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Raconte Christophe Hondelatte, voici une affaire criminelle belge. Une tuerie survenue à Visé, dans le nord de la Belgique, en avril 2014, et qui a fait trois victimes, dont un petit garçon de 9 ans. Au début, on a cru que le moteur du tueur, c'était une histoire de fesses, mais c'était une histoire d'argent. C'est souvent l'un ou l'autre. J'ai écrit cette histoire avec Rookies Coréalisation, Céline Lebrun.

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Christophe Hondelatte. Viser une petite ville francophone du nord de la Belgique, au dessus de Liège, au bord de la Meuse, à quelques kilomètres de la frontière avec les Pays-Bas. Nous sommes le vendredi 18 avril 2014. Il est un peu plus de 10 heures du soir.

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Les policiers qui sont en patrouille foncent sur place.

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Ils arrivent rue. Et ton carnage, un carnage sur le trottoir? Un homme et une femme qui baignent dans des mares de sang. L'homme ne bouge plus, mais la femme gémit. Il y a un enfant. Il y a un enfant d'une dizaine d'années. Du sang coule de sa tête comme d'un robinet. Son petit corps est secoué de spasmes. C'est une image terrible, insupportable, inoubliable. Un policier s'approche de la femme. Madame, madame, vous m'entendez?

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J'ai mal au taureau. Sans plus méchant. Les secours vont pas tarder à arriver. Madame, vous avez vu celui qui vous a fait ça? Oui, il est arrivé et mon mari lui a dit Tu me reconnais et l'attirait. Et vous, madame, vous vous l'avez reconnue. Moi, je ne l'ai pas reconnue. Les secours arrivent. L'homme meurt dans le trajet vers l'hôpital et la femme mourra au bloc opératoire. L'enfant, ma foi, il est déjà mort.

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Lui s'appelait Benoît Philippon. Il avait 36 ans et c'était sa femme Carole. Carole aide. Elle avait 38 ans et le petit garçon s'appelait Estéban. Il avait 9 ans. C'était le filleul de Carol. Ils venaient passer le week end chez sa marraine et ils rentraient tous les trois du restaurant. Est ce que quelqu'un a vu quelque chose? Oui, la voisine, c'est elle qui a appelé la police. On a entendu des explosions avec mon mari comme des pétards, et par la fenêtre, on a vu un homme quitter la maison des Philippines.

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Vous pourriez le décrire, cet homme, c'était un homme plutôt petit. Il était habillé en sombre. Mon mari l'a vu rentrer dans une voiture et est parti en trombe sans fard. Une berline sombre elle aussi. C'est tout ce qu'on a vu.

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La description n'est pas très précise. Heureusement, le quartier est assez chic et truffé de caméras à cause des cambriolages à répétition. Presque toutes les maisons en sont équipées, dont la maison, juste à côté de celle des Philippines. La caméra est orientée vers la rue.

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Elle n'a pas pu filmer la tuerie, mais c'est bon, c'est bon, on la regarde. La voiture du tueur arrive à 21 heures 48, soit elle s'arrête juste en face de la maison des vilipendent. Après, plus rien ne bouge jusqu'à 22 heures, 18 et 30 secondes d'ailleurs. Et là, la voilà, la Skoda des Philippines. Et moins de deux minutes plus tard, regarde à 22 heures 19es 24 secondes. La voiture du tueur repart tous feux éteints.

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Oui, malheureusement, on ne voit pas l'immatriculation. Non, on ne voit pas non plus la marque ailleurs, trop sombre. Mais dans les heures qui suivent, un expert parvient à identifier nos modèles. Pour moi, c'est une BMW série 5, ancien modèle des BMW série 5, ancien modèle. Il y en a 30 000 en Belgique. Ça ressemble. Vous en êtes d'accord à une exécution façon mafia et ça se confirme quand s'achève l'autopsie des trois corps morts.

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J'ai compté trois balles tirées en pleine poitrine sur le monsieur à une distance de 3 mètres. Un tir groupé, trois balles tirées dans le ventre de madame.

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Et alors, beaucoup plus étonnant. Une seule balle en pleine tête. Le petit garçon.

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Len tête, un gamin. Mais pourquoi tant de haine? Le tueur a tiré sept balles en tout 9 mm. Et comment on a retrouvé sept douilles sur la scène de crime. Et bien toutes les balles ont trouvé leur cible. C'est du travail de pro. C'est un tueur à gages.

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Sauf que quand les policiers vont interroger les proches du couple en amont, à mon avis, il y a une erreur de casting.

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C'est pas possible autrement. Je connaissais bien Benoît et Carole. C'était des gens, tout ce qu'il y a de plus normal. Il n'avait rien à voir avec le grand banditisme du thon rouge. Et le pauvre petit Esteban, vous croyez qu'il était dans le banditisme des gens normaux? Vous croyez que ça existe, ça? Les gens normaux? Moi, pas trop. L'expérience. Que voulez vous? L'expérience. Et donc, les flics seront en garde aux sources, au couple normal des banquiers tous les deux.

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Enfin, lui était directeur d'une agence de la BNP et elle travaillait dans la même banque. Et c'est comme ça qu'ils se sont rencontrés à la machine à café il y a 5 ans. Ils se sont plus et ils se sont mariés. C'était leur troisième mariage à tous les deux. Pas d'enfant. D'où l'investissement affectif de Carole pour son filleul Estéban. Donc, jusque là, normalité totale.

[00:07:31]

Mais en allant à l'agence BNP, où ils travaillaient tous les deux, en interrogeant les employés, les policiers découvrent que Benoît Philippe Payns Commander était compétent. Je ne peux pas dire le contraire. Mais qu'est ce qui nous mettait comme pression? Il était très exigeant, très exigeant qu'on soit à l'époque comme il voulait. Il rentrait de ses colères homériques. Et puis, il n'y avait pas que ça, c'était, comment dire, un homme très entreprenant dans tous les domaines.

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C'est à dire Mme M'expliquez. C'est un show couramment philippin. Fait, c'était un show avec les familles et pouvait être très lourd dans l'agence. Elles vous le diront tard avec M. Philippin, ça va éviter les décolletés. Vous voyez, ce n'était pas un homme qui va regarder dans les yeux. Quoi? Nous, à l'agence, on était habitué, mais avec certaines clientes, parfois, ça pouvait coincer quand on recevait une cliente dans son bureau. Si elle avait une jupe ou encore mieux, un décolleté, c'était le lot de Texas.

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Vous voyez donc, le monsieur normal était un chaud lapin comme ça. D'ailleurs, c'était un harceleur, d'après les employés de la banque. Quand une femme se refusait à lui, il lui envoyait des centaines de messages jusqu'à ce qu'elle cède. Et beaucoup, d'ailleurs, s'en sont plainte auprès de la hiérarchie. Les policiers de la police judiciaire vont fouiller dans le téléphone et l'ordinateur de Benoît Philippet et à partir de ces mails, des SMS et des appels. Il dresse la liste de ses maîtresses.

[00:09:34]

Il y a quelques employés de la banque, mais il y a surtout beaucoup de clients. Et en face, là bas, ils font la liste des cocue parce que c'est une piste. Et pour l'instant, c'est même la seule à cocue qui vient régler son compte à l'amant de sa femme. Alors, il les convoque par un défilé de nus. Qu'ils ne comprennent pas d'ailleurs. Ce qu'ils font là, bien sûr.

[00:09:58]

Alors, monsieur, pourriez vous me dire ce que vous faisiez dans la soirée du vendredi 18 avril? Le 18, André. Pourquoi vous me demandez ça? C'est pas le soir ou le banquier et sa femme ont été tués avec le golf? Qu'est ce que je vais la voir avec moi? Pas d'inquiétude, mais c'est une question de routine à appréhender. Et pourquoi j'irais tuer un banquier d'abord? Personne ne vous accuse de ça. Néanmoins, veuillez répondre svp.

[00:10:33]

Et après, on vérifie leur alibi et ils en ont tous. Et on arrive à la fin de la liste des cocue chou blanc.

[00:10:48]

A ce moment là, les policiers reçoivent un coup de fil d'un cadre de la BNP à Bruxelles. Dites moi, je voulais vous informer que nous avions été saisis il y a quelques temps d'un problème entre monsieur fit des pinces et des clients de notre banque. Un conflit qui portait sur un crédit qu'il leur avait refusé. Ha ha! Dites moi, c'est très intéressant ça, comment il s'appelle ces gens? Monsieur et madame, non? Annamaria Amédéo trop Yanaon.

[00:11:27]

C'est une embrouille qui remonte à il y a 3 ans. Les trop Yano avaient dans l'idée d'ouvrir un salon de coiffure. Ils avaient besoin d'un crédit 175.000 euros et donc ils ont pris rendez vous avec Carole Aide, qui a trouvé le dossier solide. Je pense que ça posera. Pas de problème comme ça. Ça devrait passer facilement. Vous avez une bonne assise financière? Bon, je vous tiens au courant, mais considérer que c'est fait.

[00:11:57]

Sauf que quelques semaines plus tard, c'est le patron qui prend la suite. C'est Benoît Philippon qui les reçoit dans son bureau et il leur refuse le crédit. Est ce que ça ne serait pas ça, le petit moteur du crime? Une histoire d'argent plutôt qu'une histoire de fesses. En général, chez les humains, c'est soit l'un, soit l'autre. Le problème dans cette histoire de refus de crédit, c'est qu'entre temps, sur la foi de la promesse de Carole Aide, les trop Yano ont signé un bail pour leur salon de coiffure et ils ont commandé pour 50 mille euros de matériel.

[00:12:48]

C'est leur deuxième salon de coiffure. En vérité, le premier marchÃ, c'est bien celui là. Ils voulaient y pratiquer des soins pour le corps et les maîtres, des cabines à bronzer. Y'a rien de pire pour la Böhmer en 2011. C'est à la mode. Et donc, quand l'autre leur refuse le crédit que sa femme leur avait promis. Les trop Yano se retrouvent coincés, ruinés, en ont hérité. C'est terrible. Ils sont obligés de vendre leur premier salon de coiffure et ensuite leur maison obligée d'aller s'installer chez leurs parents.

[00:13:20]

On ne le dit pas assez. Les petits entrepreneurs sont comptables sur leurs deniers personnels. Ils sont ruinés, ils sont sur la paille qu'ils sont exsangues, eux qui venait à peine de sortir la tête de l'eau 10 ans plus tôt. Amédéo, trop? Yano a connu le chômage. Son usine a été délocalisée. Ce salon de coiffure, le premier est maintenant le second. C'était leur Revan. Ça pourrait être ça, le petit moteur de ce crime sordide.

[00:13:50]

En revanche, la rancoeur.

[00:13:57]

Alors, dans un premier temps, les trop yano ont voulu attaquer la banque en justice. Mais Carole ne leur avait donné qu'un accord verbal dont ils n'avaient pas de trace. La demande a été rejetée, alors ils ont contacté les journalistes de la presse locale. Ils ont eu droit à deux articles. Et puis puis mettez vous à leur place. Ils ont retourné toute leur rancoeur contre le couple de banquiers. Ils se sont mis à leur écrire, à les assommer de messages.

[00:14:25]

On a trouvé un SMS dans le téléphone de Carole, aide Mme Heyd. Juste une simple question pourquoi est ce que je suis dans cette situation? Dites le moi parce que il y va de la santé de tout le monde. Je pense que vous avez très bien compris. C'est un SMS de menaces. C'est donc une piste très sérieuse.

[00:14:51]

Surtout qu'en consultant leurs fichiers, les policiers de la PJ s'aperçoivent qu'un Amédéo trop Yano a un petit passé. Et ça y a 10 ans, il avait 25 ans, le type est condamné pour un cambriolage, des faits de violence et des car jacking.

[00:15:11]

Le car jacking, c'est un sport qui consiste à débarquer en principe masqué dans une voiture à l'arrêt Nordnet, éjecter le conducteur plus ou moins poliment et de Souk-Ahras Pater avec sa voiture. A propos, qu'est ce qu'il a comme voiture, Amédéo ou Yano aujourd'hui?

[00:15:28]

Voyons voir une BMW série 5 anciens modèles comme la voiture de la Sasa.

[00:15:40]

Le 13 mai 2014, trois semaines après la tuerie, les policiers débarquent chez des Troiani. On ne va pas chez eux puisqu'ils n'ont plus de maison et ses parents à lui où ils vivent désormais. Ils fouillent la maison et ils confisquent l'ordinateur.

[00:15:55]

d'Amédée Otro Yano, qu'il envoie sur le champ à des experts, a demandé d'examiner l'ordinateur. Alors d'abord, il a subi un reformatage reformatage de son disque dur.

[00:16:10]

Tiens, tiens. Deux jours après la tuerie. Mais bon, je suis parvenu à retracer l'historique des recherches sur Internet. Cinq semaines avant l'événement sur lequel vous enquêté là, il a effectué une recherche au sujet d'un certain Benoît Payns. Je ne sais pas si ça te dit quelque chose. Il voulait savoir où il habitait.

[00:16:37]

Il n'a rien, Amédéo, trop. Yano est interrogé, dit. Moi, je n'ai rien à voir avec tout ça, moi, je n'aurais jamais pu tuer des gens et surtout pas un enfant. J'en ai moi aussi des enfants, mais vous avez à passer trois gagnants. Vous avez des condamnations pour des faits de violence. Des erreurs de jeunesse et des condamnations d'ailleurs disproportionnées. Totalement injuste et ses recherches trop yano que vous faites sur Google concernant le domicile de M.

[00:17:09]

Philipponnat, vous voulez expliquer comment? J'avais affaire à lui. C'est tout. Je voulais juste connaître un peu mieux le bonhomme. De toute façon, le soir des faits, le 18 avril, je n'étais même pas en Belgique, j'étais en Allemagne. Et pourquoi en Allemagne? Troyat Non. Je me suis disputé avec ma femme, alors je suis parti en claquant la porte et pour me changer les idées, je suis allé voir un cousin que j'ai un Stood Gardan en Allemagne.

[00:17:40]

Et à quelle heure êtes vous arrivé là bas? Moi, j'y suis arrivé vers 10 heures du soir. Vous pouvez vérifier. Oh, on va le faire trop Gano, on va le faire. Le cousin en question est restaurateur à Stuttgart. Les policiers vont l'interroger, eux. Oui, c'est vrai. J'ai vu Amédéo débouler dans mon resto comme ça, sans prévenir, à l'heure de pointe en plus. Comme d'habitude, je n'étais pas trop content. Mais oui, il est venu, mais ce n'était pas du tout le vendredi à 22 heures.

[00:18:22]

Ah non, non, non, Amédéo. Il s'est pointé samedi vers 11 heures et demie midi. Autrement dit, le lendemain de la tuerie, donc, il a eu tout le temps de commettre le crime, ne rentre chez lui se changer et de faire les cinq heures de route qui le séparent de Stuttgart. Son alibi ne tient pas. Il devait s'en douter, d'ailleurs. Cinq mois après le meurtre, Amédé Otro Yano est donc maintenant placé en garde à vue et comme il a compris que son alibi ne tient plus à Bar-Ilan, trouve un autre.

[00:19:08]

D'abord, vous devez savoir qu'il y a deux ans. Je suis, comment dire, tombé en dépression et je prends des médicaments pour ça. Donc, d'abord, dans mon état, je ne peux pas entreprendre grand chose, oui, et je voulais me balancer à cette époque là pour avaler tout ce que j'avais comme médocs et en finir. Je n'ai pas parlé la dernière fois par rapport à ma femme. Je ne voulais pas qu'elle sache. Et donc, ce là, j'ai avalé tous les médicaments que j'avais sur moi et je suis tombé dans le col d'Argo.

[00:19:50]

Et concordants Quand j'ai émergé, il était 5 heures du matin. Et là, j'ai pris la route de Stuttgart pour aller voir mon cousin pour me changer les idées. Un alibi entièrement invérifiable.

[00:20:07]

Dans la foulée, le juge d'instruction qui vient d'être chargé de l'enquête sur la tuerie organise une reconstitution aux abords des lieux du crime et il fait venir Amédée Otro Yanno et sa voiture, sa BMW 3 Yano. Vous vous mettez au volant, donc, et vous vous dirigez vers le domicile des victimes Alessi. Il démarre et il va tout droit sans hésiter jusqu'à la rue Bertot, sans hésiter. Les policiers filment son arrivée avec une caméra et le film est immédiatement comparé aux images tournées par la caméra de surveillance le soir du drame.

[00:20:52]

Trois Yan'an, Noir, Royère. Les deux voitures se ressemblent. Elles se ressemblent en tout point. Et regardez, les gens sont les mêmes et regardez là la vitre arrière teintée. Vous avez remarqué sur les deux voitures? Regardez moi encore, mais les débats MW série 5 avec la vitre arrière teintées, il y en a plein.

[00:21:17]

Possible, mais tout de même, quelle coincidence!

[00:21:24]

La dessus tombe une avalanche d'éléments qui accusent trop Yano.

[00:21:29]

D'abord, les résultats des analyses effectuées sur ces vêtements qu'il portait le jour du crime.

[00:21:35]

On a trouvé des traces de pondra. Je suis formel pour le rachat de l'Arbat.

[00:21:41]

Explication de trop Yano là dessus, je suis allé à la fête foraine et j'ai tiré à la carabine.

[00:21:47]

J'ai même failli gagner une peluche. Vous avez une arme trop Yano? Une arme avec des enfants à la maison? Bien sûr que non, je n'ai pas d'arme. Ensuite tombent les résultats des analyses complètes de son ordinateur. Il pensait avoir effacé la mémoire en la reforme à temps, mais nous, il reste toujours des traces. Et les spécialistes de l'unité informatique de la police fédérale belge ont fini par extraire des informations très intéressantes quelques jours avant le drame.

[00:22:18]

Cet ordinateur, son ordinateur connecté au réseau Wi-Fi d'une salle de sport de la rue Pernault et en cours de connexion, dont il a fait une recherche sur Google Maps, a cherché à se rendre en Allemagne.

[00:22:47]

Tiens, comme par hasard. Mais l'élément le plus confondant vient de son téléphone portable abolissait de la PJ à visionner la totalité des photos et des vidéos de son portable et il est tombé sur un truc, un truc de fou. Une vidéo que, sans doute, il a tourné sans s'en rendre compte. Ça arrive à tout le monde, ça ne fait pas attention. On appuie sur le mauvais bouton, ça tourne, ça tourne, ça tourne. Et vous vous retrouvez avec un film interminable du plafond ou un film de vos pieds.

[00:23:22]

Cette vidéo dure 59 minutes et 59 secondes, dont presque une heure. Elle date de février 2013, un an avant la tuerie. Donc regardez bien. Et attendez la bonne surprise, donc, au début. L'appareil filme le plafond. Et puis là, vous voyez, il l'attrape et on voit sa femme qui est en pyjama, assis sur son lit. Attendez, ça vient, regardez. Incroyable la main de trop Yanno, qui tient un pistolet semi-automatique Smith Wesson 9 mm.

[00:23:58]

Et ensuite, on le voit glisser l'arme sous son oreiller. La scène dure quatre secondes, pas plus. Il ne fallait pas la louper. Et après, il pose son téléphone sur la table de nuit et il filme à nouveau le plafond. Quand on pense que ce type prétendait ne jamais avoir eu d'arme. Le gros menteur. Cette vidéo, évidemment, les policiers la montre à Yano. Vous reconnaissez cette femme, Rhiannon? Bah oui, oui, ma femme bien.

[00:24:39]

Et cette main là, vous la connaissez? Bah ouais, ouais. C'est la mienne. Excellent Yano et ce pistolet là le reconnaissait. Voyons comment il va se dépatouiller. Rassurez vous, il se dépatouiller. Ouais, ouais, c'est mon pistoleros, on me l'a volé au cours d'un cambriolage l'année dernière. C'est pour ça que je n'en ai pas parlé.

[00:25:13]

Il donne la date de ce cambriolage et pas de chance. C'était avant le tournage de cette petite vidéo. Il a réponse à tout. Sans être, vous en conviendrez, très convaincant. Mais ça vous donne une idée du bonhomme. Il n'avouera pas, il n'avouera jamais. Tout l'accuse, mais il n'avancera pas. Et c'est en l'état que le dossier part devant la cour d'assises.

[00:25:44]

Le procès d'Amédée Trop Yano s'ouvre le 6 février 2017 devant les assises de Liège. Il encourt la prison à perpétuité et ses avocats n'ont pas d'autre choix que de plaider l'innocence totale puisque c'est la position qu'il défend avec des arguments d'ailleurs. Je fais observer ici.

[00:26:05]

Que Mme Heyd, qui connaissait Amédé ou trop Yano, ne l'a pas reconnu au moment où on l'interroge après le cri, et j'en fait observer par ailleurs que les témoins de la tuerie qui ont vu le tueur s'enfuir l'ont décrit comme étant petit. Alors, comment clients? Vous le voyez dans le box?

[00:26:23]

Mesure 1 mètre 92 et pèse 120 kilos.

[00:26:29]

Et enfin, vous remarquerez que les vêtements Kamov trop Yano portés le soir des faits et qu'il n'a pas la vie, n'ont révélé aucune tache de sang, alors que quelqu'un qui tire sept fois et qui est assez proche des victimes aurait eu forcément du sang sur lui. Mais lui, Amédéo, trop Yan'an, refuse de s'expliquer. Le procès dure trois semaines. Il l'annonce le cinquième jour. Je fais savoir à la cour que à dater d'aujourd'hui, je refuse de répondre à toutes les questions qui me seront posées.

[00:27:08]

Je ne m'explique plus. Ce procès est aussi marqué par le défilé des maîtresses de la victime et toutes celles que Benoît Philippin a tenté de séduire au cours de sa carrière de séducteur harceleur. Alors, vous allez me dire à quoi ça sert puisqu'il s'agit de la victime? L'un des avocats de la famille s'en est insurgents. Bien sûr.

[00:27:40]

Oh non, non, nous ne sommes pas ici pour faire le procès des victimes. C'est vrai, mais c'est un élément du dossier d'instruction. Or, les jurés, vous devez le savoir, n'ont pas accès au dossier d'instruction. Et donc, il est du devoir du président de la cour d'assises de faire vivre le dossier d'instruction à l'audience. Même si pour les parties civiles, c'est terrible, la honte vient s'ajouter à leur peine. Le 23 février 2017, Amédéo trop Yano est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat de Benoît Philippon et pour le meurtre de Carole Aide et du petit Esteban.

[00:28:31]

Dans les deux derniers cas, les jurés n'ont pas retenu la préméditation. En Belgique, on ne peut pas faire appel d'un verdict de cour d'assises et donc la condamnation d'Amédée Otro Yano est définitive, mais lui maintient qu'il est innocent. Alors, depuis sa prison, il multiplie les recours, d'abord devant la Cour de cassation rejeté, et puis devant la Cour européenne des droits de l'homme, encore rejetée.

[00:29:05]

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