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[00:00:15]

Bonsoir à toutes et à tous. Ces locaux vides va t il durablement changer nos vies? Pour certains petits commerces de centre ville. Jamais les affaires n'ont été aussi florissantes. Alors, bien sûr. Reste à savoir si ces nouvelles habitudes de consommation seront durables. De même, le marché de l'immobilier est chamboulé, car le confinement à développer, le télétravail, cela veut dire la possibilité pour les cadres notamment, de travailler à la campagne. En tous les cas, dans les grandes villes, les quartiers d'affaires sont déserts et les entreprises réduisent la taille de leurs bureaux.

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Quant aux jeunes générations, faute de pouvoir trouver du travail ou de pouvoir suivre les cours à la faculté, beaucoup sont retournés vivre chez leurs parents. C'est le sujet de cette émission. C'est dans l'air que nous avons décidé intituler ce soir Comment le virus a changé nos vies.

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Pour répondre à vos questions, nous avons le plaisir d'accueillir Jérôme Fourquet. Vous êtes directeur du département opinion à l'institut de sondage Ifop. Je rappelle votre enquête avec Marie Garriott sur les Français Confinait enquête qui s'intitule En immersion au Seuil. Et puis, bien sûr, je rappelle votre ouvrage l'Archipel français, également aux Éditions du Seuil. Sophie Pettersson, vous êtes psychanalyste. Vous répondez chaque week end aux questions des lecteurs de version Fémina et je rappelle votre ouvrage Du plaisir d'être soi.

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C'est chez Flammarion.

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En visioconférence, on retrouve Jean Viard, vous êtes sociologue, directeur de recherche au Cevipof CNRS, auteur de La page blanche aux Éditions de l'Aube et enfin, Pascale Hébel, économiste, directrice du pôle consommation aux entreprises et entreprises au Crédoc.

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Je rappelle votre ouvrage La révolte des moutons. C'est aux Éditions Autrement. Merci à tous les quatre de participer à cette émission en direct.

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Jean Viard On commence avec vous avec une question très large, mais selon vous, si vous deviez retenir un élément? Qu'est ce qui, dans tous, que le Kovy nous impose? Qu'est ce qui est le plus marquant et qui sera peut être le plus durable dans nos changements d'habitudes, dans le changement de notre mode de vie? Si vous voulez, moi, je dirai qu'on a basculé dans un monde numérique écologique et qu'on a tous senti que ces surcoûts numériques et écologiques est le cœur du basculement.

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Mais avec une remarque à côté, au fond, c'est l'humanité rassemblée qui est l'élément de puissance de cette affaire. Quand on se met chaque milliard à faire la même chose, on tire plus de cent laboratoires qui cherchent un vaccin. On fait humanité pour créer du commun et pour survivre dans l'histoire de l'homme. C'est fantastique.

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Sofie Peeters Même question avec votre regard de psychanalyste.

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Qu'est ce qui vous a le plus surpris et qui sera peut être le plus marquant dans cette période hors norme que nous vivons depuis mars dernier?

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Maintenant, juste avant cette période, dans les années précédentes, on parlait beaucoup du vivre ensemble, de réenchanter le monde, comment on allait faire. Et j'ai le sentiment, pour faire écho à ce que vient de dire Jean Viard, qu'on est en train de réhumaniser notre monde, en tout cas. On a le désir, le besoin, l'envie, voire la nécessité de le réhumaniser. Sans doute. Peut être que ce vivre ensemble, qu'on guettait ou qu'on attendait de nouveau, on est en train d'y être là parce qu'on ne peut plus faire les uns sans les autres.

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Et nos destins sont liés et les destins planétaires sont liés. Et donc ça, psychiquement, ça change de la perspective de nos vies. Donc, après, la grande question pour chaque individu, c'est ce que je voulais être le jouet de mon existence. Ou est ce que je vais vouloir? Et on va le voir. Je pense dans l'émission vouloir changer certains ordres ou certains choix de mon existence. Et ça, ça va être très déterminant pour la suite.

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Réhumaniser notre société, ça veut dire ne plus courir derrière le bien être matériel, le PIB, la performance, mais se dire au fond, c'est le jeu qui compte et c'est ce que je vais faire de ma vie.

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Le jeu et le nous, surtout pas le jeu. Justement, peut être qu'on était tellement dans le jeu que le jeu de la performance et de l'ego, donc, c'est aussi un retour au nous, à l'humanité tout entière, puisqu'on est dans un même destin. On est dans un même vécu en ce moment et on est face à ce besoin et ce désir, justement. Qu'est ce qu'on va faire ensemble? Et on a envie d'être ensemble parce qu'on ne peut plus être ensemble.

[00:04:12]

Donc, ça aussi, c'est un autre challenge, beaucoup sur la façon de l'être et de pouvoir l'être. Je crois que on a comme un retour à l'essentiel. On a parlé d'écologie, un palais numérique, on en a eu un grand face à face avec soi et un grand face à face avec nos façons de vivre. Et donc là, on va devoir effectivement se déterminer par rapport à la façon dont on vit.

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Parce qu'elle est belle. Même question qu'est ce qui vous a le plus marqué dans cette période et qui sera le plus marquant dans cette période hors norme que nous vivons depuis mars dernier? Alors, je crois qu'il y a vraiment un courant quand même de vouloir ralentir avant, puisqu'on était dans une société qui s'était beaucoup accélérée. A cause du numérique, donc, on accéléré tout, on voulait toutes plus vite et donc il y avait des gens qui voulaient un ralentissement mondial, ralentissement.

[00:04:57]

Ça a vraiment été un arrêt. Je crois qu'il y a quand même une conséquence et on va en payer sans doute dans les mois à venir. Des conséquences? C'est l'isolement relationnel. On s'était déjà rendu compte qu'il y avait une progression. L'isolement relationnel, c'est le fait de dans sa vie, de ne pas avoir de contacts en dehors du monde professionnel et qui fait et en dehors de son foyer. Et ce qui fait que là, on sent qu'au bout d'un an, forcément, on a beaucoup moins de relations avec les autres et ça crée des dépressions.

[00:05:29]

En fait, on a vu une hausse de la part de 3 4 points. 20% des Français sont tombés en dépression. On sait que là, et c'est pour ça qu'il y a une fenêtre où on a autorisé les gens à voir à Noël que finalement, on a besoin de ces relations qui sont en dehors du foyer familial. Qui, l'être humain est un animal qui a besoin, qui ne se crée que dans le social que dans les relations avec les autres.

[00:05:54]

Et ça crée finalement un isolement qui peut être un effet boule de boule de neige et qui crée de la méfiance. Donc, on sent bien que la société est polarisée en ce moment. Sans parler de Trump, etc. Il y a vraiment toute une théorie du complot qui se met en place à cause de cet îlot. Ceux qui sont isolés vont dans ce sens. Donc, les conséquences, c'est chez les très jeunes et on en parlera tout à l'heure des dépressions, mais aussi peut être du populisme, etc.

[00:06:19]

Jean Viard, votre garde sociologue? Vous confirmez? L'homme n'est pas fait pour vivre seul. Le fantasme de vouloir se retirer sur une île déserte, au fond, c'est la dépression assurée. Oui, je crois qu'on dbz profondément papouilles. Non seulement n'est pas fait pour être celle dans les touchés. Je crois que c'est essentiel. Ce qui nous manque le plus en ce moment, c'est qu'au fond, c'est tous les côtés du lien social, parce qu'à la limite, on travaille en payant sur Internet.

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On va faire son boulot, mais c'est tout à côté et on se rend compte à quel point ces accoté sont essentiels. Et une chose que je veux dire aussi si on se rend compte à quel point le travail est un plaisir et une force, alors qu'en France, on a un peu tendance à dire le travail et capital exploitation, etc. Ce qui nous manque souvent, c'est le travail. Et puis, c'est le gris qui entoure tout ça. On apprend plein de choses et tout à fait d'accord qui, dit on, apprend plein de choses sur ce qui est vraiment important dans nos vies.

[00:07:07]

C'est ce qui nous a manqué.

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Dire que le travail était vu, vécu, un peu comme une corvée autrefois, avant le confinement. Finalement, on s'est rendu compte que le travail, c'était l'émancipation et c'était le bien être et les artistes.

[00:07:19]

Écoutez les cafetiers et les restaurateurs. Tous ceux qui sont interdits de travaillent quasiment depuis presque un an, mais presque ce qu'ils veulent. D'abord, ce n'est pas une question d'argent, bien sûr, mais pas seulement ceux qui veulent travailler, voir des gens, faire des blagues. Et si vous voulez le travail, c'est du lien, quoi. Et en France, on avait tendance à dire le travail, c'est d'abord l'exploitation, etc. Je crois que cette dimension du lien est à mettre en avant et ça peut être quelque chose de très positif pour changer une société, surtout en France, qui est un rapport complexe au travail.

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Jérôme Fourquet Même question alors vous avez même réalisé une enquête sur ce qu'ont vécu les Français pendant ce confinement. Cette enquête en immersion. Qu'est ce qui vous a le plus marqué, le plus frappé dans cette remontée du terrain?

[00:07:58]

Il y a plusieurs choses. La première où on est face à soi même. Notamment, le premier confinement a permis à beaucoup de gens de se poser un certain nombre de questions et de faire un espèce de bilan d'étape sur leur existence. Et quand on les interrogeait quantitativement. Et puis, on a constaté que 10 des Français nous déclaraient qu'ils avaient envie de changer très profondément leur vie, alors ça peut être en termes de localisation des ménages. Ça peut être changé de travail.

[00:08:25]

Ça peut être aussi changer de conjoint. C'est 10 de la population, alors tous n'y auront pas forcément au bout du chemin. Mais ça fait. Si on extrapole le nombre d'adultes, c'est 4 millions et demi de personnes qui on veut radicalement changer de vie. La vie est trop courte. Jean Viard parlait du travail. Je me suis rendu compte que le travail que je faisais n'avait pas de sens, n'apportait rien à la collectivité, ne me franchissait pas spirituellement ou intellectuellement.

[00:08:52]

Et donc bien c'est le moment ou jamais. La vie est courte, il faut. C'est un signal que je dois saisir, une opportunité pour changer ça. Ça nous a beaucoup marqué. Ce qui était intéressant, c'était de voir que ce 10%, on se retrouvait dans toutes les générations et toutes les classes sociales. Une attitude psychologique particulière qui n'était pas le propre de tel ou tel groupe, mais que l'individu avait été face à un miroir quelque part et se regarder dans la glace pendant des semaines.

[00:09:21]

Et qu'une partie de la population a dit c'est le moment ou jamais de changer de vie, même au sein de feu qui, d'apparence, sont des CSP+.

[00:09:28]

Et il lui a tout donné. Voulait il éprouver quand même une envie de dire je vais aller vivre?

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On vous en parlait tout à l'heure, peut être au bord de la mer. On avait quitté les métropoles, etc. Un autre élément, peut être à plus long par là aussi, c'est du long terme qu'il nous faudra surveiller, je pense. C'est le fait qu'on a une société parce qu'on en a dit les Français. Les gens qui se polarise sur un certain nombre de sujets, c'était déjà le cas avant. Mais là, c'est encore plus fort. Jean Viard a parlé tout à l'heure d'écologie et donc on voit, je pense, dans cette crise du vide, se dessiner une polarisation sur notre rapport à la société de consommation avec une partie de la population qui constate et qui se dit un peu dans le sillage de ce qu'a pu dire Nicolas Hulot ou d'autres.

[00:10:14]

Cette crise du vide, c'est une répétition générale avant le grand effondrement. Et si on ne change pas radicalement nos modes de vie, on va droit dans le mur. Donc, il faut individuellement, mais aussi collectivement, qu'on rééquilibre les choses, qu'on corrige le tir. Quelques quelques semaines après le premier confinement, nous avions le deuxième tour des municipales avec ces sept, cet entre deux tours qui a duré des mois et qui a été marqué, comme par hasard, par une poussée écologique écologiste dans certaines grandes villes de France.

[00:10:45]

Mais parallèlement à cela, on a toute une partie de la population, souvent plus modeste, qui, elle, n'entend pas du tout renoncer à son mode de vie actuel au sein duquel la consommation demeure centrale, centrale à la fois en termes de récompenses Karaca Hédonistes, Je me fais plaisir, mais aussi en termes de construction de sa propre identité. Ma place dans la société est indiquée par ce que je peux me payer, ce que je peux consommer.

[00:11:15]

Ce qui s'est passé il y a quelques mois maintenant, au moment de la polémique sur le Black Friday, par exemple d'Amazon, est extrêmement révélateur de tout cela. On a une pétition qui a circulé sur d'Amazon au pied du sapin. Quand? La population trouve très bien cette opération du Black Friday, qui permet d'acheter à moindre coût des produits iconiques de notre société de consommation qui, sinon, ne pourraient pas être achetés par toute une partie de la population. On a par exemple une hausse des achats de téléviseurs sur l'année 2020.

[00:11:47]

On avait plus de temps à passer dans son canapé que d'habitude, mais de dos. Et tout cela n'est pas contradictoire de qu'il y a une partie de la population, qu'il faut qu'on ralentisse très clairement sur la consommation et d'autres qui disent au contraire non, il faut, il faut y aller. On va parler peut être tout à l'heure de la la. De tout ce qu'il les commandes à distance, le commerce avec tout le développement de la livraison à domicile.

[00:12:12]

On n'est pas spécialement dans quelque chose de très, très écologique, mais c'est toute une partie de la population, une autre partie de la population. Elle considère qu'il faut radicalement changer et donc ça se politise. Et les débats qu'il y a eu. Vous vous souvenez sur certaines sorties, justement, de maires écologistes sur le Tour de France, qui était une ode à la performance, à la compétition, mais aussi un peu une fête ou une grande kermesse de la société de consommation.

[00:12:36]

Les arbres morts pour les sapins de Noël, etc. Etc. Tout cela n'était pas que de la provocation. Ça disait beaucoup sur une vision du monde qui, aujourd'hui, s'affronte à une autre vision qui est de dire je suis ce que je consomme et il n'y a pas de raison que je change mes habitudes.

[00:12:53]

Justement, consommation, parlons en. Puisqu'on a entendu avec ce confinement de nouveaux mots en termes de consommation qui traduisent bien ces changements qui sont à l'œuvre, alors ces nouveaux mots, eh bien, ce sont les circuits courts, ces services à domicile click and collect, l'expression qu'on a jamais autant entendu. Voyez ce sujet de mélanine Inès et David Le Marchand.

[00:13:16]

La clientèle les voulait ou des fruits de saison locaux sur les étals très prisés des clients. Depuis la crise sanitaire, les produits français sont de plus en plus plébiscités.

[00:13:30]

Les carottes de Seine et Marne et des poireaux et des coquilles Saint-Jacques de Trouville. J'aime bien acheter au maraîcher. Et puis, tous les gens qui font l'effort de les producteurs locaux et j'évite les produits étrangers. Sauf que je ne peux pas faire autrement.

[00:13:46]

Acheter local, un mode de consommation qui séduirait aujourd'hui un Français sur deux. Mais la crise a aussi modifié notre manière de régler nos achats 3,18 sur ce stand.

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Un outil est même devenu indispensable et on garde la Chine comme ça avec le foie gras. Ça dépend des jours écoulés infecter régulièrement.

[00:14:07]

Régulièrement, les lingettes désinfectantes qui sont juste à côté de la carte bancaire représenteraient désormais en France deux tiers des paiements, grâce notamment à la généralisation du sans contact pour les robots tueurs ou par câble.

[00:14:24]

Là où la charcuterie et la viande sont les commerçants qu'il faut adapter. Nous avons tiré de l'argent pour payer en liquide. Maintenant, on préfère la carte bleue.

[00:14:36]

C'est plus, ça va très vite et beaucoup plus sûr en temps de pandémie.

[00:14:42]

Nous, on évite de toucher du comptant la machine. On propose aux gens, on leur dit sans contact ou avec la pression qui montait la garde, vous faites le code. Au départ, on était contrôlé sans contact. Par la suite, on était quasiment obligé de toute façon. On a fait avec. S'adapter.

[00:14:57]

C'est aussi le pari qu'a fait ce restaurant spécialisé dans la volaille d'exception, fermé depuis octobre dernier. Ils se sont lancés dans le click and collect.

[00:15:06]

Pas qu'Adeline, donc, on vend les volailles entières qui sont présentées dans ces boîtes. Les gens viennent les chercher entières pour les déguster autour d'un repas familial à la maison, des plats désormais à emporter et à la carte.

[00:15:19]

Quelques nouveautés élaborées par le chef. On va avoir un Burghardt de volaille, ensuite une couche d'ananas caramélisée, un berga qui est nouveau, qui fait ses débuts, mais m'équiper, on est. On est à une quinzaine de ventes par semaine.

[00:15:37]

Et parmi les clients, cette septuagénaire qui vit dans le quartier et découvre ce service à emporter dans les légumes.

[00:15:47]

Je les fait à la maison, il que ce soit. Elle a fête tous les jours. En ce moment, il vaut mieux. Il ne reste que la bouffe.

[00:15:58]

Une manière de savourer de nouveau le temps d'avant ce jeu de mots paru dans le but de petites boîtes en carton. C'est très pratique et ça me plaît beaucoup. Jamais je n'aurais pensé c'est la première fois.

[00:16:12]

Un nouveau concept qui permet de garantir 20 du chiffre d'affaires habituel et qui sera maintenu même après la réouverture du restaurant.

[00:16:22]

Et il y a d'autres professionnels qui ont tiré leur épingle du jeu depuis la crise sanitaire.

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Il faut, un petit peu comme un salon de coiffure, avoir à gérer un petit panel de secours.

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Marcé Sabrina Chalabi est coiffeuse à domicile depuis des semaines. Elle enchaîne des prestations directement chez ses clients.

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Je voulais aussi légèrement savoir où est la position là. Là, on a vraiment un gros gros volume de clients. Je suis même souvent plutôt obligée de refuser parce que parce que je me retrouve des fois à des endroits totalement différents sur la plateforme qu'ils embauchent, les demandes de coiffure, massage ou d'esthétique ont augmenté de 700 pour cent le mois dernier.

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De pouvoir être à domicile et de pas avoir de transport de paillettes dans un salon. Effectivement, avec d'autres d'autres personnes et par rapport au virus dont moi, je me sens plus en sécurité. C'est un petit peu plus cher, mais ce n'est pas beaucoup plus cher. Une coupe presque au même prix que dans un salon.

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Un service rentable pour cette coiffeuse dont le salaire a triplé depuis qu'elle se déplace à domicile.

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Alors, question téléspectateurs, Pascale Hébel le click and collect permet t il aux petits commerçants de vivre décemment? Alors qu'on a observé ce qu'il y a vraiment une très forte hausse au deuxième confinement plus de 40% de transactions vers le pic de collecte des petits commerçants, donc c'est qu'il y a vraiment une hausse. Ce qui veut dire que pour les petits commerçants. Peut être qu'en effet, il y en avait vraiment besoin pour survivre. Mais on pense que ils s'en sortent et donc ça continuera après, parce qu'ils ont passé le cap technologique sur lequel il y avait un frein énorme.

[00:18:07]

Vous savez que le chiffre en France, avec 30% des MTP qui étaient équipés en Internet, tout simplement, contre 70 en Allemagne. Ceux là sont passés. On est passé de 30 à 50 de TPE PME qui se numérise et forcément, ça va les aider dans la suite. C'est qu'on a eu dans cette crise, finalement, des accélérations phénoménales sur tous ces sujets du numérique le télétravail, le e-commerce, la digitalisation qui s'est faite, elle se serait faite dans 10 ans, 20 ans, et on a juste gagné plein d'années sur cette technologie.

[00:18:42]

Mais parce qu'elle est belle, c'est donc une très bonne nouvelle. Ça, ça veut dire que nos PME la droguerie du coin, la librairie maintenant est également en ligne. Ce qui veut donc dire que si je veux acheter en ligne, il n'y a pas qu'Amazon. Je peux aussi acheter chez le commerçant qui est en bas de chez moi. On peut enfin avoir une alternative à Amazon et une alternative locale.

[00:19:00]

Donc, bien sûr, donc, c'est vraiment ce qui s'est passé. Mais simplement, c'est vrai que là, la question. La première question que vous vous posiez sur le modèle économique, c'est le cas. En effet, c'est pas si simple que ça. Parce que vous vous souvenez? Amazon au moment où ils sont arrivés, ils ont fait plusieurs années à perdre de l'argent. Parce qu'en fait, ça prend du temps d'aller chercher dans le magasin, de préparer les colis.

[00:19:19]

Donc, c'est une question d'organisation. C'est pour cela que dans la restauration qu'on voit en ce moment, c'est ce qu'on appelle des dark kitchen. C'est à dire qu'il y a des acteurs qui se mettent sans avoir du tout de restauration, qui se font que la collecte du collecte fait. Ils ne font pas illusion. Ils accueilleront jamais les gens à manger dans leurs restaurants. C'est là qu'il faut en effet arriver à optimiser. Et ce n'est pas si simple que ça.

[00:19:42]

Que ce soit dans le drive, dans la grande distribution, ils ont tous mis beaucoup, beaucoup d'années avant de rendre rentable ces modes Internet de vente en ligne e-commerce. Sofie Peeters.

[00:19:54]

Dans le reportage, on entendait une dame dire qui était chez un commerçant en disant de bouche, en disant Il nous reste toute la bouffe et c'est vrai qu'on le sait.

[00:20:03]

On s'est fait plaisir à table pendant ce confinement. Qu'est ce que ça traduit? Qu'est ce que ça vous dit?

[00:20:08]

Ça se traduit. Ça, c'est une bonne chose. On va dire de retrouver le plaisir des sens. Pas de nourriture ou pas. Le fait de cuisiner, en revanche, c'est ce que ça dit aussi, c'est que dans l'ennui, on cherche des façons de se faire plaisir et c'est très humain. On est tous des êtres, le principe de réalité, principe de plaisir, nous a appris Freud. Donc, on cherche un principe de plaisir et le danger dans le confinement et dans l'isolement, c'est d'aller chercher du plaisir qui va nous créer petit à petit à Babri.

[00:20:38]

Des addictions dont on a vu beaucoup d'addiction flamber lors du premier, puis de deuxième confinement. Pourquoi? Parce que les individus cachés derrière leur écran ou quand on fait depuis sa cuisine, son lit et son écran, quand on cherche une distraction. Allez, on va sur Internet et on cherche des distractions. Qui peut être du jeu en ligne? Qui peut être de visionner des films pornos? Qui peut être de consommer tout et n'importe quoi? Et puis, c'est aussi le petit verre d'alcool le soir pour se détendre.

[00:21:10]

Parce que c'est où on fait la pause. Ça peut être une addiction au café. Ça peut être plein de sorte d'addiction. En soi, ce n'est pas dramatique quand c'est une fois, deux fois, trois fois. Le problème de l'addiction, c'est aussi une réponse à une demande de plaisirs. À un moment donné, on a voulu faire plaisir. Pas de mal à ça, au contraire. Après, c'est le fait qu'on a créé une habitude et que le cerveau comprend que dès qu'il y a un problème, la réponse aux problèmes, on l'a trouvé, c'est celle ci parce que ça nous soulage, parce que c'est agréable, parce qu'on se sent mieux.

[00:21:40]

C'est vrai pour le moment, ça fait du bien. Et puis, c'est très insidieux. Ça va s'installer comme ça. Ça, c'est le confinement parce qu'on a plus de distractions et donc qu'on est seul et au fond, pour rompre la monotonie.

[00:21:50]

On va chercher un plaisir immédiat, oui, et on va chercher à se faire plaisir soi même parce qu'on va avoir aussi l'impression et l'impression que l'extérieur ne sait plus où nous en donner. On ne peut plus aller dehors, se promener ou aller prendre un café en terrasse ou tout ce que l'on appelait les petits plaisirs de la vie qu'on va devoir s'offrir des gratifications et en trouver ailleurs et donc s'amuser, devient un acte volontariste. Mais attention à la façon dont on s'amuse.

[00:22:17]

Jean Viard, Les petits plaisirs de la vie. Et pour revenir sur cette expression, il nous reste plus que la bouffe.

[00:22:23]

C'est vrai qu'on a dit parmi les grands gagnants de ce Coby, il y a eu les petits commerces de quartier et notamment a été le retour du local. Jusqu'où va t on aller dans ce virage écolo dont on nous parle au retour du local? Est ce qu'on va redécouvrir les fruits et légumes de saison? Je vais aller au bout de la. On va commencer par interdire les salades de tomates en hiver parce que la tomate ne pousse pas en hiver. En tous les cas en France.

[00:22:49]

Les petits plaisirs on a aussi développé les siestes canailles chez les télétravailleur. Allez faire canaille chez les télétravailleur. Vous croyez que c'est significatif? A réservé des chiffres qui étaient assez significatifs, mais enfin sur la question posée. C'est toujours pareil. Ce qui se passe, c'est une accélération de tendance, on l'a déjà dit et donc en fait, oui, le local, c'était déjà quelque chose qu'on cherchait. Mais c'est comme tout, comme Rita Gubert, etc.

[00:23:14]

Il y a des mouvements qui traversé la société. En fait, c'est ces mouvements qui se sont accélérés. Le local, c'est toujours la même chose et c'est plutôt là où il y a du local. Vous êtes dire dans une immense ville, il n'y a pas forcément des petits cons, des agriculteurs, des circuits courts, etc. Mais cette tendance là de vouloir se nourrir plus près de la nature, de vouloir manger des choses quasiment qu'on a vu pousser, etc.

[00:23:35]

C'est une tendance, à mon avis de fond. Moi, je rappelle toujours que 70 des Français ont un jardin. En fait, on est dans une société et que ceux qui habitent en appartement ont très souvent une résidence secondaire. Peut être le tiers d'entre eux Messagero, Brunelleschi. Moi, je voulais. En fait, on est une société très urbaine et en même temps, on aime énormément voir un jardin, un arbre, un point d'eau. Bon, pas forcément un potager, même si y un tiers, je crois, des jardins où il y a des potagers.

[00:24:00]

Et tout ça en fait. Il faut aussi qu'on regarde autrement la façon dont vous vivez. Et donc, je pense que c'est le mouvement du local. Il va continuer. Il y a des écoles qui vont s'en saisir. Regardez Mouans-Sartoux. Ça fait déjà des années que Ribéry a acheté une ferme pour nourrir ses enfants, etc. Donc ce lien va se développer après. Ne rêvons pas quand on va discuter. Prix de la multicarte, cantine ou prix dans la resto d'entreprise d'ici un an ou deux, là, la question du prix sera première.

[00:24:25]

Il y a un mouvement, il y a un mouvement culturel et économique, mais ne croyons pas pour autant. Le monde a changé brutalement.

[00:24:32]

Jérôme Fourquet, c'est ce retour au local. Ça veut dire aussi que vous l'avez bien expliqué, mais pas parmi une partie de la population. Il y a plus. Ce désir d'accumuler le bonheur ne vient plus forcément dans l'accumulation d'acheter des objets, mais d'en vivre une expérience.

[00:24:47]

On dit que c'est moins à voir avec les puisse être aujourd'hui, alors pour une partie, pour une partie de la population. Incontestablement, c'est à peu près les mêmes qui privilégient aussi les circuits courts, ce local, etc. Etc. Mais encore une fois, c'est une partie de la population, même si, comme disait Jean Viard, c'est quand même une tendance de fond. Alors, on a quelque chose, si vous voulez, à deux étages, on l'entendait dans votre reportage et pour les achats, notamment en matière alimentaire, mais pas seulement.

[00:25:15]

Et ça, ça avait démarré bien avant le Kovy. Encore une fois, c'est une accélération de tendance. On avait une sensibilité accrue des consommateurs au made in France. Et encore plus au Medine, près de chez soi pour l'alimentaire, ça se comprend assez bien pour d'autres types de biens, c'est parfois plus compliqué à se procurer, mais il y a une vraie carte à jouer pour de très, très nombreuses entreprises. Et vous voyez par exemple qu'un secteur comme celui de la grande distribution a marqué des points, on l'a vu dans nos enquêtes et à redorer son image auprès du grand public.

[00:25:53]

D'une part, en montrant ses capacités d'approvisionnement de la population, c'est à dire qu'on s'est tous rués les premiers jours du confinement pour acheter les pâtes, le riz, etc.

[00:26:01]

Au bout de trois jours, on a vu que l on a vu qu'il y en avait un avec un oreiller sous le pied avec ça suffit ça, ça suivrais. Mais ces opéras, ces acteurs de la grande distribution ont souvent joué collectif et fait de la place dans leurs linéaires à des producteurs locaux en disant voilà, comme disait Jean Viard. Pour l'instant, il y a une espèce de trêve sur le prix, c'est à dire on fera les additions plus tard, mais ça a été apprécié de la part de tout une partie de la population.

[00:26:29]

C'est bien qu'on nous propose des choses qui sont qui sont produites localement, donc c'est vraiment ce confinement. Il faut le voir comme une espèce d'incubateur qui aurait accéléré des tendances qui étaient qui étaient préexistantes.

[00:26:41]

Toute petite à la question, parce qu'elle est belle sur cette tendance qui s'accélère la dématérialisation de l'argent. Le billet, il est en train de disparaître. Maintenant, on va faire comme en Suède, on va tout payer jusqu'à sa baguette de pain avec sa carte bleue. C'est vrai que les Français gardaient du liquide, l'argent liquide avait gardé la valeur, mais on est moyen par rapport aux autres Européens parce qu'on a quand même été les inventeurs de la carte bleue, ne l'oublions pas.

[00:27:05]

C'est nous qui avons inventé la puce qui permettait de l'utiliser, mais on garde un peu liquide et c'est vrai que le liquide est important pour ceux qui gagnent peu d'argent. En fait, ça permet à la fois d'être payé deux fois par mois.

[00:27:18]

Ceux qui sont des travailleurs pauvres, ceux qui sont au SMIC et qui sont à temps partiel vont avoir deux payes et on voit moins filer l'argent. Donc il y a certains, certains qui essayent de défendre l'idée qu'il faut continuer à avoir du liquide, mais ont été par rapport à des pays comme la Suède, ou 80 pour cent des transactions se font avec une carte bleue et on n'a plus du tout de liquide. On en garde très, très peu, on est.

[00:27:44]

On a en effet passé cette étape là par rapport à ceux qui étaient plus méfiants, plutôt par rapport aux générations anciennes, qui étaient tellement habitués à avoir de l'argent liquide qu'ils ont du mal à s'en passer. Donc, les paiements qui étaient des générations qu'ils ne connaissaient pas, Internet qui ne connaissaient pas beaucoup les paiements avec notamment le sans contact qui se méfiait de ces moyens là qui en effet, ont basculé et qui continueront à l'utiliser, bien sûr, mais qui ne disparaîtra pas.

[00:28:11]

Alors ce confinement a également chamboulé, on l'a dit, le marché de l'immobilier. Faut il parler de la revanche des villes moyennes, des villes moyennes qui offrent de plus grands espaces, une proximité avec la nature? Une équipe de C dans l'air s'est rendu à Laval, dans la Mayenne. Là bas, la municipalité a bien compris que la Ville avait une carte à jouer. Et vous allez le voir, de nombreux Parisiens ont déjà posé leurs valises à Laval.

[00:28:35]

Sujet de Laura Rado et Dominique Le Marchand.

[00:28:42]

Un peu comme des Lego. Les cartons sont déjà déballés.

[00:28:46]

Reste un dernier meuble à monter pour Alexis Scénar. Lui et sa famille ont quitté la capitale mi décembre pour s'installer à Laval.

[00:28:54]

Une maison, alors? On était à 53 mètres carrés à Paris. Ce n'est pas un luxe à 133 mètres carrés ici, ce qui est trop grand, c'est peu, confirme le coiffeur de l'espace. On compte, on achète des meubles, on met des plantes et ma fille peut enfin courir dans l'appartement.

[00:29:11]

Plus d'espace, plus de nature, un environnement plus serein. Un vieux rêve pour ce Normand d'origine. La crise sanitaire lui a servi de déclic.

[00:29:20]

Avait un stress permanent de vivre à Paris où là, il y avait vraiment une concentration de gens dans la rue. Malgré le confinement ou son confinement. On avait comme les écoles qui étaient ouvertes. On croisait énormément de parents, ont cessé de sortir un maximum parce que nos enfants ont besoin de sortir. Ma femme a eu beaucoup de stress pendant son confinement et le coup de foudre. On a réussi à sortir de Paris. On s'est senti extrêmement relaxé. On se dit c'est pas possible de rester à Paris.

[00:29:49]

Il faut qu'on parte.

[00:29:50]

Lui a déjà retrouvé un poste dans une grande entreprise à proximité. Son épouse, elle, mise sur le télétravail. Quitter les grandes métropoles pour une ville à taille humaine. La tendance s'est accentuée avec l'épidémie des cadres supérieurs le plus souvent, dont l'arrivée a boosté le marché immobilier.

[00:30:10]

C'est un bien qu'on vient de vendre il y a une dizaine de jours. Il est resté à peine une semaine sur le marché.

[00:30:17]

Pierre Ambon est agent immobilier à Laval depuis 25 ans. Il a pu observer chez cette nouvelle clientèle des exigences bien particulières.

[00:30:26]

Il nous parle effectivement du télétravail, de savoir s'il y a une pièce dans laquelle il pourrait télétravailler, qu'il soit dédié au travail et en dehors des prestations liées à la vie de famille. Une pièce isolée où ils puissent travailler sereinement et dans de bonnes conditions.

[00:30:40]

Il nous parle de débit internet, alors on a la chance d'avoir la fibre à Laval et on fait partie des premiers départements équipés de cette sorte. Et puis surtout, nous parle d'espaces verts au moins deux terrasses, si ce n'est de jardins.

[00:30:54]

Au total, plus de 160 familles ont emménagé à Laval en 2020. La municipalité a donc lancé plusieurs projets de construction, à l'image de cette ancienne caserne militaire bientôt transformée en écoquartier.

[00:31:07]

On a réaménagé donc tous les locaux de Laval Agglomération, qui accueille des agents administratifs. C'est la première étape. Deuxième étape, c'est d'y mettre un Pôle emploi qui est fonctionnel. Et puis, le logement, c'est vraiment la pierre angulaire de toute politique d'une ville qui veut grandir et qui veut répondre à la demande qui va croissant.

[00:31:26]

Et ce n'est pas un hasard si, justement, cette demande s'accentue. La mairie a multiplié les mesures pour attirer de nouveaux habitants.

[00:31:32]

Prenez rendez vous et on voit ça des aides financières à l'installation, notamment. On a des dispositifs comme avec Action Logement ou au moment où vous quittez votre maison. On assure le financement de la double charges locatives d'Oxis pendant six mois. Vous devez payer votre logement en région parisienne. Logement Laval s'est pris en charge par la collectivité. Le Kovy, c'est une opportunité évidemment pour Laval, puisque on se pose des questions sur le mieux vivant, le bien vivre, le bien travailler.

[00:32:03]

On a tous les arguments ici et on a beaucoup vu d'enfants lavallois revenir, de jeunes télétravailler ici, en Mayenne et à Laval. Donc, effectivement, c'est le signal. Il faut que cet aspect conjoncturel devienne structurel et nous permette de vraiment repartir réorganiser notre territoire. Les villes moyennes comme Laval seront elles les grandes gagnantes de cette crise? Selon une étude, 54% des Franciliens disent vouloir quitter Paris. Ils n'étaient que 38% avant le premier confinement. Alors, question télespectateurs, le télétravail va t il s'installer dans la durée?

[00:32:38]

Jérôme Fourquet D'abord, il faut rappeler que tout le monde n'est pas en capacité de télétravail. Il y a des tonnes d'emplois qui nécessitent une présence sur site. Quand on a fait des enquêtes à l'Ifop au moment du premier confinement, là où ça a été le plus poussé, en gros, le monde du travail avait été découpé en trois tiers. Un tiers avait été mis à l'arrêt chômage partiel, un tiers continuait de travailler sur site et un tiers était en télétravail.

[00:33:04]

Donc, ça ne sera pas tout le monde, même si cette tendance perdure. C'est le premier point. Le deuxième point, c'est que là, pour le coup, ce n'était pas une tendance préexistante qui a été accélérée. Le télétravail était très, très en retard en France pour des raisons technologiques, mais aussi surtout culturelles. Les chefs aiment bien avoir leur équipe sous la main pour être sûrs que ça travaille. Donc là, il y a eu un vrai basculement.

[00:33:28]

Ce basculement a été, comment dire, était approprié par les directions d'entreprises qui se sont rendu compte que ça fonctionnait quand elles sont basculez, elles sont passées au télétravail de manière parfois systématique et peut être qu'elles sont certaines d'entre elles aller trop vite en besogne en le généralisant en disant Bon bah maintenant, vous n'allez plus jamais revenir. Et certaines entreprises ont pris ces décisions pour des sièges, on va passer à 100 de télétravail. Quand on sonde les Français aujourd'hui, les salariés français aujourd'hui, qui sont en télétravail ou qui l'ont expérimenté, on voit qu'ils se sont appropriés cette mesure, mais qu'ils en sont en partie revenus.

[00:34:05]

C'est à dire qu'aujourd'hui, leur souhait, ce serait de pouvoir panacher et de faire deux à trois jours par semaine en télétravail. Car, comme le rappelait Jean Viard, tout à l'heure, dans le travail aussi, toute la fonction de sociabilité qui va avec, voir des collègues, voire des clients, échanger. Et donc, on a goûté, on a expérimenté au 100% télétravail, beaucoup de gens sont quand même revenus. Donc oui, ça va se développer.

[00:34:29]

Oui, ça va perdurer, mais ça va nécessiter des réglages. Et on va sans doute être sûr que quelque chose d'un peu hybride, encore une fois pour les secteurs d'activité dans lequel il est pratiqué.

[00:34:39]

Viard Alors que le télétravail qui s'est installé dans nos villes, ça va changer nos territoires, ça va changer nos villes. Je crois que vous avez vous développé l'idée de vous parler du concept de ville? Nuage, c'est quoi exactement?

[00:34:52]

Si vous voulez. D'abord, je crois que beaucoup de gens qui veulent y aller travaillent. Ils veulent travailler à côté de chez eux. Ils auront à terme deux bureaux, un lieu de co-working où ils auront aussi un lien social avec des gens d'autres entreprises. Et effectivement, de temps en temps, dans l'entreprise principale, c'est pour ça que le travail, ce n'est pas forcément à la maison. C'est souvent à côté de la maison. J'ai visité un tiers lieux en transformation à Pont l'Abbé, où il y a 100 personnes du pays qui ont acheté un hôtel par un grand tiers lié au lieux de la ville.

[00:35:20]

Il y a des tas d'endroits où il y a des initiatives. Donc il faut dire ça, c'est pas forcément travailler à la maison. Je crois que c'est le travail dans le local et le travail dans la métropole. C'est ça que j'observe. Après, si vous voulez. Paris a perdu 52.000 habitants ces dix dernières années. Le mouvement de dépopulation lié à la densité de la ville, au prix du foncier, au prix des loyers, il y a des tas de raisons objectives.

[00:35:40]

Mais ce n'est pas vrai, par exemple, pour Marseille. Toutes les métropoles ne se dépeuplent pas. Donc, il faut faire attention. Moi, je pense qu'il y a deux mouvements de quitter la ville. J'allais dire il y a les lotissements populaires, on va dire les gilets jaunes pour faire carte postale qui ont acheté des terrains en fonction du prix et de la distance à l'autoroute, parce que c'est sûr qu'ils ont travaillé pendant la pandémie. C'est eux qui ont les petits boulots infirmières, ça, les gilets jaunes ou des ruraux lointains qui sont allés travailler dans la nuit sans déménager.

[00:36:05]

Et puis là, on va dire les télétravailleur bobos pour faire, car eux, ils veulent aller à un lieu qui a du sens. Ils vont dire moi, j'habite à Bourges. Moi, j'habite la tour parce que y en a beaucoup qui sont là pour les Parisiens à bouger. Eux, ils vont mettre dans leur panier l'identité du territoire dans lequel ils ont les moyens d'aller dans des territoires un peu plus touristique et culturel que le lotissement où on achète un terrain de 700 mètres carrés en profitant d'abord du prix de la distance du rond point.

[00:36:30]

Les uns manifestent sur les ronds points, les autres vont manifester en centre ville, si vous voulez. Donc, il y a ceux qui jouent. Mais c'est d'abord vrai pour l'immense système parisien. Parce que Paris, Ile de France, ce peuple, c'est à dire que les gens peuvent quitter Paris pour aller à une demi heure ou une heure encore en Ile de France. Et puis après, en fonction du temps de transport, regardez Orléans profite assez peu du phénomène.

[00:36:51]

Beaucoup. Pourquoi pas? Parce que tout TGV Est d'Orléans changement aux horaires plus longs, etc. Il y a aussi ce phénomène autour de Marseille, de Lyon. Mais si vous voulez, c'est un peu différent parce que les villes ne se dépeuple pas. Il y a des gens qui arrivent et il y en a qui rebondissent et qui vont à l'extérieur. Mais ce n'est pas pour autant que la ville se dépeuple, y compris Marseille, parce qu'il y a une très grande ville à 32 km de rivage.

[00:37:12]

Il y a encore de la place, mais sur le fond, moi, je crois que si vous voulez, le travail serai pas boucher. Moi, je suis de la vague de 68. On n'était pas très nombreux à être partis, mais là où on est arrivé, on était la fin qu'on avait des réseaux et qui n'était pas ceux du local, etc. Donc, toutes les sociétés locales, c'est important. En France, il y a eu des grandes vagues comme ça.

[00:37:30]

Il y a eu une vague, évidemment, sous Pétain qui a fait partir les gens, il y a une bonne. Dans les milieux culturels, il y a évidemment la vague de chaussant, il y a celle là. Il faut se dire qu'il y a ceux qui se déplacent et ceux qui étaient déjà. Par exemple, ils deviennent à la mode alors qu'avant, on leur dit pourquoi pas à Paris? Tu ne fais pas du vélo, je veux travailler en voiture et complètement nul.

[00:37:51]

Là, c'est l'inverse. Le modèle culturel de ce nouveau Chambi, c'est lui qui change la société. On peut compter ceux qui déménagent, mais moi, j'ai le bonheur de ceux qui habitent un pavillon, leur dit J'étais complètement nul, isolé de diesel et ils étaient sur le point. Et maintenant, on parle de la valeur. C'est génial d'avoir un petit jardin, en fait.

[00:38:10]

Sophie Pétasse On s'est rendu compte que la qualité de vie. On s'est interrogé là dessus. Ce n'était pas les petits appartements avec des petites chambres de 9 mètres carrés où on ne peut pas passer la journée dans une chambre de 9 mètres carrés quand on est un enfant.

[00:38:21]

Oui, ça rebat même les cartes de notre rapport à l'architecture et à nos modes de vie. C'est à dire que le propre d'une crise comme celle qu'on est en train de traverser, c'est que ça rend possible des choses qu'on n'imaginait pas possibles, et notamment le fait qu'avant, on allait habiter près de son travail. La logique, c'était qu'on se rapprocher le plus possible son travail pour réduire le temps de transport, évidemment. Du coup, si notre travail était à Paris, on essayait de se rapprocher le plus possible de l'endroit de notre bureau.

[00:38:46]

Aujourd'hui, avec ce télétravail, on comprend et on est effectivement à la traîne qu'il va s'installer. Il y a même aujourd'hui, on voit dans les sondages des individus qui se demandent qu'est ce qu'ils vont aller faire au bureau puisqu'ils font très bien le travail qu'ils font chez eux. Ça pose bien d'autres problèmes. Le télétravail, on les voit aussi apparaître à ceux là et on pourrait en parler si vous voulez. Mais ce qui est certain, c'est que l'habitation devient effectivement et comme vous dites, la qualité de vie est essentielle et c'est peut être ça que le premier confinement, puis le second, a mis dans nos vies.

[00:39:15]

Quand on a compris que ça allait peut être se réinstaller et pourquoi pas un troisième, pourquoi pas d'autres pandémies que finalement, notre qualité de vie, c'est à nous de la déterminer. Et pourquoi pas? Effectivement, avec le télétravail et les TGV, habiter à Laval? Habiter, en tout cas par rapport à la distance entre le lieu où on fait le travail et le lieu d'habitation, c'est l'habitation qui va primer sur le travail. Là aussi, il faut voir toutes les familles ou ceux qui ont eu à gérer dans des petits appartements exigus des enfants.

[00:39:42]

Imaginez, voilà des enfants de deux enfants qui commencent à marcher jusqu'à on va dire allez, 18 ans en comptant l'ado, tous dans un petit appartement à Paris, à faire les devoirs à quatre fois. Pas d'espace de bureau parce que le télétravail, c'est ça aussi que ça inclut. Il faut envoyer de l'agent immobilier, disait il à la demande particulière. Il faut des espaces de travail pour monsieur et madame, en tout cas pour les membres de la famille.

[00:40:08]

Donc, il faut redistribuer l'espace de vie. Donc, on vit plus chez soi. Donc vivre plus chez soi, c'est modifier le lieu où l'on vit pour avoir forcément des grands espaces, mais en tout cas du modulable, la façon de recomposer l'espace et la famille.

[00:40:25]

Pascale Hébel Est ce que c'est facile de s'acclimater à la campagne? Est ce que, pour reprendre l'expression célèbre, le bonheur est dans le pré? Lorsqu'on sait que déjà, on voit qu'il y a beaucoup de gens qui ont acheté des maisons à la campagne, ils sont déjà en vente. Déjà, ils déchantent.

[00:40:43]

Oui, parce que s'installer dans un hameau, dans une maison, à retaper une vieille ferme et ensuite s'y installer. Ne pas avoir à ne pas avoir de voisins et ne voir personne. On revient toujours à cette question de l'isolement et on sait que chez les séniors les plus âgés, c'est un vrai vrai problème quand on vieillit d'être parti à la retraite, s'isoler dans une maison où on n'a pas de relations. Et quand on est veuf, il suffit que ce soit quelqu'un qui conduisent pas et qu'on ait plus de mobilité.

[00:41:13]

C'est une catastrophe parce qu'on est loin des endroits pour se soigner. N'oublions pas qu'on a dans certaines régions, on n'a encore vu que c'est la Creuse qui se dépeuple. On a des déserts médicaux, on ne peut plus se faire soigner à côté de chez soi. Il n'y a pas d'hôpitaux. On les a finalement petit à petit retiré. La proximité des milieux ruraux. Donc, l'isolement va. C'est finalement la ville à quoi elle sert. C'est finalement de pouvoir rencontrer des gens.

[00:41:38]

Et on ne s'en sert pas. Il y a plein de témoignages de gens qui sont partis à Montpellier, qui se sont rendus compte que quand on est en télétravail et qu'on arrive dans une nouvelle entreprise, on croise en effet ses collègues et on sort pas avec d'autres. On ne peut pas rester une famille à quatre et ne pas se faire d'amis. Donc finalement, se faire des amis, on sait que c'est plus facile quand on est seul de vivre dans de très grandes villes.

[00:42:00]

Et c'est ce qui se passe à New York. Soixante pour cent des gens qui y vivent sont seuls à Paris. C'est la même chose quand on vit seul. C'est beaucoup plus facile dans une très grande ville, une métropole. Donc attention, en effet, avec la Covidien, on est condamné. On a été condamné à vivre très peu. Mais quand on pourra voir les uns et les autres s'éloigner de ses amis, ce n'est pas une solution. Parce qu'on recrée pas facilement, notamment quand on ne peut plus aller dans des associations peut plus faire de sport.

[00:42:27]

On ne peut être bénévole, on ne peut plus faire partie des parents d'élèves et rencontrer des nouveaux s'intègrent pas facilement dans un cadre avec des gens autour de soi si on ne connaît personne.

[00:42:42]

J'ajouterais d'ailleurs qu'en campagne, on va faire si on prend sa voiture pour aller faire ses courses et on va faire ses courses dans une grande surface. Donc, il y a plus de commerces de proximité. Il y a plus de petits commerces et les villes. D'ailleurs, le commerce en ville s'est complètement dépeuplé alors que dans la grande métropole ou en tout cas si on cite sinon Paris, c'est que vous avez du coup un isolement social moindre parce que les gens vont faire leurs courses dans un commerce de proximité et ont noué des relations avec la boulangère qui avec boucher ou l'épicier du coin.

[00:43:11]

Et ça, ça change vraiment psychiquement la façon dont on vit sa vie. Attention effectivement à l'isolement social en campagne.

[00:43:17]

Ce confinement est particulièrement dur également à vivre pour les plus jeunes générations, les plus jeunes générations, qui se voit infliger des cours à distance, de la solitude, des problèmes financiers. Vous allez le voir avoir 20 ans en 2020 comme en 2021 d'ailleurs. Ce n'est pas si simple. Reportage de Juliette Perrot et Diane Khatchkars Ella.

[00:43:39]

Le job de ses rêves, Mario, il gère, le contemple désormais à travers un écran. Pour ses premiers pas dans la vie active, elle avait décroché un travail à la montagne dans un cadre à couper le souffle avec des jeunes de son âge et la promesse de pouvoir allier l'utile à l'agréable.

[00:43:54]

J'avais envie de faire une saison d'hiver tout simplement en tant que réceptionniste. Rencontrer les nouvelles personnes vivent de nouvelles choses, apprendre un nouveau métier. Vers 17 heures, quand les stations, elle ferme les remontées mécaniques, ferme. Ce qui est bien, c'est qu'il y a des bars qui sont ouverts. On peut tous se rejoindre entre saisonniers aussi, entre vacanciers à la place.

[00:44:13]

La jeune femme de 21 ans a dû se résoudre à retourner chez ses parents. Un coup dur pour cette voyageuse toujours attirée par de nouveaux horizons.

[00:44:21]

J'ai fait les Etats-Unis cette année. Je suis allé à New York. C'était mon premier voyage que je me suis payée toute seule. Là, j'aimerais beaucoup aller en Amérique latine. C'est beaucoup trop de choses qui tombent à l'eau. En fait, on va vouloir faire quelque chose parce qu'on a 20 ans. On a envie de faire plein plein de choses. Mais le problème, c'est qu'il va avoir beaucoup trop de murs qui vont se mettre sur notre chemin et que du coup, on est un peu frustré parce qu'on ne va pas.

[00:44:44]

On n'a pas ce qu'on qu'on aurait imaginé avant.

[00:44:46]

En fait, à 70 kilomètres de là, dans cette cité universitaire, Lamia Batta, elle non plus, ne s'était pas imaginée. C'est maintenant comme ça. En dernière année à l'université, elle a vu son quotidien bouleversé depuis des mois, avec d'abord la perte de son job étudiant.

[00:45:05]

Pas juste de l'argent de poche, parce que ça permet de me payer mon loyer et de payer mes courses, mes factures, etc. Et de pouvoir vivre assez confortablement. Pouvoir me permettre de sortir, de m'acheter des livres, d'aller au cinéma et de voyager un peu l'été. Voilà, donc c'est pas juste important. C'est primordial, parce que sinon, je n'ai pas de revenus.

[00:45:27]

En attendant un retour à la normale, la jeune femme peut tout de même compter sur le chômage partiel. Mais au delà de l'aspect financier, ce qui lui pèse le plus, c'est de passer toutes ses journées enfermé dans son studio de 18 mètres carrés. Difficile, dans ces conditions, de se concentrer sur ses cours, tous enseignés à distance depuis la fermeture de l'université, il y a peu.

[00:45:47]

Les moments dont on relâche la pression ou on fait autre chose. Genre aller au cinéma, au théâtre, voir des pâtes, prendre un verre en terrasse. Ce genre de choses là, c'est vraiment. On reste seul à seul avec sa sœur, avec sa solitude, justement, avec son anxiété. Et parfois, on va arriver à faire irruption dans les temps de travail, qui sont beaucoup plus productifs quand on est plus apaisé. La solitude. Voilà au moins une chose que Marion n'a pas à endurer en rejoignant le cocon familial.

[00:46:15]

Elle a retrouvé sa petite soeur Maëlle, 19 ans.

[00:46:19]

Pour les deux jeunes femmes, un même sentiment, celui de se faire voler leurs plus belles années.

[00:46:23]

Quand on avance, on a envie de voir ses potes sortir. On a envie de faire des trucs. Là, on est coincé chez nous ou à personne. On a plus de vie sociale, quoi.

[00:46:32]

C'est sympa, c'est pas vivable en vrai, on loupe tout en vrai, on loupe tout et ce qu'on va pouvoir se rattraper et ce qu'on va pouvoir, même après vivre ce qu'on est en train de louper. On ne sait même pas. Je pense aux autres, mais pensons à nous aussi. Vous, quand vous aviez 20ans, ce que vous auriez aimé qu'on vous coupe tout? Ben non.

[00:46:51]

Une période compliquée que les étudiants de la cité universitaire tentent de surmonter ensemble.

[00:46:57]

En gros, on prend une table, des chaises qu'on ramène de chez nous et on se pose là. Et après, on ramène des jeux, des trucs comme ça. Se retrouver entre jeunes pour décompresser. Indispensable, notamment pour les étudiants de première année.

[00:47:09]

Je n'osais pas trop venir. En fait, c'est elle qui m'a vu jouer. J'étais à ma fenêtre et elle m'a appelé. Je suis descendu comme ça. Maintenant, je suis Hamit. Les personnes d'ici peu accueillants pendant le confinement dans une résidence. Justement, c'était envoyer un message sur le groupe en disant que si on avait besoin. Fallait pas hésiter. C'est à peu près où les gens habitent qui se faisaient toquer à une porte et se retrouvaient.

[00:47:32]

Selon un sondage publié début décembre, près de six jeunes sur dix associent la période de la crise sanitaire à une période d'isolement. Sofie Peeters Dans le reportage, on a vu deux jeunes qui étaient retourné chez papa, maman disait ce que vous auriez aimé à votre âge qu'on vous coupe tout. C'est vrai que c'est à un âge où on s'envole, on quitte le nid familial et là, hop!

[00:47:55]

On est rattrapé, on retourne chez papa maman, c'est difficile, c'est terrible pour eux, psychiquement. L'adolescent jeune adulte, le post bac. Le moment fait ses études à l'université où on commence à un boulot, une petite formation. C'est le moment, en tout cas, où on part de chez soi et on aspire à ça après l'école. Et là, de devoir retourner pour des raisons effectivement économiques, parce qu'ils ne peuvent pas travailler ou parce que les FAC sont à distance.

[00:48:22]

Pour plein de raisons. Parce que le loyer du coût pèse sur leurs études. Ils peuvent pas faire les petites jobs souvent qu'ils font et qui rémunéraient leurs études ou qui permettent de payer la chambre. Donc, il y a toute une économie pour eux qui les atteint psychiquement parce que au moment où ils auraient dû effectivement s'envoler, c'est extrêmement douloureux. J'ai beaucoup aimé quand la jeune fille a dit Mais est ce qu'on pourra rattraper ça? Alors peut être qu'on verra un effet rebond dans un an.

[00:48:49]

On fait la fête en France. L'âge, on fait plein de choses. Bon, il faut quand même un peu les rassurer. C'est à dire que c'est vrai que la période est anxiogène. C'est vrai que c'est un coup d'arrêt. C'est vrai que c'est absolument pas naturel pour eux dans l'âge qu'ils ont de vivre, ce qu'ils sont en train de vivre. Mais c'est beau de voir d'abord dans votre reportage qu'il y en a qui sont créatifs quand ils ont pensé les uns aux autres à s'appeler, à s'observer quand la jeune fille dit on sait qu'il y a eu un suicide.

[00:49:14]

Donc, on s'inquiète de savoir comment on va, comment les uns les autres se débrouillent. Donc ils ont du coup le sens de l'autre de façon encore plus aiguë. Et ils s'inquiètent de savoir comment ils vont. Ils se font des Sky, puis se font des réunions. Et puis, l'autre versant qui me semble aussi important, c'est que ils vont avoir envie, sans doute au sortir de ça, d'avoir une forme de créativité qu'on voit déjà à l'oeuvre et se dit de s'interroger sur la vie qu'ils ont envie d'avoir et surtout penser qu'entre les objectifs et les valeurs, c'est très différent.

[00:49:46]

L'objectif est contrarié aujourd'hui dans nos vies. Pour nous tous, mais encore plus pour dire qu'on n'a pas d'horizon. On est frustré et donc d'aider tous ces jeunes. Et si on en a autour de nous, d'en parler avec eux, que nos valeurs sont des invariants dans nos vies et qu'on a besoin d'ailleurs, en ce moment, d'avoir ce lien avec nos valeurs, de se retrouver à l'intérieur de soi. Qu'est ce qui compte vraiment pour soi? Et eux ont déjà des valeurs à la âge.

[00:50:09]

Ils savent déjà ce qui compte pour eux, sur quoi ils peuvent s'appuyer pour justement pouvoir survivre à cette absence d'horizon. Cette absence d'objectifs qui, on l'espère, sera momentanée.

[00:50:20]

Janvier reconnaissait ne pas avoir à voir son horizon bouché. Quand on a 20 25 ans, c'est terrible parce que c'est l'âge où on nourrit tous les projets.

[00:50:30]

Bon, c'est vrai que c'est terrible pour tout le monde. Si vous voulez en ce moment, je partirai en 12 mois. Je suis très sensible aux petits enfants dans cette période des enfants 8, 9, 10 ans, j'entends parler de la mort qui mettent des bâches, qui ne peuvent plus embaucher les adultes. Là aussi, ils vont être très profondément traumatisés, mais pas toujours. Alors oui, je suis d'accord. C'est difficile pour les jeunes, mais en même temps, je pense que ça les rend très combative.

[00:50:50]

C'est d'ailleurs ce que vous dites pour une partie d'entre eux. C'est toujours pareil et une partie va se planter. Et on va dire les choses corrections, y compris mon pays. Il y en a plein qui ont décroché parce que les cours, etc. D'abord, puis les profs ne sont pas bons dans cet exercice. Et puis, effectivement, il y en a qui vont décrocher les autres? Pas forcément. Il ne faut pas trop leur dire notre vie ratée.

[00:51:10]

Ils ont une vie où ils n'ont plus lu, ils ont eu moins d'aventures, ils ont appris de la même manière. Mais par exemple, regarder le développement des pratiques culturelles amateurs, c'est extraordinaire. Donc, si vous voulez, c'est pour ça que je suis aussi là dessus, parce qu'il y a de la créativité aussi pour être aussi à l'écoute de l'effondrement. C'est un vrai échec. Et derrière, après, il y aura certainement une explosion. Dire toutes les libérations.

[00:51:33]

Bien sûr, faut pas oublier ceux qui, en cours de chemin, se sont cassé la figure. C'est extrêmement important de les protéger. Mais prenons quand même qu'on est en train de faire un passage et de construire aussi. Et c'est important de leur dire ça. On pas toujours leur dire non, mais bon rejet de l'autre, raté dans leur vie par la mort. Ils ont eu un élément traumatique, mais qui en même temps un élément de combat.

[00:51:56]

Leur vie ratée, c'est bien, mais ça nourrit également, j'imagine.

[00:51:59]

Jérôme Fourquet Les entr'aide avaient des parents qui, des grands parents qui aident, a au fond. On retrouve alors pour ceux qui le peuvent. En tous les cas, il y a des entr'aide intrafamiliale qui sont importantes.

[00:52:10]

Oui, alors, Jean Viard parlait des petits enfants de 9 10 ans. On peut l'entendre aussi au sens petit enfant du dollar dans une génération, donc on a vu ça au moment des fêtes de fin d'année. On avait des protocoles qui avaient été mis en place dans les familles, les enfants de 8, 10 ans. Ben moi, je ne veux pas contaminer mes grands parents, etc. Etc. Et donc, c'est pour ça que l'Ifop, par exemple, a été assez assez en désaccord avec une thèse qui a circulé, qui est un concept qui claquaient un peu, qui était celui de la guerre des générations.

[00:52:44]

On nous envoie là où il y a une génération sacrifiée. Ce Kovy va accroître les tensions. Non, on n'y croit pas du tout. Parce que dans chaque sphère individuelle, vous. Fatalement, par la force des choses, des gens qui sont plus jeunes ou plus âgés que vous, et donc cette crise du vide a aussi rappelé la force et la puissance des liens intergénérationnels. Ça, c'est quelque chose qui est assez important. Et sur la question des liens, ce n'est pas uniquement au sein des familles.

[00:53:11]

Jean Viard parlait d'opportunités tout à l'heure ou de choses qui s'étaient révélés. On a vu notamment lors du premier confinement dans certains quartiers, spontanément, des jeunes qui sont venus aider des personnes âgées qui n'étaient pas forcément de leur entourage familial. Et on rappelle que le tissu associatif, qui joue un rôle primordial en France, est tenu historiquement et sociologiquement par les retraités qui ont plus de temps disponible pour s'investir. Et eux étaient assez inquiets et se sont appliqués à eux mêmes.

[00:53:42]

Le principe de précaution, et donc beaucoup d'associations se sont trouvées démunies en terme de bras au moment où on avait le plus besoin de personnel. Lors du premier confinement et une partie de ces postes vacants, si je puis dire, ont été comblés par des jeunes qui eux aussi étaient désoeuvrés parce qu'il y avait, il y avait plus de cours, etc. Et qui se sont impliqués. On a eu de très nombreux témoignages de reportage sur la Seine-Saint-Denis, notamment dans des quartiers populaires où des gens allaient porter des courses aux personnes âgées, dans leur immeuble, etc.

[00:54:07]

Donc, il s'est passé encore une fois pas mal d'initiatives, même si l'ardoise va quand même être lourde. On rappelle que la moitié des étudiants avant le confinement en période normale travaille pour se payer une partie de leurs études ou une partie de leur train de vie. Ce sont typiquement ces jobs là qui ont été les premiers arrêtés. Serveur. Vous parlez d'hôtesse, d'accueil dans des complexes touristiques, etc. Baby sitting, etc. Tous ces petits jobs là ont été les premiers à être éliminés et donc ça va déstabiliser pendant un moment toute cette économie.

[00:54:42]

Allez tout de suite en revenir à vos questions. Y'a t il des régions plus attractives que d'autres? Jérôme Fourquet. Christian d'Hanna, en Côtes d'Armor, dans les Côtes d'Armor, en fait partie, je pense.

[00:54:59]

On n'a pas parlé de question de la revanche des villes moyennes et donc, évidemment, il y a une partie de la population. Une partie des grandes métropoles, notamment en région parisienne, qui va quitter, qui est déjà en train de quitter. Mais on ne va pas se disperser n'importe où. Donc, on ne sera pas tous égaux en termes territoriaux pour récupérer quelque part cette nouvelle population. Le reportage que vous avez réalisé comme il est fait à Laval.

[00:55:26]

Laval C'est sur une ligne TGV qui dessert Paris qui relie Paris à la Bretagne, qui passe par le Rennes, etc, etc. Donc il y a, il y aura une prime pour les villes moyennes ou les territoires qui étaient déjà historiquement attractifs. Qui sont les territoires touristiques? Il y a fort à parier que le littoral atlantique va connaître encore un afflux de populations. Jean Viard connaît par coeur. Il a beaucoup travaillé sur la notion de mise en désirs des territoires, sur le tourisme.

[00:55:50]

Avec ce télétravail, de plus en plus de gens, alors il faut avoir les moyens financiers pour le faire. Dites nous, on veut vivre et travailler là où habituellement, où passent nos vacances. Donc, ces villes moyennes? Celles qui sont au bord de la mer, desservies par le TGV dans des cadres régionaux agréables, vont tirer profit de tout ça. Ceux qui sont moins bien desservis dans des régions où il ne fait pas souvent soleil n'auront à mon avis assez peu de retombées.

[00:56:16]

Jean Viard Mais vous croyez que tous les métiers se font derrière un ordinateur? Et les ouvriers, c'est quoi pour vous?

[00:56:23]

Jean Viard Mais ce qui est dit? Jérôme Terre Il y a eu trois groupes pendant cette période. En gros, les Sercel. Les ouvriers français sont aujourd'hui installés à la campagne. Les usines ont massivement quitté la ville et font souvent cela. Ils ont été au chômage au début, comme les gens de culture. Et puis, il y a les gens éduqués et du service qui ont continué à bosser. Moi, j'allais dire c'est souvent les gilets jaunes et les gens des quartiers populaires pour faire un peu de postales.

[00:56:46]

Non, tout le monde ne va pas faire ça. Mais après, il y a des tas de métiers. Même magasinier dans un supermarché, il passe au moins une journée par semaine à payer des factures, à vérifier ses stocks, etc. Donc, il y a des tas de métiers où l'on peut apprendre à se dire un jour par semaine, on le fait de chez soi. Donc, si vous voulez, pour pas se représenter que chez les cadres supérieurs, que les intellos ou de gens travaillent ou une partie de leur temps sur leur ordinateur, mais même un toubib qui paie ses factures.

[00:57:09]

Un psy génial. Il y a des tas de métiers où une partie du temps, à mon avis. Peut être comme ça. Si vous n'allez un jour de moins à la ville, ça change beaucoup de choses. D'abord en termes écologiques, mais aussi en termes de poids du transport. Bien sûr que c'est un privilège pour certains milieux, un privilège pour ceux dont le métier est de travailler sur leur ordinateur. Mais il y a des métiers qui peuvent progresser dans ce domaine là.

[00:57:30]

Et puis, je vais vous dire, il y a une autre question, c'est que les gens et les gens du choisir, ce que qu'on a vu, c'est qu'il habitait loin de leur travail. A mon avis, il y a une vraie bataille. C'est de redonner la priorité de l'engagement social à ce type de population, aux infirmières, aux instituteurs, aux serveurs. Il est temps que le logement social comprenne qu'il faut qu'il ait une politique de territoire et pas seulement une politique de revenus parce qu'elle est belle.

[00:57:51]

Les agriculteurs sont ils aussi les gagnants de cette crise avec le développement des circuits courts? En effet, il y a eu au moins une reconnaissance de leur métier. C'est très important parce qu'il se sentait détesté. Il y a beaucoup de suicides dans le monde agricole et il imaginait qu'il n'était pas aimé alors que dans la réalité des sondages, des enquêtes, ça a toujours été la population qui, en qui on a confiance, s'est de la confiance au moment où ils ont été dans la rue, au moment de la crise du lait.

[00:58:21]

Donc, c'est certain que là, leur rôle a été encore plus mis en avant et qu'en effet, pour certains, mais tout le monde n'est pas capable de faire du circuit court. Tout le monde n'est pas capable de choisir et tout le monde ne fait pas de l'agriculture, d'ailleurs, qui soit vendable directement à un consommateur. Donc, c'est certain que cette histoire de faire du circuit court, c'était déjà possible. Il y a déjà des viticulteurs qui ouvrent leurs caves, etc.

[00:58:48]

Il y a eu un engouement, mais simplement les circuits courts. Après le premier confinement, ça a quand même un peu diminué parce que c'est pareil en termes économiques. Il faut pouvoir amener vos paniers directement au consommateur qui suit pas forcément la campagne et que c'est plus cher. La réalité économique, c'est que ceux qui achètent des circuits courts des paniers notamment, le payent un peu plus cher. Et c'est plutôt des gens qui ont de l'argent. Donc, si on le voit, il y a quand même une tension sur les prix et l'attente par rapport à son prix de son alimentation.

[00:59:18]

Ce n'est pas certain que ça reste aussi fort qu'on a pu le croire au premier confinement. Mais en tous les cas, la bonne nouvelle, c'est qu'ils ont une image qui redonne Sofie Peeters.

[00:59:29]

Vive le télétravail, alors que la grande majorité des rencontres se font sur le lieu de travail. Alors, vive le télétravail! Est ce que c'est forcément un avantage? Parce que sur le plan psychique lié au plan physique, le fait que l'on n'ait pas de déplacement, justement, qu'on ait plus de transport, on croit que c'est un avantage. Ce n'est pas du tout dans le sens où notre cerveau ne crée plus de connexions neuronales du fait qu'on rétrécit notre espace physique, notre espace de mouvement, nos mouvements.

[00:59:59]

Et du coup, c'est très mauvais parce que ces temps de transport étaient des temps de latence. C'était des temps avec soi. C'était des temps où on décrochait, on débrancher les prises et on était dans nos pensées. On vaquait, on marche dans la rue, on a notre gare. Je ne sais pas croiser un oiseau, un arbre, quelque chose. Ça nous interroge. Tiens, on pense à ça. Et pendant ce temps là, on faisait des associations un peu.

[01:00:20]

On pourrait être sur le divan d'un si vous êtes des associations libres. Il y a plus d'associations libres possibles parce que quand vous passez devant un écran à votre cuisine, puis éventuellement à votre télé, puis après votre lit, c'est un peu une catastrophe. Alors, il a fallu tout d'un coup repenser qu'on était des êtres physiques, qu'il nous fallait bouger, faire le tour du pâté de maisons, descendre des escaliers pour ceux qui sont en immeuble ou en tout cas, absolument bouger.

[01:00:44]

Il y a cet aspect d'isolement social lié aux autres. Et puis, il y a l'aspect de liens à soi, de façon de se comporter et dans nos comportements, il y a tous tout ce qui a été questionné. Le télétravail, si après ça devient quelque chose des happy few ou des CSP+ plus que a, ce qui ne va pas aller dans l'organisation du travail dans les entreprises. Si ça devient un avantage social de télétravailler, ça va tendre.

[01:01:08]

Les relations de travail, ça va tant les organisations. La question que ça va poser est un immense chantier dans les entreprises, un immense chantier du travail. C'est toute l'organisation du travail, c'est les tâches qu'on peut faire. Effectivement, télétravail, les tâches qu'on ne pourra pas faire en télétravail. Et puis, les tâches qui requièrent ce fameux lien social qui est une évidence. Il y a des individus qui ont découvert psychiquement la façon de faire. Rien n'était qu'au travail au bureau et se sont rendu compte qu'ils avaient peu d'amis qui invités pas le week end week end, se reposer des justement, des cadres supérieurs.

[01:01:41]

Leur vie sociale était uniquement leur vie avec leurs collègues et je peux vous dire que psychiquement, ils ont compris quand ils ont vu leur vie face à face et se sont dit Mais on n'a rien, on n'a pas d'amis. Ma vie, c'est mes collègues, ma vie. Cette pensée, c'est moi manageur, mon équipe, les liens que j'utilise, le café, les réunions qu'on fait ou les sorties du week end, les sorties culturelles, là, tout d'un coup.

[01:02:04]

Il y avait une pauvreté de vie affective, relationnelle ou sociale. Attention, parce que quelquefois, on a tendance à plaquer des avantages à certains endroits. Et c'est très intéressant parce que cette crise, et on en prend un peu ensemble juste avant l'émission. Cette crise nous déroute parce qu'elle nous montre que sur le plan psychique, justement, quelle que soit la catégorie socio socioprofessionnelle, le mode de vie, l'environnement, etc. Ne pas oublier que nous avons des histoires de vie.

[01:02:32]

Nous avons vécu, nous avons des environnements psychiques, c'est à dire une façon de concevoir l'existence et c'est ça qui nous rend différent. Et ce n'est pas tant nos conditions de vie qui font de telles différences. C'est vraiment les êtres que nous sommes profondément dans notre intimité et donc dans nos représentations, dans la façon qu'on a de regarder la vie. Et la nature humaine est très, très diversifiée. Et tant mieux parce qu'on est en train de s'en rendre compte.

[01:02:56]

Jérôme Fourquet Si les Français. Le sens du travail, peut être accepteront ils de repousser l'âge de la retraite? Question de Henry. Mais c'est vrai, Jean Viard disait on, a retrouvé. Enfin, on a. On s'est mis à apprécier la valeur travail, c'est vrai.

[01:03:11]

Toute une partie de la population voyait dans les enquêtes, était déjà attachée à cette valeur. Travail qui, on l'a vu sur les deux versants contrastés exemple le rejet de l'assistanat, etc. Etc. Ce n'est pas une rupture folle. Là où les choses vont se gâter, c'est que pour l'instant, le monde du travail en France est quand même relativement perfuser avec le chômage, le chômage partiel, avec toute une série d'aides, même si parfois, elles ne sont pas suffisantes vis à vis des secteurs qui sont à l'arrêt.

[01:03:40]

Mais tout le monde sent bien, intimement ou intuitivement, que ce phénomène là ne va pas pouvoir durer éternellement et qu'à un moment, on va retirer les perfusions et que là, on aura sans doute un certain nombre de dégâts sociaux, avec des fermetures d'entreprises, avec des commerces qui ne rouvriront pas, etc. Etc. Donc, avant de se lancer dans une réforme des retraites qui demanderait des efforts et des sacrifices supplémentaires à nos concitoyens, je pense qu'il faudra d'abord que la société française arrive à encaisser.

[01:04:09]

Et ça va être compliqué. Toutes les conséquences économiques et sociales de cette période hors normes que nous vivons. Et pour revenir sur nos jeunes dont on vous parlait tout à l'heure hier, dire à des jeunes qui ont commencé à travailler, qui ont eu deux années à saccager, que en plus, il faudra cotiser XNA de plus, alors que eux mêmes voient la date d'entrée sur le marché du travail être sans cesse reculer. C'est pas évident les enquêtes qu'on a pu faire.

[01:04:38]

Il n'y a pas du tout d'appétence et d'accélération.

[01:04:41]

Le report de l'âge de la retraite. Cette crise sanitaire changera t elle pour le meilleur ou pour le pire? Notre façon de voter?

[01:04:47]

Jérôme Fourquet Est ce qu'il y a des sondages qui montrent la façon dont, sur la façon de voter, ça dépend ce qu'on peut avoir sur qu'est ce que cette crise a révélé? Un certain nombre de thématiques qui seraient portées par telle ou telle famille politique, notamment l'écologie. On l'a vu, on verra si ça, si ça perdure. Il y a une autre façon de voir les choses. François Hollande, excusez moi, en reste sur les thématiques. On peut aussi soutenir l'idée que la volonté de protection, la volonté de retour aux frontières de productions locales.

[01:05:19]

Je parler de made in France. Tout à l'heure, on entend la question de la souveraineté qui revient quand même. Les relocalisations d'entreprises, ça peut aussi favoriser d'autres familles politiques, notamment le rassemblement national. Les choses ne sont pas faites et bien malin qui peut dire qui va tirer les marrons du feu. Enfin, il y a un dernier point, c'est à dire en termes d'impact électoral, est ce qu'il y aura une sanction claire et nette vis à vis de l'équipe en place en disant que vous avez mal géré et donc on vous sort?

[01:05:45]

Alors pour ce faire, il faudrait qu'on soit les seuls à avoir mal géré les choses. Or, ce qui se passe aujourd'hui en Grande-Bretagne, quand on voit aussi qu'en Allemagne, en Suisse, était mou des pays, montré en exemple, la situation n'est pas très glorieuse et ça relativise quelque peu les critiques. Pour mémoire, aujourd'hui, la cote de popularité d'Emmanuel Macron est entre 35 et 38. C'est quand même 15 à 20 points de plus que celle qui était celle de François Hollande à la même période de son quinquennat.

[01:06:15]

Donc, ce n'est pas évident pour l'instant de tirer des plans sur la comète sur les conséquences électorales du vide. Si le vaccin nous permet de vivre normalement, ne pensez vous pas que la vie reprendra exactement comme avant? Je ne sais pas vous répondre.

[01:06:30]

Sophie Peterhof Je ne pense pas que la vie reprendra exactement comme avant. Sans doute nos activités, on va les retrouver. On voudra qu'elles soient comme avant, mais on aura éprouvé.

[01:06:42]

Vous savez, un individu se transforme par son vécu. On est des êtres d'expérience et c'est cela qui nous transforme. Donc, il y a quelque chose qui sera passé. On ne sait pas encore dire quoi, mais en tout cas. Non, la vie n'aura pas les mêmes couleurs et le même goût qu'avant. Et en tout cas, nos liens. On aura compris et vécu dans notre chair que nos liens était essentiel. Ben voilà, c'est la fin de cette émission.

[01:07:04]

Merci beaucoup à participer. C'était passionnant. Je rappelle que c'est dans l'air et disponible gratuitement sur toutes les plateformes, les sites Deezer, Apple Podcast, Kast Box et Spotify. Lundi, vous retrouverez Caroline Roux. Bien sûr, vous restez sur France 5 à suivre cet l'hebdo.