Transcribe your podcast
[00:00:04]

Christophe Hondelatte Voici une affaire criminelle très célèbre du dix neuvième siècle. L'enquête sur le meurtre d'un bûcheron du Fieux en Gironde, le père gay, en 1847. C'est une histoire qui a marqué les esprits parce que à un moment, on s'est retrouvé avec deux condamnés pour un seul meurtre. Alors forcément, sur les deux, il y avait un innocent. Il a passé sept années au bagne pour rien. C'est une histoire que je débriefé tout à l'heure avec l'historien spécialiste de la justice du 19ème siècle, Jean-François Tanguy.

[00:00:37]

J'ai écrit cette histoire avec Thomas Audouard. Réalisation Céline Brace.

[00:00:45]

Christophe Hondelatte. Cette histoire débute le soir du 15 novembre 1847, dans un petit village de la région de Libourne, en Gironde. Le Fieux Vers 10 heures et demie du soir, le jeune Bernard Draux est en train de fermer les volets de sa chambre et il voit une lueur dans la nuit. Au loin, un incendie à l'entrée du village. Beau papa, Mama, réveillez vous, ça brûle chez Perrier. Et après? En criant de sa fenêtre, il réveille tout le village au réveil Yavo Mariano.

[00:01:31]

En quelques minutes, la solidarité villageoise s'organise. Les villageois prennent des seaux, des haches, des pelles, des pioches et ils courent vers l'entrée du village, tandis que le curé, l'abbé Delmas, fait sonner le tocsin pour être sûr de réveiller tout le monde. Sur place, c'est déjà trop tard pour la maison du Perrier. Elle a presque entièrement brûlé, les flammes commencent à attaquer sa grand et beaucoup ont déjà une idée de la cause de l'incendie en ouvrant le robinet.

[00:02:06]

Il a dû faire un domino channel. Voilà, tout à coup de pelle et de pioche, les villageois parviennent d'abord à maîtriser l'incendie de la grange et ensuite à éteindre les dernières flammes qui ont détruit la maison. Et là, un petit groupe emmené par le maire Pierre Sarrazin entre dans la masure calcinée du père. Un septuagénaire, ancien bûcheron, qui vit là seul et il le trouve étendu sur le dos dans la grande pièce mort. Il a encore sa fourchette à la main.

[00:02:39]

La fumée qui l'a asphyxié pendant qu'il mangeait sa soupe. Pourquoi? Mais le maire, qui a été soldat pendant plus de 15 ans, se penche sur le cadavre et il remarque une blessure à l'arrière de la tête, une plaie profonde et large au niveau de la nuque. Oh, ce n'est pas une poutre qui lui a fait ça. Bouclons! Il a été tué, non pinguer et il a été tué, avait prévenu le Jaunards. Et sans les attendre, le maire fouille les poches du vieil homme et il y trouve des pièces de monnaie.

[00:03:12]

1 2, 3 7, Flann 65. Bon, en tout cas pour le Holley. La gendarmerie la plus proche du Fieux est à Coutras, à 9 km. Le maire rédige une note sur son carnet. Il avise un adolescent du village, Teofilo Porter ça aux gendarmes et tutoré ne paraît. Bon, selon palabrent demain matin les gendarmes, donc, il en faut deux qui restent près de Chorin. Et les autres finissent par regagner leur. Les gendarmes, effectivement, arrivent le lendemain matin à l'aube et dans la foulée, le médecin légiste, le docteur Soulez, qui procède aux premières constatations.

[00:04:03]

Vous aviez raison, monsieur le maire? La mort a été produite par un coup violent à l'arrière de la tête, avec un instrument tranchant et l'eau qui a provoqué une commotion cérébrale. Je dirais que la mort a été instantanée et à mon avis, il n'a pas été tué. Une. Le corps a été transporté. Les gendarmes inspectent la maison et dans la chambre, sur le bois de lit. Ils trouvent une trace de sang qui a la forme d'une main et dans la pièce principale.

[00:04:36]

A cinq mètres, à peu près de l'endroit où le cadavre a été découvert, les armes du crime probablement, c'est à dire une serpette et en sarp, l'or taché de sang. Et ensuite, il descend à la cave.

[00:04:50]

Les gens du village m'ont dit qu'ils s'étaient fait livrer trois barriques de même pas plus tard que la semaine. Daniel. Et où c'est foutu, Balic? Elles ont disparu. Ça serait donc ça, le mobile du crime des barriques de vinasse du village presque cher tourné dans la région de Bordeaux, mais un vieux bûcheron n'a pas les moyens de se payer des grands crus.

[00:05:21]

Enfin, devant la maison, dans la boue, les gendarmes identifient des traces, des traces de roues d'une carriole tirée par un cheval. Ils les suivent, elles vont vers le bois et se perdent sur la route communale.

[00:05:43]

A la fin de la journée, les gendarmes vont voir le maire dans son bureau. Ni tonon, monsieur le maire. C'est donc un crime. Vous auriez une piste par hasard? Est ce que vous avez interrogé l'instituteur? Jean-François Laigné. Et non. Et pourquoi lui? Mais parce que moi, je vois que lui qui a un intérêt dans la mode du périnée. Et quel intérêt? Mais vous devez savoir qu'il y a trois mois chaîne l'UTL, il a acheté la maison du ploguer en viager.

[00:06:23]

Voilà quoi ça montre un topo de la non. Mais ça marche KML, c'est une opposition. C'est un dépensier, Laigné. Il a des idées un peu partout. Il avait du mal à payer la rente viagère. Vous comprenez? Oui, je comprends monsieur le maire, mais en même temps, après ça, c'est pas une maison qu'il récupère, c'est une Douine. Je ne vois pas l'intérêt. Allez l'interroger, je vous dis. Et demandez lui où il était hier soir et pourquoi il n'est pas venu aider à éteindre les flammes.

[00:07:04]

Parce qu'il n'est pas venu. Il pas parvenu. Bon, bon, on va voir Deed avant que nous allions interroger. Qu'est ce que vous pouvez me dire, selon lui, a souligné. Vous dites, lui, que c'était un homme à femmes? Ça fait 80 ans qu'il est ici. Il couche avec la femme, l'Espagne. Mais cabaretier loue pour des amis et tout le monde redira. Dans la foulée, faute d'autres pistes, les gendarmes vont donc toquer et l'instituteur Laigné messieurs.

[00:07:53]

Bonjour monsieur! Nos banlieues ont des questions à vous poser suite à la mort de M. Je suppose que vous êtes encore là. Qu'est ce que vous faisiez hier soir? Et bien. J'ai terminé ma classe en 5e. Je suis resté à l'école environ une heure. Et en fuite, justement, je suis allé flinguer. Scheider et moi avons. Et bien, pour lui payer mon viagers, on était le 15 du mois. Viagers de quel montant, monsieur Laigné?

[00:08:30]

6 francs 75. Et vous avez reçu? Oui, oui. Comme toujours, tenez voilà. Bon, les gendarmes rédigent leur rapport au juge et le juge vient à peine d'en prendre connaissance. Quand le curé du village, l'abbé Delmas, demande à le voir. Monsieur le juge, je vous remercie de me recevoir. Je vous en prie, monsieur l'Abbé, asseyez vous. Alors, que me vaut votre visite? Et bien c'est concernant le m'intriguait au Fieux, c'est à dire que je le connaissais bien.

[00:09:12]

Ah bon? Et alors? Il m'a dit plusieurs fois que. Il n'était pas du tout content de l'ostréiculteur qu'il regrettait granulome, disant qu'il n'avait pas fait une bonne affaire. Du coup, je suis allé voir le Meinier et il m'a lu. Il est aujourd'hui condamné. Il voulait que je sois toujours chez lui. Voilà ce que je voulais vous dire. Prudence de curé qui se garde bien d'accuser l'instituteur, mais qu'il la kush quand même un peu. Photo.

[00:09:46]

Le juge. Le lendemain de l'incendie, j'ai trouvé Laigné inquiet. Le soir du feu, j'ai noté qu'il y avait de la lumière Feluy jusqu'à 10 heures du soir, alors que d'habitude, je me couche tôt. Vous comprenez par ailleurs, d'après ce qu'on m'a donné, comme d'une demi heure plus tard, les voisins sont allés tambouriner à sa porte pour le réveiller.

[00:10:14]

Il paraît qu'il a mis longtemps à se lever. Inconvenant pour quelqu'un qui venait de se coucher. Quelles sont vos relations avec M. Oligny? Je vous conseille de monsieur le juge qu'elles sont très mauvaises, très mauvaises, notamment parce qu'un jour je lui ai prêté de l'argent qui ne m'a jamais rendu. Bien écoutez, monsieur le curé, je vous remercie et je vais poursuivre mon enquête.

[00:10:49]

Conclusion de ce début d'enquête le maire et le curé ont l'instituteur dans le nez. C'est assez banal, finalement, mais ça ne suffit pas à condamner un homme. Heureusement. Un peu plus d'un mois après l'incendie, le 21 décembre, les habitants du Fieux sont à nouveau réveillés en pleine nuit par décret àl'aide.

[00:11:18]

Verlinde àl'aide. Il regarde par la fenêtre et là, il voit un homme qui arrive en courant et le reconnaissent tout de suite. C'est Victor, c'est Victor Daignault, c'est un gars du village. Il a par dessus tout déchiré. J'ai été attaqué sur le chemin de halage chez W Budget dans le bois. Ils m'ont crié grillé la bouche ou la vie en donnant des cours de. Et là, je les ai reconnus. C'était les Laigné, l'instituteur et son père.

[00:11:54]

Il s'était caché derrière un arbre. Mais je. Le lendemain, le maire fait prévenir les gendarmes et les mêmes ceux qui enquêtent déjà sur la mort du père gay sont de retour au Fieux et ils vont tout droit chez l'instituteur.

[00:12:15]

Laigné Bonjour Monsieur Lailier! Nous avons un mandat de perquisition. Il tente sa chance. Il trouve une chemise, une vieille chemise taché de sang, des mains sur les pieds. Nous keylogger cette chemise. C'est le boucher. Souvent, il a conservions dans le couloir quand il fait mauvais. Et voilà. Hier, je me suis attaché. Les gendarmes ont ensuite perquisitionné la maison des parents Laigné, qui habite aussi le village, et dans leur cave. Boudiou, Gade d'or!

[00:13:01]

Des barriques, des barriques de vin pleines, ça ne seraient pas les barriques volées au vieux Ipergay, les Laigné, le fisc et les parents sont immédiatement arrêtés et conduits au tribunal de Coutras pour être entendu par le juge. Devant le juge, Les Laigné se défend bec et ongles ils n'ont pas tué. Le parquet n'est pas non plus agressé. Victor Daignault. Nous sommes victimes d'une cabale, juste une cabale des gens du village. Nous venons d'arriver il y a quatre ans et ils ne nous ont jamais, jamais accepté, jamais.

[00:13:41]

Bon, le juge est sur le point de les relâcher. Mais voilà que le maire du Fieux, Pierre Sarrazins, demande à le voir. Je me suis permis de mener ma petite enquête au village. Eh bien, Marie, l'Espagne, qui, vous le savez, est la maîtresse de Liniers. Elle l'a reconnu devant moi que son amant avait acheté son silence. Quelques jours après la mort du Perrier, il lui a offert un coupon de molleton blanc. Un coupon pour qu'elle se taise?

[00:14:13]

Le juge Bordat la convoque le lendemain. Alors, madame l'Espagne? D'abord, dites moi, reconnaissez vous avoir eu des relations, disons extraconjugales, avec l'instituteur Laigné? C'est à dire oui. Oui, mais je connais. Depuis combien de temps? En vidéo. Mais ça n'est pas une romance et croyez moi, c'est un homo des jaloux très jaloux. Il m'a même conseillé de divorcer avec mon mari, mais moi, je ne veux pas parler ni. Il m'a dit de faire le quad, qu'il me battait et qu'il voulait empoisonner notre fille.

[00:14:57]

Mais c'est fou de m'en débarrasser. Il m'a même conseillé de l'empoisonner violemment, Laura. Madame, je vous pose la question. Savez vous des choses sur la mort du père Gae? Et Laigné vous a t il demandé de vous taire en vous faisant un cadeau? Il est vrai. Climat dit! Je dirais environ une semaine avant la mort du Pelloquet. Gay ne sera pas envie d'un bijou. Il m'a dit ça et il m'a dit aussi je lui faisais tourner les yeux d'une manière qui ne les a jamais tourné.

[00:15:35]

Il m'a dit ça. Et après, il m'a dit T'as vu ce que je t'avais dit, il est arrivé. Et donc, oui. Il m'a offert un coupon de Nemo, le thon blanc, en me disant de ne pas ne pas dire son nom. Si j'ai été entendu par les gendarmes. Vous pensez que le nier a tué le père Gae? À ce que je peux dire, c'est que le lendemain, il avait du sang sur le sabot.

[00:16:04]

Sacrée révélation dès que la mer, l'Espagne a le dos tourné. Le juge demande qu'on lui amène l'instituteur et il lui lit les morceaux choisis de la déposition de sa maîtresse. Mais pourquoi la raconter ça, pourquoi? J'avoue que je comprends pas. Ce n'est donc pas la vérité. Vous n'y avez pas offert une pièce de molleton après le crime? Mais si, si, je lui en ai offert une, c'était un cadeau. Je n'étais pas son silence.

[00:16:40]

Et là, il éclate en sanglots. Ecoutez monsieur Olivier Giroud, inculpé pour le meurtre du père Gay et pour l'agression de Victor Daignault, et d'ailleurs inculpé aussi votre père. Demeurer en prison jusqu'au procès. Le 30 juin 1848, les Laigné père et fils se retrouvent accusés de meurtre devant la cour d'assises de Gironde. Un instituteur devant les assises, c'est pas banal, c'est très rare, surtout que celui là a été pendant quatre ans directeur d'école et bourreau directeur, d'après Secondées.

[00:17:28]

Il est bien sûr question, dès le début du procès, de sa relation adultère avec Marie d'Espagne. Mais je n'ai jamais, jamais été son amant. Jamais Marie ne faisait que me raconter ses malheurs conjugaux. C'est tout. Et j'étais avec l un ami, un ami honnête. L'accusation rapporte que vous avez conseillé à Marie l'Espagne d'empoisonner son mari. Enfin, l'accusation, monsieur le président, se base sur des témoignages de gens qui me haïssent. Et pour le reste, il nie tout et le meurtre du père et l'agression de Tennō.

[00:18:10]

Je demande à tout ce qui m'accuse de se repentir. Mais tout le monde continue de témoigner contre lui, y compris le jeune d'Ennio qui maintient qu'il les a reconnu, lui et son père, y compris le maire Pierre Sarrazins qui vient en rajouter. M. Laigné fait aussi office de secrétaire de mairie. C'est donc lui, naturellement, qui a rempli l'acte de décès de. Eh bien, figurez vous qu'il a écrit 11 heures du chouin comme la mort, je lui ai demandé pourquoi puisqu'il est mort beaucoup plus tôt Bizeul.

[00:18:48]

Et Lars? Il a pâli. Il a pas. Après quoi l'avocat de Laigné, maître jeunesse, prend la parole. Il a un argument massue je voudrais quand vous m'expliquer pour quelles raisons mon client aurait mis le feu à une maison qu'il vient d'acquérir en viager.

[00:19:12]

Quel serait son intérêt au cas, puisqu'il Bertaux?

[00:19:17]

Il n'y a aucune preuve contre lui, si ce n'est des ragots de village.

[00:19:22]

Il est innocent.

[00:19:23]

Enfin acquitté, le. Et arrive le verdict. Le père Laigné Adrien est acquitté, mais le fils de l'instituteur est reconnu coupable du meurtre et de l'incendie. En conséquence. Jean-François Dieudonné Laigné. Vous êtes condamnés aux travaux forcés à perpétuité à. Et donc, Jean-François Laigné part pour le bagne, pas le bagne de Cayenne en Guyane, le bagne de Brest en métropole, qu'il rejoint à pied avec 500 autres détenus.

[00:20:09]

Ils mettent un mois à parvenir à la pointe de la Bretagne.

[00:20:13]

A l'arrivée, on enchaîne par les pieds à un autre forçat. Le jour, il travaille à coups de fouet et la nuit, il est enfermé dans un dortoir avec 200 autres détenus.

[00:20:25]

Mais mon histoire n'est pas terminée, très loin de là. Car le père Laigné Adrien, accusé puis acquitté, a décidé de tout faire pour démontrer l'innocence de son fils. Lui et sa femme commencent par déménager. L'atmosphère au Fieux est devenue invivable. Ils s'installent à Coutras, à 30 km, et le père Laigné se mettent à écrire au procureur une lettre tous les trois mois. Il demande qu'on retrouve les vrais coupables. Le procureur le prend pour un fou, évidemment.

[00:21:15]

A côté de ça, le père Laigné reçoit régulièrement des lettres de son fils. Surtout, point de sollicitation de grâce. Ce mot me fait horreur. Je préfère toute ma vie. Être captif que seulement penser qu'on pourrait me gracier si l'on ne peut me rendre véritablement justice. Eh bien, il faut subir le sort.

[00:21:53]

Et les années passent et six ans après la condamnation de Jean-François Laigné en 1854, un jeune procureur impérial est nommé.

[00:22:05]

Et bien sûr, le père Laigné lui écrit, comme il l'a écrit au précédent. Mon fils est innocent, il a été injustement condamné.

[00:22:13]

A la différence que lui, le jeune procureur, prend ses lettres très au sérieux.

[00:22:18]

Il accepte de rouvrir l'enquête sur le meurtre du père Guez et il renvoie les gendarmes sur place en leur demandant de réinterroger tous les protagonistes, sauf l'abbé Delmas, qui est mort entre temps.

[00:22:33]

Et sept ans après le meurtre, les gendarmes tombent sur un premier menteur, le jeune Victor Daignault.

[00:22:40]

Je reconnais que Laigné. Il m'a jamais attaqué. C'est l'Espagne, le cabaretier qui m'a demandé de mentir et c'est lui qui m'a déchiré ma veste pour faire croire que je m'étais battu. Moi, j'ai accepté. Je lui devait 15 francs pour lui que je n'avais pas payé. Il a effacé ma dette. C'est pour ça que je n'ai pas dit la vérité. Roro Et pourquoi donc l'Espagne, le bistrotier lui aurait il demandé de mentir? Les gendarmes commencent par aller voir sa femme Marie, la supposée maîtresse de l'instituteur.

[00:23:22]

Vous aviez déclaré à l'époque que vous aviez vu des traces de sang, les sabots de M. Laigné. Est ce que sept ans plus tard, vous confirmez? Non, non, je n'ai parlé. Et les aveux que monsieur Laigné vous aurait fait? Mais c'est faux aussi. Ce que Sarrazin, le maire, m'avait dit d'Odile. Et pourquoi vous avez menti, Mme? Ben. Pour couvrir mon mari. Et couvrir votre mari, pourquoi? Ebuzzing.

[00:24:11]

Ce qui m'a fait la confession que c'est lui qui a tué Eggers. Par accident. Sacré retournement et Laigné, qui est au bagne depuis 6 ans pour rien. Les gendarmes vont donc voir tout de suite pire l'Espagne et lui aussi changent de musique. Cette année, je le connais 40 francs, donc il était convenu d'un échange qui me donnerait son vrai. Je suis donc allé l'échelon local honorable. Pour j'allaite. Et au moment de partir, il y a eu une discussion un peu vive.

[00:24:57]

Il est temps, mais moi je ne pensais pas qu'il était mort. Je ne suis pas si. Et le feu? l'Espagne. Le feu qui a mis le feu. Puis, il y avait une genel. Comme quoi je ne pensais pas qu'il était mort, mais j'ai pensé qu il allait l'étonne. Mais moi, je ne voulais pas ça. Moi, je ne voulais pas brûler sa maison. Et voilà comment, depuis 6 ans, presque 7, un innocent croupit au bagne.

[00:25:27]

Et maintenant, comment le sortir de ce pétrin? Aujourd'hui, on commencerait par organiser un procès en révision. On commencerait par innocenter Laigné. Et puis ensuite, on organiserait un autre procès pour condamner l'Espagne et les siens. Mais en 1853, ça n'est pas comme ça que ça se passe. On commence par organiser le procès des menteurs. Et en attendant, Laigné reste au bagne.

[00:25:57]

Le procès de Pierre l'Espagne et de tous ceux qui, autour de lui ont menti, c'est à dire sa femme Marie et le jeune Victor Danew, s'ouvre le 12 mars 1855 à Bordeaux avec un gros problème d'entrée l'Espagne. Mari et femme font marche arrière sur leurs aveux et fait ces aveux librement.

[00:26:19]

Monsieur le président et les gendarmes qui m'ont forcé, je n'ai pas tué Agger. Heureusement, le président a des témoins sous la main, dont un certain François la pluie, qui est un villageois qui n'avait rien dit à l'époque. Il n'apparaît pas dans la procédure qui a condamné Laigné il y a sept ans. La pluie, jurer de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. Lever la main droite et dites, je le jure. Jeu.

[00:26:52]

On écoute ce que vous avez à dire. A l'époque. J'ai eu les confidences de Mme Sarrazins. La femme du maire. Elle est morte aujourd'hui. Mme Sarazin m'a dit. Sarrazins, mon mari. Il connaît le vrai coupable. Vous êtes sûr de ce que vous dites? Absolument sûr. Et après le procès, un jour? J'ai croisé le maire. Et il m'a dit. Il vaut mieux que ce soit Laigné que l'Espagne. Parce que l'Espagne, c'est un gars de chez nous et Laigné, ce n'est pas anodin de chez nous.

[00:27:35]

Et puis, quelque temps après, j'ai entendu l'Espagne lui même qui a dit Doves à moi? Tinkov Sarrazins est vivant. Je j'ai rien à craindre. Et sa femme m'a dit Tais toi, t'es pas encore sauvée! Il se pourrait que tôt ou tard, on découvre la vérité. Voilà ce que je voulais témoigner. Mais le témoin clé est le suivant elle s'appelle Catherine Jointe. C'est la tante de l'Espagne et elle aussi n'a rien dit à l'époque. Mon fils est décédé le Paul aujourd'hui.

[00:28:10]

Qui était le filleul de l'Espagne? M'a dit des choses avant de mourir. Il m'a dit d'abord que Lignier, il était inondera. Et il m'a dit après que lui, l'éternel l'Espagne quand c'est arrivé. l'Espagne, qui a fait beaucoup. Il m'a dit que le marteau ça lui a tout légué a été caché en Locher du Beaupré l'Espagne. Mais dans leur box, les l'Espagne, mari et femme ne flanche pas. Pour l'instant. Le président décide alors de faire sortir le pays de l'Espagne et de ne garder que sa fin parce qu'il a senti qu'elle était plus fragile, évidemment, et que sans doute, sa conscience la travaille un peu plus que celle de son mari.

[00:29:04]

Il a eu raison parce que c'est elle qui flanche. C'est vrai. Mon mari. Il a eu le malheur de le faire, mais il n'a pas voulu le faire. Il m'a dit qu'il avait juste poussé, égayée. Et qu'il était temps, mais. Est ce que vous vous sentez le courage, madame, de redire ça devant votre mari? Non, je ne pas. Eh bien, moi, je vais le lui dire, garde! Faites entrer l'accusé l'Espagne.

[00:29:49]

Il regarde sa femme. Il a compris tout de suite qu'elle l'avait lâché. Il résiste encore un peu. C'est faux, c'est faux. Je ne l'ai pas tué.

[00:29:59]

Et puis, en fin de journée, il parle longuement avec son avocat et il rédige une lettre que l'avocat lit le lendemain matin. Messieurs de la cour, messieurs les jurés. Je fais donc lecture de la lettre de mon client. Aujourd'hui. Je fais un aveu devant vous. Je me suis bien rendu chez GAE le 15 novembre pour emporter son vin. Levieux a protesté Je lui ai donné une poussée, il est tombé à la renverse et sa tête est tombée sur un outil tranchant à Biso.

[00:30:41]

Et je suis parti. Laissant les deux chandelles allumées. Voilà, Laigné est innocent, c'est l'Espagne qui a fait le coup. La vérité est rétablie et le procureur fait un réquisitoire implacable. Pierre l'Espagne. Et l'artisan méthodique d'une machination abominable, une machination qui a conduit à un innocent. A cette année de bail. A l'heure du verdict, Pierre lEspagne est reconnu coupable du meurtre. Coupable aussi d'avoir su borner les témoins, c'est à dire sa femme et le jeune Victor Daignault, lesquels Daignault et Marie d'Espagne sont reconnus coupables de faux témoignages.

[00:31:30]

Accusés, levez vous! Je vous prie. La Cour vous condamne tous les trois. À vingt années de travaux forcés. Et à partir de là, on se retrouve dans une situation assez problématique, c'est à dire qu'on a deux personnes qui ont été condamnées pour le même crime Laigné, l'instituteur il y a sept ans et l'Espagne le cabaretier.

[00:32:00]

Et donc, endrois, c'est pas possible, ça. Et la Cour de cassation décide de casser les deux jugements. Celui qui a condamné Legnini à 7 ans et celui qui vient de condamner l'Espagne. Les deux se retrouvent donc à nouveau innocents et on organise trois mois plus tard un troisième et dernier procès en mettant dans le même box des accusés et pire, l'Espagne et Jean-François Laigné. Et à l'issue de ce procès, l'Espagne est condamnée aux travaux forcés à perpétuité et Laigné est officiellement innocenté.

[00:32:39]

Justice est rendue enfin.

[00:32:49]

Quelque temps plus tard, les pouvoirs publics, pour se faire pardonner, nomme Jean-François Laigné commissaire du gouvernement auprès de la Société de charbon de la Mayenne et de la Sarthe. Un travail de ronds de cuir pas très fatigant, mais Laigné et ratatiner par les sept années passées au bagne. Et il meurt trois ans plus tard. Son père, lui aussi, est récompensé pour son oeuvre de justice parce que c'est à lui qu'on doit tout ça. Napoléon 3 décide de lui offrir un bureau de tabac.

[00:33:24]

Evidemment, c'est une histoire qui a marqué les esprits parce qu'à un moment, on s'est retrouvé deux années pour un seul Crimée pour débriefer cette histoire. Je voulais faire appel à vous, Jean-François Tangui. Vous êtes historien, vous êtes notamment un très bon connaisseur de la justice au 19ème siècle. Je ne manque pas, n'est ce pas, quand je dis que à l'époque, c'est une histoire qui est une grande célébrité?

[00:33:47]

Oui, tout à fait. Les étaient des rares. J'en connais une autre qui est similaire l'Empa. Bien entendu, ça faisait toujours beaucoup d'effet lorsque deux personnes étaient condamnées pour le même crime, c'était évident. A votre sens, c'est ça qui fait la célébrité de l'affaire.

[00:34:06]

C'est cette espèce de hiatus. A un moment, on se retrouve avec deux condamnés avaient avec deux condamnés.

[00:34:09]

Bien entendu, il y a bien sûr, dans cette affaire, il y a notamment l'acharnement du village, qui est également caractéristique. Pas forcément les inspecteurs, mais pour un. Il a mauvaise réputation ou pour d'autres raisons. C'est également le cas fréquemment dans les affaires criminelles. Oui, parce que c'est un étranger. En vérité, c'est de là que tout vient après un étranger. Alors à l'étranger, il y a quelqu'un qui est appelé, t'apprend qu'on donne.

[00:34:41]

Et même jusqu'à la Première Guerre mondiale, on a nos paysans, donc. Il y a quelques années et d'une voix célèbre, parle d'un étranger dictateur. Avez vous des à 30 km? C'est pas quelqu'un, évidemment.

[00:35:01]

En plus de la haine de l'étranger, qui est un moteur assez grand dans le crime et pas qu'au 19e siècle encore même aujourd'hui. Il y a aussi le mythe du viager qui est très intéressant parce que le viager s'inspirait des tas de films. On se dit toujours quand on achète en viager, celui qui a acheté va forcément tuer le débit rentier.

[00:35:21]

Et d'autre part, parfois d'autres maquis dans une affaire liée qui un peu plus tardive. En Bretagne, on accuse le prétendu meurtrier et on ne pourrait pas condamner la tête après Mitterrand. On l'accuse d'avoir assuré à l'époque n'était pas possible. Ce n'est pas, mais on l'accuse d'avoir, dans les années 1880, assuré sa maison contre l'incendie et avoir mis le feu volontairement dans le présumé coupable. Et Bolonti, accusé de malversations. De Sedan à Paris, par intérêt, alors.

[00:35:58]

Ce qui a aussi fait le succès de l'affaire, c'est Coucheries, c'est à dire le fait qu'il soit l'amant de la mère, l'Espagne.

[00:36:07]

Oui, on n'était pas sous les draps qui l'ont vraiment enterré ou pas. On n'en sait rien. Mais bon, les affaires demeurent dans les villages et également les choux gras de l'ensemble des habitants qui étaient toujours à l'affut de discorde. La table permettait à peu d'égayer la monotonie du quotidien. Alors il y a quelque chose qui peut surprendre.

[00:36:32]

C'est enfin l'intérêt des gendarmes pour se doucher parce qu'on se dit au fond fews. Le fusil, c'est le trou du cul du monde. Alors oui, les gendarmes ont tout de même Fouron manifeste un certain zèle pour Victor Du Youku dit qu'il a été agressé. Il arrive le lendemain pour intimider tout le monde. Il débarque chez l'ennemi.

[00:36:51]

Oui, mais l'œil de l'Etat dans les campagnes, c'est le réseau de la bande Armory qui mêle dialogue et paix. Qui va chercher les déserteurs de l'armée. C'est vraiment le réseau de la gendarmerie. C'est vraiment absolument essentiel pour maintenir un semblant d'ordre social dans le milieu rural et privé. Après tout, ce sont des militaires, sont aux ordres, ils sont aux ordres de leurs supérieurs et sont aux ordres du procureur et afflictions. L'affliction qui leur donne une mission et leurs rapports sont souvent pratiquement toujours extrêmement précis.

[00:37:29]

Les attentes des créances administratives extrêmement précis.

[00:37:34]

Oui, non, mais on est quand même surpris de constater que dès le 19, le milieu du 19ème siècle, le système judiciaire français fonctionne et fonctionne bien. Je dis ça parce qu'on a toujours tendance à penser que la vie n'est qu'un infini progrès et que donc, ils fonctionnent mieux aujourd'hui.

[00:37:50]

Il y a 150 ans et Prédécoupées a été construit. Aujourd'hui, il a pas grand chose et Concorde et Concorde, et même il y a quelque chose qui va être étudié par les dizaines de personnes, ce qui va frapper de toute nature et pas, et qui est plus rapide que les missiles de nos jours. De nos jours, une affaire criminelle, c'est bien. 4 répéterait sur 3 dans 4 ans, c'était très fréquent. Capotais procès. Trois ans après les faits, Ordinariat, ce n'est pas ça.

[00:38:28]

Les affaires pénales sont jugées avec extrême rapidité. Elles sont bâclées, fait d'autres questions, mais elles sont très rapidement une affaire de mœurs, par exemple. Entre les faits qui donnent naissance aux poursuites et la condamnation ou l'acquittement. Et quelques semaines, une affaire de mœurs. Ces cinq mois au maximum, au maximum, y compris dans des affaires très complet.

[00:38:53]

C'est rapide. C'est toujours mieux que d'attendre quatre ans. C'est vrai que ce point de vue là, on n'a pas progressé. Non, certainement. Quand il y a quelque chose que moi, je découvre partout.

[00:39:03]

Alors rien ne dit que je tombe de l'arbre au Sénat. Ça fait des années que je raconte des histoires, y compris de cette époque. C'est avait donc un bagne à Brest?

[00:39:12]

Oui, il y avait y avait avant le milieu des années 50, les années 1850. Il y avait trois grands bagne enfants qui correspondaient aux Grands dépôts et bases de la marine. Il y avait un bac à Toulon, à Rochefort, La Rochelle et à Brest. Ce n'est qu'en sous Napoléon 3 qu'on a décidé de transformer le bagne, à Cayenne d'abord, puis après en Nouvelle-Calédonie. Puis il est revenu à Cayenne. Et pourquoi? Eh bien parce que les habitants des trois villes concernées se plaignaient de la proximité des bagnards, qui n'étaient pas, évidemment, une population forcément sympathique.

[00:39:52]

Si on a tous les détails de cette histoire, c'est notamment grâce à la presse de l'époque. Qu'on oui, j'ai quand même de constater que la presse de ces années là rend beaucoup plus compte des détails des crimes qu'elle ne le fait aujourd'hui.

[00:40:05]

Oui, et notamment, il y a une raison, c'est qu'il y a une myriade, un incroyable nombre de petits journaux locaux, régionaux et locaux et s'intéresse à absolument tout ce qui se passe de manière précise dans les villes, dans les villages et avec ouguiyas qui remplissent leurs pages par des journaux très importants au maximum. Ils ont des correspondants locaux qui vont s'informer auprès du maire, auprès des adjoints, auprès du secrétaire de mairie et auprès des gendarmes et qui vont effectivement rapporter tout dans les moindres détails.

[00:40:44]

Et sur ce réseau de petits journaux, de journaux infime, infiniment plus longue, de locaux infiniment plus nombreux et une source de l'histoire judiciaire, bien entendu. Pour la France, qui raconte Texcoco, Druckerman n'a aura fallu vérifier les faits par le secrétaire de mairie et donc comme tatoueur au marbre dans les heures qui suivent. Eh bien, ils vont tout simplement apporter ce qu'on leur a dit. Merci Jean-François.

[00:41:20]

On dit de nous aider à faire le tri dans tout ça. Une fois de plus, si vous n'étiez pas là, je ne pourrais pas raconter ces histoires parce que je n'aurai personne pour les débriefer.

[00:41:27]

Étant évidemment, les juges d'instruction et les gendarmes de l'époque ne sont plus là pour témoigner des centaines d'histoires disponibles ici, remplaçant l'écoute et certains Attertois ici.