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Raconte Christophe Hondelatte. Une affaire criminelle aujourd'hui, l'affaire criminelle la plus incroyable que je connaisse? L'affaire Tomi Recco, qui commence en Corse et sur laquelle plane d'un bout à l'autre un parfum très étrange, mystique. Le mauvais sort, même si, au bout, Tomi Rico, qui se cherche des excuses, est un tueur en série de la pire espèce. Et d'ailleurs, à l'heure où je vous raconte cette histoire, il est en prison depuis 37 ans. C'est donc l'histoire du plus vieux prisonnier de France que je vais vous raconter aujourd'hui.

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Juste après, j'ai invité Guy Morel, sa femme et l'une des victimes de Tomi Rico, et vous verrez, 38 ans après, il garde pour Aiko une haine féroce. Voici donc cette histoire que j'ai écrite avec Thomas Audouard. Réalisation Céline Lebrun. Europa Christophe Hondelatte. Cette histoire commence à Propriano, en Corse du Sud, dans les années 60, quand c'est encore un petit port de pêche, un décor de carte postale, mais sans les cartes postales.

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Justement, les pinceaux de continent n'ont pas encore débarqué. Et un matin d'octobre 1960, le garde pêche de Propriano, Joseph Casabianca, a disparu.

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Sa femme appelle les gendarmes. Joseph, il fait presque nuit qu'il n'est pas rentré, son bateau est à sa place, mais sa moto n'est pas là. Casabianca, vous êtes sûr qu'il est pas chez les compères Joseph? Il me l'aurait dit, en fait, je crois, mais déjà à midi, normalement, il aurait dû passer boire le café à la maison et ce midi, il n'est pas venu.

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Les gendarmes se mettent donc à la recherche du garde pêche Casabianca. Et vers 10 heures du soir, il tombe sur sa moto sur le bord de la route. Alors, il se gare et à la lumière de leurs torches, il inspecte les environs et notamment la plage qui est juste en dessous. Et il tombe sur un cadavre. Et ce cadavre, ils le reconnaissent tout de suite. C'est Joseph Casabianca, le garde pêche. Il a reçu une décharge de chevrotine, mais ce n'est pas tout.

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Il a été massacré, la tête écrasée, le corps couvert de blessures. On s'est acharné et près du corps, il y a une douille, une douille de fusil de chasse et aussi des débris de couleur verte. On dirait des morceaux de crosse. On l'a achevé à coups de crosse. Il en faut de la rancœur pour finir un homme à coups de crosse. À Propriano, tout le monde connaissait Joseph, est ce qu'il a été tué par des pêcheurs, des braconniers qui l'auraient dérangé?

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On a du mal à le croire. Le garde pêche Casabianca n'était pas bien méchant et surtout pas le genre à déranger des braconniers. Il n'avait jamais mis un seul PV de toute sa carrière. Et assez vite. La rumeur désigne coupable un enfant du village, Joseph Thomas Recco, que tout le monde appelle Tomi et qui se trouve être le filleul du garde pêche. Il paraît qu'il a une carabine peinte en vert. Et pourtant, il était aux obsèques de son parrain.

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Il a même porté le cercueil. Sur le moment, ça ne va pas plus loin que la rumeur. Mais un mois plus tard, fin novembre, le propre frère de Tomi, Pierre Pierre Recco, se présente à la gendarmerie et à son tour, il balance Tomi.

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J'ai des choses à raconter. Le 29 octobre, je ne vais pas vous mentir aux braconnés avec Tommy au large pour pêcher à la dynamite. Tout le monde fait sa part ici. Je vous l'apprend pas. Et puis, à un moment donné, on s'est rendu compte que Joseph Casabianca, mais il nous avait lu Tomi. Ça l'a mis dans une colère noire et il a dit de me cacher dans ma cabine. Il a démarré le bateau, il a foncé jusqu'à la plage et on a accosté et j'ai entendu des éclats de voix.

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Et puis un coup de feu. Et puis Tomi est remonté dans le bateau et on est reparti au large et il a jeté le fusil à la mer.

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Incroyable!

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Pierre Rinko vient de balancer son frère alors qu'en principe, ils sont inséparables. Comme quoi l'omerta, la fameuse omerta. Parfois, c'est un mythe. Bon, eh bien, on va arrêter Tomi. Et il l'avoue, figurez vous, il confirme tout ce que dit son frère. Oui, il a tué son parrain d'un coup de fusil et ensuite, il l'a massacré à coups de crosse avant de lui défoncer la tête avec une grosse pierre de 30 kilos. Après ses aveux, il est conduit chez le juge et devant le juge.

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Il confirme donc c'est plus qu'un assassinat. Il a aussi commis des actes de barbarie. Les coups de crosse, les coups de pierre, c'est une circonstance aggravante. Pourquoi personne ne comprend tout le monde les connaît, les Reiko. Ils ont la plus grande poissonnerie du village, le père pêche. La mer est à la caisse. Ils ont onze enfants, sept garçons et quatre filles. Tout le monde les connaît. Ce sont des enfants du village. Et puis, les Recco, ce sont des gens qui ont connu des drames.

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Un enfant mort en bas âge et un fils de 20 ans mort dans un accident de la route et la Thomis qui assassine le garde pêche, son parrain. Mais quel malheur, quel malheur!

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Ce qui fait que quand Tomi se rétracte quelques jours après parce qu'il se rétracte, les gens sont plutôt soulagés. Il dit au juge. Alors, ce n'est pas moi qui ai tué Joseph Casabianca, je suis innocent de tout. J'ai rien à voir dans cette histoire. Ouf, une bonne partie du village préfère croire à son innocence, qu'il soit innocent arrange tout le monde, en fait. Sauf que le juge ne croit pas du tout à ce revirement du tout et il le renvoi devant la cour d'assises.

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Le procès de Tomi Rinko s'ouvre en décembre 1962. Et là, soyons clairs, il risque la peine de mort. Et tout le clan Rinko est là. La mère, Micheline en tête, qui dit et qui répète mon fait. Mais c'est un âge. Mon fils, mon fils. Kilos, ça. Sauf qu'à la fin, Tomi Recco est condamné à mort. Condamné à la décapitation, il sauve sa tête. Il est gracié par le général de Gaulle.

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Sa peine est alors commuée en réclusion criminelle à perpétuité. Mais tout de même, quelle malédiction pour cette famille, deux enfants morts. Et maintenant, Tomic est condamné à la prison à vie. Coquin de sort et qu'aucun de sort.

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Et là, il faut que je vous affranchissent. Il faut que je vous raconte ce que disent les gens de Propriano sur cette malédiction qui frappe la famille Recco. On raconte qu'à la fin des années 20, il y a donc 40 ans, le père Recco aurait trouvé une tortue géante échouée sur la plage de Propriano que tout le monde voulait la remettre à l'eau. C'est tout tordu. Mais que lui, le père, il lui a coupé la tête? CRAC!

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Et il a gardé la carapace dont il a fait un berceau qui a vu grandir ses onze enfants. Ça serait pour ça que le sort s'acharne sur eux. Je vous dis ce que racontent les gens.

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Cette famille est frappée par une malédiction la malédiction des Recco. Vous y croyez? Peu importe eux, ils y croient et ça n'est pas ce qui se passe dix ans plus tard, en 1979. Qui va les faire changer d'avis? Peut être. En revanche, le 29 avril 1973, dix ans après la condamnation de Tomi, un autre de ses frères, Ernest Toussaint, Recco s'embrouille avec son beau frère en revenant d'une plongée et Pame, le beau frère, le descend d'un coup de fusil.

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La malédiction? Je suis comme vous. J'ai un peu de mal avec ces choses là, mais quand vous aurez entendu la suite.

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Car ça n'est pas fini. Trois ans après la mort d'Ernest Toussaint, un autre des frères, Rinko, est assassiné. Pierre, celui qui justement, avait dénoncé Tomi, il est abattu sur la plage par deux hommes cagoulés. On parle à l'époque d'un règlement de comptes amoureux, mais pour les gens, ça n'est que la suite de la malédiction. Encore un qui meurt pour avoir grandi dans la carapace de la tortue assassinée. Et ça continue. Quelque temps plus tard, c'est Francine Recco, l'une des soeurs de Tomi, qui tombe dans l'escalier et qui se tue.

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C'est un accident, mais c'est le cinquième des 11 enfants Reiko à mourir. Et si on ajoute Tomi qui est en prison, ça fait six enfants sur le carreau. Alors vous n'y croyez toujours pas à la malédiction des Recco?

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Écoutez plutôt la suite qui débute par la libération de Tomi. Après 17 ans de cabane, lui qui avait échappé à la peine de mort et dont la peine avait été commuée en perpétuité, sort de prison le 7 novembre 1977. Il a 43 ans et la seule chose qui lui est interdite par le juge, c'est de remettre les pieds en Corse. Tomi Rinko s'installe donc à Marseille, où il trouve un emploi de livreur chez un marchand de matériel de plongée, avec une zone de livraison qui s'étend à tout le sud de la France.

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Il est apprécié de ses collègues. Il a la confiance de son patron. C'est un modèle absolu de réinsertion. On pourrait même dire de rédemption. Rédemption? Tu parles, deux cents ans plus tard se déroule un événement qu'on ne renie pas tout de suite. Atomisées quand, le 23 décembre 1979, deux jours avant Noël, le supermarché Mahmood de Béziers est victime d'un hold up environ trois hommes, le visage découvert dans le centre commercial de la Dulac, à Béziers.

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Parmi la foule, des clients se sont rendus secrètement vers la salle des coffres pendant que l'un des gangsters dans la pierre de l'autre avait reculé devant la porte du bureau de tabac. Trois jeunes hommes, tous les jours à la même heure, étaient en train de comptabiliser leurs emplettes de la matinée, les obligeant à ouvrir le coffre fort. Le père n'a pas hésité à tuer froidement les trois employés d'une balle dans la tête.

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Elle s'appelait René Chamayou, Sylvette Maurel et Josette Alcaraz. Elle avait toutes les trois moins de 30 ans et ils ont été abattus à bout portant ou 357 Magnum, une balle chacune dans le crâne. L'un des corps porte des traces de coups. Je vous passe la polémique qui suit sur la sécurité dans ce supermarché et dans les supermarchés en général. Assez vite, on se dit que le ou les tueurs devaient connaître l'endroit des convoyeurs de fonds, des employés d'une société de surveillance ou les services de police.

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Solitaire est celle qui revient le plus souvent. Plus précisément, elle a tué pour ne pas être reconnu au lion. Le directeur de l'hypermarché. Hier après midi, en compagnie des responsables nationaux de la société, Mahmood a rendu visite aux familles des trois victimes. Lui aussi pour cette hypothèse.

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Personne, naturellement, ne pense que ça pourrait être le livreur de matériel de plongée. Personne. Trois semaines plus tard, le 18 janvier 1980, dans une villa de Carqueiranne, près de Hyères, dans le quartier chic de la Californie, on retrouve trois cadavres. Le propriétaire de la Villa Legoff, sa fille de 11 ans, Sandrine, et leur voisin, M. Clouterie. Il baigne tous les trois dans une mare de sang. Ils ont pris une balle chacun.

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Mais que faisait le voisin? G. M. Le Goff. On interroge sa femme et on apprend que juste avant d'être abattu, la petite Sandrine a tenté de joindre sa mère. Là où elle travaille, la mère était déjà partie, mais la une de ses collègues et elle lui a dit ceci.

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Mon papa est un homme âgé qui a ceux qui s'attaquent à lui. C'est le cousin de Nordnet. Il est très énervé. J'ai peur qu'il va te tuer, papa café.

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La collègue, comme la mère venait de partir, il n'y avait pas de portable. En 1980, elle a cherché dans l'annuaire le nom des voisins. Il les a appelés et le voisin. Courtesy d'aller voir. Et il a été buté lui aussi. Donc, cette enquête ne démarre pas sans bille. La petite Sandrine, avant de mourir, a donné un nom à la collecte de sa mère. Elle a parlé du cousin de René à partir de cette phrase, de ce prénom légendaire.

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De René. Le premier est un cousin éloigné de la famille. Le second a travaillé avec M. Le Goff à la CAPT. Depuis ce matin, les gendarmes vérifient minutieusement leur emploi du temps. La preuve entendue est un homme de 35 40 ans prénommé Tony, le cousin d'un des deux René, et, pour les gendarmes, le suspect numéro un. D'abord, il a appris qu'un vieux contentieux l'opposait à M. Le Goff. Ensuite, Tony a contre lui un lourd passé judiciaire, une condamnation pour homicide, séjour à la prison des Baumettes à l'arme du crime, un revolver P-38 de gros calibre, une âme de tueur professionnel, hier soir.

[00:14:45]

Chacune des trois victimes a été tuée par une seule balle dans la tête.

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Tomi Rico, le retour? Dix sept ans après sa condamnation à mort, le voilà à nouveau mêlé à une affaire de meurtre. Il a lancé un triple meurtre. La malédiction? Un peu facile, non? La perversion plutôt. Le voilà en tout cas en garde à vue. Et pour l'instant, il nie. Il nie absolument. Il n'est jamais allé dans cette villa de Carqueiranne, jamais dans l'espoir de provoquer un déclic. Le gendarme lui glisse sous le nez le journal du jour avec à la une, la photo de la petite Sandrine, 11 ans, tuée à Carqueiranne.

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Ça ne lui fait aucun effet. Et là, à travers la vitre, domineraient qu'on voit passer sa cousine.

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C'est ma cousine, ça, monsieur. Et qu'est ce qu'elle fait là? Ma cousine? Bien, on l'interroge. On l'a convoquée à cause de ce que tu as fait. Alors tu vas nous le dire. Bon, d'accord à toi, je vais le dire, mais je ne veux pas que tu prennant la machine à écrire le bruit des touches. Ça me fait mal à la tête. Le gendarme accepte. Voilà. C'est bien moi qui ai tiré à Carqueiranne.

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D'abord, j'ai tué le père, mais parce qu'on s'est disputé, le coup est parti, quoi? Ensuite, le voisin et la gamine que j'ai tiré dessus pour qu'il me dénonce, c'est tout.

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Hier soir, après plus de trois heures d'interrogatoire que Tomita, suspect numéro 1, aurait avoué le triple crime de Carqueiranne, dont l'origine aurait une rivalité amoureuse, Dominique Laurent a reproché à M. Le Goff de lui avoir pris sa maîtresse. Il serait venu voir des décors vendredi. L'aquarelle aurait mal tourné et Tomi aurait abattu le golf de deux balles dans la nuque. Puis il aurait tué M. Clouterie, le voisin venu porter secours à la petite Sandrine pour qu'il n'y ait pas de témoins.

[00:16:52]

Et l'arme du crime.

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Il dit qu'il l'a jeté au bord de la route, sur le chemin du retour. On fouille, on ne trouve rien.

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Les aveux de Reiko sont, comme on dit, circonstanciés. Il décrit les trois meurtres un par un avec beaucoup de détails, mais ce qui est troublant, c'est sa froideur quand il raconte. Il ne manifeste aucune émotion et encore moins d'excitation, comme on en ressent parfois face au tueur en série. Il est, disons, atypique, ce taux MIREC. De toute façon, dès le lendemain, il se rétracte comme il l'avait fait en 1960, après le meurtre du garde pêche.

[00:17:34]

On l'a forcé à avouer. Mieux, il accuse les gendarmes de l'avoir frappé et même de l'avoir violée. Il dit qu'ils lui ont enfoncé un manche à balai dans les fesses pour l'humilier. Et d'ailleurs, il porte plainte pour coups et blessures et pour viol. Pour mettre fin à cette pantalonnade, les gendarmes lui font passer des examens médicaux. Il a bien des égratignures et des griffures sur le visage. Il a très bien pu se faire lui même et par ailleurs, il a une perforation au tympan de son oreille gauche.

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Il dit que c'est une gifle que les gendarmes lui ont donné, mais ça peut être aussi le résultat d'un coup de feu ou la conséquence d'une plongée. Puisqu'il est plongeur, son anus est regardé à la loupe. Aucune trace de viol, aucun traumatisme.

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À part ça. Entre temps, les gendarmes ont fait le lien avec la tuerie du Mahmood de Beijing, car il y a des similitudes entre les deux affaires. Le même mode opératoire. Les trois caissière du supermarché de Béziers et les trois victimes de la villa de Carqueiranne ont été abattues d'une seule balle dans la tête à bout portant. Mais comme il vient de se rétracter dans l'affaire de Carqueiranne, il ne faut pas compter sur ses aveux pour le Mahmood de Béziers.

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Il vaudrait mieux trouver des preuves. Mais d'abord, est ce que c'est la même arme qui a servi dans les deux affaires? On donne à un expert en balistique les balles retirées des six corps, les trois de Béziers et les trois de Carqueiranne. Eh bien, c'est la même arme. La voilà. La preuve, c'est donc Tomi Recco qui a tué les trois caissières de Béziers et les trois de la villa de Carqueiranne. Ça paraît clair. Et d'ailleurs, dès le lendemain, dans les journaux, Rinko se fait traiter de tueur en série.

[00:19:31]

Sa photo en grand, c'est lui qui les a tués tous les six. Pas de doute. Entretemps, pour sa défense, Rinko a enrôlé la star du barreau de Marseille. Celui que l'on surnomme le renard argenté à cause de sa chevelure. Maître Lombard et Paul Lombard vient rappeler que son client s'est rétracté pour le triple meurtre de la villa.

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Alors, c'est peut être la même arme. Ça ne le conteste pas, mais ça ne permet pas de l'accuser des six meurtres. C'est quelqu'un d'autre. C'est tout. Ensuite, Lombart fait parler le patron de Thomé Rico, censé être le garant de sa moralité. Taubira a travaillé deux années pour moi, je peux vous dire que c'était un garçon exemplaire. Un employé modèle. D'ailleurs, il a toute ma confiance. Ni moi ni mes collègues ne souhaitons la lui retirer aujourd'hui.

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Le patron fera marche arrière quand il découvrira qu'en fait, pendant deux ans, Tommy Recco a détourné de l'argent. Il l'a volé pendant tout le temps où il a travaillé chez lui. Mais il a raison. Paul Lombard, pour l'instant en dehors des aveux. Il n'y a rien dans ce dossier. Il en faut beaucoup plus pour le renvoyer devant une cour d'assises.

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A chaque fois que le juge fait venir Recco au Palais, il y a des dizaines et des dizaines de personnes dehors qui hurlent à mort, à mort, au milieu desquels, bien sûr, on retrouve les amis des six victimes. S'il l'avait sous la main, il le lâcherait d'ailleurs. Une fois, les gens dehors se jettent sur Ecos juste au moment où il monte dans le fourgon. Et il s'en faut de peu qu'il prenne un avion. Et ensuite, c'est maître Lombard qui se fait secouer.

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Heureusement qu'un journaliste s'interpose lui aussi. Il a failli être lynché. Au mois de mai 1981, un an et demi après la tuerie de Béziers, une preuve tombe du ciel. Le journal a publié un article sur l'enquête et un homme appelle la PJ de Montpellier.

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Bonjour, voila, je m'appelle monsieur Maffre, j'étais dans le supermarché Mahmood le jour de la tuerie et le gars qui a sa photo dans le journal eh bah moi je l'ai vu ce jour là, il patientait dans un coin avec un carton. Il était juste avant midi. Il se souvient de Recco à cause de ses yeux bleus, fond de piscine comme sa belle sœur. Le juge veut organiser un tapis sage derrière une vitre sans tain. Maître Lombard s'interpose.

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Je m'y oppose formellement. Allons donc! La photo de mon client fait la une de tous les journaux. Ce monsieur n'aura aucun mal à le reconnaître. C'est une pantalonnade. Il n'a pas tort. De toute façon, le juge commence à y voir plus clair sur ce qui s'est passé au Mahmood de Béziers depuis qu'il sait que, six mois avant le drame, Recco a livré personnellement une combinaison de plongée à un comptable du magasin. C'est à ce moment là qu'il repère les lieux.

[00:22:47]

C'est là qu'il localise la salle où les caissières comptent leur argent.

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Ensuite, le juge organise une reconstitution au supermarché, mais ça, c'est un fiasco complet. Reiko refuse de descendre du fourgon de police puisqu'il est innocent. Qu'est ce que vous voulez qu'il reconstitue? Donc, pas de reconstitution. Quelque temps plus tard, je vous le signale comme ça et vous en ferez ce que vous voudrez. Un autre frère, Recco Antoine, est condamné à 30 ans de réclusion criminelle pour le viol et le meurtre de deux campeurs.

[00:23:27]

La tortue. En prison, Dominico s'est fait pousser des cheveux façon Jésus gris ou bleu. C'est comme ça qu'il se présente à son procès à Draguignan, le 6 juin 1983.

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Il se prend pour Jésus Christ avec ses longs cheveux brun qui lui tombent dans le dos. Thomas, dit Tomi Recco Tentation dès qu'il apparaît dans le box des accusés. Je suis innocent, hurle t il. Je suis innocent à %100, comme l'était notre Seigneur Jésus-Christ. Je suis le bouc émissaire idéal. Le président a beau se fâcher, on ne peut plus arrêter l'accusé.

[00:24:04]

Le procès de Tommy Recco vire d'entrée au pugilat. Les familles des victimes l'insultent et lui répond On fait venir les experts psychiatres. Est il fou?

[00:24:16]

Normal. Venez dire les experts comme qu'on ne souffre d'aucune anomalie. Il n'est ni pervers ni gaiement. Et il n'a aucune image pathologique, comme on dit, pour mieux connaître l'accusé. On n'a pas lésiné sur les moyens qu'après examen psychiatrique deux examens psychologiques, deux enquêtes de personnalité et arakanais. Tout cela pour en arriver à la seule conclusion qui intéresse les jurés Reiko est responsable de ses actes.

[00:24:39]

Maître Lombard conteste avec vigueur. Vrai coup franc pour le Christ. C'est bien la preuve qu'il n'est pas normal. Et puis, ma Mariko vient à la barre. C'est quelque chose? Non, parce que c'est elle la mère de tous ces enfants morts et de ce fils monstrueux qui aurait tué sept personnes. C'est elle qui a posé ces bébés parents, tous ces bébés dans cette carapace de tortue.

[00:25:08]

Il y a très peu d'accusés qui ne craquent pas lorsqu'on fait comparaître leur propre mère devant une cour d'assises. Mirco comme les autres, il a pleuré. Je me suis dit ne pas un moment important, mais personne ne veut me croire. Dealeurs, toi et la vieille madame Recco le regarde calmement, lui et mon petit T. On a peur, le témoin et la vraie mamma, petite, toute de noir vêtue, cheveux blancs tirés en arrière. Tout ce qui tombe, déclare t elle d'emblée.

[00:25:37]

Et pour les Reiko, vous avez, monsieur le président? Dans la famille, on en a eu des malheurs.

[00:25:42]

Et après, ma Mariko demande au président d'aller embrasser son fils. RÉPROBATIONS dans la salle, mais Lievin quand même. La fin du procès est à la hauteur du reste Maître Collard va plaider pour la famille de l'une des caissières assassinées et la Recco se met à chanter dans son box. Pas grand parents, les parents, les parents parlant des parents et la tête de Gilbert Collard.

[00:26:12]

L'avocat général. On est en 1983 n'y va pas par quatre chemins. Je regrette amèrement de ne pas pouvoir requérir la peine de mort. Je ne vous le cache pas. Il demande perpète avec 18 ans de sûreté. Le délibéré est très court une heure 45 et Joseph Thomas Recco, dit Tommy, est reconnu coupable des six meurtres et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, mais sans peine de sûreté. A quoi bon puisqu'il y est toujours en prison, actuellement détenu au centre de détention de Borgo, en Corse?

[00:26:51]

On ne l'a jamais laissé sortir. Il est le plus vieux prisonnier de France. Une dernière pour la route. Ma Marinko est morte aujourd'hui à l'âge de 75 ans. Et vous savez où? Au beau milieu du chemin de croix à Lourdes.

[00:27:16]

Si je vais débriefer ce récit maintenant avec quelqu'un qui connaît cette histoire sur le bout des ongles parce qu'il a tout simplement fracassé sa vie, il s'appelle Guy Morel. Sa femme Sylvie a été l'une des caissières du supermarché de Bizet, s'écoula, abattu d'une balle dans la nuque. Il ne s'en est jamais remis et il a consacré tout le reste de sa vie à poursuivre Rigaud et à l'empêcher de sortir de prison. Bonjour monsieur Morel.

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Post-formation de la tête. Vous êtes le mari de Sylvette Morel, assassinée le 22 décembre 1979 par Tomi Ricou dans ce supermarché mammouth qu'il venait de braquer. Elle est assassinée avec deux de ses collègues et Toto Mirco est condamné à perpétuité en 1983 par la cour d'assises de Draguignan, à la sortie du verdict. On fait cette déclaration.

[00:28:12]

Je vous dis une chose, c'est que le jour où on formé un crime, comme on dit dans le tableau, je lui disais iSeries, ça ne déplaise à qui que ce soit. Si Ricou un jour, retrouver la liberté, je m'en cache pas, je ne suis pas un tueur, je ne suis pas un assassin. Mais croyez moi, je ne serai pas un jour de liberté, mesdames 18heures.

[00:28:31]

Si vous lisez sur TF1 vidéo de manière Ricou et là, on est 37 ans après, la décision n'a pas changé et mes propos sont toujours pareils. Depuis que je suis d'ISO, différentes procédures, comme sur une dinde pour une demande de libération conditionnelle, je me suis toujours trouvé devant les portes des Sèmera, le pénitencier où il fait ses demandes de libération conditionnelle. J'ai toujours été devant la porte puisque on n'a jamais voulu que je puisse assister à une audience dont je suis les deux.

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Quatre fois, j'ai été liseur à Borgo ou s'éclatait. Le Mans est détenu, monsieur Erico. Je suis resté à la porte et j'ai attendu les délibérés de la première espèce. Par contre, j'ai été au mois de septembre à la Cour d'appel de Bastia puisque monsieur Errico avait fait appel du rejet de la décision de libération conditionnelle. Là, j'ai demandé implicitement à la secrétaire de la Cour d'appel de Bastia de demander à la présidente si je pourrais assister à cette audience.

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Et la présidente m'a accordé exceptionnellement le droit d'assister en quelque sorte à cette audience dont je me suis retrouvé tout seul. d'Alsace-Moselle, APAJH, de la Cour d'appel et face à moi, il y avait l'avocat général, la présidente de la Cour d'appel assesseurs, l'avocat de monsieur Recco et le bâtonnier, monsieur maître de Casalta de Bastia, Iroko lui même à la Cour d'appel et n'était pas présent. Vous avez regretté, je suppose? Écoutez, je vais vous dire honnêtement.

[00:30:18]

Depuis l'assassinat de Beaunier, il y a eu la reconstitution à Béziers, qui n'est même pas sortie en quelque sorte du fourgon cellulaire et où le juge d'application des peines, celui ci Chevallier, qui est décédé depuis. Il n'a pas voulu sortir parce que je vous assure et j'étais armé. Je n'ai pas honte de le dire et croyez moi, j'avais dit ce qu'il fallait dire sur moi. Il a mieux valu, peut être pour lui et pour moi, qu'un corps soit là parce que vous l'avez descendu.

[00:30:52]

Ah oui, et écoutez, je vous le dis, je ne me suis pas caché puisque j'étais encore. Je vous dis au mois de septembre heures à Bastia, puisque chaque fois, je vais à Bastia et j'y suis allé. Même dans le cabinet de son avocat, maître de Casalta, qui n'a pas voulu me recevoir ce soir là sur le code de déontologie. Il n'avait pas le droit de me parler. C'est vrai, c'est vrai. Il n'a pas le droit de vous, quoi.

[00:31:14]

Par contre, je l'ai interpellé devant la centrale de Borgo. Bien sûr qu'il n'a pas voulu me répondre. Par contre, le jour de la procédure d'appel, c'est lui qui est venu vers moi, qui m'a tendu la main, qui m'a salué. J'ai répondu j'ai été correct avec lui et je lui ai dit Vous défendez un assassin tueur et moi, je suis là pour défendre la mémoire de madame Morel. Mon épouse, Mlle Chamayou, René et Mlle Alcaraz.

[00:31:47]

Voilà. Alors celui ci m'a répondu Je ne fais que mon travail. Je lui dis je comprendrais bien, mais moi, je ne suis pas là pour un travail. Votre rêve?

[00:31:55]

Si j'ai bien compris monsieur Morel depuis 37 ans, sans serait de lui parler après vous mirco écouter.

[00:32:02]

Alors là, vous voyez, vous faites. C'est plus qu'un rêve. Je suis descendu à Propriano et je suis allé dans le cimetière de Propriano et j'ai vu pratiquement les symptômes différents de tous ces frères qui. Wayne assassinés ou des problèmes, j'ai vu la chapelle aussi que Jeanne et Micheline Recco sont Guisan à Propriano. Moi même, j'ai mis sous la porte il y a dans le caveau de monsieur et madame Recco, les parrains pour avoir diseuses cette fameuse rencontre avec monsieur Rico, son mirco.

[00:32:36]

Vous êtes né, mais vous avez même essayé d'entrer dans la prison d'Insein, en Alsace, où il était incarcéré.

[00:32:43]

Oui, oui, oui, c'est sûr, André. Mais sûr, il y avait les portiques et détecteurs et tout. Bien sûr, j'ai été intercepté au aussitôt et bien sûr, on m'a mené au cheval, le directeur, et j'ai dit tout simplement que je voulais rencontrer Écho, ce qu'on a jamais voulu et jusqu'à ce qu'on puisse dire quoi pour lui. Pour lui faire reconnaître déjà, puisqu'il s'est rétracté, les actes qu'il a commis lui lui faire comprendre, en quelque sorte, que ce qu'il a fait aujourd'hui, il faut qu'il paye jusqu'à la fin de ses jours de détention.

[00:33:15]

Est ce que les actes qu'il a commis? La peine de mort était un militaire. Il a assassiné même une petite équipe, pratiquement de l'âge de ma fille. Aujourd'hui, Sandrine Le Goff s'améliore. Et si aujourd'hui Ricco était incarcéré, elle a été condamné pour les six meurtres avec la petite Sandrine Le Goff, qui était une femme qui, de son vivant, l'a dénoncé. Et il l'a exécutée comme il a exécuté son père. Et comme il a exécuté le voisées, monsieur Coteries.

[00:33:43]

Morel, la malédiction des recours? Cette histoire de tortue? Vous y croyez?

[00:33:50]

Non, pas du tout. Des histoires personnelles, Andreu. Et je peux vous assurer que monsieur Tricotin, qui est incarcéré à Borgo, qui lui, reste le plus longtemps possible pour lui, il a été construit en parallèle.

[00:34:05]

Ça, on n'en parle jamais dans les procès d'assises, mais il a été condamné au civil à vous indemniser, comme toutes les parties civiles, les familles des six victimes de Tony Ricou. Est ce qu'il vous indemnise?

[00:34:18]

Alors écoutez, je vais, je vais vous dire tout simple, mais non, il vous a jamais versé un centime. Alors si je devais être honnête, exceptionnellement, c'est la première fois. Ils m'ont versé les 40 euros qui avaient sur son compte un peu pourtous depuis 37 ans 40 euros.

[00:34:37]

C'est pour ça qu'il n'a pas ces libérations conditionnelles parce qu'il vous aurait indemnisé 37 ans de détention. Il serait sorti, mais Hatami?

[00:34:44]

Mais si c'est oui, c'est pire. Il serait sorti le fait que lui même perçoit une pension de retraite pour les moins de 7000 euros.

[00:34:55]

Il a passé 37 ans en prison, ce qui fait de lui aujourd'hui l'un des plus vieux et peut être le plus vieux détenu de France. Si vous n'étiez pas impliqué comme vous l'êtes dans cette affaire? Oui. Est ce que vous concevez qui n'est pas simple qu'il sorte?

[00:35:11]

Pas du tout. Je n'envisage pas à aucun moment qu'il ait un jour de liberté. Je vous assure et je remets ma responsabilité devant Guizot, le ministre de la Justice. J'irai même jusque devant la République. Bien sûr que je sais le Code pénal, ce que je risque. Le risque, je le crains. Ma vie a été détruite il y a dix ans. Assassiner mon épouse, il lui a fracassé le crâne. Moi, j'ai retrouvé mon épouse le 24 décembre à la morgue à Béziers, le jour de Noël.

[00:35:44]

J'avais un cercueil à la maison et j'ai l'enterrer le. Et ma fille était à côté. Alors, je n'accepterai jamais n'importe qui qui puisse me faire admettre que mes cervicaux doivent retrouver la liberté comme le garde fermée d'un un hôpital psychiatrique. Il est très dangereux. De plus, j'ai pu d'ISO en quelque sorte à la commission disciplinaire, déclament Province's, qui lui a accordé une libération favorable avec bracelet électronique, alors que j'ai toutes les coordonnées des psychiatres, des psychologues qui me mettent bien qu'il est très dangereux.

[00:36:26]

Il est capable de récidiver.

[00:36:28]

Et voilà, j'ai l'impression que votre vie s'est arrêtée le 22 décembre 519.

[00:36:34]

Oui, oui, parce que je suis, disons, maintenant jeune retraité. En quelque sorte. Ma vie a été un combat comme cet homme, parce que ce qu'il a, c'est qu'il a fait. Déjà, j'ai été. Vous savez, j'étais allé sur la tombe du général de Gaulle à Colombey les Deux Eglises, qu'inquiéter et Kassai à Clairvaux. Il ne faut pas oublier que le général de Gaulle a commis sa peine, réputée pour être une libération conditionnelle.

[00:37:00]

Et je me suis juré sur la tombe du général de Gaulle que si monsieur Errico doit retrouver un jour la liberté, j'irai au devant de lui que ce n'est pas lui qui est un tueur. Moi, je ne. Aujourd'hui, monsieur Rico laisse sa place. Détaille. Et encore même pu rencontrer les gardiennes de prison à Borgo Maunier pour lui et une maison de retraite dorée, c'est trop donc pour lui. Et en, il est adapté à la situation.

[00:37:28]

Même si vous, je vous remercie d'avoir accepté de participer à cette émission qui était aujourd'hui consacrée à dormir. Mirco. Merci beaucoup. Merci.

[00:37:41]

Des centaines d'histoires disponibles et remplaçant d'écoute et surtout ottintoise. Issers.