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[00:00:13]

Bonsoir à toutes et à tous. Brutale détérioration des relations entre la Chine et l'Europe. Pékin vient de sanctionner dix responsables européens, dont cinq députés au Parlement de Strasbourg, interdits de se rendre en Chine, ainsi que toutes leurs familles. Des mesures de rétorsion qui font suite à la décision européenne, lundi dernier, de sanctionner quatre dirigeants du Xinjiang accusés de bafouer les droits de l'homme de la minorité ouïghoure. Une brutale montée de fièvre qui fait suite à la décision, la semaine dernière des Etats-Unis qui ont dénoncé, je cite, un génocide contre les musulmans ouïghours perpétré par la Chine.

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Alors, faut il voir un front commun? Europe Amérique contre la Chine? Avec quels risques d'escalade et surtout de représailles? Des représailles qui, pour l'heure, sont ciblées sur les seuls Européens considérés comme les maillons faibles? C'est le sujet de cette émission de C dans l'air intitulée ce soir Chine Europe.

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Le torchon brûle. Pour répondre à vos questions, nous avons le plaisir d'accueillir Philippe Dessertine. Nous vous dirigez l'Institut de haute finance, vous enseignez la finance à l'Institut d'administration des entreprises de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Vous êtes l'auteur du Grand basculement, qui paraîtra le 6 mai chez Robert Laffont. Agnès Gaudu, vous êtes chef du service Asie de l'hebdomadaire Courrier International en duplex. On retrouve également Valérie Niquet. Vous êtes responsable du pôle Asie à la Fondation pour la recherche stratégique et je vous rappelle la nouvelle édition actualisée de votre ouvrage La puissance chinoise.

[00:01:41]

En 100 questions, qui paraîtra en poche en juin prochain. Et enfin, Pierre Haski, chroniqueur international à France Inter et à L'Obs. Votre éditorial sur France Inter était intitulé hier un parfum de guerre froide entre la Chine et l'Europe. Je vous rappelle que vous avez des correspondants en Chine, à Pékin pour Libération de 2000 à 2006 et enfin, vous êtes l'auteur des années 50. Et si la guerre froide recommençait, c'est aux éditions La Martinière. Merci à tous les quatre de participer à cette émission en direct.

[00:02:10]

Pirateries, on commence avec vous. Signe quand même de la détérioration de ses relations diplomatiques entre l'Europe et la Chine. Il y a cette déclaration de Clément Bohn, qui est le secrétaire d'État chargé des Affaires européennes au gouvernement français, qui a dit Ni la France ni l'Europe ne sont des paillasson.

[00:02:29]

Alors que qu'a donc fait la Chine? Elle s'est essuyé les pieds sur l'Europe et sur la France en particulier. La Chine est dans une période d'affirmation de sa puissance. Elle l'a montré aux Américains lors de la rencontre en Alaska la semaine dernière. Il y a eu une longue tirade du membre du bureau politique qui était présent face à Antony Blinken et qui a dit ses quatre vérités aux Occidentaux et en particulier aux Américains. Etape suivante dans cette escalade, l'Europe, qui est effectivement le maillon faible, vous pas employé le mot.

[00:03:00]

Je pense que c'est comme ça que l'Europe est perçue par les Chinois. Il y a trois mois, l'Europe signé un accord sur les investissements avec la Chine. C'était la fin de la présidence allemande de l'Union européenne et les Chinois ont voulu montrer que l'on ne peut pas à la fois faire du business normalement et sanctionner la Chine comme on l'a fait à propos du sort des Ouïgours. Donc, il y a un bras de fer international. Aujourd'hui, chacun affirme ses positions et l'Europe, qui n'a pas l'habitude d'être dans ces rapports de force, a été surprise par la virulence de la position chinoise.

[00:03:40]

Et Philippe Dessertine?

[00:03:41]

C'est vrai que la semaine dernière, les Américains dénoncent un génocide chinois. Nous, en début de semaine, on prend des sanctions contre les Chinois au nom justement de ce qui se passe dans le Xinjiang contre les Ouïghours. On a l'impression d'un front commun occidental Europe, Amérique contre la Chine.

[00:03:56]

Et alors, est ce que c'est un hasard? Mais il y a à la réunion de l'OTAN et je cite cette déclaration il faut s'assurer que l'OTAN se concentre sur la Chine.

[00:04:04]

L'OTAN a été créée contre l'U.R.S.S. Absolument par les Européens et les Américains. Est ce que l'OTAN s'est trouvé un nouvel ennemi qui n'est plus l'U.R.S.S. Aujourd'hui?

[00:04:13]

Qui serait la Chine? Oui, mais peut être aussi. L'OTAN est en train de dire à nouveau quelque chose qui va nous permettre d'exister parce que l'OTAN était considérée en mort clinique par le président de la République française, Emmanuel Macron, il y a encore peu de temps. Donc là, c'est vrai qu'on est avec un moment clé, on va dire, parce que je crois qu'au vide toujours, faut bien le dire, ce qui se passe avec Ovide accélère les choses.

[00:04:35]

Ça accélère. On va dire les différentiels, notamment de croissance entre l'Asie et l'Occident. Ça va dire renforce de manière très importante la puissance chinoise du point de vue international, la puissance asiatique. Et donc, cela signifie évidemment que quand nous sommes dans des tensions géopolitiques, on voit bien là que l'Occident très endetté, la France, l'Europe très endettée, très affaiblie par la crise et donc très dépendante d'un point de vue économique de la relance et évidemment, est dans une posture compliquée lorsqu'il va falloir assumer une guerre froide, guerre tiède.

[00:05:08]

Avec, bien sûr, la grande différence. Quand vous évoquez l'OTAN et l'U.R.S.S. On va dire de la dernière moitié du 20ème siècle, c'est qu'on était beaucoup moins dépendant économiquement du RSS et du Bloc de l'Est. A la limite, on était chacun d'un côté et de l'autre. Là, la Chine, c'est la deuxième puissance mondiale. C'est celle qui aspire à devenir la première très importante dans les échanges très importants pour l'Europe. Donc, évidemment, quelque chose ou on va dire une situation qui est très, très compliquée à gérer à moyen long terme, même si à court terme, on donne le sentiment en effet, d'une unité et peut être d'une approche extrêmement dure.

[00:05:42]

Valérie Niquet C'est vrai que lundi, les Européens ont déclenché les hostilités contre la Chine en dénonçant la situation de la minorité ouïghoure dans le Xinjiang. Réponse des Chinois de quoi vous vous mêlez? l'Union européenne n'est pas qualifiée pour se poser en donneuse de leçon.

[00:05:57]

Pour eux, les Chinois, le Xinjiang, c'est comme le Tibet, c'est à l'intérieur. C'est inédit. C'est comme si on s'occupait de ce qui se passe encore chez vous. Oui, c'est la position chinoise classique qui est de dire que ce sont les affaires intérieures et la Chine refusent toute ingérence dans ses affaires intérieures, dans ses affaires intérieures, qui sont également qualifiées de deux points cardinaux pour la Chine. Il y a évidemment la Chine à Taïwan. Il y a également la mer de Chine orientale, la Chine et la Chine.

[00:06:27]

En 2013, avait déclaré une zone d'interdiction aérienne de surveillance aérienne au dessus de l'ensemble de la mer de Chine orientale, où Hong également et surtout ces sujets là. Ce qui est intéressant, c'est que, bien sûr, l'Europe n'est pas habituée aux rapports de force, mais que déjà, depuis plusieurs années, la position européenne à l'égard de la Chine a tout de même énormément évolué et qu'on n'est plus du tout dans cette illusion du win win gagnant gagnant. Comme disent souvent les Chinois, et même au niveau économique, il y a eu beaucoup de désillusions.

[00:06:58]

On a notre plus gros déficit commercial avec la Chine aujourd'hui. Les investissements, en dépit de cet accord signé et qui a vraiment du plomb dans l'aile parce que on s'aperçoit aujourd'hui que l'accord a été signé plus rapidement et pas dans un bon moment, évidemment, mais également, il doit être ratifié par le Parlement européen. Et là, il me semble que les parlementaires européens soient beaucoup plus réticents.

[00:07:21]

Il y en a cinq qui viennent d'être sanctionnés. Évidemment, ils ne vont pas être très pro-chinois.

[00:07:25]

La forme n'est pas en vigueur. S'il est ratifié avant 2022, l'attitude européenne est beaucoup plus chère à l'égard de la Chine, beaucoup plus unie également avec les Etats-Unis. C'est un peu compliqué parce qu'évidemment, nous avons des intérêts communs. Mais il y a aussi toujours cette impression que le dialogue transatlantique, y compris sur la Chine, est important. Mais les Etats-Unis défendent également leurs propres intérêts. Ils avaient également signé un accord commercial à l'époque avec les Chinois. Et l'Europe ne veut pas servir uniquement les intérêts des Etats-Unis.

[00:07:57]

Les intérêts de puissances et éventuellement de Washington face à Pékin. l'Europe a ses propres intérêts à défendre et surtout ses propres principes, puisque l'Europe est avant tout aussi une puissance qui est fondée sur des valeurs sûres, sur ses valeurs.

[00:08:13]

Agnès Goudou sauf quand on voit ce qu'il nous en coûte de nous attaquer à Pékin. On a voulu sanctionner quatre dirigeants du Xinjiang en retour. Ils nous ont sanctionné, dit dix Européens. Et pas des moindres, donc des députés européens, dont Raphaël Glucksmann.

[00:08:32]

On leur a donné une baffe. Ils nous ont rendus d'où on peut dire.

[00:08:36]

Je ne suis pas sûr que ce soit la question des cinq députés européens qui soit la plus importante. Ce sont des sanctions contre sanctions. On est quand même aussi dans un dans un grand échange théâtral qui est, ce qui est le résultat de certains points de vue d'un alignement des planètes contre lequel la Chine avait fait tout pour que ça n'arrive pas. L'accord commercial prévu avec l'Europe a été signé in extremis avant le gala Merkel fin décembre galad Merkel fin décembre, avant que Biden arrive à la Maison Blanche, avant que les Européens puissent effectivement éventuellement mener une politique commune avec Brayden, avant que ce front qui s'est par la force des choses un petit peu l'une chance Poussan, l'autre dans la semaine écoulée, qui Steff, qui s'est constitué de fait, ne se constitue pour la Chine.

[00:09:35]

C'est à peu près la pire des choses qui pouvait arriver, c'est à dire que le en gros, on a eu la reconstitution presque théâtrale mécanique d'une espèce de conte de confrontation de type guerre froide où les Européens se sont retrouvés avec les Occidentaux.

[00:09:55]

Les Chinois se sont tournés vers les Russes. C'est presque une succession comme ça, théâtral. Du coup, je pense que l'important va être ce qui va se passer après. C'est à dire maintenant qu'on s'est dit un petit peu ce qu'on pense, qu'est ce qu'on fait? Et la Chine, elle a intérêt à parler aussi. Alors justement, on va se dire ce qu'on pense.

[00:10:11]

Sanctions, intimidations, convocations d'ambassadeurs. On l'a dit, le ton est monté depuis plusieurs jours entre l'Union européenne et la Chine sur l'épineuse question des droits de l'homme, notamment. Une brouille diplomatique qui s'est carrément enflammée à Paris entre Paris et Pékin, après que l'ambassade chinois a traité un chercheur français de j'incite petite frappe. Ce sujet de Mathieu l'ignoraient. Et Benoît Thébaud?

[00:10:37]

Mais que se passe t il derrière les murs de l'ambassade de Chine en France? Depuis plusieurs jours offensifs publics des diplomates de la République populaire unie, insultes et menaces sur les réseaux sociaux contre des députés et chercheurs français. L'universitaire Antoine Dazs est qualifié de petite frappe. Il y a un contexte plus large qui est une rhétorique beaucoup plus décomplexée de la part des autorités politiques chinoises, mais encore une fois que les autorités chinoises critiquent des politiques étrangères et tout à fait légitimes de leur part.

[00:11:11]

Là, on est dans un autre domaine, on est dans le domaine de l'insulte, dans le domaine de la diffamation. Or, il est extrêmement important en France et en Europe d'avoir un débat public sur la Chine auquel tout le monde peut participer, y compris les diplomates chinois, bras de fer entre Paris et Pékin.

[00:11:26]

Le Quai d'Orsay convoque l'ambassadeur chinois et il se fait attendre dans ce sens là.

[00:11:31]

Ni la France ni l'Europe ne sont des paillasson. Quand on est convoqué, quand on est ambassadeur, on se rend à sa convocation au ministère des Affaires étrangères pour que nous attendons le plus rapidement possible. Cette convocation soit honorée.

[00:11:42]

Après avoir prétexté un problème d'agenda, Lou Shy, l'ambassadeur chinois, s'est finalement rendu hier au ministère des Affaires étrangères. La Chine, mise sous pression par des puissances occidentales Etats-Unis, Canada, Union européenne, Royaume-Uni, dénonce l'oppression des Ouïgours.

[00:12:01]

Cette minorité musulmane vit dans une région transformée en bunker au nord ouest du pays. Un million d'entre eux seraient enfermés dans des camps de travail, des femmes violées et stérilisées de force, selon plusieurs ONG.

[00:12:15]

Lundi dernier, front commun et prise de sanctions contre des responsables chinois de ces atteintes aux droits de l'homme CNCDH, documentez la communauté internationale ne fermera pas les yeux sur des violations aussi graves et systématiques des droits humains fondamentaux et nous agirons de concert pour que les responsables rendent des comptes webmail.

[00:12:35]

Nous avons été informés au cours de la réunion que la Chine avait riposté à ces sanctions.

[00:12:41]

Elle doit changer ses politiques et répondre à nos préoccupations légitimes. La Chine a fermé les yeux et ces mesures sont regrettables et Schmeichel inacceptables.

[00:12:53]

Un axe accepted?

[00:12:55]

En représailles, dix responsables européens et leurs familles ne peuvent plus se rendre en Chine ni entretenir de liens avec des officiels chinois comme l'eurodéputé Raphaël Glucksmann. Le prix de son engagement pour la cause des Ouïghours. Pour lui, l'Union européenne doit aller encore plus loin dans les sanctions.

[00:13:11]

Vous voulez avoir un impact sur Pékin? La mesure à prendre, c'est d'interdire d'entrée sur le marché européen les produits de l'esclavage en Chine. Vous faites ça et bien là, vous êtes pris au sérieux à Pékin. Et cette mesure là, elle n'est pas encore prise. Et les dirigeants européens ne sont pas encore prêts de l'apprendre. Parce que, justement, il y a trop d'intérêts économiques en jeu pour de trop grosses entreprises européennes qui, en délocalisant leur production, sont devenus dépendants de leur système esclavagiste.

[00:13:40]

La Chine dénonce des tentatives d'ingérence occidentale dans sa politique intérieure. Nous exhortons les autres à ne pas sous estimer la ferme volonté du peuple chinois de défendre ses intérêts nationaux et sa dignité nationale, et ceux qui le font finiront par payer pour leur stupidité et leur arrogance. Si vous demandez si nous sommes inquiets, je vais vous dire très franchement que nous ne sommes pas du tout face au front uni de l'Occident.

[00:14:07]

La Chine peut compter sur son allié, la Russie. Rencontre hier entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays. Sergueï Lavrov critique ces sanctions occidentales.

[00:14:21]

Les Etats-Unis, l'Union européenne et l'Occident en général renient la démocratie en tentant d'imposer leurs règles à tous les autres.

[00:14:31]

C'est la première fois depuis le massacre de la place Tiananmen, en 1989, que la Chine est frappée par des sanctions internationales. Question téléspectateurs, Valérie Niquet convoquait vous convoquer un ambassadeur en pleine nuit n'équivaut t il pas presque à une déclaration de guerre? Ce sont les Chinois qui ont convoqué en pleine nuit l'ambassadeur européen au rapport à Pékin. On a l'impression quand même entre tout ce dont on disait tout à l'heure, on parlait cette insulte. Petite frappe que ni le langage diplomatique de céder sa place à des insultes, des menaces, des intimidations, des convocations en pleine nuit, qu'on est au niveau presque cour d'école par moments.

[00:15:13]

Ce qui est vrai, c'est que c'est une habitude Archinard En général, on convoque souvent les ambassadeurs en pleine nuit. Ça n'est pas nouveau. Quant aux insultes qui touchent directement mes collègues Antoine, brodeuse d'une manière absolument ridicule, le ton employé par la Chine discrédite évidemment grandement la puissance chinoise. Elles ne sont pas non plus nouvelles. On se souvient des déclarations de l'ambassadeur de Chine en France sur les EPAD, même s'il a déclaré qu'il ne s'agit pas des pâtes françaises ont laissé mourir les personnes âgées dans le vide et on a l'impression que la Chine est retombée, peut être avec Seating Pinky et éduqué à cette période là pendant la Révolution culturelle, quand on lisait lorsqu'il se publiait en Chine, ce qui se disait, les insultes sont quelque chose qui sont extrêmement courants dans ce systèmes politiques qui avaient un peu diminué dans les années qui ont suivi la réforme et l'ouverture vers l'extérieur.

[00:16:07]

C'est aussi quelque chose qui était très courant dans le RSS stalinienne, ce type d'insulte qu'en fait la Chine retombe en arrière, repart en arrière et au lieu de se projeter vers une puissance future qui sera intégrée au système mondial et bien finalement choisi par peur, il ne faut pas oublier que le régime chinois aujourd'hui est très inquiet, contrairement à ce qu'il déclare bien par peur de replonger dans des démons qu'on pensait disparus pendant toute cette période où la Chine s'est ouverte et a essayé d'attirer justement les investisseurs et le business international.

[00:16:40]

On ne peut s'empêcher de constater que les représailles sont contre l'Europe, pas contre les Etats-Unis ou l'Angleterre. C'est Clément Bonne qui dit au fond, l'Europe, ce sont des nous sommes des herbivores dans un monde de carnivores nous paraissant comme faibles, donc peu connu. Un faible vu de Pékin. Il faut comprendre que la Chine considère que l'Occident dans son ensemble est en déclin et que l'heure de la Chine est arrivée et que dans cet Occident, effectivement, l'Europe et le maillon faible, on l'a dit tout à l'heure sur lequel on peut taper plus facilement.

[00:17:14]

Je pense que l'épisode du tout ce qui s'est passé au cours de 2020 concernant la pandémie a renforcé cette conviction des Chinois. Ils ont, ils ont réécrit la narration de cette pandémie et dont ils sortent vainqueurs. Pendant que l'Europe continue à se démener avec une épidémie sans fin, que les Etats-Unis ont montré un train, un chaos indescriptible et à la fois sur le plan intérieur, sur le plan de la mobilisation de sa population, sur une base à la fois nationaliste et autour des thèmes de seating ping, du rêve chinois, etc.

[00:17:55]

Il y a cette idée que notre heure est arrivée dans la création de ces nouveaux rapports de force et à la glorification de la Chine contre un Occident décadents dans ses rapports de force fibre dessertine.

[00:18:10]

Les Européens sont ils unis? Je veux dire par là que Français et Allemands se disent tiens, on va répondre à la Chine. Où est ce qu'on a des appréciations différentes sur l'attitude à avoir vis à vis des Chinois actuellement?

[00:18:22]

A l'heure où nous parlons, les Européens sont unis. La vraie question, effectivement, c'est ce qu'ils vont le rester. Est ce qu'ils l'étaient auparavant?

[00:18:29]

On l'a dit tout à l'heure, les Américains avaient l'air de leur parler de la valeur, d'être plus sensible au business. N'oublions pas d'ailleurs qu'Angela Merkel, bon, l'air de Lambert d'Angela Merkel, est en train de se terminer en Allemagne. Donc, on a une vraie interrogation sur la suite du pouvoir politique allemand. Les Allemands ont beaucoup poussé pour la signature de l'accord avec la Chine. Les Allemands exportent énormément en Chine, ont un lien très fort avec la Chine, beaucoup plus fort que les Français.

[00:18:52]

Lorsque wagen, pardonnez moi si je vends 40 de ces automobiles en Chine. Absolument. Ça s'appelle Angela Merkel le sait.

[00:18:59]

On est, on est et on va dire quand on a les routes de la soie de Si Jinping, comme il l'expliquait, le lien qui devait exister entre la Chine et notamment l'Europe. Il y avait vraiment une représentation très claire du lien avec l'Allemagne et d'ailleurs avec la Grande-Bretagne, la France étant vraiment mise à l'écart. Donc là, on voit bien, par rapport à la crise actuelle, que les Chinois. Je crois que vraiment, il faut être très clair.

[00:19:20]

L'ambassadeur chinois qui utilise des termes pareils contre notre collègue Antoine Blondin, c'est ce sont des termes qui sont forcément validés par le Parti communiste. C'est pas quelqu'un comme ça qui, d'un seul coup, d'un seul, décide d'utiliser des choses complètement folle sur tweeter. Il ne fait pas de toute façon. Là, on est très clair dans la façon dont fonctionne on va dire. L'ensemble des approches de la diplomatie chinoise sont des approches dans lesquelles la liberté, une liberté qui permettrait des injures comme c'est incroyable.

[00:19:47]

On lui dit Mais qu'est ce qu'il vous prend? Sûrement pas. Surtout qu'il le disait, comme on le, comme on le disait tout à l'heure, ce n'est pas son premier coup d'essai. Donc, la Chine, très clairement tape sur la France. Utilise, on va dire, le lien entre la France et l'Allemagne? Probablement. On a là cette idée qu'on a déjà eu à plusieurs reprises, notamment dans les visites du président Jinping. On va dire, dans les années passées, on voyait bien que la Chine essaie de jouer au maximum sur les risques qui peuvent exister en Europe.

[00:20:13]

Par exemple la faiblesse italienne, par exemple le lien entre la France et l'Allemagne, que les Chinois ont bien identifié comme étant un élément fondamental de l'Europe, surtout depuis le départ de la Grande-Bretagne, et sur lequel on voit bien qui commence à taper. Et donc, là, la vraie question qui va se poser, c'est qu'est ce qui va se passer du point de vue européen? Qu'est ce qui va se passer du point de vue franco allemand, notamment qu'Angela Merkel sera partie?

[00:20:34]

Agnès Gaudu Est ce que la France est d'autant plus sensible qu'aux yeux des Allemands, la France se voit comme une puissance mondiale qui réfléchit en géostratégie? Là où les Allemands sont, on les tient avec du business. Il faut leur acheter de trois Mercedes. Et ils diront rien, les Allemands.

[00:20:48]

Je ne sais pas si la France se voit ainsi. Mais en tout cas, ce qui est certain, c'est que la Chine, elle, a intérêt et a toujours joué dans les particulièrement face aux manifestations d'unité de la division et la division, en particulier des Européens. Donc, là en particulier, quoi que dans les uns, dans les entités sanctionnées, il y a aussi un institut de recherche allemand qui est un institut et non des moindres, parce qu'il produit beaucoup de recherches politiques politiques sur la Chine contemporaine.

[00:21:19]

La Chine choisit évidemment de taper sur l'un des adversaires qui lui semble l'un des plus faibles, qui n'est effectivement pas le plus important du point de vue des relations économiques pour elle et qui, par ailleurs, ne lui fournit une occasion avec une personnalité qui lui est sur lequel elle peut taper.

[00:21:40]

En revanche, jeune jeune, je ne suis pas sûr qu'elle arrive réellement, cette fois ci, à enfoncer ce coin. Elle a aussi des rêves, s'amende. Alors oui, il y a assez peu décrit dans La Presse. La presse chinoise est totalement verrouillée sur les questions diplomatiques en général et dans ce genre de cas en particulier, les seuls éditoriaux qui, qui, qui, qui à jusque là se trouvent pour venir critiquer l'Europe de l'intérieur. Viktor Orban?

[00:22:15]

Bien justement, Valérie Niquet, vous parliez de Viktor Orban. Est ce que derrière ce combat que mène la France ou Bruxelles contre la Chine, qui ne respecterait pas les droits de l'homme? Il y a, il y a une question de modèle démocratique au fond. D'ailleurs, la Chine dit les Etats-Unis, veulent imposer leur propre démocratie dans le reste du monde. Et la Chine dit ne pas accepter cette façon déraisonnable qu'ont certains pays européens de vouloir imposer de vouloir chercher des noises à la Chine et à son modèle Eyskens.

[00:22:45]

Et s'il y a une bataille de modèles sociétal, j'allais dire qui se joue derrière cette bataille. Oui, c'est même une bataille de modèles idéologiques et ce qui a longtemps bénéficie à la Chine, c'est qu'on oubliait un peu ce côté de combat idéologique face à un modèle chinois qui n'est absolument pas démocratique et qui on voit les résultats tels qu'ils sont pratiqués notamment à Hong Kong et aussi Kiang récemment. Mais ce qu'il faut noter aussi, c'est que en dépit de cette offensive chinoise extrêmement agressive, les Chinois sont totalement déconnectés de la réalité en termes de perception.

[00:23:20]

L'image de la Chine dans le monde s'est profondément dégradée. Les réactions de rejet face à la puissance chinoise et à ses actions sont de plus en plus fortes et on le voit même en Europe. l'Europe a longtemps joué pour la Chine. Le rôle de l'Europe est positif pour la Chine. Elle s'allie à la Chine contre les Etats-Unis pour faire très simple. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas, comme l'a dit tout à l'heure Agnès Gaudu. C'est vraiment un échec pour la diplomatie chinoise et c'est un échec de la stratégie agressive Bessis Thinking, semble t il.

[00:23:50]

On a peu d'informations, mais au sein même du Parti communiste en Chine, certains s'inquiètent de cette politique extrêmement agressive qui a des résultats très, très négatifs pour la Chine, à la fois économiques. On l'a vu sous Trump avec des sanctions, mais qui n'ont pas non plus été levées par Joe Biden et la Chine. C'est paradoxal de dire ça aujourd'hui et de plus en plus isolé sur la scène internationale. Il ne faut pas oublier non plus que la France a une stratégie Indo-Pacifique extrêmement dynamique.

[00:24:18]

On a des intérêts très directs dans le Pacifique, notamment, et dans l'océan Indien. Récemment, la ministre des Armées a rendu public une mission d'un sous marin français dans les eaux de la mer de Chine méridionale, où la Chine a encore massé récemment des centaines de bâtiments de bateaux de pêche, entre guillemets. Donc, la France joue un rôle, y compris par ses capacités d'action, de présence, de surveillance militaire dans la zone Pacifique, qui est évidemment que Pékin considère comme son pré carré.

[00:24:50]

Dernier point juste pour aller très vite. Chailley défend aussi bien l'ambassadeur chinois à Paris.

[00:24:59]

Si, effectivement, ce qui a lancé tout ça aussi, c'est la visite possible de parlementaires envoyés à Taïwan.

[00:25:07]

On va promener à Taïwan ce que font la différence chinoise, ajouté Pierre Haski.

[00:25:13]

Pourquoi? C'est vrai, comme le disait Valérie Niquet. Pourquoi la Chine a t elle renoncé à se rendre aimable, à faire en sorte qu'on l'aime? C'est ce qu'on appelle le soft power.

[00:25:21]

Ça lui est égal de renvoyer l'image d'un pays agressif. Je pense qu'on commet une petite erreur, c'est que cette bataille du modèle, elle, n'est pas destinée à l'Europe. La Chine ne se fait pas d'illusions. Les Chinois, les Français ou les Allemands ne vont pas adopter le modèle chinois. Cette bataille du modèle, elle a lieu dans le reste du monde, en Afrique, en Asie du Sud-Est, en Amérique du Sud, là où la Chine est extrêmement active avec ses routes de la soie, avec ses subventions, avec ses entreprises.

[00:25:51]

Et là, le fait de taper sur l'Occident et de se rendre se transformer en anti modèles face à l'Occident, c'est un atout. C'est un atout d'aller dire aux peuples africains post-coloniaux Nous sommes les vrais ennemis de l'Occident et nous sommes porteurs d'un modèle alternatif. Et là, je ne partage pas l'avis de Valérie sur le fait que la Chine soit isolée au Bloc ou dans les marchés occidentaux. Berckois, oui, aujourd'hui. Equip 90% du continent africain, les Yehya, pendant qu'ils ont bataillé sur ces sanctions.

[00:26:31]

Il y avait cette rencontre qu'on a vu tout à l'heure en images entre Lavrov, le ministre des Affaires étrangères russe, et les Chinois. Cette alliance, qu'on prédit depuis des années comme étant sur le point de capoter entre les Russes et les Chinois, ne cesse de se renforcer sur le plan militaire. Sur le plan économique, sur le plan stratégique, je pense que il ne faut pas se tromper de focale. Il y a un Occident qui, dans le monde aujourd'hui, a perdu son monopole et n'est pas nécessairement aussi dominant économiquement et politiquement qu'il pouvait l'être quand il y a 10, 20 ou 25 ans.

[00:27:08]

Fibre de certains. Vous le disiez tout à l'heure. La Chine, c'est une espèce, mais qui triomphe économiquement. Est ce qu'on peut impunément se disputer avec ce qui sera bientôt la première puissance économique mondiale qui nous fournit aujourd'hui des médicaments, des masques? Les ordinateurs viennent de Chine, etc. On pourrait en payer le prix.

[00:27:25]

Pas parce que la Chine est une grande puissance commerciale et encore plus quand nous avons la dette Kovy de la dette Kovy qui va nous obliger.

[00:27:32]

Voyez le ministre de l'Economie français cette semaine dit c'est la croissance qui va rembourser la dette. La croissance, elle, ne viendra pas de notre consommation intérieure. Dans notre vieille Europe, avec une population vieillissante, elle va provenir la croissance mondiale. Comme après la Seconde Guerre mondiale, c'était les Etats-Unis qui était le leader de la croissance mondiale. Aujourd'hui plus large que la Chine, c'est l'Asie. C'est l'Asie qui va freiner la croissance qui commence déjà de manière très, très forte.

[00:27:58]

Je vous dis, je crois qu'on ne se rend pas compte à quel point Covidien accélère les choses de manière incroyable. C'est à dire que là, maintenant, le premier PIB mondial, c'est l'Asie. C'est plus l'Occident. Et la Chine, évidemment, est la locomotive de l'Asie. Pour le moment d'ailleurs. Parce que probablement que ce qui inquiète le plus la Chine du point de vue géopolitique sur le 21ème siècle, c'est la montée de l'Inde. C'est beaucoup plus sensible pour les Chinois.

[00:28:19]

La question indienne, à la limite de la question, mais je crois vraiment les Chinois considèrent la question américaine est déjà derrière eux ce qui s'est passé avec Traum, ce qui se passe maintenant.

[00:28:27]

Nos enfants dans une génération travailleront pour les entreprises chinoises et c'est compliqué si le gouvernement français est en guerre contre les Chinois. C'est d'autant plus compliqué que si vous avez des dettes énormes qui doivent être remboursées par la croissance, vous êtes obligés d'aller voir la zone dans lesquelles vous allez avoir à dynamismes le plus fort. Les Chinois peuvent être très, très, très dangereux pour les Européens. Non seulement s'il ferme la Chine, mais s'il ferme l'Asie parce que c'est l'Asie qui va être notre zone.

[00:28:49]

On va dire de salut dans les mois qui viennent, dans les mois, j'insiste bien. Quand il va falloir faire face à cette dette gigantesque dont on dit à bas la dette, on va la payer par la croissance. Et oui, mais la croissance, elle ne sera pas chez nous. Et d'ailleurs, on le voit bien. On voit bien que l'Europe a des taux de croissance beaucoup, beaucoup plus faibles que l'Asie, voire même que les Etats-Unis.

[00:29:07]

La situation s'est également nettement dégradée entre la Chine et les Etats-Unis. La semaine dernière, les ministres des Affaires étrangères américain et chinois se sont rencontrés, se sont retrouvés en Alaska. Une rencontre glaciale qui a duré 16 heures et où tous les sujets qui fâchent ont été mis sur la table. Ces sujets de Noël poitevin et Nicolas Baudry d'Asson.

[00:29:31]

Donald Trump métal appelé slip idiot, mais face à la Chine, Joe Biden serait il devenu Joe le cogneur et Unal etc.et v.

[00:29:40]

Les sanctions américaines brutales, le comportement problématique de la Chine? Voilà l'état du dialogue entre les deux pays. Tweede Tuukka vives tensions lors d'une réunion entre les Etats-Unis et la Chine, hier.

[00:29:51]

La relation débute d'une manière glaciale. La semaine dernière, à Ancora, en Alaska, première rencontre officielle entre l'administration Biden et les hauts responsables chinois. D'entrée de jeu, le secrétaire d'État américain Antony Blinken joue cartes sur table et aborde les sujets qui fâchent.

[00:30:09]

Nous allons discuter de nos profondes inquiétudes au sujet des actes de la Chine, s'agissant du Xinjiang, de Hong Kong, de Taïwan. C'est un cyber attaques contre les Etats-Unis et de la coercition économique contre nos alliés. Chacun de ses actes menace l'ordre fondé sur des règles qui garantissent la stabilité mondiale. Réponse cinglante du Parti communiste chinois 16 minutes d'un réquisitoire acharné contre les Etats-Unis. Il dénonce le ton et le message de l'administration beiden feuil WeChat.

[00:30:39]

Je pense qu'il est préférable que nos deux pays s'occupent de leurs affaires.

[00:30:44]

Si ça. Soit il n'est pas nécessaire d'utiliser vos propres problèmes intérieurs non résolus comme cible contre d'autres pays au niveau international. Songo tient aussi à son rôle de soutien par la Chine à gérer seuls ses problèmes.

[00:31:02]

Le monde de gros ne pas s'immiscer dans les affaires chinoises, voilà en clair le message qu'a tenu à faire passer Pékin au lendemain de cette rencontre. Joe Biden, depuis Washington, a tenu à féliciter son secrétaire d'Etat. Quelle est votre réaction à propos de la Chine? Je suis très fier du secrétaire d'État. Joe Biden entend bien entretenir ses relations avec la Chine en se montrant tout aussi ferme que son prédécesseur Donald Trump. L'ex président n'avait cessé de durcir le ton face à Pékin sur fond de guerre commerciale, si bien que la Chine avait mis en garde contre une nouvelle guerre froide.

[00:31:37]

Et les propos du président Trump sur le Kovy de 19 en début de pandémie ont cristallisé l'attention à jouer le jeu.

[00:31:44]

Alors que nous poursuivons ce bel avenir, nous devons tenir pour responsable la nation qui a répandu cette peste sur le monde.

[00:31:51]

La Chine Boyden tente une nouvelle approche en dénonçant notamment la répression contre les musulmans ouïghours. Il se positionne en défenseur des droits de l'homme. Le nouveau président souhaite désormais tirer un trait sur la diplomatie Trump, même s'il partage avec lui la même volonté mieux défendre l'Amérique face à Pékin. Je veux aller chez Jumpin est très dur et je ne dis pas ça comme une critique, c'est juste la réalité. Des bandes n'osent pas.

[00:32:20]

Mais il n'a pas une once de démocratie en lui. La question, je lui ai toujours dit que nous ne devons pas avoir de conflits, mais il y aura une compétition extrême.

[00:32:34]

Et dans cette compétition? Joe Biden a besoin de renouer avec ses alliés. Il souhaite désormais travailler main dans la main avec eux. L'occasion pour Antony Blinken de le rappeler, hier, lors d'une assemblée au siège de l'OTAN.

[00:32:47]

Quand je suis venu à Bruxelles parce que les Etats-Unis veulent reconstruire nos partenariats d'abord et avant tout avec nos alliés de l'OTAN. Nous voulons revitaliser l'Alliance et nous assurer qu'elle est aussi forte et efficace contre les menaces d'aujourd'hui. Elle l'a été dans le passé à Aspen.

[00:33:05]

Prochaine rencontre entre Joe Biden et Xi Jinping. Impossible sommet virtuel évoqué par Pékin le mois prochain à l'occasion de la Journée de la Terre.

[00:33:15]

Question téléspectateurs Valérie Niquet. A terme, la rivalité entre l'Occident et la Chine risque t elle de déboucher sur un conflit armé? Question de Gaspare à Paris? Et quel pourrait en être l'étincelle de ce conflit armé? Oui, on ne peut pas écarter la possibilité d'un conflit armé, sauf si la Chine c'est le cas jusqu'à maintenant. On que si elle se lance dans cette aventure. Et bien évidemment, les risques sont majeurs, y compris pour la survie du système politique en Chine.

[00:33:45]

Là où ça peut se produire, c'est en Asie, soit dans le détroit de Taïwan. On l'a beaucoup dit, c'est le 100ème anniversaire du Parti communiste cette année. Seating Ping sur une ligne extrêmement dure. Il faut qu'il prouve qu'il est puissant, qu'il est là pour faire renaître la Chine en tant que centre du monde et centre de l'Asie. Et la réunification avec Taïwan est quelque chose qui revient constamment. Donc ça, c'est une possibilité. L'autre possibilité, c'est un dérapage en mer de Chine, que ce soit en mer de Chine méridionale ou beaucoup de tout le monde est présent.

[00:34:18]

Les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, peut être. Et puis, il y a des incidents constants en ce moment. Il y a une très forte pression contre les Philippines et les Etats-Unis, soutiennent les Philippines. Et puis, la mer de Chine orientale aussi avec le Japon. Il ne faut pas l'oublier. Les Chinois sont présents autour des îlots Senkaku, qui appartiennent au Japon. Plus de 300 jours par an avec leurs flottes. Jusqu'à maintenant, ils n'ont pas essayé de débarquer, mais on ne peut pas du tout exclure la volonté de tester chez Seating PIGS aujourd'hui.

[00:34:51]

C'est qu'avec l'arrivée de Joe Biden, notamment, si il reste, il va voir quelles sont les lignes rouges à ne pas franchir pour ne pas aller trop loin. Mais quand on teste, ça peut déraper. Et là, on ne peut pas du tout exclure. En tout cas, un incident très grave qui puisse se produire en Asie, un incident très grave entre l'Amérique et la Chine.

[00:35:09]

Agnès Gaudu est ce que les boys américains seraient prêts à mourir pour Taïwan? Pour Taipei, si Pékin disait Allez hop, on va mettre ou pas Taïwan. C'est exactement ce qui se passe dans la tête des boss américains. La question est si la Chine envahit toutde, que font les Américains pour dire les choses chez bien d'imager?

[00:35:30]

La question est plus. Les Etats-Unis sont liés par un accord avec Taïwan, qui est un accord durable depuis des décennies. C'est une première chose, ce n'est pas ça. Ça n'implique pas une intervention immédiate. Ça implique un soutien après. Dans ce contexte, qui a quand même fait cette éruption soudaine et un peu généralisé de tension dans tous les sens, on voit mal comment les Etats-Unis ne réagiraient pas face à cette provocation ultime. De quelle manière? En enforcement?

[00:36:15]

Quelles alliances? Très franchement, je ne serais pas inquiet.

[00:36:21]

Pierre Haski Est ce qu'au fond, derrière Taïwan, c'est peut être le statut de numéro un mondial, le leadership américain, qui serait contesté? l'Amérique ne supporterait pas de recevoir une claque, y compris en mer de Chine. Et c'est peut être pour cela qu'elle pourrait se cabrer. Et les choses pourraient ainsi dégénérer. Je crois que tout dépendra des circonstances et effectivement, je partage la prudence d'Agnès et il y a un engagement américain à soutenir Taïwan, mais il n'y a pas d'automatisme comme il y en a par exemple dans l'OTAN avec l'article 5.

[00:36:55]

Si un pays de l'OTAN est agressé, tout le monde vole à sa rescousse. Ca n'existe pas dans le cas de Taïwan, mais tout dépendra des circonstances. Si, si, c'est une agression militaire chinoise contre Taïwan. Je pense que les Etats-Unis n'auront pas d'autre choix que de défendre Taïwan si c'est un étranglement économique, un grignotages et il y a plein de scénarios possibles. Là, on est dans une dans une zone grise où les choses ne sont pas automatiques.

[00:37:23]

Mais je pense que l'enjeu de Taïwan est très important pour les Etats-Unis aussi sur le plan de la technologie. Il faut savoir aujourd'hui, un des grands enjeux mondiaux, ce sont les semi-conducteurs. Et vous savez qui est le numéro un mondial des semi-conducteurs, qui a peut être dix ans d'avance sur la Chine continentale dans la miniaturisation. C'est une entreprise taïwanaise, TSMC, qui est le numéro 1 et le bijou de l'économie taïwanaise, ESSÉ. Et les Américains ne veulent pas voir tomber TSMC entre les mains des Chinois.

[00:37:58]

Donc il y a des enjeux à plusieurs niveaux dans cette affaire. Et je pense que Taïwan, effectivement, c'est le centre de gravité d'un éventuel conflit à plein niveau économique, technologique et peut être militaire de certaines, puisqu'on parle de la possibilité d'un conflit armé.

[00:38:17]

Et nous, là dedans, envahir Taïwan, c'est loin. Les Européens ne sont pas en mer de Chine. On n'a que des coups à prendre, à se laisser entraîner par les Américains dans un conflit qui ne serait pas le nôtre.

[00:38:29]

Très honnêtement, on n'a pas la capacité de projection pour aller sur des opérations aussi lointaines mi mars. La marine américaine a envoyé un bateau militaire dans le détroit de Taïwan pour bien faire sentir effectivement que cette tension était une tension réelle à laquelle vous voulez répondre. D'ailleurs, l'amiral en chef, on va dire de l'ensemble de la flotte pacifique américaine de la 7e flotte, a dit d'ici six à sept ans le problème Taïwan risque de se poser vraiment de façon explicite, c'est à dire il y a quelques jours.

[00:38:58]

Donc, on est clairement là, dans la zone de friction, parce que pour la Chine, c'est effectivement un enjeu absolu depuis depuis la révolution. On considère que Taïwan doit être récupéré et comme on vient de le dire, en plus, Taïwan maintenant, c'est le pétrole. On va dire de la nouvelle économie puisque les Chinois exportent pour à peu près 300 milliards de dollars. On va dire de microprocesseurs, notamment provenant de Taïwan. C'est plus que de pétrole, justement.

[00:39:25]

Ça veut dire qu'en plus, ils ont une raison économique. Alors, est ce que les Européens ont la capacité d'intervenir là bas? La volonté ou l'intérêt? Quel est l'intérêt pour faire vivre les Américains, même si on avait un intérêt? Honnêtement, je pense qu'on n'a pas la capacité, d'autant que notre zone n'est pas forcément une zone complètement tranquille. On va dire vous avez parlé hier de ce qui se passe en Turquie, en Méditerranée, ce qui se passe avec la Russie, etc.

[00:39:47]

Que de toute façon, l'Europe ne peut pas se permettre de se dégarnir pour des opérations si lointaines. Donc là, on est vraiment très, très probablement autour de ce qui va être le plus sensible dans les années qui viennent. Rappelons quand même on parle beaucoup de l'administration. Brayden Brayden a été pendant 8 ans vice président d'Obama. Il y a beaucoup de personnes qui étaient d'ailleurs encore là il y a quelques jours, qui étaient des gens de l'administration Obama que les Chinois connaissent.

[00:40:11]

Ils ont déjà testé cette administration à plusieurs reprises. Ils ont regardé jusqu'au. Elle était déterminée. Ils savent que Biden doit évidemment réagir par rapport à la position de Trump, qui était une position très spectaculaire contre la Chine. Néanmoins, ils connaissent les principes fondamentaux de l'administration Obama. Aujourd'hui, l'administration bidonnent et là, évidemment, on peut craindre qu'ils essaient de voir. Il faut rappeler tout à l'heure Valérie Niquet parlait justement de l'interdiction des Chinois sur la zone.

[00:40:37]

Les Chinois, du point de vue des interventions militaires illégales, pratiquement sont 400 interventions par an dans l'espace aéronautique taïwanais. Ce que font les Taïwanais aujourd'hui, c'est clair, c'est qu'ils ne comptent pas sur les Américains. Ils se réarme. Même l'effort d'armement de Taïwan est très important. Taïwan veut que la Chine est beaucoup trop à perdre à l'attaquer. Alors on est dans cette situation aujourd'hui avec des dimensions politiques, des dimensions économiques. Et effectivement, l'observation de l'Occident qui est loin.

[00:41:06]

Les Etats-Unis sont peut être plus proches, mais quand même, ce n'est pas tout proche. Là, je dirais le détroit de Taïwan et les Européens sont très, très loin.

[00:41:13]

Valérie Niquet Pourquoi ne peut on pas envisager que les Américains, après tout, laissent les Chinois gagner en influence dans ce qu'on appelle la mer de Chine, qui est la bien nommée et où les Chinois peuvent légitimement considérer qu'ils sont un peu chez eux et que les Américains n'ont pas à faire régner la pax americana? Comme vous l'avez rappelé tout à l'heure, d'abord, il y a une question de rapport de force au niveau global. Si les Etats-Unis laissent la Chine faire ce qu'elle veut dans un environnement qui n'est pas le sien et sur lesquels elle a des revendications, eh bien ils abandonnent en quelque sorte leur position première dans le monde et surtout, ils mettent en danger l'ensemble de leurs alliances.

[00:41:51]

Alors, on l'Europe, on en a parlé, mais avant chaque réunion, on Corretja. Les Etats-Unis ont rencontré tous leurs alliés en Asie la Corée du Sud, le Japon, l'Australie et donc on voit bien qu'il y a un resserrement des alliances et que si les Etats-Unis ne faisait rien en cas d'attaque chinoise, je parle bien d'attaques chinoises contre une partie du territoire taïwanais. Eh bien, cela ferait perdre toute confiance dans la capacité de protection des Etats-Unis sur lesquels comptent les alliés.

[00:42:21]

Et cela risquerait de relancer évidemment une course aux armements encore plus importante dans l'ensemble de la région. Par ailleurs, pour nous mêmes également, ce n'est pas uniquement une question de valeur, y compris en termes d'intérêts de stabilité au niveau global. Laisser la Chine agir sans réagir, sans rien dire, même si évidemment, ça n'est pas nous qui allons intervenir militairement dans la région, c'est un peu comme pensons à Munich. Plus on laisse un Etat avancer ses pions d'une manière extrêmement agressive et dans des champs des paysans qui ne lui appartiennent pas, il faut bien voir ça.

[00:42:56]

C'est que quand la Chine agit en mer de Chine, que ce soit en mer de Chine, face au Japon ou en mer de Chine du Sud, elle est de savoir si elle a des revendications qui sont totalement contraires au droit international. Mais si la Chine s'imposait de cette manière là, c'est prendre un risque majeur qu'elle aille encore plus loin. Donc, la meilleure manière de montrer à la Chine qu'il faut arrêter cette stratégie, c'est ce qu'on appelle la dissuasion et la dissuasion.

[00:43:22]

Elle passe par les Etats-Unis et je crois que les Etats-Unis, même si évidemment c'est un risque à prendre, sont prêts à démontrer à la Chine que agir, ce serait prendre un risque très important et beaucoup en Chine. Je crois, en sont conscients.

[00:43:36]

Alors, à côté de ces ambitions géopolitiques, il y a les ambitions économiques de la Chine. La Chine, qui aura été l'un des rares pays en 2020 à afficher une croissance positive plus de 2,3 pourcent exactement. Mais on le sait, Pékin ne compte pas en rester là et vise le statut de première puissance économique mondiale. Oui, ce sujet de Laura Rado et Christophe Roqué.

[00:44:00]

L'épidémie de Kovy 19 presque de l'histoire ancienne en Chine malgré les masques, une vie quasi normale, a repris depuis plusieurs mois. Le premier pays touché par la crise sanitaire est aussi le premier pays à s'en remettre 2,3 de croissance en 2020, son plus faible score depuis 44 ans. Mais un exploit envié quand le reste du monde a plongé dans la récession.

[00:44:26]

Et Yang, la Chine continuera à faire face à de nombreux défis. Mais les fondamentaux économiques qui soutiendront la croissance à long terme restent inchangés et nous devons rester confiants. Relever les défis et consolider les bases de la reprise économique pour assurer un développement économique et social durable avec pour 2021 le PIB pourrait même frôler les 8 pour cent, selon le FMI.

[00:44:55]

Malgré un repli début 2020, l'économie chinoise a vite retrouvé des couleurs dès le printemps. Les usines rouvrent. La pénurie mondiale d'équipements médicaux se transforme en aubaine dans cette entreprise de Pékin. Fini les implants dentaires, on fabrique désormais des masques à destination de l'Europe. Champier confraternel le premier lot de masques sera envoyé de Pékin à Shenzhen, puis sera transporté en France par avion depuis Shenzhen.

[00:45:23]

Au cours des douze prochaines semaines, nous enverrons plus de 10 millions de masques en France par avion.

[00:45:30]

Kawkab, masques, blouses, respirateurs. Les carnets de commandes chinois se remplissent à nouveau.

[00:45:38]

Le grand boom du télétravail y est pour beaucoup pour fournir écrans d'ordinateurs et matériel hi fi.

[00:45:44]

Le géant chinois répond à l'appel, comme ici à Canton, où l'on fabrique des enceintes haut de gamme pour des clients fortunés qui passent désormais la majorité de leur temps chez eux. Les lignes d'assemblage fonctionnent six jours sur sept et le patron se frotte les mains. Alors, on ne sait.

[00:46:01]

Je ne veux pas dire que le Kovy de 19, ce qui nous est arrivé de mieux en mieux. Nous avons plus que doublé notre chiffre d'affaires. Je n'aurais jamais rêvé ou prévu d'atteindre ce niveau avant au moins deux ou trois ans. Mais l'épidémie a tout accéléré le sexe.

[00:46:19]

Résultat les exportations s'envolent +21% en novembre. La Chine devient en 2020 le premier partenaire commercial de l'Union européenne, devant les Etats-Unis. l'Empire du Milieu pourrait même être la première puissance économique mondiale dès 2028. Dix ans plus tôt que prévu. Une prouesse qu'il faut relativiser.

[00:46:42]

La Chine devient ultra puissante, ce qu'elle risque de le devenir. Qu'adviendra t il des deux autres puissances que seront les Etats-Unis et l'Union européenne? Et alors là, c'est à charge pour ces deux pôles de trouver les réponses adéquates pour ce faire vassalisée par les entreprises chinoises et l'hégémonie chinoise. Mais en interne, tant qu'ils n'ont pas réussi à monter le niveau de vie des Chinois et créer un modèle social qui peut le faire, ils peuvent leur permettre d'être rassurés quant à leur avenir, leurs retraites et leur santé.

[00:47:20]

Il n'y aura pas de rattrapage au niveau des pays occidentaux pour redorer son blason, terni par une épidémie née sur son sol. Pékin veut aussi miser sur ses vaccins. Les premières doses de sino femmes sont arrivées sur le continent africain en février. Sénégal, Ethiopie, Tchad l'influence chinoise boostée par une diplomatie du vaccin.

[00:47:42]

Carlos, nous avions rejoint le Programme mondial de l'eau MS Kovács pour proposer une distribution des vaccins dans le monde entier. Je voudrais vous annoncer ces chiffres avant la fin du mois de février. La Chine nous fournit un soutien à la vaccination à 69 pays, dont des organisations internationales, et exporter des vaccins dans 28 pays fournis à bas coût, voire gratuitement.

[00:48:08]

Les vaccins made in China conforte un peu plus le statut de grandes puissances internationales de Pékin. Un rayonnement mondial et un rebond économique qui tombe à point nommé. Le régime fêtera en grande pompe les 100 ans du Parti communiste en juillet prochain.

[00:48:24]

Fibre de certaines questions télespectateurs. La pandémie mondiale est elle une chance pour la Chine? Ce qui serait assez ironique parce que tout est parti de Chine, quand même. Je crois qu'on peut dire oui.

[00:48:33]

On peut dire oui du point de vue politique, parce que ça a permis de régler le problème de Hong Kong sans que véritablement, personne ne s'en offusque. Mais du point de vue économique, ça, c'est absolument certain. C'est à dire que ce que l'on a dit, la Chine est le seul pays parmi les dix premiers Mondiaux à ne pas être en récession l'année dernière, avec une croissance plus faible, mais quand même une croissance positive. Et là, la Chine caracole en tête des prévisions de croissance avec, je le disais tout à l'heure, un concurrent qui est plus élevé que lui en matière de croissance, qui est d'Inde.

[00:49:01]

l'Inde est à +12 pour l'année prochaine, on estime +12, la Chine entre +8 et +10. L'un des tout petits, c'est que la cinquième puissance mondiale. Mais à ce rythme, évidemment, elle va vite dépasser l'Allemagne et probablement vite le Japon. Donc là, on est effectivement avec une zone asiatique extraordinairement dynamique et avec la Chine qui en profite. Je crois que tout à l'heure, on a parlé du lien avec les Etats-Unis. En janvier février, l'excédent commercial Chine vis à vis des Etats-Unis est de 100 milliards de dollars.

[00:49:28]

Les exportations chinoises ont augmenté de 60 entre janvier et février, c'est à dire le monde entier, continuent à avoir besoin d'usines chinoises du point de vue son mode de fonctionnement. Et on voit bien d'ailleurs que l'un des problèmes majeurs quand on disait la pandémie, l'un des problèmes qui risquent de se poser, mais qui peut arranger la Chine aussi, parce que finalement, on va avoir les forts qui vont être encore plus forts et les faibles qui vont être éjectés.

[00:49:49]

C'est le problème des approvisionnements. On a parlé des microprocesseurs, les matières premières. Aujourd'hui, les gens qui nous écoutent dans la construction. En France, c'est une catastrophe. On a géré l'ensemble des éléments dont on a besoin pour la construction, qui sont en pénurie. Et ça, on a ça dans le monde entier, le BTP, par exemple pour le BTP. En ce moment véritablement catastrophe, c'est à dire les devis en ce moment envoyés dans le BTP en France, manque d'un jour tellement vous avez en quoi on manque de tout.

[00:50:14]

On manque de bois en banque 2 1 et évidemment, on va manquer encore plus si les Etats-Unis lancent leurs énormes plans de reconstitution de leurs grands, on va dire de leurs grands équipements 3000 milliards de dollars annoncés du point de vue de Boyden. Et bien là, les Chinois aussi essaient à tout prix de récupérer la matière première avant tout le monde. On a parlé tout à l'heure de microprocesseurs, des puces, etc. C'est la guerre en ce moment pour essayer de récupérer à tout prix toutes ces matières premières qui doivent alimenter cette énorme croissance qui est en train de resserrer vassalisation dont parlait Sophie Vélaire dans le sujet.

[00:50:46]

C'est quelque chose à craindre. Au fond, on voit bien que le Club Med aujourd'hui appartient aux Chinois et que dans une génération de notre CAC 40 appartiendra aux Chinois. Et comme on le disait tout à l'heure, nos enfants travailleront en Chine. Je ne sais pas si ils appartiendront parce qu'effectivement, la puissance financière chinoise ne sait pas où elle va investir. C'est pas sûr que ce soit fondamentalement en Europe ou aux Etats-Unis. En revanche, je crois qu'il y a un élément qu'il faut avoir à l'esprit, c'est que sur le modèle économique est revenu, ce qui est normalement la constante majeure depuis des millénaires, c'est la démographie, la démographie, c'est à dire que les Etats-Unis, ses 330 millions de personnes il faut bien se rendre compte, la Chine 1 milliard, 400 millions vont avoir un problème démographique de vieillissement de leur population.

[00:51:24]

Ils l'ont déjà, l'Inde un milliard, 300 millions avec une croissance énorme, l'Asie 4 milliards 3. C'est à dire qu'on est avec des zones qui n'ont rien à voir avec nos zones à nous. A la limite, ceux qui vont avoir un rôle, probablement. Si vous regardez cette variable démographique, c'est l'Afrique. l'Afrique, elle, va dépasser la démographie asiatique. Mais c'est juste, on va dire au 22e siècle, ça va venir très, très vite.

[00:51:45]

Donc là, on est dans des redistribution des cartes d'ailleurs. C'est pour ça que la Chine est très, très présente sur l'Afrique. Elle considère que c'est la grande zone d'avenir.

[00:51:51]

Pierre Haski Est ce que la Chine va véritablement devenir la première puissance économique mondiale? C'est écrit, c'est mathématique, c'est indiscutable.

[00:52:00]

Ou bien est ce que non, il peut y avoir des surprises et il ne faut jamais parier contre l'Amérique, comme on dit. Alors, rien. Rien n'est écrit, surtout dans ce domaine, mais effectivement, le vrai risque d'un effondrement chinois demain, il est d'une séparation du monde, c'est à dire d'avoir que l'image de la guerre froide revient sans arrêt d'avoir deux zones d'influence par rapport à la guerre froide. Avec le RSS, il y a effectivement ce tissu de liens économiques dont on parlait, qui est colossal et qui n'est pas facile à séparer, mais sur les cartes et sur les secteurs stratégiques, et en particulier ceux de la technologie, des pharmas, etc.

[00:52:44]

Il y a une tentative en ce moment de désengager les deux pays et donc on risque de se retrouver si cette atmosphère de confrontation se poursuit dans les prochaines années avec deux zones d'influence dans laquelle, effectivement, les entreprises chinoises auront leur sphère d'influence avec une partie de l'Afrique et une partie de l'Asie. Et les entreprises américaines, les GAFA, auront le reste, y compris nous. Et il y a un vrai danger pour l'Europe, qui est certes le premier ensemble économique mondial, mais n'a pas les entreprises dans les secteurs clés aujourd'hui pour peser dans ce dans cette confrontation, et c'est un enjeu absolument, il faut choisir notre maître.

[00:53:26]

Que vous êtes en train de dire. Il faut choisir notre maître, il faut choisir notre maître et c'est le risque aujourd'hui. Et c'est pour cela que l'Europe n'a pas envie de rentrer dans la guerre froide des Américains avec la Chine. Mais elle y est entraînée, peut être malgré elle. Et en tout cas, le climat actuel ne nous pousse à choisir non pas notre maître, mais à choisir notre camp, comme on disait dans les années 50.

[00:53:53]

Agnès Gaudu s'il y a un rideau de fer technologique en deux et deux mondes, le monde chinois et le monde américain.

[00:54:01]

Le problème, c'est que les Chinois nous exportent beaucoup de choses nos ordinateurs, leur technologie, leurs téléphones portables, leurs confrontés. S'ils n'arrivent plus à nous exporter toutes leurs marchandises qui alimentent leur croissance, alors pour l'instant, ce sont eux aussi qui sont inquiets.

[00:54:19]

Parce que dans ce rideau de fer, il y a quand même un paradoxe. C'est qu'ils sont extrêmement dépendants eux mêmes de l'importation, en particulier des microprocesseurs de Taïwan, des Etats-Unis sur lesquels les Etats-Unis ont mis des sanctions. Et en fait, j'ai été frappé lors de la session parlementaire qui s'est close en mars. Du discours. Certes, des prévisions de croissance à 6% qui sont relativement modérées par rapport à des prévisions que des économistes étrangers auraient pu faire d'une part, et par ailleurs, d'une certaine modération du discours et de la certitude de soi dans les plans économique où le principal élément de planification.

[00:55:02]

Parce que là, on est dans le lancement d'un nouveau plan quinquennal a été l'autonomie, c'est à dire tout faire pour devenir autonome, ce qui veut dire qu'on ne l'est pas.

[00:55:11]

La Chine n'est pas réellement une économie qui repose sur les exportations, mais sur le marché intérieur.

[00:55:16]

La Chine est prise elle même dans ce réseau d'échanges et ne nous vend pas des choses de manière totalement autonome. Elle nous vend des choses qui ont fait cinquante fois le tour de la Terre et qui sont elle même dans le système globalisé. Donc, elle est aussi dépendante. Elle est dépendante aussi financièrement et elle est dépendante sur un certain nombre de points. Par ailleurs, elle se retourne encore une fois sur et nous allons développer le marché intérieur. Ça fait 20 ans que le premier ministre à l'époque, Dollon Petit, avait essayé de lancer un plan pour pourses pour que l'économie se tourne enfin sur la consommation intérieure.

[00:55:52]

Vingt ans plus tard, on en est encore à dire qu'on va le faire.

[00:55:54]

Les Chinois épargnent pour leurs vieux jours parce qu'on n'a pas de retraite là bas. C'est là qu'on a un peu de pécule. On le met à la banque, oui.

[00:55:59]

Et le modèle économique reposant exclusivement sur les exportations les inquiète aussi. Donc, oui, bien sûr.

[00:56:06]

Effectivement, on voit qu'elle est, qu'elle est telle qu'elle est tentant et caracole en tête. Ça, c'est certain. Mais elle même est inquiète de sa structure, de sa structure économique.

[00:56:14]

Son mode de développement économique a tout de suite revient à vos questions. Le diplomate chinois, qui a transgressé lamentablement les règles diplomatiques, peut il être expulsé? Pierre Haski, qui suivait les affaires internationales depuis juin?

[00:56:34]

Je ne crois pas. Je pense que les y aider. Il y a des niveaux de représailles. Dans le langage diplomatique, la convocation de l'ambassadeur est un geste fort dans l'expression de la mauvaise humeur. On va dire on va appeler ça comme ça. Donc, avant de passer à l'étape suivante, je ne pense pas que je pense qu'il faudra soit qu'il y ait d'autres gestes qui aient une répétition dans la transgression ou qu'il y ait une dégradation supplémentaire. Pour l'instant, je pense que tout le monde a intérêt à ce que l'on n'en reste pas.

[00:57:05]

Fibe de certains Bannon, une autre idée de menaces de rétorsion. Et si on commençait par un acte fort, deux points interdire à Weiwei de s'implanter en Europe, c'est une solution proposée par Joseph dans le Orain.

[00:57:17]

Oui, c'est un sujet chaud puisque les antennes singé de part et d'autre part, Brouwers doit construire une usine en Alsace. Là, on a effectivement l'aliyah quelques heures, une polémique qui ont leur argent. Ils nous tiennent même. C'est encore pire parce que là, c'est une subvention, carrément, on va dire du point de vue français pour permettre l'installation de cette usine. Donc là, on est évidemment dans toute la complexité de ce qu'on évoquait. On se tient tous parce que le commerce mondial aujourd'hui, et notamment les nouvelles des nouveaux vecteurs de valeur autour du digital, etc.

[00:57:46]

Sont tellement imbriqués les uns dans les autres. Ça va être très, très compliqué, de dire ah bah voilà. Allez hop, on se sépare les uns des autres parce qu'on voit qu'immédiatement pour les uns et pour les autres, c'est une catastrophe. Et donc là, quand on est en train de parler de monde, eh bien on voit que tous les mondes sont imbriqués les uns dans les autres et que ce sera très, très compliqué de immédiatement considérer qu'on peut se séparer les uns avec les autres.

[00:58:07]

Agnès Gaudu Une solution parmi d'autres ne serait elle pas de boycotter les produits chinois? Question de Gilbert dans l'Hérault, ça existe ça? Je sais que les Chinois boycottent les Apple quand ils estiment être maltraités par les Américains.

[00:58:18]

Les consommateurs chinois.

[00:58:22]

On peut avoir des estimations différentes de la réussite des boycott. Boycottez encore faudrait il que d'abord, c'est assez, c'est assez mal vu du point de vue des règles internationales. Si je ne m'abuse. Et ensuite, encore faudrait il sérié beaucoup.

[00:58:39]

Parce que beaucoup de produits sont chinois, ça veut dire une baisse. Ça veut dire très clairement une baisse du pouvoir d'achat de chacun. Parce que nous achetons énormément de produits chinois qui, si nous les boycottons, vous ont coûté beaucoup plus cher.

[00:58:51]

Alors je vous, en France, on n'a pas les capacités de certains masques, seringues, vaccins, médicaments, etc. Qu'est ce qui ne vient pas de Chine?

[00:58:58]

Oui, ben oui, oui, des avions, mais non. Oui, mais encore. Quand vous regardez dans les composantes, vous avez des éléments. C'est à dire que même quand on est en train de dire ah bah ça, c'est chez nous. Non, en fait, on achète des composants qui sont aussi des composants chinois et je crois vraiment tout le temps. La question du coût et la question du prix que nous sommes prêts à payer est extrêmement importante aujourd'hui.

[00:59:16]

Vous avez beaucoup des millions de Français qui sont avec un pouvoir d'achat qui est limite limite. Ils ne peuvent pas se permettre d'avoir une augmentation ou alors ils vont perdre vraiment dans leur quotidien.

[00:59:26]

Les importations chinoises sont elles taxées en Europe?

[00:59:29]

Sont taxées? Enfin, elles sont taxées, non? Quand elles vont rentrer du pot du chinois, notamment quand elles sont produites par des usines européennes. Puisque ça, c'est le but et c'est la stratégie. Quand on évoqué l'usine en Alsace, c'est à dire qu'à partir du moment où c'est fabriqué, même si c'est avec des capitaux étrangers, vous êtes plus taxé du tout. Et ensuite, effectivement, on est dans les questions de réciprocité, c'est à dire la guerre commerciale qu'on avait vu avec Trump et les Européens et avec la Chine il y a quelques mois.

[00:59:55]

Valérie Niquet l'Union européenne est elle au milieu de la confrontation Chine Etats-Unis? Est ce qu'on est en train de se faire entraîner dans cette confrontation? Je ne crois pas qu'on se fasse entraîner la question de savoir si on doit choisir entre la Chine et les Etats-Unis me paraît un peu curieuse à tous les niveaux, même si nous avons souvent des problèmes avec les Etats-Unis en particulier. Encore une fois, en ce qui concerne les valeurs et plus encore avec l'arrivée au pouvoir.

[01:00:23]

Champagnole l'Union européenne fait partie des démocraties. Les Etats-Unis aussi. Le Japon, l'Inde et la Chine n'est certainement pas notre allié naturel, surtout quand elle adopte une attitude qui, encore une fois, est profondément déstabilisatrice pour le fonctionnement de l'ensemble du système mondial.

[01:00:42]

Pierre Haski JO Belledonne soutient si l'Europe dans ses tensions diplomatiques avec la Chine, est ce que les Américains sont du côté des Européens? Et s'il y a une alliance? Oui, et ils sont même demandeurs de cette alliance, c'est toute la stratégie de d'urbains Heden qui a repris une partie de la rhétorique de Donald Trump, c'est de construire des alliances. Il l'a fait en Asie en allant voir l'Inde, l'Australie ou le Japon. Et il le fait cette semaine en Europe.

[01:01:14]

Demain, d'Urbain Ayden est l'invité surprise du sommet européen en visioconférence et la Chine sera évidemment un des sujets abordés. Il y a cette volonté de recréer une alliance des démocraties contre contre, ce qui apparaît de plus en plus. Évidemment, on l'a dit depuis le début de cette émission comme le nouvel adversaire de l'Occident.

[01:01:42]

Certes, sommes nous capables de rapatrier les industries stratégiques en France ou en Europe, toutes ces industries stratégiques comme les médicaments qu'on a délocalisé en Inde ou en Chine?

[01:01:51]

Oui, mais là, je pense que les vraies industries stratégiques, celles de demain, c'est à dire celles qui vont créer le maximum de valeur aujourd'hui, non seulement n'est pas capable de les rapatrier, mais on n'est pas capable de le faire nous mêmes. J'entends bien. Voyez le cloud, par exemple, quand on est sur le cloud, quand on est sur l'intelligence artificielle. Voyez, c'est terrible de dire que la plus grosse capitalisation européenne, c'est LVMH. C'est une boite de luxe de 270 milliards de dollars.

[01:02:12]

C'est à dire? Là, on voit que c'est un problème français, ces problèmes européens en général. Le problème européen en général, c'est qu'on est pas sur les segments dans lesquels on va créer de la valeur pendant le 21ème siècle. Et là, pour le coup, ce n'est pas une question de rapatriement. C'est vraiment tout. Alors on disait sur les microprocesseurs Taïwan a investi. La firme TSMC a annoncé des investissements de 700 milliards sur les nouvelles générations de puces 700 milliards.

[01:02:35]

Mais vous vous rendez compte, l'Europe, elle, n'est même pas capable de faire aujourd'hui 10 milliards là dedans. Cela veut dire effectivement, il y a des choix incroyables, c'est à dire on abandonne l'automobile ou le rail et on va là dedans. Mais on est absolument pas prêts aujourd'hui à faire ça. Et on voit qu'immédiatement. Quand je dis ça, il y a probablement une grande partie des téléspectateurs qui auront écouté un tout petit coup sursautent en disant quand même on ne va pas faire ça parce qu'effectivement, l'Europe aujourd'hui n'est pas sur les éléments stratégiques de la création de valeur du 21ème siècle, il faut le dire et le redire.

[01:03:03]

On a un retard terrible.

[01:03:05]

Agnès Gaudu On énumère les forces de la Chine, mais a t on cerné ses faiblesses, ses faiblesses?

[01:03:12]

C'est sans doute du point de vue de la force de persuasion idéologique. Malheureusement, l'année 2020 a quand même été et lui a fourni sur un plateau aussi, tous les arguments pour fournir sa rhétorique de la décadence occidentale et de la démocratie occidentale. C'est peut être là. Les Chinois, quand ils réussissent, ils n'ont qu'une seule envie, c'est de quitter le pays et de mettre leurs enfants à aux Etats-Unis. Bien sûr, les apparatchiks en premier, mais l'urgence de balayer devant notre porte à tout point de vue du système démocratique est là aussi.

[01:03:43]

C'est d'arriver à fournir un modèle qui, qui, qui, qui, qui, qui est convaincant. Or là, les Chinois ont beau jeu de dire qu'il y a eu quelques problèmes.

[01:03:53]

Voilà, c'est la fin de cette émission. Merci beaucoup d'y avoir participé. Je rappelle que C dans l'air est disponible gratuitement en podcast sur toutes les plateformes que je vais citer Deezer, Apple Podcast, Cast Box et Spotify. Vous restez sur France 5 à suivre. C'est à vous.