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Raconte Christophe Hondelatte. Bonjour à tous. Vous m'avez rarement entendu dire qu'il y avait des leçons à tirer d'une affaire finie. Je n'aime pas trop ce qui pour raconter un crime, mon besoin de se cacher derrière le prétexte d'un phénomène de société. Mais l'histoire du jour serait une exception, car il s'agit de l'affaire Stéphane Moitoiret qui, durant l'été 2008 à Lagnieu, dans l'Ain, assène quarante quatre coups de couteau à un petit garçon de 11 ans prénommé Valentin. Et tout l'intérêt de cette histoire se résume dans la décision de la juge d'instruction de le renvoyer devant la cour d'assises pour les juger, alors que Stéphane Moitoiret, de toute évidence, est un malade mental.

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Mais à sa décharge. Vous verrez que dans cette affaire, les experts psychiatres, au nombre de dix, n'ont pas donné de leur profession le meilleur visage.

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Ils n'ont pas réussi à se mettre d'accord pour dire si oui ou non Moitoiret était schizophrène et j'ai donc fait appel à l'un de ces psychiatres pour le débriefe tout à l'heure. Le docteur Paul Bensoussan que je prends pour l'un des meilleurs experts français. Bonjour à vous, bonjour Christophe Hondelatte. J'aurais donc besoin de vous tout à l'heure. Voici cette histoire que j'ai écrite avec Thomas Audouard. Réalisation Céline Lebrun.

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Christophe Hondelatte. Cette histoire commence par un cauchemar durant l'été 2008 à Lagnieu, dans l'Ain. Michel garde le petit garçon de sa copine Véronique Valentin, 11 ans. La mère est en instance de divorce. L'idée, c'est de lui changer les idées. Et comme chez Michel, il y a un vélo à sa taille. Valentin en fait, du matin au soir et le soir du 22 juillet, il est dans la rue, derrière la maison et en début de soirée, il disparaît.

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Michel et ses fils partent tout de suite à sa recherche. C'est l'un de ses fils qui trouve d'abord le vélo juste à côté Valantin, au pied d'un portail couvert de sang, d'épeler sur tout le coup. Il n'est pas mort, il respire encore, mais le temps que les pompiers arrivent. Son petit cœur s'est arrêté pendant une heure. Il essaye de le ranimer, mais un peu avant une heure et demie du matin, on les voit ranger leur matériel.

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Il n'y a plus rien à faire. Valentin est mort. Mort de quoi? Au début, les médecins pensant un chien à un gros chien qui aurait sauté à la gorge du gamin. Toutes les blessures sont sur le cou et sur le torse. Elles sont profondes. Ça ressemble à des morsures. Et c'est d'ailleurs ce que les gendarmes disent à la mère quand ils vont la réveiller en pleine nuit. Madame, nous sommes désolés. Votre fils Valentin a été attaqué par un chien.

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Il est décédé. Et dès que le jour se lève, les gendarmes se mettent donc à chercher un chien, un chien du quartier qui se serait échappé. Il trouve quelques grands chiens, mais les propriétaires sont formels mon chien aboie.

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Hier soir, il était enfermé. Je suis sûr.

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Et on voit débarquer à Lagnieu les premiers journalistes. Cette histoire de chien qui tue un enfant en pleine torpeur estivale, c'est une belle affaire, mais ils sont à peine arrivés que l'histoire change complètement de nature.

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Dans l'affaire de l'enfant retrouvé mort hier soir à Lagnieu, dans l'Ain, le garçon de 11 ans a été tué à l'arme blanche. C'est ce qu'a indiqué tout à l'heure le procureur de la République de Bourg en Bresse, Nora. Vous avez assisté à sa conférence de presse. On se dirige peut être maintenant vers une investigation de grande ampleur pour aller vers une enquête de grande envergure. Selon le procureur de Bourg en Bresse, Valentin a subi de nombreux coups portés par arme blanche, principalement à hauteur de la gorge et du thorax.

[00:04:11]

Les plaies les plus profondes mesuraient jusqu'à près de 10 centimètres de long. Valentin n'a pas été tué par un chien.

[00:04:18]

Il a été tué à coups de couteau. C'est un meurtre, un meurtre d'une sauvagerie incroyable. Rendez vous compte, il y a du sang jusque dans les rues voisines, sur le sol, sur les murs. Il y en a même sur la devanture du pharmacien et sur celle du fleuriste.

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Les gendarmes, évidemment, font des relevés. Ils analysent ce sang. Ce n'est pas le sang de Valentin, donc c'est le sang de son agresseur. C'est un bon point pour cette enquête qui débute. Le tueur du petit garçon a signé son crime. Il a laissé son ADN partout.

[00:04:58]

Quarante quatre. Le médecin légiste a finalement compté quarante quatre coups de couteau sur le corps de Valentin. Il en faut de la rage pour donner quarante quatre coups de couteau à un enfant de 11 ans. Et les plaies sur ses bras et sur ses mains montrent que le gamin a essayé de se défendre.

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Alors, qui est le sauvage qui a fait ça? On passe l'ADN isolé dans les traces de sang que le tueur a laissé partout au fichier des empreintes génétiques. Inconnu au début. Faute de mieux, les gendarmes s'intéressent à la famille, les parents, les amis des parents. Mais ça ne dure pas longtemps, car à Lagnieu, on pense avoir vu le tueur. A 23 ans, 50 55, Lagnieu sur la place en face, il était comment un mètre 80 dégarni, en short, avec une lampe frontale, une gourde sur lui, le sac à dos.

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Mais 23h50 avec un sac à dos et une lampe frontale. Je connais un peu tout le monde, mais personne, non, ne me paraissait pas du coin.

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Deux soeurs qui rentraient chez leur mère tout près des lieux du crime l'ont vue aussi louche. Drôle de dégaine. Il avait le regard vide. Oui, oui, vide. Mis bout à bout, tous les témoignages permettent de tracer un portrait assez précis. Un mètre 75 assez costaud. Le type était en sandales et en short. Il portait un T-shirt brun et il avait une tête de Sud-Américain. Il n'y a qu'une seule caméra vidéo à Lagnieu. Elle est installée juste au dessus du distributeur de billets.

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Les gendarmes saisissent l'enregistrement et à 23 heures 37 précises, on voit l'homme passer en short. L'image n'est pas de très bonne qualité, mais on voit qu'il a un vêtement noué autour de la taille.

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Et les gendarmes ils sont maintenant 100 sur cette affaire se mettent à chercher un rôdeur, un routard, ils trouvent un toxicomane connu de la justice pour avoir agressé un enfant. Ils l'arrêtent. Il l'interroge. Il n'était pas à Lagnieu le soir du drame. On demande aussi à toutes les brigades de gendarmerie du département de faire remonter tous les contrôles d'identité qui ont pu paraître suspects depuis le début du mois. Et la brigade de Léman signale avoir contrôlé un drôle de couple.

[00:07:50]

La fille était complètement perchée. Elle s'est présentée comme la princesse des esprits libres. Le type n'était pas plus clair. Il nous a dit qu'il était le secrétaire de Sa Majesté.

[00:08:00]

La fille a aussi dit qu'elle était une amie du président Sarkozy et le type a tenu des propos incohérents sur la galaxie et l'univers. Ils disaient tous les deux qu'il était Australien et qu'il parcourait la France à la recherche d'esprits divins. Et vous avez leur identité. Ces deux individus? Oui, bien sûr. Alors lui sappeler attendait Stéphane Moitoiret, 39 ans, et Noëlla Hégo, 49 ans. Un automobiliste a vu les mêmes.

[00:08:30]

Il les a pris en stop. Je peux vous dire qu'il n'avait pas une super hygiène et il voyageait avec leurs affaires dans des sacs poubelle. Il vous en parlait au cours du trajet. Ecoutez, l'homme était assis sur le siège passager, un discours qui tenait pas debout du tout, moi. Comme quoi les gendarmes, les notables français étaient des tueurs d'enfants et des violeurs de femmes, etc. Et d'ailleurs, il m'a expliqué qu'il allait bientôt mener une opération en hélicoptère contre la gendarmerie de Lagnieu pour les punir de leurs actes.

[00:09:00]

Et d'après lui, les gendarmes en question appartenaient à sa liste noire. Et vous les avez laissés où? Je les ai déposés à Saint-Sornin en Bugey.

[00:09:11]

Les gendarmes filent donc dare dare à Saint Sorlin et ils tombent sur le maire, qui les a vu lui aussi. Mieux, il leur a parlé. Le type l'a interpellé en pleine rue. Vous savez ce qu'il m'a demandé. Il m'a demandé qui s'occupe du catéchisme ici.

[00:09:26]

Il parlait tellement mal. Je lui demandais de répéter. Il était très agité. Il n'avait pas l'air normal qui s'occupe du catéchisme ici. Les gendarmes comprennent assez vite que ce n'était pas le catéchiste qu'ils cherchaient. Il cherchait un endroit pour dormir. Une salle paroissiale. Et là, ils apprennent qu'une bénévole leur a ouvert l'ancien presbytère. Et cette école, précisément. C'était dans la nuit du 28 au 29 juillet. La nuit du crime, la nuit où Valentin a été massacré.

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Les deux zozos ont dormi à quelques kilomètres de l'endroit où le gamin a été égorgé. Donc, tout semble indiquer que ce sont eux qui ont tué l'enfant.

[00:10:15]

Ils ont dormi chez le curé de Saint-Sornin le soir du meurtre. Ils ont donc sans doute laissé des traces, et notamment leur ADN. Les gendarmes vont voir des traça. Il y a des traces. Il y a des traces de sang sur la porte. Il y a de l'eau sur le sol, comme s'il avait nettoyé. Il y a des bougies éteintes posés sur des chaises. Et maintenant, il suffit de comparer ces traces ADN à celles retrouvées sur la scène de crime.

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Et si ça marche, on sera certain que cette.

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Mais ce qu'on attend, les résultats pour les arrêter? Non, bien sûr. Un mandat d'arrêt est lancé, accompagné de deux portraits robots. Et ça ne traîne pas. Quelqu'un les a vu faire du stop loin de Lagnieu, dans l'Ardèche.

[00:11:08]

Dans l'enquête sur le meurtre du petit Valentin, les gendarmes ont mis la main hier sur le suspect principal, Stéphane Moitoiret, un marginal de 39 ans, et sa compagne Noëlla Hégo. Leur portrait robot avait été diffusé en début d'après midi hier. Ils ont été arrêtés sans violence. Quelques heures plus tard, en Ardèche, des automobilistes qui.

[00:11:34]

Ça y est, ils ont été arrêtés et les voilà en garde à vue. Et d'entrée, les gendarmes remarquent que Moitoiret est blessé à la main gauche. Selon les médecins, la blessure remonte à il y a cinq jours, c'est à dire au jour du meurtre de Valentin. L'interrogatoire commence chacun dans une pièce, chacun face à un gendarme. Vous faites quoi dans la vie? Moitoiret. Je suis en mission divine. Vous faites quoi dans la vie? Mme Hégo.

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Je suis présidente des Grandes missions divines et à ce titre, on m'appelle Sa Majesté ou Son Excellence. Et je dois vous appeler Sa Majesté oui monsieur, sinon vous vous exposez à une forte amende 5 milliards d'euros. Même un pape me doit son respect. Comme vous faites votre travail, je verrai si je vous envoie cette amende.

[00:12:33]

Voilà le genre de propos que les deux zozos tiennent au début de leur interrogatoire. Et quand on leur demande où ils étaient. Le soir du crime, ils répondent tous les deux à la cure de Saint-Sornin. Ils n'ont pas bougé. Et ça dure comme ça. Toute la première journée de garde à vue, les gendarmes apprennent que ça fait 20 ans que ces deux là vivent ensemble. Ils n'ont jamais eu de téléphone, jamais eu de carte de crédit. Ils font du stop, ils se font héberger de ci de là.

[00:13:00]

Ils vivent de l'aumône qu'on leur fait. Au bout d'une journée de garde à vue, les gendarmes pose sur la table tout ce qu'ils ont réuni comme éléments à charge contre eux. Réponse de No et. C'était sans doute des clones qui ont commis le crime. Ils ont voulu nous gêner dans notre mission divine. Les gendarmes apprennent aussi que le duo a eu un enfant, une petite fille, Noëlla Hégo, a d'ailleurs du mal à se souvenir de son prénom.

[00:13:30]

Il leur a été retiré par la DDASS. Trop occupé par leur mission divine. Et c'est à ce moment là que tombe le résultat des comparaisons ADN. Et c'est bien lui. C'est Stéphane Moitoiret qui a tué Valentin. Le sang retrouvé sur la scène de crime et le sien. M. Moitoiret, comment est ce que vous expliquez qu'on retrouve votre ADN sur la scène de crime? Ça doit être un clone. Il y a, figurez vous, 250 milliards de clones de ma personne sur la Terre.

[00:14:01]

Alors vous voyez? Au deuxième jour d'interrogatoire, c'est finalement Noëlla Hégo qui craque la première. Stéphane était très en colère ce soir là contre la gendarmerie qui nous avait contrôlé, contre l'Etat et contre la mairie. On s'est disputé. Il m'a dit qu'il était temps que cette mission se termine et qu'on devrait faire un retour en arrière.

[00:14:25]

Un retour en arrière. Vous pouvez nous préciser de quoi il s'agit. C'est un concept que j'ai créé, c'est pour interrompre une mission. Il s'agit de créer un incident, en l'occurrence en tuant quelqu'un. Et Stéphane Moitoiret vous a parlé ce soir là de procéder à un retour en arrière. Oui, oui, je l'ai dit que c'était une bonne chose parce que moi aussi j'en avais marre de cette mission. Et là, elle raconte qu'il s'est absenté une heure, qu'il a quitté la cure, qu'il est parti tout seul et qu'il est rentré couvert de sang.

[00:15:02]

Elle lui a demandé ce qui s'était passé. Il lui a dit qu'il avait tué un enfant. Noëlla Hégo a craqué et à la fin de son audition, elle signe le procès verbal de son nom. Elle n'écrit pas comme elle l'a fait jusque là. Sa Majesté À la fin de cette garde à vue, ils sont mises en examen tous les deux Moitoiret pour assassinat sur mineur de moins de 15 ans avec Actes de barbarie, et Noëlla Hégo pour non empêchement et non-dénonciation de crime.

[00:15:35]

Sauf qu'à partir de là, vous vous en doutez. Va se poser une autre question. Ces deux là ont des allures de malades mentaux. Ils ont délirer pendant des heures devant les gendarmes. Alors, sont ils responsables pénalement? Est ce qu'on pourra les juger devant une cour d'assises? Ou est ce qu'ils relèvent de l'hôpital psychiatrique? La première a apporté son grain au débat. Et la propre mère de Stéphane Moitoiret, Stéphane vraiment Lafay. Officiellement, il se sentait persécuté quand on lui parlait.

[00:16:15]

Il répondait en partie quand il était espionnée, quand il était sur la route des avions, leur a relevé la tête que les voitures roulaient sans qu'on voulait les écraser, qu'on voulait le tuer, qu'on en avait après eux. Pour moi, il est un 100% irresponsable de Delaigue. C'est lui qui l'a commis. Totalement irresponsable de la. Stéphane Moitoiret et Noëlla Hégo ont déliré pendant vingt ans. Ils n'ont jamais été hospitalisés. Jamais on a retrouvé quelques uns de leurs écrits et ce qui est intéressant d'ailleurs, c'est que c'est elle, Noëlla, qui apparaît comme le penseur délirant du duo.

[00:17:01]

Lui se remplissait de ce qu'elle disait. Elle faisait vivre un monde où se côtoyaient Luke Skywalker, la reine d'Angleterre et Dark Vador.

[00:17:18]

Il devient donc urgent pour le juge d'instruction de répondre à la question.

[00:17:22]

Sont ils oui ou non des malades mentaux? L'un et l'autre, et donc la juge, se tourne vers des experts psychiatres, trois experts et elle leur pose la même question. Moitoiret et Hégo relève t il de l'article 122 Thiré 1 du Code pénal? Leur discernement était il aboli par la maladie au moment du meurtre de Valentin? Si la réponse est oui, alors il n'y aura pas de procès et les deux fileront en hôpital psychiatrique.

[00:17:57]

Les trois psychiatres répondent que nous, illégaux et irresponsables. Mais concernant Stéphane Moitoiret, il diverge. Et au lieu de rendre un rapport commun, un rapport de consensus comme c'est l'usage, ils rendent deux rapports différents. Le docteur Paul Bensoussan diagnostique chez Moitoiret une schizophrénie paranoïde. C'est la plus grave des psychoses. Et pour lui, c'est clair, il est irresponsable. Il n'a aucun doute là dessus. Il ne peut pas y avoir de procès, mais les deux autres experts psychiatres ne sont pas d'accord.

[00:18:31]

Il n'est pas schizophrène. La preuve il a nié son crime devant les gendarmes et ensuite, il s'est enfui. Les schizophrènes ne font pas ça. Donc, son discernement n'était pas aboli, il n'était altéré. Et donc, il peut y avoir un procès. La juge d'instruction reconnaissez que c'est un casse tête, alors il sollicite un deuxième collège de trois experts psychiatres et eux, ils sont unanimes Moitoiret est schizophrène, il est irresponsable. La juge sollicite alors un troisième collège de psychiatres experts.

[00:19:13]

Et là, on hallucine. Ils disent tous les trois que Moitoiret n'est pas schizophrène et donc la juge fait de colonnes à gauche. Les psys qui disent qu'il est schizophrène, ils sont quatre à droite. Ceux qui disent qu'il n'est pas schizophrène. Ils sont six, ils sont plus nombreux. Et donc, elle décide de renvoyer Moitoiret devant la cour d'assises.

[00:19:36]

Et la maman de Valentin, qui réclamait ce procès, est soulagée, a été vraiment un énorme soulagement, probablement un poids en moins sur les épaules. Ce qu'on voulait. On n'a jamais parlé de vengeance. La mémoire de Valentin Honoré a déjà, par rapport à cette douleur qui nous attend, accablé pendant deux mois, tout le temps présent avec, alors que le procès sera tout le monde.

[00:20:09]

Et donc, le 5 décembre 2011 s'ouvre à Bourg en Bresse le procès de Stéphane Moitoiret et de nos éla Higo pour le meurtre du petit Valentin. Dans le box, Moitoiret ressemble à un zombie. Il a la tête penchée, il annone et elle a le regard totalement figé. Et le débat sont ils fous ou pas? Et au cœur du procès avec d'un côté les avocats de Moitoiret, maître Berton et Delarue, pour qui c'est clair, leur client est fou.

[00:20:37]

Et de l'autre, Gilbert Collard, l'avocat des parents, qui concède qu'il est déséquilibré, mais qui constate qu'il est conscient de ce qu'il a fait. La suite ressemble à une sorte de congrès de psychiatrie, un affrontement entre deux races de psychiatres auquel sans doute les jurés ne comprennent rien ou pas grand chose, et à la fin. L'avocat général qui depuis le début penche pour la responsabilité de Moitoiret, donne ses réquisitions. Je retiens que monsieur Moitoiret avec un discernement altéré au moment des faits.

[00:21:14]

Je demande donc en conséquence 30 ans de réclusion criminelle assortie d'une peine de sûreté des deux tiers. Concernant Mme Mégo, je demande de 16 à 18 ans de réclusion criminelle.

[00:21:32]

Les avocats de Moitoiret ont beau plaider ensuite qu'ils n'ont aucune raison d'être là, qu'on ne doit pas juger les fous et qu'il faut envoyer Moitoiret à l'hôpital psychiatrique, le verdict tombe. Stéphane Moitoiret est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 20 ans, et Noëlla Hégo est condamnée à 18 ans de réclusion criminelle.

[00:21:59]

Ils font appel. Il y a un deuxième procès à Lyon en novembre 2011. A ce procès, Moitoiret apparaît très différent. Il a doublé de volume. Il est énorme. Et pour parler, il parle, il parle et il parle. Il est en plein délire et il commence par dire Je ne suis pas fou. Ses avocats se disent enfin, ça va se voir. Les jurés vont voir qu'il est complètement frappadingue. Eh bien non. À la fin, le verdict tombe.

[00:22:29]

Moitoiret est condamné à 30 ans. Noëlla Hégo a quatre ans. Elle a déjà fait quatre ans de détention provisoire. Elle est donc libre et Stéphane Moitoiret retrouve sa cellule à la prison sans aucun suivi psychiatrique particulier.

[00:22:51]

Je vous ai raconté aujourd'hui une affaire criminelle de 2008, le meurtre en plein été à Lagnieu, dans l'Ain, d'un petit garçon de 11 ans prénommé Valentin, tué par un malade mental qui s'appelle Stéphane Moitoiret. Je vous ai raconté le débat qui a secoué cette enquête et divisé les médecins psychiatres jusqu'à la cour d'assises. Moitoiret est il oui ou non schizophrène? Sur dix psychiatres experts consultés, quatre ont dit que oui et six autres ont dit que peut être, il était schizophrène, mais que son discernement n'était pas aboli au moment des faits.

[00:23:24]

Il a donc été jugé et condamné. Et actuellement? A l'heure où je vous parle, il est toujours en prison et je suis avec l'un de ces psychiatres, le premier à avoir détonné le Je n'ai pas déconné. Le docteur Paul Bensussan, vous avez été le premier à dire que Moitoiret était schizophrène contre vos deux confrères avec lesquels vous étiez censés prendre une décision collégiale. Juste comme ça, à titre d'introduction. Comment est ce que ça se passe? Une expertise psychiatrique?

[00:23:54]

Là, vous êtes trois à être désignés sous forme d'un collège. Vous voyez tous les trois en même temps?

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Non. Nous avons rencontré en même temps nos Laigo tous les trois, mais nous avons rencontré séparément Stéphane Moitoiret. L'une d'entre nous l'a vue seule et Serge Bornstein et moi même l'avons rencontré ensemble.

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Pendant combien de temps est ce que vous le voyez? Nous l'avons vu à deux reprises. Le premier entretien a duré trois heures. Le second, je dirais deux heures. Mais surtout, ce qui a été terrible, c'est l'impression que à aucun moment et quelle que soit la façon dont sa folie pouvait éclater, un consensus était possible au sein du collège entre vous trois avant d'aller jusque là.

[00:24:40]

Comment est ce que sétablit pardon de vous demander un peu de vulgarisation, mais un diagnostic de schizophrénie? Comment est ce que vous pouvez savoir, vous, psychiatre, que le monsieur qui est en face de vous est schizophrène? Est ce que vous lui faites passer, par exemple, des choses comme des tests?

[00:24:56]

C'est une excellente question parce que en France, vous voyez Christophe. La plupart se réfèrent à leur expérience, c'est à dire que on est dans une psychiatrie qui n'est pas scientifique, au sens de ce que je dis n'est ni vérifiable ni réfutable. Et aujourd'hui, l'École de psychiatrie moderne se réfère à ce qu'on appelle des critères diagnostiques qui ont l'inconvénient d'appauvrir un tout petit peu la clinique dans la richesse de descriptions. Mais par contre, d'avoir une bonne concordance diagnostique, c'est à dire que des décrets des psychiatres différents faisant l'effort de se référer à ces instruments de diagnostic posent en général le même diagnostic.

[00:25:37]

Ces instruments consistent en quoi? En gros, ce sont des tests que vous faites passer. Il y a un test qui est connu, qui s'appelle le test de Rorschach. Ce sont des taches d'encre réparties sur une feuille de papier, selon ce qu'on lit dans ces taches d'encre au fond. On a une lecture de la réalité qui est différente. Et ceux qui voient des monstres là où vous voyez une souris sont schizophrènes.

[00:25:56]

Alors même pour leur orchard, on a des écoles psychanalytiques. Vous, en impôts, vous apprenez beaucoup plus sur l'interprétant que sur l'interprétez, c'est à dire il vous dit ce que ce que lui s'imagine du patient à travers son interprétation. Et vous avez l'école américaine qui se réfère encore une fois des choses objectives. Mais là, je ne faisais pas allusion aux Warchin, mais tout simplement à des critères diagnostiques qui sont un terme consacré robust, c'est à dire qui résistent bien aux différents examinateurs.

[00:26:26]

Et ça veut dire que les critères qu'on retient pour poser le diagnostic de schizophrénie en général conduisent à une concordance, c'est à dire à des avis qui sont comparables, ne sont pas comptés. Vous pouvez me donner un exemple de critères brewing pour qu'on comprenne bien qu'elle est un critère robuste.

[00:26:41]

Hallucinations auditives et attitude d'écoute, ça veut dire que vous êtes en face de la personne et que, attitude d'écoute, ça veut dire. Vous voyez clairement qu'il entend des voix, vous lui demandez ce qui se passe, pourquoi il s'interrompt brusquement dans son discours et il vous dit, quand il vous le dit, qu'il entend des voix qui le menacent. Nous sommes deux au parloir de la prison. S'il entend des voix et que c'est aucun de nous deux. Il s'agit de quelqu'un qui n'est pas là et qui n'est que dans son imagination.

[00:27:09]

Malade, Moitoiret fait ça. Moitoiret avait peut l'hallucination. Il avait en revanche un délire désorganisé qui fait partie des critères aussi qu'on appelle paranoïde, c'est à dire non-structurées. Pas logique, pas systématisés. Un vaste délire persécutant et imaginatif, et qui ne date pas exactement du meurtre du petit Valentin. Puisque nous serons après avoir remis notre rapport, nous allons être missionné pour un complément d'expertise. Et ça, écoutez bien Christophe, c'est fascinant. En 1990, c'est à dire presque vingt ans avant le meurtre de Valentin, Stéphane Moitoiret est arrêté par les gendarmes.

[00:27:50]

Il est. Insoumission ne s'est pas présenté pour entrer sous les drapeaux et il explique que Chirac était à ses trousses, que les mirages de l'armée de l'air française, le survol, qu'il est en danger de mort, qu'il doit rencontrer le pape de 1990. Les gendarmes qui ne sont pas psychiatres, écrivent sur le rapport, sujet complètement délirant et le laisse repartir pour vous.

[00:28:13]

Lorsque s'achève cette expertise, Moitoiret Causse coche toutes les cases de la schizophrénie, d'une schizophrénie incontestable ayant débuté à l'adolescence, à évolution déficitaire, c'est à dire ce qu'on appelle l'évolution déficitaire, c'est à dire que le sujet donne l'impression de se vider tout à l'heure. Vous avez dit dans votre résumé Stéphane vous a employé un terme parfaitement approprié. Vous avez dit il se remplissait du délire de sa compagne. Ce sont des sujets qui donnent l'impression d'être des coquilles vides. Et la particularité de cette forme de schizophrénie qu'on appelle Hébé Frannie, c'est de débuter très tôt, à l'adolescence, sa mère.

[00:28:53]

J'ai étudié absolument tous les procès verbaux. Sa mère disait qu'à l'âge de 16 ou 17 ans, il prenait des bains qui débordaient parce qu'il absorbait dans des prières mystiques. Il allumait des bougies. Il pensait qu'on employers qu'on empoisonnait ces éléments. Il délirait déjà à l'âge de 16 ou 17 ans, avant même sa rencontre avec Noëlla Hégo.

[00:29:14]

À partir de quand? Est ce que vous réalisez que les deux psychiatres avec lesquels vous êtes censés rendre un avis de consensus? On ne vous demande qu'un seul rapport à tous les trois. Vous êtes censés vous mettre d'accord, comme on le fait toujours quand on nomme un collège, un collège d'experts psychiatres. A partir de quand est ce que vous vous apercevez que les deux autres ne sont pas du tout sur la même ligne?

[00:29:35]

Ou alors, on s'en rend compte tout de suite parce que dans notre désaccord, vont se mêler des arguments d'ordre technique. Ce sont les plus respectables, ceux qui sont débattus devant la cour d'assises et qui élèvent le débat puisque nous parlons de notre science, de notre art. Et puis des arguments d'ordre idéologique. Et il y a parmi nous l'une des trois. Je ne la nomme pas par courtoisie, qui est contre ce qu'on appelle l'abolition du discernement. Autrement dit, l'irresponsabilité pénale.

[00:30:05]

Elle est contre, politiquement, idéologiquement. Pourquoi?

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Parce que ça ramène le délirant dans la réalité. Donc, c'est comme si on faisait de la cour d'assises une espèce de psychodrame thérapie de groupe. Deuxième argument c'est nécessaire pour que la famille de la victime puisse faire son deuil, ce qui n'est peut être pas faux. Alors, ce n'est peut être pas faux, mais ce n'est pas votre propos de psychiatre, ce n'est pas la vocation du procès pénal. Imaginez d'ailleurs, par hypothèse, que quelqu'un qu'une cour d'assises prononce un acquittement.

[00:30:34]

Vous imaginez dans quel état sort la famille de la victime. Donc, ça ne peut pas être le propos du psychiatre.

[00:30:40]

Et puis, et d'autre part, et surtout des experts qui ont cette position là devraient ils faire de l'expertise? Alors qu'on connaît leurs points de vue avant même qu'ils aient rencontré LRC et psychiatres Laki qui va emmener le docteur Bornstein avec elle contre vous dans ce collège d'experts?

[00:30:57]

Cette psychiatre est connue pour être opposé à l'idée d'un discernement. Elle le désigne une abolition du discernement. Si elle me l'a écrit, alors pas dans le rapport, mais dans une correspondance entre nous. Elle s'indignait du fait que j'étais partisan de l'irresponsabilité parce qu'il n'avait pas d'autre choix des malades mentaux comme ça, on n'en voit pas deux dans toute une vie. C'est l'étalon de la folie. Stéphane Moitoiret, c'est difficile de faire pire. C'était très difficile de nier le diagnostic.

[00:31:24]

Est ce qu'il faut comprendre? Et puis je bourrant tout de suite? Le micro sait que mes deux acolytes sont les deux seuls dix psychiatres à avoir nié le diagnostic.

[00:31:35]

Il va y avoir donc un deuxième collège qui va vous donnez vous raison totalement qui est amenée par le docteur Aguri qui lui aussi est comme vous, un expert psychiatre national reconnu qui a qui a rencontré la plupart des grands tueurs et expertisé la plupart des grands tueurs français. Donc là, vous dites quoi? Vous dites? Ouf! Convaincant quand le collège de Zagury arrive aux mêmes conclusions?

[00:31:56]

Goo mais je dis même pas ouf! Parce que dans mon esprit, il faut croire que j'ai encore une solide dose de naïveté malgré mon âge. Dans mon esprit, il n'y avait pas de doute. Donc je pensais que mes deux collègues s'étaient fourvoyés. J'avais plaidé pour que nous puissions rendre compte de nos divergences dans un rapport unique, ce qu'ils ont refusé. Vous avez fait deux rapports. J'ai fait un rapport individuel pour la première fois de ma vie. J'espère de tout cœur que ce sera la dernière.

[00:32:20]

Mais quand j'ai été rejoint par les trois autres, pour moi, ce n'était pas un soulagement. C'était une évidence absolue. Ils ont d'ailleurs très solidement argumenté en disant les deux autres ne se contentent pas de nier le lien entre la pathologie et le meurtre. Ils vont jusqu'à nier la pathologie.

[00:32:38]

Les psychiatres experts du docteur Bensoussan, vous étiez vous l'un de ces psychiatres qui, dès le début, a dit il est schizophrène. Son discernement était aboli. Il faut l'envoyer à l'hôpital. Il ne pourra pas y avoir de procès. Les criquets sont au cœur du procès pénal. Aujourd'hui, ils le ravi est essentielle à la décision de justice. Mais ce qu'on font, ce qu'on apprend de l'affaire Moitoiret, ce n'est pas que votre science, pardon de dire ça comme ça parce que vous avez fait neuf années d'études, vous vous êtes.

[00:33:05]

Les psychiatres sont considérés comme l'élite de la médecine française, mais c'est une science qui apparaît extrêmement molle. Absolument.

[00:33:13]

Vous savez, Witkowski disait La psychiatrie est la plus technique des sciences humaines, mais la plus humaine des sciences. Effectivement, vous avez raison, c'est Stéphane.

[00:33:24]

C'est une décision qui fait whiz autant que le lapsus avec le criminel Moitoiret. C'est pour ça, avec un anbar. Oui, et je disais Minkowski est la plus humaine des sciences, mais la plus technique, les sciences humaines. C'est à dire que nous sommes maintenant parvenus à un niveau en psychiatrie ou si nous faisons l'effort de nous référer aux critères en vigueur. En principe, nous devons parler le même langage.

[00:33:51]

Mais quand l'idéologie s'en mêle et quand on n'exige pas des experts psychiatres qui disent leurs critères diagnostiques, vous dites que cette personne n'est pas schizophrène. Pouvez vous nous expliquer pourquoi vous dites ça?

[00:34:03]

Eh bien, on arrive à cette espèce de confusion qui a noyé les jurés. Parce que quand vous entendez dix experts vous dire vous dire à la suite les uns des autres dans la journée, il est fou, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie ou pas du tout. Les jurés n'y comprennent rien et se disent une seule chose il est très bien là où il est.

[00:34:23]

Il est enfermé. Il faut Gendebien, ce petit garçon, et il faut l'enfermer. Est ce que ce qui, au fond, vous sépare vous oppose vous et les autres? Est ce que c'est ce qui coupe la psychiatrie en deux depuis l'après guerre? Psychiatrie contre l'antipsychiatrie, psychanalystes contre psychiatres, cliniciens partisans des médicaments contre partisans de la thérapie, couchée sur un fauteuil à raconter sa vie. Il est certain que le courant psychanalytique, c'est de très longue date, insurgé contre l'idée d'abolition du discernement, autrement dit d'irresponsabilité pénale.

[00:34:59]

Mais il faut savoir que depuis l'Antiquité, on ne juge pas les fous dans le Talmud, à en juger par les fous. Dans le droit romain, on ne jugeait pas les fous.

[00:35:06]

C'est, comme disait le moine, magistrat et historien du droit.

[00:35:10]

Le malheur de leur État. Ils sont fous. Il faut les soigner. Ils ne peuvent pas rendre compte de leurs actes, de leurs actes devant la justice. Mais là, il y a eu quand même une magnifique contradiction.

[00:35:23]

Pendant le procès, mes mes deux collègues, dont je vous ai dit qu'ils avaient contesté la psychose, premièrement, n'ont pas discuté la simulation. Il faut savoir que nous étions face au roi d'Australie à la tête d'une armée de 30.000 volontaires interplanétaires reçus au Vatican par Jean-Paul II, par Benoît 16, poursuivi par tous les puissants de ce monde. Mais s'il n'est pas fou, alors c'est un simulateur. La thèse de la simulation n'a pas été discutée. Première contradiction dans la deuxième contradiction, le président à la cour d'assises d'appel s'adresse à ma collègue, celle qui avait dit que Stéphane Moitoiret n'était pas psychotique.

[00:36:02]

Et il lui dit lui pose cette question là de la façon suivante la jolie au magnétophone. Écoutez, madame l'expert, je vous cache pas qu'on est tous un peu perdus. Maintenant, vous allez nous dire vous allez répondre simplement à ma question. Moitoiret, pour vous, il est bien psychotique? Oui, monsieur le président, je vous rappelle que non seulement elle a écrit le contraire, mais on s'est séparé son contraire et sa psychose.

[00:36:23]

C'est bien là, par un Frannie. Oui, monsieur le président, ça, c'est acté. Ça s'est passé exactement comme ça. Mais il n'y a pas eu un avocat qui est monté sur la table en disant enfin, ce n'est pas ce que vous avez écrit.

[00:36:34]

Est ce que font ces débats qui agitent votre métier depuis des décennies? Ne se trouve pas aussi confronté à une époque qui ne peut plus accepter. On le voit par le rôle que les politiques. C'est quelque chose que je n'ai pas le temps de raconter dans cette affaire. Mais Rachida Dati, qui était garde des Sceaux, puis Nicolas Sarkozy, qui était à l'époque ministre de l'Intérieur et qui allait être candidat à l'élection présidentielle, sont intervenus tous les deux pour dire il faut le juger, il faut le juger pour la famille ou la famille du petit Valentin.

[00:37:02]

Est ce que ce n'est pas ça qui, aujourd'hui, vient percuter la psychiatrie? L'espèce de consensus qui régnait depuis? Vous le dites alors depuis l'Antiquité, qu'il ne fallait pas juger les fous.

[00:37:12]

Je suis absolument d'accord avec ça. Et l'opinion a l'impression que si un fou est déclaré, un fou criminel est déclaré irresponsable. C'est une sorte de cadeau qu'on lui fait. On va le soigner alors qu'il a tué un enfant dans des conditions absolument atroces. Un crime motivé, absurde, d'autant plus révoltant qu'il est absurde et incompréhensible. Et surtout, il y a cette idée qui est très répandue que s'il rentre à l'hôpital psychiatrique, il sera peut être dehors dans quelques mois.

[00:37:39]

Je voudrais quand même dire à nos auditeurs que c'est une idée complètement fausse et qu'avant de trouver, Stéphane Moitoiret avait atterri à l'hôpital psychiatrique avant de trouver un collège. Psychiatres qui disent qu'il n'a plus de dangerosité, il se serait écoulé du temps. Oui, c'est beaucoup plus. Peut être qu'en prison. Merci beaucoup. On aurait pu parler encore une demi heure, trois quarts d'heure. Paul Bensoussan Merci en tout cas d'être venu éclairer cette histoire tout à fait passionnante.

[00:38:09]

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