Transcribe your podcast
[00:00:03]

Raconte Christophe Hondelatte. Cette histoire commence le lundi de Pentecôte 1828 devant une taverne de Nuremberg, en Allemagne, et les quatre heures de l'après midi et deux cordonniers sortent d'une taverne. Le premier s'appellera Ekman et le second, Beck. Et voilà pas que rue de la Fosse aux Ours, il tombe sur un drôle de garçon. Ah ça oui, un drôle de garçon.

[00:00:37]

Il doit avoir dans les 16 ans et il ne parle pas. Il grognes. On dirait une bête, mais une bête bien habillé parce que ça, on peut rien dire. Il a une veste et un gilet, une culotte courte, des bottes et un foulard noué autour du cou. Tanqueray au milieu de la rue, bec et Weismann se perdent en conjectures. Mais tout qui se poursuit là bas ressent bien un être coachées, dit Beckmann. Moi, je dirais plutôt un garçon tailleur.

[00:01:08]

Et voilà que l'animal les apostrophe. Il parle le dialecte bavarois. Et ouais, les gars, il est bien familier. Ce gamin, c'est Hickman, est un cordonnier reconnu en ville et Beck est carrément maître bottier. Il n'est pas très bien élevé, ce gamin. Et maintenant, voilà le garçon qui leur dit rue de la Porte Neuve, rue de la Porte Neuve. Il dit ça sans formuler de phrase. Juste. Rue de la Porte Neuve, rue de la Porte Neuve.

[00:01:38]

Il veut y aller. Il en vient. Il se passe quelque chose là bas.

[00:01:50]

Hickman est intrigué et il décide de les conduire. C'est pas loin et en marchant, il lui demande D'où tu viens, toi? De Ratisbonne? À Ratisbonne, il connaît, ce n'est pas très loin de Nuremberg. C'est dans les 90 km et voilà qu'au beau milieu de la rue, le gamin sort une grande enveloppe de sa poche. Dessus, il est écrit à monsieur le capitaine du quatrième escadron. Le capitaine du quatrième escadron? Connais pas, mais si tu veux, gamin, quand on sera à la porte neuve, je te montrerai le poste de garde.

[00:02:28]

Ils sauront, eux ou qu'il est le capitaine du quatrième escadron. Mais t'es déjà venu à Nuremberg? Non, non. Première fois. Beckman tente alors une question plus complexe. Il lui demande quoi de neuf à Ratisbonne? Qu'est ce qu'on pense là bas de la guerre et de la paix? Le garçon répond guerre, guerre.

[00:02:49]

Il n'a manifestement rien compris à la question, mais les voilà à la rue Porte Neuve. Et tiens, voilà le poste de garde. D'entrée, le garçon se montre d'une politesse exemplaire avec les militaires. Il n'a qu'une seule idée sa lettre adressée au capitaine du quatrième escadron. En face de lui, il a un caporal qui, oui, oui, bien sûr, connaît ce capitaine, le capitaine Vaughn Vy Singin. Vous n'aurez pas de mal à trouver mon garçon.

[00:03:19]

Le capitaine habite la rue de la Porte Neuve, juste là. Il est 7 heures du soir quand le garçon sonne à la porte du capitaine.

[00:03:27]

C'est un domestique, Jean Matthias, qui lui ouvre le capitaine. Il n'est pas là, mais en voyant l'enveloppe à son nom, le domestique le fait entrer. Et là, le garçon de lui dire tout de go Vous êtes cavalier comme mon père.

[00:03:46]

Jean Matthias le trouve bizarre et l'installe dans les écuries. Il a l'air ravi d'être avec les chevaux. Il se met à les caresser et à coller sa joue contre leur pelage. Et ensuite, voilà qu'ils se couchent dans la paille. Jean-Baptise comprend que le gosse est épuisé, alors il lui apporte un repas, de la bière, de la viande, du pain et de l'eau. Il se jette sur le pain et sur l'eau, mais il délaisse la viande et la bière et ils font dort.

[00:04:21]

Le capitaine Vaughn Smith arrive une heure plus tard et trouve le garçon endormi sur la paille de son écurie quand il le réveille, l'autre, apercevant un uniforme, se mettent à crier. Je voudrais bien être comme ça à moi.

[00:04:35]

Je dois être comme ça et ensuite, il lui remet l'enveloppe. Le capitaine l'ouvre. Elle contient deux lettres. La première, en lettres gothiques et bourrée de fautes d'orthographe, lui est adressée.

[00:04:56]

Très honoré, monsieur le capitaine, je vous envoie un garçon qui voudrait servir fidèlement son roi et qui l'a demandé. Ce garçon m'a été confié en 1812 et je suis moi même un pauvre journalier. J'ai moi même dix enfants et assez de peine à me tirer d'affaire et la mère m'a confié l'enfant pour son éducation. Mais je n'ai pas pu la questionner et je n'ai pas dit au tribunal que le garçon m'avait été remis. J'ai pensé que je devais le traiter comme mon fils.

[00:05:22]

Je l'ai élevé chrétiennement et depuis 1812, je ne l'ai pas laissé faire, pas hors de la maison. Ainsi, aucun homme ne sait où il a été élevé et lui même ne sait pas comment s'appelle ma maison. Et l'endroit, il ne le sait pas non plus. Vous pouvez toujours le lui demander. Il ne peut pas le dire. Je lui ai déjà appris à lire et à écrire, et il peut écrire mon écriture comme moi. Et quand nous lui demandons ce qu'il veut devenir, alors il dit qu'il veut être un chevau légers.

[00:05:53]

Je me recommande avec obéissance. Je me ferai pas connaître en mon nom, car je pourrais être puni. Il n'a pas un centime sur lui et comme je n'ai rien moi même, si vous ne le gardez pas, vous pouvez le dresser ou le pendre à la cheminée. Le capitaine est bien embêté, il n'a aucune envie de s'embarrasser de ce garçon. Pas plus d'ailleurs que de le pendre à la cheminée. Il ne manquerait plus qu'on dise que c'est son fils.

[00:06:39]

Coureur de jupons, Kubilai, ça n'étonnera personne qu'il est un fils caché. Voyons ce qui est écrit sur la deuxième lettre. Elle est beaucoup plus courte et cette fois, elle est écrite en lettres latines, sans la moindre ponctuation.

[00:07:00]

Mon Dieu, mon Dieu, c'est la lettre de sa mère, une lettre qui remonte au jour où elle l'a abandonné. L'enfant est déjà baptisé.

[00:07:10]

Il s'appelle Kaspar, un nom de famille. Vous le lui donnerait vous même si vous l'élever. Son père a été un chevau légers quand il aura 17 ans. Envoyez le à Nuremberg, au sixième régiment de chevau légers. Là aussi, son père a été, je vous prie, de l'élever jusqu'à 17 ans. Il est né le 30 avril de l'année 1812. Je suis une fille. Je ne puis pas nourrir l'enfant. Son père est mort. Donc donc, il s'appelle Gaspard et son histoire est bien étrange.

[00:07:38]

Il aurait été élevé pendant 16 ans dans la famille d'un paysan qui l'aurait en quelque sorte enfermé afin qu'il ne sache pas où il était. Et il veut maintenant en faire un cavalier, comme l'était soi disant son père. Mais à y regarder de plus près, le capitaine est encore plus intrigué. Les deux lettres, qui sont censées avoir été écrites à seize années d'intervalle, ont été écrites avec la même encre. Ah oui, oui, c'est la même encre.

[00:08:08]

C'est le même bleu. Exactement. Ces lettres auraient donc été écrites en même temps et ce qu'elles racontent serait donc faux. Son nez cassé, le capitaine von Vy Singin ramène l'adolescent au poste de garde et demande qu'il soit jeté en prison. On le conduit immédiatement en cellule dans la tour de garde.

[00:08:39]

Le pauvre Gaspard aurait donc passé les 16 premières années de sa vie enfermé dans une ferme de Bavière. Et voilà qu'il se trouve sous les verrous jetés sur le sol crasseux d'une cellule insalubre. Son geôlier, bien sûr, cherche à en savoir plus. Il lui tend un papier et un crayon. Elle crie ton nom d'où tu viens avec une très grande application et aussi une très grande menteur. Gaspard se mettent à écrire 15 par radio sœur. Il s'appelle Kaspar Haoussas.

[00:09:13]

Il y a du progrès. Il avait un an. Voilà qu'il a un prénom. Et d'où tu viens écrire?

[00:09:19]

Bon Dieu, écrit Gaspard lui répond qu'il ne sait pas. Et dans les jours qui suivent, il devient un sujet de conversation à Nuremberg et au delà. Il y a ceux qui sont persuadés qu'il est débile et ceux qui, au contraire, pensent qu'il est très malin et qu'il cache habilement une histoire qu'il connaît. L'affaire arrive évidemment aux oreilles du maire de Nuremberg, Jakob Frédéric Binder. Le maire, c'est un magistrat et ça l'intéresse bien. Cette histoire, il veut le voir.

[00:09:53]

On lui amène.

[00:10:00]

On extrait Non Gaspare de la prison de Nura Mère pour le conduire au cabinet du maire. Et une autre fois, à son domicile, le maire est bien décidé à résoudre son énigme. Il décide de rendre publiques les deux lettres que l'enfant portait sur lui quand on l'a découvert. Il publie un avis à la population qui est repris par les journaux les uns après les autres.

[00:10:37]

Dans cet avis, le maire en personne fait une description de Gaspare taille moyenne bien bâtie, cheveux châtain clair tirant sur le blond, visage ovale, front large et élevé, sourcils brun, jeu gris, nez moyen assez large, bouche proportionnée, la lèvre inférieure avançant un peu. Aucun signe particulier, sauf une cicatrice de vaccination au bras droit. Suit la liste des vêtements de Gaspard. Ceux qu'il portait au moment de sa découverte, la vie se termine par une description de ce que le maire imagine, de ce qu'ont été les conditions de vie de l'enfant quand il vivait chez ce paysan.

[00:11:29]

Une pièce sans plancher aux volets clos, où la lumière parvient difficilement. Un Liffey de bottes de paille et aucun contact avec ceux qui le nourrissaient. Et ce faisant, il fantasme. En vérité, il n'a aucune idée des conditions de vie du gamin et on ne sait pas vraiment si les volets étaient clos et si l'enfant dormait sur une motte de paille. Mais l'idée a l'air de lui plaire. Pour lui, c'est un crime. C'est un crime de séquestration illégale.

[00:11:58]

Il faut retrouver les coupables et leurs complices. Il en appelle aux Bavarois pour lui donner toute information qu'ils jugeraient utile. Le maire se fait un peu remonter les bretelles par le gouverneur de la province d'Anbar, qui semble penser qu'il s'est un peu laissé entraîner par son affectivité. Ce garçon est débile, je vous dis. Voilà ce que pense le gouverneur. Un débile, mais le maire n'en a rien à faire. L'avis a été publié et c'est l'essentiel. Les auteurs de ce crime infâme savent maintenant qu'ils sont recherchés et il ne doute pas qu'ils vont être dénoncés.

[00:12:51]

Quant à Kaspar. Pendant ce temps, là bas, il reste en prison, mais son sort s'améliore. Il quitte la sordide tour de Logging Islande et se retrouve maintenant incarcéré dans une jolie chambre de l'appartement de fonction de son geôlier. Et comme prévu, la vie à la population porte ses fruits.

[00:13:17]

Un jour, le maire reçoit une lettre anonyme qui laisse entendre quelque chose d'extraordinaire. Gaspard Gaspard Arroseurs serait un prince héritier de la famille de Bade, un aristocrate. Le maire n'en revient pas. Gaspard aurait du sang royal. C'est incroyable. Imagine t on le grand duc de Bade abandonner un de ses rejetons? C'est insensé. Le maire choisit de garder le secret sur cette lettre anonyme. Et pourtant, cette idée que Kaspar serait le fils du prince de Bade va devenir une rumeur qui va lentement mais sûrement remonter une à une les routes de Nuremberg, gagner les villages alentour, puis la province et bientôt le pays tout entier.

[00:14:10]

Une autre rumeur dit qu'il serait le fils d'un conte très riche. Mort récemment à Munich. Mais dans tous les cas, ce que dit la rumeur, c'est que Gaspard serait l'enfant caché de quelqu'un de riche et célèbre. Un enfant qu'on aurait voulu priver d'un héritage, peut être, mais qu'il soit de haute lignée. Tout le monde en est convaincu. Avoir. Ça fait maintenant 10 semaines que Gaspard Arroseurs est apparu à Nuremberg. Dix semaines, donc, qu'il est en prison, mais son sort s'améliore de jour en jour.

[00:14:54]

Non seulement il vit maintenant dans l'appartement du geôlier de la prison, mais désormais, il a droit à des cours particuliers. C'est un professeur de Nuremberg nommé d'Homère vient tous les jours lui faire la leçon.

[00:15:20]

Il faut dire que ce domaine est en délicatesse avec le directeur de s'enliser.

[00:15:23]

Il a tout le temps de s'occuper de Gaspard et il s'est mis dans l'idée de le faire progresser. Il se dit que cet enfant sauvage qui a été élevé à la fourche, peut rattraper ce qu'il estime être en retard par un handicap en retard, ce qui, pour l'époque entre nous, est assez moderne. Et un jour, le voilà même qui nous prend chez lui et ça arrange tout le monde. Maintenir ce pauvre gamin en captivité commençait à faire tâche.

[00:15:53]

Donc, il n'est plus prisonnier. Il vit chez d'Homère, qui reçoit même une pension pour l'héberger. Une pension du Bureau de bienfaisance de Nuremberg qui prend désormais en charge tous les frais d'entretien de Gaspard et verse à d'Homère une rémunération. Et ce Thomert se met en tête de lui faire rencontrer la bonne société de Nuremberg qui évidemment, n'attend que ça. Un enfant sauvage, ça intéresse tout le monde, d'autant que d'Homère raconte à qui veut l'entendre que Kaspar est un élève stupéfiant qui fait des progrès incroyables.

[00:16:39]

Lui même n'en revient pas. Que ce soit en lecture, en écriture, en mathématiques et même au piano, ce Caspar à onze heures est doté de capacités hors du commun. Il apprend tôt, très vite. En tout cas, au début. Parce qu'après ça, Starace, d'un coup, son apprentissage ralentit.

[00:17:11]

Il commence à se dire qu'au début, il a fait semblant d'apprendre ce qu'il savait déjà. Il a roulé d'Homère et après, normal, il s'est mis à patiner. Et d'Homère, si enthousiaste. Les premières semaines commencent à dire qu'il a un niveau mental de 12 ans et même, dans certaines disciplines, un niveau mental de 4 ans. Mais il ne le lâche pas. Pendant un an et demi, il s'occupe de lui à plein temps. Il prétend désormais être celui qui le connaît le mieux puisqu'il cale un peu sur les apprentissages intellectuels.

[00:17:44]

Il se met à lui éduquer le goût et l'odorat, et il observe aussi. C'est ainsi qu'il note que Gaspard a une propension à ressentir physiquement et électriquement les orages et que quand il se trouve face à la pleine lune, il a très froid, terriblement froid.

[00:18:12]

Et puis, il se souvient des lettres qu'il portait sur lui et de son souhait de devenir cavalier. Alertée l'été 1928, on commence à lui enseigner l'art de monter à cheval. Et autant vous dire que ça fait des jaloux. Parce que tout ça, évidemment, c'est aux frais de la Ville. Il a quand même la belle vie. Ce Gazpar. Cela dit, les habitants de Nura Maire sont plutôt bienveillants à son égard. Ils lui font des cadeaux et notamment des vêtements ou des livres.

[00:18:42]

Et les bourgeois de Nuremberg l'invitent carrément à leur table comme une bête curieuse. Et ce soir là, on minaude. Il n'est pas mal fait de sa personne. Il est moins idiot que ce qu'on m'avait dit. Vous croyez que c'est le fils d'un prince?

[00:19:03]

Bref, le temps passe. Et maintenant, Gaspard est totalement installé dans le paysage de Nuremberg. Intégré à cette petite communauté jusqu'à ce moment où il se passe des choses étranges.

[00:19:21]

Un jour, en octobre, au moment de passer à table à midi, on le cherche et on ne le trouve pas.

[00:19:35]

Malm d'Homère envoie la bonne à la cave avec une lampe à pétrole. Et soudain, on l'entend crier.

[00:19:42]

Le gaz par le gaz bar. Il était tendu. Là, il est mort. Il est là, en effet, qui gît sur le sol, le visage couvert de sang. Mais il n'est pas mort. Il vient de gémir. Il est vivant. Mon Dieu merci. Il est vivant, mais il a une grande plaie sur le front qui a du être faite avec un objet tranchant. On le remonte dans sa chambre. On le met au lit.

[00:20:08]

On lui nettoie et désinfecte la plaie et lui dit mère racontait au professeur hum hum.

[00:20:16]

Frapper un homme noir, un homme noir. C'est ce que raconte Mme Domergue aux gendarmes. Il devait parler du ramoneur qu'il a vu quelques jours plus tôt dans la cuisine et qui lui a fait très peur. Le président d'Anches Bar se rend à son chevet et l'autre lui dit Monsieur le président, protégez moi qu'on ne me tue pas. Pourquoi il m'a pas tué avant que je sache ce qu'est la vie? La vie est devenue si chère à partir de ce moment, figurez vous.

[00:20:46]

On lui colle deux gardes du corps carrément payés sur les deniers du roi Louis 1er de Bavière et dans la foulée, on l'installe dans une nouvelle famille. Les Beal Herbart, qui l'accueillent donc avec ses gardes du corps. Leur bar est un industriel et c'est lui qui se met en tête d'apprendre à Gaspare à tirer au pistolet. S'il doit se défendre, il faut qu'il le sache.

[00:21:13]

Et un jour, Gazpar, très fier. Dites à monsieur d'Olmert son professeur un peu inquiet. Maintenant, je suis capable de tuer un homme.

[00:21:22]

Sauf que trois mois après son arrivée chez Bullard Bar, un après midi, Gaspare et dans sa chambre et les gardes du corps entendent un coup de feu. Il trouve Gaspare étendu sur le sol, le visage en sang, mais vivant. On ne saura jamais ce qui s'est passé. Il n'en dira rien. On évoque un accident, une mauvaise manœuvre et on pense bien sûr à une tentative de suicide. Mais par dessus tout, on conclut qu'il faut l'enlever dare dare de chez Breleur Bar que l'idée de lui avoir appris à tirer.

[00:21:59]

Il est donc placé dans une nouvelle famille, chez un instituteur, dans un bar et il reprend sa vie normale, faite de balades à cheval, de déjeuner en ville et de ses cours particuliers qu'il continue de suivre. Mais dans la région de Nürnberg, il commence à y avoir beaucoup de rumeurs sur son compte. De plus en plus de rumeurs.

[00:22:23]

Il y a des mégères qui disent qu'il est dissimulateur et menteur, qu'il a inventé toute cette histoire pour se faire une place au soleil, aux frais, bien sûr, des habitants de Nuremberg. Et puis, il y a ceux qui, plus nombreux sans doute, veulent absolument lui donner une lignée. Et, tant qu'à faire, une lignée aristocratique, c'est toujours cette idée qu'il serait un bâtard de la princesse de Bade. Un petit prince, en quelque sorte.

[00:22:49]

Un prince rejeté qu'on n'aurait pas enfermé chez des paysans pendant 16 ans et relâchés dans la nature.

[00:23:03]

Alors, un jour, quatre ans après l'arrivée de Gaspard Nüremberg, un homme décide d'en avoir le cœur net. Et cet homme a du pouvoir. Il est chevalier de la couronne de Bavière. Il s'appelle Feuillard Bar et il se targue d'être un peu criminalistes. Et il décide d'écrire à la reine de Bavière. Et oui, il vaut mieux s'adresser à Dieu qu'à ses saints. Il veut savoir. Il n'y a pas eu de réaction officielle de la reine. Mais ce qui se dit, c'est qu'elle a averti la princesse de Bade et qu'elle l'a mise en garde.

[00:23:39]

Et que la princesse serait venue à Horns part discrètement pour voir Gaspare de loin. Ce que certains ont pris, bien sûr, pour une reconnaissance de maternité. Mais là, là, on en est revenu à la rumeur. Je vous le dis tout de suite, vous n'aurez pas mieux. Il me reste à vous raconter une chose sur la vie de Gaspard. Le 14 décembre 1833. Gaspard osèrent va se promener au parc de OFX. Il s'enfonce dans le parc.

[00:24:13]

Environ un quart d'heure. Quand il réapparaît, quelques minutes plus tard, il est blessé à la poitrine. Il pisse le sang et il montre le jardin. Et dans un râle, il raconte une histoire incroyable.

[00:24:32]

Un homme m'a donné rendez vous là et puis m'a tendu une bourse, il m'a dit Prends cette bourse, je voulu voir ce qu'il y avait dedans. GPC les yeux, il m'a poignardée plusieurs fois. On appelle le médecin qui vient très vite. La plaie est profonde et mauvaise. Un coup de couteau qui est entré entre deux côtes. Le médecin craint l'hémorragie interne, mais Gaspard est encore en état de parler. Il décrit l'homme, sa moustache, ses favoris, sa redingote.

[00:25:15]

Dans le parc, on retrouve la bourse que l'homme lui a tendue et vous savez ce qu'il y a à l'intérieur, un bout de papier pliée en quatre. Un message écrit à l'envers. Il faut donc un miroir pour le lire. Alors, on va chercher un miroir et on découvre le message à Holzer. Pourra vous le raconter très exactement comment je suis et d'où je suis. Pour épargner la peine arroseurs. Je veux vous le dire moi même, d'où je viens.

[00:25:42]

Je viens de la frontière de Bavière, sur le fleuve. Je veux vous dire encore mon nom et la suivent trois lettres à M. L. Pris dans le haut, M. L. Que dire, sinon que cette incompréhensible? C'est à peu près à ce moment là qu'un médecin ayant examiné la blessure de Gaspare rend son verdict. Il est formel ce coup de couteau, il se l'est donnée lui même. Et on rappelle qu'on n'a jamais retrouvé le coupable de la précédente attaque, il y a quatre ans, et on se remémore le coup du pistolet dans sa chambre et on se dit qu'il se passe décidément des choses étranges dans la vie de ce garçon.

[00:26:40]

Mais c'est fini parce que Gaspard. Il est mort. Il n'a pas survécu aux coups de couteau qu'il s'est donné ou qu'on lui a donné. On ne sait pas. On ne sait rien. On fait rien de plus qu'il y a cinq ans, mais des choses à raconter et ça, on en a.

[00:26:57]

Cette histoire étonnante a donné naissance à plus de 300 œuvres depuis 1828 des films, des pièces de théâtre, des romans et un poème de Verlaine repris en chansons par Georges Moustaki. Sachez que dans le parc, on Gainsbarre est censé avoir été poignardé en debar il y a presque cent quatre vingt dix ans. On trouve encore aujourd'hui une statue de caspar arroseurs accompagnée d'un petit panneau qui résume Je trouve assez bien cette histoire ici. Un inconnu fut assassiné par un inconnu.

[00:27:53]

Pas mieux. Des centaines d'histoires disponibles sur vos plateformes d'écoute et sur Europe1.fr.