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Christophe Hondelatte Une fois n'est pas coutume, je vais vous raconter aujourd'hui une affaire criminelle non élucidé, une affaire de 1998. L'affaire Paquita Parat, du nom d'une jeune fille de 30 ans que l'on retrouve carbonisé dans sa voiture le 3 décembre 1998, dans la vallée des Eaux Vives, près d'Angoulême. On a cru à un moment, quelques semaines après le crime, avoir arrêté le coupable, mais il a été innocenté et la juge, d'ailleurs qu'il l'avait mise en examen, a été accusée de partialité et dessaisi du dossier d'enquête.

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Voici donc l'histoire de Paquita Para, que j'ai écrite avec Thomas Audouard. Réalisation Céline n'embrasse.

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Christophe Hondelatte. Je vous emmène un soir de décembre 1998 dans la vallée des Eaux Claires, appui moyen près d'Angoulême, au bord d'une petite rivière dominée par une trentaine de gros rochers de près de 20 mètres de haut. Un spot d'escalade très connu dans la région. Un endroit absolument magnifique de jour, mais totalement sinistre de nuit. Et là, il est 3 heures du matin. Il fait nuit noire. Personne n'habite le coin. On est en rase campagne et soudain, deux phares percent la nuit.

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Au loin, une patrouille de gendarmes, deux gendarmes de la brigade de la Couronne. Odilo Qu'est ce que c'est ça? Dans la lumière des phares, sur le bord de la route, au pied de la falaise, une voiture calcinée encore fumante. Ils s'arrêtent, ils descendent. La voiture n'a pas fini de brûler. Les routes sont encore rougeoyantes. Ils font le tour.

[00:01:56]

Elle n'a pas l'air accidenté. Cette voiture. Ben non, non, garez quoi? Les deux gendarmes préviennent leur brigade, qui elle même appelle les pompiers quand les pompiers arrivent sur place, ils déploient de gros projecteurs. Ils atteignent complètement le feu et les gendarmes de la brigade d'Angoulême entrent en action. Ils font d'abord le tour de la voiture. On a. C'est une Fiat. Puis un tonneau rouge. On voit la couleur. T'as vu? Mes collègues avaient raison, il n'y a pas de choc.

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Il n'y a pas de trace d'accident. Regardez des pneus, ils sont droits. Elle était garée. Cette voiture. On regarde sur le siège. Sur le siège conducteur, un corps carbonisé, la tête rejetée en arrière. Un homme, une femme. Vu l'état du corps? Difficile à dire. Les gendarmes entreprennent de le sortir délicatement. Ce n'est pas facile. Le cadavre est collé au siège, alors ils font sortir l'ensemble par l'arrière de la voiture.

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Direction la morgue de l'hôpital d'Angoulême. La plaque d'immatriculation n'a pas brûlé et donc on a tout de suite le nom du propriétaire de la voiture. C'est une femme, Francesco Para Palmiro, 30 ans. Elle habite à Villebois Lavalette, à 20 km.

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Les gendarmes tentent de l'appeler plusieurs fois. Alors, il cherche de la famille, il trouvera un frère, José Parra. Il l'appelle sur le champ. Wez Parra. Gendarmerie d'Angoulême. L'appareil. Voilà, on vient de découvrir la voiture de votre soeur incendiée au clair. Je dois vous dire qu'il y a un corps dans la voiture. Nous n'avons pas la certitude que ce soit elle, mais. Comme par ailleurs, nous n'arrivons pas à la joindre parce que vous savez où aller, vous pouvez vous même la joindre.

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Il y a des choses qui ne sont pas Waret. Paquita, c'est comme ça que tout le monde l'appelle. Mettez vous à la place de la famille. Il garde un petit espoir que ce ne soit pas elle, mais comme elle ne répond pas au téléphone.

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Je vous le dis tout de suite, même si formellement, il faut attendre le résultat de l'autopsie, les gendarmes considèrent d'entrée que c'est Francesco Apparats. C'est Paquita qui est mort carbonisé au volant de sa voiture. Et tant qu'à mettre toutes les cartes sur la table, compte tenu du fait que la voiture égarée. Il pense tout de suite que c'est un meurtre. Et maintenant, il faut des preuves et donc, une fois le corps retiré de la voiture, ils font venir des TIC des techniciens en identification criminelle.

[00:05:08]

Les experts de la gendarmerie qui vont eux mêmes venir un expert en automobile. Première constatation le levier de vitesse de la Fiat tono est au point mort. C'est cohérent avec le fait que la voiture soit stationnée. Le cadavre était côté conducteur. La porte est fermée, mais elle n'est pas verrouillée. Autrement dit, si l'occupant avait voulu sortir, il aurait pu le faire. Les serrures n'ont pas été forcées à le siège conducteur et reculer au maximum. Je vous lis ce qui est écrit sur le rapport de l'expert.

[00:05:41]

Et concernant l'origine du feu. Vous avez trouvé quelque chose? J'avoue que je ne m'explique pas à ce stade comment le feu a pu prendre. De leur côté, toujours en pleine nuit, les passe l'intérieur de la FIA ou au crible. Il ne trouve aucune trace ADN avec le feu. C'est assez normal. Aucun impact de balle parce que c'est une hypothèse. On tue la conductrice et on met le feu pour effacer les traces. Ça arrive souvent, mais il trouve tout un tas de petits objets, une boîte d'allumettes par terre, côté conducteur, au niveau des pédales, un tube de quelque chose.

[00:06:15]

Pour l'instant, on ne sait pas de quoi. Et sous le siège conducteur, une lame de cutter.

[00:06:26]

Et surtout, ce qui les intrigue, ça, je ne vous en ai pas encore parlé, c'est le pare brise. Le pare brise n'est pas en place. Sur la voiture, il est posé à côté. Un tag étrange. Cela dit, sur une Fiat Uno, c'est pas bien compliqué. Pour démonter un pare brise, les joints ne sont pas collés. Il suffit de faire pression sur le cadre pour le déchausser. Et d'ailleurs, sur la voiture, les points de levier sont bien visibles.

[00:06:52]

Mais enfin, ça n'explique pas pourquoi quelqu'un aurait pris la peine de retirer le pare brise avant de mettre le feu. Si ce n'est peut être pour activer l'incendie. En tout cas, ça rend cette scène de crime un peu surréaliste. Il est 7 heures du matin, le jour n'est pas encore levé, les Tikhon terminer leur travail. La Fiat Thouvenot est hissé sur une dépanneuse et emmener la route est rouverte à la circulation. Immédiatement, les gendarmes enchaînent, ils vont chez la mère de Paquita récupérer un double de chez elle.

[00:07:38]

Au passage, il embarque deux de ses frères. Ensemble, ils vont chez Paquita, à Villebois Lavalette.

[00:07:47]

La maison est parfaitement rangée. Rien ne témoigne d'un départ précipité, apparemment, Paquita n'a pas dormi là et elle n'a pas non plus dîné là hier soir. Il manque son manteau et son sac à main. En revanche, son agenda est là. Son passeport aussi. Et les gendarmes trouvent une lettre de quinze pages écrite par son ex-petite amie. Ils la saisissent, bien sûr. Ils saisissent aussi des tests archivée et tests du sida, ainsi que des relevés de compte et des photos d'elle.

[00:08:24]

A ce stade, on ne sait pas formellement que le cadavre de la Fiat Tono est bien celui de Paquita Thapa. On a de fortes raisons de le penser, mais on n'en est pas sûr à 100. Est ce que c'est pour ça que les gendarmes décide de montrer la vidéo de la Fiat ou nos frères de Paquita? Sans doute, mais quelle épreuve sur les images! Les frères de la jeune femme voient le squelette, le squelette de quelqu'un qui est sans doute leur sœur.

[00:08:52]

Même s'ils ne peuvent pas le jurer, évidemment. C'est le médecin légiste qui doit répondre à la question Est ce que c'est bien Paquita? Ce qu'on lui apporte, en vérité, c'est un tronc. Tout le reste, les bras, la tête, les jambes, est à l'état de squelette. La première chose que fait le légiste, c'est de passer le corps entier à la radio. Comme ça, on sait d'entrée si la personne a pris une balle.

[00:09:21]

Mais là, il n'y en a pas. En revanche, il y a ce que le légiste appelle un fracas osseux, une bosse sur le côté droit du crâne. C'est intéressant parce que ça peut être une trace de coups. On la somme, on la met dans la voiture et on y met le feu. Mais c'est peut être aussi la conséquence de l'incendie.

[00:09:44]

Comme toujours, le légiste réalise des prélèvements, des morceaux de foie, des morceaux de cœur et des morceaux de poumons. Il compte là dessus pour connaître les raisons de la mort et il envoie ses prélèvements au labo. On saura dans quelques jours et il fait une empreinte des dents du cadavre. Entretemps, les gendarmes ont trouvé le dentiste de Paquita. Il leur a fait passer sa dernière radio dentaire. Et là, on compare. Et il n'y a plus aucun doute.

[00:10:11]

Il s'agit bien de Paquita Para.

[00:10:21]

Et on sait comment on a mis le feu à la voiture. Le labo vient d'envoyer les résultats des prélèvements réalisés sur le plancher de la voiture. C'est bon, c'est bien ce qu'on pensait. Ils ont trouvé des traces d'essence dans les prélèvements qu'on leur a envoyé. C'est pas un incendie volontaire. Cette Armored. Pour répondre à la question, on compte beaucoup sur les résultats des analyses sur les prélèvements réalisés par le légiste. Les premières analyses à tomber sont les analyses de sang froid.

[00:11:03]

On y a trouvé des traces d'antidépresseurs. Et ça, c'est très intéressant parce que ça ouvre une autre piste qu'il ne faudrait pas totalement écarter d'emblée le suicide. Elle a arrosé elle même sa voiture d'essence et elle met le feu pour en finir. C'est possible. Mais alors, pourquoi le siège conducteur est il reculé à fond? Paquita mesuré un mètre 57. Bien sûr, on peut envisager qu'avant de mettre fin à ses jours pour se donner de l'air, pour se donner du courage, Paquita recule son fauteuil.

[00:11:48]

Cela dit, on va fouiller chez elle, on ne trouve pas une seule boîte de médicaments antidépresseurs et pas une seule ordonnance, et pas même la trace d'un rendez vous avec un médecin et encore moins avec un psychiatre. Les gendarmes interrogent ses cinq frères, sa mère et son ex-petite amie. Un suicide? Ah non, non. Papa Kitase, ça colle pas du tout. Elle allait plutôt bien. Je ne vois rien qui aurait pu l'amener à se suicider.

[00:12:17]

Rien. On se dit que peut être, elle a pu utiliser la lame du cutter qu'on a retrouvé sous le fauteuil passager pour se trancher les veines. On passe la lame au labo. Pas de trace de sang. Et là dessus tombe les analyses des poumons et ça referme définitivement l'hypothèse d'un suicide. Il n'y a pas de trace de carbone dans ses poumons. Il n'y a pas de suie. Ça veut dire qu'elle n'a pas respiré les fumées et ça veut dire qu'elle était déjà morte quand on a mis le feu.

[00:12:53]

Ça n'est pas un suicide, c'est un meurtre. Maintenant, c'est sûr, et c'est même un assassinat. Et d'ailleurs, le parquet d'Angoulême ouvre une information judiciaire pour assassinat. Alors maintenant, qui? Qui a tué Francesco Apparats di Paquita, 30 ans, joli, très joli même, d'origine andalouse, unique fille d'une fratrie de six enfants, très proche de sa mère et de ses cinq frères. Surtout depuis la mort de son père, il y a dix ans.

[00:13:27]

Qui?

[00:13:37]

Professionnellement, Paquita a travaillé au service des achats d'un hypermarché de la banlieue d'Angoulême. Elle gagnait 5000 280 francs par mois. Gradur en euros d'aujourd'hui n'aurait aucun sens. Tout a tellement augmenté en 20 ans. Elle vivait bien. Pour résumer, au point d'ailleurs de s'être acheté cette maison à Villebois Lavalette. Sentimentalement, maintenant, Paquita était ce qu'on appelle une femme libre. Elle a enchaîné les histoires d'amour. Elle butiné un peu de ci de là, à la recherche de l'homme de sa vie.

[00:14:10]

Et depuis 8 mois, elle fréquentait un collègue de travail. Les gendarmes commencent par reconstituer son emploi du temps le jeudi 3 décembre, au soir duquel on retrouve son cadavre calciné. Direction le supermarché où elle travaillait. Appellent jeudi 3 alef venus travailler normalement. Vous avez une idée de ses horaires ce jour là? Elle est arrivée à 8 heures du matin même 8 heures moins dix. Elle arrive souvent en avance. Et puis, il a quitté vers 5h heures, car enfin, ces horaires normaux.

[00:14:48]

Un voisin de Villebois Lavalette la devant chez elle un quart d'heure plus tard, à 17h30. Et ça, c'est un peu étrange parce que normalement, d'après ce que dit la famille quand elle sort du travail, Paquita passe voir sa mère quasiment toujours, mais pas ce jour là. Quoi qu'il en soit, à 18 heures, elle passe voir son frère Jean-Marie à son garage. Il est mécanicien et il a la voiture de son petit ami en révision. Et enfin, à 18h15, elle se rend à la gendarmerie de Villebois Lavalette, figurez vous, au mois d'août dernier.

[00:15:21]

On lui a volé son chéquier. Elle a rendez vous avec un gendarme samedi prochain. Mais elle veut anticiper ce rendez vous. Et ce que raconte le gendarme qui l'a reçu est très intéressant.

[00:15:33]

Elle m'a dit samedi, ça sera trop tard.

[00:15:36]

Je veux vous parler ce soir, mais moi, je lui ai dit qu'elle revienne dans deux jours comme c'était prévu. Et là, elle m'a dit un truc très étrange. Elle m'a dit Vous pouvez me mettre sur écoute. Elle m'a dit que ça la rassurerait, avait expliqué que ce n'était pas possible pour Meïté. Pas les gens sur écoute comme ça, et d'ailleurs rarement à leur demande. Je lui ai dit de revenir samedi comme prévu. Et Convair, donc elle est partie, mais elle était nerveuse.

[00:16:04]

Très intéressant. Quelques heures avant son assassinat, la peur de quelque chose, ou plutôt de quelqu'un et donc après elle rentre chez elle vers 19 heures et ensuite elle ressort de qui n'est pas dans ses habitudes. À quelle heure exactement? On ne sait pas où. On ne le sait pas non plus. Et donc, les gendarmes lancent un appel à témoins dans la presse régionale et un homme se manifeste.

[00:16:32]

Je suis certain. J'ai vu sa voiture garée au clair. Je dirais vers les coups de 10 heures, moins le quart. Et puis sur passer une demi heure plus tard, dans l'autre sens. Donc vers 10 heures бизнеса. Et là, j'ai vu sa silhouette dans la voiture. Elle m'a vu aussi, d'ailleurs. Elle a tourné la tête et a fait semblant de chercher quelque chose dans son vide poches. Elle était seule, j'en suis certain, et donnait l'impression d'attendre quelqu'un.

[00:16:58]

Paquita avait rendez vous avec quelqu'un.

[00:17:13]

Un deuxième témoin se manifeste, qui va permettre d'établir l'heure du crime. Il a vu des flammes au loin. Ce soir là, il était calme. Je dirais qu'il était 23h30, donc le crime a lieu entre 10 heures, moins le quart avant à laquelle le premier témoin la voix vivante dans la voiture et onze heures et demi heure où le second témoin va trop loin. La Fiat Thouvenot qui brûle. Un laps de temps d'une heure et demie.

[00:17:47]

A part ça, pour l'instant, on en est réduit à des hypothèses. Est ce qu'elle connaissait son assassin? Le fait qu'elle attende dans la voiture semble indiquer que oui. Alors quelqu'un la faisait chanter. Est ce que ça a en rapport avec le vol de son sac à main et de son chéquier? Il y a quatre mois, ses proches, sa mère, ses frères, sa nièce racontent en tout cas que depuis quelques mois, Paquita était tendue. Elle était inquiète.

[00:18:14]

Elle sursauter au moindre coup de téléphone. Elle avait changé. Alors, à cause du rendez vous dans ce coin isolé et aussi à cause des nombreux tests schiever qu'on a retrouvé chez elle, les gendarmes se disent que peut être ex-prostituées. Du coup, elle aurait pu être tuée par un client. Mais rien, rien ne conduit sur cette piste. Et donc, on finit par s'intéresser à sa vie sentimentale. Je vous l'ai dit au moment de sa mort Paquita, un copain, un collègue du supermarché.

[00:18:48]

Ils étaient ensemble depuis 8 mois et franchement, depuis sa mort, il n'est pas très présent. La famille le trouve un peu distant. Alors les gendarmes vont le voir. Oh, vous savez, entre nos. C'était juste une relation comme quoi ce n'était pas le grand amour. On n'avait pas de projet, on se croyait tout. Le monsieur n'est pas très amoureux, mais ça n'en fait pas un assassin. Il est interrogé sur son emploi du temps du 3 décembre.

[00:19:17]

Il dit qu'il a regardé un match de foot à la télé. C'était un match de Coupe d'Europe. On lui demande de raconter le match. Il donne tous les détails. Son alibi a l'air solide, mais les gendarmes le placent quand même sur écoute. Et un jour, ils entendent parler de Paquita à sa mère.

[00:19:34]

C'est là qu'elle Fallope. Étrange manière de parler d'une morte avec laquelle on entretenait une relation sentimentale. Avant ça, Paquita est resté quatre ans avec un autre garçon, un artiste peintre du genre assez possessif.

[00:19:58]

D'après ce que dit la famille, cet chaut entre. Elle m'a raconté qu'il l'a frappée, ne voulait plus voir, en tout cas, c'était un sale type. A priori, Paquita a rompu avec lui en janvier 1998, onze mois avant son assassinat. Mais en vérité, on s'aperçoit qu'ils ont continué à se voir. Des témoins racontent qu'ils les ont vus au restaurant et même dans son hôtel. Ils sont restés amants. Paquita, donc, menait une sorte de double vie avec un régulier.

[00:20:29]

Son collègue de supermarché et un amant. Son ex. Les gendarmes pensent que c'est là, dans ce sac de nœuds, que se situe le mobile du crime. Chez Paquita, il retrouve un tableau peint par l'ex. Il le retourne. Odo est inscrit un étrange message, un poison pour un venin. Il perquisitionnent son domicile. Il trouve des tickets de caisse le jour du meurtre. Vous entendez le jour du meurtre? Le monsieur a acheté des gants en latex et trois bidons d'essence.

[00:21:04]

Vous vous souvenez du tube qu'on avait retrouvé dans la voiture incendiée? On ne savait pas ce que c'était. Et bien d'après le labo, c'est de la gouache. Or, Lex est peintre. Quant à la lame de cutter, elle pourrait être aussi à lui. Il s'en sert parfois comme d'un couteau pour étaler sa peinture.

[00:21:25]

Tout à ce stade, tout nous oriente vers lui, vers l'est et donc il est mis sur écoute et les gendarmes le gardent à l'oeil. D'autant que la famille est absolument persuadée que c'est lui l'assassin et ils font travailler une profileur. Bon, vous savez ce que je pense des profileurs à ce jour, sauf dans les films, je n'en ai jamais vu un seul. Résoudre une affaire criminelle, mais à la fin des années 90, c'est à la mode.

[00:21:52]

Et donc, la profileuse travaille sur le profil de l'ex. Et elle en conclut Tenez vous bien que c'est un psycho pates. A Psycho Path, il est peut être temps de le placer en garde à vue.

[00:22:08]

Alors, le psycho pâte, monsieur? Qu'avez vous fait le soir du meurtre de Mlle Parat? Dîner au restaurant avec un ami au restaurant La Bonne Franquette, à la Couronne.

[00:22:26]

Même vous dire qu'on a été les derniers à partir du restaurant La Bonne Franquette se trouve à 10 kilomètres des lieux du crime. Le patron du resto est interrogé. Oui, j'étais chez moi. Et à quelle heure sont ils partis en dix heures et demie? Je n'ai rien. 10 heures et demie. Est ce qu'il a le temps d'aller ensuite au clair et de commettre le crime? Bah oui, et donc Lex est mise en examen et écroué à Angoulême, a priori, l'enquête sur l'assassinat de Paquita est bouclée.

[00:23:00]

L'assassin est en prison.

[00:23:07]

Sauf que les parents de Lex engagent un détective privé, Roger Marc Moreau, un bond qui démontre que quand il quitte le restaurant, l'ex de Paquita rentre chez lui directement. Ce soir là, il y avait un film à la télé avec Jerry Lewis. Il raconte le film en détail, et notamment un gag qui survient sept minutes après le début du film. Et puis, son avocat s'étonne à juste titre qu'une profileuse ait pu établir que Lex était psycho Bates sans jamais l'avoir rencontré.

[00:23:39]

Remarques assez fondées. Le profilage est une science extrêmement molle et donc petit à petit. Le dossier d'accusation se vide et après 11 mois de prison, Lex est libéré et sa mise en examen annulée. Mieux que ça, la juge d'instruction est considérée comme partiale et décision extrêmement rare. On lui retire le dossier dans cette enquête. Tout est à refaire.

[00:24:15]

Avec toujours comme pivot la vie sentimentale agitée de Paquita. Sauf que les années passent et on ne trouve rien. Mettez vous à la place une fois de plus de sa maman, de ses cinq frères. On avait trouvé un coupable. On l'a innocenté et depuis, rien. Pendant 12 ans, vous entendez 12 ans? Rien. Rien de neuf. Et assez logiquement, en octobre 2010, le parquet rend une ordonnance de non-lieu. Le dossier d'instruction est refermé.

[00:24:50]

Il est rangé dans une boîte. La mort de Paquita restera non résolue. En 2013, la famille participe à une émission de télé non élucidé sur France 2. Elle espère que ça va relancer l'enquête. Une seule personne se manifeste. Un employé de banque qui vient dire que l'un de ses clients s'est accusé devant lui d'être un assassin. Le problème, c'est qu'il est mort depuis. Et puis, dernier rebondissement très récent qui date de septembre 2017, un professeur d'arts plastiques du lycée depuis moyen envoie ses élèves en forêt, tout près de l'endroit où Paquita a été tué pour ramasser des objets insolites qu'ils devront ensuite utiliser dans une composition artistique.

[00:25:51]

Et l'une des élèves trouve dans le bois une boîte en plastique rose. Elle loue dedans il y a un chéquier du Crédit Agricole au nom de Francesco et une carte Auchan au même nom et une carte Conforama et une carte Club Dial et un Puls de couleur verte. Elle se dit C'est formidable. Voilà des objets très insolites pour ma composition artistique et donc elle les touche. Elle les manipule, elle les utilise pour son projet scolaire et pendant neuf mois, elle garde la boîte chez elle.

[00:26:25]

Et puis, un jour, par curiosité, elle tape le nom de Francesco Apparats sur Internet. Et là, elle s'aperçoit qu'elle a été assassinée. Et donc, un peu penaude, elle va porter sa boîte rose aux gendarmes. Neuf mois plus tard, est ce que ça va permettre de relancer l'enquête? Pour l'instant, on n'en sait rien.

[00:26:46]

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