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La seconde Christophe Hondelatte Je vais vous raconter aujourd'hui une histoire dont peut être les plus anciens d'entre vous se souviennent encore une histoire de 1955, la triple évasion de la prison de Fontevraud, en Maine et Loire. Fontevraud, ça vous dit quelque chose? l'Abbaye de Fontevraud, qui est devenue aujourd'hui un hôtel de luxe dans les années 50, c'était une maison centrale. C'était une prison. Une prison fétides où s'entassaient les prisonniers les plus dangereux de l'époque. Et donc, je vais vous raconter aujourd'hui l'une des évasions les plus spectaculaires survenues dans cette prison en 1955.

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Une évasion qui a fait trembler toute une région pendant huit jours. Je vais le faire grâce au formidable travail qui a été réalisé par un journaliste éditeur conteur. Je ne sais plus vraiment comment vous présenter les ombres Brazos. Bonjour, bonjour, vous avez. Vous aviez 15 ans, vous, à cette époque, en 55 et des décennies plus tard, vous avez eu envie de remonter tout le fil de cette histoire. Ça donne un très beau livre d'enquête qui s'appelle La traque, éditée par votre propre maison d'édition, Labrit Notes.

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C'est à partir de votre livre que j'ai écrit cette histoire d'évasion. La réalisation de Céline Le Braz.

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Venez, venez, je vous emmène dans un endroit puant, l'abbaye de Fontevraud, abandonnée par Dieu et transformée depuis Napoléon en prison centrale.

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Droite Ajout avait prévenu. Ici, c'est la fin du monde et ça pue. Normal, les gars ne se lavent à l'eau chaude qu'une fois par semaine.

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A la Maison centrale de Fontevraud, on marche à la cloche. La vieille cloche du cloître qui, avant, réveillait les nonnes et qui rythme désormais la vie des détenus. 7 heures. Le prisonnier se lève. 7 heures 12 Il passe au lavabo, petite toilette à l'eau glacée. 7 heures 27. Le prisonnier descend au réfectoire. 7H45 Le prisonnier a le droit de fumer une cigarette. 8 heures. Le prisonnier doit être à son atelier. Tout le monde travaille à partir de 8 heures du matin.

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l'A.B.I. Devient une grande usine. Venez, venez les voir travailler.

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Voici la filature. Les ballots de laine arrivent par la gare de Varennes sur Loire. Les prisonniers les lavent, les cardes les tissent et ils en font des couvertures qui grattent. Pour la pénitentiaire et pour l'armée. Et là, ils font des chaises. Et là, c'est l'atelier de confection où l'on fabrique des chemises à été des shorts. Il y a aussi une menuiserie là bas, une forge, une buanderie et une ferme. Tout le monde travaille. Ils sont payés pour ça.

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Mais évidemment, ils ne peuvent garder que la moitié. Le reste va au remboursement des frais de justice et à leur pécule. Vous avez remarqué? Ils ne parlent pas, ils n'ont pas le droit. Le seul moment où ils ont le droit de parler, c'est le midi au réfectoire. Et encore pas trop fort. Qu'est ce qu'il y a dans leur assiette? En général, ça vient de la ferme de la soupe aux légumes. Et une fois par semaine, quelquefois deux de la viande.

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Vous avez remarqué le gallon noir sur la veste de certains détenus? Ça, c'est la récompense. Ceux qui se tiennent bien pendant un an ont droit à un galon et au bout de deux ans, à deux galons.

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Ça, c'est le nirvana. Avec deux galons, on a le droit de continuer et surtout le droit d'accéder au parloir. Le droit de voir ses proches, sa femme, ses enfants. Pas de les toucher ni de les embrasser. Il ne faut pas exagérer. Au parloir, les détenus sont séparés de leur famille par un grand couloir grillagé.

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Le soir venu et jusqu'au lendemain matin, les détenus sont enfermés dans de grands dortoirs, sauf les homosexuels. Notez ça. Eux, ils ont droit à ce qu'on appelle des cages à poules, des cages en grillage qui leur évite de se faire mal par les autres. Les tuberculeux aussi sont mises à l'écart à l'infirmerie et toutes les semaines, un ou deux finissent au cimetière tout proche. Voilà, je voulais vous planter le décor pour que vous compreniez bien pourquoi, dans ces années là, tant de détenus ne rêvaient qu'à une seule chose s'évader.

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Le 15 juin 1955, la sirène de la centrale se déclenche à quatre heures et demie de. Branle bas de combat général. Une évasion vient d'avoir lieu. Ça se passe dans l'atelier de tissage où travaillent ce jour là huit prisonniers sous la surveillance de deux gardiens. Il fait une chaleur de chien. Soudain, trois détenus se jettent sur les gardiens. Trois types qui s'appellent d'équerre Merlin et T'amène. Ça se passe en un éclair. Il assomme le premier gardien avec un morceau de fer et du coup, le second.

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C'est bon, c'est bon, je ferais rien. Déshabille toi! Le gardien se déshabille, il le ligotent, il le bâillonne et il déshabillées. Ensuite, celui qu'il vienne d'assommer. Il le ficelle à son tour, comme un Henrotin DKR commence à enfiler l'un des uniformes. A ce moment là arrive le gardien en chef. En deux coups de cuillère à pot, le chef est déshabillé. Saucissonner est bâillonné à son tour. Là dessus arrive le Sous-Directeur par hasard.

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Il entre dans l'atelier. Il avance dans l'allée centrale. Il balaye la pièce du regard et il fait demi tour. Il ne s'est aperçu de rien. Ouf!

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Vous avez compris leur plan, ils ont les clés, ils vont se déguiser en gardiens et ils vont se faire la malle. Sauf qu'à blem, l'uniforme du gardien en chef est beaucoup trop petit. Dahmen n'arrive pas à l'enfiler. Tant pis, ils joueront le rôle de deux gardiens qui trimballent un détenu avant de sortir, ils vont au magasin. Ils prennent deux gros rouleaux de lanières de cuir et avant de quitter l'atelier, Dahmen enfonce une cheville de bois à coups de marteau dans la serrure.

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Et c'est parti! Il enfile les couloirs, ils sortent du bâtiment, ils franchissent les deux chemins de ronde, la casquette de gardien bien enfoncé sur la tête, et ils arrivent au pied d'un mirador perché sur le mur d'enceinte. Il grimpe jusqu'au mirador par un escalier de fer. Le surveillant dans la guérite les voit arriver, mais il ne se méfie pas.

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Le chef Dodeman vieux Mosanto mousquetons que je te remplace. D'équerre attrape le mousqueton à partir de maintenant, ils sont armés. Ensuite, ils ligotent le gardien, ils attrapent les rouleaux de lanières de cuir d'Amen, les deroule. Il fait un nœud au montant du mirador et hop, il balance la lanière par dessus le mur d'enceinte. Par ici, la descente. Sauf qu'en bas, c'est trop court. Il manque trois mètres. On s'en fout. J'y vais.

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C'est DKR qui passe premier. Il attaque la descente. Arrivé en bas, il lâche. Il se réceptionne par un roulé boulé et de Ah! C'est bon! À travers la mer, l'air attaque la descente à son tour. Tout va bien. Les voilà tous les deux en bas du mur. Ben. C'est à toi Masih. d'Amen se lance à son tour. Sauf qu'il lui mordent les doigts. À d'Amen, il a été amputé. Alors à un moment, il lâche trop tôt et craque quand il touche le sol.

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Les deux autres entendent clairement sa jambe droite qui se casse en deux, et il voit son pantalon qui se couvre de sang. Foutez le camp, les gars, c'est foutu pour moi, t'inquiète pas, on viendra te chercher, non? Foutez moi un coup de fusil et partez. Et donc d'équerre et Merlin s'enfuit seul en direction du cimetière. Il arrive à la ferme du Lanson. Il tombe sur la fermière avec leur uniforme de gardien. Elle ne se méfie pas qu'en les voyant approcher.

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Bonjour Madame, bonjour!

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Vous n'auriez pas une moto à nous prêter? Une moto, on a pas ça pour quoi faire. C'est pour attraper des évadés en vélo. Vous n'auriez pas un vélo non plus?

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Elle n'en a pas non plus et donc il tourne les talons et il s'enfonce dans le bois. C'est à ce moment là que la sirène se déclenche. Et là, ils commencent à sortir des gardiens armés de mousquetons de tous les coins de la centrale. Sauf qu'ils arrivent à l'entrée du bois et ils s'arrêtent net.

[00:09:16]

On ne va pas plus loin, ils sont armés. Le bois est trop touffu. On apprendra plus tard. Le directeur de la centrale, bien sûr, prévient immédiatement les gendarmes de Fontevraud. Chef du groupe. Beuvray à l'appareil, le directeur de la centrale. Nous avons trois évadés. Prévenez votre hiérarchie. Le directeur. Le chef du Breuil prévient tout de suite le capitaine Picard de la section de Saumur, lequel se met en route sur le champ. Il arrive assez vite avec trois hommes et un chien policier.

[00:09:59]

Un chien trouve tout de suite une trace à l'entrée du bois. Il l'a suivi. Et puis, à un moment donné, il perd.

[00:10:12]

Là dessus arrive le sous préfet, qui décide de mobiliser l'armée. Le premier régiment de dragons capitaine Robic, le sous préfet à l'appareil. Nous avons une évasion à la centrale. Je vous réquisitionne. Envoyez moi des hommes. De combien d'hommes pouvez vous disposer? 50 salivant. Les gendarmes de Tours, de Chinon, de Châtellerault sont aussi mobilisés avec un tel dispositif. On ne voit pas comment deux hommes à pied peuvent disparaître.

[00:10:49]

En attendant, laissez moi vous donner des nouvelles de t'amène. Vous savez, le troisième, celui qui s'est cassé la jambe alors qu'il il est toujours au pied du mur d'enceinte. Figurez vous. Depuis que la sirène a retenti, il a vu défiler tout un tas de curieux de village, comme à la foire. Il a même vu un journaliste oui, monsieur, qui a eu le temps de l'interviewer et même de prendre une photo. Un joli scoop. La photo fera demain la une de tous les journaux.

[00:11:18]

Et pendant ce temps là, ses copains D'équerre et Merlin sont déjà loin.

[00:11:31]

Le lendemain, La triple évasion fait la une de tous les journaux, et notamment du journal local Le Courrier de l'Ouest. Les gens du coin découvrent donc le nom des évadés Roger D'équerre et Gustave Meireles, deux condamnés à perpète. Mais ce qui les fait sursauter, c'est le profil du troisième, celui qui s'est cassé la jambe.

[00:11:52]

Rodilhan écoute ce qu'ils écrivent dans le journal. Emile d'Aymen, 47 ans. Boucher, annonce si celui ci s'était fait une curieuse spécialité pendant la guerre. Il tue des Allemands, les dépecer et se servait de leur chair pour confectionner des saucissons. T'as vu ça? Il les revendait à ses concitoyens affamés. Il a été condamné deux fois aux travaux forcés à perpétuité. Ben, dont on n'a pas intérêt à le croiser, celui là.

[00:12:23]

Quelle histoire, quelle histoire! Je peux vous dire que ça fait causer dans les chaumières tout ça. Sauf que c'est faux, archi faux. Et le type ne s'appelle pas Emile d'Aymen. Mais Georges t'amène. Et deux. Il n'a jamais été boucher et il n'a jamais fabriqué des saucissons d'allemand. C'est une invention. D'où le journaliste du Courrier de l'Ouest. De cette info moisie. Eh bien, il semble qu'il a tienne du directeur de la prison figurais. Qui aurait tenté, par cette histoire, de détourner l'attention?

[00:12:54]

Disons tant qu'on parle des saucissons d'allemand. On ne parle pas de sa prison passoire. Georges T'amène, en vérité, a été condamné en 1946 pour un meurtre commis pendant une bagarre. Et c'est dans cette bagarre qu'il a perdu quelques uns de ses doigts qui lui ont tant manqué pour descendre le mur d'enceinte. Ce n'est pas sa première évasion de Fontevraud. Il a déjà tenté le coup il y a quelques années, avec des guerres et déjà avec Merlin, mais il s'était fait balancer par un autre détenu qui avait fini par le payer cher.

[00:13:25]

Dahmen lui avait tranché le nez et fendu la bouche jusqu'aux oreilles. Donc, il ne fait pas dans le saucisson allemand, mais ça n'est pas un tendre.

[00:13:39]

Quant aux deux autres, ceux qui ont réussi leur évasion, Roger D'équerre et Gustave Merlin, ce sont des gangsters. Ce sont des braqueurs. Et quand je dis braqueurs, ce sont de gros braqueurs. Des guerres à plus de 40 braquages à son actif, avec des stars de l'époque Emile Buisson, René Laganne, deux gros bras du milieu de l'après guerre qui sont maintenant dans la nature. Alors, où sont ils ces deux là? Les gendarmes ont renoncé à les suivre dans le bois.

[00:14:13]

Trop compliqué. Ils ont établi un périmètre assez large.

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Installer des barrages et ils attendent une journée. Passe une nuit. Rien ne bouge. Le surlendemain de l'évasion, deux paysannes qui gardent leur mouton à cinq kilomètres de la prison les voit surgir dans un bois.

[00:14:31]

Elles les reconnaissent tout de suite, regardent les évadés. Elle rentre chez elle en courant. Elles vont chez un voisin qu'elle téléphone. Lequel prévient la gendarmerie. Les gendarmes arrivent tout de suite. Ils trouvent des empreintes de chaussures à l'entrée du bois. Ils les suivent. Et puis finalement, ils les perdent. Mais ce qui est intéressant, c'est qu'ils ne sont pas très loin. Ils sont toujours là, dans le coin, et les autorités envoient une voiture avec un haut parleur pour prévenir les habitants.

[00:15:02]

Les deux bandits évadés de Fontevraud ont été aperçus dans le coin pour éviter d'envoyer vos enfants aux champs. Fermez vous, le choix n'ouvrait à personne et signalez toute présence suspecte. Ce soir là, les fermiers du coin ne ferme pas l'œil de la nuit, ils restent éveillés avec leur fusil chargé au zoom. Le lendemain, entre Saumur et Chinon, toute la région est en état de siège. On croise des voitures de gendarmes, des motos de gendarmes, des voitures particulières aussi.

[00:15:42]

Une vingtaine de volontaires armés de fusils de chasse se sont proposés. On les a intégrés au dispositif. Vers 11 heures, on signale les fugitifs près d'une ferme. Mais les gendarmes arrive trop tard. Un peu plus tard, un fermier les voit dans son jardin en train de manger des fraises et des cerises. Mais là encore, le temps de prévenir, ils sont loin. Un peu plus tard, à la tombée de la nuit, on les aperçoit à nouveau accuser.

[00:16:06]

Mais le temps de prévenir, ils ont disparu. La nuit tombe, ils se mettent à pleuvoir. Les gendarmes sont épuisés par deux jours de traque. Et soudain, dans les phares d'une voiture, deux silhouettes qui traversent deux. Ils se lancent à leur poursuite. Mais à la faveur de la nuit, ils les perdent à nouveau. Mais ça se confirme. Ils sont toujours dans le coin de la centrale. On les aura demain, on les aura demain.

[00:16:45]

Mais le lendemain, cinquième jour de cavale, rien et le surlendemain, le lundi, rien non plus. Pas un signe, pas une trace. Jusqu'au soir, vers 11 heures et demie. Un plombier appelle les gendarmes de Chinon.

[00:17:03]

Oui, bonjour, c'est pour vous signaler, on m'a volé une camionnette, une Simca 8 au cas où ça aurait rapport avec les évadés. Vous voyez? On retrouve la camionnette le lendemain, accidentée, encastrée dans un arbre et dans la voiture. Un mouchoir avec une initiales G, c'est le mouchoir de l'un des surveillants à qui ils ont volé l'uniforme, donc c'était eux. Demain, ça fera une semaine que D'équerre et Merlin sont en cavale. Dans une ferme, la Poitevines, près du village de Bussigny, la fermière est dans la cour avec sa fille.

[00:17:47]

Elle est en train de compter une portée de canard. Elle voit arriver un homme.

[00:17:54]

Bonjour Madame, bonjour, excusez moi de vous déranger. Je suis tombée en panne avec mon camion. On a coulé bien. Les autres sont partis chercher un mécanicien et je me suis dit que j'allais m'occuper du ravitaillement. Vous n'auriez pas quelque chose à nous vendre? Du pain, des œufs, du fromage. Et là, le type sort un biftons de 1000 francs de sa poche. Je vais voir ce que je peux faire. La fermière va chercher à quignon de pain rassis et une douzaine d'œufs, merci beaucoup.

[00:18:28]

Et elle voit l'homme s'en aller. Quelques heures plus tard, en début d'après midi, les gendarmes se présentent à la ferme avec des photos. La fermière regarde les photos. Menu. C'est celui là que j'ai vu ce matin, j'ai vendu du pain et des jeux. C'était Roger Téké. La nuit tombe ce soir là, plus de sept jours après l'évasion, trois cents hommes sont sur le terrain. Malheureusement, cette nuit sans lune, on n'y voit pas à un mètre.

[00:19:08]

Vers 2 heures du matin, deux gendarmes en faction près d'un pont en tombent des pas et deux personnes qui discutent. L'un des gendarmes braque à tort al-Dawla renomma. Et là, les gendarmes ripostent tout de suite et il les entendent s'enfuir. Une heure plus tard a lieu un deuxième accrochage à la gare de Port des Piles. Deux gendarmes sont planqués dans un wagon.

[00:19:32]

Ils entendent deux hommes s'approcher de là à ce moment là. Les Gathy? Les gendarmes veulent riposter, mais leur mitraillette s'enraye et à nouveau d'équerre. Et Merlin s'enfuit. Ils leur ont encore échappé. La guigne?

[00:19:53]

Le lendemain. Nouvelle alerte. Vers 8 heures du soir, un paysan vélo tombe sur deux hommes tranquillement couchés en travers de chemin.

[00:20:01]

Il est salut, bonjour monsieur. Bonjour patron. On fait la sieste, on se repose un peu.

[00:20:11]

Vous avez bien raison, les gars.

[00:20:13]

Avec le temps qui fait cette chaleur là, le paysan fait 2 mètres sur son vélo et soudain, il estimé. Nom de Dieu. Ce sont eux. Alors ils pédalent comme un dératé jusqu'à chez lui. Il appelle les gendarmes.

[00:20:34]

A l'autre bout du fil, le gendarme chipotent, figurez vous, vous savez, on reçoit beaucoup d'appels. On va voir ça A, on va voir ça. Huit jours après l'évasion, les gendarmes sont ratatiné. Faut les comprendre. Ils viennent donc qu'il y ait des nuits blanches et depuis une semaine, ils ont reçu des dizaines et des dizaines d'appels. Mais bon, ils y vont, ils attrapent leurs P38, leurs chargeurs et ils y vont à bord de leur juv l'ACCAP.

[00:21:11]

Il arrive là où le paysan les a vus faire sa sieste. Cartes en carte, ils sont là, au loin, ils voient d'équerre et Merlin perché sur un cerisier en train de se goinfrés. Les deux autres ont entendu la voiture, bien sûr, et ils se mettent à descendre de l'arbre.

[00:21:28]

Arrêtez vos rendez vous, les gars, vous êtes prêts?

[00:21:32]

On est pas. Il nous faut du renfort.

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Alors, l'un des gendarmes repart en voiture vers la brigade chercher du renfort. Pendant ce temps là, les deux autres attendent tapi dans les fourrés. À un moment, ils voient les épis de blé qui bougent. Et puis, un homme qui se lève, il est armé. Un coup de feu part.

[00:21:52]

Il riposte. Et là arrivent deux voitures de gendarmes, toutes portières ouvertes, et une grêle de balles s'abat sur le champ de blé. Halte au feu! Là, il lâche un chien qui se met à courir sans aboyer s'il n'est pas agressif. Ceux qui sont hors d'état de nuire venaient, on y va.

[00:22:20]

Les gendarmes avancent dans le champ. Ils tombent sur un cadavre. Merlin et un peu plus loin, sur un blessé de guerre. Il a reçu une balle dans la tête. Huit jours après leur évasion, ils les ont eus.

[00:22:35]

Il charge d'équerre à l'arrière de la judokate. Ils l'emmènent à l'hôpital, sachant qu'avec une balle dans la tête, Desqueyroux n'a aucune chance. Et le lendemain? Voilà ce que les gens lisent dans le journal La Nouvelle République. Tragique épilogue de la chasse aux évadés de Fontevraud. Merlin a été abattu près de Sainte-Maure. D'équerre, grièvement blessé, a succombé à l'hôpital une heure plus tard. Je vous le dis, il n'y a pas eu grand monde pour s'émouvoir que les deux larrons aient été abattus comme des chiens.

[00:23:16]

Et donc, je suis avec Léandre Boisseau, qui a écrit ce très joli livre dont je me suis plus inspiré, qui s'appelle La traque aux éditions La Bouis, note le récit. Tant d'années après cette évasion de Fontevraud. Comment est ce que vous êtes tombé sur cette histoire? Léandre Brazos. Vous aviez 15 ans à l'époque. Vous vous en souvenez?

[00:23:34]

Je me souvenais fort bien. C'est une histoire qui m'avait beaucoup touché. Est ce que c'est le fait que je sois adolescent à l'époque? Je n'en sais rien. Ce qui m'avait frappé, c'était les photos qui paraissaient dans le journal, où on voyait des centaines et des centaines de CRS, de gendarmes mobilisés, partant comme pour une à la guerre comme à la guerre, pour une espèce de chasse à courre. Ils n'étaient que deux. Ce qui me touchait, c'était la disproportion des forces et des forces en présence.

[00:24:08]

Et aussi le souvenir peut être de la peur de la terreur qui régnait dans la région à ce moment là.

[00:24:12]

Oui, parce quand on les présentait comme des gens qui étaient capables de tout. Extrêmement dangereux. Et on voyait qui se rapprochaient de plus en plus du département de l'Indre.

[00:24:23]

Et c'est là que vous habitez, vous? Eh oui, en Berry, en Berry. Et on se disait Mais ils vont aller jusqu'où comme ça? Jusqu'où va t on les laisser aller? Alors, comment est ce que vous êtes arrivé à reconstituer dans le détail cette évasion? J'ai lu des documents et des documents. Il y a surtout La Presse. Et puis, à l'époque, quand j'ai fait cette l'enquête, j'ai rencontré beaucoup de témoins encore qui vivaient encore d'anciens gardiens, d'anciens gardiens, des gendarmes, un des gendarmes qui a tué Docker.

[00:24:54]

Ces gens là étaient là et j'ai pu avoir leur témoignage, qui était évidemment une source formidable de renseignements, j'imagine.

[00:25:02]

Qu'est ce qui est arrivé finalement à Georges T'amène? Je n'ai pas eu le temps de le raconter parce que lui, il a survécu. Il a été emmené à l'hôpital et a ensuite ramené à la prison.

[00:25:11]

Oui, mais à long terme, il faut d'abord savoir qu'il est resté près de trois heures, trois, quatre heures au pied du mirador en question et qu'on est le titillés, d'ailleurs, lui remet leurs jambes pour le rappeler, lui rappeler qu'il n'est pas bon de s'évader. Et puis, il a été transporté à l'intérieur de la prison et de là, on l'a amené à l'hôpital de Saumur. Mais en arrivant à l'hôpital de Saumur, il n'avait plus la jambe dans la gouttière telle qu'on lui avait mis à l'infirmerie.

[00:25:39]

Et il avait trois côtes cassées en supplément, c'est à dire qu'ils l'ont tabassé. Il avait été très sérieusement tabassé par les gardiens par des gardiens, alors qu'il a fait. Il a été réparé, opéré et bien sûr, à l'hôpital de Saumur. Puis, au bout de trois semaines, un mois, il a vu réapparaître les gardiens, ceux qu'il l'avait amené pour venir le chercher, pour qu'il réintègre sa cellule et qu'il aille au mitard. Oui, mais avant d'avoir droit au mitard, il a eu droit à une correction en règle.

[00:26:10]

Nouveau tabassage? Oui, c'est terrible. Sa jambe était de nouveau cassée. En arrivant à la prison à la centrale, ils ont cassé sa jambe qui s'était soudée et il avait de nouveau des ecchymoses partout.

[00:26:24]

Ce qui est intéressant, c'est qu'ils ont été sanctionnés. Les gardiens, oui.

[00:26:26]

Ça que Dahmen, cet homme si violent et a porté plainte contre les gardiens, ce qui était en 1955. Incroyable.

[00:26:38]

Il a été condamné, lui, pour évasion et le même jour, au tribunal, ces deux gardiens ont été condamnés pour mauvais traitements infligés à un prisonnier. Alors qu'il faut expliquer quand même. C'est qu'à l'époque, cette maison centrale de Fontevraud. C'est ce qu'on appelle une passoire. La semaine qui précède cette triple évasion, il y a déjà eu une évasion.

[00:26:59]

Il y en a eu cinq dans les dix jours qui précèdent. Est une passoire. Pourquoi est ce que c'est une passoire? Tout d'abord, parce que c'est un univers de détresse et de désolation, comme dit Jean Genet, et qui est passé là bas. C'est l'une des pires maisons centrale qu'il ait vu dans toute la France. C'était la pire de toutes.

[00:27:17]

D'après, d'après lui. Et évidemment que les détenus n'avaient qu'une idée, c'était de s'en sortir. Et la seule sortie, c'était l'évasion.

[00:27:25]

En même temps, ça explique cette mobilisation pour trois détenus évadés. Tout d'un coup, il y a 300 gendarmes, CRS et volontaires des villages alentour qui patrouillent aux abords de la prison.

[00:27:37]

Oui, ça explique. Mais ce qui explique surtout cette mobilisation, c'est le mousqueton, parce qu'ils se sont emparés d'un mousqueton pour partir d'une arme, donc d'une arme. Donc ils sont dangereux et peuvent tuer. C'est un pied de nez supplémentaire à la centrale pénitentiaire. C'est une chose. Mais s'évader avec une arme, s'évader avec une arme qu'on a pris à un gardien, c'est quand même pas acceptable. Donc, il faut tout de suite régler le problème.

[00:28:08]

D'où vient cette idée fausse que d'Amen a fait du saucisson avec de la chair d'allemand qu'il a vendu pendant la guerre?

[00:28:15]

Ça, c'est une. Journalistique? C'est malheureux à dire, mais c'est comme ça, en fait. Dahmen était un truand, un truand solitaire, un loup solitaire et n'appartenait pas au milieu. Il travaillait parfois avec le milieu. Il avait commencé très tôt en 1938, mais il s'était engagé dans la résistance avec les truands durant la guerre, ont opté soit pour la Gestapo Operation lacollaboration, soit pour la résistance. Il avait opté résolument pour la résistance, d'ailleurs, rue, croix de guerre avec palmes et six citations.

[00:28:52]

C'est dire si c'était un vrai résistant. Mais il a tué des Allemands.

[00:28:55]

Oui, mais j'avais aussi ça participé à l'exposition qu'on devait faire de leur dangerosité pour mobiliser les gens avec une mise en condition. Mais il est encore différent. Normalement, quelqu'un aurait dû attendre à l'extérieur, n'est ce pas?

[00:29:11]

Normalement, oui. On aurait pu penser que Dekker, qui avait un réseau très influent dans le milieu, c'était un gros lui, un gros. Oui, lui, c'était. C'était un vrai de vrai. Un gros Braquo. Oui, il était. Et il avait été le lieutenant de Buisson. Il connaissait bien Pierrot le fou. Il avait fait des braquages avec eux. Il avait signé 40 braquages, quand même. Des braquages, dont certains avec. D'ailleurs, on aurait pu penser qu'il avait mis en place un Fakhry qu'il avait pensé à son évasion à la suite de l'évasion.

[00:29:45]

Il fallait quelqu'un en bas, sinon on se retrouve. Oui, on peut penser qu'il y a eu un rendez vous manqué, mais je pense qu'il y a eu un rendez vous manqué et, circonstance aggravante, le seul qui aurait pu les aider dans l'évasion. Pour gérer cette évasion, avec ce rendez vous manqué, c'était de la manne parce que lui, il avait une connaissance du terrain, connaissance de la nature que les deux autres n'avaient pas.

[00:30:07]

Les deux autres s'étaient parigots, qui se retrouvent au milieu du Maine et Loire rural. Ils sont perdus. Merlin n'est pas un Parigot, mais il est quand même bon. Pas du tout préparé à ce genre d'aventures. Ils sont perdus. Et la meilleure preuve, c'est que alors que ceux qui les pourchassent pensent qu'ils vont s'échapper très vite, qu'ils vont partir en direction de Paris, soit par le train, soit par les routes, eux qui tournent en rond.

[00:30:33]

Mais s'ils y pensent, c'est quelque chose que je n'ai pas raconté. Mais qui est dans votre livre? C'est parce que ils ont piqué une arme, mais ils ont aussi de l'argent. C'est dans la poche de l'un des uniformes de gardiens. Il y avait 5000 francs. Oui, donc, ils ont les moyens de se payer un billet de train.

[00:30:47]

Oui, à défaut de se payer un billet de train parce qu'ils ne vont jamais trouver la gare, enfin, ils vont le trouver. Beaucoup trop tard la nuit qu'ils vont faire de mauvaises rencontres. À ce moment là, ils vont s'acheter du pain, des jeux avec ce billet. Mais on peut dire que c'est une évasion totalement ratée. Mais leur chance à eux. Parce qu'ils avaient quand même une chance. Parce qu'elle a duré huit jours, plus de huit jours d'évasion.

[00:31:13]

C'est qu'ils ont rencontré beaucoup de témoins, beaucoup, beaucoup, qui les ont aperçu, qui ont signalé leur présence aux forces de police, mais qui n'avaient pas de téléphone. Ils n'étaient pas équipés de téléphones, donc sans leur laisser le temps de fuir plus loin et sur un périmètre très particulier qui fait qui il changeait de juridiction. Et l'enquête piétinait d'autant.

[00:31:34]

Parce que ça changeait à chaque fois de responsable.

[00:31:39]

Je vous ai raconté aujourd'hui la triple évasion de la prison de Fontevraud, dans le Maine et Loire, en 1955, qui n'a pas toujours été une abbaye, qui était d'abord une abbaye, puis une prison, qui aujourd'hui est un hôtel de luxe et un musée. Vous l'avez visité, d'ailleurs. Est ce qui reste le début de la trace de ce passé carcéral à Fontevraud?

[00:31:58]

Je l'ai visité et il restait des restes de murs d'enceinte et le mirador, le fameux mirador. Il est toujours là et il était toujours là. Mais il y a 15 ans de cela, alors je ne sais pas s'il y a encore et je suis tombé tout à fait par hasard sur ce mur d'enceinte et ce mirador.

[00:32:16]

Moi, ce que j'ai pu savoir, c'est qu'il restait les fameuses cages à poules pour homosexuels qui ont été gardés comme témoignage, oui, mais qui ne sont pas ouvertes à la visite. Et puis un début de cellule. Et puis, c'est tout.

[00:32:26]

Pas grand chose. Oui, mais je trouve que moi, je n'aime pas trop visiter les musées avec le guide. Je prends souvent la visite à l'envers. Ce n'est peut être pas toujours autorisé et c'est tout à fait par hasard que je suis tombé sur ce mur d'enceinte, dans un au fond d'un jardin.

[00:32:42]

D'ailleurs, ce mirador, alors, pour bien contextualiser cette évasion et la trouille des gens, des gens du coin, il y a cette scène surréaliste, évidemment, qui date d'avant Internet et même d'avant la télévision popularisée. Et on pourrait dire même avant la radio, c'est cette voiture qui se déplace avec un haut parleur en 55 pour avertir les gens du coin, comme les cirques, pour signaler leur présence. Le garde champêtre fait le tour avec un haut parleur.

[00:33:08]

Oui, mais j'ai vu ça plus tard, au moment des événements d'Algérie. C'était une voiture. Circuler dans Châteauroux pour annoncer le putsch des généraux d'Algérie, c'était aussi pour dramatiser la situation. Donc, il n'y avait pas d'autre moyen. A l'époque, la voiture, ça dramatisent quoi? Bien sûr. Oui, c'est un traumatisme.

[00:33:32]

Ce qui est stupéfiant aussi, c'est que les gens du coin s'organisent en milice, c'est à dire que les types viennent, se proposent aux gendarmes qui alourdissent, vient des blindés. Ne nous, ainées ni avec vos fusils de chasse.

[00:33:41]

Oui, parce que la peur est si forte qu'il faut faire quelque chose. Donc, on rejoint les forces de l'ordre pour essayer de traquer ces hommes qui sont hyper dangereux. Les gens qui font du saucisson avec des personnes qu'ils ont tué, c'est quand même pas banal. Ça fait peur.

[00:33:59]

C'est parce qu'il faut expliquer que au départ, on dit que c'est d'Amen qui a, oui, qui a fait du saucisson avec des Allemands. Et puis, petit à petit, c'est sont les trois qui ont fait du social. On se souvient d'une deux bouchers charcutiers. Alors les enfants ne vont plus à l'école et il y a des photos où on voit des femmes qui viennent faire leurs commissions à vélo avec une fourche à la main pour se défendre.

[00:34:21]

Au cas où ils feraient une mauvaise rencontre.

[00:34:24]

Est ce qu'à votre connaissance, le plan des autorités était de laisser abattre? Je pense que oui. Je n'ai pas de certitudes, mais je pense que oui, il pouvait pas en être autrement. D'ailleurs, c'est annoncé dans La Presse à l'époque, bien avant l'heure. Le fait qu'il était abattu devant le roi dans la presse.

[00:34:44]

Basser dans la presse. Il n'y a pas d'autres sujets. Ben oui, au bout du compte, à la fin de cette traque, forcement, il faudra les abattre.

[00:34:53]

Il n'y a pas eu de polémique sur le fait qu'ils ont été plutôt et abattus du tout.

[00:35:00]

Ça a été un ouf de soulagement. Ça a d'ailleurs été. Il faut dire, ça a donné lieu à des scènes épouvantables puisqu'ils ont été tués le 24 juin au soir, ce qui était le soir de la Saint-Jean à Sainte-Maure de Touraine.

[00:35:12]

Ce soir là, on a transporté les deux corps dans le fameux G24 et la foule, qui participait donc au feu de Saint-Jean, est venue entourer un jeu à quatre pour voir si c'est le blessé et le mort. Oui, était mort quand il j'étais pratiquement mort. Il l'a amené à l'hôpital pour la forme et la foule. Il y a des photos de la foule avec les enfants rassemblés autour de la G24, un coffre de jus à 4 3, donc les cordes passaient.

[00:35:42]

Oui, c'est comme un trophée qui comme des trophées de chasse, comme des trophées de chasse. J'ai un serre à l'arrière de la camionnette, c'est ça.

[00:35:50]

Et ça m'a choqué. Personne à l'époque. Vraiment, parce que c'était le soulagement.

[00:35:57]

Ce qu'on n'a pas encore dit. Il ne s'agit pas de réhabiliter ces gars là, mais ce qu'a été l'évolution des truands au fil des décennies. C'était plutôt ce qu'on appelait des beaux mecs. Ils avaient une morale. Ces types là, ils faisaient pas n'importe quoi. Ils opéraient proprement.

[00:36:12]

Oui, la preuve, c'est lorsqu'ils sont allés acheter du pain et des œufs et ils se sont adressés très gentiment à cette jeune femme. Ils auraient pu la braquer puisqu'il s'est braqué. Elle était toute seule, sans défense. Ils ne l'ont pas fait. Ils lui ont parlé gentiment, lui ont donné de l'argent. D'ailleurs, bien après, c'est la seule femme qui aura quelques regrets quant au fait qu'il était abattu. Parce que souvenez pas de quelqu'un de dangereux.

[00:36:38]

Quelqu'un? Pas du tout. Il a manifesté des regrets. Elle a manifesté des regrets, comme le font les femmes en 1955, et leur demande à peine leur avis. Voilà. Mais tout de même. Merci Léandre Brazos d'avoir réalisé ce formidable travail il y a quelques années, qui nous permet aujourd'hui de raconter cet événement par le détail. Sans doute qu'après vous, personne n'aurait plus l'idée de le faire. Au fond, vous avez figé ce moment d'histoire.

[00:37:05]

Cette évasion de l'abbaye de Fontevraud en 1955, dans un livre qui s'appelle La traque et que vous pouvez commander aux éditions Labyrinth, basée à Châteauroux. Bruno, ça s'écrit. B o u i n o doté. C'est quoi une brunante?

[00:37:23]

C'est une petite fenêtre d'étable à Bauvin. C'était pour marquer notre esprit d'ouverture, relativement étroit, mais existant. C'est la version berrichonne de la lucarne.

[00:37:32]

Voilà des centaines d'histoires disponibles sur vos plates formes d'écoute et sur un point. FR.