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Jusqu'à fin août, une affaire criminelle aujourd'hui assez récente puisque les faits datent de 2006, est le dernier procès remonte à 2011. Il s'agit de la disparition de Raffaello Moreaux à Fall Kling, en Moselle, près de Forbach. C'est une affaire à classer dans la catégorie des crimes passionnels les plus intéressants, sans doute parce que ce sont ceux qui nous parlent le plus. Ce qui nous ressemble le plus. Est ce que je serais capable de faire ça? Moi, je ne vous en dit pas plus pour le débriefe tout à l'heure, je serai avec maître Dominique, rendu du barreau de Metz.

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Bonjour maître, bonjour. Vous avez suivi toute l'instruction. Vous avez défendu l'accusé aux deux procès d'assises. Je vais vous dire tout à l'heure. Voici cette histoire que j'ai écrite avec Thomas Audouard, réalisation de Céline le brave.

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Christophe Hondelatte. Au début, c'est une histoire exotique, l'histoire d'un homme, un Français qui cultive de la vanille à Madagascar depuis cinq ans et qui disparaît tous les ans. Normalement, il revient une ou deux fois par an en France, où il a laissé femme et enfants à Noël 2006. Il ne rentre pas et là, on peut tout imaginer. Madagascar, c'est un peu le Far-West. Est ce qu'il y a eu une embrouille là bas? Un concurrent, peut être.

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Ça marche bien, son affaire de vanille. Ou alors une femme, une histoire de femme. Mais l'issue de cette histoire, vous verrez, est beaucoup moins exotique que prévu. Beaucoup moins.

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Cet homme, il s'appelle Raphaël Lomo. Il est d'origine italienne et toute sa jeunesse, il a été mineur de fond dans les mines de charbon de Lorraine. Et puis, c'est un métier usant dès qu'il a pu. Il a pris sa retraite anticipée et il s'est lancé dans un projet fou la production et la commercialisation de vanille à Madagascar. Sacrée aventure pour un mineur et il part tout seul. Il laisse en France, dans la maison familiale de Fold Kling, près de Forbach, sa femme Simone et leurs six enfants.

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Après vingt trois ans de vie commune, disons qu'il y a commun un peu d'usure dans le couple.

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Il est parti il y a cinq ans et ma foi, ça marche bien. Son affaire de vanille gagne dans les 5.000 euros par mois au soleil. C'est pas mal. C'est beaucoup plus que ce qu'il gagnait à la mine, c'est sûr. Et donc, normalement, il rentre en France deux fois par an pour voir les enfants, sa femme, la famille. Il a 12 frères et sœurs qui vivent pour la plupart en Lorraine. En principe, il rentre une fois à Noël et une fois l'été.

[00:02:59]

Sauf qu'à Noël 2006, il ne vient pas dans les mois qui suivent. Janvier, février, mars, avril, mai, juin. Il ne donne aucune nouvelle. C'est l'une de ses soeurs dont il est très proche. Mariette, qui s'en étonne. La première, alors, elle lui laisse des messages à 2 3. Ben dis donc, Raffa, tu exagères, jamais rappelé nous, on commence à s'inquiéter ici. Allez, donne nous des nouvelles.

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Juste un petit coup de fil, quoi. Ça fait longtemps. On espère que ça va pour toi. On t'embrasse. Et quand arrive le mois de juin et que Raphaël n'a toujours pas donné de nouvelles là, les lots Moreaux sont carrément inquiets et Mariette fait le tour des frères et sœurs.

[00:03:40]

Personne n'a de nouvelles. Elle appelle aussi sa belle soeur Simone. Bonjour Simone! T'as des nouvelles de Raphaël? Mais non, aucune. Pas de coups de fil, rien. Chez Raphaël, il est comme ça, comme ça, comme ça, non? Normalement, il vient Noël, il n'est pas venu. On l'appelle. Il ne répond pas. On lui laisse des messages. Il ne rappelle pas. C'est inquiétant.

[00:04:21]

Et donc, à un moment, mi juin, Mariette se rend à la gendarmerie de Forbach pour signaler la disparition de son frère, m'écoutait. C'est vrai, il ne vient pas en France, mais on a toujours un petit coup de fil qui n'est pas venu à Noël. Il aurait dû rappeler, je pense qu'il lui est arrivé quelque chose. Madhhab à ce stade, la seule chose qu'on puisse faire, c'est ouvrir une enquête dans l'intérêt des familles, mais je vais être clair avec vous.

[00:04:49]

Au bout de l'enquête, on pourra vous dire s'il est vivant, mais s'il ne veut pas communiquer avec vous, s'il ne veut pas qu'on vous dise où il est, c'est son droit, c'est sa liberté. On pourra rien faire de plus. Je vous mets en garde. Déjà, si vous faites ça, ça nous enlèverait un bois. Le savoir, c'est tout ce qui compte pour nous. Mais j'ai peur. Vous savez que ce soit plus grave.

[00:05:19]

Les gendarmes ont du mérite parce que ça ne sera pas facile d'enquêter à Madagascar dès qu'on met les pieds hors de France, ça se complique. Normalement, les pays doivent s'entraider sur le plan judiciaire, mais il y a loin de la coupe aux lèvres. Il est probable que les Malgaches vont traîner des pieds. Ça va être long.

[00:05:41]

Mais bon, les gendarmes commencent à se rend Cardet et ils commencent par l'ambassade de France à Madagascar. Au moins eux, ils ne sont pas censés traîner des pieds. Et là, ils apprennent que Raphaël Domoraud vit depuis 2002 dans une petite ville portuaire du Sud-Est de l'île, Tamatave. C'est là qu'il a installé son entreprise, qui emploie une dizaine de personnes, mais surtout par les compagnies aériennes. Il découvre que Raphaël est venu en France à Noël. Tiens, tiens.

[00:06:15]

Après vérification auprès de l'aéroport de Tananarive, il est monté dans un avion pour Paris le 14 décembre. Oh oui, monsieur! Et il atterrit à Roissy le 15 à cette heure 20. La police de l'air et des frontières a enregistré son passage et la douane aussi. Il a débarqué avec un gros paquet de vanille. Les douaniers ont dû parlementer un peu. Donc, il est venu en France à Noël et dès qu'il est descendu de l'avion, il a passé des coups de fil.

[00:06:45]

Ça, on le sait grâce à son portable. Plusieurs coups de fil depuis l'aéroport de Roissy, juste avant 9 heures. Et après, plus rien, plus rien. Son portable cesse d'émettre. Une certitude il n'a pas pris l'avion du retour.

[00:07:00]

Intéressant. Alors, qui est ce qu'il a appelé en posant le pied à Roissy et ses amis de Forbach? Les gendarmes vont le voir tout de suite. Il vous a dit quoi au téléphone? Vous pouvez nous donner le maximum de détails qui vous reviennent. Enfin, elle n'a pas parlé longtemps. Il m'a dit qu'il venait d'atterrir, qu'il passerait me voir à Forbach. L'après midi, c'est à peu près tout ce qu'il m'a dit, je crois. Il est venu vous voir l'après midi non plus.

[00:07:40]

Coup de fil pas une nouvelle au départ, je me suis dit qu'il avait un empêchement et qu'il viendrait plus tard, mais il ne m'a pas rendu visite de toutes les vacances et depuis, rien. Et sa femme, alors Simone, est qu'il l'a prévenu qu'il arrivera le 15 décembre à Roissy. Ben oui! D'ailleurs, ce matin là, on s'est levé tôt pour aller le chercher à Roissy. Vous dites on qui on? Bah, moi et ma fille Samanta.

[00:08:10]

Elle a quel âge votre Samanta? A 17 ans. Et donc, vous l'avez retrouvé à Roissy? Bah, on a attendu, on s'est dit qu'il s'était fait coincer aux contrôles, on a attendu au moins deux heures. Et ensuite, ensuite, on l'a. On l'a vu arriver, mais bon, quatre mois que je n'avais pas vu. Il a été sympa, c'est à dire?

[00:08:35]

Moi, je venais de me faire faire de l'orthodoxie. Vous savez, vous savez ce qu'il m'a dit. Il m'a dit Alors tu t'es fait refaire la salle à manger? Vous voyez un peu l'ambiance. Après 4 mois sans boire. Donc, ça ne s'est pas bien passé à l'arrivée à Roissy. Et après? Alors on est partis en voiture. Qui conduisait? Ah ben moi ça, Menta était à côté de lui derrière. Et vous avez pris tous les trois la route de folle?

[00:09:03]

Ah ben non, pas vraiment. Parce qu'avec cet accueil, j'aime autant vous dire qu'on s'est embrouillé noms d'oiseaux et tout le tralala. Quoi, donc? Dispute un film, me demande de descendre de voiture. Elle dit qu'ils ont roulé 500 mètres, pas plus qu'elle l'a laissée à Roissy ou pensez vous qu'il est allé ensuite? Je pense clairement qu'il est reparti à Madagascar. Moi, je n'ai plus de nouvelles. Et non ça, les gendarmes en sont certains.

[00:09:32]

Il n'est jamais rentré à Madagascar, il n'a jamais repris l'avion. Jamais. Alors, à ce stade, il y a clairement deux pistes. La première est séduisante Raffaello Moreau fait des jaloux à Madagascar à cause de son affaire de vanille florissante, alors il se fait des sondés par la mafia malgache. Sauf que. Pourquoi est ce qu'il serait venu faire ça en France? C'était tellement plus simple de le dézinguer sur place. Deuxième hypothèse, c'est qu'il s'est fait zigouiller par sa femme à sa descente d'avion et pour être honnête, c'est celle là qui tient la corde à la gendarmerie de Forbach.

[00:10:19]

Pour une raison très simple les deux femmes, la mère et la fille, sont deux sacrées cocottes. Et ça, les gendarmes s'en aperçoivent assez vite. Vous savez comment on l'appelle la jeune Samanta dans son village? La parricides tonnes de Forbach. Pourquoi? Parce que c'est une Bibot toujours sapé comme une princesse qui achète sans compter des chaussures, de la lingerie. Tout ça avec le chéquier de papa. Et régulièrement, elle organise des fêtes où l'alcool coule à flots.

[00:10:48]

Il semble que son père se soit plusieurs fois agacé de son train de vie assez frais. Quant à Simone, la mère. Pourquoi est ce qu'elle a résilié l'abonnement téléphonique de Raphaël depuis Noël? Pourquoi est ce qu'elle s'est débarrassée de ses vêtements et de ses outils? Pourquoi elle a donné la voiture de son mari à des amis? Comment ça fait elle qu'il ne reviendrait pas? Rassurez vous. Pendant ce temps là, elle a continué à percevoir sa retraite.

[00:11:26]

Les gendarmes l'interrogent à nouveau. Mme. Vous vous comportez comme si votre mari n'allait pas revenir. Comment est ce que vous expliquez ça? En bas, je vais vous le dire, pourquoi il ne va pas revenir? Je vais vous le dire, il a refait sa vie à Madagascar. Il y a une femme, une jeune. Elle a 30 ans, il a deux enfants avec elle. Alors que voulez vous? Bah, il nous a laissé tomber amoureux des six enfants.

[00:11:55]

C'est pour ça que je tout ça. Et de raconter que c'est Samanta qui a découvert le pot aux roses la dernière fois que son père est venu à Paul Kling, elle est allée fouiller sur son ordinateur portable et dans le dossier photos. Elle a trouvé la photo d'une femme et de deux enfants en bas âge. Voilà. La fille, bien sûr, l'a répété à sa mère. Et ça, ça, ça ouvre une autre piste. La piste de la maîtresse malgache, il faut la retrouver.

[00:12:24]

Cette femme et les gendarmes la retrouvent. Et sur ce point? Mère et fille n'ont pas menti. Raphaël avait bien refait sa vie à Madagascar. Sauf que la dame est sans nouvelles de lui depuis Noël. Il est parti en France. Elle ne l'a jamais revu. Elle raconte que l'exploitation de vanille de Tamatave est à l'abandon, que les employés n'ont pas été payés et qu'ils sont tous partis. Donc, Raphaël ne se planque pas chez sa maîtresse à Madagascar.

[00:12:52]

Il a vraiment disparu en France, juste après son atterrissage à l'aéroport de Roissy.

[00:13:02]

Je vous le redis, ce sont de sacrées cocottes. Je vous ai déjà parlé de Samanta, la ces tonnes de Forbach et de Simone qui s'est allègrement débarrassée des affaires de son mari disparu. Il n'y a pas que ça. En enquêtant à Folle Kling, les gendarmes découvrent assez vite en détail dont Simone a oublié de leur parler. Elle a un amant. Babar assure qu'elle a un amant, il s'appelle François et vous l'a pas dit. Eh bien non, elle ne l'a pas dit, elle a joué les femmes indignées.

[00:13:34]

Elle a dénoncé la maîtresse de son mari, mais elle a omis de dire qu'elle aussi le faisait cocu, ce qui était assez naïf de sa part.

[00:13:42]

Parce que tout le monde est au courant.

[00:13:44]

Tout le monde. Alors, sous François, les gendarmes l'identifient assez vite 59 ans, retraité. Normalement, il vit en région parisienne. Je dis normalement parce que depuis le mois de juillet 2006, il vit chez Simone, enfin chez Simone et Raphaël. Il y a installé ses affaires. Il ne se cache pas et il se sent tellement chez lui qu'il est allé voir un architecte pour réaménager la maison de Simone. Il a des plans. Et si c'était lui qui avait effacé Raphaël de la planète Terre?

[00:14:36]

Il est temps de placer tout ce petit monde en garde à vue. Le 13 novembre 2007, les gendarmes interpellent toute la smala Simone, ses deux filles aînées Samanta et Valérie et François Lamand, et qu'Eddie garde à vue dite dites engénéral perquisition.

[00:14:55]

Les gendarmes commencent par fouiller l'appartement de l'amant en région parisienne, et le type possède toute une quincaillerie, un stock d'armes de collection impressionnant. Et si parmi ces armes se trouvaient l'arme du crime? Supputation. Parce que pour l'instant, on n'a pas de cadavre. Les armes sont envoyées au laboratoire. Les balistiques les examinent sous toutes les coutures. Elles sont démilitarisées, toutes inutilisables et réduites à prendre la poussière accrochée à un mur. Pour la décoration, François est dans les clous.

[00:15:31]

Il n'a pas enfreint la loi. Alors maintenant, fouillons son garage et sa voiture dans le coffre tient des bottes en caoutchouc et des gants en latex et une pelle pliante. Et pourquoi faire diable dans la voiture elle même? On fait cheap shit avec une bombe de blues star. Et ça, alors qu'il y a des traces de sang. Les gendarmes font des prélèvements. Krauth Les traces de sang sont inexploitables.

[00:16:13]

Alors, passons à l'interrogatoire de François. Pouvez vous nous dire où vous étiez le 15 décembre 2006? Ben oui! Je peux tout à fait vous le dire le vendredi, je prends des cours de tibétain à Dauphine. J'étais là bas. Vous pointez dans ces cours ou est ce que quelqu'un pourrait attester de votre présence ce jour là? Ah ben non, on pointe pas, c'est la fac, mais les profs vous le diront, je ne rate pas un cours.

[00:16:46]

Problème le prof de tibétain est interrogé. Il est incapable de confirmer avec certitude la présence de François ce jour là. Il assiste à ses cours, c'est vrai. Mais est ce qu'il était là? Le 15 décembre 2006, le prof ne le sait pas. Les gendarmes se font envoyer la fadettes de François, le relevé de son téléphone portable doublé de la localisation. Eh bien, il n'a pas menti. Le 15 décembre, il était à la fac de Dauphine.

[00:17:15]

Il assistait à son cours de Tibétain.

[00:17:25]

Passons maintenant dans le bureau d'à côté, Valérie, la fille aînée de Raphaël et Simone, est en garde à vue elle aussi. Mlle. Pour quelles raisons? Est ce que vous ne vous êtes pas inquiété de la disparition de votre père? Vous savez, on s'est jamais trop entendus avec mon père. J'ai été élevé par mes grands parents, alors pourquoi voulez vous que je me soucie de son absence?

[00:17:53]

Allons maintenant dans le bureau où est interrogé Samanta, qui intéresse bien les gendarmes puisque le 15 décembre 2006, elle était avec sa mère à l'aéroport.

[00:18:04]

Il n'y a pas grand chose à en tirer de Samanta. Elle raconte à nouveau la dispute, le père qu'elle abandonne au bord de la route à Roissy. Et elle s'en tient là.

[00:18:16]

Et Simone? Alors, il faut d'abord que je vous raconte ce qu'on a trouvé chez elle pendant la perquisition. Vous allez voir, c'est passionnant. On a trouvé au rez de chaussée la carte Vitale et la carte d'identité de Raphaël. Qu'est ce qu'ils font là? On a aussi trouvé l'ordinateur portable de Raphaël. Qu'est ce qu'il fait là? Et surtout au sous sol? On a trouvé des armes, ce qui est tout à fait normal. Raphaël avait une licence de tir.

[00:18:46]

Il avait le droit de détenir des armes. Sauf qu'il en manquait une. Il manque un revolver, un 357 Magnum. Simone est donc interrogée sur tout ça. La carte d'identité, la carte Vitale, le revolver, elle n'a rien à dire, mais une garde à vue, c'est long. Nous voilà à la 36ème heure. Vous n'avez pas beaucoup de réponses, madame, je ne vous ai pas encore demandé de justifier pourquoi, par exemple, vous aviez effectué quatre retraits d'argent à Forbach entre le 15 et le 27 décembre 2006.

[00:19:30]

Vous ne le saviez pas? Simone était épuisée. Et elle répond. Pour vous occuper de mes enfants. Elle est mûre et la voilà qui reprend son récit de la matinée du 15 décembre. Elle est bien allée chercher son mari à Roissy avec sa fille et il a bien été odieux avec elle. Mais il n'est pas descendu de voiture. Ils ont pris la route de Forbach. Et puis, à un moment, il était à l'arrière, il s'est endormi, j'ai roulé, je ne sais pas, moi, une heure.

[00:20:08]

Je me suis arrêté sans trop faire de bruit. Il dormait toujours. Puis j'ai attrapé le revolver que j'avais pris à la maison. Votre fille Samanta était là. Ouais, je vais demander de regarder. Et puis j'ai tiré une balle dans la tête. Comment se fait il qu'on n'a pas retrouvé de sang dans votre voiture? Il n'y en avait pas beaucoup. Ça n'a pas beaucoup coulé ces Samanta qu'à nettoyer avec des mouchoirs en papier, ça suffit. Après, Simone d'Iqaluit a mis une couverture sur la tête et que mère et fille, elles ont repris la route.

[00:20:45]

Il leur restait 300 km et pendant 300 km, elles ont roulé avec le cadavre de Raphaël à l'arrière. Le mari de l'une, le père de l'autre. Il en faut du sang froid pour faire un truc pareil. 300 kilomètres. Elle arrive à Folle Kling vers 15 heures. Elles mettent la voiture au garage et elle la ferme à clé.

[00:21:11]

Et là, qu'est ce que vous avez fait? Bah, j'avais des cartes de vœux à faire pour le Nouvel An. Je me suis mis tout l'après midi des cartes de bonnes années avec un cadavre dans le garage.

[00:21:25]

Sacré Simone! Et après? Après, elle retourne à la voiture.

[00:21:29]

Ça fait six heures que le cadavre est à l'arrière. La nuit est en train de tomber. Elle se met au volant et elle va d'éthyle jusqu'au verger. Elle essaye de sortir le corps. Il est trop lourd. Alors, elle manœuvre. Elle met la voiture dans le sens de la pente et elle arrive à le faire tomber dans l'herbe.

[00:21:46]

Et ensuite, vous avez fait quoi du corps? Madame? Moi, je me suis souvenu que Ravel m'avait dit un jour qu'il aimerait être incinéré. Alors, je l'ai brûlé. Comment? Elle dit qu'elle a mis deux palettes de bois sur le cadavre qui était allongé sur le dos, qu'elle a ajouté de vieux vêtements.

[00:22:07]

Elle a imbibé le tout de 5 litres d'essence et a mis le feu et elle a entretenu le brasier, dit elle.

[00:22:14]

Pendant plusieurs jours, elle raconte qu'ensuite, elle a ratissé les débris qui restaient, qu'elle les a jeté à la poubelle et qu'au printemps, elle a semé du gazon. Il y a plus de traces. Vous verrez, il y a plus de traces. Et l'arme, le 357 Magnum? Vous en avez fait quoi? Je l'ai détruit avec une masse, puis j'ai foutu les morceaux à la poubelle. Simone vient d'avouer dans le détail le meurtre de son mari.

[00:22:44]

Les gendarmes, bien sûr, vont sur place et c'est vrai qu'on ne voit plus rien. Ils trouvent tout de même un tout petit morceau de dent et de minuscules fragments d'os qui s'avèrent être des eaux Banimmo.

[00:23:01]

Et là bas, il y a un doute on aurait fait brûler un cadavre ici à moins d'un an et il n'y aurait aucune trace. La méthode est étonnante. Je me doute que vous n'avez jamais fait brûler de cadavres et moi non plus. Mais je vous jure que si vous mettez des palettes en bois sur un cadavre, il n'y a pas beaucoup de chances qu'il brûle. C'est un peu comme si, au barbecue, vous mettiez le charbon sur la brochette.

[00:23:27]

Vaut mieux le mettre dessous.

[00:23:36]

Donc, il y a un doute qui va demeurer jusqu'au bout de cette affaire.

[00:23:39]

Où est le cadavre? l'A t elle vraiment fait brûler? Quoi qu'il en soit, Simone Moro n'est pas mise en examen et écroué, et sa fille Samanta, qui avait 17 ans, est mise en examen pour modification de la scène de crime et envoyé en prison. Elle aussi, la fille aînée Valérie et relaché. Mais l'instruction se poursuit et au fil des interrogatoires, Simone se construit une défense qui va éclairer ce meurtre. Sous un jour nouveau, elle dit que Raphaël était un tyran qui la battait, qu'il l'a cognée, qu'il l'a brûlée avec sa cigarette.

[00:24:29]

Et surtout, elle dit qu'il a violé sa fille aînée, Valérie. Elle l'a tué parce qu'elle n'en pouvait plus de ces violences. Est ce qu'on doit la croire? Ce sera à la cour d'assises de trancher si elle l'a tué de sang froid et sans raison, elle prendra perpète. Si elle arrive à convaincre qu'il la battait, elle peut espérer moins, beaucoup moins. Les enfants, en tout cas, confirment que le père était violent. Et puis, au moment de boucler le dossier d'instruction, il reste un doute sur le rôle de Samanta.

[00:25:02]

Est ce que Simone, en vérité, ne couvre pas sa fille?

[00:25:06]

On se pose la question parce qu'un jour, le juge présente plusieurs armes à Simone. Allez y, prenez celle que vous avez utilisée. Elle ne désigne pas le 357 Magnum. Elle désigne un Beretta, c'est troublant. Lors de la reconstitution qui a lieu le 25 novembre 2007 sur l'aire d'autoroute sur laquelle elle dit avoir tué son mari, on lui demande de prendre l'arme à la main. Allez y! Prenez là, elle ne sait pas la tenir. Et quand on lui demande de dire où elle tenait, quand elle a tiré, elle dit qu'elle a tiré entre les deux sièges.

[00:25:41]

Avant, on pose la même question à Samanta. Elle dit qu'elle a vu sa mère tirer entre l'appuie tête et le montant de la portière conducteur. Voyons comment la cour d'assises va se dépatouiller avec tout ça.

[00:25:59]

Et c'est donc en tant que témoin que Samanta assiste au procès de sa mère, qui s'ouvre le 18 mai 2010 devant la cour d'assises de la Moselle. Les 12 frères et sœurs de Raphaël sont assis sur le banc des parties civiles. On ne leur a pas rendu de cadavre et ils attendent que Simone prenne chair, qu'elle prenne le max. Mais Simone, elle, s'accroche à sa ligne de défense. Elle a voulu débarrasser sa famille d'un prédateur violent. Il l'a pattée, il battait les enfants.

[00:26:43]

Il a violé sa fille aînée. Elle réclame des circonstances atténuantes. Alors, on fait venir les enfants à la barre. Est ce que c'est vrai? Est ce que c'est vrai ce que dit votre mère? Et d'une seule voix. Les petits confirment. Ils confirment tous sauf. Sauf l'aînée, sauf Valérie, sauf celle que le père est censée avoir violée et n'a pas violé. Il ne pas rigolé. J'ai menti. Et là, Samanta se lève furieuse, furieuse de voir sa soeur aînée se désolidariser et lui dit on aurait dû inviter au barbecue de ton père.

[00:27:42]

On aurait dû t'inviter. Pourquoi est ce qu'elle dit on? Samanta ne vient pas de dire sans le vouloir qu'elle a eu un rôle beaucoup plus actif que ne le prétend sa mère et qu'elle ne le prétend elle même dans l'assassinat de Raphaël. Le verdict tombe. Simone ne s'en sort pas mal. 17 ans de réclusion criminelle. Le verdict sera confirmé en appel. Quant à Samanta, elle est jugée devant le tribunal pour enfants de Sarreguemines et elle est condamnée à dix huit mois de prison avec sursis pour avoir modifié la scène de crime et aidé à transporter le cadavre et à le brûler.

[00:28:26]

Il y a eu dans la foulée une tentative des frères et sœurs de Raphaël de faire rouvrir ce dossier pour incriminer l'amant François. Mais la Cour de cassation a refusé. Et donc, Simone est définitivement la seule et unique meurtrière de son mari.

[00:28:49]

Et pour le débriefe de cette histoire, je suis avec l'avocat de Simone Moro Clapas, Maître Dominique, rendu du barreau de Metz. Votre client est sorti de prison à l'heure où on se parle. Oui, il est sorti de prison. Ça fait à peu près trois ans. On a 15 ans, y aura passé depuis 2007 jusqu'à 2015. Ça fait 8 ans, 8 ans pour une condamnation à 17 heures, une condamnation à 17 ans. Comportement, j'imagine, exemplaire en détention.

[00:29:18]

Comportement exemplaire, risque de récidive. Prenant aucun risque de récidive. N'ayant pas fait ses preuves. Expliquer parce que oui, j'en entends 17 autres. Ah oui, elle est sortie.

[00:29:29]

En tout cas, il n'y avait pas de période de sûreté, donc la peine n'était pas. Il n'y avait pas à une échelle de peines obligatoires à faire. Donc c'était à l'appréciation des Etats, à l'appréciation d'un tribunal de l'application des peines d'application des peines. Alors, le verdict? Moi, ça m'intéresse toujours. Ces verdicts qui sont mi chèvre, Michou. Elle encourait perpétuité puisqu'il s'agit d'un assassinat, d'un meurtre avec préméditation et, dit Céto.

[00:29:52]

Finalement, ça semble intégrer un peu, mais pas totalement, sa ligne de défense selon laquelle elle aurait été battue par un tyran. C'est comme ça que vous l'analysez, vous voyez si c'est comme ça, il y a deux choses si vous voulez.

[00:30:04]

Moi, je vais essayer de faire tomber la préméditation. Je crois avoir quand même donné un doute auprès des jurés parce que le 357 Magnum quand même. Le 357 Magnum, elle, prend effectivement une arme. Mais est ce que c'est le 357 Magnum? Elle prétendra que les gendarmes, tout au début de la garde à vue, lui ont dit que c'était un 357 Magnum. À la fin de l'instruction, elle disait C'était un pistolet, on rechargés par la crosse, donc ça ne peut pas être un revolver.

[00:30:32]

C'est un pistolet. Ça pouvait être un Beretta. En tout état de cause, elle a pris une arme avec elle, qu'elle a cachée sous le sigle Invitational. C'est pas forcément vrai parce qu'elle explique à donné que si elle a pris cette arme, c'est parce qu'elle avait peur du tyran. Dire les choses comme elles sont pour se protéger et protéger sa fille aînée, avec qui le père et le père désirait aller au domicile de la fille aînée en disant Bah écoute, je suis à Paris, j'irai chez Valérie et c'est là où elle dit.

[00:31:02]

Je ne pouvais pas laisser faire ça parce que je savais qu'il y avait quelque chose entre le père et Valérie. Et d'ailleurs, Valérie dira dans le premier procès que lorsque son père venait de temps en temps à Paris, il couchait au domicile de Valérie, était dans le même lit et lui faisait des caresses et lui avait dit d'ailleurs une réflexion T'as un beau cul, alors y'a pas la violer. Il n'y a pas eu de viol, mais il y avait quand même ces agressions sexuelles.

[00:31:29]

Parlez moi d'elle. Quel genre de femme était elle? Parce que ça, c'est la limite de l'exercice. Ce que je fais là, je ne la connais pas. Je ne l'ai pas rencontrée. Vous avez passé quelques années avec elle?

[00:31:40]

Oui, c'est une femme intelligente, mais extrêmement discrète, introvertie. On va dire d'elle qu'elle avait sa personnalité dépendante, c'est à dire une sorte de soumission. Mais c'est quelqu'un d'intelligent. C'est quelqu'un de doux et qui avait alors une constante. Quand je l'ai rencontrée à la maison d'arrêt, comme dans toute l'instruction, elle avait une vénération pour ses enfants. Elle voulait protéger ses enfants et je crois que si il y a eu ces aveux qui ont été passés, c'est d'abord parce qu'elle voulait protéger ses enfants.

[00:32:16]

Et c'est ce qu'elle a dit d'ailleurs aux gendarmes. Si vous me promettez que les enfants ne seront pas placés. Alors, je vais vous dire la vérité. Voilà, elle est allée en prison et les enfants ont été placés. Ils ont été placés, puis ensuite après ils sont allés dans le domicile.

[00:32:32]

Pour certains, les plus grands sont restés à la maison pendant qu'elle était en prison. Absolument. Et les plus petits et les plus petits alors, ont été placés. Ils ont été aussi chez leurs grands parents. Et puis les grands parents maternels. Et puis, ils sont allés aussi chez Samanta.

[00:32:48]

Mais elle était libre. Elle était libre, n'a jamais tourné en pré saison après, après sa condamnation par la cour d'assises des mineurs. Alors, je voudrais qu'on évoque d'abord le premier point de toute cette histoire d'incendies de cadavres. On n'arrive pas à croire que le cadavre d'un homme ayant brûlé moins d'un an avant dans un bout de pré au fond du jardin, on ne trouve rien. Pas boudeau, humain. On trouve des os, mais ce sont des eaux d'animaux, pas un morceau calciné du cadavre, pas même la trace d'une brûlure.

[00:33:20]

Rien. Ça vous trouble ça aussi?

[00:33:22]

Oui, ça trouble, évidemment. Mais Seaman a réponse à tout. Elle dit d'abord que elle a allumé le foyer avec de l'essence.

[00:33:32]

Des voisins vont dire oui à un phoque, qu'il y a eu un feu, qu'il y avait une odeur nauséabonde, dira l'une des voisines. Et le problème qui va se poser, c'est que l'expert qui viendra devant la cour d'assises dira Ce n'est pas possible. Ce feu a été entretenu. Il ne peut pas avoir été allumé une seule fois, mais sans avoir été entretenu.

[00:33:54]

Que les choses soient claires avec les 5 litres d'essence, puisqu'elle dit qu'elle a utilisé 5 litres d'essence, contrairement à ce que l'on peut voir dans les fictions, dans les séries. On ne fait pas brûler un cadavre avec 5 litres d'essence, c'est beaucoup plus compliqué que ça.

[00:34:08]

C'est tout à fait plus compliqué que ça. D'ailleurs, l'expert le dira au niveau de la note de son interrogatoire. La cour d'assises son audition. Il dira qu'effectivement, il ne croit pas cette version qui consisterait à dire Je n'ai pas alimenté le feu pendant trois jours, je n'ai fait que mettre des palettes, des vieux habits et l'essence.

[00:34:29]

Le fait de mettre les palettes dessus, rédhibitoire, on le sait tous, parce qu'on fait des feux de cheminée à la maison. Si il n'y a pas de l'air en dessous du bois, le bois brûle pas. Il faut une ventilation dans un feu?

[00:34:41]

Oui, tout à fait. Mais l'expert n'est pas formel pour dire que ça n'a pas existé. Il reste quand même assez dubitatif et il dit c'est possible, mais ce n'est peut être pas possible, en tout cas dans la relation qui est faite.

[00:34:52]

Du coup, les parties civiles pensent que le cadavre n'a jamais brûlé là, qu'il est ailleurs, enterré quelque part et que peut être, si on avait accès à ce cadavre, on verrait dans quelles conditions il a été tué. Peut être que ça n'est pas exactement comme on nous l'a dit. Mais évidemment, vous, votre rôle d'avocat de Simone vous interdit d'aller sur ce terrain? Je le comprends tout à fait. Je le respecte. Deuxième chose qui nous fait douter, c'est le récit contradictoire que la mère et la fille font du meurtre en lui même.

[00:35:17]

La mère dit qu'elle a tiré entre les deux sièges avant. La fille dit que elle a vu sa mère tirer entre le montant de la porte conducteur et le l'appuie tête conducteur.

[00:35:30]

Ça aussi, ça fait douter du récit de Simone. Tout à fait.

[00:35:35]

Mais avec cette différence, c'est qu'au cours de l'instruction, elle va revenir sur les premières déclarations en disant qu'elle avait été particulièrement choquée parce qu'elle avait pleuré lorsqu'elle a dû faire la reconstitution de l'acte criminel. Et là, elle se souvenait qu'elle avait tiré entre le siège et le montant de leur montant de la porte. Donc, elle s'est alignée sur la version des faits alignés, alignés. D'ailleurs, ça peut se comprendre quand on imagine bien la situation. On est positionné à la place du conducteur.

[00:36:05]

On est droitier parce que ça, c'est la question que j'avais posée auprès du juge. Effectivement, Simone est droitière et donc le réflexe est quand même de se retourner entre le siège et la portière pour, presque à bout touchant, mettre l'arme sur la tête. Raphaël Moreau et de tirer, c'est plutôt ça que le côté, l'autre partie du siège, parce que ça paraît plus compliqué. A moi aussi de se mettre à genoux sur le siège et conducteur parce qu'il a su par dessus la tête appuie tête.

[00:36:37]

Alors, Simone ne sait pas reconnaître un 357 Magnum. Elle ne sait pas reconnaître l'arme qu'elle a utilisée comme étant revolver. On le répète, un revolver y a un barillet, c'est le c'est l'arme d'Écommoy. Et le pistolet, c'est l'arme des policiers. Actuellement, c'est à dire une arme avec un chargeur, on rentre par dessous la crosse.

[00:36:56]

Elle a utilisé a priori un revolver et elle désigne un pistolet et elle désignera un pistolet au niveau de l'instruction.

[00:37:04]

C'est trop? Oui, ça l'est d'autant plus que l'on n'a pas retrouvé le 357 Magnum et on n'a pas retrouvé non plus le Beretta. L'arme, comme elle le dit, a été détruite. C'est un coup de masse et effectivement, on verra dans la masse qu'il y a eu des résidus de poudre. Manifestement, c'est bien cette masse qui a détruit l'arme et l'arme, ensuite, les morceaux de cette arme ont été mis dans les poubelles et donc on a vraiment aucune, aucun élément là dessus.

[00:37:32]

Bon, de toute façon, elle ne sait pas tenir une arme. Ça, c'est flagrant à la reconstitution, c'est à dire que ça l'embarrasse. Elle ne sait pas par quel bout la prendre. Tout à fait.

[00:37:42]

C'est vrai que le cours de la reconstitution est très embarrassé dans la tenue de l'arme. C'est vrai? Tout à fait, mais elle dira que quand elle a pris l'arme chez elle, son mari lui avait déjà dit Tu n'as qu'à prendre ça. Et puis tu tires et déchargé. Tu tires ça parce que quand elle était toute seule, il y avait psychobilly, le cambrioleur, etc. Elle aurait pu avoir l'utilisation de cette arme. Dis moi, je prends cette arme.

[00:38:09]

Et voilà, encore plus troublant. Dans cette voiture, il y'a pas de trace du passage de la balle. Un 357 Magnum, un revolver extrêmement puissant quand on tire la balle, traverse forcément la tête de la victime et va se ficher quelque part où elle fait un trou dans le carreau de la voiture. Là, y'a rien. Il n'y a pas de trou, il n'y a pas de traces de balles. Y'a rien. Ça, c'est troublant. Alors moi, je vous invite à penser qu'un peu de crime dans cette voiture?

[00:38:38]

Oui, on peut. Mais on peut très bien aussi imaginer que l'arme, qui n'est pas un 357 Magnum, est peut être un Beretta et ne fait pas l'impact que peut avoir un 300 balles dans la tête.

[00:38:51]

Et en plus, si voler même avec un 357 Magnum? Si la balle n'est pas celle là, balle habituelle. On sait que, par exemple, Raphael Moreau préparait ses propres balles. Et ça a été le raisonnement de l'avocat général en disant Mais c'est quand même un 357 Magnum, mais peut être pas avec la balle d'un 357 Magnum habituel, donc elle peut être restée, elle peut être dans le cas d'un cadavre. Dans ce cas là, il n'y a pas non plus de traces de sang.

[00:39:18]

Si je vous tire une balle dans la tête avec un 357 Magnum, je vous promets que le mur d'Europa va ressembler à celui d'Airtel. Il sera rouge.

[00:39:25]

Oui, mais encore une fois, Seaman dira qu'elle a nettoyé le véhicule quand il est arrivé à Falkirk avec des mâchoires de Kleenex avec de l'eau de Javel.

[00:39:36]

Elles veulent dire qu'on est arrivé à Folle Clarín et nettoyer le véhicule et leur enlever la moquette. Une partie de la moquette parce que le chat aurait fait ses besoins sur cette moquette dans la voiture et elle a ensuite enlevé un siège. Voilà ce qu'elle dit, c'est ce qu'elle prétend. Mais c'est vrai que ça peut être troublant, surtout s'il y a eu un impact qui a entrainé évidemment le sang qui pouvait gicler. Là, elle dit qu'il n'y a pas eu de sang gicle qui a gicler.

[00:40:05]

Ça peut être effectivement une question qui peut être posée au fond.

[00:40:08]

Tout ce qui se dégage de tout ça, c'est qu'on finit avec le doute suivant peut être que Simone n'a pas tué elle même. Peut être qu'elle couvre sa fille qui aurait tué son père. Peu importe la vérité judiciaire établie, c'est la mère qui a tué. M'enfin, quand même. Quand? Quand, la fille se retournant vers sa grande soeur qui vient de dire qu'elle a pas été violée, qui se désolidarise de la fratrie au procès, dit on, aurait dû inviter au barbecue de ton père.

[00:40:36]

On aurait dû inviter au barbecue de ton père. On a le sentiment qu'elle se dévoile un peu. C'est l'effet que ça fait, j'imagine, à la cour d'assises. Ça s'est passé d'une manière assez spectaculaire lorsqu'elle a dit cette phrase. Le verdict venait d'être rendu. Tout le monde venait vers le box de l'accusé. Et les enfants, évidemment. Bien sûr. Et comme il y avait eu, comme on dirait de ce côté un peu déviant de Valérie, de Valérie à partir de ce moment là, c'est vrai que la mise apparemment à la mise à part et lui a fait cette réflexion.

[00:41:11]

Je me souviens, c'était devant moi. Ça a été dit alors que les débats étaient terminés alors que le verdict venait d'être prononcé. Évidemment, c'est une phrase qui était répétée ensuite, bien sûr, devant la cour d'assises de Nancy où là, la partie civile a fait des choix de cette réflexion qui avait été faite.

[00:41:28]

En tout cas, il y a là une formidable histoire criminelle. Vous avez eu un très beau dossier en main parce que les grands dossiers, ce sont ceux qui se terminent par un doute. Si on a une certitude absolue, alors la chose criminelle est moins intéressante. Elle est intéressante si jusqu'au bout, on a un doute. Mais néanmoins, ce qu'il y a de passionnant, c'est qu'il sort une vérité. C'est dire qu'à un moment donné, il y a des jurés qui se réunissent et ils rendent une vérité.

[00:41:50]

Et la vérité, c'est que c'est votre cliente, Simone, qui a tué Raphaël. Ça a été son choix et sa décision. Merci infiniment, maître rendu du barreau de Metz, de vous être déplacés à Paris aujourd'hui pour remonter le fil de cette histoire passionnante.

[00:42:08]

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