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Christophe Hondelatte, c'est l'histoire la plus rude, la plus douloureuse que je vous ai jamais raconté l'histoire de Lydia Cardot, tirée de son livre paru il y a dix ans chez Michel Lafon, Le silence des autres. Le récit de son enfance martyre sous la houlette d'un père qui lui a fait six enfants. C'est une histoire dure qui nous plonge dans les tréfonds les plus noires de l'âme humaine. Et ce n'est pas une histoire pour les oreilles et pour les coeurs fragiles, et certainement pas pour les enfants.

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Je l'ai écrite avec Nicolas Loupian, réalisation de Céline. Christophe Hondelatte. Je m'appelle Lydia. Lydia Guardado, j'osais à peine lire et encore moins écrire quand je me suis mis à raconter mon histoire. C'est en voyant l'horreur dans le regard des gens que je me suis rendue compte que ce que j'avais vécu n'était pas normal.

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Alors voilà comment ça commence. Je dois avoir dans les 4 ou 5 ans, je suis placé dans une famille d'accueil de la DDASS avec mon frère Bruno qui a 3 ans de plus et ma soeur Nadia qui a 15 mois de plus que moi. Je ne connais pas ma mère. Je sais juste qu'on m'a retiré à elle quand j'avais 3 mois. Sur décision judiciaire, je ne connais pas non plus mon père. Je sais seulement qui s'appelle Raymond et qu'il purge cinq ans de prison pour vol à main armée.

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Mais mon frère Bruno le connaît un peu. Il dit souvent notre père, il viendra nous chercher un jour, tu verras. Et il nous emmènera dans une belle maison. Un soir, on est dans notre chambre avec ma soeur. Il est taré et on entend des cris. Un homme qui vocifère au loin va récupérer mes gosses. Ouais, pas. On n'en plus. Veut récupérer mes gosses. Ah non! Ah non, vous n'en avez pas le droit.

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C'est au juge de décider. Donnez moi mes gosses, Bobby, leur père, ils sont à moi.

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Et là, je vois ma nounou rentrer dans notre chambre, suivi d'un homme grand et fort avec quelque chose de long à la main. J'ai toujours pensé que c'était infusées. Je vous dis que je vais récupérer mes gosses. Mon frère Bruno sort de sa chambre. L'homme le prend par la main. Nadia se met à pleurer. Moi aussi, j'ai l'impression que c'est un ogre qui va nous dévorer. Et en même temps, j'ai envie qu'il nous emmène. Il dit à Nadia de se lever et moi, il me soulève de mon lit.

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Je suis en culotte avec juste en haut. Je me laisse faire qui nous sort de la maison qui nous fait monter dans une grosse voiture bleue. On est presque nus et il démarre.

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Et ma nounou crée.

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Je vous préviens, je vais appeler la police. Et si le juge? Il y aura du sang sur les murs et il démarre dans la nuit.

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On a roulé pendant des heures quand je me suis réveillé. On était dans une grande ville, Blois. On est arrivé. Vous allez connaître votre nouvelle maman. Vous avez Interact bien gentil avec elle, bien sage. On a monté un escalier en grelottant et la vieille nous a ouvert la porte. Au début, je l'appelais maman et lui papa. Et puis je les ai appelés le vieux et la vieille. Le vieux travaille, il est imprimeur, la vieille travaille aussi à l'imprimerie, mais dans un bureau.

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Et nous, on va à l'école. Sauf que le vieux n'aime pas qu'on se mélange avec les autres. Un jour, il attrape Bruno. Il nous fait aligner devant lui dans la salle à manger. Il le coupe sur ses genoux, le short baissé. Il ne frappe pas. J'ai bien compris maintenant. Va te coucher, petit salaud. Je veux pas que tu parles avec le fils du voisin.

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Comme le vieux et la vieille travaillent, ils prennent des jeunes filles pour nous garder. Il y a toujours un moment où le vieux peut les faire boire. Surtout quand la vieille n'est pas là. Un jour, une fille se met à crier et nous enferme dans notre chambre.

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Et on l'entend qui gueulent Fallope, voire. Ils ne veulent pas faire plus. Elle a réussi à lui échapper. Mais un soir, son père est venu sonner. On les a entendus s'engueuler, qui se sont battus. Le vieux est rentré avec du sang qui coulait de son gros pif. On n'a jamais plus de jeunes filles pour nous garder à la maison.

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Un jour, le vieux achète une caravane pour partir en vacances. Je ne suis jamais parti en vacances. C'est la première fois que je vois la mer. C'est beau. L'après midi, on va à la plage et on va se baigner.

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Ça fait du bien de pisser dans la mer. Oh, c'est de l'eau avec un peu de pastis. Et là, il s'approche de Nadia par derrière. Il la serre fort contre lui dans l'eau. Elle se débat puisqu'il la tripote de bouger comme ça. Tomei la tête sous la flotte.

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C'est à partir de ce moment là que le vieux a commencé avec Nadia. Un jour que la vieille était parti faire des courses, il l'a dans la caravane. Il s'est enfermé. On a entendu Nadia qui criait. Et puis elle s'est mise à pleurer. Et le vieux A. C'est à partir de ce moment là qu'il est devenu vraiment méchant.

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l'Imprimerie a fermé et il a perdu son travail et la vieille aussi. Et là, il a décrété Bamboula était l'école. Ah, ça sert à rien à l'école. Et un jour, je dois avoir 6 ou 7 ans.

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Bon, on déménage pas en Seine et Marne et on arrive dans un HLM à Meaux. Et un soir depuis notre chambre. On les entend s'engueuler.

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C'est Toufflers, ça ira en prison. J'aimerais bien savoir qui peut Morland. Il doit être bien succube des noms. Va y avoir du sang sur les murs. Un salaud de faire ça, ta propre vie, ta gueule, c'est ma vie. Je fais ce que je veux. Si t'es pas content, tu dégages. Et d'ailleurs, je le ferai pas plus tard. Que soit d'Argenton, c'est pas dans le couloir. La porte s'ouvre.

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Il attrape Nadia bien par chez toi.

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Il la charge sous son bras. Il me regarde les yeux pleins de larmes. Ils l'emmènent dans sa chambre. Il ferme la porte à clé et après, il la ramène. Il la couche sur le lit et il sort. Et le lendemain, je vois qu'elle a un gros paquet de coton plein de sang entre les jambes.

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Un jour, le vieux est de bonne humeur, il nous laisse aller jouer au bac à sable avec les autres enfants. Depuis le temps que j'en rêvais. Vous avez le droit d'y aller. Mais vous parle beaucoup, Audrain? On descend tous les trois. On a peur des autres enfants. Une petite me demande comment tu t'appelles? Bien sûr, je ne réponds pas. Et là, les garçons commencent à m'embêter et regardent comment les fringues, celle là.

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Ta mère, elle habite dans une poubelle? T'es une romanos? Non. Je ne suis pas une romanos.

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Je m'appelle Guardado, Guardado, Romanos, Guardado, Romanos.

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Alors on rentre et la vieille ma.

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Vous êtes roulé dans la poussière comme des cochons.

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Elle fait couler l'eau dans la salle de bains. Viens ici, petites saleté. Elle me traîne jusqu'à la salle de bain. Il y a tellement de buée qu'on se croirait dans le brouillard et une chaleur, et l'Allemagne frappe.

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Elle me plonge dans l'eau bouillante bouillante. Je regarde mes jambes, mon ventre.

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Ils sont tout rouge. Il y a des morceaux de peau qui se détachent. Regarde, c'est la classe qui s'en va. Et là, il prend une brosse, elle se met à frotter, à rechanter lambeau de peau plein de sang. Et là, brusquement, la porte s'ouvre.

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C'est le vieux bon Dieu de merde, Lucienne. Mais qu'est ce que le foot est devenu cinglé? Quoi? Qui me prend dans ses bras? Il me dépose sur mon lit et il va chercher de l'huile, de l'huile pour la salade. Et il me maude-aimée sur les jambes et je hurle Merde, putain, va falloir appeler une ambulance! Je me suis réveillé dans l'ambulance et j'ai entendu la voix du vieux au loin. C'est un accident. L'eau était trop chaude.

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C'est un accident. C'est la faute de l'office HLM. Je vais les attaquer. Je me retrouve en réanimation dans un hôpital pour grands brûlés à Lyon. On va bien s'occuper de toi, alors on va pratiquer des greffes de peau. Dites moi, monsieur Edouardo. L'idéal, ça serait que vous donniez un peu de peau à votre fille. Vous pourriez faire ça pour elle? Non, non, je vous dis enfin, c'est une question de survie pour elle.

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Je ne peux pas. C'est pas ma vraie vie. Qu'est ce que vous racontez? Sa mère l'a fait. Je n'étais pas là. J'étais en prison et content. Je suis resté à l'hôpital plusieurs mois. J'ai eu des dizaines de greffes et mon père était toujours là, à mon chevet, pas à pas parler aux gens. On a très envie, rien à la maison, alors tu vas quitter l'hôpital qu'ils font. Toute façon, tu seras mieux soigné à la maison.

[00:11:13]

Et là, il a commencé à demander quand je pourrai sortir pour la garder ici contre ma volonté. Je connais mes droits.

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Il prétendait qu'il savait faire les pansements et un jour, il est arrivé avec un certificat de notre médecin de famille. Il a dit C'est ma fille, j'ai le droit et il m'emmenait. A la maison, c'est lui maintenant qui me fait la toilette. C'est lui qui me touche partout et un jour il arrive avec un appareil photo. C'est pour les assurances à se faire de l'argent avec toi, tu vas voir et il me prend en photo toute nue.

[00:12:03]

Gros plan sur mes cuisses et sur mon bas ventre. Et puis l'enfer a commencé. C'est le chapitre de mon histoire qui est le plus difficile à raconter. J'ai 9 ans et comme je ne peux pas marcher depuis l'accident, le vieux a décrété qu'il serait le seul à s'occuper de moi. Donc maintenant. C'est lui qui enlève les pansements d'un coup sec. Alors un jour, le docteur defamille lui prescrit les terres. Tu me fais respirer, je me sens.

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Je m'éloigne, mais je vois. J'entends tout ce qui se passe. Ils me touchent, qui se couchent sur moi, je me sens les doigts. Il a sorti son truc, il s'introduit en moi. A partir de ce moment, il me viole tous les jours et des petites bouteilles bleues s'accumulent sous mon lit. Toi, je suis gentil avec toi. Je suis bien le seul à m'occuper de toi. Faut que tu sois gentil avec moi. Bon, je serai gentil avec toi.

[00:13:29]

Oui. Alors, laisse moi faire, sinon on va mal si je me rebelle, il me met la bouteille de terre sous le nez.

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Il a installé des œilleton aux portes de nos flancs pour pouvoir nous surveiller. Et la vieille regarde tout ce qu'il me fait par l'œilleton.

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Un jour, il lui dit en rigolant Balrog pour mieux voir. Elle n'a pas voulu.

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Petit à petit, les cicatrices de mes brûlures se sont refermées, laissant des boursouflures roser, des cratères, des lézardes, ma peau de chagrin, comme je dis alors, à chaque fois que le vieux n'est pas là, j'essaye de me lever. Je fais des progrès tous les jours et aujourd'hui, j'ai réussi à marcher jusqu'à la fenêtre. Je fais ça en cachette parce que lui, il ne veut pas que je remarche. Mais un jour, il me surprend que tu foula Bourdieu de merde, cette petite salope sélever, tu dois pas marcher.

[00:14:37]

J'ai fait des pompiers pour la pension, t'es invalide à 100%. Si tu marches, ils vont la baisser, t'auras rien bouffer.

[00:15:00]

Ça devenait chaud avec les HLM, le bruit des voisins qui se plaignaient. Alors, on est parti pour une maison à la campagne, sans cuisine, sans salle de bain. La vie n'est pas très contente. Le vieux l'a achetée à crédit avec mon argent. Je touche une pension sur un compte de La Poste. Je suis handicapé à 80 puisque je marche et que j'ai refusé de rester en fauteuil roulant. Pour toucher son pourson, il s'en sert pour payer les mensualités de la maison.

[00:15:33]

Le vieux a repris ses activités d'imprimeur et il a obtenu le droit de mettre une camionnette sur le parking du centre commercial et sur la camionnette pour attirer les clients. Il a collé des affichettes avec ma photo prise toute nue, mes jambes et mes pieds brûlés et ce slogan Lydia Guardado, toujours pas indemnisé. Justice? Où es tu? Il me force à venir avec lui et il exhibe pour leur montrer mes cicatrices. Il leur raconte mon histoire à sa façon.

[00:16:01]

Et après? Il leur vend des cartes de visite.

[00:16:11]

Un jour, un jour, on fait notre première fugue. On se barre tous les trois en se disant on va croiser des gens, on va leur dire qui nous bat. Bruno prétend qu'il n'a pas le droit de nous frapper si fort, mais on croise des gens et on n'ose pas. Et à la sortie du village, on voit sa camionnette arriver pour nous punir. Il nous enferme deux jours sans manger.

[00:16:52]

Le vieux a aussi violé Bruneau quand il avait 15 ans. Il a eu tellement mal qu'il ne pouvait plus s'asseoir. Et puis, un beau matin, Bruno a disparu. Il est allé se réfugier chez notre grand père. Le père du vieux qui lui a tout raconté. Enfin, presque tout. Il ne lui a pas dit pour les viols. Et ça, je lui en veux encore. Bref, le grand père l'a cru. Il l'a emmené à la police, puis devant un juge pour enfants qui a ordonné une enquête.

[00:17:20]

Une enquête? Tu parles plus vieux a été convoqué par les gendarmes de Crécy. Et comme il colle des affiches depuis des années pour le RPR local, il est bien vu. Alors, il les a baratiner. Et on n'a jamais vu les gendarmes à la maison. Jamais le juge a juste placé Brunon dans un foyer. Bruno a promis à Nadia de venir la chercher. Maintenant, le vieux note le jour des règles de Nadia sur un calendrier. Tu vois maintenant.

[00:18:03]

A l'âge d'avoir des gosses. Alors tu vois Montferrand A et on va calculer quand c'est le meilleur moment. Nadia a tellement peur qu'elle se coupe exprès avec une lame pour mettre du sang sur un coton et lui dire ce n'est pas possible. J'ai mes règles. Et puis, un jour, Bruno tient sa promesse. Il vient la chercher, il le lui avait promis pour ses 18 ans. Je la vois monter dans une voiture au loin. Nadia Nadia attend moi maintenant.

[00:18:37]

Je suis toute seule. Bien. Le jour de mes 18 ans, le vieux me dit bien maintenant, tu es en âge d'avoir des gosses. On va refaire une vraie famille. Il reprend donc son calendrier et pour être certain que je tombe enceinte, il invente une nouvelle torture. D'abord, il se déverse en moi, il ment semence. Et après, pour que ça descende, il m'attache par les pieds, une poutre et il me soulève. C'est comme ça qu'ils vont les bougnoules avec leur femme.

[00:19:20]

Quand on voit tous les petits bougnoule qui sont capables de pondre, ça doit marcher. Et il me laisse trois, quatre jours enfermé dans le grenier. Les jambes en l'air comme ça, et il attend mes règles. Et mes règles ne viennent pas. Je suis enceinte. Je déteste ce qui est en train de pousser dans mon ventre, alors je bois de l'eau, beaucoup d'eau, tellement d'eau que j'ai l'impression de déborder. Je me dis ça va peut être le noyer.

[00:20:04]

Il n'a pas voulu que Jacot chameau. Il dit que je suis trop connu là bas depuis mon accident. Alors il met dans sa camionnette et il m'emmène à la Salpêtrière à Paris.

[00:20:16]

Rocaboy putain routière doit bientôt arriver. Quand tu seras, tu feras ton bébé. Et puis tout fermera ta gueule. D'accord, t'as pas besoin de répondre aux Joncheray. Là, je m'occupe de tout compris. Mon premier bébé, né le 8 décembre 1982 en tant que médecin, me demande qui est le père bat son père, c'est. C'est mon père. Le médecin tourne la tête vers le vieux qui lève les yeux au ciel pour me faire passer pour une idiote.

[00:20:53]

Bon. Ecoutez, si vous ne savez pas qui est le père. On marque Père inconnu. D'accord, qui n'est pas à moi? Ce bébé, qu'il est vieux, ça, il me l'a fait bien comprendre. Alors je me mets à l'ignorer.

[00:21:12]

J'ai voulu partir. J'ai voulu faire une nouvelle fugue. Il m'a rattrapée et il m'a enfermée six mois au grenier. Il venait deux fois par jour avec de nouvelles choses à introduire en moi. C'était d'abord des ustensiles de cuisine et ensuite, il est passé à la boîte à outils. A la perceuse pour laquelle il a confectionné des accessoires. Un jour, il organise une cérémonie, un faux mariage en présence de la vieille. Il m'offre une alliance en or sur laquelle il a fait graver Lydia et Raymond Wala.

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Maintenant, j'ai deux femmes. Une vieille et puis une jeune. On va faire une vraie famille avec beaucoup d'enfants. Et c'est comme ça que je deviens la mère des enfants de mon père. Après Raymond en décembre 82, arrive Bruno endécembre 86 et Rémy en avril 88 et Régisse en août 89 et @Brice en avril 91. Et Boris en janvier 93. Et Rudi en avril 96. En 14 années, de mes vingt ans à mes 33 ans, il me fait sept enfants et je n'ai pas le droit d'y toucher.

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Je n'ai pas le droit de les prendre dans mes bras. Je ne suis qu'une pondeuse d'enfants et la vieille, une nourrice.

[00:23:17]

J'ai fait une nouvelle fugue un après midi. Va faire sombrer M.U. Il me laisse dans la camionnette, alors je cours jusqu'à la gare de Meaux. Je monte dans le train. J'arrive à Paris. Montueux que la gare grand. Je suis fatigué, alors je me mets dans un coin et là, trois flics s'approchent. Qu'est ce tu fais là, toi? Pour rester ici a des papiers, je leur dis tout, je leur dis qu'il me bats, je leur dis que la vieille m'a brûlé et ils ont appelé le vieux et ils l'ont laissé, m'emmenaient.

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Au retour, il m'a frappée, frappée. Ça a duré trois jours et trois nuits. Le troisième jour, il a arrêté d'un coup. Bush va. Je vais te faire définitivement passer l'envie de te tirer et là, il lasortie un petit flacon. C'était de l'acide, il a pris un torchon. Il a fait couler le liquide dessus et avec Hima, frictionner les pieds et les chevilles. J'ai eu tellement mal que je suis tombé à la renverse.

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Et puis, un jour, il est tombé malade, le diabète. On a commencé par lui couper les orteils du pied gauche et comme il se soigne pas. Il s'est dégradé très vite et moi, je l'ai regardé crever sous mes yeux. Je l'ai laissé manger de la confiture, du Nutella, rajouter autant de sucre qu'il voulait dans son café et un jour, je suis allé le voir à l'hôpital. Vous êtes de la famille? Votre père est mort cette nuit d'une embolie pulmonaire.

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Je suis désolé, nous n'avons rien pu faire. J'ai pleuré. Et pourtant, combien de fois j'ai rêvé de sa mort? Je me retrouve seule, orpheline, veuve privée de mon unique repère. Un jour, il m'avait emmené au cimetière. Regarde là, tu vois la tombe là, c'est là que sera enterré si je meurs avant toi, tu viendra rejoindre, incomprises que je t'ai dit tu devras tuer. Juste après, tu prendra la camionnette, tu te jettera contre un arbre, ta compris jour sur ma tombe que tu feras, jure Técher, juré.

[00:26:06]

Et c'est devenu une Idéfix qu'il fallait que j'aille le rejoindre. Je suis au volant de la camionnette, je vois un bond au milieu du pont. Je donne un coup de volant, je vois le parapet qui se rapproche, l'eau dessus comme un chambre. Je m'évanouir. On a appelé les pompiers, Mlle. Ne bougez pas vous saigner de la tête. Les secours vont arriver. Une nuit de décembre. Les garçons sont allés tout casser sur la tombe du vieux.

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Ils ont détruit les plaques, les lettres d'or, les vases, les plantes et au burin, ils ont tenté d'effacer dans la pierre jusqu'au souvenir de son nom. J'ai tiré cette histoire du livre de Lydia Guardado chez Michel Lafon, Le silence des autres. Des centaines d'histoires disponibles sur vos plates formes d'écoute et sur Europe1.fr.