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Asservissent présente Eloge de la pose. Aujourd'hui, je suis avec Jean, heureux propriétaire d'une Peugeot et heureux. Il peut l'être. Jean fêtent leur anniversaire. Cinq ans sur la route, sans accroc. Heureux, car ils ont encore de belles années devant eux. Parce qu'en passant, faire une pause chez Peugeot Service avant de partir, Jean a profité d'une révision à 99 euros pour les véhicules de plus de quatre ans et d'un an d'assistance offert. Si ça, c'est pas un beau cadeau d'anniversaire, prenez rendez vous.

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Je préfère d'inconditionnels ligne. Raconte Christophe Hondelatte. Une grande aventure de montagne. Aujourd'hui, la tentative en 1992 de deux alpinistes français, Pierre Béjean et Jean-Christophe Lafaille, de vaincre l'Annapurna dans l'Himalaya par la face sud et par la voie directe. Une aventure qui se termine en tragédie puisque Pierre Bégin y laisse la vie et que Jean-Christophe Lafaille ne réussit à redescendre seul que par la force tellurique de sa volonté. C'est à partir du livre de Jean-Christophe Lafaille, publié à son retour en France aux éditions Guérin, Prisonnier de l'Annapurna, que j'ai bien entendu bâti mon récit.

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Et comme malheureusement depuis, Jean-Christophe Lafaille est mort quelques années plus tard, ravalé à son tour par la montagne dans l'Himalaya. Voici donc cette histoire absolument unique et bouleversante. Je l'ai écrite avec Emmanuel Données réalisation Céline Le Braz.

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Christophe Hondelatte. D'abord, l'Annapurna, ce n'est pas une montagne, c'est un massif, un massif de six sommets reliés par des crêtes au centre de l'Himalaya. C'est le premier 8000 mètres à avoir été gravi par un homme. Deux hommes, en vérité, deux Français, Maurice Herzog et Louis Lachenal. C'était en juin 1950 et sur les six sommets, celui qui intéresse nos deux héros du jour, Pierre Bégin et Jean-Christophe Lafaille. C'est le plus haut, forcément.

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8080, 11 mètres depuis le début de l'histoire. Cent quatre vingt onze bonhommes sont montés là haut. 61 y ont laissé la vie. Le sommet numéro 1 de l'Annapurna, c'est certes 800 mètres de moins que le reste, mais c'est l'un des sommets les plus difficiles de la planète. Surtout par la face sud. Et vous vous doutez que c'est celle là qu'ils ont choisi? Un mur de 3000 mètres, parfois vertical. Et tant qu'à faire, ils ont choisi d'aller tout droit la voie directe.

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Et sa personne n'est jamais passée par là. Personne. Ce que je vais vous raconter aujourd'hui, c'est sans doute l'une des plus grandes aventures humaines de toute l'histoire.

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Alors voilà comment ça a commencé un soir de 1992. La Fédération française de montagne et d'escalade organise à Chamonix une grande soirée pour les César de l'alpinisme pour récompenser ses héros de l'année. Pierre Bégin reçoit un prix pour son ascension du K2 avec Christophe Profi, son sixième sommet himalayen, et Jean-Christophe Lafaille, un prix lui aussi pour son enchaînement des deux piliers du mont Blanc en solitaire l'été d'avant. C'est ce jour là qu'ils font connaissance au cours du Pô, qui suit la cérémonie.

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Salut, salut! Félicitations pour ton enchaînement des deux piliers du Mont-Blanc. Arrête ton cadeau quand même. Ce n'est pas rien. Merci, mais tu vois, ça ne m'a pas calmé. J'ai l'intention de m'attaquer à l'Annapurna. l'Annapurna. Cet automne, je pense par la face sud à eux. J'ai juste un seul souci. Christophe Profit n'est pas partant. Alors, je cherche un équipier. Je l'ai trouvé.

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Ça s'appelle tendre une perche et c'est assez étonnant parce que ces deux là ne pratiquent pas vraiment le même alpinisme. Pierre Béjean, c'est un Himalaya. Il a grimpé son premier 8000 à 30 ans et dix ans plus tard, il en a fait cinq de plus. Et tout ça sans porteur, sans bouteille d'oxygène et sans corde installé avant l'ascension. L'homme seul, brut de décoffrage face à la montagne, alors que Jean-Christophe Lafaille. D'abord, il est plus jeune.

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Il a 27 ans et l'autre, 41 ans. Et lui, son domaine, ce sont les Alpes et rien que les Alpes. Escalader à toute berzingue les sommets alpins. Il n'est jamais allé dans l'Himalaya. Jamais. Mais l'idée de Pierre Béjean vient de se ranger dans un petit coin de sa tête.

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Et puis, au printemps 1992, coup de téléphone. Jean-Christophe Salut, c'est Pierre Pierre Béja, ça va. Dis donc, tu te souviens de ce que je t'ai dit à Chamonix? Ça se confirme, m'a fait l'Annapurna cet automne. Et la réponse est tout de suite oui, Jean-Christophe est partant pour être le compagnon de cordée de Pierre Bégin dans la conquête de la face sud de l'Annapurna.

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Alors, comment est ce qu'on se prépare à un truc de fou comme ça, deux garçons qui ne se connaissent pas, qui n'ont jamais rien fait ensemble? Est ce qu'ils vont faire une petite sortie? Une petite paroi? Un petit rocher? Je ne sais pas. Un truc, quoi. Eh bien non, ils n'ont pas le temps. Ils se contentent d'étudier les cartes dans le détail. Et puis voilà. Début septembre 1992, il débarque à Katmandou, au Népal, et ils rejoignent directement le camp de base sous une météo épouvantable.

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Pas un rayon de lumière, le ciel bas comme une chape de plomb, du brouillard, de la pluie. Bienvenue dans l'Himalaya, au camp Base. Ils sont à 4000 mètres d'altitude et quand ils se réveillent le lendemain, le ciel s'est dégagé un peu et il la voit, la fameuse face sud de l'Annapurna. Il la voit et c'est vertigineux. Une muraille de trois kilomètres de haut, dix tours Eiffel posées les unes sur les autres au début, bien raide sur les 1000 derniers mètres, quasi vertical.

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C'est une dinguerie. Mais putain, que c'est grisant. Quand on aime la pierre sous la main. Et ils passent tous les deux quelques semaines à s'acclimater à l'altitude et à explorer le début de la face. Le 7 octobre au petit matin, un thé brûlant. Et c'est parti. Je vous rappelle qu'ils partent sans oxygène et ils partent aussi sans radio pour ne pas s'encombrer. Et s'ils partent aussitôt, c'est pour profiter du gel qui fixe les roches sur les parois.

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Parce que quand ça gèle, il pleut des pierres. Ils ont choisi d'aller tout droit sur la paroi, selon une technique assez simple de la grimpette. L'un d'eux escalade quelques mètres, assuré par son compagnon. En cas de chute. Et là, il plante un point d'ancrage, une broche à glace ou un piton. Il fixe la corde, ce qui lui permet d'assurer la montée du deuxième et ainsi de suite de points d'ancrage en points d'ancrage. Et celui qui est en dessous récupère éventuellement les pitons.

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C'est très fatigant, c'est très long. La nuit, il fait moins 20 degrés et le jour, avec le soleil, ça peut monter à +30 fois. Le premier soir, ils atteignent 6600 mètres et ils installent une toute petite tente. C'est leur premier bivouac. Le lendemain, ils grattent 300 mètres de plus, 6 000 à 900 mètres et ils font une pause d'une journée pour attendre des conditions plus favorables pour entamer le gros morceau. Les 1000 derniers mètres presque verticaux.

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Et le 10 octobre, vers 4 heures du matin, ils repartent. Et d'entrée, ils s'aperçoivent que c'est plus difficile que prévu. Ils mettent plus de deux heures pour avancer de 30 mètres sur un mur gelé et presque vertical. Et ils ont tellement le nez dans le guidon qu'ils ne voient pas le mauvais temps qui arrive. Un froid de canard et des rafales de vent terribles. Ils prennent du retard, beaucoup de retard, ils n'arriveront pas au point de bivouac qu'ils avaient repéré, alors ils vont passer la nuit là.

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Là, sur cette toute petite plate forme de moins d'un mètre de large sur laquelle, évidemment, il est hors de question de monter une tente. Alors, il passe la nuit dans leur jus, accrochés à la roche comme des trapézistes, à sept mille quatre cents mètres d'altitude, malmenés pendant des heures et des heures par des vents titanesques. Une nuit de merde. Une nuit à chialé. Pierre et Jean-Christophe sont maintenant à 600 mètres du sommet de l'Annapurna et le lendemain matin, à l'aube.

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Les voilà repartis. Putain, que c'est dur, il neige, le ciel est tout noir. Le vent est terrible. Il leur reste 600 mètres à gravir et au bout d'une heure, ils n'en ont fait que 25. Putain, ça va arriver avec le vent, ils sont à 3 mètres l'un de l'autre. Ils ne s'entendent pas. l'Annapurna est en train de se refermer sur eux et à un moment épuisé. Congelez, Pierre, crie putain, c'est mort, c'est mort.

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On dégage 11 M$. Ils vont donc redescendre. Pierre Plantin. Premier point d'ancrage. Il passe la corde dans le baudrier et il se laisse glisser le premier en rappel sur 40 mètres à peu près. Là, il plante un nouveau point d'ancrage. Pendant ce temps, Jean-Christophe le rejoint. Il récupère la corde et ainsi de suite. Avec le vent qui continue de souffler, la neige qui tombe dru et le froid qui paralyse les doigts. Et à un moment, Jean-Christophe fait une bêtise.

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Il est fatigué, il n'a peut être pas l'esprit très clair pour renforcer un de ses points d'ancrage. Il sacrifie l'un de ses deux piolets. Grosse erreur. Il ne lui reste donc qu'un seul piolet dans ce genre de descente. C'est une très mauvaise idée. Quand il arrive à la hauteur de Pierre, il décide une fois de plus de doubler un point d'ancrage. Il met deux pitons. Pierre N'empèche récupère Bittorent. J'ai un bon point d'ancrage. Il faut économiser du matériel.

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On en aura besoin. Pierre s'installe sur l'accord. Il sent que l'un de ses deux piolets le gêne entre les jambes. Alors, il le décroche et il le donne à Jean-Christophe. Tiens, tu me le rendra tout à l'heure. Jean-Christophe est au dessus de Pierre. Il a le dos collé à la paroi et il le voit qui s'élance en rappel, confiant. Là, il entend comme le bruit d'un fouet qui claque dans l'air. C'est la corde.

[00:12:11]

Le point d'ancrage, celui qu'il n'a pas voulu doubler. Le point d'ancrage a lâché. Je vois Pierre partir de la tête tournée vers le ciel, les bras impuissants, le dos lesté par son gros sac. Il est emmitouflé dans sa capuche et pourtant ses yeux sont là, qui me transperce de lumière, qui s'éternise dans le vide. Deux interrogations habité par l'effroi. Pierre disparaît. Son corps se dérobe. Sa silhouette est inspirée par le néant, mais ses yeux sont toujours là.

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Qui m'interroge. Pierre Bégin vient de mourir sans un cri. Et Jean-Christophe Lafaille se retrouve seul, à 7 000 mètres d'altitude, sur la face sud de l'Annapurna. Au début, il faut croire que Pierre n'est pas mort. Pierre, bordel, où es tu? Qu'est ce que tu fous, Claire? C'est absolument dès maintenant. Lui qui n'a jamais peur. Il a le vertige, le vertige, le choc d'avoir vu son ami tomber dans le vide, le manque d'oxygène, le vent qui souffle comme une turbine.

[00:13:30]

Le ciel est tellement noir qu'on dirait qu'il fait nuit. Jean Christopher tétanisées. Et puis, petit à petit, l'instinct de survie reprend le dessus. Dans son livre, il écrit Je chasse de mon imagination tout ce qui n'est pas immédiat. Calculer mes chances d'arriver en bas ne sert à rien. Et donc, il va tenter de rejoindre le dernier bivouac qui se trouve deux 200 mètres en dessous. Mais il y a un gros hic, un truc qu'il n'avait pas réalisé tout de suite.

[00:14:13]

Putain Blossac! Pierre Pierre portait sur lui le sac et dans ce sac qui avait presque tout le matériel, les cordes, les pitons. Il ne lui reste que deux piolets, dont le piolet que lui a donné Pierre juste avant de mourir. Sans ce deuxième piolet, il était cuit avec. Il a une chance, une chance de rejoindre ce putain de bivouac sur lequel ils ont laissé un tout petit stock de matériel. Alors, il se met en marche.

[00:14:45]

Il plante son premier piolet dans la paroi, puis le second un peu plus bas. Et il descend comme ça. Mètre par mètre. Suspendue dans le vide, menacée à chaque seconde par les coulées de neige, cisaillé par le vent et par un froid glacial. Et au bout de plusieurs heures, il atteint enfin le bivouac à 6900 mètres. Et là, ils grattent la neige et la glace et ils retrouvent le tout petit stock de Matthäus qu'ils avaient laissé 20 mètres de cordes, quelques pitons, des pieux à neige et un peu de nourriture.

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Ils étaient épuisés, alors il monte sa tente et il s'écroule de fatigue. Et il restera une journée entière dans un état de demi sommeil, constamment réveillé par un cauchemar. Pierre Pierre qui tombe dans le vide.

[00:15:45]

Et puis, le lendemain matin, il sort de sa torpeur pour atteindre le bivouac suivant. Il y a 500 mètres à faire sur une pente un peu moins raide, mais du coup entièrement gelé et couverte de neige, il crie C'est comme descendre sur une vitre recouverte par des tonnes de coton qui peuvent se décrocher d'un moment à l'autre. En contrebas, à plus de deux mille mètres, il aperçoit des tentes des alpinistes slovènes qui tentent aussi l'Annapurna, mais par une autre voie, puisqu'ils l'ont vue parce qu'ils s'inquiètent.

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Il n'en a aucune idée. Alors, il plante un premier pieu dans la neige. Il passe sa corde dans l'anneau et il attaque la descente 10 mètres et plus encore 10 mètres et puis encore 10 mètres. Et à chaque fois, bien sûr, il abandonne le matériel. Et à mi pente, il n'a plus aucun lieu où raccrocher sa corde. Et là, c'est la débrouille. Il fouille dans son sac à dos et il se met à découper les arceaux de sa tente pour en faire des pieux.

[00:16:53]

Et il repart. Un coup de piolet, un coup de crampons. Il est environ 13, 14 heures. C'est le début de l'après midi. Le soleil commence à taper et des bouts de roches qui ne tenait que par la glace se mettent à tomber. Il est maintenant à quelques dizaines de mètres du bivouac, juste en dessous, il y a une Goulette, un petit couloir pour monter. Il avait accroché une corde fixe, la seule corde fixe qu'il a utilisé.

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Elle est là. Il faut qu'il l'atteignent. Il faut absolument qu'il l'atteignent. Alors il prend le piolet de pierre. Et tant pis. Tant pis, il reviendra le chercher plus tard. Il le plante, il s'accroche et il dégringole jusqu'à la corde fixe Saillé. Il teste la corde, elle tient alors il s'élance en rappel et tout d'un coup, il entend un énorme bruit au dessus de lui. Plus tard, c'est un éboulement, un torrent de pierres qui est en train de lui tomber dessus.

[00:17:55]

Et soudain, une grosse pierre et le trou noir. Il tombe dans les pommes et quand il ouvre les yeux, il est suspendu au dessus du vide. Il a chuté de combien 150 mètres et surtout, il a un mal de chien au bras droit. Une douleur terrible. Une pierre lui a fracassé le bras. Il a dépassé le bivouac de quelques mètres. Il parvient à se hisser sur la plate forme avec sa main gauche. Il ouvre son sac.

[00:18:24]

Il en sort avec les dents, la toile de tente. Il s'enroule de temps et il s'effondre dans un état proche du coma. Et quand il se réveille, il est transi de froid et de douleur et il se dit quelles sont mes chances de redescendre avec un seul bras et si peu de matériel. À un moment, il voit des Slovènes au loin en dessous, se rapprocher du pied de la face. Est ce qu'ils sont en train de venir le chercher?

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Ah ben non, non, ils font demi tour. Ils ne l'ont pas vu. Alors oui, oui, à ce moment là, ils pensent à rejoindre Pierre deux fois. Deux fois, il balance ses jambes au dessus du vide pour voir. Il n'a qu'à se laisser glisser et c'est réglé. Le goût de l'abandon. Et il passe toute une journée comme ça, en pleine déprime. Et puis le lendemain, le lendemain, il retrouve un peu de force.

[00:19:36]

Il va se battre, il va se battre jusqu'au bout, même si ses chances sont proches de zéro. Il lui reste mille mètres à franchir jusqu'au glacier, 1000 mètres qu'il détaille du regard. Mètre par mètre. Là, je vais mettre ma main. Là, je vais mettre mon pied droit. Là, je vais mettre mon pied gauche. Il lui reste un peu de corde, quatre pitons, trois broches, trois mousquetons et un piolet. Le piolet de pierre.

[00:20:03]

Quand il faudra faire un nœud, il le fera avec ses dents et en pleine nuit, à la lueur de sa lampe frontale avec son bras droit qui lui fait mal, a hurlé. Il s'élance. Trois fois, trois fois, il s'agrippe au dessus du vide avec son bras gauche et trois fois qu'il remonte. Il est paralysé par la peur et le vertige. La troisième fois. Et la bonne? Il enfonce son python avec son bras gauche, il fait coulisser la corde avec les dents.

[00:20:37]

Il progresse d'un mètre ou deux et il recommence. Un autre python, un autre nœud avec les dents. Et petit à petit, le bivouac s'éloigne lentement et régulièrement. Son bras cassé vient heurter la paroi, elyes le mur de douleur. Et comme si cela ne suffisait pas, à un moment, il est en train de faire un nœud avec la bouche. Il se casse une tant. Plus il descend, plus le terrain devient favorable. Il retrouve un parent, le Matthäus, abandonné pendant la montée ici un bout de corde, là un ancrage et à huit heures du matin, il atteint enfin le haut du glacier.

[00:21:25]

Il est sauvé. Il est sauvé. Il n'avait aucune chance de s'en sortir. Il est sauvé et assez vite arrivent les alpinistes slovènes avec un médecin qui lui fait une injection de morphine pour ne pas qu'il souffre. Et ensuite, on le descend au camp de base. Voilà moins d'une semaine plus tard, Jean-Christophe Lafaille est rapatrié en France dans un état physique et moral que vous imaginez. Il culpabilise pendant des mois. Il abandonne l'alpinisme. Il ne veut plus en entendre parler.

[00:22:07]

L'idée de grimper à nouveau le terrifie. Mais il reviendra parce que la montagne, c'est sa passion. C'est toute sa vie. Un an jour pour jour après la mort de Pierre Bégin, Jean-Christophe Lafaille réussit son premier 8.000 mètres dans l'Himalaya. Et dix ans plus tard, il triomphe de l'Annapurna. Et en 2006, il s'attaque à son 12e sommet de 8000 mètres. C'est aussi son dernier. Jean-Christophe disparaît dans l'ascension du Makalu.

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