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Christophe Hondelatte Voici une affaire criminelle très célèbre du dix neuvième siècle. L'enquête sur le meurtre d'un bûcheron du Fieux en Gironde, le père gay, en 1847. C'est une histoire qui a marqué les esprits parce que un moment, on s'est retrouvé avec deux condamnés pour un seul meurtre. Alors forcément, sur les deux, il y avait un innocent. Il a passé sept années au bagne pour rien. J'ai écrit cette histoire avec Thomas Audouard. Réalisation Céline Brace.

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Christophe Hondelatte. Cette histoire débute le soir du 15 novembre 1847, dans un petit village de la région de Libourne, en Gironde. Le Fieux Vers 10 heures et demie du soir, le jeune Bernard Draux est en train de fermer les volets de sa chambre et il voit une lueur dans la nuit. Au loin, un incendie à l'entrée du village. Beau papa, Mama, réveillez vous, ça brûle chez Ipergay. Et après? En criant de sa fenêtre, il réveille tout le village Yavo Mariano.

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En quelques minutes, la solidarité villageoise s'organise. Les villageois prennent des seaux, des haches, des pelles, des pioches et ils courent vers l'entrée du village, tandis que le curé, l'abbé Delmas, fait sonner le tocsin pour être sûr de réveiller tout le monde. Sur place, c'est déjà trop tard pour la Maison du père. Elle a presque entièrement brûlé. Les flammes commencent à attaquer sa grand et beaucoup ont déjà une idée de la cause de l'incendie.

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Gominé, il a dû faire un don, Bruno Chanelle. Voilà, tout à coup de pelle et de pioche, les villageois parviennent d'abord à maîtriser l'incendie de la grange et ensuite à éteindre les dernières flammes qui ont détruit la maison. Et là, un petit groupe emmené par le maire Pierre Sarrazin entre dans la masure calcinée du père, un septuagénaire, ancien bûcheron qui vit là seul et il le trouve étendu sur le dos dans la grande pièce. Mort, il a encore sa fourchette à la main.

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La fumée qui l'a asphyxié pendant qu'il mangeait sa soupe, pourquoi? Mais le maire, qui a été soldat pendant plus de 15 ans, se penche sur le cadavre et il remarque une blessure à l'arrière de la tête, une plaie profonde et large au niveau de la nuque. Oh, c'est pas une poutre qui lui a fait ça. Bouclons! Il a été tué entre pinguer et il a été tué. Il m'avait prévenu le jeune Jaunards et sans les attendre, le maire fouille les poches du vieil homme et il y trouve des pièces de monnaie.

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1 2 3 7, France 65. Bon, en tout cas, on ne l'aura pas tué pour le Holley. La gendarmerie la plus proche du Fieux est à Coutras, à 9 km. Le maire rédige une note sur son carnet. Il avise un adolescent du village TFI de porter ça aux gendarmes. Et tu toulenne paraît. Bon, selon Balaban, demain matin, les gendarmes, donc, il en faut deux qui restent près de Corin. Et les autres finissent par regagner leur lit.

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Les gendarmes, effectivement, arrivent le lendemain matin à l'aube et dans la foulée, le médecin légiste, le docteur Soulez, qui procède aux premières constatations. Vous aviez raison, monsieur le maire? La mort a été produite par un coup violent à l'arrière de la tête, avec un instrument tranchant et l'eau qui a provoqué une commotion cérébrale. Je dirais que la mort a été instantanée et à mon avis, il n'a pas été tué. Une fille? Le corps a été transporté.

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Les gendarmes inspectent la maison et dans la chambre, sur le bois de lit. Ils trouvent une trace de sang qui a la forme d'une main et dans la pièce principale. A cinq mètres, à peu près de l'endroit où le cadavre a été découvert, les armes du crime probablement, c'est à dire une serpette et en sarp, l'or taché de sang. Et ensuite, il descend à la cave.

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Les gens du village m'ont dit qu'il s'était fait livrer trois barriques de vin. Pas plus tard que la semaine, Daniel. Et ou ces foutues barriques. Elles ont disparu. Ça serait donc ça, le mobile du crime des barriques de vinasse du village presque cher tourné dans la région de Bordeaux, mais un vieux bûcheron n'a pas les moyens de se payer des grands crus.

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Enfin, devant la maison, dans la boue, les gendarmes identifient des traces, des traces de roues d'une carriole tirée par un cheval. Ils les suivent, elles vont vers le bois et se perdent sur la route communale.

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A la fin de la journée, les gendarmes vont voir le maire dans son bureau. Tonon, Monsieur le maire? C'est donc un crime. Vous auriez une piste Pallain? Est ce que vous avez interrogé l'instituteur? Jean-François Laigné. Et non. Et pourquoi lui? Mais parce que moi, je vois que lui qui a un intérêt dans la mode du péroné. Et quel intérêt? Mais vous devez savoir qu'il y a trois mois, il a acheté la maison du ploguer engagé.

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Voilà quoi ça montre un topo de la Ginger. Mais ça kml une supposition. C'est un dépensier, Laigné. Il a idées un peu partout où il avait du mal à payer la rente viagère. Vous comprenez? Oui, je comprends monsieur le maire, mais en même temps, après ça, c'est pas une maison qu'il récupère, c'est une Douine. Je ne vois pas bien sur l'intérêt. Allez l'interroger, je vous dis. Et demandez lui où il était hier soir et pourquoi il n'est pas venu aider à éteindre les flammes.

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Parce qu'il n'est pas venu, mais il n'est pas venu. Bon, bon, on va voir. Dites avant que nous allions interroger. Qu'est ce que vous pouvez me dire, celui là? Saulniers. Celui que j'étais dans Ma femme, ça fait 80 ans qu'il est ici, il couche avec l'affable l'Espagne et le cabaretier. Nous, nous, pour des amis.

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Tout le monde, on le lira dans la foulée, faute d'autres pistes, les gendarmes vont donc toquer chez l'instituteur.

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Laigné. Messieurs! Bonjour monsieur! Nous foliot une questions à vous poser suite à la mort de M. Gae. Je suppose que vous êtes encore là. Qu'est ce que vous faisiez hier soir? Et bien, j'ai terminé ma classe en 5e. Je suis resté à l'école environ une heure. Et en fuite, justement, je suis allé chez Gae. Scheider Et pourquoi? Bien pour lui payer mon viagers. On était le 15 du mois. Viagers de quel montant, monsieur Laigné?

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Six francs, soixante quinze et vous avez reçu. Oui, oui. Comme toujours, tenez voilà. Bon, les gendarmes rédigent leur rapport au juge et le juge vient à peine d'en prendre connaissance. Quand le curé du village, l'abbé Delmas, demande à le voir. Monsieur le juge, je vous remercie de me recevoir. Je vous en prie, monsieur l'Abbé, asseyez vous. Alors, que me vaut votre visite? Et bien, c'est concernant le m'intriguait au Fieux.

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C'est à dire que je le connaissais bien avant. Et alors? Il m'a dit plusieurs fois que. Il n'était pas du tout content de l'ostréiculteur qu'il avait rendu, l'argent qu'il n'avait pas fait une bonne affaire. Du coup, je suis allé voir le Meinier et il m'a lu. Il est aujourd'hui condamné. Il voulait que je sois toujours chez lui. Voilà ce que je voulais dire. Prudence de curé qui se garde bien d'accuser l'instituteur, mais qui la couche quand même un peu plus tôt.

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Monsieur le juge, le lendemain de l'incendie, j'ai trouvé Laigné inquiet. Et le soir du feu, j'ai noté qu'il y avait de la lumière chez lui jusqu'à 10 heures du soir, alors que d'habitude, je me couche tôt. Vous comprenez par ailleurs, d'après ce qu'on m'a dit, comme d'une demi heure plus tard, les voisins sont allés tambouriner à sa porte pour le réveiller.

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Il paraît qu'il a mis longtemps à se lever. Inconvenant pour quelqu'un qui venait de se coucher. Quelles sont vos relations avec M. Je vous conseille de monsieur le juge qu'elles sont très mauvaises, très mauvaises, notamment parce qu'un jour je lui ai prêté de l'argent qui ne m'a jamais rendu. Bien écoutez, monsieur le curé, je vous remercie et je vais poursuivre mon enquête. Conclusion de ce début d'enquête le maire et le curé ont l'instituteur dans le nez. C'est assez banal, finalement, mais ça ne suffit pas à condamner un homme.

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Heureusement. Un peu plus d'un mois après l'incendie, le 21 décembre, les habitants du Fieux sont à nouveau réveillés en pleine nuit par décret, à l'aide à l'aide.

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Il regarde par la fenêtre et là, il voit un homme qui arrive en courant et le reconnaissent tout de suite. C'est Victor, c'est Victor Daignault, c'est un gars du village. Il a par dessus tout déchiré. J'ai été attaqué sur le chemin de halage du champ de Bugey, dans le bois. Ils m'ont crié la bouche, ont la vie en donnant des coups de. Et là, je l'ai reconnu. C'était les Laigné, l'instituteur et son père.

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Il s'était caché derrière un arbre. Mais je. Le lendemain, le maire et prévenir les gendarmes et les mêmes ceux qui enquêtent déjà sur la mort du père sont de retour au Fieux et ils vont tout droit chez l'instituteur.

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Laigné Bonjour Monsieur Aurélien! Nous avons un mandat de perquisition. Il tente sa chance. Il trouve une chemise, une vieille chemise taché de sang, des mains sur les pieds. Nous keylogger cette chemise. C'est le boucher. Souvent, il a conservions dans le couloir quand il fait mauvais. Et voilà. Hier, je me suis attaché. Les gendarmes ont ensuite perquisitionné la maison des parents Laigné, qui habite aussi le village, et dans leur cave. Boudiou, regarde dans.

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Des barriques, des barriques de vin pleines ne seraient pas les barriques volées au vieux Ipergay, les laigné, le fisc et les parents sont immédiatement arrêtés et conduits au tribunal de Coutras pour être entendu par le juge. Devant le juge, Les Laigné se défend bec et ongles ils n'ont pas tué le parquet n'est pas non plus agressé. Victor Daignault. Nous sommes victimes d'une cabale, juste une cabale des gens du village. Nous venons d'arriver il y a quatre ans et ils ne nous ont jamais, jamais accepté, jamais.

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Bon, le juge est sur le point de les relâcher. Mais voilà que le maire du Fieux, Pierre Sarrazins, demande à le voir. Je me suis permis de mener ma petite enquête au village. Eh bien, Marie l'Espagne qui, vous le savez, est la maîtresse de l'ONU et l'a reconnu devant moi que son amant avait acheté son silence quelques jours après la mort du Perrier et il lui a offert un coupon de molleton. Un coupon pour qu'elle se taise?

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Le juge Bordat la convoque le lendemain. Alors, madame l'Espagne, d'abord, dites moi, reconnaissez vous avoir eu des relations, disons extraconjugales, avec l'instituteur Laigné? C'est à dire oui. Oui, je connais. Depuis combien de temps? En vidéo? Mais ce n'est pas une romance et croyez moi, c'est un homo des jaloux très jaloux. Il m'a même conseillé de divorcer avec mon mari, mais moi, je ne veux pas Baldi. Il m'a dit de faire le quad, qu'il me battait et qu'il voulait empoisonner notre fille.

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Mais c'est faux. Pour m'en débarrasser, il m'a même conseillé de l'empoisonner, Laura. Madame, je vous pose la question. Savez vous des choses sur la mort du père Gae? Et Laigné vous a t il demandé de vous taire en vous faisant un cadeau? Il est vrai. Climat dit! Je dirais environ une semaine avant la mort du Pelloquet. Ganesha n'a pas envie d'un bijou. Il m'a dit Isha! Et il m'a dit aussi qu'il lui fallait Tomei les yeux d'une manière qui ne les a jamais Thouvenin.

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Il m'a dit ça et après il m'a dit T'as vu ce que je t'avais dit? Il est arrivé. Et donc, oui. Il m'a offert un coupon de Nemo, le thon blanc, en me disant de ne pas ne pas dire son nom. Si j'ai été entendu par les gendarmes. Vous pensez que le nier a tué le père Gae? À ce que je peux dire, c'est que le lendemain, il avait du sang sur les sabots. Sacrée révélation!

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Dès que la mer, l'Espagne a le dos tourné, le juge demande qu'on lui amène l'instituteur et il lui lit les morceaux choisis de la déposition de sa maîtresse. Mais pourquoi raconter ça? Pourquoi? J'avoue que je comprends pas. Ce n'est donc pas la vérité. Vous lui avez pas offert une pièce de molleton après le crime? Mais si, si, je lui en ai offert une, c'était un cadeau. Je n'étais pas son silence. Et là, il éclate en sanglots.

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Ecoutez, monsieur Alignaient, je vous a inculpé pour le meurtre du père Gae et pour l'agression de Victor Daignault et je vais d'ailleurs inculper aussi votre père ou demeurer en prison jusqu'au procès. Le 30 juin 1848, les Laigné père et fils se retrouvent accusés de meurtre devant la cour d'assises de Gironde. Un instituteur devant les assises, c'est pas banal, c'est très rare, surtout que celui là a été pendant quatre ans directeur d'école et bourreau directeur, d'après Secondées.

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Il est bien sûr question, dès le début du procès, de sa relation adultère avec Marie l'Espagne. Mais je n'ai jamais, jamais été son amant. Jamais Marie ne faisait que me raconter ses malheurs conjugaux ou c'est tout. Et j'étais avec elle un ami, un ami honnête. L'accusation rapporte que vous avez conseillé à Marie l'Espagne d'empoisonner son mari. Enfin, l'accusation, monsieur le président, se base sur des témoignages de gens, de gens qui me haïssent.

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Et pour le reste, il nie tout et le meurtre du père gay et l'agression de Tennō. Je demande à tout ce qui m'accuse de se repentir. Mais tout le monde continue de témoigner contre lui, y compris le jeune Daignault, qui maintient qu'il les a reconnu lui et son père, y compris le maire Pierre Sarrazins qui vient en rajouter. M. Laigné fait aussi office de secrétaire de mairie. C'est donc lui, naturellement, qui a rempli l'acte de décès de Gae.

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Eh bien, figurez vous qu'il a écrit onze heures du choix comme. Je lui ai demandé pourquoi puisqu'il est mort beaucoup plus tôt, vers 10 heures. Et Lars? Il a pâli. Il a pas fallu. Après quoi l'avocat de Laigné, maître Gergely, prend la parole. Il a un argument massue je voudrais quand vous m'expliquer pour quelles raisons mon client aurait mis le feu à une maison qu'il vient d'acquérir en viager. Quel serait son intérêt au cas, puisqu'il Bertaux?

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Il n'y a aucune preuve contre lui, si ce n'est des ragots de village.

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Il est innocent.

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Enfin acquitté, le. Et arrive le verdict. Le père Laigné Adrien est acquitté, mais le fils de l'instituteur est reconnu coupable du meurtre et de l'incendie. En conséquence. Jean-François Dieudonné Laigné. Vous êtes condamnés aux travaux forcés à perpétuité. Et donc, Jean-François Laigné part pour le bagne, pas le bagne de Cayenne en Guyane, le bagne de Brest en métropole, qu'il rejoint à pied avec 500 autres détenus.

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Ils mettent un mois à parvenir à la pointe de la Bretagne.

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A l'arrivée, on enchaîne par les pieds à un autre Forsa. Le jour, elle travaille à coups de fouet et la nuit, il est enfermé dans un dortoir avec deux cents autres détenus.

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Mais mon histoire n'est pas terminée, très loin de là. Car le père Laigné Adrien, accusé puis acquitté, a décidé de tout faire pour démontrer l'innocence de son fils. Lui et sa femme commencent par déménager. L'atmosphère au Fieux est devenue un vivable. Ils s'installent à Coutras, à 30 km, et le père Laigné se met à écrire au procureur une lettre tous les trois mois. Il demande qu'on retrouve les vrais coupables. Le procureur le prend pour un fou, évidemment.

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A côté de ça, le père Laigné reçoit régulièrement des lettres de son fils. Surtout, point de sollicitation de grâce. Ce mot me fait horreur, je préfère toute ma vie. Être captif que seulement penser qu'on pourrait me gracier si l'on ne peut me rendre véritablement justice. Eh bien, il faut subir le sort.

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Et les années passent et six ans après la condamnation de Jean-François Laigné en 1854, un jeune procureur impérial est nommé.

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Et bien sûr, le père Plaignais lui écrit, comme il l'a écrit au précédent. Mon fils est innocent, il a été injustement condamné.

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A la différence que lui, le jeune procureur, prend ses lettres très au sérieux.

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Il accepte de rouvrir l'enquête sur le meurtre du père et il renvoie les gendarmes sur place en leur demandant de réinterroger tous les protagonistes, sauf l'abbé Delmas, qui est mort entretemps.

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Et sept ans après le meurtre, les gendarmes tombent sur un premier menteur, le jeune Victor Daignault.

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Je reconnais que le nier, il m'a jamais attaqué. C'est l'Espagne, le cabaretier, qui m'a demandé de mentir. Et c'est lui qui m'a déchiré ma veste pour faire quoi que je m'étais battu. Moi, j'ai accepté. Je devait prendre pour du pain que je n'avais pas payé ma dette. C'est pour ça que je n'ai pas dit la vérité. Roro Et pourquoi donc l'Espagne, le bistrotier lui aurait il demandé de mentir? Les gendarmes commencent par aller voir sa femme Marie, la supposée maîtresse de l'instituteur.

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l'Espagne. Vous aviez déclaré à l'époque que vous aviez vu des traces de sang sous les sabots de M. Laigné. Est ce que sept ans plus tard, vous confirmez? Non, non, ce n'est pas vrai. Et les aveux que monsieur Laigné vous aurait fait? Mais c'est faux aussi. J'ai fait ce que ça sarrazins, le maire m'avait dit qu'il. Et pourquoi vous avez menti, Mme? Ben. Pourquoi mon mari? Et couvrir votre mari, pourquoi?

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Ebuzzing. Ce qui m'a fait la confession que c'est lui qui a tué Eggers. Par accident. Sacré retournement et Laigné, qui est au bagne depuis 6 ans pour rien. Les gendarmes vont donc voir tout de suite pire l'Espagne et lui aussi changent de musique. Cette année, 40 francs. Il était convenu d'un échange qui me donnerait son vrai. Je suis donc allé chez lui le 15 honorable. Le même j'allaite et au moment de partir, il y a eu une liste Cosworth de l'eau vive épongés.

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Il est temps, mais moi je ne pensais pas qu'il était mort et je ne suis pas si. Et le feu? l'Espagne. Le feu qui a mis le feu. Et puis, il y avait une jeunesse comme comme je ne pensais pas qu'il était mort, mais j'ai pensé qu il allait l'étonne. Mais moi, je ne voulais pas ça. Moi, je ne voulais pas brûler sa maison. Et voilà comment, depuis six ans, presque 7, un innocent croupit au bagne.

[00:25:19]

Et maintenant, comment le sortir de ce pétrin? Aujourd'hui, on commencerait par organiser un procès en révision. On commencerait par innocenter Laigné. Et puis ensuite, on organiserait un autre procès pour condamner l'Espagne et les siens. Mais en 1853, ça n'est pas comme ça que ça se passe. On commence par organiser le procès des menteurs et en attendant, les nier, reste au bagne.

[00:25:49]

Le procès de Pierre l'Espagne et de tous ceux qui, autour de lui ont menti, c'est à dire sa femme Marie et le jeune Victor Daignault, s'ouvre le 12 mars 1855 à Bordeaux avec un gros problème d'entrée les l'Espagne, mari et femme font marche arrière sur leurs aveux et fait ces aveux librement.

[00:26:11]

Monsieur le président et les gendarmes qui m'ont forcé, je n'ai pas tué Agger. Heureusement, le président a des témoins sous la main. Pourtant, certains François la pluie, qui est un villageois qui n'avait rien dit à l'époque. Il n'apparaît pas dans la procédure qui a condamné Laigné il y a sept ans. La pluie, jurer de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. Lever la main droite et dites, je le jure. Jeu.

[00:26:43]

On écoute ce que vous avez à dire. A l'époque. J'ai eu les confidences de Mme Sarrazins. La femme du maire. Elle est morte aujourd'hui. Mme Sarazin m'a dit. Sarrazins, mon mari qui connaît le vrai coupable. Vous êtes sûr de ce que vous dites? Absolument sûr. Et après le procès, un jour? J'ai croisé le maire. Et il m'a dit. Il vaut mieux que ce soit Laigné que l'Espagne. Parce que l'Espagne, c'est un gars de chez nous et Laigné, ce n'est pas anodin de chez nous.

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Et puis, quelque temps après, j'ai entendu l'Espagne lui même qui a dit à moi Tinkov Sarrazins est vivant. J'ai rien à craindre. Et sa femme m'a dit Tais toi, t'es pas encore sauvée! Il se pourrait que tôt ou tard, on découvre la vérité. Voilà ce que je voulais témoigner. Mais le témoin clé est le suivant elle s'appelle Catherine Jointe, c'est la tante de l'Espagne et elle aussi n'a rien dit à l'époque. Mon fils qui est décédé Paul aujourd'hui.

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Qui était le filleul de l'Espagne? M'a dit des choses road movie. Il m'a dit d'abord que Lignier, il était inondera. Et il m'a dit après que lui, les terres et l'Espagne, quand c'est arrivé. l'Espagne, qui a fait beaucoup. Il m'a dit que le marteau cassait, lui, tout a été caché en lochet du beau de l'Espagne. Mais dans leur box, les l'Espagne, mari et femme ne flanche pas. Pour l'instant. Le président décide alors de faire sortir le père de l'Espagne et de ne garder que sa femme parce qu'il a senti qu'elle était plus fragile, évidemment, et que sans doute, sa conscience la travaille un peu plus que celle de son mari.

[00:28:55]

Il a eu raison parce que c'est elle qui flanche. C'est vrai. Comme mon mari. Il a eu le malheur de le faire, mais il n'a pas voulu le faire. Il m'a dit qu'il avait juste poussé Guillier. Et qu'il était temps, mais. Est ce que vous vous sentez le courage, madame, de redire ça devant votre mari? Non, je ne suis pas. Eh bien, moi, je vais le lui dire, garde! Faites entrer l'accusé dEspagne.

[00:29:41]

Il regarde sa femme. Il a compris tout de suite qu'elle l'avait lâché. Il résiste encore un peu. C'est faux, c'est faux. Je ne l'ai pas tué.

[00:29:50]

Et puis, en fin de journée, il parle longuement avec son avocat et il rédige une lettre que l'avocat lit le lendemain matin. Messieurs de la cour, messieurs les jurés. Je fais donc lecture de la lettre de mon client. Aujourd'hui. Je fais un aveu devant vous. Je me suis bien rendu chez GAE le 15 novembre pour emporter son vin. Levieux a protesté. Je lui ai donné une poussée, il est tombé à la renverse et sa tête est tombée sur un outil tranchant à biseau.

[00:30:33]

Je suis parti, laissant les deux chandelles allumées. Voilà, Laigné est innocent. C'est l'Espagne qui a fait le coup. La vérité est rétablie et le procureur fait un réquisitoire implacable. Pierre l'Espagne. Et l'artisan méthodique d'une machination abominable, une machination qui a conduit à un innocent. A cette année de bail. A l'heure du verdict, Pierre lEspagne est reconnu coupable du meurtre. Coupable aussi d'avoir su borner les témoins, c'est à dire sa femme et le jeune Victor Daignault, lesquels Daignault et Marie d'Espagne sont reconnus coupables de faux témoignages.

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Accusés, levez vous! Je vous prie. La Cour vous condamne tous les trois. À vingt années de travaux forcés. Et à partir de là, on se retrouve dans une situation assez problématique, c'est à dire qu'on a deux personnes qui ont été condamnées pour le même crime. Laigné l'instituteur il y a sept ans et l'Espagne le cabaretier.

[00:31:52]

Et donc endrois, c'est pas possible, ça. Et la Cour de cassation décide de casser les deux jugements. Celui qui a condamné Laigné il y a 7 ans et celui qui vient de condamner l'Espagne. Les deux se retrouvent donc à nouveau innocents et on organise trois mois plus tard un troisième et dernier procès en mettant dans le même box des accusés et pire, l'Espagne et Jean-François Laigné. Et à l'issue de ce procès, l'Espagne est condamnée aux travaux forcés à perpétuité et Laigné est officiellement innocenté.

[00:32:31]

Justice est rendue enfin.

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Quelque temps plus tard, les pouvoirs publics pour se faire pardonner, il nomme Jean-François Laigné commissaire du gouvernement auprès de la Société de charbon de la Mayenne et de la Sarthe. Un travail de ronds de cuir pas très fatigant, mais Laigné et ratatiner par les sept années passées au bagne. Et il meurt trois ans plus tard. Son père, lui aussi, est récompensé pour son oeuvre de justice parce que c'est à lui qu'on doit tout ça. Napoléon 3 décide de lui offrir un bureau de tabac.

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