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[00:00:12]

Bonsoir à toutes et à tous, merci de nous retrouver pour une soirée spéciale de C dans l'air consacré ce soir à la Turquie de Recep Tayyip Erdogan. Depuis des mois, le président turc multiplie les déclarations martiales, les coups de force militaire envers l'Europe et ses alliés de l'OTAN. Les provocations s'enchaînent, y compris contre la France et son président, Emmanuel Macron, cible d'insultes, d'outrance. La France accusée d'islamophobie? Alors, faut il s'inquiéter des réseaux turcs en France?

[00:00:38]

Jusqu'où ira le président Erdogan dans l'escalade? Quel est son véritable projet? Comment les Turcs se justifie t il? Des questions que nous avons posée au président de la République, invité exceptionnel de ce documentaire intitulé Ce soir Erdogan, le sultan qui défie l'Europe. Et on se retrouve juste après, en direct avec vos questions et nos invités. Au moment où des femmes défilent pour leurs droits en Turquie et à quelques jours d'un sommet européen qui posera une nouvelle fois la question des sanctions vis à vis d'Ankara.

[00:01:18]

Le président est en retard dans le salon vert de l'Elysée. Un entretien sensible vient tout juste de débuter. Mais qu'est ce que vous m'entendez dans un cadrage monumental? Le président Recep Tayyip Erdogan. Les deux hommes ne se sont pas parlé depuis près de six mois.

[00:01:46]

Je ne vous entends pas. Oui, nous attendons. Bonsoir et je vous prie de m'excuser, je vous ai fait patienter quelques instants. Pardon pour ce retard. Je suis très content. Je voulais montrer votre marque parce que j'ai encore des gens autour de moi. Votre m'infliger l'enlever en quelques instants. Je voulais juste m'excuser de l'avoir fait attendre. Je suis heureux de retrouver. Merci. Retrouvaille tout juste courtoises, l'appel sera entendu. Il faut dire qu'entre les deux hommes, le ton est sérieusement monté.

[00:02:29]

Macron, tu n'as pas fini d'avoir des ennuis avec moi. Tu ne plaisante pas avec la nation turque au Lachman.

[00:02:37]

Donald Trump a qualifié Erdogan de joueur d'échecs de classe mondiale. Il aime la bagarre.

[00:02:44]

Ce à quoi nous devons nous attaquer, c'est le séparatisme islamiste islam d'Adel Dennett.

[00:02:50]

Et qu'est ce qu'il a contre l'islam et les musulmans, alors? Il a besoin d'un examen de santé mentale.

[00:02:57]

Erdogan a ce sens politique qui lui a très tôt fait comprendre que l'adversaire en Europe, c'était Macron. J'espère que la France va se débarrasser du problème Macron le plus tôt possible.

[00:03:09]

C'est ça la grande difficulté du président Macron avec la doigt qui ne joue pas avec les mêmes règles. Le Quai d'Orsay ferait bien de réfléchir à la biographie personnelle d'Erdogan. Il a été un footballeur dans sa jeunesse. Il faut faire comme lui.

[00:03:19]

Il faut tacler, ne renonceront pas aux caricatures, au dessin, même si d'autres recule. Ça ne prêtait pas attention aux marques françaises.

[00:03:32]

N'achetez pas les marques françaises Sainte-Rolende. Tout de suite, la machine de propagande turque se met en place. On a eu l'impression d'un effet quasiment planétaire. Les provocations en Méditerranée, expansionnisme militaire, soupçons d'ingérence. Jamais les tensions n'ont été si forte entre l'Europe et la Turquie. On entend pas mal de politique comme un discution si on pense avoir la etc. Ça, je suis désolé, mais si c'est pas de la pression, falloir qu'on m'explique.

[00:04:23]

Nous allons vous raconter les dessous d'une guerre d'influence inédite. En fait, il y a des milliers de comptes sociaux en attaque, tels des escouades prêtes à surgir dès que le président français dit quelque chose au sujet de la Turquie. Il y a une idéologie de haine qui a germé dans leur esprit. Le combat d'Erdogan pour étendre l'islam politique au delà de ses frontières sur fond de nostalgie ottomane salariés ottomans est de retour. Le pape a bien intérêt à protéger son Vatican.

[00:04:54]

Or, voilà un homme que Dieu bénisse Erdogan. Ici. Vous savez, Alright, c'est le territoire de notre patrie. C'est la vitamine D. Elle continue encore loin, jusqu'aux côtes de la Libye. Les équipes de C dans l'air sont parties à la rencontre de ceux qui, en première ligne, ont vu monter les réseaux turcs. On voit bien que dans cette guerre d'influence là, la guerre des mots qui peuvent armer des bras.

[00:05:21]

Un ancien président nous dira pourquoi il a dit non à Erdogan. Désolé, mais moi, je ne me reproche pas aux Turcs d'avoir de l'ambition. Après Tono, on a eu un empire. Ce que je reproche, c'est de vouloir détruire l'Europe de l'intérieur. Au palais de l'Elysée, le président de la République, en première ligne face à Erdogan, nous a accordé une interview exclusive. Comment allez vous alors? Je suis à vendre. On m'a fait dire des choses que je n'ai jamais dites.

[00:05:54]

Je soutiens les caricatures contre le Prophète, je n'ai jamais dit cette phrase est une tentative d'ingérence sur le sol français. Bien sûr, il y aura des tentatives d'ingérence pour la prochaine élection. C'est écrit et les menaces ne sont pas voilées. Voyage au coeur du projet d'Erdoğan. Le sultan qui défie l'Europe. Je m'appelle Mevlüt Conac, l'imam à la mosquée de Roubaix.

[00:06:52]

Ça fait un an que je suis arrivé d'Adana, en Turquie, pour remplir ma mission ici. Mevlüt est ce qu'on appelle un imam détachez envoyé par la Turquie pour une mission de quatre ans en France. l'Islam turc en France, c'est un islam qui est géré. Depuis Ankara, des fonctionnaires qui sont des fonctionnaires de Dieu et de l'Etat.

[00:07:30]

Les budgets, les prêches, tout est encadré çà et là en France.

[00:07:43]

Nous aimons la France. Il n'y a pas de problème de culture. C'est une culture différente.

[00:07:51]

Mais Roubaix est une très belle ville et notre communauté s'est très bien intégrée. J'aime bien vivre ici.

[00:08:00]

Et le fait de ne pas parler français, ça ne vous gêne pas avec le français? C'est une langue difficile. C'est bien connu.

[00:08:08]

Si Mevlüt ne voit pas le problème, Emmanuel Macron n'est pas du tout du même avis.

[00:08:16]

Nous allons ainsi progressivement mettre fin au système des imams détachés pour pouvoir réduire ces influences étrangères.

[00:08:24]

Cela va réduire l'influence étrangère, car tous les vendredis, les prêches arrivent directement du gouvernement d'Erdogan.

[00:08:32]

L'échec de l'école des chiens et chats, de la francisation. Si vous voulez qu'on entre dans la politique, ça veut dire qu'on prend parti. Et aujourd'hui, dans nos fidèles, on a des gens qui sont de tout bord, qui sont entre guillemets plutôt. Par exemple, des organismes, peut être des kémalistes, peut être entre guillemets LDPR, prokurdes, etc.

[00:08:53]

Aujourd'hui, c'est un lieu de prière, ce n'est pas un lieu de politisation des imams détachés et une toute nouvelle mosquée qui vient tout juste de sortir de terre à l'autre bout de la rue. Coût total plus de 3 millions d'euros. Un nouvel écrin de style néo hautement, bien loin de l'ancienne salle de prière aux murs défraîchis. Et notre bébé? Le projet que vous avez ici, c'est toute la communauté franco turque et musulmane de Roubaix essentiellement. C'est avec leurs deniers, leurs aides qui nous a permis d'arriver à ce que vous voyez ici.

[00:09:38]

Ce qui est vraiment bien, c'est ça. Regardez là, on aura la partie marbre avec un tapis un peu plus turquoise.

[00:09:47]

C'est l'esprit d'ouverture. Une richesse pour Roubaix, pour la. Le drapeau turc flotte dans le ciel de Roubaix, et pas seulement. En France, plus de 300 mosquées sont gérées par la communauté franco turque et elle voit les choses en grand, comme ici à Strasbourg. l'Organisation islamique turque Milligan russe construit la future plus grande mosquée d'Europe. Des salles culturelles auront une bibliothèque. Il y aura des restaurants. Ça va être un lieu ouvert à tous les Strasbourgeois et pas uniquement aux musulmans.

[00:10:32]

Fatih Riquewihr est le président de Milligan Gorius France. Récemment, il a fait les gros titres de La Presse. Son nom figurait dans plusieurs fichiers des services de renseignements pour ses liens supposés avec la mouvance islamiste radicale. J'ai été bien évidemment assez choqué. Je vais pas le cacher de cet article, c'est carrément un dossier où je suis carrément encerclé. Ma tête est encerclée du jour au lendemain parce que je n'aurais pas signé une charte en me qualifiant d'intégristes islamiste, radical, etc.

[00:11:06]

J'ai été complètement abasourdi.

[00:11:09]

Saint-Riquier est également secrétaire général du Conseil français du culte musulman. La charte dont il parle, c'est une Charte des principes pour l'islam de France proposée par Emmanuel Macron. Mais ne le cherchez pas sur la photo. Il a refusé de la signer. Laissons les gens croire à leur intime conviction, ne venons pas leur demander est ce que la République est supérieure à ton Dieu? Est ce que vous voyez ça? C'est des questions qui ne devrait même pas être posée.

[00:11:40]

l'État français n'a pas à s'immiscer à l'intérieur d'un culte.

[00:11:43]

On est d'accord, mais la n'a pas écouté quand on voit. Oui, mais quand on voit qu'actuellement actuellement, il y a quand même un vrai sujet. On entend pas mal de politiques quand même, qui disent que si on signe pas, ça va mal aller, etc. Donc ça, je suis désolé, mais si ce n'est pas de la pression, alors falloir qu'on m'explique ce que c'est. La religion n'est pas le seul relais d'influence pour Erdogan en France.

[00:12:09]

Guilhem Fouet Ilot est spécialisé dans l'écoute du web et lorsqu'il s'agit des Turcs. Propagande et fake news ne sont jamais bien loin.

[00:12:19]

Tout est bon pour faire passer la France pour islamophobe. Même les sites d'information les plus officiels s'y mettent.

[00:12:26]

Comme l'agence de presse gouvernementale Anadolu Anadolu a une page sur son site en français Non, vraiment, femme l'influencent à destination de la France, qui s'appelle Islamophobie et racisme d'Etat, sur laquelle vous avez tout les faits avérés ou supposés d'islamophobie de la France.

[00:12:44]

Projet de loi contre les musulmans. Racisme culturel, fichage des élèves musulmans, les fausses informations sont relayées par des internautes très actifs.

[00:12:55]

Vous avez, autour de la cappé de Erdogan une armée digitale, une armée numérique d'individus, de comptes sociaux qui sont quasiment à la botte du pouvoir et qui relaie de manière automatique, presque obligatoirement beaucoup de fonctionnaires, de gens dans les ministères, de gens qui sont des militants de la cappé, qui vont relayer et plus vous allez vous éloigner.

[00:13:12]

De plus, vous allez avoir des gens qui sont de simples sympatisants ou des personnes qui, à un moment donné, vont se sentir investis par patriotisme, vont vouloir relayer. Ils sont tous en fait en attaque, tels des escouades prêtes à surgir. Dès que le président français dit quelque chose au sujet de la Turquie.

[00:13:28]

Eh bien, ils réagissent, ils critiquent, isolez, ils essaient de contrer. Et parfois, les attaques ne sont pas que virtuelles. En octobre dernier, une horde de jeunes franco turque ultra nationalistes envahi les rues de Vienne, en Isère. On les appelle les loups gris. Les Loups gris, c'est une milice paramilitaire qui est adossée au mouvement ultra nationaliste turc qui s'appelle le MHP, qui était inspiré par le nazisme et par par Mussolini. C'est un mouvement suprémaciste raciste.

[00:14:22]

Leur cible ce jour là la communauté arménienne de France à Décines, où s'est poursuivie l'expédition.

[00:14:34]

On se souvient encore de leur passage. Surnommée la Petite Arménie, cette ville de la banlieue lyonnaise a accueilli de nombreux rescapés du génocide de 1915. Madame le maire reste très marquée par ce qu'elle a entendu des cris de haine.

[00:14:53]

On va finir le travail de 1915, tuer des incitations à la haine qui ne sont dans notre fait des jeunes Français d'origine turque, les Français. C'est là où c'est inquiétant. C'est qu'on voit qu'il y a une idéologie de haine qui a germé dans leur esprit sera régulièrement prise pour cible.

[00:15:20]

La Ville n'est pas choisie au hasard. Elle accueille le Centre national du génocide arménien.

[00:15:26]

Là, c'était inscrit en une bombe fluo. Et de mémoire, les inscriptions, c'était le prénom. Et le nom du président actuel de la Turquie espère marquer l'oubli sur un lieu sacré aussi pour les Arméniens. C'est comme le mémorial de la Shoah à Paris. On voit encore la poudre jaune fluo et encore un pathways, c'est pas tout ou partie.

[00:15:57]

Au moment où Herdman s'est rendu compte qu'il perdait en popularité, il a scellé une alliance contre nature avec le groupe politique MHP, qui est une sorte de bras armé politique de ces fameux loups gris.

[00:16:11]

Depuis 2015, les Loups gris et Hardman ne font plus qu'un. Quand on a une action menée au nom de ces idées là en France, c'est directement piloté par l'Etat turc.

[00:16:22]

Et pour que les choses soient claires, le président turc n'hésite plus, devant ses supporteurs, à faire le signe du loup.

[00:16:29]

Ce geste de ralliement si caractéristique une seule nation, un seul drapeau, une seule patrie, un seul Etat. En novembre, le gouvernement français a décidé de dissoudre l'organisation des Loups gris, mais au sein de la communauté arménienne de Décines, la peur est toujours là. Je surveille le monument à soumettaient là, vous le voyez là d'ici là.

[00:17:08]

Jean-Jacques, petit fils de rescapés du génocide. Nous, à dans les restaurants turcs, dans les épiceries dures. Pour l'instant, je n'y vais pas aujourd'hui. Cordialement. Les Arméniens et les Arméniens sont des chiens et je ne vois pas pourquoi je voulais dépenser mon argent si ces gens là vivaient en bonne harmonie avec nos compatriotes turcs. On a beaucoup de points communs avec les sources. Je vous ai dit la nourriture, la musique, la danse, les traditions, la famille, ça a jeté un froid.

[00:17:44]

C'est cette minorité qui a jeté un froid.

[00:17:51]

J'en connais qui sont armés. J'en connais qui ont levé leurs noms sur leur boîte aux lettres. Imaginez si radio, parce que là, sa voix qu'il avait dit sur Facebook, Bachant descend à désigner le 10sport qui viennent.

[00:18:14]

Parmi ceux qui ont vu arriver les réseaux turcs, Manuel Valls, ancien élu d'Evry, ministre de l'Intérieur puis premier ministre Manuel Valls, bonjour, dans une tribune que vous avez publiée dans Le Figaro, c'était fin octobre.

[00:18:29]

Vous qualifièrent de gamme de nouvelles références des Frères musulmans, chantres de l'islamisme le plus radical. Il a un problème avec la France. Je pense qu'il l'utilises, la France, pour flatter le nationalisme d'une part, des Turcs et d'autre part, pour essayer de séparer les Turcs qui sont en France de la communauté nationale. La notre de la République de la France. C'est en cela que le projet d'Erdogan, le projet politique, idéologique et religieux, est dangereux et on laisse faire.

[00:19:02]

Je pense qu'on ne peut pas le laisser faire et il y a plusieurs leviers. D'abord, la loi ou les lois qui sont aujourd'hui en train d'être votées, qui doivent clairement montrer que ceux qui n'adhèrent pas au pacte républicain, ceux qui n'ont pas signé l'appel concernant deux organisations turques, n'ont pas signé concernant l'adhésion aux valeurs de la République. Ça montre bien, d'une certaine manière, que ces organisations turques, dont l'une d'entre elles, je crois, étaient prêtes à signer, mais incontestablement, depuis Ankara.

[00:19:30]

On lui a expliqué que ça n'était pas possible. Donc là, au moins, ces associations et elles doivent en subir les conséquences. Il faut que les services de renseignement intérieur, les services sociaux, les élus qui doivent être extrêmement attentifs à ce qui se passe soient là aussi très actifs.

[00:19:49]

Comment on fait pour gérer aujourd'hui les outrances d'Erdogan lorsqu'il déclare, par exemple, appelant les Français à se débarrasser d'Emmanuel Macron plus vite que les gilets jaunes pourrait se transformer en gilets rouges?

[00:20:03]

Mais comment réagissez vous? Voyez bien, mais il y a beaucoup de déclarations, et notamment la santé mentale du président de la République.

[00:20:09]

Il y a les attaques personnelles qui sont indignes, insupportables de la part d'un dirigeant étranger. Il y a ces déclarations qui montrent que, d'une certaine manière, il appelle à la révolte contre les autorités françaises. Souvent, quand le gouvernement français a exprimé, par exemple, son inquiétude sur le sort d'un certain nombre d'opposants en Turquie, notamment des Kurdes ou des journalistes, il y a aussi cette critique très violente, radicale de sa part sur ce qu'est la République, la laïcité française.

[00:20:40]

Mais on voit bien que dans cette guerre d'influence là, la guerre des mots qui peuvent armer ensuite des bras qui peuvent, à la manière dont la Turquie réagit.

[00:20:51]

Ce n'est pas le seul pays, bien évidemment, à l'assassinat. La décapitation effrayante de Samuel Patis, cet enseignant de Conflans-Sainte-Honorine montre bien qu'est ce que cela va dire? Montre bien souffler sur les braises. Clairement, il alimente l'idée que, après les déclarations d'Emmanuel Macron sur le droit de caricaturer en France, il alimente l'idée que la France serait islamophobe. Ça veut dire qu'il l'ARM le terrorisme.

[00:21:11]

En disant cela, il peut provoquer. Moi, je pense que les mots peuvent tuer sont les mots sont très dangereux.

[00:21:18]

Quand il assimile ce que vivent les musulmans avec les juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, donc les musulmans seraient en train de vivre un holocauste. On voit bien que c'est une forme de relativiser, évidemment, la Shoa. Le coach Derya. Il y a une partie du discours antisémite. On voit bien là aussi qu'il y a cet objectif.

[00:21:39]

Est ce que ça, ça alimente une colère des musulmans de France instrumentalisés par Erdogan, comme vous le raconter, la cherche?

[00:21:45]

Il sait comme nous que. La grande majorité des musulmans vivent tranquillement dans notre pays et pratiquent le culte musulman dans la tranquillité, mais il sait aussi que une partie non négligeable des jeunes musulmans considère la charia plus importante que la loi, donc c'est eux qui cherchent à apprendre. C'est évidemment un enjeu considérable qui nous oblige à réagir en disant aux Turcs qui vivent sur notre sol. Attention, attention à ce qui était en train de se passer. La confrontation politique et idéologique avec cet islam politique, il faut la mener.

[00:22:22]

Il faut l'amener partout et il faut la mener avec fierté. Au nom de nos valeurs, ne nous laissons pas enfermer. En effet, sur l'idée que la France serait isolée et que face au monde anglo saxon ou évidemment aux pays musulmans ou arabo musulmans, elle serait en difficulté. Non, ce sont des pouvoirs autoritaires, parfois des dictatures, en tout cas avec des objectifs politiques. C'est le cas d'Erdogan, qui sont dangereux pour la civilisation.

[00:22:51]

Merci à vous. l'Islam politique, c'est le projet de Recep Tayyip Erdogan. L'été dernier, il a choisi de frapper un grand coup.

[00:23:04]

Le 10 juillet 2020, près de 90 ans après avoir été consacrée, l'ex basilique Sainte-Sophie redevient une mosquée.

[00:23:14]

Ici, le décret annonce lundi qu'il va signer à 14h53 1453. C'est la date de la prise de Sainte-Sophie de Constantinople.

[00:23:26]

Il y a une glorification de l'histoire ottomane qui est celle de la conquête de Constantinople et de la transformation de Sainte-Sophie en mosquée.

[00:23:33]

Il y a une volonté aussi de Turquie fouiller le passé d'effacer le passé nom turc de la surface de cette ville, jusqu'à dissimuler les mosaïques byzantines derrière des draps blancs durant les prières. De même.

[00:24:04]

Il assiste personnellement à cette première prière, mais est ce que c'est un office musulman? Est ce que c'est un office coranique? Non, c'est ça prêche sur la conquête de reconquête avec un turban sur la tête, mais un sabre à la main.

[00:24:19]

Lassé par la reconversion de Sainte-Sophie, Erdogan nous avertit que ça y est. Il est parti pour sortir aux frontières et s'affirmer hors de ses frontières. Le sable est de retour. l'Armée ottomane est de retour. Le pape a bien intérêt à protéger son Vatican. Voilà un homme que Dieu bénisse Erdogan. Nous l'aimons jusqu'à la mort. C'est ça, le peuple turc.

[00:24:52]

Raviver la flamme ottomane, faire revivre la grandeur de l'empire. Une recette gagnante pour Recep Tayyip Erdogan l'insultant des temps modernes. Il n'hésite pas à se mettre en scène dans ce clip officiel, entre fiction et réalité, à la conquête du monde. Lui qui se rêve en nouveau califes musulmans du grand spectacle qui plaît beaucoup à son électorat. Dans la banlieue d'Edirne, à 3 heures d'Istamboul, c'est l'heure du grand rendez vous hebdomadaire pour la famille toscanes.

[00:25:43]

Comme dix millions de Turcs, ils ne manqueraient pour rien au monde le nouvel épisode de leur série préférée. On se croirait dans la saison 1, ils étaient tous contre Rossmann parce qu'il faisait cavalier seul. Trahison. Cette fille là, elle s'est convertie à l'islam. Oui, mais c'est possédiez Rossmann in. Haussmann, c'est le héros de leur série favorite qui raconte les débuts de l'expansion ottomane. Violons Avec ma partie préférée de cette série, c'est de la lutte contre Byzance commencée lors de la lutte contre les Ottomans, sont en pleine expansion et regardent de loin jusqu'à Rome.

[00:26:29]

Maria Daudé reste là. C'est un peu la lutte du petit contre le grand champ sur Drac Guillemette Tchéco.

[00:26:37]

Pascal Weinstein, notre président, donne beaucoup d'importance à l'histoire chez Labeau. C'est un grand chef qui connaît bien l'histoire de l'Empire ottoman. Je pense que c'est sur ces instructions que ces films ont été faits pour que notre peuple apprenne son passé. Il y toujours un peuple qui ne connaît pas son histoire. Je sais pas où il va. Je pense qu'il est nostalgique de cette époque slams.

[00:27:06]

Alors, lorsqu'ils apparaissent sur les plateaux de tournage, c'est lui la star. Erdogan rêve de restaurer cet Empire ottoman qui, à son apogée, s'étendait sur trois continents. C'est une façon de se réapproprier le passé, même si c'est un passé qui est reformaté. Je dirais à la sauce Erdogan.

[00:27:25]

On ne va pas reconvoquer les histoires qui fâchent. On va raconter un Empire ottoman victorieux ou glorieux.

[00:27:33]

C'est quand même un des pays les plus exportateurs de série dans les pays arabes. Et donc, passer le message, voilà la grandeur ottomane, la grandeur turque d'aujourd'hui. Dans quelle ligne? Dans quelle continuité?

[00:27:45]

Elle s'inscrit à Santa Fe? Depuis que notre président nous dirige, la Turquie est devenue un pays vivable et nos routes sont super ponts. Nos hôpitaux cachent, on dirait, des hôtels cinq étoiles Capulet. Mais quand on y va, on se sent enfin respecté. Et tout cela depuis que Erdogan est arrivé.

[00:28:07]

Une nouvelle classe moyenne, musulmane, pieuse et conservatrice, pilier électoral solide sur lequel le président turc assoit son pouvoir depuis 18 ans.

[00:28:19]

Erdö Hanes symbolise la victoire politique du petit peuple opprimé, de la Turquie profonde, de la Turquie conservatrice sur la Turquie, élitiste sur la Turquie Datta turque, et toute cette politique de la laïcisation à marche forcée qui avait été imposée au sortir de l'Empire ottoman quand Atatürk a pris le pouvoir en 1923.

[00:28:45]

l'École, autrement dit la grande bataille de la Turquie, une bataille qui Ataturk engage un remplaçant d'un trait de plume l'écriture arabe par l'écriture romaine, une bataille livrée jusque dans les villages les plus reculés.

[00:28:58]

Ce n'est pas rien lorsque vous imposez à votre peuple de changer sa manière d'écrire jusqu'au moment de la révolution kémaliste.

[00:29:07]

Donc, à partir de 123, le turc s'écrit en caractères arabes. Imaginez la révolution.

[00:29:17]

Du jour au lendemain, il y a eu l'interdiction de porter le voile pour les femmes. Il y a eu l'imposition d'une sorte d'uniforme pour les hommes et ça, ça a été un traumatisme. Donc, c'est ça aussi que représente Erwann. C'est vraiment, en effet, la revanche des Turcs qu'on appelle les Turcs noirs contre les Turcs blancs.

[00:29:36]

L'élite très occidentalisée. La religion, une pièce centrale dans le jeu d'Erdogan. Dès les débuts de son ascension. Erdogan, il y en a un quartier qui s'appelle Kassim Pacha, un quartier très populaire, habité par des gens qui viennent de la mer Noire, par des marins ou par des ouvriers. Il a eu un père très autoritaire et ce qui est sûr, c'est qu'il a été formé dans un Anima Matip. Ce sont ses collèges qui, au départ, avaient été créés pour former des imams.

[00:30:22]

Point barre. C'est à dire? C'était un collège religieux.

[00:30:27]

Il aurait voulu faire une carrière de football, Lytton. Mais c'est finalement en politique qu'il va se lancer et remporte ses premières victoires sous l'étiquette islamiste. Élu maire d'Istanbul en 1994, il affiche ouvertement son engagement, mais la lecture d'un poème religieux en pleine rue va changer la donne.

[00:31:01]

Ce poème dit Nos mosquées seront nos coupoles, nos minarets, nos baïonnettes. Enfin bon. Voilà, il y a toute une métaphore si vous voulez de la mosquée associée à une dimension militaire, martiale, etc.

[00:31:15]

C'est l'occasion pour les généraux d'essayer d'attraper Erdogan. Vous essayez de le stopper et se se en prison.

[00:31:23]

Ça a été un tournant dans sa carrière puisque il a été déchu de son mandat de maire d'Istanbul, rendu inéligible pendant cinq ans. Et en sortant de cette expérience en prison, c'est là qu'il a dit J'ai changé. Je suis plus islamiste et dans la foulée, il a créé son parti, la Cappé. Et l'ascension a été fulgurante. Dans la foulée, plus libéral, plus modéré, il élargit alors considérablement son électorat, trois fois premier ministre, puis président.

[00:31:55]

Mais a t il vraiment renoncé à l'islam politique? C'est sa force. À force de laisser le doute de jouer une carte, on poizat une fois l'autre, etc. Alors on dirait on comprend plus rien en politique. On dirait que c'est une poule sans tête. On ne sait pas où il va. De tous les sens, il est très bon pour ça. Ça, manœuvrier hors pair, boulot.

[00:32:14]

Bonsoir monsieur le président, vous êtes à l'antenne. J'appelle le peuple à descendre dans les rues. Que cette minorité de putschistes vienne avec leurs tentes et leurs obus. Qu'ils fassent ce qu'ils veulent. Je ne connais pas de forces plus puissantes que le peuple manœuvrier hors pair.

[00:32:32]

Erdogan va se servir d'un coup d'Etat manqué pour mettre au pas son pays. Dans la nuit du 15 juillet 2016, des officiers de l'armée turque tentent de prendre le pouvoir par la force, mais le peuple turc répond à son appel.

[00:32:51]

Le putsch ne marche pas. C'était un putsch. Je dirais plutôt minable par rapport à ce qu'a connu la Turquie en termes de moyens de mise en œuvre. Qu'est ce qui se passe? C'est Poutine qui alerte Erdogan sur l'identité des putschistes. Et c'est l'Amérique qui laisse faire. Je pense qu'il a senti que les Occidentaux, au fond, n'auraient pas été si bouleversés de le voir exécuté par les putschistes.

[00:33:26]

Lui aurait souhaité que à la première minute où on a vu les hélicoptères et les militaires circuler dans le centre ville d'Ankara, il aurait voulu que la solidarité soit immédiate et y compris d'ailleurs de ses alliés de l'OTAN. Or, un certain nombre d'entre eux ont attendu le temps de voir les choses se clarifier. Et c'est là où en fête cet événement va amplifier, amplifier et non pas générer parce qu'ils existent déjà. Amplifier son nom dit occidentalisme.

[00:34:05]

Ils devront identifier tous ceux qui ont participé directement à cette trahison et les puissances qui se cachent derrière tout ça, ainsi que les motifs qui les ont poussés à agir.

[00:34:15]

Le mail. Han a apparemment profité pour faire une purge dans tous les domaines, avec le sentiment effectivement qu'il y avait des ennemis à l'intérieur du système. Ce ne sont pas que des militaires putschistes qui ont été emprisonnés. Ce sont des conseillers, des professeurs, des journalistes, des avocats, des juges.

[00:34:37]

Enfin, les médecins. Tout le monde s'est retrouvé laminé et pris dans cette espèce de rouleau compresseur. Je m'appelle Mehmet Halten SATT, j'étais professeur d'économie à l'Université d'Istanbul et éditorialiste pour La Presse, Mehmet Altan.

[00:34:59]

Est ce qu'on appelle un Turc blanc. Bonjour, fervente défenseur de la laïcité. S'il parle au passé, c'est parce que sa vie a basculé, tout comme l'atmosphère d'Istanbul.

[00:35:10]

Il y avait quand même une joie de vivre dans la journée, dans la vie, dans tout ça? Maintenant, avec la politique islamiste, on a perdu cette joie de vivre et c'est très important pour le peuple humain ou l'individu. Nous avons perdu la lumière.

[00:35:38]

Il a passé 24 mois en prison et désormais, c'est pour son frère qu'il se bat. Tous deux ont été accusés d'avoir appelé au coup d'Etat lors d'une émission de télévision deux fois par mois.

[00:35:53]

Il peut parler 15 minutes au téléphone avec son frère FNM.

[00:35:58]

Alors, mon frère? Comment vas tu Tannen? Déborda Gastaldi.

[00:36:05]

Je suis en train de raconter à des journalistes étrangers que tu as été condamné à dix ans et demi de prison pour trois articles de presse.

[00:36:12]

Comment expliquer un truc pareil?

[00:36:14]

Bandeau radio au bout de années nous n'entendront pas la voix du frère, mise en garde par son avocat du risque encouru s'il s'exprime depuis la prison. On n'entendra pas non plus le nom d'Erdogan. Mais ça va bientôt couper, je crois.

[00:36:34]

Cette fois, c'est définitif, mais à chaque fois que je l'appelle, je suis ému parce que je sais très bien ce qu'il ressent à cet instant précis.

[00:36:43]

Lorsqu'il doit regagner sa cellule au moi aussi, j'ai vécu cela dans la lutte.

[00:36:50]

Désormais, en Turquie, c'est la peur qui règne. À chaque fois qu'on dit franchement ce qu'on pense, on se rappelle le dicton qui, dit il, fait froid à Silivri, là où se trouve la grande prison d'Istamboul SPDC Gallura. Et de l'autre côté, une presse aux ordres du pouvoir déverse sa propagande Propaganda multinationale.

[00:37:09]

Comme les frères Halten, plus de 55 000 personnes ont été arrêtées lors des purges après le coup d'Etat manqué. Mais Erdogan perd du terrain. Ankara et Istanbul, les deux plus grandes villes du pays, sont tombées aux mains de l'opposition. Nous allons remettre de la morale dans la politique de la morale. Une opposition qui progresse à mesure que le pays sombre dans la crise économique. Les VLA et au second tour ont voté pour le nouveau maire, étouffé par la répression et fatigués de voir leur pouvoir d'achat s'effondrer en morceaux.

[00:38:03]

On va en prendre 350 grammes. Les prix augmentent de façon délirante.

[00:38:11]

Il y a deux ans, j'achetais le kilo de saumon à 20 livres. Aujourd'hui, il est à 90. Cette année, il a augmenté de quatre cent pour cent, huit fois plus que mon salaire.

[00:38:28]

L'économie a pendant dix ans incité les Turcs à voter pour Erdogan. Aujourd'hui, cela pourrait inciter les Turcs à voter contre lui.

[00:38:35]

Pour les Turcs, c'est le pays de la prospérité. Parce que ce pari là, le pari du tigre anatolien, d'une Turquie qui s'est mise à produire et à déverser ses produits à la fois en Europe et au Proche-Orient, en Asie. Tout ça, c'est vrai aujourd'hui, cette machine à laver cassée vraisemblablement pour longtemps.

[00:38:55]

On est revenu à un niveau qui était celui d'il y a 20 ans, c'est à dire que la population turque aujourd'hui a un niveau de vie équivalent à l'époque où Erdogan est arrivé au pouvoir.

[00:39:06]

Aujourd'hui, en Turquie, près de 30 pour cent des jeunes sont au chômage. Alors, les VLA et Wizzgo ont décidé de quitter le pays pour l'Angleterre.

[00:39:17]

Une nouvelle vie loin du sentiment d'étouffement qu'ils ressentent, eux qui n'ont connu qu'Erdogan au pouvoir que l'âge et tout bélesta le système turc.

[00:39:29]

Le système d'éducation a été profondément changé par les jeunes qui ont voulu faire entendre leur voix demander leurs droits ont été réprimés.

[00:39:40]

C'est devenu interdit d'enseigner la théorie de l'évolution. Comment voulez vous faire de la science sans cela? Ce gouvernement veut faire des jeunes une génération religieuse et conservatrice.

[00:39:49]

Mais c'est impossible. Aujourd'hui, il y a Internet qui a décliné. Notre génération donne de l'importance à la vie qu'elle mène ici et maintenant.

[00:39:55]

Et il y a chardonnerets alerte. Alors qu'avant, il acceptait des vies plus dures, il projetait tout dans le monde d'après.

[00:40:01]

Au paradis, comme les VLA et Hossegor. Trois jeunes Turcs sur quatre, selon une récente étude, disent vouloir quitter le pays. Une hémorragie que rien ne semble pouvoir arrêter. Pour mieux comprendre la politique du président Erdogan, nous avons interrogé Bilal Kaplan, journaliste politique très proche du pouvoir, comme le rappelait Donald Trump il n'y a pas si longtemps.

[00:40:47]

Vous êtes sûr que vous êtes journaliste? Vous ne travaillez pas plutôt pour la Turquie avec une question pareil. Bonjour l'ALECA.

[00:40:52]

Pelant, bonjour Ila. Lecaplain, vous connaissez bien Recep Tayyip Erdogan en tant que journaliste, vous l'avez vu évoluer ces dernières années. On voit que dans les sondages d'opinion, Recep Tayyip Erdogan perd un peu de terrain lors des dernières élections municipales. La Cappé a perdu les grandes villes d'Ankara et d'Istanbul. Comment vous l'expliquez vous? Je rappelle que vous êtes une journaliste, une observatrice de la vie politique turque. N'est ce pas un mauvais Karabane?

[00:41:21]

La Turquie ne se limite pas seulement à Istanbul et Ankara. Lors des dernières élections municipales, la Coalition de la capacité du MHP ont obtenu 52 pour cent des voix.

[00:41:33]

Écraser les six autres partis Faina dans ce que l'on voit, c'est que la coalition entre la Cappé et le MHP, dirigée par Doàn, garde une majorité écrasante tout en longueur.

[00:41:46]

Mais nous avons encore deux ans avant les élections présidentielles.

[00:41:50]

Et si sa politique économique échoue pas à fond, je pense honnêtement que la bataille perdue gagnera les élections.

[00:41:59]

Vu de France et d'Europe, on a l'impression que son discours, que ses positions se sont un peu durci ces dernières années. Qu'en pensez vous? A sa façon.

[00:42:08]

Et honnêtement, aujourd'hui, avec le renforcement de la Turquie sur la scène internationale, je vois qu'il y a dans la presse européenne une situation que je qualifierais d'obsession vis à vis d'Erdogan n'est cabales.

[00:42:22]

Lorsque des propos très durs viennent d'Europe Sagal, à chaque fois, les réactions d'Erdogan sont présentées comme celle d'une personne Varages colérique et on oublie le fait et le contexte, quitte gazonnés à venir en aide aux gens.

[00:42:36]

Et c'est précisément pour ça qu'on a souhaité vous interviewer ce soir pour avoir votre version de ces derniers évènements. Alors, il y a un sujet précisément qui a été très commenté en France et en Europe, c'est la transformation de la basilique Sainte-Sophie en mosquée. Quel message précisément? Le président Recep Tayyip Erdogan a voulu nous envoyer envoyer au monde entier.

[00:43:00]

A son cabinet, il faut se rappeler que Sainte-Sophie a été transformée en 1934 de mosquées en musée. Je pense que c'est un juste retour des choses. La Turquie est un pays souverain. Elle prend ses décisions seul.

[00:43:12]

Ça veut dire qu'il n'y a pas une volonté de Recep Tayyip Erdogan d'aller vers une islamisation de la société turque qui a depuis la fondation de la République de Turquie par les élites turcs.

[00:43:23]

Nous avons des liens historiques très forts avec la France parce que nous sommes un pays qui a pris pour modèle la définition de la laïcité à la française.

[00:43:33]

Et cela a créé des problèmes d'allergies, comme par exemple l'interdiction du voile à l'université pendant de très longues années, mais aussi au Parlement bas. Les femmes voilées ne pouvaient pas devenir des fonctionnaires.

[00:43:47]

Tout ça a constitué des violations de nos droits, et cela avec l'arrivée de la Cappé.

[00:43:53]

Avec les droits de la population conservatrice ont été restaurées dans le cadre de l'Europe.

[00:43:59]

On voit bien, en discutant l'une et l'autre, qu'on a deux modèles qui, au fond, ont du mal à se comprendre. On a entendu votre président Recep Tayyip Erdogan traiter notre président d'islamophobie. C'est très grave comme accusations. Vous croyez vous sincèrement, Hélène Capelan, que la France est un pays islamophobe?

[00:44:23]

Malheureusement, certains propos du président Macron renforcent ce sentiment d'une certaine mise en pratique de la laïcité en France.

[00:44:31]

Dérange les musulmans, par exemple.

[00:44:35]

Vous savez que le port du voile est interdit à l'Université Ouarda?

[00:44:38]

Cela est un non-sens. Toutefois, je veux dire que beaucoup de personnes justifient cela en affirmant que ces jeunes filles sont forcées par leur grand frère ou leur père au moment de leur interdisant d'aller à l'école. Anga vous leur confisquer leur droit à l'éducation et la lecture de leur droit à trouver un travail plus tard?

[00:44:57]

Paul Hornung Geda, cest.

[00:44:59]

Et lorsque c'est comme ça, qu'on le veuille ou non, eh bien on se demande si, en France, tous les musulmans sont considérés comme de potentiels terroristes.

[00:45:08]

Bertolo, Ganda? Mégalos. Par conséquent, je pense que les propos tenus par Redouane Lambo viennent de là.

[00:45:14]

Tu crois malade? Merci beaucoup d'avoir répondu à nos questions.

[00:45:18]

Fait, c'est moi qui vous remercie. C'est le symbole des tensions entre la Turquie et l'Europe. Un point de blocage depuis près de 50 ans. Chypre, plus connue pour ses plages que pour sa situation géopolitique, pourtant unique au monde, comme le rappelle cette plaque au centre de Nicosie.

[00:45:45]

Une ville profondément meurtrie, coupée en deux, partiellement occupée. Je m'appelle Anoma Raimbaud, je suis chypriote grec. J'ai dû quitter ma ville natale, la ville de Famagouste, à cause de l'invasion turque.

[00:46:06]

D'un côté, un Etat membre de l'Union européenne peuplé de Chypriotes grecs. De l'autre, Chypre nord, un Etat autoproclamé, est toujours occupé par 30.000 soldats turcs. Un amarantes Goo a grandi dans cette partie nord de l'île.

[00:46:24]

Elle en parle comme d'un paradis perdu.

[00:46:28]

Ce qui me reste de ma ville de Famagouste, c'est ces deux albums avec des photos. Quand on était jeune. C'est moins vers les années 70, je crois que c'est là, c'est la clique de la plage, même dans le journal. J'appelle ça les rebelles de Famagouste. Voilà, on vivait sur la mer. On vivait avec notre maillot de bain le matin et on se couchait le soir avec encore l'eau salée sur nos cheveux.

[00:47:03]

C'était c'était une vie incroyable. Un rêve qui a viré au cauchemar l'été 1974. Après une tentative de coup d'État des colonels grecs pour s'emparer de l'île, la Turquie réplique et envahit le nord, provoquant la fuite de milliers de Chypriotes grecs vers le sud. La Grèce des colonels, la Turquie des généraux se confrontent sur le territoire chypriote. Cela finit par l'annexion de nord de l'île, une république de Chypre nord qui n'est reconnue que par la Turquie. Ça fait plus de 20 ans que les Nations unies essayent de résoudre cette équation incroyable, c'est quand même le dernier lieu en Europe où il y a encore une division.

[00:48:05]

On savait qui allait y avoir un bombardement, alors notre maire nous a dit OK dans la voiture comme vous êtes et on a pris la voiture, une petite voiture qu'on avait. On est toujours très. Les militaires ont occupé la ville. Les militaires ont occupé la région. La ville de Famagouste n'a pas tombé. Ils ont pris une ville vide. Et c'est justement cette ville restée ville fantôme jusqu'alors qu'Erdogan a choisi pour un nouveau pied de nez à l'Europe.

[00:48:39]

Une visite sur les plages de Barbechat aux côtés du président nationaliste de Chypre nord, son protégé fraîchement élu. Le message réaffirmé que la St-Tropez d'Orient restera aux mains des Chypriotes turcs.

[00:48:55]

Nous savons qui sont les vrais propriétaires de cet endroit. Il est temps que cela leur revienne. Pour la Turquie, je pense qu'il est hors de question de lâcher prise sur Chypre et du coup, c'est aussi une sorte de politique du fait accompli. Nous marquons notre territoire, nous sommes là et nous ne sommes pas prêts à céder sur toutes les conditions que vous allez nous imposer.

[00:49:26]

C'est pour beaucoup de Chypriotes, pour les Chypriotes en général, qu'ils soient turc ou grec. D'ailleurs, la fin des illusions faites.

[00:49:37]

Un épisode Cana et ses amis d'enfance, les anciens de Famagouste, ont vécu à distance, douloureusement.

[00:49:45]

On était là, on était de ce côté ci et on voyait un ciel qui était noir.

[00:49:52]

On se débat et un bon Dieu quand même, qui pèse sur lui la colère des Chypriotes grecs, attisée chaque nuit par un drapeau turc qui s'illumine sur le flanc nord. Bien visible depuis le côté sud de l'île. Mais ce qui intéresse surtout Erdogan, ce sont les réserves d'hydrocarbures au large de Chypre. L'été dernier, elles ont provoqué un bras de fer militaire entre la France et la Turquie.

[00:50:25]

Notre volonté, c'est d'éviter toute escalade dans le peuple français. Sept-Îles Le prix qu'il devra payer à cause de ses dirigeants cupides et incompétents.

[00:50:39]

Une frégate militaire, Turcan, témoigne encore six mois après dans la baie de Cache, en Turquie. A l'origine, un vieux contentieux territorial jamais digéré par les Turcs. La famille Erdal vit à Kash depuis cinq générations. Il tient à nous mener au plus près du problème aux abords de Castello Radio, îles grecques qui se dresse comme un pied de nez à deux kilomètres seulement des côtes turques. Mais c'est gagné ici.

[00:51:18]

C'est la partie la plus large de l'île. Derrière l'étang entonnoir des. Comment peut on avoir droit à 49.000 kilomètres carrés, juste pour pêcher 500 km en haute mer?

[00:51:29]

On est à 500 kilomètres d'Athènes. Dès le départ donné, cette île à la Grèce était une erreur. C'est comme si l'Europe l'avait fait exprès de le leur donner pour pouvoir créer des problèmes par la suite et franchement demander. Quand vous regardez la carte maritime, vous vous apercevez que c'est vrai que les traités ont donné très peu d'espaces maritimes à la Turquie.

[00:51:53]

Quand on voit effectivement que des petites îles grecques à quelques mètres des côtes turques sont des îles grecques et que tout ce qui va autour est un territoire grec, la Turquie estime qu'elle a été mal servie, si je puis dire, dans le cadre de ces accords internationaux. Ici, vous savez, Symbioses, c'est le territoire de notre patrie.

[00:52:17]

Elle continue encore loin jusqu'aux côtes de la Libye, comme pacha la patrie bleue, une ancienne doctrine militaire réactualisée par Erdogan. Le président turc convoque de nouveau l'histoire à grand renfort de propagande officielle pour justifier sa stratégie va t en guerre, il renoue avec le glorieux passé maritime de l'Empire et l'image du corsaire ottoman Barberousse, parti de Constantinople au 16ème siècle avec 110 galères pour porter la guerre en Europe.

[00:52:58]

S'il veut que la Turquie soit une puissance maritime, qu'elle se projette en mer Méditerranée, en mer Noire, en mer Rouge, ce pays qui est quand même un verrou montagneux entre l'Orient et l'Occident, peut se sentir aussi justement étranglé par ses mers.

[00:53:19]

Ces mer doivent devenir son royaume.

[00:53:21]

De manière justement, à sortir de l'encerclement. Et pour sortir de l'encerclement en août dernier, en violation des traités, Erdogan envoie ce navire explorer les eaux grecques.

[00:53:38]

Il est escorté par plusieurs frégates militaires et recherche la présence d'hydrocarbures au large de Castello Rizzo, justement. La Turquie n'a pas elle même de ressources énergétiques en envoyant un navire prospecteur. C'est un signe factum de grande.

[00:53:59]

Je suis là. Il procède de façon illégale.

[00:54:03]

Comment la Turquie pourrait se voir totalement exclue de l'exploitation de gaz et de pétrole en Méditerranée orientale, alors que tous les autres, les Israéliens, les Egyptiens, les Libanais, les Syriens, les Chypriotes grecs peuvent le faire?

[00:54:22]

On joue du coude, on se pousse pour pouvoir négocier.

[00:54:25]

Donc, soit on lui fait une place autour de la table. De manière concertée, négociée, soit elle s'invitera autour de la table, change, mais ça va, ça va bousculer la vaisselle.

[00:54:40]

Et lorsque qu'Erdogan bouscule la vaisselle, il trouve face à lui des rafales et des navires de guerre français déployés par Emmanuel Macron. Nos lignes rouges sont simples le respect de la souveraineté de tout Etat membre européen. Nous ne reculons pas face au combat et nous n'hésitons pas à donner des martyrs au combat.

[00:55:06]

Laquelle est. Il appartient à la Turquie aujourd'hui de clarifier ses intentions.

[00:55:13]

Nous disons à nos ennemis. Le pire a finalement été évité. Erdogan décide de replier ses bateaux. Ca ne rentre pas dans les eaux grecques. Yo yo, qui fait demi tour, ils vont nous envoyer les garde côtes. Pas la peine de chercher les endoscope, cher lecteur. Mois et obsolete Macron ont laissé le président français ou le PDG de Total. Faire autant de bazar juste pour des concessions gazières.

[00:55:48]

Le monde. Pauvre France! Regardez ça, c'est un navire français beau visible.

[00:55:54]

Paris s'aveugler et a bombardé notre région en 1915. Bien par le passé, il a coulé ici, juste dans le crash. Si l'on s'en prend à nouveau, la Turquie a les mêmes conséquences macroéconomiques.

[00:56:07]

Le message qu'il a.

[00:56:10]

La Turquie plus remontés que jamais contre la France et l'Europe. Et pourtant, entre le président turc et Bruxelles, tout avait bien commencé. Il faut se souvenir quand même Gardonne a été celui qui a ouvert les négociations d'adhésion avec l'Union européenne en décembre 2004. C'était cet accord à Bruxelles, si important pour la Turquie. C'est vrai qu'à cette époque, il a été perçu à juste titre comme l'homme de la démocratisation de la Turquie. Près de vingt ans après le dépôt de la candidature turque pour une adhésion.

[00:56:51]

Erdogan, fraîchement élu, va lui mettre un coup d'accélérateur.

[00:56:56]

On a voulu croire dans la capacité réformatrice d'Erdogan. Lui même se présentait comme un démocrate musulman, sur le modèle des chrétiens démocrates, des démocraties chrétiennes européennes. Il jouait sur du velours et il jouait de temps sur du velours qu'on était, rappelez vous, après l'attentat. Aux Etats-Unis, c'est à dire 2001. C'est à dire cette idée qu'au fond, il faut peut être trouver un moyen quand même de dialoguer avec les musulmans. Il ne passe pas de conflit de civilisation et Adwan a joué parfaitement de sa.

[00:57:33]

Je suis tout à fait persuadé que nous arriverons, au terme de ce chemin commun pour un mariage qui sera favorable aux deux parties. Si pour vous, ma question est directe, les droits de l'homme sont respectés aujourd'hui en Turquie. Chirac, le président Chirac a toujours apprécié les efforts que nous avons faits dans ce domaine et il m'a encore une fois exprimé cette appréciation sur notre travail. Il faut avant tout savoir qu'il n'était pas très sérieux qui ont été faits en Turquie, par exemple la torture.

[00:58:06]

Il y a une tolérance zéro à la torture et j'envoie mes salutations au peuple français au nom de mon pays. Mais une partie des Européens a douché les espoirs d'Erdogan. Si nous faisons l'adhésion de la Turquie, qu'est ce qu'on dira demain aux autres peuples de la Méditerranée, l'Algérie, le Maroc et la Tunisie? Je suis très clairement pour un partenariat avec la Turquie. J'ajoute si la Turquie était européenne, ça se saurait.

[00:58:40]

On a dit oui, on a dit non, on avait dit oui et non. Un coup, c'était l'économie était insuffisante, un pouce des droits de l'homme qui n'en est pas.

[00:58:46]

Il y a un traumatisme et une claque. Il y a quelque chose qui n'a pas été digéré.

[00:58:52]

C'est à ce moment là qu'on a vu apparaître un deuxième Erdogan, beaucoup plus nationaliste, beaucoup plus doctrinaire et surtout avec un discours de politique étrangère où on est passé d'un président qui nous disait Je ne veux aucun problème avec mes voisins, y compris les Européens, mais maintenant, j'ai décidé d'arrêter de se laisser faire.

[00:59:14]

Et un conflit majeur va lui permettre de reprendre la main. La guerre chez son voisin syrien et son flot de réfugiés qui déferlent sur l'Europe. Erdogan va se rendre incontournable.

[00:59:35]

l'Europe ne voulant surtout pas voir ces migrants arrivés à accepter d'être racketté puisqu'il a fixé lui même le prix deux fois 3 milliards des visas et des avantages en échange.

[00:59:48]

Recep Tayyip Erdogan s'engage à maintenir les migrants sur son sol. l'Europe s'est piégée en acceptant ce grand marchandage avec Hardman. l'Europe a sous traité à la Turquie la gestion de sa frontière. Après, faut pas s'étonner qu'elle utilise cet argument.

[01:00:07]

Quand vous avez une carte dans votre jeu, vous jouez.

[01:00:10]

Erdogan, devenu gardien des clés, va très vite s'en servir. Quand j'avais dit il y a quelques mois si les choses continuent comme ça, nous serons forcés d'ouvrir les portes. Ils ne nous ont pas cru. Il y a un an, il ouvre sa frontière nord avec la Grèce on n'a pas pris au sérieux pendant tous ces mois. Si vous voulez disait bon menace, il exagère. Il ne pourra pas envoyer des migrants, mais si il l'a fait, il a fait monter les gens dans des bus.

[01:00:39]

Il a envoyé des bus à la frontière, à la frontière. La police les a laissé passer et les a encouragés il à instrumentaliser la détresse de ces migrants? En Grèce, les habitants de la vallée de l'Avro, ce fleuve qui marque la frontière entre l'Europe et la Turquie, se retrouvent alors en première ligne. Surtout ceux qui connaissent tous les recoins du delta, devenu le principal point de passage des migrants. Né dans une famille de pêcheurs, Paris et Nico ont été réquisitionnés au plus fort de la crise pour aider la police à déjouer les courants, toujours sur le pied de guerre.

[01:01:23]

Un an après. Erdogan est sans pitié alors qu'il exploite ces personnes désespérées pour faire sa politique et prendre tout ce qu'il peut à l'Europe, sans penser aux enfants qui galèrent, aux femmes qui se noient ici en voulant passer la frontière Havre-Aubert. Un peu moins de quatre mois, c'est gravé dans mon âme. Américain qui me proposera le regard de tous ces réfugiés innocents, ces femmes et ces enfants sur des barques sans capitaine.

[01:02:02]

N'es pas là tout seul. Tu n'as pas mettre une bonne.

[01:02:06]

Vous pensez que les gens ici sont heureux? Regardez cette femme avec son petit enfant, son bébé, une. Ramey, puis OpenLDAP coupe dans l'histoire. Nous avons eu beaucoup d'ennemis et de menaces pour le sacrilèges. Mais maintenant, la menace est elle vient d'Erdogan et de la Turquie. Tortora, ils seraient capables de la brandira. Mais au moment où on s'y attendra le moins bien, il fera Prache Jarnacais Pano avec Parramatta. A l'heure où la Grèce fête le bicentenaire de son indépendance, les provocations d'Erdogan n'ont fait que renforcer le patriotisme.

[01:02:44]

Le sultan n'a jamais autant défié l'Europe sur les traces de l'Empire ottoman. Direction le département d'art islamique du Musée du Louvre à Paris.

[01:02:54]

La vie quotidienne parce que souvent, nous y retrouvons Nicolas Sarkozy. C'est lui qui en avait posé la première.

[01:03:01]

Pierre qui faisait l'ancien président opposant Résolu à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, n'a pas changé d'avis.

[01:03:11]

Bonjour monsieur le Président, bonjour. On vient de revoir dans le film les images d'Erdogan à Bruxelles. C'était en 2002. A l'époque, il ne fait peur à personne. Recep Tayyip Erdogan se présente comme musulman démocrate libéral, prêt à engager les réformes nécessaires pour intégrer l'Europe. Pourtant, à ce moment là, déjà voulu fermer la porte.

[01:03:31]

Ma position de refus de l'entrée de la Turquie en Europe n'a rien à voir avec le seul fait d'Erdogan. La Turquie n'est pas européenne, elle ne l'a jamais été et ne le sera jamais. C'est une approche géographique. La géographie, ça compte. Parce que si vous voulez expliquer aux enfants des écoles en Europe que la frontière de l'Europe, c'est la Syrie. Bon courage! L'histoire de la Turquie n'est pas européenne. La géographie de la Turquie n'est pas européenne.

[01:03:59]

La culture des Turcs n'est pas européenne. Ce n'est pas que je veux leur fermer la porte. Je pense qu'il est indispensable de prévoir des canaux de discussion entre la Turquie et la France, entre la Turquie et l'Europe.

[01:04:13]

Mais cette idée folle, folle de faire entrer la Turquie en Europe. Un moment où 85 millions de Turcs seraient donc devenus. Au regard des critères démographiques, le pays qui aurait le plus de voix autour du Conseil européen, c'était la négation de tout le projet européen.

[01:04:36]

Il y avait une part d'hypocrisie en Europe. À l'époque, il n'y avait pas une part.

[01:04:40]

La réalité, c'était l'hypocrisie comme politique, diplomatique. Personne n'en voulait, car chacun voyait les problèmes considérables que cela pouvait poser et personne n'osait le dire. Et moi, j'ai voulu à ce moment là être franc parce que j'aime ce pays et j'aime ce peuple turc. Les Turcs sont des gens franc, honnête, courageux. Et ce qui ne supportait pas, c'était la danse d'un pied sur l'autre où tout le monde rivalisait pour leur dire Vous êtes les bienvenus et oui, ça n'avançait pas.

[01:05:13]

Et pourtant, certains de vos partenaires. Je pense au président de la République avait des arguments qui étaient de dire on est après, on est après le 11 septembre et il ne faut pas rentrer dans un choc de civilisations. Il y avait cette idée là.

[01:05:25]

C'était une façon de tendre la main, mais je connais la position de Jacques Chirac. C'était d'ailleurs un désaccord. Il avait dit en conseil des ministres. Je crois le site de mémoire, il n'y a que les imbéciles qui sont contre l'entrée de la Turquie. J'avais répondu peut être de manière un peu Onslaught, qu'on était peut être des imbéciles, mais on était une majorité. Donc, il faut faire Hatto Suresh.

[01:05:46]

Vous dites? Ça n'est pas le problème d'Erdogan à l'entrée de la Turquie dans l'Europe, mais plus généralement dans les relations entre la France, l'Europe et la Turquie. On en est passé aux outrances, aux insultes, aux menaces.

[01:05:57]

Alors, vous me dites, M. Erdogan était très agressive. Oui, c'est une manière de prendre les choses. Vous avez raison. Moi, je pense que c'est l'Europe qui est faible. C'est l'Europe qui permet qu'on lui parle comme ça. Parce que le chantage de M. Erdogan sur les immigrés en situation irrégulière est inacceptable. Le chantage de monsieur Erdogan sur la Grèce est inacceptable. Vous savez, quand on vous parle mal, c'est souvent aussi parce que on accepte de se laisser marcher sur les pieds.

[01:06:25]

Je rêve d'une Europe qui dit à M. De Gad qu'on ne parle pas comme ça l'Europe, parce que l'Europe est une puissance et qu'elle doit se faire respecter.

[01:06:34]

On voit bien que Recep Tayyip Erdogan veut devenir le leader du monde musulman, y compris d'ailleurs sur les citoyens européens musulmans. Est ce qu'il y a, selon vous, dès le départ, un agenda islamiste caché de la part de Recep Tayyip Erdogan?

[01:06:48]

Je crois que Erdogan est plus politique que islamiste. Et notamment dans son rapport avec la communauté turque française, qui est bien intégrée et que Erdogan n'est plus quelqu'un qui a une préoccupation politique. A son service qu'une préoccupation islamiste, c'est l'analyse que j'en fais, je peux me tromper. C'est un homme que j'ai rencontré plusieurs fois. C'est assez pragmatique, qui peut être brutal, mais regarder l'histoire de l'empire Otomo. Je ne suis pas sûr qu'il, y compris M.

[01:07:23]

Ataturk dont on parle, était quelqu'un d'extrêmement souple et qui connaît une chose le rapport de force.

[01:07:32]

Ça veut dire qu'il instrumentalise les questions religieuses et la place de l'islam en accusant la France et le modèle français pour son propre compte quand il refait de Sainte-Sophie une mosquée.

[01:07:43]

Je vois plus. Peut être ai je tort, mais je vois. Je ne lui ai pas parlé, mais je vois plus une instrumentalisation politique qu'une preuve de grande piété à l'endroit de sa religion.

[01:07:55]

Est ce qu'il y a quand même une façon d'exercer des responsabilités? Un projet expansionniste porté par Recep Tayyip Erdogan qui pose un problème dans nos relations.

[01:08:04]

Mais moi, je ne reproche pas aux Turcs d'avoir de l'ambition. Après tout, nous, on a eu un empire. Je ne peux pas le reprocher. Ce que je reproche, c'est de vouloir détruire l'Europe de l'intérieur. C'est ce qu'elle va faire.

[01:08:18]

Or, c'est ce qui se serait passé si nous avions laissé faire. Parce que. Imaginez tous les problèmes qu'a l'Europe aujourd'hui. Qui peut me dire que l'Europe, avec M. Erdogan au Conseil européen, ce serait plus simple? Ce serait plus compliqué.

[01:08:33]

On ne se serait pas trouvé avec une Turquie qui aurait pu embrasser, adhérer aux valeurs occidentales, au mode de fonctionnement européen.

[01:08:41]

Ce scénario là, vous n'y croyez pas, mais j'y crois pas parce que ce scénario n'a pas existé avec les Anglais. Vous pensez qu'il existait avec les Turcs? Vous pensez que on peut d'un trait de plume? Simplement parce que deux chefs d'Etat se mettent autour de la table. Dire bas l'histoire de la Turquie, ça n'existe plus. La culture turque, ça n'existe plus. l'Empire ottoman, ça n'existe plus. Ça n'a aucun sens. L'identité n'est pas une pathologie, disait ce jeudi.

[01:09:09]

Claude Lévi-Strauss. Merci, c'est moi qui vous remercie.

[01:09:16]

Le retour à l'Empire ottoman, encore et toujours. Erdogan expansionniste? Début 2018, le sultan est l'invité du président français fraîchement élu pour une visite d'Etat. Une époque où les deux hommes essayent encore de s'apprivoiser. Au menu des discussions ce jour là la Syrie. Merci monsieur le président. Je dois dire que j'ai pu percevoir. Communauté de vues et d'intérêts stratégiques, la volonté, une fois la guerre contre Daesh, gagniez de construire la paix et la stabilité de la Syrie.

[01:10:04]

Mais Erdogan a un plan bien loin de cette communauté de vues.

[01:10:09]

Quelques jours plus tard, sans que la France en ait été informée, la Turquie a mené une opération militaire dans le nord de la Syrie.

[01:10:20]

Le nord de la Syrie, là où vivent une partie des Kurdes, les ennemis de toujours de la Turquie, les Kurdes, ses alliés de la France dans la lutte contre Daesh. Objectif de l'offensive, selon les mots d'Erdogan? Nettoyer la région de la menace terroriste.

[01:10:37]

Il s'agit aussi pour la Turquie de reconquérir des territoires qui, dans son esprit, ont toujours fait partie de son territoire. Depuis la chute de l'Empire ottoman, cette frontière qui a été tracée entre la Syrie et la Turquie a toujours été mal digéré, quelque part par les Turcs, notamment par les plus nationalistes.

[01:10:57]

Direction Kaffrine, ville syrienne à 20 kilomètres de la frontière. Escorté par les services de renseignement turcs, nous découvrons cette région désormais sous occupation au bord de la route. C'est l'armée nationale syrienne, l'armée nationale syrienne, groupe de rebelles soutenue par la Turquie, devenus les supplétifs d'Ankara dans la zone Fring, dans toute la région.

[01:11:24]

Il y a eu des crimes de guerre épouvantables, commis la plupart du temps par les groupes armés syriens de mercenaires qui sont à la solde de la Turquie, d'après Amnesty International.

[01:11:38]

Il y a eu vraiment des rafles dans certains villages kurdes.

[01:11:47]

Autour de nous, à perte de vue des champs d'oliviers, c'est la principale richesse de la région. On y a 15 millions d'oliviers dans la région qui produisent 60 000 tonnes d'huile chaque année. Un or jaune aux mains des paysans kurdes depuis des siècles, c'est écrit en kurde là, désormais exploité par les Turcs et surveillé par les rebelles comme Khadidja. On a les Turcs nous forme, fournissent nos équipements et ils nous versent nos salaires. A votre avis, que viennent chercher les Turcs ici?

[01:12:23]

Réclame t elle.

[01:12:25]

Les Turcs sont ici pour aider les Syriens. Ils n'ont pas d'autre objectif. Ils sont ici pour la sécurité, pour la stabilité, pour répandre l'amour.

[01:12:33]

Ils ne cherchent qu'à nous aider, car ma chère.

[01:12:40]

A quelques kilomètres de là, dans les rues d'un Fring. Trois ans après l'offensive turque, les rebelles syriens se font prendre en photo devant l'effigie d'Erdogan, le libérateur campé en chef de guerre au service du Prophète. C'est une zone d'occupation où l'administration locale est complètement contrôlée par Ankara, avec la police, avec l'armée.

[01:13:02]

Il y a également certains hôpitaux où les enseignes sont en turc. A l'école, les enfants syriens apprennent le turc.

[01:13:13]

On a vraiment une volonté de recoloniser cet endroit de la part de la Turquie. Et donc, on voit là à l'œuvre l'expansionnisme turc dont on parle tant.

[01:13:24]

Il y a une forme d'ingénierie démographique qui est en marche puisque une grande partie des populations kurdes ont été balayées de la ville au profit de population syrienne arabe qui ont été invités à Fring comme Fira venus de Damas.

[01:13:47]

l'Allemagne millénaire.

[01:13:51]

Lorsque nous sommes arrivés, il n'y avait ni eau courante ni électricité eOne Canada Bouarfa avec un rôle marginal. Aujourd'hui, on a tout ça finger, car ils refont les routes aussi. Ouattara aurait un octobre après la guerre. Vous voudriez qu'il parte? Non. Je veux qu'il reste au contraire m'emmener voir le soleil avec eux. Ce sera toujours mieux qu'avec le régime syrien voir le soleil.

[01:14:18]

Erdogan avance ses pions en Syrie, mais aussi à l'autre bout de la Méditerranée, en Libye. La Turquie, membre de l'OTAN, est soupçonnée d'y acheminer illégalement des armes.

[01:14:34]

Et le 10 juin dernier, le contrôle d'un navire turc par la frégate française Courbet a bien failli mal tourner. La France est surprise de voir que certains bateaux qui acheminent des armes vers la Libye sont des bateaux turcs, escortés de loin par des bateaux turcs.

[01:15:01]

Donc la France, à ce moment là, décide et c'est normal de prendre langue pour inspection.

[01:15:09]

Le fait qu'à ce moment là, la France se fasse illuminée par un radar de tir d'un bâtiment de guerre qui appartient à la même alliance militaire que vous.

[01:15:24]

C'est inconcevable, en principe, ce genre de choses ne doit jamais arriver. C'est comparable à un tir de sommation, si vous voulez, on tire en l'air et on dit arrêtez vous.

[01:15:33]

Sinon, je tire. Lorsque je regarde ce qui a été fait la semaine dernière sous commandement OTAN au large de la Libye, je considère que c'est inacceptable et je vous renvoie à mes déclarations de la fin de l'année dernière sur la mort cérébrale de l'OTAN. Je considère que c'est l'une des plus belles démonstrations qui soient.

[01:15:50]

Erdogan fracture l'OTAN. Le Sénat convoque l'ambassadeur de la Turquie en France, sommé de s'expliquer.

[01:15:58]

Observez vous même sur sa désignation.

[01:16:03]

Le navire était interrogé trois fois en moins de 24 heures. Grecques le matin, 3 heures 43? L'interroge Après, ça passe. Y'a pas de problème. Et trois, quatre heures plus tard, c'est un navire de l'OTAN. Ça passe et après, c'est le tour de Courbet.

[01:16:25]

TTR Est ce qu'on a un doute? Non, pardon. C'est peut être parce qu'on a un doute sur ce qu'il y a là bas. Pourquoi alors le président tient?

[01:16:32]

L'ambassadeur réfute les accusations et aussi le temps dangereux. La Turquie, ça n'est pas.

[01:16:38]

Ça n'est pas un pays quelconque dans l'OTAN. Et ceux qui questionnent interpellent la présence le sénateur de la Turquie dans l'OTAN. Je les invite à imaginer deux secondes. Imaginez deux secondes l'OTAN sans la Turquie, à quoi ça ressemblerait? Vous n'aurez pas d'autan, vous n'aurez plus d'autant.

[01:17:05]

La Turquie a longtemps été le flanc Sud-Est de l'OTAN et le premier rempart face au monde communiste. Le principal intérêt américain, c'est la base où l'Amérique a proposé le plus de têtes nucléaires en dehors des Etats-Unis.

[01:17:21]

Cette base, qui est dans le Sud-Est de la Turquie, elle permet de viser clairement Moscou, Téhéran et Islamabad.

[01:17:30]

Elle est vitale.

[01:17:33]

Lorsqu'un pays qui combat à vos côtés et qui manœuvre avec vous, il y a des exercices militaires avec vous à longueur d'année se dote de missiles antimissiles russes S-400, le mieux de ce qu'on fait aujourd'hui dans la génération technologique de la défense antimissile.

[01:17:50]

Et donc, cela veut dire que ces missiles sont capables d'abattre les avions américains.

[01:17:59]

Vous êtes les Etats-Unis, vous vous dites, mais je ne vais pas continuer à sourire à mon ami qui achète du matériel pour éventuellement détruire mes avions, alors Doàn joue sur tous les tableaux et il le fait de manière extrêmement habile, c'est à dire que pour lui, dit il, absolument pas question de quitter l'OTAN.

[01:18:17]

Nous sommes partenaires. Mais voilà, j'ai aussi le droit de faire mes courses ailleurs et personne ne peut m'en empêcher.

[01:18:23]

Et donc, de ce point de vue là, les Etats-Unis ont fini par comprendre que c'est un allié très encombrant.

[01:18:30]

Vous avez dit de renvoyer nos missiles S-400 en Russie, mais nous ne sommes pas un Etat tribal bis Graville. Nous sommes la Turquie bis, la Turquie. L'OTAN n'est pas un club de lecture de l'OTAN. C'est.

[01:18:46]

C'est une famille d'alliés. On peut être pour ou peut être contre, mais c'est ça. C'est un noyau dur. Et si vous avez le moindre doute sur la solidarité de votre allié?

[01:18:57]

Comment fait on?

[01:18:58]

Toutes ces questions là, elles sont sur la table aujourd'hui et il va falloir les trancher.

[01:19:03]

De retour au palais de l'Elysée, l'entretien d'Emmanuel Macron avec Recep Tayyip Erdogan vient de se terminer. Moment de vérité, selon le président, que nous avons interrogé juste après l'échange.

[01:19:16]

Mais là, oui, monsieur le président, bonsoir.

[01:19:22]

Quand on fait ça quand même. Le non-respect de l'embargo sur les armes en Libye, envoi de mercenaires dans le Haut-Karabakh, atteinte à la souveraineté territoriale grecque, offensive contre nos alliés en Syrie continue. Achat de missiles russes, chantage aux migrants. Que faire face à un responsable politique qui donne l'impression de ne pas respecter les règles?

[01:19:42]

D'abord, tout ce que vous dites est vrai, mais que faire? A partir de là, c'est la question.

[01:19:48]

D'abord, il faut réagir à chaque fois fermement ce que nous avons fait.

[01:19:51]

Et donc, quand on déplace justement des frégates de la marine française au contact, on envoie un message très clair vous dites pardonnez moi, monsieur le président, c'est jeu, c'est la France, c'est la France et l'Europe, c'est l'OTAN.

[01:20:05]

Là, vous avez aussi raison. La France a été très clair quand il y a eu des actes unilatéraux en Méditerranée orientale. Nous les avons condamnés avec des mots et nous avons agi en envoyant des frégates. Ensuite, nous avons obtenu que ce soit condamné dès septembre 2020, juste après l'été. Au niveau du Conseil européen, l'OTAN.

[01:20:28]

C'est la déclaration que j'ai faite il y a un peu plus d'un an. Je considère n'est pas suffisamment clair avec ce sujet. La Turquie est un allié de l'OTAN. Est il normal qu'un allié de l'OTAN mène des actes unilatéraux comme cela contre d'autres alliés et surtout procéder dès le début à l'égard de nos partenaires? En Syrie, ceux qui se sont battus contre Daesh sur le terrain ont été attaqués par la Turquie. Nous avons besoin de clarifier la place de la Turquie dans l'OTAN.

[01:20:55]

Normalement, entre alliés, il n'est pas possible de faire plusieurs choses que la Turquie a fait ces derniers mois. Donc, tout ça est vrai. Je l'ai condamné au sein de l'OTAN. J'ai agi en tant que nation, nous avons agi en tant que nation et nous avons fait un travail conséquent de conviction des autres Européens pour que l'Europe est une voie beaucoup plus ferme parce qu'il y avait beaucoup de complaisance. C'est ce que l'on peut faire. Moi, je pense que l'une des situations les plus graves, c'est ce qui se passe en Libye.

[01:21:19]

Vous l'avez dit, malgré la conférence qu'on avait tenu à Berlin, Turquie n'a pas tenu sa parole. Elle a envoyé des combattants étrangers et elle a envoyé son armée. Moi, je mets beaucoup de pression pour qu'on ait maintenant un retrait. Donc, il y a eu un changement très profond, une évolution radicale. Certains pensent que le dire trop fort, c'est prendre un risque.

[01:21:40]

Moi, je suis pardonnez moi pour être sûr de bien comprendre, de laisser la Turquie partir. D'accord, la position que tiennent beaucoup d'Européens, c'est de dire être trop dur avec la Turquie aujourd'hui, c'est prendre le risque de la voir partir encore plus loin. Moi, je suis sensible à cela parce que je pense que je l'ai souvent dit l'Union européenne, si elle veut la paix et bâtir une architecture de paix dans notre plaque européenne, si je puis dire.

[01:22:04]

Nous devons savoir avoir un dialogue. Dans la durée avec la Russie et la Turquie, qui sont les deux grandes puissances de cette région. Donc oui, il faut un dialogue avec la Turquie. Oui, il faut absolument tout faire pour que la Turquie ne tourne pas le dos à l'Europe et n'aille vers plus d'extrémisme religieux, des choix géopolitiques qui soit encore plus dangereux ou négatifs.

[01:22:25]

Pour nous, c'est encore un partenaire. C'est un partenariat.

[01:22:28]

Oui, c'est un partenaire sur des sujets sécuritaires quand il y a des individus dangereux venant des zones syriennes. C'est un partenaire sur les sujets de migrations. On peut dire ce qu'on veut, mais la Turquie, aujourd'hui, est le pays au monde qui a le plus de réfugiés venant de la zone syrienne, même quand il fait du chantage aux migrants.

[01:22:43]

D'abord, je reconnais les faits. C'est un fardeau, c'est une responsabilité. Ils l'ont prise, ils ont 3 millions, à peu près de réfugiés. Il faut qu'on se représente ce que ça veut dire et donc c'est un fait politique aussi. Moi, je n'ai jamais accepté le chantage qui a pu avoir plusieurs tentatives, mais en même temps, je ne peux pas nier qu'il y a une responsabilité et qu'ils jouent aussi leur rôle. Donc, c'est un instrument de pression sur le sujet migratoire.

[01:23:07]

Nous devons travailler avec la Turquie. Si, du jour au lendemain, on dit on ne peut plus travailler plus de discussion, il ouvre les portes et vous avez 3 millions de réfugiés syriens qui arrivent en Europe.

[01:23:15]

Donc, vous voyez bien que même si on est très dur, très lucide, on doit travailler avec la Turquie, quelles que soient les outrances, quelles que soient les attaques, quelle que soit réagit à chaque fois.

[01:23:25]

Alors en particulier, une question.

[01:23:27]

Le président Erdogan vous a traité d'islamophobe après le discours des Mureaux. C'était une attaque contre vous, mais aussi contre la France, contre le modèle français de la laïcité. Il a été relayé ce message d'Erdogan dans d'autres pays musulmans, n'est ce pas la partie la plus inquiétante du projet de Recep Tayyip Erdogan?

[01:23:47]

Il y a très clairement. En quelque sorte, une rente politique. Dans certains pays de la région, aidés par des grands médias, qui est de dire quand la France essaie de régler ses problèmes, c'est qu'elle a un problème avec l'islam. C'est une rente politique parce que c'est infusé partout dans les opinions publiques en Afrique, dans la région et jusqu'à chez nous. Très clairement, il y a eu à l'automne dernier une politique de mensonge, mensonge d'Etat, mensonges relayés par les organes de presse contrôlés par l'Etat turc, relayé largement par certaines grandes chaînes où je suis allé m'exprimer, d'ailleurs contrôlé par le Qatar.

[01:24:23]

Je m'en suis expliqué d'ailleurs avec l'émir et donc nous avons. La France a subi pendant plusieurs semaines une offensive en règle politico religieuse menée par des pays de la région, relayés par des grands organes de presse, des organes d'influence qui irriguent dans tout le Maghreb le match, l'Afrique et en France.

[01:24:42]

On m'a fait dire des choses que je n'ai jamais dites. Je soutiens les caricatures contre le prophète. Je n'ai jamais dit cette phrase.

[01:24:49]

Je n'ai pas d'ailleurs à le dire. J'ai soutenu la liberté d'expression. Donc, on a traduit de manière fausse, falsifiée, mon discours et on a présenté la France qui lutte et qui continuera de lutter contre les extrémismes qui la menacent et qui menacent l'Europe comme un pays qui avait un problème avec l'islam. Je m'en suis expliqué. Je m'en suis expliqué sur Al-Jazira, voulant rétablir la vérité auprès des auditeurs des téléspectateurs. Je m'en suis expliqué auprès du président Erdogan en lui disant qu'il avait dû être victime de mauvaise traduction.

[01:25:19]

Mais je ne suis dupe de rien de ce projet, mais je n'y cèderait rien. Je pense que c'est très important que d'abord, nos concitoyens soient au clair. On parle de système où la presse n'est pas libre. On ne parle pas d'information, mais de propagande et où il y a une démarche claire, politico religieuse, qui est d'affaiblir les principes des Lumières, c'est à dire ce que nous portons, la capacité à vivre ensemble dans une société où on ne croit pas la même chose.

[01:25:43]

On n'est pas d'accord sur beaucoup de choses, mais on se construit comme citoyen dans une relation à un universel qui nous dépasse.

[01:25:49]

Une tentative d'ingérence, y compris sur le sol français, bien sûr, évidemment, en jouant sur l'opinion publique. Et il y aura des tentatives d'ingérence pour la prochaine élection de la part des Turcs, évidemment. C'est écrit et les menaces ne sont pas voilées, donc je pense qu'il faut qu'on soit très lucide. Moi, je considère que ça, c'est insoutenable. Après moi, j'ai noté depuis le début d'année une volonté du président Erdogan de se réengager dans la relation.

[01:26:16]

C'est ce que je lui dis tout à l'heure et donc je veux croire que c'est possible ce chemin. Mais je pense qu'on ne peut pas réengagés quand il y a des ambiguïtés. Je pense qu'en tout cas, je ne veux pas réengager une relation apaisée.

[01:26:25]

S'il y a derrière, de telles manœuvres qui se poursuivent, défilèrent un peu plus que ça. Je pense qu'il y a aussi une forme de défiance à l'égard de l'histoire de la Turquie. Et je n'oublie pas que toutes celles et ceux qui sont attachés à cette valeur qui apparaît parfois très française de laïcité et qui est au cœur de notre République. Mais est ce qu'on pourrait appeler plus largement une forme de sécularisme, c'est à dire justement l'idée que la société, elle, doit vivre avec ces principes séparés en quelque sorte du religieux, et que les femmes et les hommes sont avant tout des citoyennes et des citoyens?

[01:26:58]

Je rappelle que le grand pays, la grande nation qui l'a porté dans la région, c'est la Turquie, la Turquie et le héros fondateur de cette Turquie moderne, c'est Ataturk qui, je le rappelle, et l'idole du président Erdogan, en tout cas dans ses premiers pas. Je veux aussi me rappeler de cela et du message de paix, de tolérance que la Turquie a supporté. Moi, je pense que la Turquie s'étend encore portée. Cela, je nourris cet espoir.

[01:27:23]

C'est pour ça qu'il n'y a chez moi aucune animosité à l'égard de la Turquie et qu'il n'y a aucune. Il y aura toujours un engagement très fort. Il y a un désaccord profond avec le président Erdogan sur ce qui nous sépare et avec beaucoup de clarté et de respect pour ce qui me concerne. Mais il y aura toujours la volonté d'engager un pays, un peuple plus grand que le moment qu'il vit. Merci monsieur le président.

[01:27:47]

Merci à vous. En Turquie, les prochaines élections présidentielles auront lieu en 2023, échéance cruciale pour le sultan Recep Tayyip Erdogan. Il a éliminé tout le monde.

[01:28:09]

Il a éliminé l'armée. Il a éliminé les gülenistes, son aile religieuse. Il a éliminé la première génération de la cappé du parti qu'il a formé parce que ses camarades lui disaient Arrête enfin de devenir autocrate. Le lendemain, il est seul dans son palais 2.000 pièces. Et qu'est ce qu'il fait la journée? Il défie et sera corrode avec Poutine. Macron. Dans cette solitude. En fait, il n'y a plus rien qui marche. Les choses bougent et une usure du pouvoir, clairement, y compris dans son propre camp, y compris au sein de la Cappé, il y a des gens qui sont prêts à passer à autre chose.

[01:28:51]

Le maire d'Istamboul et le maire d'Ankara sont de facto quelque part déjà en campagne politique contre lui. Il se rend compte du risque qui se trouve en face de lui et il sera capable, comme il l'a fait par le passé, de manipuler l'agenda diplomatique et l'agenda politique, déclenché une guerre par ci, d'intervenir par là, mettre sous les verrous certains opposants en l'accusant de tentative de renversement du pouvoir. Il saura pertinemment en permanence utiliser ses différents leviers.

[01:29:25]

Quoi qu'il en soit, même s'il perd les élections, il restera comme l'un des grands dirigeants turc du siècle. Clairement, il y aura eu Ataturk et Erdogan. Chassé qui? Nous devons rester à l'écoute de cette Turquie que nous aimons, qui est incarnée par ses intellectuels, ses savants, ses artistes, ses écrivains.

[01:29:50]

C'est avec elle que nous devons préparer demain. Tous les gens qui sont allés en Turquie, ce magnifique pays, le savent. Un peuple qui est plein de vertus, d'amabilité, d'hospitalité.