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Christophe Hondelatte a un profil criminel très rare aujourd'hui, assez proche de celui du célèbre Jean-Claude Romand. L'histoire d'un homme qui ment et qui prépare ses mensonges finit par tuer celle qui a découvert le pot aux roses. Comme d'habitude, je ne vous donne pas son nom pour le moment. Vous le découvrirez au cours du récit. Il s'agit du tueur de Laurent Smail Afars Buz dans le Pas de Calais, en novembre 2007. J'ai écrit cette histoire avec Thomas Audouard la réalisation et de Céline Lebrun.

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Christophe Hondelatte. Le 28 novembre 2007, vers 16h30, en sortant de la polyclinique de Bois Bernard, dans le Pas de Calais, une femme voit sur un rond point un chien avec la laisse qui pend, un joli petit cocker roux. Elle s'arrête. Viens mon chien, viens! Elle se dit. Il a dû s'échapper. Alors, elle le fait monter dans sa voiture et elle le ramène chez elle. Et là, elle s'aperçoit qu'il y a une petite médaille accrochée à son collier avec une adresse 3, rue du 11 novembre, à Farmer's Bus par bus, c'est pas loin 7 km.

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Alors, elle va sur les Pages Jaunes. Elle trouve le numéro. Elle appelle.

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Je en pencha la personne qui a décidé de joindre un état disponible. Pas de réponse.

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Alors, toujours sur les Pages Jaunes, elle cherche le numéro des voisins. Alors oui, bonjour, voila, je viens de trouver le chien de vos voisins. J'ai tenté de les appeler, mais ils ne sont pas là. Ah bah, je vais les prévenir, je vais mettre un mot sur leur porte. En début de soirée, 19 heures 15 exactement, les gendarmes de Vichy reçoivent l'appel d'un homme affolé. Bonjour, voila, je vous appelle ma compagne Laurence.

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Laurence, elle, est partie depuis 15 heures promener son chien. Elle n'est pas rentrée. Les gendarmes vont sur place à Buche, au 3, rue du 11-Novembre. Et là, ils sont accueillis par le compagnon de la disparue, John John Zab Levski. Vous comprenez, ce qui m'inquiète, c'est. Je viens de découvrir un mot de ma voisine sur ma porte. Elle me dit quand on a trouvé la petite chienne de Laurence Chloé à moi Bernard.

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Il a raison. Qu'est ce que le Coker de Laurence faisait Silwan, Arbus? Et quand avez vous eu des nouvelles de votre compagne pour la dernière fois, monsieur? C'était vers 16 heures, elle m'a envoyé un SMS justement pour me prévenir qu'elle allait promener son chien. Vous étiez où vous à ce moment là? J'étais à ma salle de sport, lance. Les gendarmes demandent à à Jones s'il est possible que Laurence fait une fugue en abandonnant son chien.

[00:03:11]

Non, non, c'est impensable. On vient de se mettre ensemble. Elle est en instance de divorce avec son mari et d'ailleurs elle avait rendez vous avec eux avec lui ce soir à 7h chez le notaire pour régler les détails de la vente de leur maison. J'ai vérifié. Il n'est pas allé au rendez vous là dessus, justement. Arrive le mari ou l'ex mari. Il vient d'apprendre que son ex-femme a disparu et il dit aux gendarmes Je trouve ça vraiment bizarre.

[00:03:39]

Ça ne sent pas bon on. Ça sent pas bon. Et donc, trois patrouilles de gendarmes commencent à fouiller les environs. Laurence a peut être fait un malaise en promenant son chien. Il arrête à minuit aucune trace de la jeune femme.

[00:04:13]

Le lendemain, l'enquête est confiée à la section de recherches de Lille. Et là, on monte d'un cran. Plus de 100 gendarmes ratissent le village de Farber. Laurence et John vivent là depuis six mois seulement. Peu de gens les connaissent. Ensuite, les gendarmes élargissent leur périmètre, ils fouillent la campagne alentour, les champs, les sous bois. Ils installent des barrages routiers. Bonjour messieurs dames, je vous montre la photo d'une personne qui a disparu dans le secteur.

[00:04:50]

Est ce que par hasard, vous l'auriez aperçue? Personne ne l'a vu. Laurence est introuvable.

[00:05:05]

Et les gendarmes décide de fouiller sa maison et la maison qu'elle occupe avec son ami John. Et là, il trouve son sac à main, ses clés, son portable, ses papiers d'identité, son portefeuille, ce qui est déjà la preuve qu'elle n'a pas fait de fugue. Et naturellement, avec l'aide de John, il reconstitue son emploi du temps le jour de sa disparition. Le matin du 28, Laurence est souffrante. Elle ne va pas travailler à la Sécu à Alençon, où elle est employée.

[00:05:40]

John lui prépare son petit dej. Il reste avec elle à la maison. En fin de matinée, il sort acheter du pain. En voiture, il dit qu'il ne trouve aucune boulangerie ouverte. Vers 14 heures, il valance faire des courses. Il rend un DVD qu'il avait emprunté la veille. Il passe à la pharmacie retirer des médicaments pour Laurence et il va à sa salle de sport.

[00:06:03]

Et c'est là qu'il reçoit le dernier SMS de Laurence. N'oublie pas de passer à la pharmacie, je vais promener le chien. Les gendarmes apprennent que Laurence a par ailleurs envoyé un SMS vers 9 heures à une collègue de la Sécu. Bonjour Sylvie. Peux tu prévenir la chef que je serai absent aujourd'hui? Parce que je suis malade. Et juste après, elle envoie un SMS à son amie Corinne, avec laquelle elle fait du sport. Coucou! Aujourd'hui, je suis restée au lit, je suis naze et j'ai mal au ventre.

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Je serai en forme jeudi en cours. Voilà, c'est un peu maigre tout ça. Et ça n'ouvre aucune piste, aucune.

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Alors, s'il n'y a pas de piste extérieure, quoi de plus naturel que de s'intéresser aux proches? Rome Me dites pas que vous n'y avez pas pensé. Le mari, le mari en cours de divorce ou alors le nouveau compagnon, John, comment se sont ils rencontrés?

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Laurence et lui, on s'est rencontrés. Environ un an et demi. La salle de sport Laurence. Moi, j'étais marié, j'ai deux enfants. Et on était en train de se séparer avec ma femme. En revanche, elle est là. Elle a quitté son mari pour quoi? Ça fait un mobile, c'est le mari qui tue sa femme parce qu'elle l'a quitté pour un autre. Quant à John, comment imaginer qu'il est mêlé à cette histoire depuis la disparition de Laurence Idei, très actif, il a imprimé un avis de recherche.

[00:07:50]

Il est allé le placarder dans tous les coins de rue, dans tous les magasins. Il a mobilisé la presse. Il veut organiser une battue. Il est même allé voir une voyante qui lui aurait dit. Laurence souffre d'un problème respiratoire. Elle se trouve entre le Mont-Saint-Éloi et Crimi. Quand je vois son corps enterré. Près de grands sapins. Il est allé le dire tout de suite aux gendarmes qui ne l'ont écouté que d'une oreille. Mettez vous à leur place une voyante.

[00:08:26]

Et entre nous? John, lui aussi, a des soupçons sur le mari et il finit par en parler aux gendarmes. Mais moi, je me demande s'il n'a pas tul. Pour garder la maison. Je vous rappelle que le soir de sa disparition, Laurence avait rendez vous chez le notaire pour régler avec son mari et bientôt ex-mari la vente de la maison commune. Aujourd'hui, elle est morte. À qui revient la maison tout entière des biens? Au mari.

[00:08:55]

Les gendarmes décident donc de vérifier l'emploi du temps du mari et ses frères, qui travaillent dans une banque. Le 28, il n'a pas quitté son bureau de la journée. Il y a dix personnes pour le confirmer. Alors, il interroge les amis communs sur les circonstances du divorce. Est ce qu'il y avait un conflit?

[00:09:13]

Pas du tout. Ça se passe très bien, ce n'était pas un divorce conflictuel, beaucoup. Conclusion des gendarmes Jones s'est fait dgd. Le mari n'y est pour rien. A moins, à moins qu'il n'ait voulu détourner l'attention parce que entre nous, il est bizarre, ce jaune, il en fait trop avec eux.

[00:09:44]

Avec les journalistes, il en fait des caisses. Qui a quelque chose qui sonne faux chez lui? Et puis ses déclarations il y a deux ou trois truc qui cloche. Par exemple, depuis la disparition de Laurence, il a changé la serrure de la porte arrière de la maison. Pourquoi il est incapable de l'expliquer? Le chien, on le retrouve à 7 kilomètres de fabule, mais il est tout propre. Il est tout bon. Comme si on venait de le déposer sur le rond point où on l'a trouvé.

[00:10:18]

Et puis le SMS que Laurence est censé avoir envoyé à sa collègue de la Sécu, Sylvie, il commence par Bonjour Sylvie. La copine dit que Laurence commence toujours ses messages par Bonjour ma poulette. Alors ajoutez à ça une faute d'orthographe. Je serai absent au lieu de je serai absent. Et puis cette phrase Peux tu prévenir la. Laurence avait de très bons rapports avec sa supérieure. Elle avait son portable et n'avait aucune raison de passer par la collègue pour la prévenir.

[00:10:53]

Pour être clair, les gendarmes se demandent si ces messages ont vraiment été écrits par Laurence ou s'ils ont été écrits par quelqu'un d'autre, par exemple par son ami John.

[00:11:10]

Alors alors, voyons ce que dit le portable de John Zaleski et mettons le en parallèle avec le portable de Laurence.

[00:11:18]

Tiens, tiens, tiens, quand Laurence envoie le message, je vais promener le chien. Juste à côté d'elle, alors qu'il est censé être à la salle de sport. Et après, quand John se déplace, eh bien, le portable de Laurence se déplace aussi. Ça n'est pas du tout ce qu'il a raconté. Il a dit qu'elle était malade, qu'elle était restée au lit et qu'il est allé seul, annonce. Il a menti. Et il n'y a pas que là dessus qu'il a menti.

[00:11:46]

Il dit qu'en fin de matinée, il va chercher du pain, mais que toutes les boulangeries sont fermées. C'est faux. Les gendarmes ont vérifié. Les deux boulangeries de Farre Buz étaient ouvertes. Alors, monsieur Levski, pourquoi est ce que vous nous raconter des salades?

[00:12:12]

Six jours après le meurtre, les gendarmes reviennent fouiller la maison de bus avec une équipe de tick. Les experts de la gendarmerie quand ils débarquent. Bonjour Monsieur Blesserait, nous avons un mandat du juge pour perquisitionner à nouveau la maison. Alors bien sûr, vous êtes libre de racheter ou vous pouvez vaquer à ses occupations. On en a pour un moment, je vous préviens. Qu'est ce que vous faites vous pour rester ou vous partez pour rester? Et bien lui, il part comme si ça n'était plus son affaire.

[00:12:45]

C'est l'impression qu'il donne. Sauf que les gendarmes, le filoche de loin. Et ils le suivent jusqu'à l'anse où ils le voient entrer dans une bijouterie. Ils le laissent ressortir, ils attendra un peu et ils vont voir.

[00:12:58]

Le bijoutier Robail m'apportait de à vendre. J'en ai donné 40 euros, c'est deux bagues. Les gendarmes les montrent à la mère de Laurence. Ce sont les bagues de ma vie, reconnaît John Levski vient tranquillement de vendre les bijoux de sa compagne disparue. Quel homme déroutant! Retournons dans la maison de Fabius. Les tiques viennent de faire une sacrée découverte. Le matelas, le matelas conjugal. Il est couvert de taches de sang couverts. Il y a du sang aussi sur le montant du lit.

[00:13:44]

Et vu la quantité, il ne pourra pas dire que un saignement donné. Et ce n'est pas tout. Les tiques pulvérisent les pièces du rez de chaussée avec un produit qui s'appelle du blues staff et à la lumière noire.

[00:13:57]

Il voit apparaître des traces de sang dans le couloir. C'est une scène de crime. La maison est une scène de crime. Et juste après, qui voit là John Stablinski, qui rentre de sa promenade avec les 40 euros des deux bagues de sa chérie dans la poche, il affiche un air serein. Dites moi, monsieur Levski.

[00:14:21]

On a trouvé des traces de sang sur votre matelas. Vous avez une explication? Robin Laurance a dû saigner Holly. Voilà, c'est en général ce qu'on dit et donc fini de rigoler. Monsieur Blavatsky, vous êtes placé en garde à vue. Laurence a disparu depuis six jours. Elle est où Laurence a des yeux? Ce n'est peut être pas toi qui l'a tuée. Elle a peut être eu un accident. Mais les loups? Je vais vous dire la vérité.

[00:14:52]

Ouais, elle est morte. Et là, mes amis, écoutez ce que l'oiseau va nous servir. Je suis parti faire un footing. Quand je suis rentré, je pensais trouver Laurent Solly malade, trouvé dans son lit, oui, mais un fil de fer serré autour de la gorge accrochée au bois de lit, démordre, s'était suicidé. Je suis resté là un moment, je me suis dit on va m'accuser, on va dire que c'est moi. Pourquoi est ce que vous n'avez pas appelé les gendarmes, les Souccot?

[00:15:32]

J'étais paniqué de la voir comme ça, alors je l'ai habillé en tenue de joggeuses. Je l'ai mise dans le coffre. Il dit qu'il est allé dans le bois de Vichy, à 5 km, pris dans mes bras. Je suis tombé plusieurs fois. Et puis j'ai creusé, je l'ai enterré. Recouvrir de terre, de feuilles, puis supporter. Et après, il dit qu'il a déposé la chienne Chloé sur le rond point, qu'il a rédigé les faux SMS, qu'il est allé à Lance pour se créer un alibi.

[00:16:20]

Et voilà, vous avez compris l'enjeu maintenant. Faut il croire à cette histoire de suicide? Les gendarmes n'y croient pas une seconde. Je vous le dis tout de suite et vous non plus d'ailleurs. Et moi non plus. Dans l'immédiat. Où est le corps de Laurence? Il est deux heures du matin. Est ce qu'on y va tout de suite? Ou est ce qu'on attend demain? Eh bien lui, il est d'accord pour y aller tout de suite.

[00:16:46]

Alors, on appelle la juge d'instruction, on la réveille, on embarque l'avocate et on va dans le bois de phimosis où, sans la moindre hésitation, John Zab Levski montre l'endroit. C'est là. Les gendarmes commencent à creuser. Faites attention avec l'Épeule, vous allez toucher le corps une abimées et à peu près sous 30 centimètres de terre, il tombe sur le corps de Laurence, les pieds et les poings ligotés par du scotch et la tête couverte d'un sac poubelle.

[00:17:22]

Pourquoi vous allez Milizac? Je ne voulais pas que le visage de Laurent soit attaqué par les bêtes qui vivent sous terre. Et John Ablaye, qui réclame de retirer lui même le sac, ça lui est refusé, bien sûr.

[00:17:40]

Et donc, il est mis en examen pour homicide volontaire aggravé et envoyé à la prison d'Arras. Une autopsie est réalisée, bien sûr, et on trouve des traces de strangulation, deux sillons sur le cou qui collent avec l'usage du fil de fer.

[00:17:57]

Mais d'après ce que dit le légiste, elle n'a pas pu se faire à elle même. C'est impossible. Il a fallu serrer très longtemps et par ailleurs, il y a des ecchymoses sur la tête et sur le visage. Elle a saigné. Et c'est ça qui donne les taches de sang sur le matelas.

[00:18:13]

Et ça, elle ne se l'est pas, fait elle même. Ils se sont bagarrés, c'est clair. Dans son sang, on trouve aussi du zolpidem, un somnifère, un hypnotique en grande quantité. Le légiste suppose qu'elle en prenait souvent et depuis plusieurs mois. Alors, ce fils de fer, Zab Levski, où est il jeté sous le pont du canal ARNt? OK, on l'emmènent sur place. On envoie des plongeurs. L'eau est très trouble, au fond, c'est de la vase.

[00:18:47]

On ne trouve pas le fil de fer sable qui s'accroche toujours à sa thèse du suicide. Là dessus, 15 jours après la mort de Laurence, arrive chez l'avocat de John Levski une lettre anonyme bourrée de fautes d'orthographe. Une lettre qui explique que John est innocent et qu'il est incarcéré à tort. Le vrai coupable, c'est le mari. Avec cette explication, il préfère voir son épouse morte, qu'heureuse avec un autre. La lettre désigne aussi des complices, un couple d'amis du mari.

[00:19:33]

Deux semaines plus tard, deuxième lettre qui, cette fois, contient un plan qui indique un endroit où seraient enterrées des clés et des bijoux, et cet endroit, c'est le pont sur le canal ARM, le même où on a cherché le fil de fer et donc on fouille avec des détecteurs de métaux et on ne trouve ni clés ni bijoux.

[00:20:00]

Mais les gendarmes reviennent tout de même à la piste du mari. On sait jamais alors que je vous rappelle que matériellement, il ne peut pas tuer Laurence puisqu'il est au travail. Mais on vérifie ses connexions informatiques. Son téléphone est décidément non. Ça ne peut pas être lui. Quant aux amis, lui est dentiste et il a consulté toute la matinée. Et elle a fait des courses, lance sa carte bancaire, le prouve.

[00:20:28]

On fouille la cellule de John Levski et on tombe sur un bloc notes, des enveloppes et des crayons. C'est le même papier que la lettre anonyme, les mêmes enveloppes et sur le bloc notes. On trouve ce qu'on appelle un foulage, c'est à dire qu'en écrivant sa soi disant lettre anonyme, Zab Levski a légèrement gravé la page du dessous. C'est lui, bien sûr, qui a écrit cette lettre dans une misérable tentative de se disculper.

[00:21:05]

Alors, qui est ce type là qui est sans doute l'assassin de Laurent Smail? John a grandi à ARNt. Père, soudeur, mère épicière et femme de ménage. Scolarité moyenne. Il passe son BP. Il enchaîne les petits boulots et il trafique un peu de cannabis. Ensuite, il fait son service militaire dans un régiment de parachutistes. Il est prêt, ditOn, à s'engager. Mais il se marie et il devient papa d'un petit garçon. Et donc, il renonce à l'armée.

[00:21:33]

Et comme c'est un beau parleur, il trouve un poste de commercial dans le secteur de l'intérim. Il est chargé de placer des ouvriers sur les chantiers et ça lui donne un petit train de vie. Laurent, crâneur, flambeur, aux belles voitures, beaux vêtements. Assez bien gauler. Par ailleurs, grâce à la salle de sport, il n'est que commercial. Mais sur sa carte de visite, il écrit. Directeur d'agence, ça en dit long sur le personnage.

[00:22:06]

Quelques mois avant le crime, il démissionne de son agence pour une autre agence où il prend du galon. Mais il se fait virer au bout de six mois et ça, on s'aperçoit qu'il ne le dit pas à Laurence, sa nouvelle compagne, qui lui cache qu'il est au chômage. Le matin, il fait semblant d'aller travailler et le soir, semblant de rentrer du travail. En vérité, il passe ses journées à la salle de sport du Jean-Claude Romand dans John Zaleski, parce qu'en plus, il est sans emploi.

[00:22:41]

Mais il dépense ça pour dépenser. Il fait des chèques à tire larigot et là arrive la scène, qui est sans doute à l'origine du crime. Laurence découvre qu'il ne paye plus le loyer de la maison. Elle découvre le pot aux roses. L'orgueil de Jones en prend un coup.

[00:23:06]

Le 23 novembre, cinq jours avant le crime, un huissier de justice se présente à la Maison jaune à Bluffs, qui vient d'arriver. Il se fait passer pour quelqu'un d'autre. Il évite la saisie, mais on a le mobile. L'honneur blessé deux Zaleski. Il tue Laurence parce que Laurence a découvert qu'il était un menteur.

[00:23:31]

Et si vous aviez encore un doute, écoutez ce que raconte sa maîtresse Mivela. Et oui, forcément, il a une maîtresse. La dernière fois qu'ils se sont vus, elle dit qu'ils n'ont pas couché ensemble, mais qu'ils ont dormi ensemble au milieu de la nuit. Je me suis réveillé d'un coup, j'ai senti comme une pression sur le cou. J'ai crié Aïe, il était en train de mettre en anglais. Elle a gardé la trace deux jours. À autre chose, vous vous souvenez du somnifère le zolpidem, dont on retrouve une grosse quantité dans le sang de Laurence?

[00:24:19]

On a pu penser que c'est elle qui le prenait, mais les gendarmes sont allés voir dans les fichiers de la Sécu. Aucun médecin ne lui a jamais prescrit de zolpidem, alors que lui, en revanche, John s'en est fait prescrire par son docteur. Une semaine avant le meurtre de Laurence. Pendant combien de temps va t il défendre encore la thèse du suicide? Un an après le crime, John Zaleski est à nouveau interrogé par la juge. Il a compris que son histoire ne tient pas.

[00:24:55]

Alors il en invente une autre.

[00:24:58]

Tout ce que j'ai dit jusqu'ici, le foot, c'est pas du tout ce qui s'est passé. Suis prêt à dire aujourd'hui ce qui s'est réellement passé. Et là, accrochez vous. Laurence a été tuée par la mafia de, lance celle ci. Et voilà le scénario. John prétend qu'un jour, dans un bar de l'Anse Le Sombrero, il rencontre un certain Marc Chainon, qui lui propose de monter le plan suivant. Il doit récupérer les pièces d'identité des personnes qui viennent s'inscrire dans son agence d'intérim et avec Martello, veut ouvrir des comptes bancaires.

[00:25:35]

Je lui ai dit que j'étais d'accord, mais que ça avait un prix. Je lui ai demandé 200.000 euros. Il a refusé et il a voulu récupérer mes fichiers sans payer quoi? Il a envoyé trois maîtres chez moi 28. Quand je suis rentré, ces trois mecs m'attendrais et là, ils m'ont amené à l'étage et j'ai vu qu'ils avaient tué Laurent. Et après, ils m'ont conduit pour enterrer le cadavre jusqu'au bois de vie. C'est comme ça que je savais où elle était.

[00:26:15]

Quelle fable! Mais quelle fable! Qui peut croire à une fable pareille? Et les gendarmes perdent un temps fou à essayer d'identifier ce marché. L'eau qui, bien sûr, n'existe pas. Alors, quelle version va t il servir? Devant la cour d'assises?

[00:26:43]

Le procès de John Zaleski s'ouvre le 28 mars 2011 devant la cour d'assises du Pas de Calais. Il entre dans le box. Il ne jette pas alors un regard à la salle et la présidente lui demande. Levski. Levez vous! Je vous prie. Quelles sont vos intentions? Allez vous plaider coupable ou non coupable? Coupable, madame la présidente? Étonnement général dans la salle d'assises après trois ans et demi de mensonges, il va donc dire la vérité. Eh bien oui, et voilà ce qu'il raconte enfin.

[00:27:29]

Elle avait découvert mes mensonges. Le fait que j'étais au chômage, tout ça. On s'est disputé. Elle voulait me quitter. J'ai été pris d'un coup de colère. On était dans la chambre. Je l'ai poussé sur le lit. Je voulais la faire taire. Elle avait un collier et un foulard, alors j'ai serré. Puis, à un moment. Je me suis aperçu qu'elle bougeait plus. Je venais de la tuer. Il a raconté tout cela d'une voix monocorde, sans aucune émotion.

[00:28:04]

Mais au moins, il a enfin reconnu les faits. En fin.

[00:28:18]

A la fin du procès, l'avocate générale requiert 30 ans de réclusion criminelle assortie d'une période de sûreté de 15 ans. Mais les jurés sont encore plus durs. En moins de deux heures, ils condamnent John Zaleski à 30 ans de prison assortis de 20 ans de sûreté. Verdict qu'il accueille sans aucun signe d'émotion. Mais il fait appel et donc il est rejugé devant les assises de Douai en février 2012. Il n'a pas changé de version. C'est un crime passionnel.

[00:28:52]

Elle a découvert le pot aux roses. Il l'a étranglée sur un coup de sang. Sauf A. Zolpidem, et ça n'a pas échappé à l'avocat général. Vous lui avez administré un somnifère? Jour après jour, monsieur, ce n'est pas un coup de sang. N'est ce pas un crime prémédité? C'est un assassinat. Pour lequel je vous demande une peine de 30 ans de réclusion criminelle assortie de 20 ans de sûreté. Jablonski est dangereux, mesdames et messieurs.

[00:29:24]

30 ans, 20 ans de sûreté. L'avocat de Zaleski, maître Gribeauval, trouve que c'est beaucoup. Enfin, c'est une peine disproportionnée. C'est une peine de serial killer, de multirécidivistes, de barbares. Mais ça ne convainc pas beaucoup les jurés, qui condamnent finalement Stablinski à 30 ans de réclusion criminelle assortie d'une période de sûreté de 20 ans, avec en bonus un suivi socio judiciaire de dix ans après sa sortie.

[00:30:02]

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