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La fréquence Christophe Hondelatte Je vais vous raconter le plus formidable aventure du vingtième siècle, la première traversée de l'Atlantique en avion New York, Paris, en mai 1927 par l'Américain Charles Lindbergh, seul à bord de son fameux Spirit of Saint-Louis.

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C'est une histoire passionnante que je vais vous raconter en deux épisodes à partir du livre de Lindbergh lui même 33 heures pour Paris, qui, malheureusement, n'est plus édité aujourd'hui, mais que vous trouverez sur le marché du livre d'occasion. Voici le premier épisode qui va de la naissance du projet jusqu'au décollage pour Paris. Je l'ai écrit avec Tucumán de Dieu le veut.

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Réalisation Céline Lebrun Perrotin. Christophe Hondelatte. En septembre 1926, j'ai 25 ans. Ça fait quatre ans que je vole un rêve qui a commencé il y a aussi longtemps sur les bancs du collège et aujourd'hui, je suis pilote à l'Aéropostale, aux Etats-Unis. Je transporte du courrier à travers tout le pays, par tous les temps du jour et de nuit. Et même dans la tempête, j'ai survolé la moitié des 48 Etats. Je compte presque 2 000 heures de vol.

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Je connais les courants aériens des Rocheuses, les orages de la vallée du Mississippi. J'ai réalisé mon rêve. Mais pourquoi est ce que je m'arrêterai là?

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Un jour, en vol entre Saint-Louis et Chicago, d'un coup, ma pensée s'enflamme et si j'allais de New York à Paris sans escale, j'ai appris que le patron d'une chaîne d'hôtels vient de lancer le prix Ortega 25.000 dollars. A qui fera la première traversée? Moi, je me dis si j'ai une provision de carburant suffisante, c'est le moteur ne lâche pas. Et si je garde mon cap suffisamment longtemps, je vais arriver à Paris, c'est sûr. Ce n'est pas plus difficile et plus dangereux que transporter du courrier par les nuits d'hiver et de mauvais temps.

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J'ai réalisé tellement de choses qui m'ont paru impossibles. Pourquoi est ce que je ne réponds? Bon. Au loin, je vois le phare de Chicago. Pour l'instant, il faut que je atterrisse. Après l'atterrissage, je vais me coucher. Est ce qu'un avion peut vraiment porter assez d'essence pour voler son escale de New York à Paris?

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Le lendemain matin. Je me réveille à l'aube. C'est la partie désagréable du service postal et en me rendant sur le terrain et pendant tout le vol retour vers St. Louis. Je ne pense qu'à ça. Il me faut un avion moderne. J'aurais bien voulu en avion voir être belle enka. Il va plus vite que les autres. Il consomme deux fois moins d'essence, mais je n'ai pas assez d'argent. Je n'ai que quelques milliers de dollars qui viennent de mes économies d'enfants.

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Et cet argent, c'est ma sécurité d'emploi. Je suis prêt à le risquer dans mon projet, mais ça ne pourra payer qu'un tout petit morceau dans Blanka. Il faut gagner des gens riches à mon projet. Des gens qui ont à la fois de l'argent et de l'influence. Je pense à Thomson. Il est le directeur d'une compagnie d'assurances. Il a un avion et je lui ai donné quelques cours de pilotage. Je l'appelle. Il me donne rendez vous chez lui.

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Dites moi, capitaine les mers. Quel genre d'avion faudrait il pour ce vol?

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Je pense à un grand Blanka, je pense que ça ferait l'affaire. Un White Blanka, c'est un monomoteur. N'est ce pas? Vous n'allez tout de même pas traverser l'océan avec un monomoteur. Pourquoi pas un tricoteurs, un Fokker, un moteur? C'est grand, c'est lourd et c'est l'un des moteurs tombe en panne avec le poids de l'essence. Les deux autres ne serviront à rien. Entendu, entendu. Vous êtes sans doute plus compétent que moi, mais cette idée d'un seul moteur ne me plaît guère.

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Cela dit, je viens d'apprendre que Francœur envisage d'ouvrir une agence ici à Saint-Louis. C'est l'occasion de me renseigner sur les performances de cet avion et sur son prix. Bonjour, monsieur A avant tout, je vous demande de la discrétion sur mon plan qui n'est pas encore matérialisé. Vous pouvez compter sur moi un jeune homme. Voila, j'envisage de voler entre New York et Paris. Je cherche un avion et j'ai pensé à un faucon. Je voudrais savoir combien ça coûte et combien de temps est ce que ça prendrait de le construire?

[00:05:13]

Je pense que Mr. Fauqué pourrait vous fabriquer un avion et vous livrer au printemps.

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Et le bruit aurait du zon dans les 90.000 dollars.

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C'est plus cher que l'un de nos avions de série, mais il faut agrandir les ailes. Il faut prévoir des réservoirs supplémentaires.

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En fait, je dirais que bon, pour un tel projet, il vous faudrait un peu plus de 100.000 dollars.

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Ah bon? Et un monomoteur, alors? Combien ça coûterait à la MR? Je vais être très clair avec vous.

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Je ne suis Chertal que M. Fauqué ne vous vendra pas un avion monomoteur pour traverser l'Atlantique. Mais moi, je ne veux pas de tri moteur. D'abord, ça coûte plus cher et il faut un équipage et moi, je veux être seul.

[00:06:17]

Alors, j'en reviens à mon projet initial, un monomoteur de la société White Blanka, et je finis par rencontrer CPB lancà en personne au Waldorf Astoria à New York. Mon avion est parfaitement capable de voler sans escale de New York à Paris, j'en suis certain, et je vous avoue que je serais très content qu'elle c-b cette épreuve. Il suffirait que je penche d'ajouter un grand réservoir d'essence dans la cabine. A votre avis, combien de temps votre avion peut il tenir en l'air sans reprendre de carburant?

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Si le pilote le maintient à sa vitesse maximum?

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Oh, je crois pas plus de 50 heures, capitaine, mais je reçois finalement quelques jours plus tard par télégramme.

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Regrettons, mais ne désirant pas voir Blanka pour vols transatlantiques. Entre temps, j'ai trouvé quelqu'un pour s'occuper des questions d'argent. Il s'appelle Harold Bixby, il est le patron de la State National Bank de Saint-Louis.

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Vous vous lancez dans une entreprise de merde, mais sachez que nous serons derrière vous et à partir de maintenant, vous allez me laisser m'occuper de toute la partie financière. Et vous? Vous allez vous concentrer sur l'appareil et sur la préparation du vol.

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Je vais donc voler réellement vers Paris. Ce n'est plus une idée, ça n'est plus un simple projet. Dans ma tête, je suis comme un petit garçon au matin de Noël.

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Et maintenant, il faut que je trouve un avion. J'ai entendu parler d'un monoplan aux ailes surélevées construit par une société du nom de vauriens à San Diego. Une société très modeste, quasi inconnue. Pouvez vous construire un avion à moteur capable d'exécuter? Exécutez vol sans escale. New York Paris? Stop! Dans l'affirmative, prière faire connaître prix et délais. La réponse arrive le lendemain.

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Pouvons construire avions avec. Elle a grandi. Prix environ 6.000 dollars. Sans moteur dès les livraisons, trois mois environ. Stop!

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Six mille dollars avec le moteur, ça fait 10.000. C'est donc dans mes moyens. Je lui réponds qu'avec la concurrence, trois mois, c'est long. Il me dit qu'en deux mois, c'est possible. Alors, je lui demande les caractéristiques techniques. Il prétend que l'avion peut embarquer 1440 litres d'essence et voler à 160 km heure. Mais bon, même si Raïa ne peut me construire un avion en deux mois, disons que je serai prêt à décoller de New York pour Paris fin avril.

[00:09:12]

Et d'ici là, est ce que d'autres pilotes, avec d'autres avions, n'auront pas tenter la traversée?

[00:09:19]

Enfin, je pensais me trouver en tête et maintenant, je suis en retard sur mes concurrents qui d'ailleurs la plupart d'entre eux ignorent jusqu'à mon existence.

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J'ai bien réfléchi. Est ce qu'on devrait pas renoncer à l'Atlantique et porter nos efforts sur un vol à travers le Pacifique, par exemple?

[00:09:39]

Personne n'a de projet de ce côté là. Et puis, on aura le temps de se préparer, de construire un avion, de faire des essais.

[00:09:47]

Qu'est ce que vous en pensez, monsieur Bixby? Le Concorde est une merde.

[00:09:52]

Nous allons mettre de l'argent à la banque. Rien n'est encore perdu. Et par ailleurs, Mr Lindbergh, il nous faut trouver un nom pour votre futur avion.

[00:10:02]

Qu'est ce que vous diriez? Spirito, St.

[00:10:04]

Louis, Spirit of Saint-Louis? Oui, c'est pas mal. Alors entendu, nous l'appellerons Spirit of St. Louis.

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À San Diego, l'usine de la Royal Air Lines qui me propose cet avion à 6.000 dollars, plus les moteurs et bâtiments décrépis au bord de l'eau. J'ouvre la porte d'un petit bureau poussiéreux et je tombe sur le président de la société, M. Maroni, large aux épaules, souriant, jeune, proche de la trentaine.

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Marchionne et une mère. Soyez le bienvenu avant de nous mettre à parler affaires.

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J'aimerais bien vous montrer ce qu'on fait dans notre usine. Suivez moi.

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Il ouvre une porte et nous descendons dans l'atelier. Un ouvrier soudain. Tubes en acier sur un squelette de fuselage. Une demi douzaine de ses camarades. Epices, des câbles d'acier. Ils percent des trous. Ils installent des instruments, des leviers. Kahlenberg. Je vous présente Bertinat, notre chef d'atelier, et monsieur MacNeil. Venez McNeill, qui est chargé du montage. Et voici monsieur Andersson qui effectue les soudures.

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M. Moreau. Moreau, c'est notre monteur, spécialiste et mesureur qui s'occupe des réservoirs des radiateurs. Vous devez savoir que tous nos fuselages sont en tubes d'acier et que nous employons du bois pour la charpente des ailes. Et d'ailleurs, voici M. Ailleurs qui dirige Tono Voilages. Vous ne me croirez pas, je voudrais la charge que ces elles peuvent porter.

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Ben voilà, monsieur le maire, vous avez tout vu. Voulez vous que nous allions au bureau pour causer un peu?

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En remontant au bureau, je compte les fuselages en cours de construction. Il y en a deux à l'état de carcasse et un autre qui va recevoir ses ailes. Pas beaucoup.

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M. Limbert, nous sommes très désireux de construire votre avion. Que pensez vous de notre proposition?

[00:12:15]

C'est à dire que votre télégramme parlait de 6.000 dollars sans moteur?

[00:12:22]

A combien monterait l'ensemble? Burchard dépend du moteur et des équipements que vous choisirez. Si vous prenez un moteur de win win, c'est un froid entre 9.000 et 10.000 dollars en. Si vous voulez une nouveau J5 $23 pas très jeune, ça passera probablement au dessus des 10.000. J'avoue que je préfèrerais un J5 la corporis très bien, mais très bien. Je vais vous dire comment on va faire ce vol.

[00:12:54]

En vérité, nous intéresse beaucoup.

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Donc nos nouveaux donneront le moteur et tous les équipements à prix coûtant. Non, nous ne prendrons aucune commission.

[00:13:05]

C'est très généreux de votre part. Pensez vous que nous pouvons vraiment compter sur une livraison dans deux mois? Espérons mettre moins de temps. Mais je ne peux pas évidemment vous faire de promesses.

[00:13:25]

Dans la foulée, Mao Nyman voir régler les détails avec son ingénieur qui sort une feuille de papier et un crayon. Je pense que le réservoir Hilberg devrait être logé là, sous l'aile, dans le fuselage. Vous comptez vous placer le poste de pilotage pour vous et votre navigateur? Un seul poste de pilotage vous suffira. Je veux partir seul et donc moi même la navigation. Vous comptez partir seul?

[00:13:57]

Ah bon? Je pense que la distance est trop grande pour un homme seul.

[00:14:02]

Oui, mais moi, je pense que les chances de succès sont sont supérieures avec un seul pilote. Je préfère emmener plus d'essence qu'un compagnon, d'accord. Et quel équipement voulez vous? Bon, le vol de nuit, je n'en veux aucun.

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C'est beaucoup trop lourd pour un parachute.

[00:14:24]

Même réponse à un parachute. Ça nous coûterait au moins 15 kilos.

[00:14:29]

Et bien, je crois que nous pouvons commencer les plans.

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Quelques jours plus tard, Mahoney me tend un journal qu'il lit à voix haute Écoutez ça, monsieur Limbert. Le commandant Beure va tenter la traversée de l'Atlantique avec un énorme monoplan Foca à trois moteurs. La société Sikorsky construite un avion dont le pilote pourrait être le Français René Fonck. On sait par ailleurs que d'autres pilotes américains, dont le commandant Davy, se préparent.

[00:15:09]

Écoutez bien et le dernier inscrit serait Charles Lindbergh, un pilote de l'Aéropostale qui volera seul. D'autres avions sont en construction en France, en Angleterre et en Italie.

[00:15:24]

Oui, les 25.000 dollars du prix TaiG ont attiré beaucoup de concurrents.

[00:15:29]

Norma. Pour que je réussisse, il faudra qu'il échoue. Tous. Je n'ai jamais effectué de vols de longue durée et aucun des avions que j'ai pilotés jusqu'ici n'était capable de franchir 800 km sans vent. Rien et je n'ai jamais encore survolé d'étendue likée. Et surtout jusqu'ici, j'ai mené ma navigation en observant des points remarquables au sol des lacs, des villes, des cours de rivières, des voies ferrées sur l'Atlantique.

[00:16:04]

Tout sera différent. Il me faudra naviguer à la manière d'un avis. Et les navires ont un sextant, c'est à dire qu'il mesure la hauteur du soleil et les étoiles. Pourquoi je ne ferai pas comme eux? Ils ont une radio, j'emporte bien une radio. Si ce n'est pas trop lourd. Et puis, comment navigue t'on sur un arc de cercle pour franchir 5700 km? Est ce qu'il ne faut pas une connaissance poussée des mathématiques? Je pourrais me renseigner auprès des officiers de la marine de San Diego, mais j'hésite.

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Alors que le scepticisme au sujet de mon vol est assez grand, il ne faut pas Cojeul. J'aille l'aggraver en montrant combien je suis ignorant.

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Bonjour Monsieur, je voudrais un jeu de cartes qui couvre l'Atlantique Nord. l'Atlantique-Nord. Ce n'est pas courant, mais en tant. Voilà ce que vous me demandez. Pour alléger au maximum l'appareil, je prends une décision radicale je voudrais que vous signez un train d'atterrissage que je pourrai larguer en vol après le décollage et nous gagnerons quelques kilos. Mais vous allez vous écraser à l'atterrissage, Charlie? Non, non, je ne crois pas tellement. Jamais, sans doute l'hélice.

[00:17:36]

Mais si je me pose sur du gazon n'endommage pas le fuselage ni les Jets.

[00:17:44]

Finalement, j'ai renoncerai, mais je décide d'acheter un petit radeau. J'en ai vu un dans la vitrine d'un magasin de sport débarrassé de ses avirons. Il ne pèse que 4 kilos et demi. Mais il ne faudrait pas oublier que je me prenne un morceau de toile imperméable pour me protéger du vent sur mon radeau. Non, non, je pourrais toujours arracher de la toile sur les ailes, mais il ne faut pas que j'oublie d'emmener un couteau.

[00:18:14]

Le capitaine français Charbonnage Acer a fait connaître que si les conditions météorologiques sont favorables, il décollera dimanche matin à l'aube de l'aérodrome du Bourget, près de Paris, pour gagner New York sans escale et. Le Challenge Berto a été choisi pour accomplir le vol sans escale. New York Parier sur un monoplan bêlant. On pense qu'il décollera dans les jours qui viennent. Allons Charlie!

[00:18:45]

Il ne faut pas que tu te torture la cervelle avec ces informations. Le Spirit of Saint-Louis sera prêt à voler dans une quinzaine de jours. Je ferai mes premiers essais sur le terrain de la reining qu'aux parades Reporterre ou de photographes. Cette question des journaux est devenue un cauchemar. Certes, une publicité raisonnable est utile à mon projet, mais la distraction provoquée par La Presse peut me conduire à l'échec. Les essais se sont bien passés. On a fait quelques modifications.

[00:19:22]

Nous sommes le 8 mai et dès que le temps sera favorable, il faut que jamais de mon avion à St. Louis. Il s'appelle Spirito ou il vaporetto.

[00:19:35]

Ha ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha!

[00:19:44]

Mais après, j'apprends que les deux aviateurs français se sont et va oui comme des fantômes nocturnes. Ils ont dû manquer d'essence, ils ont dû se poser quelque part sur terre ou sur l'eau. Le vol entre San Diego et Saint-Louis s'est finalement bien passé. J'ai eu quelques soucis avec mon moteur qui s'est mis à sauter, à crasher et à vibrer. J'ai bien cru qu'il allait me falloir atterrir en urgence sur des montagnes dans la nuit. À un moment, j'ai même été tenté de faire demi tour vers la Californie.

[00:20:21]

Mais après 14 heures et 25 minutes de vol, j'ai finalement atterri sans encombre à l'aéroport de Lemberg, à St. Louis. Ça s'est bien passé. Vous avez des nouvelles de J'essayerais. D'après ce qu'on raconte, ils ont été recueillis par un navire britannique, Blanka. Il est parti aux dernières nouvelles. Il doit décoller samedi. Sinon, ils sont perdus à nous. C'est à nous de reprendre le flambeau tombé de leurs mains. Il me faut maintenant rejoindre New York pour le départ.

[00:21:06]

Quand j'atterris à New York, je suis assailli par les photographes vous pouvez poser devant votre avion Lindbergh, allez y poser votre main sur les listes.

[00:21:18]

Comptez vous décoller pour Paris, monsieur le maire? Monsieur le maire, que pensez vous au sujet de Nungesser et Coli? Qu'est ce que votre mère? Tout ça, monsieur le maire? Est ce que vous emportera une patte de la part de. Est ce que vous avez une petite amie? Gilbert. Le lendemain, les journaux titrent Le fou volant part aujourd'hui avec ma photo en grand. En dessous, c'est moi le fou volant. Il paraît que je vais partir pour Paris aujourd'hui.

[00:21:56]

Je n'ai jamais dit ça. Cela dit, il faut que je quitte New York le plus vite possible. Ici, je ne peux même pas avoir une heure à moi. Je n'ai jamais eu un moment de liberté. Chaque jour que je passe ici me détourne, me détourne de mon objectif. Mardi 19 mai 1927. Il y a huit jours que je suis à New York, le ciel est couvert. Il pleut, il y a de la brume.

[00:22:26]

On me dit qu'une dépression se creuse à l'ouest de la France. Je suis prêt à partir, mais j'attends le moindre signe d'amélioration de la météo.

[00:22:36]

Charley Charlie le temps est en train de s'éclaircir au dessus de l'océan. C'est un changement soudain, c'est à dire que la zone de basse pression qui couvrait Terre-Neuve se comble progressivement. Et derrière arrive un fort anticyclone. J'ai donc une chance de décoller à l'aube quand j'arrive à l'aérodrome. Je suis surpris de n'avoir aucun préparatif dans le camp de mes concurrents. Ils attendent une confirmation de l'amélioration du temps. Or, moi, j'attends qu'on annonce le beau temps sur tout le parcours vers l'Europe.

[00:23:07]

Je risque de partir le dernier. Je serai prêt à partir demain matin. Demain, je déciderai. Je prendrai cette responsabilité sur mes épaules. Elle me revient.

[00:23:21]

Quand je me couche, il est minuit et j'ai demandé à l'un de mes amis de me réveiller à deux heures et quart. J'ai donc deux grosses heures de sommeil devant moi. J'ai appris ça sur la ligne postale. Chaque minute, chaque seconde de sommeil a son prix. Allez, faut que je dors. J'ai besoin d'être en pleine forme. Si seulement il pouvait faire beau demain matin, évoquer Desandrouin. Dommage que la piste soit un peu étroite et que le terrain soit un peu court.

[00:23:55]

Grand Dieu est déjà minuit et demi. D'habitude, je m'endors à peine couché. Il faut que j'en empêche mon esprit de vagabonder. Est déjà une heure et quart. Plus qu'une heure de sommeil. Ce que j'ai bien fait de demander qu'on qu'on me remplisse les réservoirs à fond. Ça me donne 260 km de plus en distance, mais ça me alourdit de 60 kilos tout sur moi. Je dormirai pas cette nuit de repli. Je me sens prête à partir.

[00:24:38]

Un de demande brûler.

[00:24:44]

l'Aube se lève sur New York et voici venu le moment que je le prépare, jour et nuit. Depuis des mois, je lance le moteur. Pour l'instant, il me manque 30. Avec les réservoirs chargés d'essence au maximum, mon Spirit of Saint-Louis n'est plus aussi vibrant de puissance qu'il l'était jusqu'ici. Son énorme poids écrase les pneus au sol. Ce matin, il est plus terrestre, aérien. Tous les regards sont fixés sur moi. Il me manque toujours quand je me penche au bord de la carlingue.

[00:25:17]

Je regarde vers la piste humide et brillante et je vois les fils télégraphiques au bout de la piste et les flaques d'eau qu'il me va falloir traverser. Les panaches de fumée qui sortent des cheminées au bout du terrain. Si le Spirit of Saint-Louis n'accélère pas assez vite, mais Rouge sang s'englue dans le sol. Si les commandes demeurent paresseuses, j'aurais quelques secondes pour décider de couper les gaz et de m'arrêter quelques secondes. Sinon, j'aurais m'écraser à l'extrémité de la piste.

[00:25:49]

Mais j'ai la conviction que les routes quitteront le sol. La conviction que les ailes passeront au dessus des films télégraphie la conviction que c'est maintenant qu'il faut y aller. Je boucle ma ceinture, je rabats mes lunettes sur mes yeux, je fais un signe de tête à ceux qui doivent retirer les cannes, ouvrant grand la manette des gaz. Je suis soulagé. Confiance. L'avion s'ébranle lourdement. Comment est ce que j'ai pu imaginer que l'air serait capable de supporter un tel poids 100 mètres?

[00:26:25]

Je n'arrive pas à décoller 300 mètres. La béquille quitte le sol, jaugeant le poids passé des roues sur les ailes. Voilà le trait qui marque la moitié du terrain. Et je suis encore loin d'avoir atteint la vitesse d'envol. J'ai une seconde pour décider si je coupe le gaz ou si je décolle. Si je me trompe, je m'écrase, je tire sur le manche et les roquettes Lassale? Je vais décoller. Les roues reprennent le contact avec le sol.

[00:26:54]

J'ai encore 600 mètres de piste. Je décolle à nouveau. Je laisse les roues toucher le sol encore une fois. Et puis, le Spirit of Saint Louis s'élève tout seul. Il est plein d'ardeur. Je m'en. C'est le moment crucial passer au dessus des fils télégraphiques. Je suis passé Maedhros dessus. Je passe aussi au dessus des arbres de la colline. Je suis maintenant à 60 mètres au dessus du sol. Je regarde mon taximètre 1750 tours minute.

[00:27:30]

A ce rythme, j'ai beaucoup plus d'essence qu'il n'en faut pour gagner Paris. Attendez, ne partez pas. J'ai encore quelque chose à vous dire. Vous aimez les histoires incroyables? Vous connaissez celle de l'avocat qui a reçu par la poste une oreille coupée. Vous pouvez l'écouter dans le podcast Mon client et moi, des avocats reviennent sur les affaires criminelles qui les ont les plus marquées, qui ont changé leur vie. Alors écoutez les nouveaux épisodes, c'est simple il suffit de taper mon client et moi dans votre application de podcast favorite et de vous abonner.

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Je vous laisse découvrir. Des centaines d'histoires disponibles sur vos plateformes d'écoute et sur Europe1.fr.