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Christophe Hondelatte.

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Voici une affaire criminelle belge, une tuerie survenue à Visé, dans le nord de la Belgique, en avril 2014, et qui a fait trois victimes, dont un petit garçon de 9 ans. Au début, on a cru que le moteur du tueur, c'était une histoire de fesses, mais c'était une histoire d'argent. C'est souvent l'un ou l'autre pour débriefer cette affaire.

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Je appel tout à l'heure à mettre Stéphanie Moore, qui était avocate de la partie civile dans ce dossier. J'ai écrit cette histoire avec Hocus Coréalisation Sending.

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Christophe Hondelatte. Viser une petite ville francophone du nord de la Belgique, au dessus de Liège, au bord de la Meuse, à quelques kilomètres de la frontière avec les Pays-Bas. Nous sommes le vendredi 18 avril 2014. Il est un peu plus de 10 heures du soir.

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Les policiers qui sont en patrouille foncent sur place.

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Et on sera carnage, un carnage sur le trottoir. Un homme et une femme qui baignent dans des mares de sang. L'homme ne bouge plus, mais la femme gémit. Il y a un enfant qui a un enfant d'une dizaine d'années. Du sang coule de sa tête comme d'un robinet. Son petit corps est secoué de spasmes. C'est une image terrible, insupportable, inoubliable. Un policier s'approche de la femme. Madame? Madame, vous m'entendez? J'ai mal au taureau.

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Sans plus méchant. Les secours vont pas tarder à arriver. Madame, vous avez vu celui qui vous a fait ça? Oui, il est arrivé près de mon mari. Il lui a dit Tu me reconnais, et puis il a tiré et vous, madame, vous vous l'avez reconnue. Moi, je ne l'ai pas reconnu. Les secours arrivent. L'homme meurt dans le trajet vers l'hôpital et la femme mourra au bloc opératoire. L'enfant, ma foi. Il est déjà mort.

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Lui s'appelait Benoît Philippon. Il avait 36 ans et c'était sa femme Carole. Carole aide. Elle avait 38 ans et le petit garçon s'appelait Estéban. Il avait 9 ans. C'était le filleul de Carol. Ils venaient passer le week end chez sa marraine et ils rentraient tous les trois du restaurant. Est ce que quelqu'un a vu quelque chose? Oui. La voisine, c'est elle qui a appelé la police. On a entendu des explosions. Avec mon mari comme des pétards et par la fenêtre, on a vu un homme quitter la maison des Philippines.

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Vous pourriez le décrire, cet homme, c'était un homme plutôt petit. Il était habillé en sombre et mon mari l'a vu rentrer dans une voiture et partir en trombe sans fard. Une berline sombre elle aussi. C'est tout ce qu'on a vu.

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La description n'est pas très précise. Heureusement, le quartier est assez chic et truffé de caméras à cause des cambriolages à répétition. Presque toutes les maisons en sont équipées, dont la maison, juste à côté de celle des Philippines. La caméra est orientée vers la rue.

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Elle n'a pas pu filmer la tuerie, mais c'est bon, c'est bon, on la regarde. La voiture du tueur arrive à 21 heures 48. Elle s'arrête juste en face de la maison des vilipendent. Après, plus rien ne bouge jusqu'à 22 heures, 18 et 30 secondes d'ailleurs. Et là, la voilà, la Skoda des Philippines. Et moins de deux minutes plus tard, regarde à 22 heures 19 24 secondes. La voiture du tueur repart, faisait état.

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Oui, malheureusement, on ne voit pas l'immatriculation, non. On ne voit pas non plus la marque ailleurs, trop sombre. Mais dans les heures qui suivent, un expert parvient à identifier nos modèles. Pour moi, c'est une BMW série 5. C'est un modèle des BMW série 5 anciens modèles. Il y en a 30 000 en Belgique. Ça ressemble. Vous en êtes d'accord à une exécution façon mafia et ça se confirme quand s'achève l'autopsie des trois corps morts.

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J'ai compté trois balles tirées en pleine poitrine sur le monsieur à une distance de 3 mètres. Un tir groupé, trois balles aussi tirées dans le ventre de madame.

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Et alors? Beaucoup plus étonnant. Une seule balle en pleine tête. Le petit garçon.

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En pleine tête, un gamin. Mais pourquoi tant de haine? Le tueur a tiré sept balles en tout 9 mm. Et comme on a retrouvé sept douilles sur la scène de crime. Et bien toutes les balles ont trouvé leur cible. C'est du travail de pro. C'est un tueur à gages. Sauf que quand les policiers vont interroger des proches du couple Hamon, à mon avis, il y a une erreur de casting.

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C'est pas possible autrement. Je connaissais bien Benoît et Carole. C'était déjà tout ce qu'il y a de plus normal, car il n'avait rien à voir avec le grand banditisme. Du thon rouge pour petit Estéban. Vous croyez qu'il était dans le banditisme des gens normaux? Vous croyez que ça existe, ça? Les gens normaux? Moi, pas trop d'expérience. Que voulez vous? L'expérience. Et donc, les flics seront en garde aux sources, au couple normal n'est banquiers tous les deux.

[00:07:12]

Enfin, lui était directeur d'une agence de la BNP et elle travaillait dans la même banque. Et c'est comme ça qu'ils se sont rencontrés à la machine à café il y a 5 ans. Ils se sont plus. Ils se sont mariés. C'était leur deuxième mariage à tous les deux. Pas d'enfant. D'où l'investissement affectif de Carole pour son filleul Estéban. Non, jusque là. Normalité totale.

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Mais en allant à l'agence BNP, où ils travaillaient tous les deux, en interrogeant les employés, les policiers découvrent que Benoît Philippe payns commander un. Tes compétences, je ne peux pas dire le contraire. Mais qu'est ce qui nous mettait comme pression? Il était très exigeant, très exigeant qu'on soit allé l'époque comme il voulait. Il rentrait de ses colères homériques. Et puis, il n'y avait pas que ça. C'était, comment dire, un homme très entreprenant dans tous les domaines.

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C'est à dire Mme, Aexpliqué Acho, couramment aux Philippines. Enfin, c'était un show avec les familles. Il pouvait être très lourd dans l'agence. Elles vous le diront tôt ou tard avec M. Philippin. Va éviter les décolletés. Vous voyez, ce n'est pas un homme qui vous regarde dans les yeux, quoi. Nous, à l'agence, on était habitué, mais avec certaines clientes, parfois, ça pouvait coincer quand il recevait une cliente dans son bureau.

[00:08:58]

Si elle avait une jupe ou encore mieux, un décolleté, c'était le loup de Tex Avery, vous voyez? Donc, le monsieur normal était un chaud lapin comme ça. D'ailleurs, c'était un harceleur. D'après les employés de la banque, quand une femme se refusait à lui, il lui envoyait des centaines de messages jusqu'à ce qu'elle cède. Et beaucoup, d'ailleurs, s'en sont plainte auprès de la hiérarchie. Les policiers de la police judiciaire vont fouiller dans le téléphone et l'ordinateur de Benoît Philippet et à partir de ces mails, des SMS et des appels.

[00:09:39]

Il dresse la liste de ses maîtresses. Il y a quelques employés de la banque, mais il y a surtout beaucoup de clients. En face, ils font la liste des cocue parce que c'est une piste. Et pour l'instant, c'est même la seule à cocue qui vient régler son compte à l'amant de sa femme. Alors, il les convoque à par un défilé de nus qui ne comprennent pas d'ailleurs ce qu'ils font là. Bien sûr. Alors, monsieur, pourriez vous me dire ce que vous faisiez dans la soirée du vendredi 18 avril?

[00:10:14]

Le 18 avril? Pourquoi vous me demandez ça? Ce n'est pas le soir ou le banquet? Cinq femmes ont été tuées avec le gosses. Est ce que je vais avoir avec moi? Pas d'inquiétude. C'est une question de routine à appréhender et pourquoi j'irais tuer un banquier d'abord? Personne ne vous accusera. Néanmoins, veuillez répondre s'il vous plait. Et après, on vérifie leurs alibis. Ils en ont tous et on arrive à la fin de la liste des cocue chou blanc.

[00:10:56]

A ce moment là, les policiers reçoivent un coup de fil d'un cadre de la BNP à Bruxelles. Dites moi! Je voulais vous informer que nous avions été saisis il y a quelques temps d'un problème entre monsieur fit des pinces et des clients de notre banque. Un conflit qui portait sur un crédit qu'il leur avait refusé. Ha ha ha! C'est très intéressant ça, comment il s'appelle ces gens, monsieur et madame? Non? Anna-Maria Amédéo trop Yan'an.

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C'est une embrouille qui remonte à il y a 300 ans, les trop Yano avaient dans l'idée d'ouvrir un salon de coiffure. Ils avaient besoin d'un crédit 175 000 et donc ils ont pris rendez vous avec Carole Aide, qui a trouvé le dossier solide.

[00:11:51]

Je pense que ça posera pas de problème, messieurs dames. Ça, ça devrait passer facilement. Vous avez une bonne assise financière? Bon, je vous tiens au courant, mais considérer que c'est faire.

[00:12:05]

Sauf que quelques semaines plus tard, c'est le patron qui prend la suite. C'est Benoît Philippon qui les reçoit dans son bureau et il leur refuse le crédit. Est ce que ça ne serait pas ça le petit moteur de. Une histoire d'argent plutôt qu'une histoire de fesses? En général, chez les humains, c'est soit l'un, soit l'autre. Le problème dans cette histoire de refus de crédit, c'est qu'entre temps, sur la foi de la promesse de Carole Aide, les trop Yano ont signé un bail pour leur salon de coiffure.

[00:12:51]

Et ils ont commandé pour 50.000 euros de matériel. C'est leur deuxième salon de coiffure. En vérité, le premier Marsha, c'est bien celui là. Il voulait y pratiquer des soins pour le corps et y mettre des cabines à bronzer. Bon, y'a rien de pire pour la Bomer en 2011. C'est à la mode. Et donc, quand l'autre leur refuse le crédit que sa femme leur avait promis. Les trop Yano se retrouvent coincés, ruinés. En vérité, c'est terrible.

[00:13:21]

Ils sont obligés de vendre leur premier salon de coiffure et ensuite leur maison obligée d'aller s'installer chez leurs parents. On ne le dit pas assez. Les petits entrepreneurs sont comptables sur leurs deniers personnels. Ils sont ruinés, ils sont sur la paille qu'ils sont exsangues, eux qui venait à peine de sortir la tête de l'eau 10 ans plus tôt. Amédéo, trop? Yano a connu le chômage. Son usine a été délocalisée. Ce salon de coiffure, le premier est maintenant le second.

[00:13:52]

C'était leur Revan. Ça pourrait être ça, le petit moteur de ce crime sordide la revanche, la rancoeur. Alors, dans un premier temps, les trop yano ont voulu attaquer la banque en justice. Mais Carole, elle, ne leur avait donné qu'un accord verbal dont ils n'avaient pas de trace. La demande a été rejetée, alors ils ont contacté les journalistes de la presse locale et ils ont eu droit à deux articles. Et puis, mettez vous à leur place.

[00:14:26]

Ils ont retourné toute leur rancoeur contre le couple de banquiers. Ils se sont mis à leur écrire, à les assommer de messages. On a trouvé un SMS dans le téléphone de Carole, aide Mme Heyd. Juste une simple question pourquoi est ce que je suis dans cette situation? Dites le moi parce que il y va de la santé de tout le monde. Je pense que vous avez très bien compris. C'est un SMS de menaces. C'est donc une piste très sérieuse.

[00:14:59]

Surtout qu'en consultant leurs fichiers, les policiers de la PJ s'aperçoivent qu'un Amédéo trop Yano a un petit passé. Ecoute ça y a 10 ans, il a 25 ans, le type est condamné pour un cambriolage, des faits de violence et des car jacking.

[00:15:19]

Le jacking, c'est un sport qui consiste à débarquer en principe masqué dans une voiture à la rue Nordnet, éjecter le conducteur plus ou moins poliment et de Souk-Ahras Paté avec sa voiture. A propos, qu'est ce qu'il a comme voiture, Amédéo ou Yano aujourd'hui?

[00:15:36]

Voyons voir qu'une BMW série 5, ancien modèle comme la voiture de la salsa.

[00:15:48]

Le 13 mai 2014, trois semaines après la tuerie, les policiers débarquent chez les Troiani. On ne va pas chez eux puisqu'ils n'ont plus de maison et ses parents à lui où ils vivent désormais. Ils fouillent la maison et ils confisquent l'ordinateur.

[00:16:03]

d'Amédée Otro Yano, qu'il envoie sur le champ à des experts, a demandé d'examiner l'ordinateur. D'abord, il a subi un reformatage reformatage de son disque dur.

[00:16:18]

Tiens, tiens. Deux jours après la tuerie. Mais c'est bon, je suis parvenu à retracer l'historique des recherches sur Internet. Donc, cinq semaines avant l'événement sur lequel vous enquêté là, il a effectué une recherche au sujet d'un certain Benoît Payns. Je ne sais pas si ça te dit quelque chose.

[00:16:40]

Il voulait savoir où il habitait au commissariat à midi ou trop. Yano est interrogé. Moi, je n'ai rien à voir avec tout ça, moi, je n'aurais jamais pu tuer des gens et surtout pas un enfant. J'en ai moi aussi des enfants, mais vous avez à passer trois Ganon. Vous avez des condamnations pour des faits de violence? C'est des erreurs de jeunesse et des condamnations disproportionnées. Totalement injuste et ces recherches trop yano que vous faites sur Google concernant le domicile de monsieur Philippe.

[00:17:19]

Vous voulez expliquer comment? J'avais affaire à lui. C'est tout. Je voulais juste connaître un peu mieux le bonhomme. De toute façon, le soir des faits, le 18 avril, je n'étais même pas en Belgique, j'étais en Allemagne. Et pourquoi en Allemagne? Troyat Non. Je me suis disputé avec ma femme, alors je suis parti en claquant la porte et pour me changer les idées, je suis allé voir un cousin que j'ai un Stood Gardan en Allemagne.

[00:17:48]

Et à quelle heure êtes vous arrivé là bas? Je suis arrivé vers 10 heures du soir. Vous pouvez vérifier. Oh, on va le faire trop Gano, on va le faire. Le cousin en question est restaurateur à Stuttgart. Les policiers vont l'interroger. Heu. Oui, c'est vrai. J'ai vu Amédéo débouler dans mon resto comme ça, sans prévenir à l'heure de pointe. En plus, comme d'habitude, je n'étais pas trop content. Mais oui, il est venu, mais ce n'était pas du tout le vendredi à 22 heures.

[00:18:30]

Ah non, non, non, Amédéo. Il s'est pointé samedi vers 11 heures et demie midi. Autrement dit, le lendemain de la tuerie, il a eu tout le temps de commettre le crime, ne rentre chez lui se changer et de faire les cinq heures de route qui le séparent de Stuttgart.

[00:18:53]

Son alibi ne tient pas. Il devait s'en douter, d'ailleurs. Cinq mois après le meurtre, Amédé Otro Yano est donc maintenant placé en garde à vue et comme il a compris que son alibi ne tient plus la barre, il en trouve un autre. D'abord, vous devez savoir qu'il y a deux ans, je suis, comment dire, tombé en dépression et je prends des médicaments pour ça. Donc, d'abord, dans mon état, je ne peux pas entreprendre grand chose, oui, et je voulais me balancer à cette époque là, je voulais avaler tout ce que j'avais comme médocs et en finir.

[00:19:41]

Je n'ai pas parlé la dernière fois, c'est rapport à ma femme. Je ne voulais pas qu'elle sache. Et donc, là, j'ai avalé tous les médicaments que j'avais sur moi et je suis tombé dans le col d'Argo. Et concordant Quand j'ai émergé, il était 5 heures du matin. Et là, j'ai pris la route de Stuttgart pour aller voir mon cousin. Pour me changer les idées. Un alibi entièrement invérifiable.

[00:20:15]

Dans la foulée, le juge d'instruction qui vient d'être chargé de l'enquête sur la tuerie, organise une reconstitution aux abords des lieux du crime et fait venir Amédée Otro Yanno et sa voiture, sa BMW bien trop Yano. Vous vous mettez au volant, donc, et vous vous dirigez vers le domicile des victimes Alessi. Il démarre et il va tout droit sans hésiter jusqu'à la rue Bertot, sans hésiter. Les policiers filment son arrivée avec une caméra et le film est immédiatement comparé aux images tournées par la caméra de surveillance le soir du drame.

[00:21:00]

Trois en noir royal. Les deux voitures se ressemblent. Elles se ressemblent en tout point. Et regardez, les gens sont les mêmes et regardez là la vitre arrière et elle est teintée. Vous avez remarqué sur les deux voitures? Regardez encore, mais les WC, rien qu'avec la vitre arrière, teintées, il y en a plein.

[00:21:25]

Possible, mais tout de même. Quelle coïncidence!

[00:21:32]

La dessus tombe une avalanche d'éléments qui accusent trois Yano.

[00:21:37]

D'abord, les résultats des analyses effectuées sur ces vêtements qu'il portait le jour du crime.

[00:21:43]

On a trouvé des traces de pondra, je suis formel pour de Richeux de l'Arbat.

[00:21:49]

Explication de trop Yano là dessus.

[00:21:52]

Je suis allé à la fête foraine et j'ai tiré à la carabine. J'ai même failli gagner une peluche. Vous avez une arme trop Yano? Une arme avec des enfants à la maison? Bien sûr que non, je n'ai pas d'arme. Ensuite tombent les résultats des analyses complètes de son ordinateur. Il pensait avoir effacé la mémoire en la reforme à temps, mais nous, il reste toujours des traces et les spécialistes de l'unité informatique de la police fédérale belge ont fini par extraire des informations très intéressantes.

[00:22:24]

Quelques jours avant le drame. Cet ordinateur, son ordinateur, est connecté au réseau Wi-Fi d'une salle de sport de la rue Pernaud et en de chaque connexion.

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Il a fait une recherche sur Google Maps, a cherché à se rendre en Allemagne. Tiens, comme par hasard. Mais l'élément le plus confondant vient de son téléphone portable abolissait de la PJ à visionner la totalité des photos et des vidéos de son portable. Et il est tombé sur un truc, un truc de fou. Une vidéo que, sans doute, il a tourné sans s'en rendre compte. Ça arrive à tout le monde, ça ne fait pas attention.

[00:23:21]

On appuie sur le mauvais bouton, ça tourne, ça tourne, ça tourne. Et vous vous retrouvez avec un film interminable du plafond ou un film de vos pieds. Cette vidéo dure 59 minutes et 59 secondes, dont presque une heure. Elle date de février 2013, un an avant la tuerie. Donc, regardez bien et attendez la bonne surprise. Donc, au début, l'appareil filme le plafond. Et puis là, vous voyez, il l'attrape et on voit sa femme qui est en pyjama, assis sur son lit.

[00:23:54]

Attendez, ça vient, regardez. Incroyable la main de trop Yanno, qui tient un pistolet semi-automatique Smith Wesson 9 mm. Et ensuite, on le voit glisser l'arme sous son oreiller. La scène dure quatre secondes, pas plus. Il ne fallait pas la louper. Et après, il pose son téléphone sur la table de nuit et il filme à nouveau le plafond. Quand on pense que ce type prétendait ne jamais avoir eu d'arme. Le gros menteur.

[00:24:35]

Cette vidéo, évidemment, les policiers la montre à Yano. Vous reconnaissez cette femme, Rhiannon? Bah oui, oui, ma femme bien. Et cette main là, vous la connaissez? Bah ouais, ouais. C'est la mienne. Excellent monsieur Yano et ce pistolet là, oh le reconnaissez! Voyons comment il va se dépatouiller. Rassurez vous, des patrouilles. Ouais, ouais, c'est mon pistoleros, on me l'a volé au cours d'un cambriolage l'année dernière. C'est pour ça que je n'en ai pas parlé.

[00:25:21]

Il donne la date de ce cambriolage et pas de chance. C'était avant le tournage de cette petite vidéo. Il a réponse à tout. Sans être, vous en conviendrez, très convaincant. Mais ça vous donne une idée du bonhomme. Il n'avouera pas, il n'avouera jamais. Tout l'accuse, mais il n'avancera pas. Et c'est en l'état que le dossier part devant la cour d'assises.

[00:25:52]

Le procès d'Amédée Otro Yano s'ouvre le 6 février 2017 devant les assises de Liège. Il encourt la prison à perpétuité et ses avocats n'ont pas d'autre choix que de plaider l'innocence totale puisque c'est la position qu'il défend avec des arguments d'ailleurs. Je fais observer ici.

[00:26:13]

Que Mme Heyd, qui connaissait Amédéo trop Yano, ne l'a pas reconnu au moment où on l'interroge après le cri, et j'en fait observer par ailleurs que les témoins de la tuerie qui ont vu le tueur s'enfuir l'ont décrit comme étant petit. Alors, comment clients? Vous le voyez dans le box?

[00:26:32]

Mesure 1 mètre 92 et 120 kilos.

[00:26:38]

Et enfin, vous remarquerez que les vêtements comme trop Yano porter le soir des faits et qu'il n'a pas lavé n'ont révélé aucune tache de sang, alors que quelqu'un qui tire sept fois et qui est assez proche des victimes aurait dû forcément du sang sur lui. Mais lui, Amédéo, trop Yan'an, refuse de s'expliquer. Le procès dure trois semaines. Il l'annonce le cinquième jour. Je fais savoir à la cour que à dater d'aujourd'hui, je refuse de répondre à toutes les questions qui me seront posées.

[00:27:16]

Je ne m'explique plus. Ce procès est aussi marqué par le défilé des maîtresses de la victime et toutes celles que Benoît Philippin a tenté de séduire au cours de sa carrière de séducteur harceleur. Alors, vous allez me dire à quoi ça sert puisqu'il s'agit de la victime? L'un des avocats de la famille sans insurgents, bien sûr.

[00:27:49]

Oh non, non, nous ne sommes pas ici pour faire le procès des victimes. C'est vrai, mais c'est un élément du dossier d'instruction. Or, les jurés, vous devez le savoir, n'ont pas accès au dossier d'instruction. Et donc, il est du devoir du président de la cour d'assises de faire vivre le dossier d'instruction à l'audience. Même si pour les parties civiles, c'est terrible, la honte vient s'ajouter à leur peine. Le 23 février 2017, Amédéo trop Yano est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat de Benoît Philippon et pour le meurtre de Carole Aide et du petit Esteban.

[00:28:39]

Dans les deux derniers cas, les jurés n'ont pas retenu la préméditation. En Belgique, on ne peut pas faire appel d'un verdict de cour d'assises et donc la condamnation d'Amédée au Yano et définitive, mais lui maintient qu'il est innocent. Alors, depuis sa prison, il multiplie les recours, d'abord devant la Cour de cassation rejeté, et puis devant la Cour européenne des droits de l'homme, encore rejetée.

[00:29:12]

Cette histoire, nous allons la débriefer maintenant avec vous. Maître Stéphanie Moore, vous êtes avocate de la partie civile. Vous défendiez dans ce dossier les intérêts de la famille de Benoît Philippines. Est ce que c'est vous qu'on entend surgir comme ça au moment où défilent les maîtresses de monsieur aux Philippines pour dire on ne fait pas le procès de la victime?

[00:29:33]

C'est moi, évidemment, qui surgit à ce moment là. La famille Le Pen avec les cadres de cette procédure et bien évidemment, je m'insurge. A un moment donné, lorsque l'on fait le procès de la partie civile, je ne peux accepter qu'on salit l'honneur au delà de ce qui devait savoir que lorsque l'on a procédé à l'audition des différentes parties, les différents témoins, tous les témoins ont dit exactement la même chose, à savoir que oui, monsieur Philippin qui était entreprenant.

[00:30:05]

Mais dès que la victime, le fait qu'elle n'a pas su montrer qu'elle ne peut pas aller plus loin, il est immédiatement arrêté.

[00:30:16]

Mais vous comprenez évidemment la logique du président de la cour d'assises qui fait vivre son dossier d'instruction. C'est à dire? On ne peut pas passer sous silence le côté entreprenant, harceleur de la victime.

[00:30:28]

C'est normal, c'est tout à fait logique. On doit également voir cette partie là du dossier parce que c'est une possibilité pour déterminer qui est l'auteur des faits, qui est tout à fait logique. Mais on ne peut pas aller au delà de certaines choses et je me suis insurgé à un moment donné où un témoin racontait les éléments qui étaient tout à fait contraires par rapport au dossier. Et c'est là, je n'ai pas pu l'accepter et qu'à ce moment là, évidemment que je me suis rassuré.

[00:30:52]

Après, vous auriez pu dire moi ce que je trouve que c'est toujours un bon argument que les gens normaux. Cette fameuse mystification n'existe pas.

[00:30:59]

En vérité, chacun fait sa vie comme il le faut. Chacun vit sa vie privée avec le consentement de l'autre partie, comme il le fait, c'était leur vie privée.

[00:31:09]

Dans votre esprit, s'il y a un risque au moment de se décider de maîtresse, c'est donc de l'évocation de la vie de très chaud lapin de monsieur Philippines que ça vienne atténuer, en quelque sorte la responsabilité de trop?

[00:31:22]

Non, parce que toute l'enquête a été faite par les verbalisant. Une enquête très fouillée et approfondie a été faite thématiquement et je n'ai aucune crainte de ce côté là. C'est la seule raison qui peut conduire à l'assassinat de mon client. C'est l'affaire troyennes en tant que tel.

[00:31:40]

Lexibook était alors Amédéo. Trouillet nous fait donc le choix, pendant toute l'instruction, de ne pas avouer pendant le procès. Pas même au delà. Il refuse même de répondre aux questions qu'on lui pose. D'après vous, pourquoi?

[00:31:55]

Je pense que très simplement, monsieur Philippin, au départ, il y avait au départ été fort coopérant dans la mesure où il est expliqué à d'expliquer de choses et qu'il s'est rendu compte que tout ce qu'il disait s'est retourné systématiquement contre lui. Totalement Denée et Lapensée qui était beaucoup plus. Edifier de se taire plutôt que de continuer à annoncer tout et n'importe quoi. Moi, je pense que ça n'était pas judicieux.

[00:32:20]

Quoi qu'il en soit, il aurait pris perpète compte tenu de la boucherie, de ce qu'il a fait. Mais ça n'est pas judicieux parce que lui, il a aussi une histoire à raconter qui peut toucher un peu le cœur des jurés. L'histoire de ce salon de coiffure, c'est votre pire ennemi à vous, je veux dire. C'est une histoire. Malgré des horreurs qu'il a commises, on perçoit comme un traumatisme légitime.

[00:32:42]

C'est évident que c'est un traumatisme réel. Il fallait surtout assister à l'audition de l'épouse de M. Triennaux qui, elle, a littéralement tout perdu dans le cadre de ses dossiers. Elle a perdu son mari, qui se trouve en prison. Elle se retrouve logée chez ses beaux parents et elle doit travailler au delà de ce qui est nécessaire et aux différentes obligations. Justement, tient elle son épouse.

[00:33:10]

Parce que ce qu'on voit dans la vidéo, c'est que elle est là où on le lit et que vous l'avez vu, joue la vidéo et que ça tourne. En Belgique, on projette tout sur grand écran. Et assiste à des procès là bas. C'est assez différent en France. Vous avez vu la vidéo? Et là, sur le lit, quand il plante le 9mm sous l'oreiller, donc, il sait qu'il a une arme.

[00:33:31]

Oui, elle le fait mal. Elle va le protéger, mais il n'a jamais été question de médias.

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Tout ça? Non, il n'a jamais été question de la mêlé à tout ça. Elle n'a joué que à la féminine quelque part. Quelque chose qu'elle a voulu, c'était obtenir ce fameux crédit commercial. Et puis, c'est tout.

[00:33:52]

Donc, elle connaissait son intention.

[00:33:54]

Non, non, non. On ne pouvait que travailler du matin au soir et du matin.

[00:34:01]

Donc, à aucun moment, dans l'esprit de vos clients, il faut l'améliorer. C'est lui. C'est lui et lui, alors lui, vous aussi, vous le connaissez, vous l'avez vu au cours de ce procès, de la reconstitution, etc. Lui? C'est quoi? C'est un égo surdimensionné pour passer de la légitime souffrance de quelqu'un qui s'est vu refuser un crédit et qui est ruiné à une tuerie qui va jusqu'à tué d'une balle en pleine tête. Un petit gamin de 9 ans.

[00:34:32]

Absolument épouvantable ce qui s'est passé là. Mais là, on veut détruire la personnalité de métier gagnant. Même les psychiatres qui ont été amenés à l'examiner et se sont rendu compte que c'était quelqu'un qui était assez narcissique et qui ne développait pas nécessairement beaucoup de sentiments. C'est parce qu'il est narcissique, n'avoue pas, c'est possible et tout à fait possible. Mais imaginez quand même ce qu'il a fait. Il n'y a pas de mots pour dire qu'il va commencer par abattre mon client.

[00:35:01]

Et puis d'apprendre que madame est présente et qu'elle a actuellement vu quelque chose, qu'il faut l'abattre aussi et se rend compte en bout de course. Qui a petit bout, qui était là, qui était caché dans la voiture parce que lui n'a pas fait entrer chez sa marraine, n'apprenait pas Grivet dormir chez sa marraine et petit bout bellas, il est sorti de la voiture en se bouchant très certainement les oreilles en voyant ce qui se passait et d'un seul coup, d'un seul côté du crâne, on lui a mis une balle dans la tête.

[00:35:30]

Absolument épouvantable.

[00:35:31]

C'est là qu'on ne peut plus du tout comprendre, c'est à dire le ressentiment orienté vers eux. Évidemment, Mr. Philippin et Mme Z, on voit le moteur, le gamin, on comprend pas là de TIPA bascule.

[00:35:44]

Il a basculé littéralement, mais il devait effacer toutes les moins potentielles. Ce gamin avait tout vu par voie de conséquence. Il pouvait donner également des informations.

[00:35:54]

J'ai une question à vous poser concernant le refus de crédit. Pourquoi lui refuse otro Yano?

[00:36:03]

Un credit qu'a priori sa femme avait accordé une analyse bancaire et les analyses des différents éléments qui ont conduit la banque à refuser à quel crédit.

[00:36:14]

Il a ainsi rappelé les différents quotas nécessaires pour pouvoir donner le crédit à parce que je ne vous entends pas contester l'idée que madame Z. Est verbalement donner son accord pour ce crédit. Il y a eu un consensus là dessus. Apparaît dans les faits, il apparaît dans le décès que madame ait donné un accord verbal en disant que ça devait assez normal, mais jamais que la première employée qui reçoit la demande de crédit. La demande de crédit est analysée bien évidemment par la banque et la banque elle même, qui va donner son accord sur les différents éléments qu'elle va aller rechercher si on n'avait pas Carrefour et autres données.

[00:36:53]

Donc, il n'y a pas de suspicion quant aux motivations du refus de crédit de la part de monsieur Philippon, qui pourrait être lié à des tas de choses, des règlements de comptes qu'il pouvaient avoir avec nous ou peut être l'envie de séduire madame, etc.

[00:37:06]

Non seulement ils ont refusé tient debout quoi du crédit qui a tout a fait debout et si l'on tient compte des différentes difficultés financières, etc. La situation n'était pas rose pour eux et donc la banque a examiné les différentes conditions. Elle a examiné les dossiers financiers pour voir si, oui ou non, ils pouvaient être donnés les crédits sollicités et ne rentrait pas dans les conditions.

[00:37:32]

Donc voilà, j'ai adoré parler avec vous et mettre Stéphanie Mour, avocate de la partie civile dans cette affaire.

[00:37:40]

Des centaines d'histoires disponibles sur les plates formes d'écoute et sur un point les 16.