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La seconde Christophe Hondelatte Je vous ai raconté ici toutes sortes d'histoires criminelles, de toutes les époques et de toutes les régions de France et même de l'étranger. Mais comme celle là, je ne vous en ait jamais raconté. Jamais. C'est une histoire récente. Les faits remontent à mars 2013. Le procès d'assises a eu lieu en 2016. Deux meurtres commis dans le département de l'Aisne, dans la région des Hauts de France. Je ne vous en dit pas plus parce qu'il y a, au milieu du récit, un incroyable rebondissement.

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J'ai écrit cette histoire avec Thomas Audouard. Réalisation Céline Lebrun.

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Christophe Hondelatte. Voilà comment commence cette histoire absolument unique. Le crime presque parfait dans un petit village de la région de Compiègne. Comment? Cinq cent 550 habitants. Le vendredi 15 mars 2013, aux alentours de 6 heures 10, Myriam rentre chez elle retrouver son amoureux Dominique, avec lequel elle vit depuis deux ans. Tiens! Le portail est ouvert. Elle se gare.

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Elle arrive à la porte. Elle n'a pas les clés. Il n'y a pas de sonnette. Elle frappe fort. Pas de réponse. Et là, elle s'aperçoit que la porte est ouverte. En réalité, elle entre dans l'entrée. Elle voit son Dominique étendu dans une mare de sang, face contre terre, les pieds nus. Et elle crie. Dominique Musique Pour moi, Dominique, c'est qu'elle n'est pas sûre qu'il est mort, alors elle appelle les secours, mon ami.

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Il est annoncé par terre, il baigne dans le sang. J'avais vérifié chez lui, respirait encore. Non, elle ne l'a pas fait, mais elle ne peut pas le faire. Tout se sent. Elle ne se sent pas capable. Les pompiers arrivent et il est mort.

[00:02:12]

Dominique La Place avait 45 ans et Myriam prévient tout de suite les deux sœurs aînées de Dominique a été assassinée.

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Bon, Lompret, il y a du sang partout.

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C'est ce horreur et les gendarmes arrivent et ils se penchent sur le corps. Oui, ça ressemble à un coup de couteau au niveau du cœur. T'as vu la sur les mains? Sur les mains du cadavre, il y a des coupures qu'il sait protéger. Il s'est défendu avant de mourir. Il a lutté avec son assassin. Les TIC, les techniciens en identification criminelle débarquent et ils ne trouvent strictement rien. Pas une trace ADN, pas une empreinte digitale, pas un cheveu, pas un poil rien.

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C'est rare dans les crimes d'aujourd'hui. La police scientifique trouve presque toujours quelque chose. Mais là, étrangement, rien. Donc, on attend beaucoup de l'autopsie. D'après le médecin légiste, Dominique Laplace a reçu un coup de couteau en plein cœur. Un seul qui l'a tué d'un coup en moins d'une minute. La plaie fait 4 cm de large sur 10 cm de profondeur et il pense que le meurtre a eu lieu entre 22 heures et 23 heures. La veille, le jeudi soir, donc le 14 mars, lui aussi relève les entailles sur les mains, mais il a trouvé autre chose après sa mort.

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On s'est déchaîné sur ce cadavre. On l'a roué de coups sur la tête.

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La police scientifique n'a donc rien trouvé. Donc, c'est parti pour la police à papa à l'ancienne, façon Colombo. Et donc, il faut d'abord répondre à la première question qui est le mort? Qui est Dominique Laplace? Est ce qu'il avait des ennemis? Est ce qu'il avait des embrouilles? Et si oui, avec qui?

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Dominique Laplace avait 45 ans. Il était éducateur spécialisé depuis 18 ans. On interroge son entourage, ses collègues, pas brave, type, sans problèmes, qui avait deux passions la nature, la forêt et l'archéologie. Il avait d'ailleurs un détecteur de métaux, vous savez, une poêle à frire avec laquelle il cherchait des pièces anciennes. On en trouve dans la région.

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Voilà un brave type.

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Il était avec Myriam depuis deux ans. C'est une ancienne copine de lycée, Rias, qui dépasse apparemment. Sauf que la soeur Françoise vient assez vite voir les gendarmes. ROBERMONT Sachez qu'il a tué. Françoise, sa sœur, s'appelle Françoise et elle va tout droit à la gendarmerie. Proposer un suspect, ou plutôt une suspecte. Vous savez, il y avait une femme très nuisible dans l'entourage de mon frère, une femme redoutable. C'est Véronique, son ex. Moi, dès que j'ai su ce qui lui était arrivé, j'ai pensé tout de suite à elle son nom.

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Quel est son nom? Véronique plairaient pays 2 R. T.

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Et là, la soeur se met à raconter cette Véronique Pierer a vécu treize ans avec Dominique. C'est une belle femme rousse, plutôt séductrice, assez délurée et très chérie chérie. Elle est infirmière et c'est d'ailleurs à l'hôpital qu'elle a rencontré Dominique, qui venait d'avoir un accident de voiture. Il s'était cassé le fémur et il s'est retrouvé dans son service. Et voilà, ça a duré treize ans, avec des hauts et des bas, d'après ce que dit la soeur.

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Des disputes, des réconciliations et encore des disputes. Et finalement, au bout de treize ans, la rupture. Savez vous qui est à l'origine de cette rupture? Mme. Ben oui, puis il n'en pouvait plus. Et donc, il l'acquitter? Oui, et à partir de là, elle n'a eu qu'une idée, c'est de lui pourrir la vie. Elle lui a balancé un pot de fleurs à la figure. Elle lui a cassé toutes les dents.

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Vous savez.

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Et la soeur dit que ça s'est aggravé quand Dominique a refait sa vie avec Myriam. Elle ne supportait pas que quelqu'un d'autre. Vous savez ce qu'elle lui a dit un jour, elle lui a dit Je te grèverait, je te grèverait et tu sauras pas quand. Et depuis, je vous dis la vérité. Il avait peur, il avait peur d'elle. La sœur n'est pas la seule à montrer cette Veronique du doigt. D'autres proches viennent dire que c'était elle, que c'est forcément elle, que c'est Véronique Pierer.

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Et donc les gendarmes vont l'avoir chez elle, à Saint-Gobain.

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Bonjour Madame! Gendarmerie nationale. Nous pouvons rentrer un instant. Je vous en prie. L'accueil est impeccable, elle est courtoise et aimable. Elle n'a pas l'air d'une femme sur ses gardes. C'est important. La première impression. Et puis elle marche avec des béquilles. On voit mal une femme aller commettre un meurtre clopin clopant. Les gendarmes vont droit au but à un certain nombre de personnes. Madame suggère que vous êtes mêlés à la mort de Dominique Laplace. Qu'est ce que vous pouvez nous dire là dessus?

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Je suis sous le choc, je ne comprends pas. Je n'y suis pour rien. Vous l'avez vu récemment? Récemment, nous. La dernière fois que je l'ai vu, c'était il y a six mois, sept mois. Je pense. Vous savez, on a été lié avec Dominique, mais j'avais tourné la page. Peut être, mais en attendant, les gendarmes veulent savoir ce qu'elle a fait dans la soirée du 14 mars, veille de la découverte du corps, puisque le légiste estime que Dominique Laplace a été tué entre 22 heures et 23 heures la veille.

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Au Barça, c'est pas compliqué. J'étais chez moi, je recevais mon neveu préféré, Malorie, et il m'a présenté sa nouvelle petite amie Émilie, et elle dit que ça s'est tellement bien passé après qu'ils se sont revus le lendemain soir, toujours chez eux.

[00:09:14]

On vérifie le neveu Malorie et sa petite amie Emilie confirme Ils ont bien mangé chez Tatie Véronique et Locator. Et le 15 au soir, elle a un alibi solide. Et si vous ajoutez à ça qu'elle a des béquilles et qu'elle est plutôt coopérante? Les gendarmes se disent ça n'est pas à elle et à partir de là. L'enquête s'enlise. Aucune piste ne s'ouvre. C'est mal parti.

[00:09:47]

Ce qui va sauver cette enquête, c'est un autre meurtre commis le lendemain dans le même département de l'Aisne. Mais cette fois l'an la préfecture, à 40 km de Caumont. Au début, les deux enquêtes sont séparées. Elles sont parallèles. Mais je vous le dis tout de suite quand les gendarmes vont s'apercevoir que ces deux meurtres ont tant à bord, ils vont tomber sur une entreprise criminelle unique, hallucinante, d'une perversité redoutable. Mais n'allons pas trop vite. Voilà ce qui se passe le lendemain, allant chez José Barrère, 47 ans, et sa petite amie Laura, vers une heure du matin.

[00:10:33]

On frappe aux volets de leur porte d'entrée. José Barrère ouvre la porte, mais pas le volet qui s'est. De l'autre côté, une femme lui répond Bonsoir, j'ai rayé votre voiture en passant dans la rue, je suis désolé. Je pense qu'il faudrait qu'on fasse un constat. La petite amie raconte qu'à ce moment là, José ouvre le volet qu'il sort. Elle, elle est devant la télé. Elle se lève, elle va à la fenêtre et elle voit une voiture démarré en trombe.

[00:11:13]

A l'intérieur, elle distingue deux silhouettes. Et là, elle sort et elle trouve son José couché en travers. Il a pris une balle dans la tête, mais il respire encore. Elle appelle immédiatement les pompiers. José Barrère est donc transporté à l'hôpital d'Amiens et il est placé en soins intensifs. D'après les médecins, il est conscient. Il comprend ce qu'on dit, mais il ne peut pas parler. Et les gendarmes débarquent donc à l'hôpital avec une ardoise et en feutre.

[00:11:47]

Monsieur. Est ce que vous savez qui peut vous en vouloir? José Barrère est très diminué. Il a un mal fou à écrire en tremblant. Il écrit sur l'ardoise trois lettres M. El.

[00:12:29]

Il y a une très grosse différence entre les deux meurtres quand les gendarmes arrivent chez Dominique Laplace, il est mort. Il ne peut pas dire je sais qui m'a assassiné. Voici son nom alors que José Barrère, il est vivant. Mal en point, mais vivant. Il ne peut pas parler, mais d'après les médecins, il est conscient. Alors, les gendarmes lui tendent une ardoise et un feutre et ils lui demandent d'écrire qui a voulu le tuer? Et il écrit trois lettres.

[00:12:58]

Eux, M. L. Et là, les gendarmes se tournent vers sa petite amie. Vous avez une idée de ce que ça peut vouloir dire, vous? Oui, oui, bien sûr. A mon avis, ça désigne son ex. Émilie. Émilie Visor. Son ex et la mère de leurs enfants. Entre eux, c'est d'ailleurs ça le problème du moment. La garde du petit dernier, Emilie, la mère, vient d'être condamnée pour non présentation d'enfant.

[00:13:27]

Ça fait un mobile, un sacré mobile. Tuer le père règle la question de la garde d'enfants. Ça larègle, d'autant plus que José Barrère est mort. Il meurt le 24 mars, huit jours après son arrivée à l'hôpital.

[00:13:52]

Et là, je m'arrête deux secondes pour voir si vous suivez et vérifiez que vous faites le même chemin que les gendarmes au même moment.

[00:14:01]

Cette Emilie là qui est soupçonnée d'avoir tué son ex José à coups de carabine. Est ce que ça ne serait pas la même que les Mili qui apparaît dans le dossier du meurtre de Dominique Laplace? Vous savez, la petite amie du neveu préféré de Véronique. Elle s'appelle Emilie, elle aussi, qui est bien. C'est la même.

[00:14:21]

C'est la même Emilie qui fournit avec son petit copain Malorie, un alibi à Véronique Pierret. Elle n'a pas pu tuer son ex Dominique puisqu'elle dînait avec nous. Et qui, maintenant, dans un deuxième meurtre qui a lieu le lendemain du précédent, est désigné par la victime. Juste avant de mourir, c'est la même. Est ce que ça peut être une coïncidence qu'à 24 heures d'intervalle? Evidemment que non. Alors accrochez vous. Le stratagème que vous allez découvrir maintenant est absolument diabolique.

[00:15:03]

Huit mois après les deux assassinats, les gendarmes vont donc chercher Émilie Viseur et Véronique Piré, chacune chez elle, et il les placent toutes les deux séparément en garde à vue. Et il voit tout de suite que Véronique Piré est une coriace. Alors qu'Émilie Viseur est plus fragile. C'est sur elle qu'ils mettent la pression. Et au bout de dix heures de garde à vue, la miss se débat Loann. J'ai quelque chose à vous dire. On vous écoute.

[00:15:34]

Je sais qui a tué José Barrère et Dominique la place Niclo, alors? C'est Malorie. Il m'a avoué qu'il avait tué Dominique avec sa tante Véronique. Et il m'a dit aussi que c'était eux qui avaient tué José Parain. Elle se donne le beau rôle. Elle est au courant, mais elle n'y était pas. Elle n'a rien dit parce qu'il l'a menacée. Malorie et Véronique m'ont dit que si je parlais de quoi que ce soit, ils s'en prendraient à moi, à mon fils.

[00:16:00]

Donc, il y avait aussi Malorie, le neveu préféré dans le coup. Donc on va le chercher. On le place lui aussi en garde à vue et c'est lui qui révèle le cadre incroyable de ce double meurtre. D'abord, c'est lui qui les a tués tous les deux et Dominique Laplace et José Barrère. Et voilà pourquoi il a été le bras armé d'un pacte noué entre les deux femmes. Émilie Viseur, sa petite amie, et Véronique Pierret, sa tatie.

[00:16:38]

D'après ce qu'il dit, c'est Emilie qui lance le bal.

[00:16:41]

Un jour, elle dit Je n'en peux plus de changer, fait quelque chose des barrages.

[00:16:46]

Moi, de lui, sa petite amie lui demande de la débarrasser de son ex. Lui, il n'en est pas capable. Mais il va demander conseil à sa tatie Véronique. Et elle, elle leur propose à tous les deux un donnant donnant. OK, Émilie. Si tu veux, je te donne un coup de main pour te débarrasser de ton mec. Mais en échange, il faut que vous meggie à faire disparaître mon ex Dominique. Ça vous va?

[00:17:14]

Donnant donnant. Tu me règle mon problème, je t'aide à régler le tien. Voilà le pacte que nous, ces deux femmes.

[00:17:25]

On a encore beaucoup de choses à apprendre sur ce pacte. Et en attendant, le 22 novembre 2013, après huit mois d'enquête, Malorie Grübel est mise en examen pour assassinat et Véronique Pierret et Émilie Viseur pour complicité d'assassinat.

[00:17:40]

Et tout le monde file en prison s'il n'y avait pas eu de deuxième meurtre. Il est probable que le premier n'aurait jamais été résolu. Il faut dire qu'il avait pris des précautions. Ils n'ont pas commis ces meurtres en amateur.

[00:18:02]

Et maintenant, pour juger des responsabilités des uns et des autres de chacun des membres de ce trio, il faut comprendre ce qui s'est passé. Il faut reconstituer le scénario et voilà la conclusion à laquelle arrivent les gendarmes.

[00:18:23]

A la demande de Véronique Piré, il est décidé que Dominique Laplace doit être tué le premier et José Barrère le lendemain. La décision de tuer Dominique Laplace est prise le matin même. Véronique et Malorie y vont à deux, armé d'un couteau et d'une carabine. Et au dernier moment, Véronique sort un sac avec tout l'équipement nécessaire des perruques pour ne pas être reconnu, des bonnets pour ne pas perdre de cheveux et donc ne pas laisser de traces ADN et des gants pour ne pas laisser d'empreintes digitales.

[00:18:59]

C'est pour ça qu'on ne trouve aucune trace dans la maison. Il s'était équipé.

[00:19:06]

Tous les deux, Véronique et Malorie prennent la direction de comment ils arrivent chez Dominique Laplace. Ils se garent en bas de sa rue. Véronique se planque près de la porte d'entrée et Malorie frappe à la porte. Dominique ou. Bonjour Monsieur, je suis en panne de voiture devant chez vous, vous pouvez me donner un coup de main. Tout le monde le dit. Dominique est un brave type, toujours prêt à rendre service. Ils le savent qui se méfient pas.

[00:19:38]

Et Malorie, Cubaine, le poignarde en plein coeur et le tue sur le coup. Et là, Véronique Piré sort de sa cachette. Elle a la carabine à la main et avec la crosse, elle frappe son ex une fois, deux fois, trois fois, quatre fois, tout en disant Bravo, m'envoyez, bien joué! Et vlan, vlan! VLAN! Prends ça une furie.

[00:20:03]

Et puis ils s'en vont. Et sur le chemin du retour, Malaurie et Véronique s'enfoncent dans la forêt de Saint-Gobain. Ils s'arrêtent le long d'un chemin de terre et là, ils enlèvent tous leurs vêtements et leurs chaussures. Et ils les brûlent comme ça. Si on les soupçonne, on ne trouvera pas sur eux de traces de sang. La première partie du pacte est accomplie. La deuxième partie, Tuer José Barrère, est programmée pour le lendemain. Le lendemain, le 15 mars au soir, Véronique Piré passe chez Malorie et ensemble, ils se rendent talan.

[00:20:48]

Ils se garent près de chez José Barrère et cette fois, c'est Véronique qui va servir d'appât puisque José ne la connaît pas. Elle frappe au volets de sa porte d'entrée.

[00:21:00]

Bonsoir, j'ai rayé votre voiture en passant dans la rue. Je suis désolée. Je pense qu'il faudrait qu'on fasse un constat. José Barrère sort de chez lui, Véronique le conduit jusqu'à l'extérieur et Malorie Kube, elle, est en planque. Armé de la carabine, il tire et lui colle une balle en pleine tête. Et là, même scénario que la veille. Ils repartent la forêt, ils se déshabillent et ils brûlent tout leurs vêtements.

[00:21:33]

Et Émilie dans tout ça? Emilie Viseur, quel est son rôle? C'est son ex à elle qui vient d'être assassiné. Et bien, les deux soirs, elle reste chez Véronique. Et pendant que son mec et sa tante tuent deux fois elle avec le téléphone portable de Malorie, elle envoie des SMS. Elle le géolocalise chez Véronique et elle lui fournit donc un alibi. C'est ingénieux, c'est bluffant. José Barrayar n'aurait pas survécu et ne l'aurait pas balancé. C'était le crime parfait.

[00:22:13]

Et le mobile lors de ces trois là, Véronique Pirès, c'est clair, elle ne supporte pas que Dominique ait refait sa vie. Elle le liquide pour se venger. Émilie Viseur aussi. C'est clair, elle est possessive. Elle n'accepte pas que son ex, José, revendique la garde de son fils. Alors, elle le liquide en face à son petit ami Malorie, qui le liquide. Lui, on a un peu de mal à comprendre son mobile.

[00:22:45]

Il est le dindon de la farce et n'a aucun intérêt personnel à tuer ces deux hommes, sauf pour être agréable à sa petite amie et à sa tante. Et quand Malorie s'aperçoit qu'il s'est fait manipuler par ces deux femmes et que c'est lui qui va payer le prix maximum, il ne le supporte pas. Il est rongé par le remords. Et au mois d'août 2014, ça fait dix mois qu'il est en prison. Il se pend dans sa cellule de la prison de Laon et il laisse une lettre.

[00:23:17]

Je ne peux plus vivre avec ce que j'ai commis. Au procès, il n'y aura donc que les deux femmes dans le box. Et donc, pas de Malorie au procès. Véronique Pierer et Emilie Viseur se retrouvent seuls dans le box de la cour d'assises de Laon, le 14 novembre 2016. Et d'entrée, ce qui frappe, c'est l'attitude de Véronique Pierer depuis le box. Elle fait des coucous à ses proches dans la salle et elle leur envoie des bises ou des clins d'œil.

[00:23:57]

Elle se croit au théâtre et c'est très mal perçu par la famille de Dominique La Place et celle de José Barrère. Et sans doute aussi que ça choque les jurés. Émilie Visor, elle, ne se fait plus discrète. Elle est recroquevillée dans son coin. On aperçoit à son cou les tatouages que José, son ex assassiné, qui était tatoueur. Il l'a dessiné lui même.

[00:24:22]

Cependant, dans sa cellule Malorie cubaine, le tueur leur a rendu un fier service. Elles peuvent le charger et elles ne se gênent pas. Elles lui collent tout sur le dos. Elles, elles n'ont rien fait, ni l'une ni l'autre. Tout est de la faute de Malorie tôt. Véronique Pérez dit qu'elle voulait juste parler avec Dominique, pas le tuer. C'est Malorie qui a voulu le tuer. Et le lendemain, idem. Elle dit qu'elle va chez José pour récupérer des affaires d'Emilie.

[00:24:49]

Rien. Plus. Je savais pas que Mallory avait une arme. Elle dit même quelque chose qui révolte la famille de Dominique la place avant de mourir. Il m'a dit Pardon, ma chérie, je t'aime! Et à la fin, comme dans tous les procès d'assises, on évoque la personnalité du défunt et en l'occurrence la personnalité de Dominique Laplace et ses proches viennent expliquer qu'il était sensible, serviable, généreux. Et elle ose dire.

[00:25:20]

Pensez vous? C'est un alcoolique, c'est un lâche. C'était un coureur de jupons. Et pour parfaire le portrait de Véronique Pirin, un collectionneur de monnaies anciennes de Toulouse est appelé à la barre. Je vous rappelle que Dominique Laplace passait son temps à battre la campagne avec son détecteur de métaux pour rechercher des pièces anciennes. Et bien trois jours après la mort de Dominique, Véronique prend contact avec son numismates pour récupérer une bague d'une valeur de 3.000 euros que Dominique avait exhumé au avecsa.

[00:26:04]

Et pourtant, quand ses proches défilent à la barre, ils en font un portrait souriant. Véronique. C'est quelqu'un de très chaleureux. Très humaine, très souriante, au point que la présidente de la cour d'assises doit remettre les pendules à l'heure. Elle a quand même été présente sur les lieux de deux meurtres en 24 heures.

[00:26:32]

Et après deux semaines d'audience, le verdict tombe. Véronique Piré est condamnée à 20 ans de réclusion criminelle et Emilie Aviseur qui, rappelons le, n'était pas présente au moment des meurtres.

[00:26:45]

A 10 ans, aucune des deux femmes ne fera appel de ce verdict.

[00:26:57]

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