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La fréquence Christophe Hondelatte Je vais vous raconter aujourd'hui une affaire criminelle de 1999, l'affaire Nadhir cédera t il? C'est le nom de l'assassin à qui on peut coller l'étiquette de tueur en série puisqu'il a tué au moins trois personnes et sans doute beaucoup plus. Mais vous verrez, on ne trouve pas vraiment chez lui les caractéristiques d'un vrai tueur en série. Les petites manies, vous savez, qui font le mystère des serial killers, cédera t il, serait plutôt un type sans foi ni loi, qui tue comme il respire pour rien ou si peu pour le débriefe.

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Tout à l'heure, j'ai invité maître François Robinet, qui est là au téléphone. Bonjour. Dans ce dossier, maître, vous avez été avocate de la partie civile. Vous avez défendu les intérêts de la famille de l'une des victimes de Nadhir Cédrat. La famille de Gérard Staelens. Voici donc cèdera t il d'épaisseurs du canal? Une histoire que j'ai écrite avec Thomas Audouard. Réalisation Céline Lebrun.

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Christophe Hondelatte. Je vous préviens, accrochez vous, car cette histoire commence par une boucherie, une scène de crime abominable.

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Nous voilà fin mai 1999, dans la région de Nancie, sur les bords d'un canal, le canal de Jarville la Malle Grange. Un matin, sur les coups de six heures, un pêcheur lance Sali et nom de Dieu, un pied à pied qui flotte. Le pêcheur court, alerté la sécurité du canal. Un type arrive là bas, il est là, regardé, et il trouve le pied bloqué contre une pile de pont. Il remonte le pouce à gauche, donc c'est un pied droit en sale état.

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Couleur vert de gris, plus très. En vérité, si vous voulez mon avis, c'est quelqu'un qui fait balancer dans le canal. Ça arrive souvent et le pire dû être tranchée par une hélice de bateau bateau.

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Le lendemain, rebelote à 3 500 mètres de là, un éclusier appelle la sécurité des voies navigables. Arnaud. Il y a un truc qui flotte près de mon écluse, là, ça m'a tout l'air d'une tête, figurez vous. Une tête rappeliez aujourd'hui une 4. Qu'est ce qu'on va trouver après ça? Dis moi, tu veux bien le repêcher le temps qu'on arrive. Ah non, non, non, moi, je ne touche pas à ça, ce n'est pas mon boulot.

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Je vous ai prévenus, vous venez le faire vous même au repêchent la tête. Elle est aussi complètement plus truffiers, avec un oeil qui pend, la langue qui pend et une oreille décollaient. Qui a dû être mouliné par une hélice. A mon avis, c'est ça. Donc, on s'attend à retrouver morceau par morceau, tout le reste du corps. Les voies navigables font passer le message à tous les professionnels du canal. Si vous trouvez d'autres morceaux, vous nous prévenez.

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Et le lendemain, il fallait s'y attendre, nouvelle alerte. Un sexe d'homme, figurez vous, qui flotte dans le port Sainte-Catherine, a lancé un peu plus tard dans la journée, au même endroit, un morceau de sternum et des côtes. Et le jour même, à l'écluse de Jarville, une main coupée net. Et à partir de là, on ne parle plus d'un suicide mouliné par une hélice de bateau. Non, une hélice n'aurait pas sectionné le sexe comme ça ou découper les côtes.

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On a affaire à un corps qui a été coupé en morceaux et les morceaux jetés à l'eau. C'est un meurtre. Et le lendemain, ça continue. Sous le pont Gabriel Fauré, on trouve le pied gauche et quatre morceaux de chair humaine et à chaque fois, bien sûr, les morceaux sont envoyés à l'Institut médico légal de Nancy ou petit à petit, on reconstituer le puzzle. Et ça se confirme. C'est un meurtre. Les pieds, les mains et tous les ossements ont été tranché net alors qu'une hélice les aurait arrachés.

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Et de deux, sur certains morceaux, il y a des traces de coups de couteau. Le type a été poignardé, puis découpé et jeté à l'eau, façon puzzle. D'après le légiste, la mort remonte à un mois et demi. Une information judiciaire est ouverte. Un juge est désigné et il choisit la police judiciaire de Nancy pour conduire l'enquête. Les flics commencent par aller voir les éclusier un par un et là, on leur raconte une histoire qui remonte aux jours qui précèdent la découverte du premier pied.

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Là bas, il y avait des odeurs, une horreur. Alors j'ai cherché d'où ça venait. Et puis j'ai vu des tripes qui flottaient de la Tryba et j'ai cru que c'était des trucs d'animaux. Je les ai ramassé des sacs poubelle. Je ne voulais pas laisser ça au milieu du canal. Vous comprenez? Mais si ça se trouve, ça venait de votre gueule. Si ça se trouve, les flics vont à la décharge et à l'odeur. Ils retrouvent le sac, les viscères pétrifiés, file à l'institut médico légal et ce sont bien des viscères humaines.

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Quelle enquête! Et vous allez voir, ce n'est pas fini.

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Et on continue comme ça à remonter des morceaux. Jour après jour. Sauf qu'à un moment, Mahia, un blême, il y a un gros blême. Voilà. Mais ce n'est plus la même histoire. Les gars, on a trois rotules, figurez vous. Trois jeunes, donc. Il n'y a pas une, mais deux victimes.

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Incroyable rebondissement, c'est un double meurtre et l'urgence est donc de donner une identité à ces deux cadavres. A cette époque, la fin des années 90, on commence à maîtriser la technique de l'ADN. Mais il n'y a pas de fichier et donc ce n'est pas l'ADN qui va nous donner des noms. En revanche, dans le puzzle, on a une main et donc potentiellement des empreintes digitales. Je dis potentiellement parce que la main a séjourné dans l'eau pendant un mois et demi.

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Faut pas rêver. Avec l'eau, les chairs ont ramolli. Mais à l'Institut médico légal de Paris, il y a un expert qui s'est reconstitué le dessin des empreintes. Même après un long séjour dans l'eau, il réclame juste du temps.

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Il lui faut 15 jours pour reconstituer l'empreinte digitale. Et puis un jour, ça y est. Là, on la compare à toutes les empreintes recensées dans le fichier national.

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Désolé, les mecs, ça donne rien. Et là, de deux choses l'une ou bien le type n'est pas enregistré dans le fichier, ou bien l'empreinte est mauvaise. Coup de chance depuis peu, un logiciel permet de reconstituer les empreintes déformées. Et là, ça marche.

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C'est bon, j'ai encore Hanska. On a donc identifié une victime et après comparaison génétique, il se trouve que tous les morceaux repêchés sont les siens, sauf la troisième rotule qui, pour l'instant, restent anonymes.

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Et donc, les flics de la PJ de Nancy seront cardes sur la Hanska, scène qui a fini en mille morceaux dans le canal.

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C'est un Allemand, un Allemand, qui a fait récemment de la prison en France pour une histoire de vol de camions. Il a purgé sa peine à Saint-Mihiel, dans la Meuse. Pas loin. Il est sorti de taule fin août 98, il y a donc un peu moins d'un an. Et là, il serait rentré en Allemagne, où il aurait été hébergé par un de ses copains, un ancien taulard, lui aussi un certain Hance Müller. Et d'ailleurs.

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Il y a une semaine, cette annonce leur a signalé sa disparition à la police allemande. Donc, Heyns Cassen vivait en Allemagne depuis sa sortie de prison. Alors, comment se fait il qu'on le trouve en kit dans un canal en France, les policiers de la PJ de Nancy se font remonter par leurs collègues allemands. La facture détaillée du téléphone du copain Muller. Quand il était chez lui, Gacem a reçu plusieurs coups de fil de France, de Lorraine et notamment des appels en provenance d'un foyer de Jarville, le foyer Jean Stoffer, qui accueille pas mal d'anciens taulard et qui est à 100 mètres du canal.

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Et puis, Cassen a aussi reçu des appels d'un certain Philippe Grosseurs, qui habite Laxou près denoncer. Et assez vite, ils se rendent compte que ce grand mur n'existe pas. C'est un faux nom. Et derrière se cache un escroc qui fait ding ding dans les fichiers de police. Nadir Cédrat, c'est un ancien détenu lui aussi de la prison de Saint-Mihiel, dans la Meuse, où il purgeait une peine de cinq ans pour usurpation d'identité. Il est sorti de taule en mars dernier.

[00:09:00]

Et vérification faite, il a aussi une piaule au foyer Jean Stoffer. Nadir Cédrat. Il est le seul à avoir appelé Gacem le mort dans les semaines qui précèdent sa disparition. Ça fait clairement un suspect, mais ce n'est pas le seul. Le copain Muller peut très bien lui aussi, avoir assassiné et fait la route pour venir se débarrasser de son corps en France. Et ça fait donc deux suspects.

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Le 21 juillet, ils sont placés tous les deux en garde à vue. Andy Murray est arrêté chez lui en Allemagne, avec sa femme et sa fille. Son appartement est perquisitionné et il ne comprend pas pourquoi. Alors on lui explique votre ami Hanska Assen.

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Il a été retrouvé mort en France. Il est choqué. Il ne savait pas. Il a l'air sincère. Nadir cèdera t il, lui est interpellé chez lui à l'action. Les policiers fouillent son appartement de fond en comble. Ils cherchent bien sûr du matériel qui aurait pu servir à la découpe du corps. Il trop tôt ce qu'il faut? Des couteaux, une scie de boucher, un étau fixé au plan de travail de la cuisine. Ce n'est pas Courance, un étau dans une cuisine, mais surtout, toujours dans la cuisine.

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Il trouve une broyeuse à végétaux. Vous savez, ces machines qui permettent de réduire des branchages en sciure. C'est gratis. En a une. A côté de sa gazinière, c'est très étrange parce qu'on est dans un appartement au deuxième étage. Le type n'a pas de jardin et il a dans sa cuisine une machine pour broyer des branchages.

[00:10:48]

Et du coup, on se dit que peut être, c'est par là que sont passés les corps.

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D'autant que partout sur le sol, sur la porte, sur le mur, on trouve des taches brunes qui ont l'air d'être des taches de sang. Et quand les policiers décollent, le lino de la cuisine wha, une odeur terrible.

[00:11:11]

Et ce n'est pas tout. C'est gratis dans la cave, on trouve un sac de chaux, de chaux vive et ça, ça aide à résoudre un mystère. Le légiste, qui a examiné tous les morceaux du cadavre, a mis à jour une bizarrerie. Tous les morceaux ont séjourné dans l'eau une semaine, sauf la tête. La tête semble avoir séjourné dans l'eau depuis beaucoup plus longtemps, au moins un mois et demi. La chaux peut expliquer cette différence de maturation.

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Si vous voulez, on aurait mis la tête dans la chaux et pas les autres morceaux. Pourquoi? Sans doute pour la rendre méconnaissable. Et puis, dernière chose qu'on trouve chez Stratis, dissimulée dans son canapé un bocal, un bocal qui contient des cristaux de poudre blanche. De la drogue, peut être. En tout cas, le bocal file direct au labo. Une fois la perquisition terminée, Sédative est placé en garde à vue. Monsieur cèdera t il?

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Quelle est la nature de vos relations avec Heyns Cassen et avec Hance Muller? Quand les avez vous vu la dernière fois? Rabat ont organisé ensemble de petites arnaques. La dernière fois que je les ai vus, c'était quoi au mois de mai? C'est gratis. Hanns Cassen est mort et c'est pour ça que vous êtes dans notre bureau. Mais moi, je n'ai rien à voir avec ça. Enfermés, ils sont venus chez moi tous les deux. Et puis il y a eu une dispute.

[00:12:36]

Muller s'est énervé. Moi, je suis parti. Je n'avais pas envie de me mêler de leur histoire, mais c'est bien possible que ce jour là leur est signé Niassène. Oui, c'est bien possible, mais moi, je n'y suis pour rien. Donc, c'est gratis, accuse le copain Muller. Le juge ne croit pas un mot de son histoire. Enfin, c'est tout de même chez ces Gradis qu'on trouve tout le matériel de découpe et la broyeuse à végétaux.

[00:13:00]

Ce n'est pas fait Hance, mais leur simulé voulait tuer Gacem. Pourquoi l'aurait il fait chez ces hydratés? Ce n'est pas lui qui a amené le matériel de Boucher qui a amené Léto, qui a amené la broyeuse, et donc Cédrat, qui est mise en examen pour assassinat et écroué.

[00:13:22]

Et les choses se compliquent pour lui quand on reçoit l'analyse de la poudre blanche qu'il planquait dans son canapé. On pensait que c'était de la drogue, de l'héroïne ou de la cocaïne. Pas du tout. C'est du poison, figurez vous.

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C'est du cyanure. Un kilo de cyanure. Et là, ça ouvre des horizons. C'est peut être ça, l'arme du crime cédrat qui empoisonne Gacem. Et après le découpe en morceaux, ça se tient et ça n'est pas difficile à vérifier. Si Gacem a été empoisonné au cyanure, il y a forcément des traces dans son corps.

[00:13:59]

Le labo analyse plusieurs morceaux de corps et Bingguo, il y a du cyanure dans la barbaque. D'où vient il? Ça ne se vend pas au supermarché. Evidemment, le cyanure est utilisé dans l'industrie. Il y a donc des revendeurs dans toutes les régions et il y en a un dans la région de Nancie. Les policiers vont le voir. Le grossiste, évidemment, a un grand cahier dans lequel il note le nom des gens à qui il vend du cyanure.

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Vous pourriez nous dire si vous avez vendu du cyanure au mois de mai dernier? Oui, mais bon, j'ai pas à l'heure.

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J'ai vendu un lot de cyanure à un certain Joel Royer.

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Joëlle Royer et bien allons le voir. Et là, les policiers tombent sur un brave type qui leur raconte une histoire incroyable depuis 10 993, depuis six ans. Quelqu'un utilise son identité. Il a porté plainte trois fois et en 1995, il y a quatre ans, il a obtenu que l'usurpateur soit condamné pour avoir utilisé son nom et qui était l'usurpateur. Je vous le donne en mille, Nadhir, c'est gratis et c'est donc cédrat t il, qui a réutilisé quatre ans plus tard, cette fausse identité pour acheter du cyanure.

[00:15:16]

Et c'est donc lui qui, de toute évidence, a empoisonné Gacem. On a trouvé des tasses de café chez lui. Le cyanure est un produit amère. Il a que le café pour dissimuler un peu son goût. Et voilà donc le scénario qui se profile. C'est gratis. Tu Gacem, on verra plus tard pour le mobile. Il empoisonne avec du cyanure. Il démembre son cadavre avec le matériel de boucher. Et pour être certain que la tête soit méconnaissable, il lamée d'or de la chaux vive.

[00:15:47]

Un mois plus tard, il va ajouter le tout à l'eau dans le canal de Jarville. Ça se tient.

[00:15:55]

On ne peut pas dire qu'il a improvisé. Il avait prémédité son coup. Il avait le Matthäus, il avait le cyanure, il avait de la chaux vive. C'est donc un assassinat.

[00:16:09]

Je vous l'ai dit, les policiers sont à peu près certain que l'assassin essaie de Ratti, mais pour bétonner leur dossier, il faut refermer complètement la porte. Hance Muller cèdera t il? Dit que c'est lui qui a tué Gassmann, que ça s'est passé chez lui, mais qu'il n'était pas là. Le juge veut donc organiser une confrontation entre les deux hommes. Mais le problème, c'est que Muller ne veut pas venir en France. Il a peur d'être rattrapé par de vieilles affaires.

[00:16:33]

C'est un marlou, Muller. Il n'a peut être pas tué Cassen, mais c'est un marlou. Et donc, les policiers acceptent que la confrontation entre les deux hommes ait lieu dans un bureau de police binational qui se trouve juste sur la frontière franco allemande.

[00:16:51]

Et voilà donc les deux oiseaux face à face de part et d'autre d'une grande table. Il ne faudrait pas qu'ils s'en aillent. La femme de l'heure. Elle a osé. Et voilà ce que raconte l'émule le 20 mai dernier. Ca sonne bien chez eux, en Allemagne et d'ailleurs. Ils ont fêté son anniversaire dans la nuit. Il a disparu. Ils ne l'ont pas entendu partir, mais il a disparu le lendemain matin. Mulcair, inquiet, l'appelle sur son portable.

[00:17:19]

Alors Ourense? Comment se fait il que tu sois plus à la maison? Sur la route, la. Je annoncé j'ai fait draguée pour une affaire, OK, mais rapidement côté arrivée, alors que je sais que tu n'as pas eu de pépin sur la route, quoi. Muller raconte alors que Gassée nous rappelle un peu plus tard C'est bon, je viens d'arriver chez Cédrat et tout va bien. Je te rappelle quand je sors du rendez vous avec lui.

[00:17:49]

Et Lamellaire dit qu'il ne l'a jamais rappelé, jamais, et donc il a fini par rappeler ses on alors dire. Est ce que Cassen est toujours chez toi, chez moi? Tu peux me le passer, stp? Non, je ne peux pas. Ne sachant pas bien comment il se sent pas bien.

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Donne lui du café. Ça va le remonter et me rappeler surtout. Et l'autre ne l'a jamais rappelé, ce qui pousse les policiers à croire ce que leur dit Mulcair, c'est que son récit colle parfaitement avec les relevés téléphoniques. En face, de l'autre côté de la table, c'est Ratti est hirsute de colère, menteur.

[00:18:29]

Mais quel menteur celui là! À un moment, il tente même de renverser la table qui le sépare de Muller. Les policiers doivent le rasseoir de force et à ce moment là, la femme de mineur remarque un détail.

[00:18:41]

Regardez là, regardez sa chemise. Il a une chemise jaune. C'est la chemise qu'on a offert à Cassen pour son anniversaire. Il l'a sur lui. Cédrat pratique porte depuis son arrestation une chemise qui appartenait à la victime. Ça ne va pas arranger ses affaires. La confrontation se termine. Mulcair et sa femme repartent libres et cédrat ti retourne en prison. C'est lui, c'est sûr.

[00:19:13]

Et c'est d'autant plus certain qu'il a passé Nadhir cédera t il un sacré passé? Je vous ai expliqué que sa spécialité était l'usurpation d'identité. Il a été condamné à plusieurs reprises pour ça et vous allez voir, c'est très intéressant. La première fois, c'est en 1982, à La Rochelle Cédrat. Il s'entiche d'un enseignant dépressif à la retraite, André Gashi, et un jour, cet André Gashi disparaît et quelqu'un se met à utiliser sa carte de crédit et son chéquier et ses papiers d'identité.

[00:19:49]

Bref, sa vie. Et ce quelqu'un va cesser de Ratti. A l'époque, on le soupçonne d'avoir zigouiller ce monsieur Gashi. Mais comme on peut rien prouver, comme on n'a pas retrouvé son corps, il est acquitté pour le meurtre et juste condamné pour l'usurpation d'identité. Et ça recommence. En 1994, Cédrat y s'entiche d'un vieux monsieur qui habite en banlieue parisienne. Léon Rose. Même scénario. Il disparaît et Cédrat s'installe dans sa vie et même chez lui.

[00:20:20]

Mais là, c'est raté. Il n'est pas condamné parce qu'on n'a pas retrouvé le corps de Léon Kross. Il bénéficie d'un non-lieu pour le meurtre, mais il prend cinq ans pour usurpation d'identité. Bref, le passé de Cédrat ne plaide pas en sa faveur. Il ne s'est jamais fait pincer. Il a eu de la chance jusqu'ici, mais on peut raisonnablement penser qu'il a déjà tué par le passé. Depuis son arrestation Cédrat, il est en prison à la maison d'arrêt de Nancy.

[00:20:52]

Et là intervient un événement assez déroutant. Un matin, les gardiens le trouvent à moitié pendu avec les draps de son lit et on découvre que depuis son arrestation, il a un comportement très étrange. Il mange ses excréments et il boit son urine. Et là, on se dit qu'il est pas fou. Alors on le montre à un expert psychiatre qui établit qu'il n'est pas fou, mais qu'il joue au fond. C'est un simulateur qui pensait avoir trouvé la parade pour ne pas être jugé.

[00:21:24]

Et on s'aperçoit que ce n'est pas non plus la première fois qu'il se fait passer pour fou dans le passé. Il a fait plusieurs fois des séjours en psychiatrie et c'est d'ailleurs là qu'il a rencontré la plupart de ses victimes. Ce dont il piquaient l'identité à l'hôpital psychiatrique. Sacré Coco! Un pervers manipulateur, un vrai tordu.

[00:21:57]

Mais si vous m'avez bien suivi depuis le début, vous savez qu'il nous reste un mystère à résoudre. La troisième rotule, on avait retrouvé trois genoux dans le canal. Il y a donc une deuxième victime qui, elle aussi, a été empoisonné au cyanure. Il y a du cyanure dans la troisième rotule et donc on se met à chercher parmi les ex co-détenu de cédrat et on s'aperçoit que deux d'entre eux ont disparu depuis leur sortie de prison. Gérard Hurstel et Norbert Rochefort.

[00:22:29]

Lequel des deux a fini en morceaux au fond du canal? Et là, c'est pas difficile. Il suffit de comparer l'ADN de la rotule à celle de la famille des deux disparues. Les membres d'une même famille ont une partie d'ADN en commun. Le problème, c'est que Gérard Stella a été adopté. On ne sait pas qui sont ses parents, mais il a deux demi sœurs. On leur fait un prélèvement, on compare. Et c'est Gérard Stèle qui a fini en morceaux au fond du canal.

[00:22:59]

L'enquête va révéler que Cédrat Thies lui a fait croire qu'il avait du travail à lui proposer à sa sortie de prison. Alors, il l'a fait venir, annoncé. Il lui a fait boire un petit café un peu amère. Et voilà le mobile. Dans les jours qui suivent, Ratti se met à utiliser sa carte de crédit. Il retire au total mille francs 450 euros. C'est ça, le mobile. Rien de plus. 3000 balles. Norbert rompt fort parce que lui aussi a disparu à sa sortie de prison.

[00:23:32]

Il rêvait de s'acheter un camping car et de renouer avec sa famille en allant les voir avec son camping car un par un. Tant qu'on y est, ce qu'il ne l'aurait pas zigouiller lui aussi possible parce qu'on a maintenant l'ADN de la famille fort. Et on compare avec l'ADN des taches de sang retrouvées chez Cédrat Tié et Bingguo. Il y a le sang de renfort dans la cuisine de Cédrat Douati. Ça fait trois. Sauf que là, on n'a pas de cadavre.

[00:23:58]

À un moment de l'enquête, le juge fait vider le canal complètement. On trouve des tibias de Gacem, une omoplate qui appartient à Gérard Estel, mais pas un seul morceau de Norbert Amphore. En revanche, on s'aperçoit qu'à sa sortie de prison, c'est gratis, sous l'une de ses nombreuses identités, à proposer à renfort de lui vendre un camping car pas cher. Il l'a donc fait venir chez lui. Il lui a sans doute offert un café et on ne l'a jamais revu.

[00:24:26]

Et de trois. En avril 2002, Nadir Cédrat est jugé devant la cour d'assises de Meurtre et Moselle, à Nancy, pour trois assassinats qu'il nie et qu'il vanillée pendant tout le procès contre les évidences, avec un aplomb, avec une gouaille absolument insupportable.

[00:24:48]

Il fait son show dans son box. Il énerve tellement tout le monde qu'il prend le max perpétuité avec vingt ans de sûreté. Il fait appel. Il est rejugé à Metz en mai 2003. Et là, il prend le max du Max Perpète avec 22 ans de sûreté. A l'heure où je vous parle, il est toujours en prison. Mais les 22 ans de détention minimum approchent. Il sera libérable à partir de 2021.

[00:25:21]

Pour lui, débriefe de cette histoire Je suis donc avec maître François Robinet, qui l'avocat de la famille de Gérard Stealth. L'histoire est longue et complexe. Vous avez noté que je n'ai pas pu m'attarder sur le procès. Je compte un peu sur vous mettre puisque vous y étiez. C'est vrai qu'il a fait son chou.

[00:25:38]

Tout à fait vrai. Tout à fait vrai. Vous auriez pu ajouter même qu'il franchissait les marches du box en sautillant, comme s'il venait à faire son théâtre. Car c'est un véritable triomphe, finalement, dans le box des accusés, qui jouait quelquesoit son show, comme vous l'avez dit très justement, c'était quoi des jeux de mots? Des choses comme ça, exactement des jeux de mots. Puis, tournant en dérision les remarques qui lui étaient protestants, son innocence, interpellants, ses avocats me menaçant, l'avocat général s'est trompé de commettre de nombreuses erreurs dans son réquisitoire.

[00:26:13]

Bref, quelqu'un qui voulait mener les débats. En définitive, il a nié jusqu'au bout.

[00:26:19]

A aucun moment, il ne reconnaît quoi que ce soit.

[00:26:21]

Jusqu'au bout, il n'a jamais reconnu pas+ en première instance, en appel.

[00:26:26]

Est ce qu'on a un doute sur Norbert Renfort, dont on n'a jamais retrouvé Tanabe? Ou est ce que vous qui avez insisté ou deux procès d'assises, de considérer qu'il a aussi tué Norbert Monfort?

[00:26:38]

Côté, vous avez bien insisté sur les avantages à tirer de la biométrie pour les empreintes digitales, mais aussi de l'ADN. En ce qui concerne le sang, notamment, de Norbert Reford, pour répondre à votre question, il y a Norbert renforce dans sa cuisine. Absolument. C'est d'ailleurs démontré. Mais il y avait aussi des indices plus compromettants pour dire Bharati encore. Mais c'était des détails qui a écouté les uns aux autres le confondaient. Écoutez bien. Ce qui est essentiel aussi, c'est qu'il ait profité de l'identité d'un Norbert Orpois pour percevoir sa pension, sa pension du travail parce qu'il avait une pension de retraite.

[00:27:19]

Enfin, il a aperçu de la Sécurité sociale, une pension dont il a bénéficié en usurpant son identité.

[00:27:26]

Pourtant, le 8 mai, les éléments intangibles en face, ça ne s'est pas bougé d'un millimètre, d'un millimètre, pas d'un millimètre.

[00:27:36]

C'est quelqu'un qui est sûr de lui. Si vous voulez, tout se joue qui se joue des uns et des autres. Vous avez pu mettre en. Il y avait finalement son art machiavélisme à l'égard de ses victimes. Vous avez pu voir qu'il y recrutait en maison d'arrêt et en profitait pour trouver sa proie. D'avoir affaire à quelqu'un de vulnérable, solitaire, sans famille, a t il proposé de l'aider à s'en sortir et à se réinsérer avec le camping car que vous avez quitté?

[00:28:03]

Ou bien encore, comme vous l'avez dit très justement, pour l'aider à se réinsérer. Par exemple, pour M. Gashi, vous siki effectivement cette affaire de La Rochelle. Et c'était un enseignant retraité qu'il a rencontré dans un hôpital psychiatrique à qui il a offert un gîte rural pour se reposer. Et alors, il l'a invité à venir dans ce gîte rural. Mais malheureusement, il naïades aussitôt qu'il y est arrivé. On n'a jamais plus vu sortir ce malheureux homme.

[00:28:27]

Une question technique? Pour quelles raisons?

[00:28:29]

Est ce qu'on ne rajoute pas au dossier le cas d'André Gashi et celui de Léon Kross? André Gashi On peut comprendre. Il a été acquitté. On ne peut pas revenir sur l'autorité de la chose jugée. Mais on croit que c'était faisable et faisable.

[00:28:43]

C'était faisable, mais probablement que le juge d'instruction n'a pas été saisi par le parquet.

[00:28:49]

C'est incroyable parce que en vérité, il en a tué cinq. On peut être certain qu'il en a tué quatre au minimum exigé pour quatre ans.

[00:28:58]

Je me demande même s'il n'a pas eu davantage.

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Probablement parce qu'il y avait eu le premier au 788. Le deuxième, en 94, y passe pas six ans à se tourner les pouces.

[00:29:08]

Et puis, vous voyez tout ça dans un but purement utilitaire prendre usurpé l'identité de quelqu'un. C'est à dire que l'identité, c'est qui individualise une personne à la dépouiller de son individualité. C'est donc usurper son identité ou tout au moins reconnue pour tel ou par des actes d'état civil qui sarraus. J'y prends les papiers. D'abord, il prend les papiers. Ensuite transforme son état civil en prenant l'identité de la personne qu'il a créée pour percevoir ensuite les avantages du travail, soit de la pension, soit assuré de la Sécurité sociale de la personne qui l'a massacrée.

[00:29:44]

Mais on parle pas de sommes extraordinaires. À chaque fois, ce sont quelques milliers de francs, mais récurrences à l'époque, quelques milliers d'euros, ce n'est pas extraordinaire.

[00:29:53]

C'est vrai que tabou, ça peut lui assurer quand même un petit fix. Mais ça démontre simplement son avidité. Je pense qu'il doit d'abord et avant tout une expression à sa simulation dont vous avez parlé à son usurpation. Si son âme est un imposteur, c'est quelqu'un qui aime tromper. C'est quelqu'un qui aime se faire passer pour ce qu'il n'est pas. Regardez par exemple dans le récit. Vous parlez du nom de grand support, vous, il a pris une identité purement imaginaire quand il prend le nom de Royer pour acheter du cyanure.

[00:30:28]

C'est encore une fausse identité. C'est quelqu'un qui a besoin d'avoir son fait de fausses identités.

[00:30:35]

Vous avez insisté? Métro ou deux procès d'assises ont jugé et condamné Nadir Cédrat. Pour quelles raisons? Est ce qu'on est arrivé à éclaircir ce mystère? Est ce qu'il a recours à du cyanure parce que c'est un poison qui est utilisé aujourd'hui? On l'utilisait au dix neuvième siècle. Le cyanure et même avant ça, au 18ème siècle. Mais c'est un poison qui est tellement repérable dans le sang des victimes. On ne peut pas le dissimuler. Pourquoi est ce qu'il a recours au cyanure?

[00:31:00]

C'est un coup tordu.

[00:31:02]

C'est vrai qu'on peut interpréter comme ça, mais pas auprès de lui, qu'on a pu obtenir une réponse ou tout au moins une explication là dessus avec le cyanure. La personne qu'il avait dans son quartier pense qu'il s'agissait précisément de ces malheureux victimes et ne leur plaît pas beaucoup de temps pour pouvoir perdre conscience et lui laisser par conséquent la faculté qu'il prévoyait de massacrer. Ça va vite les découper.

[00:31:28]

C'est un avantage pratique, sinon ça va vite et ça ne fait pas tâche. C'est pratique pour ça.

[00:31:34]

Mais pourquoi les hypostyle, alors? Parce que pour le coup, là, il en est partout, c'est à dire qu'on se trouve chez lui. L'ADN de toutes les gens qu'il a découpés dans sa cuisine.

[00:31:43]

On peut mettre ça sur le compte de quelqu'un qui pensait ne pas être affecté, bénéficiait de l'impunité le plus longtemps possible et surtout ne pas être intercepté, interpellé et inquiété. Je pense qu'il devait penser à faire le ménage dans sa cuisine parce qu'il y avait du travail à faire. Il n'avait pas besoin. Il y avait beaucoup de travail à faire parce que vous avez pu remarquer que les malheureux policiers qui sont venus faire une perquisition chez lui ont été même incommodés par les odeurs nauséabondes dans sa cuisine.

[00:32:18]

Il avait découpé tout de même pas mal de cadavres. Bac de criminologie, maître Robinette.

[00:32:23]

Est ce que vous considérez vous que Sédative est un tueur en série? Alors, il a tué plusieurs fois. Mais ça ne suffit pas à utiliser le vocable de tueur en série, ça, en tout cas pour l'expert psychiatre.

[00:32:34]

Non. Pour lui, c'est clair, n'est pas un tueur en série. Pour moi, personnellement, je me retiens, bien sûr, rapportent les psychiatres qui sont plus autorisés que moi à lire. Mais je pense que c'est gratuit, a un problème d'usurpation d'identité. Et ces faits habituellement utilitaires, il n'a aucune empathie. C'est quelqu'un qui n'a aucun respect de la vie humaine et qui, par conséquent, dès lors que il est sûr et certain de bénéficier de son impunité, il n'hésite pas à aller jusqu'à massacrer quelqu'un qui lui faisait confiance envers lequel d'ailleurs, il a dû probablement jouer de ses dons de simulateur.

[00:33:20]

Parce que vous savez que c'est quand il était à la prison, comme mon coiffeur, qu'il recrutait précisément ses victimes. Oui, il était coiffeur en prison.

[00:33:29]

Le coiffeur qui, évidemment, lui a permis de recueillir des confidences. Oui, exact. Et à travers ces confidences, qu'il arrivait à jauger la personnalité de sa victime et la santé malléable, vulnérable, dont la victime lui racontait à quel moment il allait pouvoir sortir de prison. Il lui proposait de l'aider à se réinsérer, etc. Que vous avez dit très bien votre rapport. Dans votre exposé, il l'a fait. C'était tout à fait juste. Vous avez dû révéler la personnalité de qui?

[00:33:58]

Comme une araignée qui fait sa toile. Et puis sa proie venait dans sa toile et Tablet PC dans sa cuisine ensuite.

[00:34:06]

Je n'ai rien dit de ce qu'il est fondamentalement de son histoire personnelle. Peut être qu'on peut en dire un mot. Vous n'êtes pas son avocat, mais vous vous souvenez sans doute de son curriculum vitae. Malgré tout, c'est cet homme dont l'enfance a été fracassée qui a manqué de repères dans l'enfance. C'est un gamin abandonné.

[00:34:27]

C'est un vrai, mais vraiment pas pour un homme de plus de 50 ans. Le d'origine algérienne et abandonné par ses parents, pris en charge par une famille française qui lui a donné un nom France. Un prénom français, ça lui retirer le nom. Je ne vois pas très bien en quoi ceci a pu faire naître des difficultés d'adaptation, au point que l'on soit à tuer des pauvres types qu'il rencontrait à la prison.

[00:35:01]

Vous vous souvenez de son prénom français? Parce que je ne l'ai pas donnée dans mon récit, c'était Dominique. Simplement, il s'est à nouveau rien à dire après dans son sac.

[00:35:13]

Ensuite, il a tenu à ses origines. Crochète algérien Nadir, je crois qu'il était d'origine algérienne y a un moment pendant le procès.

[00:35:28]

Il a eu le début d'un geste à l'égard des familles. Je pense à vous, à vos clients.

[00:35:35]

La famille n'aurait Gérard Stealth contre un véhicule français au carbone.

[00:35:40]

Imaginez au cas où, c'est vraiment l'individu qui n'a aucun regret, aucun remord que l'infraction n'atteint pas quand il répond l'avocat général. Lécouter? Usurpation d'identité? Oui. Assassinat, non. Je ne suis pas capable d'assassiner quelqu'un. Il a l'avocat général auquel il l'ICOM. Et de front, voyez sans le moindre respect d'ailleurs, mais avec un aplomb considérable. Donc, il est condamné à perpétuité avec une peine de sûreté de 22 ans.

[00:36:16]

Il est donc libérable à partir de 2000. 21 ans. Qu'on dit, les psychiatres, qu'avez vous ressenti vous même sur sa dangerosité? Est il pensable de le laisser sortir à l'issue de sa période de sûreté?

[00:36:30]

Un avocat? Cette question, l'avocat le met en difficulté. Mais en tout cas, ce qu'on peut dire, c'est que sa dangerosité reste une véritable question. Oui, l'avocat est embêté. Tout individu est capable de faire un effort sur lui même. Peut être que parvenu là où il va sortir de prison, il aura compris que ça m'étonnerait qu'il poursuive encore dans cette voie là.

[00:36:55]

Mais qu'en fait, il aura plus de 80 ans quand il sortira s'il sort au bout de 22 ans.

[00:37:02]

On peut considérer que sera calme.

[00:37:07]

Des centaines d'histoires disponibles ici, remplaçant d'écoute et surtout ottintoise, Serge.