'emmener demain à la mer.

[00:13:08]

Et elle le gifle et elle se jeta sur lui. Et il ferma alors la portière. Et il répondit Je fout le camp. L'auto partit. Je proposé à l'inconnu de la ramener pour rien. J'arrive près du champ et je vois des meubles. Et en chemin, je tourne. J'avais bu, j'arrête. Elle crie. Je lui porte un coup de poing. Elle tombe. Je lui serre la gorge. Je bours ma pipe et je vais l'allumer derrière une meule avec un tison.

[00:13:35]

Puis je pars en vitesse. Elle est là, la femme. J'ai été surpris de voir dans les journaux que la meule avait brûlé. C'était sans doute mon tizon.

[00:13:50]

La lettre est signée Un chauffeur de taxi, ça sonne faux et après comparaison, c'est l'écriture de Gaston Guyot puisque depuis qu'il est en fuite, il a écrit à sa fille, à sa conseillère et à sa belle sœur. C'est la même écriture. C'est le même papier. Guyot essaye d'embrouiller la police. Et puis finalement, le 19 août, le père de Gaston, convaincu que son fils est innocent, le balance Monsieur le commissaire. Vous trouverez mon fils dans un hôtel du boulevard Montparnasse et Gaston Guyot est arrêté et placé en garde à vue dans les locaux de la brigade criminelle de Versailles.

[00:14:35]

Au début, ni je ne l'ai pas tué. Je suis innocent. Je sais que les apparences sont contre moi. Mais assez vite, il craque. Ce soir là. Marie-Louise a insisté pour qu'on rentre pas à Paris. Elle voulait dormir dans le coin. Moi, je lui ai dit que ce n'était pas possible. Elle m'a giflé. Je l'ai traité de bourrique. J'ai repris la route et puis un moment et s'est jeté sur moi. Elle m'a fait faire une embardée.

[00:15:03]

Je suis devenu fou de rage, une main sur le volant. Je lui ai donné un coup de poing et puis je l'ai prise à la gorge. J'essaierai y'a pas longtemps. Cinq secondes, six secondes maximum. Et quand j'ai desserrer. Elle s'est renversée sur la banquette. Son pouls ne battait plus. Alors, je me suis arrêté dans un champ. J'ai descendu le cadavre pour le traîner contre une meule. Et puis j'ai craqué une Suédoise. J'ai mis le feu.

[00:15:35]

Et puis, je suis reparti vers Paris, j'étais comme un fou. Très bien, il a avoué, il a étranglé la jeune Marie-Louise Balaguer sur un coup de folie. Mais tant qu'on y est, c'est deux femmes. Est ce que c'est lui qui les a tués? Entre temps, les flics ont fait leur petite enquête. La première, Augusta elle n'est pas mort d'une crise cardiaque, mais d'une balle dans la tête de la gendarmerie à l'époque, a conclu à un suicide et sa seconde femme, Charlotte.

[00:16:13]

Deux ans plus tard, eh bien, c'est pareil quand Guyot a annoncé sa mort à sa famille. Il a parlé d'une grippe espagnole. Il a menti. Elle s'est suicidée elle aussi. Alors, monsieur Guyot, qu'avez vous à dire sur la mort de vos deux femmes? Qu'est ce que vous voulez que je vous dise? Que je porte malheur aux femmes tout. Un peu court, mais le juge n'ira pas plus loin il va se concentrer sur la mort de la jeune Marie-Louise.

[00:16:51]

Et d'ailleurs, il y a un problème avec la mort de Marie-Louise Malou, comme il l'appelle. Il dit qu'il a serré son cou d'une main tout en conduisant pendant 5 ou 6 secondes. Est ce qu'on étrangle une femme d'une main en si peu de temps?

[00:17:13]

Le juge décide de faire pratiquer une nouvelle autopsie sur le corps de Malot et de la confier au docteur Charles Paul, une sommité. Le 24 août, on va déterrer le cadavre au cimetière de Fresnes sur Marne. Le juge est là, le substitut aussi. Et arrive le docteur Paul avec sa clope au bec. Comme toujours avec sa mallette en bois qui contient son matériel et une valise avec les pots pour les prélèvements, on pose le cercueil sur des tréteaux.

[00:17:42]

Et le docteur Paul se met à examiner le cadavre. Et il fait une chose que son confrère, qui avait pratiqué la première autopsie et qui l'a d'ailleurs qu'il le regarde, n'avait pas fait. Il ouvre les yeux de la mort. Il soulève ses paupières avant. Très intéressant. Vous voyez là sous les paupières? Il y a ce que nous appelons des PTH si vous voyez une petite tache là. C'est une remontée du sang. Et il n'est pas possible de les voir apparaitre en seconde voyoux.

[00:18:19]

Il a fallu serrer beaucoup plus longtemps. Il inspecte ensuite tout le corps et note des ecchymoses un peu partout. Et puis il s'arrête sur le cou. 1. Il dit qu'il a étranglé d'une main. Boeing. Vous voyez là sur la gauche, du coup, il y a déjà Citra, donc. Et à droite, il y en a deux. Il a étranglé des deux mains et en appuyant assez fort et longtemps, suffisamment longtemps pour que se forment ces PTG sous les paupières.

[00:18:57]

Et ensuite, il remplit un à un les bocaux dans l'heure et il met l'estomac dans l'autre, le cœur. Il découpe des tranches de poumons. Il prélève du sang. Il emballe tout ça et il va le remettre au laboratoire de toxicologie. Et le lendemain, le juge organise sur place une reconstitution. Guyot est menée sur place accompagnée de son avocat, une vedette du barreau de Paris, Maître Maurice Garçon. On emmène aussi la voiture et la première difficulté où a eu lieu l'étranglement.

[00:19:41]

A quel niveau sur la route? Je ne sais pas trop. Je me rappelle qu'à cet endroit, elle s'est évanouie. C'était juste avant. Elle m'a giflée. Je l'ai prise à la gorge de la main droite pendant 5 6 secondes. Elle n'a pas essayé de se défendre. Vous avez dit quelques secondes, vous en êtes sûr? Et là, maître garçon intervient enfin. Mon client vient de vous dire tout ce dont il se souvient.

[00:20:21]

La reconstitution se poursuit là où on a retrouvé le corps, c'est à dire dans le champ. Et là, M. Guyot, comment est ce que ça s'est passé? J'ai essayé de la ranimer. Je ne suis pas arrivé, j'étais affolé, j'ai ramené le corps près de la meule et j'ai craqué une allumette. Je suis parti sans me retourner. J'étais comme vous. Ensuite, on rejoue la scène de l'étranglement. Le juge se met à la place de Guyot et maître garçon à la place de la victime et le juge serre le cou de l'avocat.

[00:20:53]

Une, deux, trois, quatre, cinq, six secondes. La scène, il faut le dire, est assez risible.

[00:21:09]

Quelques semaines plus tard a lieu un nouvel interrogatoire dans le bureau du juge Marc Guyot Persistez vous toujours à dire que vous avez étranglé votre maîtresse d'une main dans votre auto? Vous avez parfaitement. Le médecin légiste n'est pas vraiment de cet avis. Il affirme que pour accomplir votre crime, vous deviez disposer de vos deux mains. Et il pense qu'un étranglement a eu lieu non pas dans la voiture, mais dans le champ. Ce qui d'ailleurs Michel Guyot rejoint le témoignage des deux gendarmes qui découvrent le corps, ils ont entendu un cri il nest pas.

[00:21:52]

Paul se prend pour, possèdant bon autant que je l'ai étranglé, Paul-Loup. C'est dans le temps, je me dis.

[00:22:01]

Vous avez compris l'enjeu de tout ça? N'est ce pas? S'il la tue d'un coup de folie dans la voiture d'une main parce que l'autre l'a giflé, parce qu'il a failli faire une embardée avec sa voiture, c'est presque un accident. C'est un crime passionnel. Mais s'il l'étrangle avec les deux mains dans le champ froidement, alors c'est un assassinat. M. Guyot est bon pour la guillotine.

[00:22:30]

Un peu plus tard, le juge reçoit les résultats des analyses toxicologiques. On n'a pas trouvé de traces d'oxyde de carbone dans le sang de Malon, ce qui veut dire qu'elle était morte avant qu'on ne mettent le feu. Ça n'arrange pas les affaires de Guyot.

[00:22:50]

Là dessus, Maître Garçon, qui est encore Riaz, révèle que son client aurait des circonstances atténuantes à parfaitement l'affaire.

[00:23:00]

Savez vous qu'elle a été victime d'un accident de chasse il y a une vingtaine d'années? Vérifiable, il a reçu du plomb dans la tête et certains de ces plombs sont toujours dans son cerveau et convenez que leur présence peut affecter son jugement. Alors, je demande une radiographie du cerveau de monsieur Gaston Guyot. Le juge accepte et on fait une radiographie de sa tête à l'hôpital de Meaux. Il y a effectivement des plombs, mais pas dans son cerveau, dans la boîte crânienne, dans les eaux du crâne.

[00:23:31]

L'excuse est bidon et donc le juge ordonne le renvoi de Gaston Guyau devant la cour d'assises pour homicide volontaire avec préméditation et incendie volontaire. Il risque la peine de mort.

[00:23:50]

Le procès s'ouvre le 20 juillet 1927 devant la cour d'assises de Seine et Marne, à Melun. Devant une salle archi comble, quand Gaston Guyot entre dans le box, il a perdu de sa superbe et il se met à pleurnicher dans son mouchoir. Mais que regardent les gens qui sont dans la salle? Tous regardent ses mains et ils voient qu'il a des mains. L'étrangleur. La ligne de défense de Guyot est claire. C'était une bonne fille. Mais quand elle faisait des scènes.

[00:24:28]

Elle était terrible. Buvez par ailleurs. Ah, je vais lui acheter un litre de rhum tous les 8 jours. Et elle m'a dit un jour je te zigouiller. Et ensuite, je me suis cédraie. Le deuxième jour, on fait venir le docteur Paul, qui raconte son autopsie et le président lui pose une question décisive. Docteur Paul Marie Louise Balaguer intercité étranglée, selon vous, d'une seule main. Ma réponse est non. Monsieur le président. Au troisième jour, l'avocat général fait ses réquisitions.

[00:25:15]

C'est la peine capitale que je réclame pour lui au. Messieurs les jurés, je vous demande le châtiment suprême. Pas de circonstances atténuantes. Pas de pitié.

[00:25:28]

Guyot. L'heure est venue pour vous de payer. Et maintenant, c'est un maître Garson de tenter de sauver la tête de son client. De quoi s'agit il? Il s'agit de deux fureurs qui s'exaspèrent. Voilà de quoi il s'agit. Il apprend beaucoup d'un revers de bras.

[00:25:49]

Il sert six secondes. Il meurt. C'est ça, le drame dont nous parlons. Rien de plus. Il n'y a pas plus de préméditation pour l'incendie que pour la mort de Malou. Alors, messieurs du jury? Vous n'avez pas à répondre à ces questions que l'on vous pose. Car ce que vous avez à juger? Ça n'est pas un crime. Maître, je vous remercie. Monsieur Guyot. Avant que les jurés ne se retirent. Avez vous quelque chose à dire pour votre défense?

[00:26:27]

Je n'ai pas voulu utiliser. Je vous demande pardon. Une heure plus tard, les jurés reprennent leur place. Ils n'ont retenu aucune circonstance atténuante et Gaston Guyot est condamné à la peine de mort. Mais la chance de Guyot, c'est que le président de la République de l'époque, Gaston Doumergue, est un abolitionniste, alors il convertit sa peine en travaux forcés à perpétuité à Cayenne, en Guyane.

[00:27:06]

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