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Repin. On raconte. Cette histoire débute en octobre 1859 à Saint-Cyr-au-Mont-d'Or, près de Lyon, lorsqu'un villageois, monsieur Benner, s'étonne de ne pas avoir de nouvelles de ses voisines. Les dames Gaillet Marie la grand mère, Jeanne-Marie la fille veuve et Pierrette, la petite fille 70, 38 et 13 ans. Tout le monde les connaît, les dames Gaillet et Moché Benner. Le villageois Akyé a l'habitude de passer les voir régulièrement pour s'occuper des bêtes si elles doivent s'absenter que chez elle, pas d'homme.

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Or, ce matin, en passant devant la ferme, le portail était fermé et les volets aussi. C'est pas bien normal, ça s'est dit non, ce n'est pas bien normal et c'est encore moins normal quand le soir, il repasse devant la ferme des dames Gayet et qu'il entend les bêtes, les vaches, les chèvres, les moutons. Il est de la campagne, monsieur. Il reconnaît tout de suite des bêtes qu'on n'a pas sortis, des vaches et des chèvres qu'on n'a pas traites.

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Alors, le lendemain matin, avec deux voisins, il décide d'aller voir.

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Et les voilà donc tous les trois qui poussent le vieux portail rouillé de la ferme des Dames Gaillet, en se disant que décidément, manque un homme là dedans.

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La ferme des dames Gayet, elle, est typique de l'époque et de la région. Au rez de chaussée, il y a les tables. On accède à l'étage par un escalier extérieur qui donne sur une galerie en bois qui court sur toute la façade. A droite, la porte de la cuisine. À gauche, la chambre à coucher. Les trois voisins frappent à la porte. Pas de réponse.

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Alors M. Benner prend une échelle pour regarder dans la chambre d'en haut. Les lits ne sont pas des faits et surtout, tout le linge des armoires est répandu sur le sol. Alors, les trois décide de forcer la porte de la cuisine et ce qu'il découvre. Les laisse sans voix aucune. Sur le sol de la cuisine, au milieu d'une mare de sang noir, coaguler les corps de trois femmes. La grand mère, la mère, la petite fille, la grand mère près de la fenêtre, face contre terre, la mère et la fille côte à côte sur le dos, les jambes écartées.

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Un carnage et une odeur insupportable.

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Ils s'en vont tout de suite prévenir le maire actuel d'engager.

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Et voilà donc les gendarmes, le commandant en tête, le juge de paix du canton et le docteur qui débarque à la ferme devant laquelle une bonne partie du village est déjà attroupés. Et chacun a déjà son idée. Des vagabonds, des va nu pieds, des bagnards sortis trop tôt de prison. Le docteur procède aux premières constatations.

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La mère a une fracture du crâne. Elle a reçu au moins deux coups de couteau et son cou est entaillé, comme si on avait frappé avec une hache. La marque est si profonde qu'on voit de la nourriture qui s'épanche de l'œsophage. La petite Pierrette a le sein perforé. Son cou portent aussi des blessures qui ressemblent à des blessures de H. Et là encore, des restes de repas s'épanchent. À l'extérieur, la grand mère, enfin, a des plaies aux seins et à la tempe et des marques de strangulation sur le cou.

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La mère et la petite fille ont été violées par la grand mère. C'est le contenu de l'estomac qui s'épanchent des corps de la mère et de la fille qui permet d'avoir une idée de l'heure de la mort des châtaignes à peine digérés.

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Renseignement pris, les dames gaillet dîner d'habitude vers 6 heures et demie 7 heures du soir, vu qu'elles ne l'ont pas digéré. C'est que la mort est intervenue juste après le dîner, vers les 7 heures du soir. Et tout le monde se souvient qu'à cette heure là, ce soir là, a éclaté un très gros orage.

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Pendant que le docteur fait ces constatations, les gendarmes fouillent la maison dans un seau d'eau sale et sanguinolente.

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Ils trouvent une grosse pierre et dessus, des cheveux blancs collés. C'est avec cette bière que la grand mère a été massacrée, dit le docteur. Dans un tonneau de blé, les gendarmes trouvent aussi un couteau de paysan couvert de sang. La chambre est sens dessus dessous. On a vidé les armoires sur le sol, on cherchait quelque chose. Les gendarmes sont en train de dessiner un plan détaillé de la ferme quand surgit un homme bon, alors moi qui était là la veille au soir avec ses femmes.

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J'étais pour régler un compte de vigne. Elles m'ont même offert du vin nouveau et l'homme s'éloigne. C'était qui? Demande le gendarme. Joie? Non, c'est en voisin. Sa maison est à deux pas, à deux pas d'ici. Sur le chemin de Paul. Et mieux, il les connaissait bien, les guerriers Radom. Pour ceux qui le connaissaient, il a même travaillé pour elle. À ce qu'on dit, il voulait marier la marie, mais elle ne voulait pas jouer.

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Non, le gendarme note ce nom dans un coin de sa tête et toute la journée, c'est le défilé des voisins, le défilé des curieux. Et parmi eux, deux hommes, deux ouvriers des carrières. Les gendarmes les empêchent de passer. Mais il insiste ils prétendent être les héritiers des dames Gayet. Ils sont bien pressés, les héritiers. Et du coup, ils attirent l'attention des pandores. Et c'est ces deux là, eux, ces chrétiens et des gens de la famille éloignée des dengager.

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Le lundi a lieu l'enterrement des trois femmes et presque tout le village est là. Et comme le veut la tradition, les gens font en convoi le chemin qui va de la Maison des Dames Gayet jusqu'à l'église. C'est qu'elle était bonne, chrétienne et très appréciée dans la paroisse. Et comme dans ce genre de village, tout le monde sait tout sur tout le monde. Les gendarmes n'ont aucun mal à se rend Cardet sur les victimes. Jeanne-Marie, la mère, était la veuve d'un soldat de la campagne de Russie.

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Et attention, rester fidèle au souvenir de son mari, mort il y a 12 ans. Et pourtant, d'après ce qu'on dit, elle ne manquait pas de prétendants. C'est important de le dire à ce stade du récit. Elle avait du bien pour une fermière, des montres et des bijoux que d'ailleurs on n'a pas retrouvé des rentes. Trente deux mille francs de biens, la maison et les champs qu'il valait bien, dont les vingt mille francs pour une paysanne.

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Elle n'était pas fauchée, loin de là. C'est elle qui a recueilli chez elle sa mère qui, malgré ses 72 ans, donnait encore un coup de main aux champs. Quant à la petite Pierrette, du haut de ses 13 ans, elle était sérieuse, espiègle, mais sérieuse. Élevée dans les valeurs du travail et de la piété. Meilleur élève du pensionnat des Sœurs de Saint-Joseph à la dernière distribution des prix, c'est elle qui a récité le compliment pour le conseiller général.

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La vie de ces trois femmes était très simple la vie des gens de la campagne, les travaux des champs, la traite des deux brebis et des six chèvres dont le lait servait à faire le fameux mont d'Or. Les fêtes religieuses, bien sûr, les visites aux malades et la charité. Ah ça! La charité, elle y tenait les dames Gayet. À l'automne, elles allaient même à Lyon acheter des habits pour les donner aux pauvres. Et bien des vagabonds ont trouvé chez elle une soupe et des vêtements chauds.

[00:08:15]

Est ce qu'elle n'aurait pas été un peu trop confiante? C'est une piste, mais franchement, ce n'est pas la piste privilégiée par les gendarmes. Non, eux pensent plutôt que les meurtriers sont des familiers. Il fallait connaître leurs habitudes pour venir à cette heure, juste avant qu'elle ne se couche et ne se barricade dans leur chambre pour la nuit et dans leurs idées.

[00:08:40]

Ils étaient trois, trois agresseurs et en vérité, ils ont déjà un suspect. Oui, ils pensent déjà à quelqu'un. Non, le voisin qui est venu se faire remarquer le jour où on a découvert le crime, il les connaissait bien. Il a travaillé pour elle et surtout, il a mauvaise réputation, très mauvaise réputation. Tous les gens du village le désignent pour en savoir un peu plus sur son compte. Les gendarmes vont voir le maire, qui est aussi notaire et qui tempère un peu leurs ardeurs.

[00:09:15]

Shediac Jouanno n'est pas très aimé par ici et qu'il est colérique. Mais tout de même, il y a une marge entre mauvais coucheur et assassin. Cela dit, le maire dans la foulée, il se souvient bien que la maire Gaillet lui a dit sa joie. Non, il m'ennuient bien. Alors, renseignez vous sur ce choix, non? Il a 33 ans, son père est notaire à Lyon, mais lui n'a ni fortune ni métier. Il a bien essayé d'apprendre l'orfèvrerie.

[00:09:45]

Il n'est pas allé jusqu'au bout, du coup, à Saint-Cyr. Il vit de pas grand chose. Il bricole. Les gens l'appellent Jouanno la piquette, parce qu'entre autres choses, il vend du vin coupé d'eau. Mais ce n'est pas tout. Les gens du coin le soupçonnent d'être tombé dans la luxure, le péché de faire une bite à roulette, ce choix non capable de demander trois femmes en mariage en même temps, mais aussi bien les jeunes femmes nubile que les vieillards édentés, mais surtout ceux qui, dès le début, attirent l'attention de l'enquête sur lui.

[00:10:22]

C'est qu'il a travaillé pour les dames Gayet comme ouvrier agricole. Et ça, c'est pas bien fini. Il aurait demandé la main de la mère Jeanne-Marie. Elle l'aurait été conduit et elle aurait fini par le renvoyer. Il en aurait gardé de la rancœur au point de la tuer avec sa mère et avec sa fille. Les gens du village, en tout cas, disent que ce choix non tenait au sujet des dames gaillet. Des propos inquiétants. Elles font un dieu de leur fortune, mais on sait jamais ce qui peut arriver à des femmes seules.

[00:10:54]

Les gaillet, ce sera le loup. Il se serait même vanté d'avoir tenté de violer la mère au champ. Il pleuvait. Elles s'étaient réfugiées dans une cabane. Il y avait rejointe. Elle ne s'était pas laissé faire. J'ai pas réussi. Elle m'a tout égratigné. Et puis, on le voyait souvent tourner autour de la maison, d'égayer la petite Pierrette avait dit à une de ses camarades qu'elle avait peur de lui, que parfois il escaladait la clôture.

[00:11:23]

Bref, vous l'avez compris. Joie, non? Est le suspect idéal. Sauf que dans la tête des gendarmes, ils étaient trois. Ils Santiano? Peut être, mais du coup, il en manque de.

[00:11:46]

Quatre jours après le meurtre, le juge d'instruction décide d'entendre ce Jouanneau comme témoin. Un gendarme vient le chercher à Saint-Cyr. Il le trouve au champ. Il est très nerveux, très nerveux. On nous fait perdre mon temps. Est ce qu'on me paiera au moins? Le juge s'intéresse à l'emploi du temps de ce jouet, non. Le soir du crime, il dit qu'il a quitté les champs à 4 heures à cause de la pluie et qu'après, il est allé chez lui.

[00:12:15]

Et puis, vers 8 heures, je suis aller chercher du levain, du levain chez le boulanger chez Plongeants. Sauf qu'en sortant de chez le juge, l'abruti se rue chez le boulanger, planchons pour lui demander si on lui pose des questions de confirmer qu'il était avec lui. Ce soir là, que fait le boulanger? Il prévient les gendarmes et c'est peu dire que ça conforte les soupçons du juge qui le fait revenir. Et l'un, l'autre, l'embrouille.

[00:12:42]

Il n'est plus sûr du jour où il s'est rendu chez le boulanger. Et quand on lui demande quand il a vu les dames gaillet la dernière fois? Bah moi, je crois que je les ai eu. Je ne l'ai jamais revu depuis qu'elles m'ont mis dehors. Jamais. Et des habitants du village s'empressent de dire que c'est faux. Il les a revu. Le juge pense qu'il a assez de biscuits pour le faire arrêter sur le champ.

[00:13:19]

Mais quatre mois après le crime, il y a du nouveau. Le 15 février 1860, un couple tente de fourguer deux montres à un horloger de la place Barboza, à Lyon. Un couple de paysans endimanchés. Il dit s'appeler Chrétien, monsieur et madame Chrétien. Ils habitent Saint-Cyr-au-Mont-d'Or, mais l'horloger se méfie. Intuition et il leur propose de revenir le lendemain. Et en attendant, il garde les montres et dans la foulée, il se précipite au commissariat. Et ce sont bien les montres des dames gaillet.

[00:14:03]

Alors, le lendemain, les gendarmes déboulent chez les chrétiens et les deux montres. Il est l'heure présente ses montres. Je suis jamais allé chez cet horloger, mais comme ils voient que ça ne passe pas, ils tentent une fariboles. Ces montres seraient tombés d'une armoire au sens propre. Quand les meubles dégageaient après le meurtre ont été vendus. C'est quand le père, éclairci, a fait bouger l'armoire qu'il a acheté. Un paquet est tombé de l'armoire. Je l'ai ramassé.

[00:14:30]

C'étaient des montres dans un linge. Par acquit de conscience, les gendarmes vont voir le susdit éclairci. Il y avait rien dans l'armoire. J'ai vérifié avant la vente, donc. Chrétien ment. S'il a les montres, c'est qu'il les a prises le jour de l'assassinat. Voilà la vérité. Les gendarmes fouillent sa maison. Ils trouvent 670 francs en espèces. Ça, c'est nos économies. Ma paye de contremaître aux carrières et les ventes d'oeuf et de poule de ma femme.

[00:15:01]

Mais derrière une pile de linge, les gendarmes découvrent dans un sac de toile une bourse qui contient 1000 380 francs en pièces d'or. Ça, c'est de l'argent, moi, dit la mère chrétien. Depuis que j'ai 12 ans, je le mets de côté. J'avais un boursicot de 600 francs quand je me suis mariée. C'est ma mère qui me l'a donné. Personne ne savait pas, mais mon mari. Et puis, j'ai économisé avec la basse cour et me donne bacheley quand il vient.

[00:15:28]

Monsieur BACHELEY, le mari semble surpris et en colère. Il est cocu, mais il ne dit rien de plus. Et les voilà, mari et femme, arrêtés à leur tour. Et quand le juge demande à Chrétien de justifier son emploi du temps, le jour du meurtre, il s'embrouille. Il se contredit. Il prétend qu'il est revenu du chantier à 6 heures, puis à 7 heures, avant de reconnaître qu'il n'est pas rentré chez lui avant 8 heures.

[00:15:56]

Sa femme, elle, reste accrochée à son histoire d'économie. Ainsi, vous avez économisé pièce par pièce pendant des années et vous avez gardé toutes ces pièces dans ce sac? Ben oui, ben oui, depuis mes 12 ans. Le problème, c'est que sur les pièces, il y a une date. La date à laquelle elles ont été frappées. Et il n'y en a pas une antérieure à 10 849. La plupart sont même postérieures à 1852. Elle ment et l'idiote ne comprend même pas.

[00:16:28]

Mais comment est ce que vous pouvez voir ça sur des pièces?

[00:16:35]

Les gendarmes pensent tenir leur deuxième assassin et les chrétiens rejoignent Jouanneau en prison. Mais dans leur esprit, il en manque toujours un et ils en sont sûrs. Ils étaient trois. Et si le troisième, c'était les époux Deschamps, les soi disant héritiers des dames Gaillet. Des voisins ont raconté qu'un jour, Mme Deschamps est venue les voir pour leur demander un faux témoignage. Dire qu'à cette heures, le soir du crime, ils les ont vus. Une autre voisine a raconté que le lendemain du crime, elle a vu la femme Deschamp au lavoir lavée une chemise.

[00:17:12]

En principe, elle ne fait qu'une seule lessive par mois. Personne ne l'a jamais vu laver une seule chemise au lavoir. Les gendarmes fouillent la maison des Deschamp dans une armoire. Ils trouvent des objets qui ont appartenu aux dames Gayet. Ensuite, ils veulent faire vider le puits. Et pour cela, ils font venir le maçon. La femme Deschamp s'approche alors du chef des gendarmes. Disons qu'il y a là dedans quelque chose que je ne veux pas qu'on voit.

[00:17:40]

Elle lui propose de l'argent pour fermer les yeux et ne pas fouiller depuis. Tentative de corruption de gendarmes. Le Pandor honnête s'en plaint immédiatement aux juges d'instruction et on vide le puits, bien sûr. Et au fond du puits, on trouve une dolois, une hache de charpentier à manches courtes qui servait aussi, sous la monarchie, à décapiter les roturiers. Les gendarmes se disent tout de suite que c'est l'instrument qui a servi à trancher le cou de la mère et de la fille, et cette, de Loire.

[00:18:14]

Elle a été volée aux dames Gayet. Et voilà donc les méchants inculpés à leur tour. Et maintenant, le compte est bon, ils sont bien 3, car on exclut les femmes, bien sûr complices, mais pas assassin. Des chants chrétiens? Joie, non? Les trois assassins des dames Gaillet. Maintenant, les gendarmes rêvent d'aveux et des aveux. Le juge va en avoir dès le 3 avril quand Chrétien demande à le revoir. Je viens vous dire que.

[00:18:56]

Je suis coupable, mais c'est Jouanno qui a tout organisé. Il voulait se venger que la Caillié n'avait pas voulu de lui. Il était jaloux, il était jaloux de tout l'argent des femmes. Et comment a t il tout organisé? D'abord, il a parlé à des gens qui ensuite venu me trouver. Et pourquoi avez vous dit oui? Bah pour l'argent, pardi! Alors racontez moi ce qui s'est passé ce vendredi soir. Des gens étaient venus me chercher.

[00:19:23]

On a retrouvé joie, non dans la terre des mûriers, derrière chez les gaillet, on a escaladé le mur, on est entré dans la cuisine où les femmes manger. Et qui a attaqué qui? Jono des champs. Ils avaient des couteaux. Ils se sont jetés sur elle. Sur qui? Sur la mer et sur la fille. Et vous, vous avez fait quoi, vous? Moi, j'étais affolée. Je me souviens pas très bien. Je suis sorti sur la galerie, j'ai attrapé un caillou, puis j'ai frappé la grand mère, je crois.

[00:19:48]

Je suis parti.

[00:19:50]

Vous êtes sorti sur la galerie dans le froid et la pluie sous l'orage et vous avez trouvé un caillou. Je crois que ce caillou, vous l'aviez ramassé avant. N'est ce pas? Chrétien concède que oui, ce caillou, il l'a bien ramassé avant. Et le juge est bien content. Il vient d'établir la préméditation. Jouanno et Deschamps se sont lavé les mains, puis on est allé dans la chambre, fouiller les armoires, repartir avec eux. C'est dans la chambre que vous avez trouvé les deux montres.

[00:20:22]

Oui, oui. Il dit aussi que c'est Deschamps et Jouanno qui ont violé la mère et la fille, pas lui. Eh ben voilà, il Lézat le juge, ses aveux, ses aveux circonstanciés et à cette époque, en 1860, l'aveu, c'est la reine des preuves. Je ne sais pas si Chrétien a réalisé, mais avec ses aveux, il signe sa condamnation et même probablement sa condamnation à mort. L'idéal maintenant serait de faire avouer les deux autres, mais à l'impossible, nul n'est tenu.

[00:20:58]

Joie, non? Et Deschamps continue de nier en bloc. N'empêche que tous les trois sont renvoyés pour assassinat devant la cour d'assises impériales du Rhône. Et les femmes? Les femmes? Deschamps et Chrétien pour complicité. Le procès s'ouvre dans la foulée, le 11 mai 1860, pour Chrétien.

[00:21:20]

L'enjeu est limité puisqu'il a avoué tout au plus son avocat peut il espérer jouer sur la spontanéité de ses aveux et sur son repentir. La veille du procès, Deschamps a tenté de se pendre dans sa cellule. Le lendemain, dans le box, il est très affaibli. Il est bouleversé. Il est livide et lui aussi finit par avouer. Il confirme point par point le récit de Chrétien, sauf le viol de la petite. Il ne veut pas l'endosser. Arrest Jouanneau, qui a maintenant avec lui deux accusateurs dans le box, et Jouanneau.

[00:21:57]

Il n'a peut être pas avoué, mais il a sale réputation. Cet attrait pour la luxure. Mais lui, il ne bouge pas. Il l'avoue rien. Du coup, son avocat tente de démontrer qu'il était sans doute deux pas 3 2. Le jury se retire pour délibérer, ça dure deux heures, ce qui pour l'époque, est beaucoup. Les jurés ont répondu oui à toutes les questions sur le vol, le viol et le meurtre avec préméditation. Et Jouanneau, Deschamps et Chrétien.

[00:22:35]

Sont condamnés à mort. Trois mois plus tard, leur pourvoi en cassation est rejeté. Ils espèrent évidemment la grâce de l'empereur Sa Majesté Napoléon 3. Il rejette leur recours. L'exécution est fixée au 14 août 1860 à Saint-Cyr-au-Mont-d'Or. Dès la veille, on commence à se tromper dans la rue du Palais pour voir le bourreau et assister à ses préparatifs. Le montage de la guillotine est plus leur approche, plus il y a de morale. Des centaines de personnes à pied, en fiacre, en chariot qui viennent au spectacle de la mort.

[00:23:17]

A minuit, le directeur de la prison vient chercher les trois hommes. On leur passe une camisole de force. Ils assistent à la messe et à trois heures du matin, le juge d'instruction et son greffier viennent entendre leurs derniers aveux. Jouanno nie jusqu'au bout. A 5 heures, ils sont remis au bureau du Rhône, ont fait leur toilette, on les charge dans la voiture cellulaire qui précédait d'un régiment de dragons à cheval, empruntent la rue Saint-Jean, puis le quai et le faubourg de Vaisse pour arriver jusqu'à Saint-Cyr et à Saint-Cyr.

[00:23:54]

Il y a tellement de monde que les Dragons doivent écarter la foule pour accéder à l'échafaud. Les hommes se découvrent à leur passage. Puis, c'est un long et profond silence.

[00:24:09]

Chrétien et Deschamps montent sur l'échafaud. Résigné, JO Anon crie une dernière fois qu'il est innocent. Avant cette heure, ils sont tous les trois guillotinés. Des centaines d'histoires disponibles sur vos plateformes d'écoute et sur Europe1.fr.