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Raconte Christophe Hondelatte. Voici une affaire criminelle dont le fil conducteur est une pince à linge. Elle éclate à Marseille en juin 2012. Mais en vérité, vous verrez, elle débute vraiment en 2006 et le tueur était un tueur jouissifs qui a tué deux fois, sans qu'on comprenne d'ailleurs pourquoi. Pour débriefer cette histoire, j'ai demandé à maître Agnès, Talas du barreau de Marseille, d'être là tout à l'heure. J'ai écrit cette histoire avec Thomas Audouard. Réalisation Céline Lebrun.

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Christophe Hondelatte. C'est toujours pareil quand quelqu'un ne donne pas de nouvelles. A partir de quand est ce qu'il faut s'inquiéter au bout d'une heure de hacker un jour d'un jour? Fin juin 2012, à Marseille. C'est la question qui taraude Chantal. Chantal Ciampi. Ça fait deux jours qu'elle appelle sa mère Marina et deux jours qu'elle ne répond pas. Pire, plus inquiétant, ça sonne occupé.

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Comme si la ligne était coupée. Alors, au bout de deux jours, Chantal n'en peut plus. Elle fonce chez sa mère, dans les quartiers nord, un appartement au septième étage.

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Elle sonne, elle tambourine.

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Pas de réponse, alors elle appelle les pompiers. Dit Regarde, on va pouvoir passer par le volcan et la porte fenêtre, la cuisine est ouverte, tendue.

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Quand ils entrent dans l'appartement de Marina Ciampi, dans la cuisine et ensuite dans le salon, les pompiers découvrent une pagaille totale.

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La vaisselle n'est pas faite, il y a de la nourriture qui traînait. Ça, c'est le signe que la dame se laisse vivre, mais pas que. L'appartement donne l'impression d'avoir été fouillé, retourné. Alors il avance. Il ouvre la porte de l'une des champs. Ma mamie a.

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Elle est là. Marina. Elle est là, totalement nue, sur son lit morte, le bras gauche qui pend et au niveau des poignets, on voit tout de suite que les veines sont tailladés.

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Mais ça n'est pas un suicide parce qu elle a la tête dans un sac plastique et ce sac plastique fermé au niveau du cou par un fil électrique serré, très serré. C'est une scène d'horreur. En vérité, sa fille Chantal demande à entrer à son tour dans l'appartement.

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Non, non, madame, non. Il vaut mieux pas que vous veniez. Les pompiers appellent la police. Les flics de la PJ de Marseille arriveront en même temps que le légiste. Bon, a priori, ce n'est pas un suicide. Le fil électrique autour du cou. On ne peut pas le faire soi même. On est d'accord, ok, on retire le cordon et on enlève le sac. L'un des policiers fait le sale boulot. Mais elle a été frappé au visage.

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Notre client a frappé tellement fort que ça lui a provoqué une luxation de la mâchoire. Faut y aller.

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La police scientifique débarque et là, on prête attention à un détail que personne n'avait noté jusque là près du cadavre posé sur le lit. Il y a une pince à linge. C'est bizarre. Tu trouves pas? Une pince à linge ici est noir, allongé dans le salon.

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Notez bien ce détail parce que cette pince à linge va jouer un rôle clé, mais pas tout de suite. À part ça, aucune trace d'effraction. Elle connaissait peut être son meurtrier, qui était par ailleurs un voleur. Il a emporté l'unité centrale de l'ordinateur de Marina et son téléphone portable. Sauf que tout ça n'a aucune valeur. Bon, on est d'accord qu'on ne tue pas, on ne met pas un sac plastique sur la tête.

[00:04:21]

On ne sait pas avec un fil électrique pour voler un morceau d'ordinateur pourri.

[00:04:28]

Donc, si on reproche au sein du fait qu'il n'y a pas de signe d'effraction, on peut imaginer que le type emporte l'ordinateur et le portable pour qu'on retrouve sa trace.

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Donc, on pas sur cette hypothèse d'un type qui rentre en contact avec cette femme et qui la tue?

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D'autant qu'on la retrouve.

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Donc, le Gauge pourrait être son amant. On parle là dessus?

[00:04:57]

Oui, on parle là dessus. D'autant plus que l'autopsie révèle qu'avant de mourir, la victime a eu des relations sexuelles consenties ou pas.

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Elle a donc peut être été violée. Banques Quelles sont les causes de la mort, docteur Strangulation? Avec nos câbles électriques, je ne peux pas le dire. Elle a aussi pu être étranglée avec les mains. Une seule certitude la mort remonte à 48 heures, c'est à dire que Marina Ciampi est morte dans la soirée du 27 juin, deux jours avant la découverte de son corps. Ce que semble d'ailleurs confirmer l'étude de sa facture de portable. Elle a envoyé son dernier SMS le 27 juin à 18 heures 48.

[00:05:54]

Et à partir de là, les policiers plongent dans la vie de Marina. Elle avait 54 ans, elle était veuve. Son mari, Joseph, est mort il y a trois ans d'une crise cardiaque et quelques mois plus tard, qu'aucun ne sort. Elle a aussi perdu sa petite dernière.

[00:06:09]

Sa fille de 15 ans en avait assez et après ma foi, ses trois autres enfants étaient grands. Elle était autonome et elle s'est retrouvée toute seule, très seule, seule et fauchée. L'enquête révèle qu elle a dû vendre ses bijoux pour survivre. Une vie pas rigolote, pas rigolote du tout. Et du coup, sa fille Chantal raconte au policier que c'est elle même qui a poussé sa mère à se chercher un autre homme. Je lui ai dit ma maman y croit, je vous l'ai dit.

[00:06:40]

Voici Sōtō le pas inscrit sur un site de rencontres. C'est comme ça qu'on fait maintenant. Alors, on l'a fait. Elle s'est inscrite sur Badoo. Mais bon, d'après ce qu'elle m'a dit, ça vous sera donnée? Pas grand chose. Et d'ailleurs, deux jours avant d'être tué, m'a dit Je veux me désinscrire.

[00:07:05]

Ah, c'est peut être pour ça que son assassin est parti avec son ordinateur et avec son portable pour effacer les traces d'une rencontre d'une mauvaise rencontre. Sauf que c'est un naïf. Vous n'êtes pas expert en informatique, mais vous vous doutez que les rencontres sur Internet ne laissent pas de traces que sur votre ordinateur pour savoir qui elle a rencontré ces derniers temps. Il suffira de remonter au site qu'elle fréquentait à Badoo. Alors alors Badoo? Pas toujours facile d'avoir confiance en soi, mais sur Bado, vous pouvez rester fidèle à vous même sans retenue.

[00:07:50]

Tout un programme. Le compte de Marina chez Badoux est ouvert depuis un an et elle y a passé du temps à l'apport des heures et des heures de conversation, dit regarde.

[00:08:04]

Il y en a même qui reviennent souvent.

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Jean-Michel, 49 ans, a commencé à échanger avec lui en juillet 2011, c'est à dire un peu moins de deux ans après sa mort. Et, regarde t il, ont fini par se rencontrer.

[00:08:18]

Ils se sont tellement rencontrés que Jean-Michel, 49 ans, qui était chômeur, est venu s'installer chez elle au pas longtemps. Un chômeur, alors qu'elle était elle même dans la mouise.

[00:08:31]

Elle a fini par le mettre dehors. En avril, c'est à dire deux mois avant sa mort, il est peut être revenu pour se venger. Ça arrive.

[00:08:40]

Une semaine après la découverte du corps de Marina, le susdit Jean-Michel, 49 ans, se retrouve face aux policiers.

[00:08:49]

Mais moi, je n'avais aucune rancœur à son égard.

[00:08:52]

Aucune. J'ai tourné la page, c'est tout. Je suis retourné vivre chez ma mère. J'ai retrouvé du travail. Enfin, voilà. Rien de plus. Et vous n'avez pas cherché à la revoir? Non, non, je ne l'ai jamais revu. On s'est jamais reparlé.

[00:09:17]

Il est convaincant. Sauf qu'il ment. Les policiers le savent par le relevé téléphonique de Marina il continuer à s'appeler et s'envoyer des messages. Mieux que ça. Marina a appelé Jean-Michel le matin du meurtre, à 5 heures 45 et au cours de la journée du meurtre. Ils ont échangé 25 SMS.

[00:09:40]

Dites moi, monsieur, pourquoi est ce que vous nous mentez?

[00:09:47]

C'est vrai, on est resté en contact, mais c'est elle qui me relançait tout le temps. Mais je ne l'ai pas revu. Vous êtes certaine de l'avoir revu? On a trouvé votre ADN sur le fil électrique du sèche cheveux.

[00:10:03]

Qui étranglé le cou de Mme? Vous expliquer cela comment monsieur? Ce n'est pas étonnant. J'ai vécu 8 mois chez elle, ce sèche cheveux que j'utilisais tous les jours. Ça peut expliquer mon ADN dessus, non?

[00:10:23]

Ce n'est pas faux. D'autant que dans le dossier, les policiers ont un deuxième ADN retrouvé sur les vêtements de Marina et sous ses ongles et sur le robinet de la salle de bains. Et cet ADN n'est pas celui de Jean-Michel, 49 ans.

[00:10:40]

Vous êtes chez vous, monsieur, le 27 juin. J'étais chez moi à Avignon.

[00:10:50]

Avignon On vérifie le bornage de son téléphone portable. Et effectivement, il n'a pas bougé d'Avignon. Et ce n'est pas lui. Les policiers de la CRIM le laissent rentrer chez lui. Bon, maintenant, il n'y a plus qu'à trouver un autre. Un autre dragueur qu'elle a pu rencontrer sur Badoo. Alors alors, Clément, 24 ans, jeune homme qui aime les femmes mûres? Une aubaine. Ils ont échangé 200 SMS et ils se sont vus. Et ça, on le sait, par une amie de Marina.

[00:11:26]

Ah oui, ils se sont rencontrés avec Clément. Oui, une fois à votre connaissance, est ce qu'ils ont eu une relation sexuelle? Ah oui, oui. Enfin, d'après ce qu'elle m'a dit, quoi? Elle est assumée pas trop la différence d'âge. J'avais presque 30 ans de différence quand même.

[00:11:47]

Et puis surtout. Elle m'a dit qu'elle a trouvé louche parce qu'il posait des questions sur le prix du collier qu'elle avait autour du cou. Il lui a demandé si elle avait d'autres bijoux. Tout ça, à quoi bon? Il a le profil, celui là.

[00:12:10]

Et donc, le jeune Clément se retrouve à la brigade criminelle. D'après un témoignage, vous auriez montré de l'intérêt pour le collier de Madame Scampis. Pourquoi monsieur? Je vous écoute. C'est vrai que j'ai été surpris par le collier qu'elle portait. Ce n'est pas parce que vous croyez que c'est parce que ma mère a presque exactement le même. Ça m'a intrigué. Mouais.

[00:12:43]

On a vu plus convaincant comme explication. D'autant que dans la foulée, le gamin a donné spontanément, sans qu'on lui ait rien demandé. Toute une liste d'objets qu'il a pu toucher dans l'appartement de Marina. Yal les draps puisque on a fait l'amour. Il y a le robinet de la salle de bain. Puis, il y a la serviette. Le Gamma a trop regardé les experts. Il sait qu'il a son ADN partout dans l'appartement. Alors il devance les questions futées.

[00:13:24]

Alors on prend son ADN et effectivement, on le retrouve sur les draps, sur le robinet, dans la salle de bain. C'est son ADN, mais l'ADN sur le fil électrique qui a servi à l'étranglement de Marina. Bah, c'est pas lui. Et c'est à lui qu'on a retrouvé sous les ongles de Marina Ciampi. Ce n'est pas le chien non plus. On vérifie le bornage de son téléphone le soir du crime. Il était à Martigues, à 35 km de Marseille.

[00:13:52]

Ce n'est pas lié au suivant. Le suivant, c'est une amie de Marina qui met les policiers sur sa piste. Moi, j'ai fait déjeuner avec Patricia deux jours avant sa mort, une brasserie pas loin du métro Chartreux et à la fin du repas, il devait être je ne sais pas, moi. Trois heures moins vingt. Son téléphone a sonné pour répondre et s'est mise un peu à l'écart. Et elle est revenue et m'a dit C'est ca d'air, c'est un gars que j'ai rencontré sur le site et elle m'a dit que c'est un gendarme.

[00:14:38]

Et ça nous a fait rire parce que son pseudo sur le site Badoo au God's, c'est Cruchot.

[00:14:44]

Vous savez, comme commandant le gendarme à Saint-Tropez, un gendarme fut trop d'érables et qui ne veut pas être difficile à identifier puisque, d'après la copine, il a appelé Marina le 27 à 3 heures.

[00:15:00]

Ah zut!

[00:15:02]

Un téléphone prépayé, un portable de guerre commandé. Derrière le numéro, il n'y a donc pas de nom. Et c'est la preuve au passage que le type a quelque chose à se reprocher. Cela dit, on peut peut être le retrouver grâce à Badoux, le site de rencontres.

[00:15:19]

Alors alors, Cruchot, Cruchot?

[00:15:24]

Ça y est, j'ai un nom. Abdelkader Amrani, 41 ans, marié, deux enfants, il n'est pas vraiment gendarme. Il est fonctionnaire à la Ville de Marseille et gendarme réserviste. Il est aussi secouriste à la Protection civile urbaine.

[00:15:50]

Les policiers pourraient l'interpeller tout de suite, mais non pendant trois mois, ils le placent sur écoute pour apprendre, entre autres, qu'il vit en caserne à la caserne de la Protection civile, alors qu'il a une maison avec femme et enfants et que dans cette caserne, il n'est pas très sociable. Il ne parle pas grand monde. Il s'enferme dans sa chambre des journées entières. Bref, un drôle de type. Et puis, un jour, il débarque chez lui.

[00:16:22]

Abdelkader Amrani, À partir de cet instant, vous êtes placé en garde à vue dans le cadre d'une information judiciaire pour meurtre. Il ne bronche pas.

[00:16:34]

Les flics commencent par perquisitionner le pavillon où ils étaient censés vivre avec femme et enfants. Rien. Et ensuite, ils vont fouiller la piaule qu'il occupe à la caserne de la Protection civile de Marseille. Un bordel, une crasse dans le placard.

[00:16:52]

Une drôle de découverte. Mais qu'est ce que c'est dans le placard?

[00:16:59]

Un flic vient de tomber sur des bocaux remplis de pipi. C'est à dire que. Il n'y a pas de toilettes dans ma chambre. Alors, la nuit, je ne peux pas me retenir, ça me sert de charme. OK, d'accord, mais pourquoi ils les gardent? Ça, c'est un mystère. Drôle de type, décidément. Et bien sûr, les policiers ont saisi son ordinateur et dedans, il trouve plus de 50 mille photos pornos. Et puis, il examine les échanges qu'il a eu sur le site Badoo, sous le pseudonyme de Cruchot.

[00:17:45]

Écoutez moi bien ça, le Gauze a consulté près de 700. Vous entendez 700 profils de gonzesses, toutes plus âgés que lui.

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A 700 femmes. Sacré tordu et sacré santé. Bon, maintenant, monsieur Abdelkader Amrani. À table, en garde à vue. Il commence par nier les évidences. Dites moi, monsieur Amrani.

[00:18:14]

Avez vous été en contact téléphonique avec une certaine Marina Champi? Non. Jamais. Premier mensonge Omrani? Qu'avez vous fait dans l'après midi du 27 juin? Mais je suis resté à ma chambre de fonction à la caserne jusqu'à quelle heure Me Amrani. Jusqu'à ce que je reprenne mon service. A 19 heures. Deuxième mensonge parce que ce jour là, le jour du crime, Abdelkader Amrani a pris son service avec 13 minutes de retard et donc à 19 heures 13.

[00:19:01]

Mais est ce que ça l'accuse, ça? Et bien, pas forcément. Enfin, réfléchissez. Marina envoie son dernier SMS à 18h41. Donc, à cette heure là, elle est vivante. Abdelkader reprend son service à la caserne de la Protection civile à 19 heures. 13 civils tués, c'est entre 18h41 et 19h13. Trente deux minutes pour commettre un crime pareil. Dans les quartiers nord. Et puis revenir à la caserne, c'est très court. Sauf si ce n'est pas elle qui a envoyé le SMS.

[00:19:38]

Sauf si c'est lui. Il y a autre chose Marina lui a envoyé son dernier SMS sur son portable fantôme, son portable de guerre, comme on dit. Son téléphone secret. Et il n'y a pas répondu. A partir du 27, c'est à dire le jour de la mort de Marina, il ne lui envoie aucun message, aucun.

[00:20:04]

Comme s'il savait qu'elle ne répondrait pas. Comme si elle savait qu'elle était déjà morte. Alors, est ce que c'est lui? La question va être vite répondu. On a un ADN non identifié sur la scène de crime. Est ce que cet ADN est le sien?

[00:20:20]

Amrani, est ce que vous acceptez le principe d'un prélèvement ADN?

[00:20:26]

Oui, bien sûr. Pas de problème. Réagi.

[00:20:33]

Pas de problème, vous êtes certain, suis Amrani, on lui passe un coton tige dans le creux de la joue. On en extrait un ADN. On compare cet ADN à l'ADN retrouvé sous des ongles de marina et dans la salle de bain.

[00:20:49]

C'est le même chez lui.

[00:20:51]

Il n'y a quasiment plus de doute. L'ADN que Marina avait sous ses ongles est sans aucun doute celui de son agresseur, qu'elle a griffé pour se défendre.

[00:21:04]

Lamrani Comment expliquez vous que votre ADN soit sous les ongles de Madame MEPI? Abdelkader Amrani a l'air désemparé, mais il finit par trouver une explication. Ouais, bon, d'accord, je suis allé chez Marina Chaâmbi l'après midi du 27 juin quand je suis arrivé. Je m'attendais presque nulle part. Il voulait qu'on baise ou quoi. Mais moi, j'ai dit non et c'est là qu'il m'a griffé. Et après et après, je suis parti des mœurs Seyssins et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d'allure pile à ce moment là.

[00:21:50]

Le téléphone sonne dans le bureau des flics de la. C'est l'expert en génétique du labo et il a une grande nouvelle.

[00:21:59]

Dites votre gala. Celui qui marche avec l'ADN de son pays, figurez vous. Quand on l'a passé au FNAEG, au fichier des empreintes génétiques, on l'avait déjà son ADN dans une autre affaire. Une affaire qui remonte à 2006. La victime s'appelait Henriette Bernardi. Ça te parle? L'ADN avait été dégagé sous ses ongles.

[00:22:24]

Ça, c'est un putain de coup de théâtre. Parce que dans l'affaire Bernardi, le juge d'instruction avait conclu un suicide.

[00:22:32]

Ça s'était soldé par un non-lieu.

[00:22:35]

Il n'en serait donc pas à son premier coup.

[00:22:46]

Alors, ce dossier Bernardi, les flics ressortent aussitôt. Et je vous propose de le feuilleter avec eux.

[00:22:55]

Donc, madame Bernardi, c'est une veuve. Elle aussi avait 68 ans. Elle vivait seule dans son appartement. Les pompiers l'ont retrouvé le 23 avril 2006, chez elle, avec un collant roulé dans la bouche en guise de Bayo.

[00:23:18]

Le juge qui a conclu au suicide de cette femme a vu de l'imagination parce que c'est très courant. Les suicides par introduction d'un collant roulés dans la bouche, surtout quand on a un ADN inconnu sur la scène de crime, il y a des non-lieux qui portent plus le signe de la puissance que de la vérité. Bref. Mais dans le dossier Bernardi, il y a autre chose. Oh putain, écoutez ça! Henriette Bernardi a été retrouvée avec une pince à linge sur le nez, une pince à linge comme celle qu'on a retrouvée sur le lit de Marina.

[00:23:53]

Sympa, mais putain, c'est un malade l'appelle, s'allège gorge.

[00:24:02]

Et nous voilà donc avec deux meurtres pour le bridant qui ne sont reliés à ce stade que par un ADN, ce qui n'est pas rien par une pince à linge. Mais il y a peut être quelqu'un qui peut aider l'enquête. Maintenant, c'est la femme Lamrani. Elle est 100 fois cocu. Ça devrait l'aider à parler. Est ce qu'elle pense que son mari a pu tuer Mme Bernardi? C'est à dire que ça peut coller, oui, parce que il faut que je vous dise à l'époque Abdelkader.

[00:24:34]

Il faisait le recensement pour la mairie. Il avait une carte qui était bleu, blanc, rouge. Et ça a pu l'aider à se faire ouvrir sa porte quand? Même si tous ceux qui connaissaient Mme Bernardi disent qu'elle était méfiante, qu'elle regardait dix fois par le judas avant d'ouvrir à quelqu'un, alors on vérifie auprès du service du recensement à la mairie. C'est bien Abdelkader Amrani qui était en charge du recensement de l'immeuble de la veuve Bernardi.

[00:25:09]

Et donc, retour du suspense devant les flics.

[00:25:14]

Monsieur Amrani, comment vous expliquez qu'on trouve votre ADN? Mme Bernardi, qui a été tuée à son domicile en 2006. Oh ça ça, je peux vous le dire. Bon, à l'époque, je faisais le rechargement. Je me souviens très d'une fois, j'étais dans l'immeuble et agressé par une bande de jeunes et j'ai été blessé et j'ai frappé à une porte. Et cette femme ma m'a fait entrer chez elle et c'est alors qu'il m'a soignée. Et c'est là que j'ai dû laisser mon ADN chez moi.

[00:26:01]

Sauf que ce n'est pas chez elle qu'on a retrouvé cet ADN. C'est sous ses ongles. Et puis, je vous rappelle que la dame était méfiante. Ce n'était certainement pas le genre à ouvrir n'importe quel péquin pour le soigner. Malgré ses dénégations en octobre 2012, Abdelkader Amrani est mis en examen pour deux assassinats doublés d'actes de torture et de barbarie.

[00:26:37]

Le procès de Lamrani s'ouvre quatre ans plus tard, en novembre 2016, devant la cour d'assises d'Aix en Provence, et en quatre ans d'instruction. Il n'a pas bougé d'un pouce.

[00:26:50]

Je vais vous dire que je ne sais pas ce que je fais là. Je suis complètement innocent, ça. On va voir parce que même sa femme, qui est aussi la mère de ses enfants, n'y croit pas. Et elle vient le dire quand elle vient témoigner à la barre.

[00:27:06]

Lui, non, ça prend un chemin vers la ferme. J'avais peur de dormir à ses côtés.

[00:27:19]

Sa propre femme le croit coupable, mais lui maintient qu'il est innocent, tout l'accuse. Mais il reste dans le déni. Vous verrez que ça ne va pas tellement changer l'issue de ce procès. Mais nous, on aurait voulu comprendre. On aurait voulu comprendre pourquoi. Pourquoi il a tué ces deux femmes? Pourquoi le sac sur la tête de Marina? Pourquoi les pinces à linge? On ne saura pas. C'est frustrant. Alors, plein d'espoir à un moment donné de ce projet, on se tourne vers les experts psychiatres.

[00:27:55]

Incontestablement, je dirais comme Amrani présente des troubles de la personnalité.

[00:28:03]

Un homme à l'intelligence moyenne supérieure qui met toute sa tête ou son esprit au service de pulsions extrêmement fortes.

[00:28:15]

Je dirais que c'est une personnalité borderline à tendance psychotique. Autrement dit, il est un peu malade, mais pas assez pour que ce soit une excuse. Au terme de six jours de procès, l'avocat général se lance dans un réquisitoire implacable. Non seulement nous avons son ADN sur les deux scènes de crime. Mais en plus, dans l'assassinat de Mme Ciampi, sans téléphone, certes sans identité, mais c'est Lucia Borne, près de chez la victime. Et nous n'avons plus de doute, nous n'en avons Okah, il les a tué toutes les deux.

[00:29:05]

Et Mr Amrani, je dirais que vous êtes non seulement un détraqué sexuel. Mais vous êtes aussi un tueur jouissifs ou. Et à la fin? Abdelkader Amrani est condamné à 30 ans de réclusion criminelle et l'année d'après, en appel idem. Mais nous, nous, on aurait voulu comprendre. On reste sur notre faim et c'est terriblement frustrant. Alors, au delà de cette frustration, il nous faut assumer. Il nous faut débriefer cette histoire et nous allons le faire avec vous.

[00:29:59]

Maître Agnès installà du barreau de Marseille. Vous étiez dans Senouci, l'un des avocats de la partie civile, avocate, en l'occurrence du fils de Marina Ciampi et de la fille de la petite fille d'Henriette Bernardi. Commençons peut être d'ailleurs par cette frustration terrible. Est ce que vous l'avez ressenti? Vos clients l'ont ressenti.

[00:30:22]

On l'a ressenti. Tout ce qui transparaît dans les débats de bout en bout des deux procès. Cette frustration parce qu'à chaque fois qu'il y a une question qui est posée, on n'a jamais de réponse. Même les questions les plus simples à manier, les techniques et les questions cruciales concernant, gagne également ici les mêmes motifs. Qu'est ce qui s'est passé? Pourquoi? Finalement, les auront? Changy Puisque aimeriez a toujours nié. Je pense Agniers et écologiquement incapable de toute façon de les assumer.

[00:31:04]

Je sais ce qui se passe dans ces cas là. On n'a pas de réponse, on cherche des réponses. Est ce que vous vous pensez avoir compris pourquoi?

[00:31:13]

Tu sais, moi, je pense que la réponse à ces questions, forcément, elle est dans le profil psychologique de monsieur Amrani, dans son vécu personnel, notamment son histoire avec Sophie parents et particulièrement la maman qui est décrite comme une personne abandonnée et au cloisonnement qu'il avait de sa vie. Elle vampirisé Amrani, c'est quelqu'un qui ment sur beaucoup de choses. Il ment à ses parents qui ne savent pas qu'il est marié à des enfants, il ment à sa femme qui ne sait pas qu'il a toujours des contacts avec ses parents, sa sœur.

[00:31:52]

Il ment à ses collègues de travail pour lesquels tantôt il est marié, tantôt célibataire, tantôt il a trois enfants en tournée, n'en a que deux. Monsieur Amrani, je crois écologiquement incapable d'assumer cela et surtout son vécu avec la maman sic. C'est quelqu'un qui est parfaitement décrit par les psychologues comme imperméable à la frustration et surtout capable de ce qu'il a appelé la psychose froides qui peuvent expliquer le passage à l'acte. Dès l'instant où Sigurðr, maternante, le rejette, selon vous, il était parti pour en tuer d'autres.

[00:32:31]

Je pense que si il avait eu l'occasion à ce moment là de nouveau subir le rejet d'une figure maternante, puisque les deux victimes sont des personnes plus âgées que lui, des femmes plus âgées que lui. Peut être aurait il été capable effectivement, psychologiquement, de nouveaux passages à l'acte?

[00:32:51]

Non, il faut que vous sachiez que nous tenons cette information. Son avocat, Maître Viroux Abdelkader Amrani, conteste toujours sa culpabilité. Il s'est lancé dans une procédure en révision. Ça vous étonne pas?

[00:33:06]

Ça ne m'étonne pas du tout, du tout. Je pense que c'est souvent qu'utilisera et c'est de bonne guerre à en tout cas, c'est le judiciaire à tous les ressorts pour parvenir à sa vérité, mais qui, pour moi, ne reste que sa vérité.

[00:33:26]

Alors, il y a quelque chose dont il faut qu'on parle. Évidemment, c'est le sort que l'institution a réservé au dossier Bernardi. Elle a conclu un suicide alors qu'on avait, en coulant, roulés dans la bouche et un ADN inconnu sous les indices de la victime. Qu'est ce qui lui est arrivé là, ce juge? 500?

[00:33:41]

Un instant d'égarement comme égarement par rapport effectivement à l'absence d'éléments dans le dossier qui pouvait justifier un suicide d'autre chose, même si, effectivement, on se suicide rarement avec colère dans la bouche. Pince à linge sur le nez et surtout une ceinture qui est passée autour de la bouche derrière la tête et revient sur la bouche et fermée par une dent parfaitement réalisé d'ailleurs, comme un. Tout à fait tout à fait allongé en bus dans l'entrée de son domicile. Ceci n'est pas commun non plus lorsqu'on veut se suicider.

[00:34:28]

En général, on se met sur son lit ou autres, mais en tout état de cause, pas dans la position dans laquelle elle a été retrouvée. Et puis surtout, madame Bernadette, c'était une personne très croyante et de toute façon, est suicidaire psychologiquement, n'était pas possible pour cette femme. Non, d'autant qu'elle a été. Avec un chapelet autour du cou et son chapelet habituel de prières et donc miscibles, cette personne ICU mettre un chapelet persista trois catholiques, puis se suicider, c'est possible d'y rajouter le chapelet autour du cou.

[00:35:07]

Effectivement, vous savez ce que ça suggère. Ça suggère au fond que le juge peut penser. S'agissant de petites gens, il n'est pas très grave de ne pas aller jusqu'au bout.

[00:35:17]

Non, je ne pense pas que ce soit en ce sens qu'il faille le prendre. Je pense que devant l'absence de tout élément autre qui a été retrouvé plusieurs semaines après son décès, c'est surtout la défaillance de la démonstration de quelque chose de violentes qui a fait sans doute pencher la balance à un moment donné. Mais vous êtes mal. Vous êtes magnanime avec le juge.

[00:35:45]

Il est toujours juge d'instruction. De ou quoi? Il est plus lourd que la presse écrite. Moi, vous savez, je fais beaucoup de pénal du côté des particuliers civiles. En général, on s'en prend aux juges. On n'a même pas le droit de prendre des dossiers comme la règle dans ce sens là.

[00:36:05]

Revenons maintenant à Marina Ciampi. Moi, je l'ai trouvée très touchante, cette femme dans la tête de ce nouvel amour après la mort de son mari. Et puis, il y a ce côté mauvais sort qui semble frapper sa famille. On ne peut pas passer à côté de son mari, meurt d'une crise cardiaque, que sa fille meurt, donne V.C. Et voilà qu'elle meurt aussi dans la foulée. C'est la scoumoune sur cette famille. C'est toujours ça.

[00:36:32]

C'est touchant et aussi magique. C'est aussi une famille modeste qui réalise des choses comme il perd au jour le jour. Et effectivement, avec peu de moyens matériels, mais beaucoup d'amour et en tout cas beaucoup de relations entre les enfants et leur maman qu'ils ont soutenus et encouragés à refaire la vie, mais malheureusement avec les conséquences que l'on sait. Je voulais pour terminer aborder les questions qu'on aborde rarement, mais il faut que les gens qui nous écoutent comprennent que lorsque s'achève le procès devant la cour d'assises commence.

[00:37:09]

Un deuxième procès est le procès au civil. L'un des jurés n'intervient plus. Il n'y a plus que les magistrats et il s'agit d'indemniser les victimes du préjudice qu'ils ont subis. Est ce que vous vous souvenez combien ont reçu les enfants de Mme Ciampi, la fille et la petite fille de Mme Bernardi?

[00:37:29]

Oui, tout à fait. Alors ils ont reçu ce qui représente la jurisprudence actuelle, c'est à dire une somme de 20.000 euros chacun par enfant. Sauf pour Jérôme Santi, qui a une somme légèrement supérieure de 25.000 euros puisqu'il était mineur au moment des faits. C'est toujours la même somme. En gros, quoi. En gros, c'est toujours la même somme, mais la petite fille de Mme Bernardi une somme de 10.000 euros en réparation de son préjudice moral qui est clair que les parties civiles, à ce titre là, ne sont plus à l'écoute du montant.

[00:38:07]

C'est le principe qui l'accompagne qui paye parce que lui ne peut pas payer des années.

[00:38:12]

Pour l'instant, c'est le fonds de garantie qui a payé. C'est à dire la société qui est monsieur Amrani, mais le Chabagny des garderies détenues. Donc il doit rembourser et il doit rembourser. Il était à l'époque en état de cause solvable et donc, on a t on appris sur ces avoirs et fonds de garantie, exécutera très certainement sur les avoirs de M. Chavagne.

[00:38:43]

Vous savez que c'est une question qu'on traite jamais. Je vous remercie beaucoup. Je vous envoie une lettre Stana du Barreau de Marseille, avocate de la partie civile dans ce dossier.

[00:38:51]

Des centaines d'histoires disponibles, ces remplaçants d'écoute et surtout ottintoise Issers.