COURSE À LA PRÉSIDENTIELLE : XAVIER BERTRAND TENTE L’ÉCHAPPÉE 27-03-21
C dans l'air- 1,640 views
- 27 Mar 2021
Invités YVES THRÉARDÉditorialiste et directeur adjoint de la rédaction – « Le Figaro » VANESSA SCHNEIDERGrand reporter – « Le Monde » BERNARD SANANÈS – En duplexPolitologue – Président de l’Institut de sondages Elabe LAURELINE DUPONT – En duplexDirectrice adjointe de la rédaction – « L’Express » Ce n’est pas une surprise mais c’est désormais officiel : Xavier Bertrand est candidat à l’élection présidentielle de 2022. Le président de la région Hauts-de-France l’a annoncé mercredi dans les colonnes de l’hebdomadaire Le Point. Plusieurs fois ministre, de la Santé et du Travail, sous les présidences de Jacques Chirac puis Nicolas Sarkozy, l’ancien assureur veut croire en son destin national. Face à Emmanuel Macron et Marine Le Pen, tous deux donnés au second tour par les sondages depuis plusieurs mois Xavier Bertrand veut être le troisième homme de l’élection de 2022 en soulignant son image d’homme issu de la classe moyenne et resté proche de la population. Il renvoie le premier à son ancienne profession de banquier d’affaire et le tacle sur sa déconnection vis-à-vis des Français, et dépeint la seconde comme la simple héritière de son père Jean-Marie Le Pen. Xavier Bertrand place la sécurité des Français en tête de ses préoccupations et se positionne sur une ligne dure. Il reprend à son compte l’expression « France Orange Mécanique » pour qualifier l’hyperviolence observée y compris chez les très jeunes. Le candidat a déclaré vouloir porter à 50 ans la peine de sureté et introduire la rétroactivité dans le cadre des condamnations pour terrorisme. Il compte également abaisser la majorité pénale à 15 ans. Des propositions qui pourraient parler à son électorat. Rien n’est encore joué. Sa déclaration de candidature irrite en effet les barons de son ancien parti, Les Républicains, qui, pris de court, l’accusent d’essayer de couler leur primaire, lui qui a affirmé ne pas vouloir y participer. Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez ou encore Bruno Retailleau n’ont pas l’intention de lui laisser la place si facilement. Une droite qui est actuellement en difficulté. Plusieurs de ces figures ont rallié Emmanuel Macron depuis son accession à l’Elysée. D’autres de ses membres rejoignent pour leur part le Rassemblement National de Marine Le Pen. Certains d’entre-eux y sont même investis pour les élections régionales à venir, dernière échéance avant la bataille de 2022. Thierry Mariani, ex-ministre de Sarkozy conduira ainsi la liste en Paca, quand Sébastien Chenu, passé en 2014 de l’UMP au FN, sera lui candidat dans les Hauts-de-France. En Occitanie, c’est l’ex-député Jean-Paul Garraud qui portera les couleurs du RN. Les frontistes ont même réussi une prise, modeste mais symbolique, chez la France Insoumise avec le jeune Andrea Kotarac, lui aussi tête de liste pour les régionales, en Auvergne-Rhône-Alpes. La normalisation souhaitée se poursuit donc pour le parti de Marine Le Pen. Face à elle, le front républicain s’est fracturé. De nombreux électeurs de gauche, qui avaient fait le choix de placer un bulletin Emmanuel Macron au second tour de la dernière élection présidentielle pour faire barrage à Marine Le Pen, laissent entendre qu’ils ne recommenceront pas si la situation se présentait à nouveau. Xavier Bertrand parviendra-t-il à s’imposer comme le candidat naturel à droite ? Le primaire voulue par plusieurs ténors des Républicains aura-t-elle lieu ? L’effritement du front républicain est-il irrémédiable ? Diffusion : tous les jours de la semaine à 17h45Rediffusion : tous les jours de la semaine à 22h30Format : 65 minutesPrésentation : Caroline Roux et Axel de TarléRéalisation : Pascal Hendrick, Jean-François Verzele, Jacques Wehrlin, Nicolas Ferraro et Benoît LemoineProductions : France Télévisions / Maximal ProductionRetrouvez C dans l'air sur France.tv Voir Acast.com/privacy pour les informations sur la vie privée et l'opt-out.
Bonsoir à toutes et à tous. Xavier Bertrand, candidat à la présidence de la République, c'est le premier à droite à sortir du bois. Alors saura t il réunir son camp, les Valérie Pécresse et autres Bruno Retailleau? La droite peut elle s'offrir le luxe d'avoir deux candidats à la présidentielle? Quel est son programme, sa personnalité? Quels sont ses atouts, ses faiblesses, ses relations avec Nicolas Sarkozy? Quelle menace représente t il pour Emmanuel Macron? La droite peut elle reconquérir l'Elysée en 2022?
C'est le sujet de cette émission de ce fait dans l'air intitulé ce soir Course à la présidentielle. Xavier Bertrand tente l'échappée pour répondre à vos questions, nous avons le plaisir d'accueillir Yves Thréard. Vous êtes éditorialiste et directeur adjoint de la rédaction du Figaro. Vanessa Schneider. Vous êtes grand reporter au Monde? Je précise que vous avez réalisé un documentaire sur Xavier Bertrand. En duplex, on retrouve Bernard Sananès, vous êtes politologue, président de l'institut de sondage Elabe.
Et enfin, Laureline Dupont, vous êtes directrice adjointe de la rédaction de L'Express. L'Express, qui titre cette semaine. A quand la fin? Les scénarios de sortie de la crise sanitaire. Merci à tous les quatre de participer à cette émission en direct. Yves Thréard. On commence avec vous. Alors pourquoi sortir du bois maintenant alors que on ne parle que de la flambée de Coglès? En ce moment, c'est le risque de passer un peu inaperçu.
Oui, mais enfin bon.
La présidentielle approche à grands pas et on peut se demander une chose déjà en dehors du vide, c'est qu'il y a des élections régionales. Normalement, on ne sait pas encore si elles vont avoir lieu dans la deuxième quinzaine du mois de juin. Et Xavier Bertrand est candidat à la présidence à sa réélection à la présidence du conseil régional des Hauts de France, dans le nord de la France. Et on se dit ils sont une étape. Les électeurs vont dire pourquoi voter pour lui dans cette élection régionale alors qu'il va nous quitter pour briguer l'Elysée?
Ça paraît un peu curieux. Les Français n'aiment pas ça. Ils aiment la sincérité quand ils élisent quelqu'un. C'est pour que pour que la personne occupe pleinement ses fonctions.
En dehors de cette considération, vous êtes en train de dire que le risque de perdre la régionale est là. Pourquoi?
Parce que cette régionale est considérée à l'intérieur de la droite, à tort ou à raison, comme une espèce de primaire, parce qu'il y a quelques présidents de région actuels qui vont se représenter et qui ont aussi une ambition présidentielle. C'est Mme Pécresse, Valérie Pécresse en Ile de France, M. Wauquiez également dans Rhône-Alpes Auvergne.
Et évidemment, si l'un, l'une ou l'autre perd la présidentielle, ça me paraît difficile qu'il s'y présente. Et même si je peux être un tout petit peu long, M. Bertrand aussi a un autre handicap. C'est que la gauche dans les Hauts de France vient de faire son unité. Ce qui vous, ce qui fait que vous avez trois blocs principaux qui sont quand même assez importants. C'est évidemment la droite derrière M. Bertrand, qui n'appartient plus aux républicains.
Le rassemblement national avec Monsieur Sébastien Chenu et Gauche unie, la gauche unie derrière Mme Déli, qui est une écologiste.
Alors en dehors de ça? Donc, il peut arriver troisième au premier tour. Vous vous êtes employé au deuxième, mais il peut y avoir une triangulaire qui peut lui être fatale, fatale.
Imaginons qu'il n'y ait pas de front républicain comme par le passé. Ça pouvait exister en dehors de ça. La volonté de Xavier Bertrand de se présenter, c'était quelque chose qui était tenu secret et qui n'était pas du tout. Il n'avait pas partagé avec ses collaborateurs. Ses plus proches conseillers ne le savait pas. Cette une du point qui a été faite devait être une une pour le présenter pour parce que c'est dans le pouvoir qu'il a révélé sa candidature pour montrer, comme c'est souvent dans une présidentielle qu'elle est, je dirais.
Derrière la façade du personnage, sa vie privée, sa femme, ses enfants. Et puis, finalement, il a décidé de déclarer sa candidature et sidecar sa candidature. Dans l'interprétation qu'on peut en faire, c'est qu'il a voulu pardon du terme parce qu'il est très bon, très moche. Il a voulu crantées, c'est à dire m'être affirmé qu'il était candidat avant les autres. Et avec aussi cette liberté qu'il peut avoir. Parce que monsieur Bertrand, qui n'appartient plus aux républicains, ne veut absolument pas participer à quelque forme de départage que ce soit.
C'est à dire une primaire à l'intérieur de la droite qui désignerait le champion de la droite à l'élection présidentielle lui coûte que coûte. Il veut y aller et il s'est dit aussi qu'il avait un avantage dans les sondages d'opinion qui sont actuellement réalisés. Il est autour de 15 16. Il est devant. Quand on compare, on fait des comparaisons. Mme Pécresse fait un peu moins bien et donc il se dit qu'en manifestant sa candidature, il pourrait peut être encore grappiller des points, sachant qu'il n'est pas si loin que ça.
Favori dans les sondages, monsieur Macron autour de 21 22, Mme Le Pen qui est autour de 25 26. Il y a cette volonté de prendre son camp de court. Et d'affirmer, pendant les trois ou quatre mois à venir, le fait qu'il soit dans les sondages le meilleur.
Laureline Dupont Alors c'est vrai qu'il se présente un peu dans cette émission. Il joue une carte, il va jouer la carte de la proximité avec cette phrase. Je vais vous la lire. Dans cette interview au Point, il dit Je n'oublie pas d'où je viens.
Agent d'assurances à Flavy Le Martel, ce n'est pas la même chose que banquier d'affaires. Suivez mon regard. Il parle de son enfance heureuse dans un HLM à trois. Et il enfonce le clou. Je viens du peuple. Ce qu'ils cherchent à faire, c'est évident, c'est effectivement se placer en opposition à tout ce qu'incarne Emmanuel Macron. L'homme d'affaires, le banquier de chez Washing, énarque sorti vraiment dieu du moule le plus classique, on va dire, pour un candidat à la présidentielle.
Xavier Bertrand, lui, se présente comme tout autre chose, comme comme issu du peuple. Et ce qu'il faut voir, c'est que là, il tente aussi. Il s'inspire beaucoup Xavier Bertrand de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Il reste, quelque soit leur relation aujourd'hui, très admiratif de ce qu'a réussi Nicolas Sarkozy en sachant parler et séduire un électorat populaire qui a, pour le coup, n'a pas été moins séduit. Plus que séduit par Emmanuel Macron et Xavier Bertrand, c'est cet électorat là qu'il cherche à parler.
Et donc, en se positionnant comme ça très, très, très en contre par rapport à l'image d'Emmanuel Macron. Il espère. Il espère aussi pallier ses manques et aussi trancher davantage puisque sur le fond, on lui reproche beaucoup, encore aujourd'hui, d'être d'avoir un projet très similaire à celui d'Emmanuel Macron.
J'ai peut être les mêmes idées, mais je n'en ai pas. Je n'ai pas le même style et je ne suis. Je n'ai pas été banquier d'affaires, donc je vais vous comprendre, vous qui souffrez dans les territoires, c'est ça. C'est ainsi que c'est sa stratégie.
C'est exactement. L'idée est d'ailleurs dans Le Point. Il est interrogé sur la présence de Castex, qui serait là pour justement parler aux territoires, compenser un petit peu le côté hors sol du président et lui dit en gros, ça n'a rien à voir. Moi, je veux de là. Je suis d'une extraction populaire et je fais preuve dans. Ma démarche est complètement sincère. Je suis le peuple engrosser. Il a quand même cette ambition là.
Jean Castex, qui a été son directeur de cabinet, ce qui montre bien que la façon de gouverner n'est pas très éloignée. Vanessa Schneider, vous avez réalisé un documentaire sur Xavier Bertrand. Il s'est déclaré On est à quatorze mois de l'élection présidentielle, des élections présidentielles. On sait que c'est très long et c'est très dur. C'est très rude. Visiblement, il en a envie. Quel est son moteur?
Il en a envie depuis très, très longtemps. Vous évoquiez ce court documentaire que j'avais consacré. C'était il y a plus d'une dizaine d'années. Oui, et il était déjà extrêmement motivé et construisait déjà sa carrière très méthodiquement à l'époque. Ça fait extrêmement longtemps qu'il ne dit pas oui. Déjà, à l'époque, on parlait de lui comme un potentiel candidat à la présidence de la République. Il était au service de Nicolas Sarkozy, dont il avait été porte parole de campagne.
Il avait eu un début de carrière assez fulgurant puisque deux ans après avoir été élu député, il est nommé ministre. Il est considéré comme un bon ministre, aussi bien aux Affaires sociales, à la Santé, au Travail. Il est considéré comme un ministre de qualité. Les partenaires sociaux loue sa faculté à dialoguer avec eux. Donc il reprend les rênes de l'UMP à la demande de Nicolas Sarkozy. A cette époque là, tout lui réussit et il se dit le prochain.
Le prochain, c'est moi. Après, c'est les candidats à la présidence de la République. Il faut en avoir envie. Matin, midi et soir. Vous vous souvenez de la phrase de Nicolas Sarkozy en se rasant? Rachida Dati, à propos de Xavier Bertrand, disait il y a quelques jours quand elle a appris sa candidature à l'Elysée C'est celui qui a le plus fin. En effet, c'est tellement difficile sur des parcours tellement difficiles. Il y a tellement d'obstacles qui sont, qui peuvent se dresser, attendus, inattendus.
Il faut se battre d'abord contre sa famille politique, puis se faire accepter par une opinion qui, pour l'instant, est loin d'être convaincue par la candidature de Xavier Bertrand. Parce qu'on parle de taux de 14, 16 pour cent et d'être encore à des étiage très, très bas. Donc, il faut en effet avoir sans en avoir envie. Xavier Bertrand, c'est quelqu'un qui est extrêmement travailleur. Même ses adversaires le reconnaissent, qui est méthodique, qui s'investit à 300 pour qui dort.
Il a la chance de pouvoir dormir 4 heures par nuit. C'est pas donné à tout le monde, mais qui vraiment dort quatre heures par nuit? Ce n'est pas dû pour le coup.
Une stratégie de communication que de dire que ce grand homme de dire j'ai besoin de oui, mais bon, pour le coup, il a vraiment quelqu'un qui qui travaille énormément. Donc oui, oui, il y a des aspects quand il dit je viens du peuple. Pour revenir à la phrase que citez l'origine du pays, quand même pas populisme assumé, ce qui peut flirter avec le côté presque un peu démago par moments.
Oui, changer le monde, déjà, il faut quand même pas exagérer. Xavier Bertrand ne vient pas du prolétariat ni du monde ouvrier. Xavier Bertrand, fils de banquier, fils d'agent.
Mon père passer des examens, lui même assureur. Il a repris l'assurance de ses beaux parents à l'époque, les études de ses beaux parents à l'époque, c'est pas du tout ne vient pas de la pauvreté à laquelle il peut être confronté en tant que élu des Hauts de France, où il y a de la vraie pauvreté. Xavier Bertrand ne vient pas de là. Il n'est pas issu du peuple issu des classes moyennes, qui sont en effet assez peu représentées au sommet du pouvoir.
Mais c'est un positionnement stratégique pour séduire un électorat. Il a beaucoup appris dans les Hauts de France. Il a appris, il a été confronté directement au Front national, il a été confronté. Il est confronté quotidiennement à tous ces électeurs qui perdent confiance dans les élites. En effet, dans les élites qui peuvent apparaître comme déconnectées de leurs études ou autres, ou par leur parcours professionnel, banquier d'affaires ou voilà, il y a un positionnement très tactique de la part de Xavier Bertrand, mais l'envie, elle, remonte à très, très loin.
Oui, Bernard Sananès venait s'acheter. L'opinion de monde est pour l'instant perplexe vis à vis de cette candidature. Quelle est son image dans l'opinion et quelles sont ses chances à la fois au premier et au second tour? D'abord, il faut raisonner comme on est dans un match, vous l'avez dit, il faut raisonner au niveau global et regardez aujourd'hui comment Xavier Bertrand se situe par rapport aux autres compétiteurs possibles qu'il aurait à affronter dans la course présidentielle. Est ce qu'on peut dire aujourd'hui?
C'est que Xavier Bertrand, parmi les personnalités de droite aujourd'hui, personne ne se détache. Mais comme le disait Pascal Perrineau, que vous connaissez bien le disait cette semaine, il apparaît aujourd'hui aujourd'hui le moins mal placé pour ce qui est des intentions de vote. Quand on regarde en termes de popularité, on regarde. Sur l'ensemble des Français, 28 des Français ont une bonne image de Xavier Bertrand, ce qui le met en tête des personnalités de droite, à l'exception d'Édouard Philippe.
Mais par exemple, chez les Français, encore légèrement, mais très légèrement devant François Baroin, Michel Barnier, Valérie Pécresse. Quand on regarde à droite, le match n'est pas aussi clair. À droite, on a François Baroin 60 de bonnes opinions devant Valérie Pécresse 59, Bertrand 58. Vous voyez que tout ça est très partagé, qu'il n'y a personne qui se détache vraiment. Quand on regarde maintenant les intentions de vote, certaines ont été publiées récemment par nos confrères, notamment nos confrères de l'Ifop et David Diariste.
On voit que Xavier Bertrand a testé une fois tout seul et testé. Et une autre fois, c'était Valérie Pécresse qui a été testée, que Xavier Bertrand sort avec un court avantage de 2 ou 3 points, ce qui est très minime.
On est dans les marges d'erreur. Mais ce qui est intéressant, c'est de regarder où la droite en est aujourd'hui et où elle était il y a un an, où elle était quasiment au lendemain des élections européennes, après le désastre des élections européennes à huit tours. Pour François-Xavier Bellamy, dans les intentions de vote, alors qu'il valait ce qu'elle valait si loin de la campagne, le candidat de droite flirtait autour de 10 ou 11 pour cent. Aujourd'hui, quand Xavier Bertrand est testé, il est testé.
Vanessa Schneider l'a dit entre 14, 15 à 15. Vous pouvez être le troisième homme, mais vous n'êtes pas sur la photo finish. Et tout l'enjeu de la droite est là. Évidemment, l'enjeu de la droite, c'est celui de Xavier Bertrand, mais c'est celui de tous les autres candidats potentiels de droite. On va, j'imagine, en reparler tout à l'heure. C'est de montrer à cet électorat de droite qu'il peut y avoir une place pour elle au second tour.
Sur le deuxième fauteuil, vous savez, le fauteuil du débat de l'entre deux tours. Pourquoi je dis ça? Parce que la droite, elle, a connu l'électorat de droite qu'elle a connu finalement un double traumatisme. 2017, puis 2019 2017? Pas seulement le traumatisme de l'affaire Fillon. Pas seulement le traumatisme, j'allais dire, de la défaite. Finalement, la droite avait déjà connu la défaite en 81, en 88, en 2012. Mais le traumatisme, c'est d'être éliminé du second tour, de ne pas représenter une force d'alternance, ce courant politique qui a structuré la vie politique française.
Il a toujours couru, comme on dit en sport. Il a couru pour la gagne. Il a connu. Il a couru pour incarner le pouvoir.
Et là, ce qui s'est passé en 2017 et surtout, ce qui s'est reproduit à des élections certes différentes en termes d'importance en 2019, ça a envoyé un signal à cet électorat. Et de se dire Mais est ce que finalement, on n'est pas en train de sortir de cette capacité à incarner l'alternance? Est ce qu'on peut revenir dans la course? Et l'enjeu pour le candidat de droite qui doit s'imposer, c'est de réussir à montrer qu'avec lui, Xavier Bertrand ou un autre, la droite pourra être présente au second tour.
Pour l'instant, disons le pour l'instant, dans les sondages, ce n'est pas le cas.
C'était donc un secret de polichinelle. Xavier Bertrand sera bien candidat à l'élection présidentielle de 2022. Pas question de passer par la case primaire. Son rêve incarner une droite sociale, sécuritaire et populaire. Mais vous allez le voir au sein de sa famille politique. Son initiative est loin de faire l'unanimité. Sujet de Laura Rado et David Le Marchand.
Je serai candidat à l'élection présidentielle de 2022. Je le fais par devoir parce que j'estime qu'au moment où nous sommes le choix, ce sera entre le déclin et le redressement de mon pays.
C'est désormais officiel, Xavier Bertrand se lance sans passer par la case primaire.
Je passe ma candidature au dessus des partis. Certains voudront participer à des primaires. Certains voudront organiser. Je respecte leur choix, mais je leur dis que de toute façon, je travaillerai avec tous l'Elysée.
Le nouveau défi de celui qui a gravi tous les échelons d'agent d'assurance a ministre d'abord sous Jacques Chirac à la Santé, puis au ministère du Travail en 2007. Espoir de la droite. Nicolas Sarkozy lui confie même les rênes de son parti, l'UMP. C'est en 2015 que Xavier Bertrand amorce un premier virage. Un retour sur ses terres du Nord. Il est élu à la tête des Hauts de France face à Marine Le Pen.
L'histoire retiendra que c'est ici que nous avons stopper la progression du Front national.
Les cinq années suivantes vont lui permettre de façonner une image d'homme du pageot des territoires. Lui qui dit avoir été maîtrisé pour ses origines modestes entend à présent prendre sa revanche la région.
Aujourd'hui, il a décidé de retourner ce complexe et d'en faire une force. Parce que l'analyse qu'il fait, c'est au fond des types comme moi. Il y en a des millions en France. Et la crise des gilets jaunes a montré que une France les oubliés des invisibles. C'est le terme qu'il utilise. Et même la première vague de l'épidémie Decauville de 19 a montré tout ce que l'on a appelé les premières lignes. Les chauffeurs livreurs, les éboueurs, les caissières qui ont le sentiment de ne pas avoir été récompensés alors qu'ils ont été exposés, s'adressent à cette catégorie de la population en partie et leur dit Je vous comprends parce que je vous ressemble.
Mais à 56 ans, Xavier Bertrand peut il vraiment aller jusqu'au bout? A droite, les sondages sont en sa faveur, loin devant ses rivaux Valérie Pécresse ou Bruno Retailleau, mais chez les républicains, le parti qu'il a quitté en 2017, son initiative personnelle ne fait pas l'unanimité.
Xavier Bertrand a fait le choix du non était totalement libre. Il a fait le choix de quitter notre famille politique à un moment où il était d'ailleurs en grande difficulté. Donc, je pense que spontanément, ça ne fait pas de lui le mieux placé pour la sauver.
Mais la primaire aura lieu. Je ne sais pas si on va l'appeler la primaire. On va appeler la démocratie dès lors qu'il y aura plusieurs candidats et qui. Vous souhaitez qu'il y ait un vote pour départager des candidats à plus long la méthode de départage? Il faut bien voter. La démocratie, c'est le vote. Faut pas avoir peur, c'est tout.
Alors, pour convaincre les Français? Xavier Bertrand esquisse les premières lignes de son programme. Lui rêve d'incarner une droite sociale et populaire. Ses premières propositions sont surtout sécuritaires. Une période de sûreté de 50 ans pour les condamnés du terrorisme. La majorité pénale à 15 ans. Ou encore la mise en place de quotas pour l'immigration.
Je pense que ce projet de redressement tourne autour de l'autorité du rétablissement de l'autorité. Il n'y aura pas de sécurité sans autorité.
La stratégie de Xavier Bertrand, de toute évidence, pour l'instant, ce n'est pas d'aller chercher Emmanuel Macron, c'est d'aller chercher Marine Le Pen. Et c'est pour ça qu'il va sur les questions de sécurité. Il va très à droite. Dans l'interview, il cite par exemple le livre de Bertone, La France, Orange mécanique. C'est un livre qui est très dur sur les questions de sécurité. C'est un des livres que revendique Marine Le Pen comme étant une de ses lectures de chevet.
C'est des choses qui sont assez durs, mais lui fait le pari qu'il y a une soif d'ordre extrêmement importante dans la population.
Xavier Bertrand, qui a récemment trouvé une nouvelle raison d'y croire selon un sondage, serait mieux placé qu'Emmanuel Macron face à Marine Le Pen au second tour. Reste au candidat du Nord d'assurer sa réélection aux régionales, à condition qu'il s'est lui même fixé pour briguer l'Elysée.
Alors, question télespectateurs, Yves Thréard, par son refus d'y participer. Xavier Bertrand a t il définitivement enterré enterrer la primaire?
Non. Il a enterré la primaire. Pour lui, il est hors de question. C'est à dire que c'est ça qui est aussi compliqué pour la droite que si la droite se donne un candidat à l'issue d'un processus de départage qui est un très mauvais mot d'ailleurs, parce que personne n'y comprend rien. Ça veut dire quoi départagent? C'est une formule du président Larcher, président du Sénat pour essayer de pas dire primaire qui va bloquer à en 2016, dit il.
Le mot est modifié.
Ils ont tort, d'ailleurs. Parce que si François Fillon a échoué pour se qualifier au deuxième tour, c'est peut être pas en 2017. Ce n'est peut être pas dû à ça. C'est peut être pas dû au fait que le costume.
La droite sait que la primaire, j'ai les affaires beaucoup quand même. Enfin, pour revenir à ça, ce qui fait qu'il pourrait y avoir deux candidats de droite à l'élection présidentielle de 2022. Imaginez un candidat légitime officiel du camp de la droite.
Et puis Xavier Bertrand, qui fait sa course de son côté. Alors les les primaires font quand même leur chemin à l'intérieur de la droite. De plus en plus de caciques, de apparatchiks. De même de candidats potentiels sont favorables à cette procédure de primaires. On s'est passé une procédure ouverte qui serait ouverte aux sympatisants, aux gens qui ne sont pas encartés et adhérents du parti, parce que ça s'est évidemment réduit comme peau de chagrin. Le nombre de partisans et ou simplement une primaire fermée.
Ou alors il y a une autre procédure. Il y a donc plein d'autres procédures. En tous les cas, ce qui est sûr, c'est que Mme Pécresse, elle, est plutôt favorable à une primaire alors qu'elle n'est plus au sein des républicains.
Elle n'est plus au sein des républicains, mais pourrait s'y ranger jusqu'à présent. Ça peut changer. Monsieur Retailleau, on vient de l'entendre lui tout à fait favorable à cette primaire. Et M. Barnier, que j'ai vu il y a pas très longtemps, s'y plierait aussi à cette primaire.
Donc, il reste Laurent Wauquiez qui y pense de plus en plus.
Mais alors, qui pourrait sortir vainqueur de cette primaire? Vanessa Schneider? Qui serait donc le candidat des républicains?
Et avec le risque suicidaire d'avoir deux candidats de droite?
Il y a quand même une chose, c'est que si le match dans les sondages.
Xavier Bertrand, on peut rire s'il plinn mère et les autres devant le fait accompli. Vanessa Schneider.
Dans l'histoire de la primaire, elle est très, très compliquée. La droite, historiquement, n'en voulait pas. Ça ne fait pas du tout partie de la culture de la droite. Elle s'y est pliée pour faire plaisir à une opinion publique. Parce qu'avant désigner un candidat qui était candidat naturel, président du parti, ce n'était pas très démocratique. Donc, on a décidé de faire des primaires et c'est un parti qui ne. Jamais habitué à la sortie de la dernière présidentielle, les mêmes qui maintenant demandent une primaire disait il faut chambouler plus, ne plus faire de primaire.
Pourquoi? Parce que finalement, la primaire avec des partis qui se rétrécit sur un noyau dur donne des résultats très souvent inattendus. On l'a vu pour le Parti socialiste Benoît Hamon et pour les républicains ou Nicolas Sarkozy, qui est donné quand même. Personnalité préférée du camp de la droite, a été recalée de cette primaire très, très violemment. Donc, on s'aperçoit que ce processus n'est pas tout à fait au point. Donc, plus personne n'en voulait. Et là, évidemment, Xavier Bertrand pointe son nez.
Et là, tout d'un coup, tout le monde veut la primaire. Donc je pense qu'il y a eu une utilisation de la primaire aussi pour essayer de mettre des bâtons dans les roues.
C'est tout sauf un TS. BFS verrait un tout sauf celui. Le problème à droite, c'est que comme personne n'émerge, les deux qui émergent vraiment dans les sondages, c'est Nicolas Sarkozy qui n'est pas en mesure et qui ne souhaite pas se représenter. Et d'autre part, François Baroin qui, comme l'a rappelé Bernard Sananès, qui émerge lui aussi un peu, mais qui ne veut pas y aller. Après, on a des candidats qui sont tous un peu près sur la même ligne de départ.
Donc évidemment, chacun se dit pourquoi on va laisser Xavier Bertrand y aller alors que Valérie Pécresse, par exemple? Moi, j'ai peut être une chance. Laurent Wauquiez dit moi, j'ai peut être une chance, même à Jean-François Copé. Et on dit qu'il a peut être une chance de revenir. Donc, ça ouvre vraiment la place à beaucoup de monde. Mais beaucoup d'ambition.
C'est Hollande qui est parti en 2012 à 3 3%, c'est 4000 président de la République. Ça, ça vire à d'Eternit. Boisnard, j'aurais désinhibe. Et puis le parcours d'Emmanuel Macron, aussi désigné puisque lui est parti sans son parti, sans évidemment se plier aux primaires. Donc, tout ça complexifie, complexifie le jeu et rend tout possible et toutes les ambitions possibles.
Laureline Dupont, justement, on parlait de Nicolas Sarkozy, présenté comme le faiseur de roi à droite. Alors, Lestime? Et que pense t il de Xavier Bertrand?
Déjà, c'est surtout lui qui se présente comme le faiseur de roi à droite puisque, souvenez vous dans son dans son interview au Figaro tout de suite après sa condamnation, avant qu'il fasse appel. C'est lui qui explique qu'il dira pour qui il vote en 2022. Donc, c'est vraiment la stratégie de Nicolas Sarkozy de se positionner en faiseur de roi, et pas forcément seulement à droite. Ensuite, Nicolas Sarkozy et Xavier Bertrand. Ils ont eu des relations très compliquées.
Elles se sont un petit peu normalisées. Maintenant, il se voient à intervalles réguliers, même si la fréquence n'est pas n'est pas immense. Et Nicolas Sarkozy? Je pense que il soutiendra le candidat de droite qui émergera pour la simple et bonne raison que un, c'est un militant. Nicolas Sarkozy, il reste militant dans l'âme. Il sait ce qu'il doit, ce qu'il doit. Pardon au RPR, puis ensuite à l'UMP. Je ne le vois absolument pas trahir son camp avant le premier tour et apporter un soutien à Emmanuel Macron.
Comme certains le disent aujourd'hui qu'ensuite, dans le temps du 2 de l'entre deux tours et pour le second tour, ils soutiennent Emmanuel Macron tout en négociant avec lui une plate forme de gouvernement, c'est à dire une coalition à l'Assemblée nationale. On parle aussi d'un premier ministre. Nicolas Sarkozy aimerait installer François Baroin à Matignon. Ça, c'est tout à fait possible. Mais avant le premier tour, il est à mon sens. C'est évident qu'il soutiendra le candidat de la droite.
Maintenant, est ce que ce sera Xavier Bertrand? C'est difficile de le dire aujourd'hui. Il y a une autre question, à mon avis, qui rentre en ligne de compte dans la réflexion de Nicolas Sarkozy, c'est quel candidat aura le soutien du parti Les Républicains et je pense que cela déterminera son choix parce qu'encore une fois, il aura du mal à prendre ses distances avec ce parti auquel il doit tant.
Oui, oui et non. Et pour répondre à votre question qu'est ce que Nicolas Sarkozy vous avez? Xavier Bertrand, ils n'en pense pas de bien. Du coup, ça fait vraiment. Ça fait une dizaine d'années que dès qu'il en a l'occasion, il se moque de lui. Il y a un jour la classe. Oui, il y a une forme de mépris au sein de la droite contre Xavier Bertrand fait l'objet d'une forme de mépris. Il faut bien le dire, même si n'est pas, comme je l'ai rappelé, tout à l'heure.
Issu complètement du peuple. C'est vrai qu'il n'a pas eu le parcours de certains. Que sa proximité soit sa façon de parler, tout cela est moqué.
Le point dit fait un ténor de la droite parle de lui en disant Il ressemble au gars qui vient réparer la photocopieuse.
Oui, mais il y a ça. Il y a l'agent d'assurance. Il y a clairement Nicolas Sarkozy et certains de son entourage et d'autres ténors de la droite le considèrent comme un plouc. Voilà, c'est tout. Et ils le disent tous. Ils ne se gênent pas pour se moquer de lui. Après, comme l'a rappelé le Rauline du pot, Nicolas Sarkozy est pragmatique.
Un certain nombre n'est pas uniquement vis à vis de Xavier Bertrand. Parce que Nicolas Sarkozy, c'est très simple dans la nouvelle génération, il y en a pas beaucoup. Cette génération intermédiaire, parce qu'une autre génération qui arriverait dans cette génération intermédiaire, il n'y a pas beaucoup, mais grâce à ses yeux. Laureline Dupont.
Hier, on parlait tout à l'heure du candidat. Il n'y a pas de candidat naturel à droite, mais il y en a un qui est très populaire. Bernard Sananès en parlait tout à l'heure, c'est Edouard Philippe. Est ce qu'il ne pourrait pas? Est ce qu'il n'est pas en train de préparer son coup et d'émerger au dernier moment? Un peu comme Emmanuel Macron a émergé juste avant la présidentielle en empêchant François Hollande, son mentor, de se présenter. Je pense que si vous entendez Philippe, il pousserait des cris d'orfraie puisque son grand et son grand leitmotiv, c'est de dire je suis un homme d'État et un homme d'Etat ne trahit pas.
Suivez son regard. Sous entendu Emmanuel Macron a quand même travaillé François Hollande, et donc lui, se pose vraiment comme principe directeur fondateur. Le fait de ne pas y aller contre Emmanuel Macron, c'est une chose. Ensuite, évidemment. Là, il prépare un retour médiatique puisqu'il sort un livre le 7 avril. A cette occasion, il va faire une véritable tournée des médias et ça va lui permettre à la fois de revenir dans l'atmosphère, de diffuser un peu une pensée, des idées, etc.
Et puis de voir ce qui se passe. Mais si Emmanuel Macron était empêché, ce à quoi aujourd'hui, Edouard Philippe ne semble pas croire. Il est évident, je pense, qu'il tenterait sa chance. Et c'est pour ça qu'aujourd'hui, il s'organise pour surtout être prêt le jour où. Mais tant qu'Emmanuel Macron peut être candidat en 2022, Edouard Philippe n'ira pas contre lui. Ensuite, tout l'enjeu d'Édouard Philippe, c'est pour le moment. Du coup, ce n'était pas 2022 2027.
Et donc, tous ces petits cailloux qu'il va commencer à semer dès la semaine prochaine pour ne pas être oublié jusqu'à peut être 2027.
Bernard Sananès C'est une hypothèse que les sondeurs refuse d'envisager une candidature d'Édouard Philippe. Vous l'avez déjà envisagé ou pas? Écoutez, pour l'instant, nous mesurons la popularité d'Édouard Philippe. Elle est au zénith. C'est aujourd'hui dans toutes les personnalités testées dans nos baromètres. La seule personnalité qui dépasse les 50 d'opinions favorables. Pour l'instant, comme le disait Laureline Dupont, l'hypothèse de sa candidature n'est pas une hypothèse politique réaliste. Et donc, nous essayons de tester des hypothèses qui apparaîtraient, qui apparaît très réaliste.
J'en profite pour revenir sur le sujet de la primaire, le sujet de la primaire.
On se trompe parfois en disant que les électeurs de droite qui n'ont pas aimé la primaire d'abord, ils s'y sont rendus massivement. Et deuxièmement, quand nous question dans les années 2018 2019, après la primaire, si ils souhaitaient qu'il y en ait une nouvelle en 2022. Les scores étaient certes moins enthousiaste qu'en 2017, mais ils restaient légèrement majoritaires dans cet électorat qui avait perçu cet exercice comme plutôt un succès démocratique. La question pour la droite, c'est est ce que la primaire peut permettre de fédérer son électorat?
Ou est ce qu'au contraire, la primaire cliver les classes davantage m'expliquent pour retrouver le seuil des 20 centres qui est le seuil qualificatif pour espérer revenir au second tour? Quand on est à 14 15, comme les candidats de droite aujourd'hui, il faut aller chercher à la fois des électeurs d'Emmanuel Macron et à la fois des électeurs de droite qui ont été tentés ou qui ont voté Marine Le Pen en 2017. Et donc, pour cela, il faut que la primaire serve à avoir un candidat qui rassemble plutôt qu'un président qui a un candidat qui cuivrés, qui incarnerait une ligne plutôt qu'une autre.
C'est d'ailleurs l'exemple que prend Xavier Bertrand dans son interview au Point quand il cite ce qu'avait réussi Nicolas Sarkozy en 2007 rassembler deux électorats. Parce que la droite, finalement, doit retrouver, reconquérir des pans entiers de son électorat qui l'ont abandonné. Je pense aux jeunes. Je pense aux milieux populaires sur les cadres depuis longtemps. Depuis 2012, la droite a été concurrencée d'abord par François Hollande, puis par Emmanuel Macron en 2017 et elle même, et même chez les retraités.
On voit bien qu'il y a eu cette concurrence au moment des européennes.
Alors il s'appelle Jean-Paul Garraud, Thierry Mariani, Andréa Arak. Ils viennent de la droite traditionnelle et même, pour certains, de la France insoumise. Et aujourd'hui, ils sont tête de liste au rassemblement national.
En tous les cas, pour les prochaines régionales. Des candidats censé incarner la nouvelle stratégie d'ouverture de Marine Le Pen. Mathieu Vigneault et Stéphane l'apaise sont allés à leur rencontre.
Jean-Paul Garraud, tête de liste aux régionales pour le rassemblement national, est en campagne en Occitanie. Ce jour là, il visite l'abbaye de Moissac et il est question de trahisons entre frères.
Le chapiteau n'est pas l'histoire de Caïn et Abel, mais l'histoire d'Abel tout seul n'est pas un petit peu ce qui se fait dans votre ancienne famille politique. Tout ça? Effectivement, quelques ressemblances troublantes.
Et quelquefois, car Jean-Paul Garraud est un transfuge. Il a quitté les républicains en 2019 pour rallier le RN aux élections européennes. Ancien magistrat, député de l'UMP et filloniste, il vote Marine Le Pen face à Macron, attaché aux valeurs traditionnelles, dit il. Le patrimoine pour vous?
Pour moi, bien entendu. Au delà de la beauté, évidemment, de ces lieux, c'est l'enracinement. C'est l'identité. Ça a une signification qui est évidemment très forte aussi.
Mais c'est bien le nouveau RN que Jean-Paul Garraud, 65 ans, est censé incarner. Le parti de Marine Le Pen veut dédiaboliser son image et recentrer son programme, notamment économique. Terminé la remise en question de Schengen ou de l'euro.
Le rassemblement national? Vous savez, la branche gaulliste sociale de Philippe Seguin, on est totalement dans cette branche là. Nous nous opposons à cette mondialisation, un souverainisme, pour retrouver naturellement la maîtrise de notre destin. Très, très simplement et en même temps du localisme, c'est à dire être au plus près de nos concitoyens.
Écologie, investissement industriel, remboursement de la dette, de nouvelles positions du parti. Bref, le rassemblement national chasse ouvertement sur les terres de la droite classique. Ce jour là, Jean-Paul Garraud débat contre son adversaire, Les Républicains aux régionales.
Aurélien Pradier revient à son rêve.
C'est ce qu'il appelle l'union des droites. Faire front commun pour battre les socialistes en tête dans la région.
Combien de fois me dit seul sur le terrain quand je rencontre des gens? Vous êtes comme la droite la plus bête du monde. Vous n'arrivez pas à vous entendre alors que vous êtes à peu près la même chose? Je suis persuadé que le programme qui sortira de la porte de M. Pradier sera à peu près le même que le mien. Comment Comium? Comment ne pas s'entendre? C'est absurde. Mais pour Aurélien Pradier, hors de question de s'allier. Selon lui, le FN ne change pas.
Au fond, c'est toujours le FN.
Tout l'objet de ce débat, c'est de dire aux habitants de cette région. Vous avez en face de vous, pour ce qui est du candidat du Front national, une forme d'imposture. Quelqu'un qui est là pour faire un coup politique, qui, certes, va parler de vos propres préoccupations, mais qui ne trouvera aucune solution.
Ne soyez pas méprisant ce. Que faire? La jolie cacophonie sur le plateau, mépris qui commence à manger.
Vous devriez, j'en vois arriver, va avancer. Il n'y aura pas d'union de la droite.
Mais moi, je demande que ça et une confrontation qui se poursuit une fois les caméras éteintes. Sur Tweeter, Aurélien Pradier accuse Jean-Paul Garraud d'insultes et son équipe de violences. Le candidat du Rassemblement national nie un accroc à l'image policée que recherche le parti. Jean-Paul Garraud et Thierry Mariani, les anciens LR, Hervé Juvin, le monsieur environnement du FN ou encore le transfuge de la France insoumise André à Arak. Quelques uns des candidats aux régionales censé incarner le recentrage du parti la région.
À 31 ans, Andréa Coatigrac'h vise la région Rhône-Alpes. Il était hier à Grenoble, municipalité remportée par les écologistes.
Je pense que sur les aires, il va falloir acter le fait que avec ce maire Eric Piolle, on est vraiment au pire listant. La laïcité n'est plus respectée, l'islamo gauchisme, avance André, un côté Arak, nouvelle caution de Marine Le Pen pour attaquer la gauche et l'oublier.
La justice sociale, il ne parle que de défendre les minorités. Aujourd'hui, l'ouvrier a été remplacé par le musulman. Le prolétaire a été remplacé par le migrant. Et aujourd'hui, la gauche ne fait que défendre les minorités et donc le social et l'identité. Aujourd'hui, ce sont les deux faces d'une même pièce. C'est aujourd'hui, c'est Marine Le Pen qui l'a compris. Personne d'autre.
Les élections régionales, un test grandeur nature de la nouvelle stratégie du FN. L'objectif assumé est surtout de faire élire Marine Le Pen à la présidentielle l'année prochaine.
Alors, question télespectateurs, Yves Thréard hormis ces positions fortes sur le régalien, quid des idées de Xavier Bertrand sur l'économie internationale, les sujets sociétaux?
Il y a deux mots clés qui reviennent en dehors de la sécurité, c'est participation et décentralisation. Ce n'est pas très neuf. En fait, il faudrait accorder plus de pouvoirs aux élus locaux, aux collectivités territoriales. C'est un refrain qu'on entend partout. On sait très bien que c'est très compliqué parce que la France est un millefeuille a été organisé comme ça. Et dès que vous touchez quelque chose, eh bien les intéressés font tout, y compris à droite, à droite, à gauche.
Enfin, tout le monde, à chaque fois que quelqu'un a voulu toucher à ça, c'est très compliqué et on ne voit pas toujours qu'est ce que ça porterait de plus? Parce qu'on dit ça va faire faire des économies. Manque de pot, ça fait rarement des économies, ça crée plutôt des dépenses supplémentaires. L'autre, l'autre idée forte, c'est la participation. C'est aussi une vieille idée qui remonte au général de Gaulle de 1967. C'est de faire participer et profiter aux salariés des fruits de la richesse de l'entreprise, de la croissance, des revenus, des bénéfices.
Et ça, d'abord, il faut qu'il y ait des bénéfices. C'est une belle idée, mais il faut que les entreprises engrangent des résultats intéressants. Et ça, ce n'est pas toujours le cas. Donc, c'est aussi, je dirais, un peu hochets qui est brandi comme ça. Mais en France, c'est rarement. Si vous voulez, c'est rarement un troisième sujet. C'est rarement mis en application. C'est la politique internationale. Il faut savoir une chose que dans la politique internationale, en France, tous les hommes et les femmes politiques se mettent à peu près dans les mêmes bottes.
À peu près. J'entends dire qu'il y a des différences ténues d'un président à l'autre. Le président Mitterrand, quand il est arrivé, on pensait que la politique étrangère de la France allait changer. Elle n'a pas changé. Elle est restée atlantiste.
Le seul homme avec qui elle a un tantinet changé, c'est Nicolas Sarkozy, qui a réintégré deux directions de l'OTAN. Là où M. Bertrand va sans doute essayer d'avoir un discours assez ferme, c'est sur l'Europe et évidemment sur la Grande-Bretagne, parce qu'il a beaucoup travaillé sur le Royaume-Uni à la faveur du Brexit. Parce qu'évidemment, sa région était très concernée.
Mais justement, Vanessa GT-R, c'est vrai que quand on regarde sur les sujets économiques, sociétaux, on a l'impression finalement que les idées de Xavier Bertrand, elles, sont à l'Elysée. D'ailleurs, on l'a dit à Jean Castex.
Et du coup, ils se différencient sur le thème de l'immigration. Et moi, ce qui m'a frappé dans l'interview du Point, c'est dit. Nous devons reprendre le contrôle, ce qui est exactement le terme qu'avait employé Boris Johnson Controls. On a l'impression que il veut plier le match vis à vis de Macron sur ces questions de l'immigration.
En effet, comme vous le disiez pour un certain nombre de Français, la politique du gouvernement Makro et une politique de droite. D'ailleurs, c'est ce qui handicape les républicains depuis depuis le début. Comment s'opposer frontalement à des mesures qu'il aurait prises eux mêmes et qu'il défendait eux mêmes les retraites, l'assurance maladie avant tout tout le discours sur le budget et sur le programme, difficile de s'opposer est d'autant plus difficile qu'en plus, c'était des anciens républicains qui ont été aux manettes.
Bruno Lemaire et Jean Quatremer. Jean Castex?
Gérald Darmanin. On avait à la fois les hommes et les idées. Donc très compliqué de trouver un positionnement par rapport à ça. Xavier Bertrand pense que le meilleur moyen de contourner cet obstacle est de proposer une droite différente. C'est en effet d'aller sur le terrain du régalien qui marche à tous les coups, qui est un peu le jackpot de chaque élection, puisque les Français sont de plus en plus sensibles aux questions de sécurité et d'immigration qui sont souvent au cœur du débat et qui en ont été préempté depuis très longtemps par le Front national, puis le Rassemblement national.
Donc, la stratégie de Xavier Bertrand, qui est dans son laboratoire des Hauts de France. Assez. Pour observer ce rapport de force entre la droite modérée et traditionnelle. Et puis, cette droite beaucoup plus dure et ferme sur les questions d'immigration a pris clairement le parti de faire des clins d'oeil très, très appuyés, comme l'avait fait Nicolas Sarkozy pour son élection de 2007. Vers cet électorat là de la droite Skai? Pas du tout son positionnement initial. Oui, Xavier Bertrand, là dessus, a évolué.
Il n'était pas. Il avait même quitté les républicains en expliquant que le renvoi, qui est allé un peu trop fort à droite, était trop à droite, était trop dur sur les questions et que ce n'était pas sa droite à lui. Cette droite sur laquelle on voulait mettre les étrangers dehors. Et alors que là, il propose les quotas, il propose la distribution des allocations familiales pour les délinquants.
20.000 places de prison supplémentaires dans tout ça? Il explique pas pour l'instant comment il va financer tout ça, que ce soit le domaine économique et son domaine régalien. Mais c'est visiblement en effet un choix stratégique qui ne correspond pas à son ADN initial. Ce n'était pas du tout ça. C'est un choix de positionnement stratégique pour avoir une nouvelle offre puisque pour l'instant, on a ce match installé dans l'opinion. Et l'opinion ne veut pas. Mais en même temps, on ne voit pas d'autre match entre Marine Le Pen, d'une part, et Emmanuel Macron, d'autre part.
Donc, pour créer une nouvelle offre, il faut se positionner un peu différemment du président sortant. Et c'est le choix stratégique que fait Xavier Bertrand. Mais pour l'instant, il n'est pas totalement crédible dans la posture puisque, je vous le dis, ce n'était pas son ADN initial. C'est compliqué. Vous savez, pour la droite, c'est très compliqué. C'est vous dire combien les clivages sont ténus entre la droite et la majorité présidentielle. Laquelle? Regardez l'homme qui se dégage dans les sondages et qui pourrait aussi bien occupé qu'il pourrait représenter la droite aussi bien qu'il pourrait représenter la majorité présidentielle si monsieur Macron se présentait d'Édouard Philippe, Edouard, Philippe.
La preuve, il peut aller dans les deux. Cela dit, tout cela dit absolument tout à fait.
Oui, la droite s'est fait siphonner l'économie par Macron et s'est fait siphonner le régalée régalien par le parti, même si le rapport sur le bonheur national n'a jamais été aux affaires.
Alors, 2022 sera t il un remake de 2017? A en croire les sondages, l'affiche du deuxième tour pourrait bien à nouveau voir s'affronter Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Une sorte de match retour, donc, et une question. Les électeurs de gauche feront ils cette fois barrage au rassemblement national? Le président pourra t il compter sur ce qu'on appelle le front républicain? Eléments de réponse avec Lazlo Jalabert et Pierre de Hoorn.
Dans la campagne morbihannaise, Brigitte Guinées et Bertrand Feature, tout juste retraité, profitent de leur maison familiale. En couple depuis 25 ans, ces deux militants de la France insoumise se souviennent très bien du 21 avril 2002, le jour où l'extrême droite accède au second tour.
Français Jacques Chirac, vingt pour cent des voix. Énorme surprise Jean-Marie Le Pen semble devoir être le second avec 17 pour cent des voix.
Moi, je suis restée tétanisée sur le divan.
Vraiment, pendant x minutes, jure l'Edge, crièrent, disant C'est pas possible, on rêve ou cauchemar?
C'était c'était l'enfer.
Le 1er mai 2002, il manifeste aux côtés d'un million de personnes à Paris pour dire non à Jean-Marie Le Pen.
Et au moment de voter, ils n'ont pas hésité à voter Jacques Chirac parmi les 90 d'électeurs qui ont fait ce choix là. Pour moi, mon but principal, c'était que Jean-Marie Le Pen fasse le plus petit score possible.
Faire barrage au Front national à tout prix. C'est ce qu'on appelle le front républicain en 2017. Même scénario face à Marine Le Pen. Bertrand Featured vote à contrecœur pour Emmanuel Macron. Aujourd'hui, il ne regrette pas.
On a vu comment on était traité en tant que simple manifestants dans les manifestations. Donc là, avec une dérive autoritaire, vous allez voter blanc.
Donc oui, ça voudra dire que ni l'un, ni l'autre, ni l'un, ni l'autre. Il y aura des élections législatives qui peuvent, dans les résultats, peut être faire en sorte que ni Marine Le Pen ni Emmanuel Macron n'obtienne une majorité à l'Assemblée nationale.
Comme ce couple de retraités, 52 des électeurs de Jean-Luc Mélenchon ne voteraient pas pour Emmanuel Macron en cas de duel avec Marine Le Pen. La moitié des électeurs d'Anne Hidalgo feraient de même, ainsi que 44% pour ceux de Yannick Jadot. Le front républicain serait il en train de voler en éclats? Les principaux concernés veulent lever toute ambiguïté à voter.
J'appellerais à faire échec à l'extrême droite parce que l'extrême droite, c'est le chaos assuré. Et l'extrême droite. Ce ne sont pas nos valeurs, ce n'est pas ce ne sont pas les valeurs républicaines de la France.
Jamais je ne mettrai un signe égal en politique républicaine que je peux combattre sur un de politique publique et l'extrême droite qui n'est ni démocratique ni républicaine. Fin février, Libération publie des dizaines de témoignages d'électeurs de gauche déterminés à ne pas voter Macron face à Le Pen. De quoi provoquer l'ire de la République en marche. J'ai déjà fait barrage et je le ferai encore. Ceux qui épargnent les extrêmes, toujours et encore, portent une responsabilité. Cette soi disant vraie gauche qui a tout perdu, ses valeurs, sa boussole, sa dignité.
Honte à elle.
Mais pour le porte parole du parti présidentiel, attention à la stigmatisation. Lui mise sur la persuasion.
Il faut expliquer que ce qu'on a fait, l'égalité des chances et le fait de lutter contre la criminalité dans certains quartiers, les populations les plus pauvres qui en souffrent. Et donc, c'est à nous d'aller convaincre que ce qu'on a agi. Alors, on peut toujours dire qu'on n'a pas fait assez, bien sûr. Moi aussi, j'aurais aimé qu'on fasse plus et qu'on soit meilleur au niveau des résultats. Mais dire qu'on n'a rien fait et qu'on a fait en sorte de faire le jeu du Front national, je le conteste formellement convaincre de la nécessité de faire barrage au rassemblement national.
D'autant plus que dans les derniers sondages, l'écart se réduit au second tour. Marine Le Pen récolterait 47 des intentions de vote, contre 53% pour le président sortant. Justement, Bernard Sananès. Question téléspectateurs, Emmanuel Macron peut il encore gagner face à Marine Le Pen?
Donc là, on vient d'évoquer le sondage de Marianne qui montre que au deuxième tour, Macron gagnerait avec 53%.
Mais ce même sondage dit que Xavier Bertrand, lui, gagnerait avec 57%. Donc, en termes de meilleur rempart face à Marine Le Pen, Xavier Bertrand peut revendiquer le titre.
Oui, alors, on est évidemment loin de l'élection présidentielle et loin d'un second tour. Mais c'est vrai aujourd'hui. Ce qu'il faut dire, c'est que l'hypothèse d'une victoire de Marine Le Pen n'est pas un scénario de politique fiction. On ne peut simplement dire ça. Il ne s'agit pas de dire est ce que c'est possible? Voilà, c'est quelque chose qui est plausible, en tout cas qu'on ne peut pas écarter ce qui s'était passé au second tour de 2017. Emmanuel Macron a progressé de 12 millions de voix supplémentaires.
Il est passé de 8 millions à 20 millions de voix entre les deux tours. Marine Le Pen, elle, n'a gagné que 3 millions de voix supplémentaires. Aujourd'hui, on voit bien que le socle électoral de Marine Le Pen est très important dès le premier tour. On verra si ce sera le cas le jour du vote, mais en tout cas, il est très important. Mais les enquêtes le montrent. Effectivement, un grand nombre d'électeurs disent que soit ils n'iront pas voter, soit disent qu'ils ne savent pas encore ce qu'ils feraient si cette hypothèse se présentait.
Donc, évidemment, on comprend que tout l'enjeu pour Marine Le Pen, c'est bien sûr d'augmenter sur son socle de premier tour, mais c'est également de faire que, finalement, il n'y ait pas de mobilisation contre elle au second tour et qu'une partie de l'électorat se réfugie de lectorat, notamment de gauche pas seulement, notamment de gauche, se réfugie dans l'abstention, ce qui, à ce moment là, pourrait lui permettre de tenter la barre des 50. Je voudrais ajouter un autre point commun qu'on ne dit pas beaucoup en ce moment.
Il va y avoir des élections régionales. Peut être si elles ont bien lieu avec la crise sanitaire. Quand on regarde les sondages aujourd'hui, on voit que la question du front républicain va se poser, mais à l'envers.
C'est à dire que cette recomposition ne peut pas se passer autour des listes en marge qui, pour l'instant, ne sont pas donnés en tête. C'est plutôt s'il y avait un front républicain, par exemple, en région PACA.
On en parle beaucoup.
On voit que le rassemblement national peut espérer gagner et donc que la question, c'est de savoir est ce qu'il y aura encore un front républicain? Mais cette fois ci autour de la droite? Est ce que l'électorat marche? Lui aussi va concourir au front républicain? S'il s'agit d'élire un candidat de droite au second tour des régionales?
Vanessa GTD sur ce front républicain qui s'affaissent. Est ce que ça veut dire que Marine Le Pen a réussi sa politique de dédiabolisation, comme on dit?
Bien sûr, il y a plusieurs facteurs dans cet effritement du front républicain. Il y a le fait que, en effet, Marine Le Pen a voulu déplacer son socle électoral et hérité de son père, l'élargir et donc le déplacer vers un espace central. Vous observerez que dans les reportages, un nombre de moins en moins important de ses adversaires utilisent le qualificatif d'extrême droite. Ça devient même presque plus adapté pour un certain nombre d'interlocuteurs. Donc, aussi bien sur les questions de d'économie, sur le rapport à l'Europe.
Il y a eu un certain nombre de virages qui ont fait de Marine Le Pen une candidate pas moins crédible que d'autres aux yeux de certains, puisque tout ça se passe dans un contexte où même l'opinion publique considère que, de droite comme de gauche, tout le monde a failli. En tout cas, une part très importante de la population considère que les gouvernements successifs ont tous failli sur les questions essentielles. Donc, elle n'est pas finalement plus sereine, pas plus mauvaise ou plus dangereuse que les autres.
Elle a su, d'une part rassurer. Mais qu'est ce que veut dire cet effritement du front républicain aussi? C'est aussi une défiance, évidemment, envers Emmanuel Macron.
On est face à une haine qu'il ne suscitait pas en 2010, qui suscite un rejet de la part de toute une catégorie de la population, en particulier de ses électeurs de gauche qui lui ont fait confiance quand on fait confiance. On va prendre des mesures de droite et des mesures de gauche qui sont arrivés à la conclusion qu'Emmanuel Macron appliquait une politique de droite et que les électeurs de gauche ne s'y reconnaissaient absolument pas. Autre élément l'absence d'alternative. C'est un peu ce que disait Bernard Sananès, c'est à dire qu'à partir du moment où il n'y a pas de figures de gauche ou de figures de droite, on en a parlé qui émerge véritablement.
Tout est polarisé sur ce duo annoncé. Et, dernière élément, je pense qu'il y a un certain nombre d'électeurs de gauche qui en ont assez de faire le boulot à la place de tout le monde et qui considèrent que la gauche, en effet, voter pour Jacques Chirac qui a un certain nombre d'occasions sans aller voter pour la droite. Pour Xavier Bertrand dans les Hauts de France pour 2015 au rassemblement national. Et que l'inverse n'est pas forcément vrai, ça irrite.
Laureline Dupont, face à cette perspective d'une victoire de Marine Le Pen que Xavier Bertrand. J'aimerais qu'on revoie ce sondage pourrait jouer cette idée. Il faut faire un vote utile et me mettre moi désigner moi, en adversaire de Marine Le Pen. Parce que regarder au second tour, je l'emporterait avec 57 des voix et d'ailleurs, comme le disait Vanessa Schneider à l'instant, Marine Le Pen, je l'ai battue en France en 2015. Le meilleur rempart, c'est moi. Voter utile, voter Bertrand, je pourrais être son chargé de communication.
Je suis pas certaine que ça puisse être un argument, en tout cas pour le moment suffisamment important pour lui, pour la simple et bonne raison que dans tous les sondages jusqu'à présent, il ne passe pas la barre du premier tour. Certes, quand on voit quand on le test pour le second tour, effectivement, il semblerait être un barrage tout à fait net à Marine Le Pen. Mais en attendant, il ne passe pas la barre du premier tour.
Donc c'est quand même beaucoup de très, très hypothétique et je voulais juste rajouter quelque chose sur le front républicain. Il y a aussi peut être dans le front républicain tel que tel qu'on le présente aujourd'hui, quelque chose d'un peu suranné. Pour deux raisons. Déjà aujourd'hui, où Marine Le Pen n'est plus perçue par une partie de l'électorat comme anti-républicaine pour le front républicain. Je suis pas certaine que l'expression en elle même parle à l'ensemble de la population. La deuxième chose, c'est que dans la façon qu'on a de concevoir le front républicain pour la présidentielle, c'est moins le cas aux élections locales et notamment aux élections régionales.
On attend des électeurs uniquement qu'ils aillent mettre un bulletin dans l'urne pour Jacques Chirac, par exemple, en 2002, alors qu'ils sont des électeurs de gauche. Médias Jamais de deux ou finalement de contrat de gouvernement. On pourrait tout à fait imaginer un front républicain qui propose avant le second tour aux électeurs une espèce de contrat de gouvernement pour faire. Alors, on peut parler d'union nationale ou en tout cas pour essayer de gouverner ensemble et que finalement, chacun y retrouve un peu ses petits.
Et pour le moment, personne n'évoque cette idée ou en tout cas, personne ne semble penser à une façon de rendre le front républicain. Un tout petit peu plus attractif et surtout, un tout petit peu plus dense.
Allez, tout de suite, en vient à vos questions. Alors, Yves Thréard Xavier Bertrand devra t il quitter son siège de président de la région Hauts de France pour être candidat à la présidentielle? Ce sont les élections en juin prochain.
Il n'est pas obligé. Rien ne l'oblige à quitter son poste de présidente de la région Ile de France s'il est réélu pour briguer le mandat présidentiel. Mais on voit mal comment une campagne, c'est extrêmement prenant. Il faut beaucoup voyager. Vous quittez par définition votre votre région. Et puis Xavier Bertrand et une campagne présidentielle croton. Mais je dirais en mesure d'être qualifiée. Je ne dis pas que ce soit encore le cas. Il faut aussi voyager à l'étranger. Il faut se faire connaître à l'étranger.
Et une grande, très grande faiblesse de Xavier Bertrand, peut être en dehors de la Grande-Bretagne. C'est que c'est un inconnu à l'étranger. Il n'a jamais été ministre. Il n'a jamais été ministre des Affaires étrangères. Il a jamais occupé de poste qu'ils l'ont exposé à l'international. Et on le voit. Ça, c'est que ça peut être un handicap. Il sera obligé de se faire connaître. Vous me direz quand Macron, en 2017 2017, était arrivé, c'était un inconnu aussi dans la sphère internationale.
Il a côtoyé en deuxième rideau pareil.
Quel bilan justement politique Xavier Bertrand peut il se prévaloir à travers ses différents postes de ministres? Vanessa Schneider.
Le problème, c'est que ça remonte à loin. En fait, son expérience ministérielle. Oui, c'était sous Nicolas Sarkozy. La porte parole? Oui, Jacques Chirac, le premier après. Et ça remonte à loin. Il avait laissé, comme je disais, une plutôt bonne image de travailleur, de gestionnaire et il était doué, en effet, pour sa capacité à dialoguer avec les syndicats. Donc, il était ressorti avec une plutôt bonne image. Mais la situation a changé.
Les réformes sont de plus en plus difficiles. Le pays est davantage crispé. Donc, je veux introduire la retraite à 65 ans. Alors, il reprend. Oui, il reprend une partie du programme de Fillon. Il a fait un peu mixte. Ce, c'est pas très, très au point pour l'instant et en même temps, on lui demande pas de tout, de tout dévoiler et de tout chiffrer aussi longtemps avant la présidentielle. Mais je pense que si, si sa candidature commence à s'ancrer, la comparaison sera plutôt à faire sur ce qu'il fait dans les Hauts de France là dessus, plutôt que sur son expérience ministérielle qui remonte à loin et qui n'est pas vraiment représentative avec la situation actuelle.
Justement, Laureline Dupont, comment les habitants de France perçoivent ils l'action menée sur le terrain par Xavier Bertrand? Question de Olivier dans Lens. C'est difficile de répondre aux n'habitant pas les autres France, mais il fait un bon terrain, il est perçu comme étant dans la proximité, justement, et résolvant les problèmes des gens au quotidien sur les problèmes d'immigration, puisque il y a le problème de Calais avec les migrants.
La force, c'est plutôt effectivement d'être perçu comme quelqu'un d'assez accessible, a apporté d'engueulades, comme on dit, mais ce lien avec les électeurs et les citoyens. Je pense qu'il l'a et ça fait partie de ses atouts, évidemment. Ensuite, ses opposants politiques l'attaquent souvent sur la gestion des finances de la région. C'est sans doute quelque chose. C'est un point qui va être creusé à la fois par ses adversaires, mais aussi par les journalistes. Et on risque de découvrir de façon beaucoup plus précise la vraie gestion des Hauts de France de Xavier Bertrand, qu'il présente sans cesse comme son laboratoire.
Voilà, on va enfin mettre le nez vraiment dans ce laboratoire. Bernard Sananès.
Xavier Bertrand pourrait il séduire une partie du peuple de gauche? Est il assez modéré? J'imagine que cette question est posée dans le cadre d'un second tour face à Marine Le Pen. Oui, voire d'un, voire d'un premier tour, il se jouera aussi là dessus. Le bilan effectivement de sa gestion dans la région des Hauts de France. Pour compléter ce que dit Lorraine Dupont, nos confrères d'OpinionWay ont publié en janvier 2021 une enquête sur l'image de tous les présidents de région.
C'est Jean Rottner, le président de la région Grand Ouest, dont on a beaucoup parlé pendant la crise sanitaire, qui arrivait en tête en termes de satisfaction avec 74%, devant Xavier Bertrand 73%, Christel Rancé Les Pays de la Loire, soixante dix pour cent. Donc, on voit bien que cela dépasse visiblement l'électorat.
L'électorat de droite, donc, oui, s'il y avait un discours social, un discours à destination des milieux populaires. J'imagine que c'est un pari que doit faire le candidat Bertrand de de pouvoir élargir le socle électoral de la droite. C'est un très gros enjeu, de toute façon, pour Xavier Bertrand comme pour tous les candidats de droite. S'ils restent sur leur étiage électoral, notamment des européennes, ils n'ont plus de zones de force qui leur est spécifique. Et ça, c'est terrible.
C'est terrible aussi de voir, on va dire d'ADN de marque, comme on dit en publicité, c'est à dire d'avoir un élément différenciateur qui ne soit pas simplement un remake d'Emmanuel Macron ou un remake de Marine Le Pen. Et ce sera tout l'enjeu pour tous les candidats de droite. Comment retrouver une proposition différente? Un créneau politique, une proposition qui les différencie de Macron et Le Pen? Sans cela, ils ne pourront pas prétendre accéder au second tour.
Yves Thréard Edouard Philippe pourrait il changer la donne? Mais ça a été dit dans l'émission, je crois qu'Edouard Philippe est fidèle. Si vous voulez lire, il va appeler à voter Macron. Bah oui, je ne vois pas qu'il l'appelle pour quelqu'un d'autre. Il ne pourrait appeler que pour lui, même si Emmanuel Macron n'y allait pas.
Je crois que la droite qu'on a vu beaucoup d'histoires de trahison comme des Balladur qui sont allés, bien sûr, les trahisons et les trahisons, c'est souvent le propre de la droite.
D'ailleurs, au politique. Mais je vois pas, c'est pas du tout. Si vous voulez dans le caractère, il faut connaître le caractère de Philippe. Ce n'est pas du tout ce style d'homme là. Edouard Philippe, c'était un homme extrêmement légitimiste qui ne cède pas aux sirènes, qui est très, très, très à part il qui n'aurait jamais été ministre.
Un deuxième rideau, s'il n'avait pas eu été élu, avait été nommé à Matignon. Ce qu'il faut savoir de la droite? Je voudrais continuer sur ce que disait tout à l'heure Bernard Sananès. Le problème de la droite, c'est qu'elle a perdu le peuple de gauche. La gauche a perdu le peuple. Une certaine partie de la droite a perdu le peuple. Beaucoup de partis politiques vous direz même au père du peuple. Mais aux dernières élections, c'était manifeste.
Toutes les dernières élections montrent que cette droite populaire, qui était gaullienne, très gaullienne, qui était sarkozyste. D'une certaine façon, Sarkozy avait chiraquienne aussi bien la droite l'a perdue et c'était manifeste dans l'élection présidentielle de 2000 17 ans à la droite.
1ER tour Trocadero. Oui, oui, c'est le contraire. La droite démontrèrent. Et Xavier Bertrand, comme les autres d'ailleurs, qui pourrait être candidat, en sont conscients qu'il faut aller retrouver cette droite populaire. Et c'est pour ça que la droite, parfois à des coups de barre terrible à l'intérieur de la droite. Aujourd'hui, vous avez des jeunes qu'on a vu tout à l'heure. Aurélien Pradier, Peltier, Guillaume Peltier qui propose l'augmentation du ce qui est inimaginable dans une bouche, je dirais d'un responsable de droite, Vanessa Schneider et Valérie Pécresse.
Quelles sont ses chances de parvenir au second tour?
Pour l'instant, personne a de chances si on regarde les chiffres actuels. Personne n'a de sens d'accepter d'accéder au second tour chez les républicains. Valérie Pécresse, elle, n'a pas renoncé non plus à son propre chemin, sa propre destinée. Il va aussi falloir être réélu, d'abord à la tête de la région Ile de France. Elle a des atouts. Elle a su créer également des réseaux autour d'elle, des réseaux d'élus qui la soutiennent. Elle est partie moins brutalement des républicains que Xavier Bertrand.
C'est une femme dans un parti qui n'a pas eu beaucoup de femmes à promouvoir. Elle sera à la tête d'un bilan. Donc, elle a des atouts. Après, elle a un problème quelle qu'elle n'imprime pas. Comme on dit dans les sondages, mais qui a un problème qu'elle partage largement avec ceux qui sont sur la même ligne de départ qu'elle a commencé par Xavier Bertrand. Parce que ce sont des gens dont ça fait quand même une bonne dizaine d'années qu'on les considère comme de potentiels successeurs à la candidature à la présidence de la République et qui, pour l'instant, ne sont pas parvenus à s'imposer dans l'opinion.
Comme vraiment, ils ont des chevaux gagnants en terme de différenciation.
Certains l'imaginent comme premier ministre d'un Emmanuel Macron. Ça serait d'un second mandat. Dans une idée en effet de front républicain construit, comme le disait Dupont, avec un appel. Oui, c'est certain. Imaginerait que Nicolas Sarkozy, François Baroin soit Valérie Pécresse comme premier ministre d'un Emmanuel Macron réélu face à Marine Le Pen. Mais là, on est quand même dans des échafaudages intellectuels un peu hasardeux à quatorze mois de l'élection.
Quatorze mois de l'élection, quel que soit l'heureux élu, en 2022, il devra gérer l'après Kovy. Bon courage. Laureline Dupont. D'ailleurs, est ce que ce Kovy va s'inviter dans l'équation présidentielle? On n'en a pas parlé depuis le début de cette émission.
Ça semble évident. En tout cas, ça semble évident pour les candidats ou presque candidats à la présidentielle, c'est à dire que tous disent que la crise sanitaire sera évidemment l'un des grands sujets de la campagne présidentielle. Et du côté d'Emmanuel Macron, on espère bien entendu capitaliser sur sa sur la gestion de crise. Pas tant sur la réussite dans la gestion de la crise. Est que parce que Emmanuel Macron voit bien les critiques, qu'il essuie glaces énormément. En revanche, il espère capitaliser sur l'expérience, c'est à dire qu'il fait le pari qu'au moment de voter, les électeurs se diront OK, il a peut être pas tout bien fait les vaccins.
C'était compliqué, mais il sait faire. Il sait tirer les bonnes ficelles, il sait où sont les bons volets. En gros, il sait gérer, tout simplement. Et ça, je pense que c'est effectivement un handicap pour les candidats qui n'étaient pas au pouvoir.
Toute dernière question Bernard sera très courte parce qu'il faut rendre l'antenne. Eric Zemmour se présentera t il à la présidentielle? Écoutez, je n'ai pas d'informations particulières, vous l'avez, c'est son potentiel et son potentiel électoral a été testé. Je ne crois pas que vos confrères de l'Ifop pour Valeurs actuelles autour de 13%, c'est à dire des gens qui disent qu'ils pourraient voter pour lui. Mais on parlait tout à l'heure de la division, qui serait évidemment très dangereuse pour la droite, qu'il éliminerait quasi automatiquement s'il y avait deux candidats.
Ce serait finalement peut être pareil aujourd'hui pour le rassemblement national et c'est la fin de cette émission. Il faut rendre l'antenne par la fenêtre. Un grand merci d'avoir participé à cette émission. Vous restez sur France 5 à suivre. C'est l'hebdo. Merci. Merci beaucoup, Bernard. Merci beaucoup Aileen. Merci!
Moi, je trouve ça hyper dur quand t'es en zone.