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[00:00:12]

Bonsoir à toutes et à tous, nous attendons vos questions SMS, Internet, réseaux sociaux pour alimenter notre discussion. Il a fini par lâcher ce matin. Donald Trump a publié un communiqué promettant une transition ordonnée. C'est selon lui la fin du plus grand premier mandat de l'histoire. Mais l'histoire, avec un grand H cette fois ci, retiendra surtout ces images de violence dans le temple de la démocratie américaine, ces programmes chauffés à blanc qui ont fait reculer la police.

[00:00:37]

l'Amérique est sonnée. Les républicains les plus fidèles lâchent un Donald Trump. Certains démocrates demandent même une destitution à 13 jours de la passation de pouvoirs. Pour eux, c'est bien le président lui même qui a attisé la haine, conduit au chaos et humilié la première démocratie du monde. Ce matin, aux Etats-Unis, les questions s'enchaînent. Pourquoi ces failles de sécurité à l'entrée du Capitole? Qui sont ces ultras qui refusent encore la défaite? Que peut il se passer maintenant?

[00:01:07]

Jusqu'au 20 janvier, ils ont marché sur le Capitole. C'est le titre de cette émission avec nous pour en parler ce soir. François Clémenceau, vous êtes rédacteur en chef de l'actualité internationale au Journal du Dimanche. A lire sur votre blog ce dernier article que vous venez de publier aux Etats-Unis. La tentation fachiste. Nous y reviendrons. Alexandra de Hoop Scheffer, vous êtes politologue, spécialiste de la politique étrangère américaine, des relations transatlantiques et des enjeux stratégiques. Vous êtes directrice à Paris du Center German Marshall Fund of the United States.

[00:01:36]

Nicole Bacharan est avec nous ce soir, politologue, historienne, spécialiste des Etats-Unis. Si votre livre Le monde selon Trump, publié aux éditions Tallandier avec nous en direct de Washington. Benjamin Haddad, vous êtes politologue, directeur Europe du Center Atlantic Conciles. Je rappelle votre livre Le paradis perdu. l'Amérique de Trump est la fin des illusions européennes aux éditions Grasset. Enfin avec nous ce soir, Agnès Baranya à Washington. Vous êtes correspondante permanente de France Télévisions aux Etats-Unis.

[00:02:05]

Bonsoir à tous les cinq. Merci de participer à ce C dans l'air en direct. Je vais rester avec vous, Agnès Bahrami, quand vous êtes en ce moment même à Washington. Je voudrais juste vous poser une question toute simple comment se réveille l'Amérique? Écouter sous le choc, sonnés, stupéfait et puis sidérés par ce qu'elle a vu sur les télévisions hier. Vous imaginez bien que ce qui s'est passé? Certains le craignaient, notamment dans le camp démocrate, ceux qui craignaient un coup d'Etat.

[00:02:37]

Faut il rappeler ce qui s'est passé hier? Un coup d'Etat? Je n'en suis pas certaine. Mais jusque là, si vous voulez, la fin de Donald Trump était relativement pathétique. Mais il s'agissait de mots. Il s'agissait de rhétorique, d'actions en justice qui n'aboutissaient pas. Là, on est passé à autre chose. Si vous voulez, à un degré supérieur et évidemment, pour les Américains, c'est extrêmement choquant. Il faut imaginer ce que représente le Capitole.

[00:03:05]

Je pense qu'on en parlera un peu plus longuement. En tous les cas, c'est vraiment la sidération qui domine ici à Washington, où, en fait, on s'est levé ce matin avec un couvre feu depuis 18 heures hier soir.

[00:03:16]

François Clémenceau. C'est une humiliation pour l'Amérique.

[00:03:19]

Ces images, oui, c'est une humiliation. Parce que s'il y a bien un endroit au monde où on pense que les institutions démocratiques fonctionnent parfois très mal, mais fonctionnent quand même et servent d'espoir à tant de gens à travers le monde qui viennent aux Etats-Unis pour s'y installer depuis plus de deux siècles, en espérant y trouver à la fois la liberté et la prospérité. C'est une considérable humiliation de voir que dans ce Capitole qui est décrié par les Américains, ne l'oublions jamais.

[00:03:46]

Soixante quinze pour cent des Américains estiment que le Capitole, la machine de Washington, ne fonctionne pas. Mais tout de même, il y a du respect lorsque l'on est patriote aux Etats-Unis. Pour le président et pour les institutions démocratiques, dont le Congrès, Nicole Bacharan.

[00:04:00]

Votre réaction à la fois à ces images, est ce que ce qu'ont vécu les Américains vous qui accompagnaient l'histoire américaine depuis si longtemps? Moi, je dois vous dire que j'ai été absolument sidéré, choqué et très peiné de voir ça. C'est vrai que quand on vit aux États-Unis, quand on grandit aux États-Unis, on considère le Capitole comme le symbole le plus fort et le plus haut de la démocratie américaine. C'est la Maison du peuple. C'est là que le peuple est représenté.

[00:04:32]

C'est le bâtiment le plus haut de Washington. Il est sur une colline. Il est haut en tant que bâtiment. Aucun autre building n'a le droit d'être plus haut que ce temple de la démocratie. Il y a quelque chose presque que je qualifierais de religieux autour du Capitole. C'est un temple. Moi, j'y suis allé pour des rendez vous, mais j'y suis allé aussi pour accompagner la classe de ma fille parce que je faisais visiter aux élèves les grands lieux de la démocratie américaine dans la rotonde du Capitole.

[00:05:03]

Il y a la constitution qui est exposée, etc. Il y a quelque chose de sacré et je pense que énormément d'Américains, quelle que soit leur bord politique, ont été extrêmement choqué.

[00:05:15]

Quel mot vous mettez sur ce qui s'est passé au fond depuis ce matin en écoutant les commentaires des uns et des autres en France et ailleurs? On voit bien que personne ne trouve le mot juste coup de force, tentative de coup d'État, insurrection, tentative de putsch. Quel mot vous mettez vous sur ce qui s'est passé? Nicole Bacharan.

[00:05:31]

Je dois vous dire que ma première réaction a été de dire coup d'État parce qu'il s'agissait, de par un président, d'instituer une force, de lancer une foule pour prendre d'assaut le Capitole ou au moins entourer le Capitole, intimider les parlementaires et faire retourner le vote pour être déclaré vainqueur et ne pas lâcher le coup. Maintenant, on a bien vu que s'il avait fait tout cela derrière, il n'avait pas prévu l'étape suivante. Il y avait beaucoup de gesticulations. Il a abandonné ses supporteurs en rase campagne et pour qu'il y ait un vrai coup d'Etat, il aurait fallu que derrière la force armée, donc, l'armée dont Donald Trump, même fils a pensé, savait qu'elle ne survivrait pas.

[00:06:17]

Mais refuser le résultat d'une élection pour rester au pouvoir, ce n'est peut être pas tout à fait un coup d'État dans ce cas là, mais ça s'en rapproche quand même.

[00:06:25]

Alexandra Shafer, qu'est ce qui a marqué dans ces images? Faut qu'il arrive à marcher sur le Capitole. On a vu des policiers finalement assez tranquilles reculer parfois sur certaines images. Il y avait des failles de sécurité.

[00:06:40]

Ce qu'il faut. La manière dont il faut interpréter cet événement, c'est vraiment l'acte, l'acte final de la présidence Trump. Je pense que ça restera l'emblème, l'emblème de sa présidence. Malheureusement pour lui, finalement, la tache, la tache vraiment qui restera. La deuxième chose, véritablement, c'est qu'il mima Trump Mesfin officiellement à l'exceptionnalisme américain. On a parlé effectivement de ce Capitole perché que l'on voit très bien, ce qui symbolise véritablement la démocratie américaine dans le monde.

[00:07:13]

C'est d'ailleurs ce qui est particulièrement frappant, c'est de voir aussi les réactions partout dans le monde. Pour moi, ce qui est beaucoup plus dommageable aujourd'hui pour les Etats-Unis, c'est vraiment ce soft power américain. C'est vraiment la fin de ce modèle de la démocratie américaine qui d'ailleurs, a déjà été très abîmée. A mon avis, j'ai fait ma thèse doctorale sur la guerre en Irak depuis la guerre en Irak de 2003. La promotion de la démocratie à l'américaine est morte à Bagdad.

[00:07:40]

Mais là, c'est un autre niveau. C'est ce modèle de la démocratie américaine qui est aujourd'hui remis en question. Et on le voit, l'Iran, la Russie, la Turquie, la Chine ont tous réagi en disant ces images symbolisent le déclin de la démocratie, le déclin de la Russie officielle et le déclin de l'Amérique. Exact. Une forme de jubilation de la part de certains adversaires des Etats. Absolument avoir ces images là. Interrogé par la suite dans les idées sur la sécurité, oui, parce que moi aussi, l'image qu'on renvoie des Etats-Unis.

[00:08:13]

Il y a cette idée de cette forteresse démocratique imprenable, delà de la force. Et là, on a vu au fond des gens qui paraissaient assez peu organisés. Nicole Bacharan, qui disait tout à l'heure Il n'y avait pas de projet d'invasion du capital. Ils sont rentrés un peu par hasard.

[00:08:27]

Alors, il faut comprendre comment fonctionne la sécurité à Washington. C'est très difficile parce que Washington d'ici est à la fois une ville, la capitale des Etats-Unis. En même temps un district. Et donc, il y a une police qui dépend de la maire de Washington. C'est la police. Cette police municipale, pourrait on dire, n'est pas en première ligne lorsqu'il y a des manifestations, des émeutes, etc. Sur le moule, là où se sont rassemblés ces dizaines de milliers de supporteurs de Donald Trump, c'est une autre police, c'est la police des parcs.

[00:08:56]

Et elle est là pour surveiller, pour protéger les bâtiments qui sont là, sur des bâtiments, des mémoriaux. Il y a le mémorial de Jefferson. Bien sûr, le Mémorial Lincoln. Et puis, il y a toute cette Grande Allée qui va jusqu'au Capitole. Par des policiers et surveillés par des policiers. Et puis vous avez une troisième police qui est à l'entrée même du Capitole et surtout à l'intérieur, qui est la police du Capitole et qui obéit aux deux présidents des deux chambres le président du Sénat, président de la Chambre.

[00:09:21]

Et donc cette sorte de millefeuille administratif, technocratique et policier a certainement effectivement des failles dans sa façon de se coordonner lorsqu'il y a une menace autour de ce monument. Si vous y rajouter le fait que la maire de Washington n'a appelé la Garde nationale que pour faire appliquer le couvre feu à partir de 18h, mais pas pour. J'allais dire, riposter face à une éventuelle émeute des manifestants. Vous avez là des gaps de sécurité, effectivement, qui ont failli.

[00:09:51]

Et beaucoup de médias américains s'interrogent sur ce matin sur le fait qu'il y avait pour les manifestations de Black Flag Mateur à Washington ces dernières années, les images dix fois plus de forces de sécurité présentes en ville qu'il n'y en avait hier.

[00:10:04]

Et la Garde nationale, qui avait aussi été massivement déployée à ce moment là et qui a été déployée de manière beaucoup plus modeste. Ce qui est très intéressant, c'est de voir l'impact que ça va avoir aussi sur la révision des plans de sécurité pour le jour de l'inauguration, le 20 janvier. Oui, absolument. Là, ils sont à fond là dessus. Y a des craintes aussi pour les agents de l'Etat? Sûr. Bien sûr, on va évoquer tous les scénarios possibles d'ici d'ici à la passation de pouvoir.

[00:10:28]

Juste Benjamin Haddad, vous avez vécu ça aussi en direct de Washington, hier. Est ce qu'à un moment donné, on a craint aux Etats-Unis tous les institutions pour la démocratie? Ou est ce que lorsque vous avez vu ces images. Encore une fois, de gens qui, une fois passés les violences. Je rappelle que 4 morts dans ce qui s'est passé hier soir. 84 victimes. Il y a encore des incertitudes sur ce qui s'est passé à l'extérieur. On verra le profil de la jeune femme qui a été tuée à l'intérieur du Capitole, mais qui a eu à un moment donné, de peur pour les institutions et pour la démocratie américaine.

[00:11:01]

Alors oui, je crois qu'il y a un moment de peur pour les institutions et la démocratie a pas vraiment de doute sur le fait que Joe Biden sera investi président le 20 janvier qu'on va avoir une passation de pouvoir, mais en fait, ce qu'on a vu hier, ça va laisser des traces durables dans la démocratie américaine. On se réveille aujourd'hui avec des sondages qui disent que la moitié des républicains qui sont sondés soutiennent les manifestants qui sont rentrés dans le Capitole hier 14 républicains.

[00:11:28]

Vous savez, le Sénat devait voter pour certifier, confirmer les résultats des élections et donc l'élection de Joe Biden. 14 sénateurs républicains avait dit qu'il s'opposerait à cette certification. Ils ont été un peu secoués par les événements. Ça leur fait peur. Ils n'étaient plus que six. Après, on a vu beaucoup de représentants de députés républicains aussi voter contre la certification. Ce qu'on a vu aussi là, c'est un symptôme de la violence, des clivages et des polarisation, mais aussi de la popularité des théories du complot.

[00:11:58]

Beaucoup de gens parmi ces manifestants, qui sont des partisans de la théorie de Qwant, donnent d'autres théories d'extrême droite qui ont été largement soutenue, popularisée par le président Trump. Je crois qu'il y a une menace réelle pour la démocratie et les institutions américaines qui est une menace plus profonde de long terme et qu'on a vu aussi à l'oeuvre hier.

[00:12:17]

C'est important ce que vous dites? Benjamin Abbate Ça veut dire que toute l'Amérique ne s'est pas indignée de son image. Non, et c'est cette Amérique où on voit aller les clivages. On a vu des sondages qui montraient effectivement qu'une partie de l'Amérique qui n'est pas représentée ici dans les élites, n'est pas représentée dans les médias. Vous savez, Washington, c'est une ville qui a voté pour Joe Biden à 95 pourcent et même des républicains de Washington, évidemment, ne soutient pas du tout ce genre de violence et d'insurrection.

[00:12:51]

Mais il y a une colère qui gronde dans une partie de la population qu'on voit dans ce type de mouvance. Et je crois que ce sera très difficile pour Joe Biden de réconcilier les Américains. Je pense que ça pose aussi des questions véritablement existentielles pour l'avenir du Parti républicain et son positionnement par rapport à ce type de groupe.

[00:13:09]

Et nous allons continuer avec tout cela. En tout cas, malgré le chaos, malgré des images qui placeront durablement l'image des États-Unis et la démocratie américaine. Vous venez de le dire. Les Sénateurs ont fini par certifier cette nuit la victoire de Joe Biden. Donald Trump. Privés de réseaux sociaux, a fini par accepter sa défaite. Il a produit un communiqué. Il aura fallu une journée de violence, de chaos et quatre morts pour qu'elle accepte sa défaite. Mathieu Lignan Nicolas.

[00:13:38]

Une escorte armée pour le retour des sénateurs américains au Congrès cette nuit, après plusieurs heures d'interruption. Les élus et le vice président Mike Pence certifient la victoire de Joe Biden à la présidence.

[00:13:55]

Le président de l'Assemblée déclare la session terminée d'un coup de marteau. Le républicain Mike Payns met fin à toutes les contestations de son président Donald Trump. Donald Trump promet aujourd'hui une transition ordonnée. Quelques heures après avoir organisé le chaos, hier après midi, des milliers de supporteurs de Trump se sont donné rendez vous pour un meeting du président. Il électrise la foule et encourage des centaines de supporteurs à marcher vers le Capitole tout proche. Il tente d'envahir le bâtiment. La police est débordée, bien obligé de battre en retraite.

[00:14:38]

Des centaines de partisans de Trump, parfois de milices d'extrême droite, de néonazis ou de la mouvance complotiste Couasnon pénètrent dans ce symbole de la démocratie. Zaka, c'est notre pays, c'est notre Parlement, c'est notre Parlement et c'est notre pays.

[00:14:59]

Pendant plusieurs heures, ils occupent des bureaux, des couloirs ou l'un des hémicycle. Pour eux, l'élection a été truquée. Trump a bel et bien gagné.

[00:15:10]

Respecte la loi. On est des gens bien là. Le gouvernement le déteste. Nous sommes des citoyens bons, normaux, respectueux des lois. Et vous, vous nous détestez. Nous voulons reprendre notre pays. Nous manifestons pour notre liberté. C'est ça la différence. En pleine séance, certains membres de la Chambre des représentants sont évacués, d'autres bloqués dans l'assemblée. Des agents barricadent les portes. Situation très tendue ailleurs dans le bâtiment. Un coup de feu. Une manifestante est tuée par balle.

[00:15:48]

Trois autres décèdent dans des circonstances encore à établir devant un pays sidéré. Le président élu de Joba, Ayden, prend la parole peu après 16 heures à Washington. Stop!

[00:16:01]

Ce n'est pas une manifestation, c'est une insurrection. Wurz Le monde nous regarde comme tant d'autres Américains. Je suis vraiment choqué et attristé que notre nation si longtemps la lumière et l'espoir de la démocratie soient arrivés à un moment aussi sombre.

[00:16:24]

L'appel au calme de Donald Trump, le président, lui, se fait attendre. Finalement, il publie ce message vidéo pour ses partisans. Je sais que vous êtes blessé.

[00:16:34]

Nous avons eu une élection qui nous a été volée. Ce fut une victoire écrasante et tout le monde le sait en partie comme le autres. Mais vous devez rentrer chez vous. Nous devons retrouver la.

[00:16:45]

We have tapissent. Les forces de l'ordre reprennent peu à peu la maîtrise du bâtiment. Les pro Trump repoussés à l'extérieur? 52 personnes sont interpellées et la maire de Washington décrète un couvre feu à al-Sayed.

[00:17:03]

Aujourd'hui, je signe une prolongation de l'état d'urgence pour 15 jours afin que nous puissions continuer à assurer la paix et la sécurité jusqu'à l'investiture du président Joe Biden ou de la vice présidente Kamala Rice. Écrasements RS.

[00:17:20]

Après cet assaut sur le Capitole. Dans quelles conditions Donald Trump peut il terminer son mandat? Selon des médias américains, certains membres de son gouvernement envisageraient le déclenchement du vingt cinquième amendement de la Constitution pour lui retirer le pouvoir. Justement, à l'instant, le chef démocrate au Sénat appelle à la mise à l'écart de Donald Trump. Cette question qui nous est posée par Guilhem en Haute-Loire, est le 25e amendement Mike Paints va t il seulement l'envisager? François Clémenceau.

[00:17:50]

C'est difficile de répondre à cette question parce que d'abord, on voit bien que Mike Payns, dont il est le vice président et c'est lui qui présidait la séance d'hier. Et avant de passer au débat et au vote, il a lu un texte de trois pages dans lequel il est très, très ambigu. Il dit Je ne peux pas m'opposer à la certification du vote parce que je suis contraint par la Constitution. Et on ne sait pas si, en utilisant cette expression, il s'en désole ou s'il s'en félicite.

[00:18:17]

Parce que c'est vrai que pour lui, c'est une façon de dire je ne suis pas en charge. Ce n'est pas mon problème, mais c'est aussi une façon de dire si j'avais pu le faire, je l'aurais fait. Donc, je ne sais pas et je pense que lui même ne le sait probablement pas non plus.

[00:18:29]

Donc, il n'a pas trahi et lâché Donald Trump, comme on l'a entendu. Il ne sait pas si quelqu'un est clair, c'est factuellement oui.

[00:18:34]

A partir du moment où Trump lui a dit Oppose toi à la certification du vote et qu'il ne le fait pas. Le résultat est qu'il ne l'a pas fait. Mais ce qu'il a vraiment souhaité ne pas le faire, ça, c'était difficile à savoir.

[00:18:45]

Et deuxièmement, sur le 25, le 25, un amendement Latifah. Le paragraphe 4 du 25e amendement de la Constitution prévoit que si une majorité des ministres du cabinet estime que le président n'est plus apte à remplir ses fonctions, il peut être mis à l'écart, destitué, débarrassé de sa charge. Donc, il n'y a que Payns qui peut prendre cette décision. Je veux dire convoquer cette réunion de cabinet ou en tout cas cette concertation avec le cabinet. La question est aujourd'hui sur les 15 ministres Trump, quels sont ceux qui souhaiteraient s'engager dans ce processus?

[00:19:18]

Dans quels délais et avec quels effets concrets? Est ce que Payns ira précisément dans sa loyauté à l'égard de Trump? Jusqu'à cette phase extrême, je n'en suis pas sûr. Nicole Bacharan C'est toute la question qui nous est posée collectivement qui est posée, surtout aux Américains aujourd'hui. Que peut il se passer pendant ces treize jours? On a bien senti hier qu'avait la tentation de certains démocrates de dire il faut désormais qu'ils partent. D'ailleurs, on a appris cet après midi que Mark Zuckerberg avait suspendu le compte Facebook de Donald Trump au moins pendant cette période là, jusqu'à la période de jusqu'à la transition, jusqu'à l'arrivée aux responsabilités de Joe Biden.

[00:19:55]

On reste dans une période de grande tension.

[00:19:59]

Oui, on reste dans une période de grande tension puisqu'on a vu un homme qui était prêt à tout pour ne pas quitter la Maison-Blanche, mais il a finalement dit qu'il quitterait la Maison-Blanche le 20 janvier comme prévu. Peut être partira t il le 19. En tout cas, il ne sera pas nécessaire d'envoyer les services de sécurité pour l'extraire du Bureau ovale. En dehors de cela, il n'y a plus vraiment le temps de procédure pour le mettre à l'écart. Une procédure d'impeachment serait tout à fait envisageable.

[00:20:29]

Kanter, du Bureau ovale, qu'on appelle à l'insurrection contre les institutions américaines. Mais il n'a pas le temps de l'instruire. De même que le 25e amendement, on va voir effectivement, comme François le décrivait, ce qui va se passer. Mais Donald Trump n'est pas devenu fou. Entre hier et trois jours avant, il n'a rien fait de plus que ce qu'il fait depuis quatre ans et appeler à l'insurrection. Il l'a fait à de nombreuses reprises, notamment par exemple contre des groupes armés qui ont institué des mesures de confinement ou de port du masque obligatoire.

[00:21:02]

Il a appelé à se révolter. Donc, il me paraît difficile pour ces ministres qui l'ont quand même servi jusqu'au bout, qu'il côtoie tous les jours. Ma peine scac tout couvert pendant quatre ans, de dire soudainement s'il est devenu fou. Il faut le destituer. Je ne pense pas qu'il y ait les circonstances pour s'y prêtait.

[00:21:23]

Il y a eu des démissions à Agnès Bahrami dans l'entourage très proche de Donald Trump. La dernière en date, c'était celle de Mike Merlevenez, qui est le secrétaire général à la Maison-Blanche et qui, dit on, ne peut pas voir ce qui s'est passé hier et vouloir en être partie prenante. Ça faisait partie du dernier carré des fidèles. Ils ont quand même été sonnés par ce qui s'est passé.

[00:21:41]

Oui, tout à fait. Il y a eu d'abord l'entourage de Donald Trump, y compris ses enfants qui, bien que haranguant la foule aussi hier matin, ont tenté de persuader leur père d'enregistrer la vidéo qu'il a faite pour appeler au calme et au retrait du bâtiment du Congrès. Est ce que Donald Trump est maintenant sous cloche? Je ne sais pas, mais ce qui est ce que relatent en tous les cas la presse américaine, c'est qu'il y a une réunion extrêmement difficile hier autour de lui pour lui demander pour lui dire implorer en quelque sorte en disant Coutrot, que vous vous devez leur demander de vous retirer parce que vous savez.

[00:22:20]

Donald Trump a une démarche, j'allais dire, non seulement égoïste, mais il se fiche complètement du Parti républicain. Il se fiche de le faire exploser toute son. Toute sa stratégie, finalement, a consisté à cela. Et vous comprenez bien que quand ses partisans, avec le folklore qui les entourent. Parce que effectivement, il n'avait pas de but très précis. Si vous voulez. Et les 1800 gardes du Congrès n'ont pas pu les empêcher d'entrer. Mais il y avait quand même beaucoup de folklore dans cette foule qui était au départ extrêmement bon enfant.

[00:22:51]

Eh bien, Donald Trump se fiche de savoir si ces gens là allaient encore saper la démocratie, s'ils allaient mettre à mal le Parti républicain encore divisé, ce qui est en fait le résultat de ce qui s'est passé aussi hier. Et là aussi, à long terme, on verra bien que Donald Trump a eu une stratégie extrêmement personnelle et égoïste. Il n'y a que lui qui comptait hier que lui et sa base, que cette relation quasiment charnelle qu'il a avec ses militants.

[00:23:19]

Vous savez, hier, il lui disait We love train pour In love Trump. C'était une démonstration d'amour quasi m'envoyez. C'est totalement irrationnel par moments et donc on verra bien sont ces agissements à un moment donné autour de lui. Il y a des grands garçons, il y a des gens raisonnables qui ont tenté hier de le cerner, de le mettre sous cloche, de le contrôler. Et je pense que cette fois, ils ont jugé qu'on est allé beaucoup trop loin.

[00:23:45]

Benjamin Haddad. Je crois que, à mon avis, il n'aura pas de 25ème d'abonnement puisqu'on voit au contraire des membres du cabinet qui sont en train de démissionner essayer de prendre leurs distances. Mais c'est vrai que y'a une question qui se pose sur les deux prochaines semaines et même les prochaines années pour Donald Trump. C'est que c'est son comportement ces dernières semaines a été un mystère. On a du mal à voir la stratégie et les objectifs qu'il essaie de suivre. Est ce qu'on est dans un refus psychologique presque pathologique de la défaite?

[00:24:18]

Il faut savoir que Donald Trump, c'est quelqu'un qui a bâti sa barque toute sa carrière sur le winner, celui qui ne perd pas à la fois contiguïté télé-réalité et puis en politique, mais là bas.

[00:24:29]

Mais il a lâché la Donald Trump en faisant ce communiqué hier, en disant Au fond, il y aura quand même une passation de pouvoirs et une transition. Il donne le sentiment. Alors, dites moi, si je me trompe, d'avoir été un peu dépassé par les événements, de pas très bien maîtriser ce qui s'est passé hier au Capitole. Est ce que c'est pour cela qu'il fait ce communiqué? Ça veut dire que lui a abandonné, craint une forme d'embrasement ou pas du tout.

[00:24:56]

C'est quelqu'un qui n'a aucun tabou, aucune limite. Je ne sais pas s'il craint véritablement un embrasement, mais je pense que maintenant, il comprend qu'il est seul. Il a été lâché par tous les derniers caciques du Parti républicain qui travaillaient avec lui ces dernières années. Il est sous pression de son équipe, de son cabinet et peut être même qu'il peut craindre des poursuites judiciaires sur la suite. Il comprend, mais pour autant, il n'a toujours pas abandonné ses accusations de fraude.

[00:25:22]

Hier, on l'a vu dans les vidéos. Il disait Je vous comprends. Cette élection a été volée. On a gagné avec une marge extraordinaire, mais maintenant, il faut se retirer et faire preuve de violence. On est toujours dans une forme de déni. Est ce qu'il a cru un moment qu'il pourrait passer en force? Peut être est ce qu'il essaie de préparer la suite et de saper la légitimité de l'élection de Joe Biden pour garder son emprise sur cette base du Parti républicain et peut être préparer l'élection suivante.

[00:25:48]

C'est une possibilité aussi, mais c'est vrai qu'il y a un certain mystère sur la stratégie de Donald Trump. Mais ce qui est certain, c'est que cette journée laissera des traces profondes aussi sur son image. Et je crois que ce sera beaucoup plus compliqué pour lui de se relancer en politique ou même d'avoir la tribune pour le faire, puisqu'on voit les sites de réseaux sociaux qui sont en train de retirer ses comptes pour le faire dans les prochaines années.

[00:26:10]

Il a abîmé son héritage. Voilà ce qu'a dit Benjamin complètement, ce qui est très intéressant de voir ce qui se passe au sein du Parti républicain et même au sein de son équipe. Avec toutes les démissions que l'on voit là, au sein de la Maison Blanche qui s'accélère, les responsables et figures du Parti républicain sont en train de penser à leur avenir aussi. Post Trump, donc. On va voir au cours de ces prochains jours, semaines ou mois, des prises de positions qui permettront de clarifier un peu le positionnement du Parti républicain dans une ère post Trump.

[00:26:41]

Et d'ailleurs, c'est l'espoir de l'équipe Biden qui a dit Il faut que ce qui s'est passé hier au Capitole soit un choc pour le système, c'est à dire que le Parti républicain se réveille et se dit Il faut qu'on khon Kaen fait qu'on rentre dans une forme de révolution anti-Trump parce que ça a été tellement insupportable qu'elle s'adresse exactement.

[00:27:02]

C'est vraiment à eux qu'il s'adresse justement à ce qu'il a trouvé les mots justes. Joe Biden, c'était son premier rendez vous depuis son élection important avec l'histoire des Etats-Unis. Est ce qu'il était?

[00:27:12]

Il avait le ton juste. C'est un homme qui, depuis le début de sa campagne pour la présidentielle, a décidé qu'il serait le grand calme de l'homme qui garde son sang froid et l'homme qui, dit on, vit suffisamment de crise. La crise pandémique, les crises à l'international, la crise économique et sociale, la crise constitutionnelle, pour ne pas en rajouter dans l'emphase, dans la rhétorique, dans les discours à l'emporte pièce. Il s'est posté comme un anti-Trump de ce point de vue là, parce que précisément, il contrôle ses mots, il contrôle son langage, il contrôle son tempérament.

[00:27:47]

Est ce que les Américains ont besoin de ça aujourd'hui? Je ne sais pas, mais je constate que vous aviez hier deux postures. Quand vous comparez la vidéo de Biden et celle de Trump, vous avez d'un côté quelqu'un qui vient de déclarer devant ses supporteurs que le président élu était illégitime. C'est un mot qui a du sens et deuxièmement, qui a appelé ses partisans. Et c'est pour ça qu'il avait quand même peut être quelque chose dans ses intentions cachées.

[00:28:14]

Il les a appelés à se débarrasser des parlementaires républicains faibles qui sont au Capitole. Vous rendez compte ce langage, les faibles et les forts, se débarrasser. C'est un langage facile. Il a toujours tenu un langage qui, c'est un langage qu'il tient souvent, mais j'allais dire en général. Là, c'est quand même très précis, parce que ça vise des gens très précisément. Un discours fachistes, c'est un discours fachiste et c'est un discours qui s'adresse à des gens qui ont cette tentation du fascisme, c'est à dire de se dire puisqu'on ne nous écoute plus, puisque notre vote sert à rien, puisque l'on revendique et on essaye d'exister dans les médias, dans la population, sur le plan économique et social et sur le plan politique et que nous ne sommes pas reconnus.

[00:28:57]

Qu'est ce qu'il nous reste? Il nous reste la violence des mots et la violence des actes. Et c'est exactement ça. Moi, ça m'a rappelé ça. Quand j'ai vu hier soir à la télévision les images, ça m'a rappelé ce que j'avais lu dans mes livres d'histoire La marche sur Rome de Mussolini. Ça m'a rappelé la marche des factieux en 34 à Paris, devant l'Assemblée nationale, et je me suis dit Est ce que c'est vraiment la même chose?

[00:29:17]

Non, évidemment que c'est différent. Question d'époque. Il est question de circonstances, mais la méthode, c'est à dire celle qui consiste à ne plus compter sur le système démocratique pour aller au delà par l'intimidation et la violence. C'est ce qu'ils ont tenté de faire dans le Michigan au mois de décembre, lorsqu'ils sont arrivés avec des armes dans un parlement pour faire changer le vote sur les consignes sanitaires alors qu'ils avaient été dictés par une gouverneur démocrate. Et c'est exactement ce qui aurait pu se passer hier.

[00:29:45]

Si les parlementaires n'avaient pas été évacués par le cycle de service et par la police du Capitole en sachant Agnès Baranya qu'il a choisi ces mots dans cette intervention et dans cette vidéo, effectivement, il y a un appel au calme. Mais il y a aussi un je vous aime. Il y a des militants et on va faire la connaissance avec eux et certains d'entre eux dans un instant dans le prochain reportage, qui sont entrés en utilisant la force dans le saint des saints de la démocratie américaine, il leur dit aussi Je vous aime.

[00:30:13]

Oui, je vous dis. C'est une relation quasi charnelle. Vous savez, j'ai rencontré hier beaucoup de ces manifestants qui sont venus parfois de très loin, de Californie, de Pennsylvanie, de Floride. Ils ont fait le voyage, il. Il y a un culte de Donald Trump, il le sait parfaitement. Et si vous voulez, ce qui est incroyable, c'est que c'est un carré. Parce qu'en fait, hier, vous aviez aussi dans la foule des pistes.

[00:30:40]

Beaucoup de gens qui n'étaient pas d'accord avec ce qui se passait au Capitole. Mais il ne faut pas imaginer qu'il y a 74 millions d'électeurs de Donald Trump qui approuvent ce qui s'est passé hier. Mais ce sont des gens, si vous voulez, qui sont toujours à la limite. Ce sont des partisans qui peuvent très bien basculer dans les thèses conspirationnistes. On va en parler longtemps. D'ailleurs, en ce moment, on entend vraiment ou bien les gens qui peuvent rester dans la part raisonnable de l'Amérique et c'est cela que Joe Biden va devoir aller chercher.

[00:31:09]

Et je peux vous dire que ce matin, l'Amérique est fracturée. Ce n'est pas parce qu'il y a une indignation générale collective qu'il y a un apaisement du pays, bien loin de là.

[00:31:18]

Ce que je voulais dire, c'est que Donald Trump a appelé au calme, sans appelé au calme. C'est à dire? C'était une façon de laisser entendre que le combat continuait. Je me disais alors il a reconnu sa défaite. C'est plus précis que ça. C'est à dire qu'il a reconnu qu'il y aurait un nouveau président le 20 mai dans cette période là qui s'ouvre. On n'a pas un Donald Trump qui a posé l'arme au pied et qui a Equidia de Joe Biden.

[00:31:41]

Vous êtes encore une fois le président des Etats-Unis et il est toujours, si on en croit encore, la tonalité de cette vidéo. Dans une forme de combat, vous le diriez comme ça? Il est dans une forme de combat, est dans une forme d'entêtement et il ne faut pas compter sur lui de toute façon pour devenir raisonnable. Ça, ça n'existe pas dans le logiciel de Donald Trump, comme la défaite ne peut pas exister. Il ne faut compter que sur ceux qui l'entourent que ceux que ceux qui sont autour de lui.

[00:32:07]

Et c'est pour ça qu'il y a un côté un peu désespérant à regarder depuis. Alors, peut être avant hier, parce qu'il hier quand même, a sonné quelque chose de très fort. Mais le comportement des républicains qui, pendant des semaines, se sont tus face aux dénégations de Donald Trump sur les résultats des élections, je pense qu'il ne faut pas compter sur lui. Il ne faut compter que sur son entourage que ceux qui que sur ceux qui l'ont maîtrisé jusque là, ça n'a pas vraiment vraiment fonctionné.

[00:32:32]

Mais depuis hier, quelque chose s'est passé.

[00:32:34]

Nicole Bacharan On a vu une image assez furtive où Mike Payns fait un chèque, comme on dit à Nancy Pelosi. Comment? Comment ont vécu les? Comment les démocrates ont ils vécu? J'allais dire. Les élus responsables au Sénat ont vécu ce moment. Est ce qu'il y a une forme de traumatisme? On a vu l'état dans lequel était le bureau de certains sénateurs. On a vu certains militants émeutier. Je ne sais pas comment il faut les appeler se pavaner avec les cartes de visite de Nancy Pelosi.

[00:33:01]

Est ce qu'il y a un traumatisme? Je crois que le traumatisme est très profond. Il ne s'attendait pas du tout à ça. Il était venu au Capitole pour une cérémonie formelle. Il savait que les débats seraient un peu compliqué puisque toute une série de républicains avait dit qu'il ferait des objections au résultat de l'élection. Mais tout en sachant que ça n'ira nulle part. Et là, ça va vraiment virer à quelque chose de très, très traumatisant. Moi, j'ai eu quelques échos des équipes de certains parlementaires.

[00:33:31]

Les gens ont eu très peur. Rappelons nous que c'est un pays où on ne compte plus les massacres à l'arme à l'arme automatique. A partir du moment où la police est débordée, vous avez des émeutiers qui rentrent et dont on peut supposer. D'ailleurs, si vous faites quelques suppositions ont été confirmés, qu'ils sont armés. Tout, tout peut absolument se passer, les gens ont eu très peur et j'ai eu envie de dire que la peur, c'est quand même l'émotion dominante dans les deux camps.

[00:34:01]

À la Maison Blanche aussi. Ils ont eu peur. Et quand on voit des ministres qui démissionnent aujourd'hui, alors qu'ils ont servi fidèlement sans jamais sourciller pendant des années, je pense aux enfants Trump qui ont peur parce qu'ils savent que nous ne sont pas protégés par l'immunité présidentielle. Je veux juste évoquer un article qui a été signé par des anciens ministres de la Défense, républicains et démocrates. La semaine dernière, et qui rappelait que les élus, l'armée prêtent serment à la Constitution et que s'opposer aux résultats de l'élection par la force, c'est passible de la prison.

[00:34:45]

C'est quelque chose qui, à mon avis, rencontre un écho très fort dans l'entourage immédiat de Donald Trump et peut être les plus proches, comme le rappelait Agnès tout à l'heure. Mais il faut entendre que cela pourrait éventuellement le concerner.

[00:34:57]

Malgré les précautions, l'immunité présidentielle, Agnès Bahrami, que nous remercions d'avoir été en direct avec nous de Washington à très bientôt sur le plateau de C dans l'air. Le monde entier reste sidéré par ces images d'ultra au look improbable, posant fièrement dans les couloirs du Capitole. Ils appartiennent à des groupuscules d'extrême droite bien identifiés par les services américains conspirationnistes, anti-système, suprémaciste et pro Trump, convaincus que la victoire leur a été volée. Nous les avions rencontrés. Vous avez rencontré leur leader, Julia Lonay et Ilian.

[00:35:38]

Aux abords du Capitole, ces pro Trump affichent toute leur détermination, prêts à se faire entendre avec leur signe de ralliement et le nom de leur organisation.

[00:35:51]

Les boys, les garçons fiers à l'assaut du temple de la démocratie américaine.

[00:35:57]

Les autorités redoutaient que ce genre de milices d'extrême droite jouent aux fauteurs de troubles. D'autant que son leader, Henriquez Therriault, a été arrêté lundi pour des faits commis au mois de décembre. Un chef qui voulait rassurer et galvaniser ses troupes devant les caméras au lendemain de son interpellation.

[00:36:15]

Que dites vous à vos partisans? Le fait que je les aime. Merci de me soutenir. Nous allons continuer à avancer.

[00:36:23]

En septembre dernier, ce groupuscule suprémaciste qui exclut les femmes a accédé à une soudaine notoriété lors d'un débat présidentiel.

[00:36:32]

Donald Trump va adresser aux prud'hommes un message direct Boy's, mettez vous en retrait et tenez vous prêts.

[00:36:40]

Les bad boys mis en avant par le président lui même. Mais de qui s'agit il précisément? Cette organisation compte entre 1000 et 3000 membres à travers le monde. Elle a ses rituels, comme celui de se faire frapper par les autres camarades. Au delà des codes, elle défend une idéologie anti-immigration, raciste pour certains, misogynes aussi, à l'image de son fondateur, Mme Rumen.

[00:37:03]

D'accord, vous avez le droit de vote. Ce vote, pitié, vote. Ne votez pas Thiébault.

[00:37:09]

Vous êtes nul en vote, mais le propos n'est pas toujours aussi abruti. En octobre, à Miami, à l'approche de l'échéance électorale, nous avions rencontré son leader, Henriquez Harriot. L'homme arrêté lundi était à l'affut ce jour là pour maîtriser la communication. Dieu, voilà notre président! Donc, vous parlez un méga avec notariaux la trentaine d'origine cubaine se sont investis d'une mission protéger les valeurs de l'Amérique.

[00:37:42]

D'habitude, les gens associent le mot suprémacisme au mot blanc. Or, ce n'est pas le cas. Sommes nous des suprémacistes? Oui, mais des suprémaciste américains. Nous croyons à l'Amérique. D'abord, au fait de défendre notre pays.

[00:37:53]

Nous sommes fiers de la civilisation occidentale et les propres boys ne sont pas les seuls à avoir fait parler d'eux, hier, au Capitole. Il y a aussi cet homme devenu le symbole de cette intrusion avec son accoutrement. Jacques Angelis refuse catégoriquement d'accepter la défaite de Donald Trump.

[00:38:13]

Donald Trump a gagné le soir de l'élection et ce à quoi nous assistons est une révélation complète de la corruption du système Stenay et de la façon dont il a été corrompu. Nous, en tant qu'Américains, nous reprenons notre système.

[00:38:26]

Ce trentenaire est surtout connu pour être un fervent. Depuis un an, une mouvance complotiste d'extrême droite. Pour lui, l'un des rouages de la machination est le système financier. Partout dans le monde, les pays sont sous la coupe des banques centrales qui prêtent de l'argent aux gouvernements avec des intérêts qui leur permet d'avoir une mainmise sur les pays dans le domaine social et économique ou encore géopolitique. Hier, c'était le grand soir, la révolution pour la base dure de l'électorat de Donald Trump sous son mandat.

[00:38:58]

Selon un récent rapport d'une fondation, le nombre de groupes suprémacistes blancs a progressé de 55%. Cette question traduit bien disparaître du paysage, mais le véritable problème n'est pas la montée de l'extrême droite Jean-Marie dans le Loiret, qui précède cette question. François Clémenceau, je rappelle que vous avez publié à l'instinct un article qui s'appelle La tentation fachistes Etats-Unis.

[00:39:20]

Oui, lorsque les résultats officiels de l'élection du mois de novembre, j'avais aussi écrit un article qui s'appelait Le tropisme n'est pas mort. Autrement dit, Trump ou pas Trump? Tous ces gens que vous voyez là et qui sont une faible partie des soixante treize millions d'électeurs qui ont voté pour Donald Trump se reconnaissent dans une sorte de culture où, finalement, la démocratie n'est pas le premier critère de vie en société.

[00:39:50]

Aux Etats-Unis, ce sont pour la première fois le premier critère à leurs yeux l'identité.

[00:39:56]

Ce sont des identitaires et ils le vivent comme le vivent les autres identitaires que vous voyez aujourd'hui en Europe et partout, c'est à dire non seulement dans une forme de nostalgie ou c'était mieux avant moi. J'avais été frappé en voyant il y a dix ans, il y a dix ans, au premier congrès du Tea Party à Nashville, voir des gens et je leur disais C'est qui votre héros? Et moi, je pensais que c'étaient des héros d'aujourd'hui. Les héros s'appelaient Dwight Eisenhower, donc vraiment le président des années cinquante et Ronald Reagan.

[00:40:21]

Et depuis? Comme si depuis. Finalement, il n'y avait plus, dans la mouvance conservatrice américaine, quelqu'un qui est représenté vraiment. Le Tea Party a essayé de se fédérer dans une sorte de mouvement politique avec des élus au Congrès. Une bonne partie des Tea Party sont devenus des pro Trump. Mais aujourd'hui, il n'y a pas de Trump Party. Or, c'est à mon avis le sens de la question que vous posez. C'est est ce qu'il y aura un parti Trump qui va émerger dans les années ou dans les mois qui viennent?

[00:40:51]

C'est probable parce qu'il y a des gens pour voter pour un parti tel que celui ci et non plus pour les républicains d'aujourd'hui qui sont considérés, comme l'a dit Trump, comme des faibles, comme des gens qui acceptent finalement le consensus. Collaborer avec les démocrates, s'inscrire dans les règles démocratiques qui fait que de temps en temps, on vote avec eux, de temps en temps, on vote contre eux. C'est à dire que tout ce qui ressort de l'intérêt général, la vie, la coexistence en société, dans une société qui est déjà suffisamment polarisé comme ça, c'est mort.

[00:41:19]

Ça voudrait dire Nicole Bacharan. Si on fait suite à ce qu'a dit à L'instant, François Clémenceau fait un. Non pas qu'il n'a plus besoin des républicains, mais qu'il a déjà commencé à s'en affranchir tel qu'on les connaissait d'une Great Old Party. Oui, je pense qu'en tout cas, il serait souhaitable que ce parti républicain explose. C'est vrai que François l'évoquait à l'instant USA. Ils parlent souvent de leur héros comme Eisenhower. AURÉGAN Si l'un de ces deux hommes revenait, il serait certainement classé comme une espèce de gauchiste échevelé, car il avait des qualités et des défauts.

[00:41:55]

Mais il ne sapprocher pas du tout du néo fascisme. Donald Trump a fait des émules dans IE, comme ces hommes que l'on vient de voir dans le reportage qui, heureusement, sont bien loin de représenter tout l'électorat de Trump. Mais il a fait également des émules au sein du monde politique au sein du Parti républicain. Parmi les élus, parmi les candidats qui se sont dit Mais ça marche, les méthodes populistes, c'est à dire cette brutalité, ce refus du débat, ce mépris de l'adversaire, ce refus des normes démocratiques, ça marche.

[00:42:30]

L'outrance, ça marche. Et donc, il y a certainement là d'ailleurs, parmi les élus républicains qui ont continué après cette nuit épouvantable, a objecté contre les résultats de l'élection. Il s'adresse à cet électorat. Ils veulent le fidélisés derrière eux. Après Trump, car il est bien possible que Trump, après la journée d'hier, ne soit qu'un très, très plombait pour l'avenir et l'identité dont François parlait à l'instant. Celle qui est avant toute chose leur moteur, c'est une Amérique blanche et chrétienne et rien d'autre n'est vraiment insignifiant.

[00:43:10]

La question sociale passe derrière, mais le point d'équilibre de ces plus de 70 millions d'Américains qui ont voté Donald Trump. C'est ce qu'on vient de voir à l'instant. Ses outrances, ses passes ne sont pas ces extrémistes là. Et vous avez raison, c'est très important de le souligner, on a pas 74 millions de gens qui sont prêts à attaquer le Capitole. L'électorat Trump, c'est un agrégat. Ce sont des gens qui ne voulaient pas de Joe Biden et du programme démocrate.

[00:43:40]

Ils en ont le droit. Vous avez des gens qui se sont sentis déclassés, méprisés, laissés pour compte de la mondialisation et qui ont perdu leur emploi, qui ne se sentent plus reconnus qu'ils ne se sont même plus vus, ce qui devrait les représenter. Vous avez des évangéliques qui, malheureusement, sont devenus très fanatiques et qui pensent que Trump est une sorte de quasi messie qui leur permet de remettre cette idée d'un christianisme blanc aux avant postes. Vous avez tous ces gens qui rêvent de l'Amérique qui serait encore celle des Kobol.

[00:44:19]

Et puis, vous avez des gens qui se méfient de l'Etat et qui, au fond, préfèrent vaguement quand même. Un républicain, un démocrate, c'est pas. Ce n'est pas un bloc, c'est pas un bloc solide. Et on a une espèce de conflagration entre des institutions américaines. Avec toutes ces lenteurs entre la passation de pouvoirs, etc. Qui datent du temps des diligences, on a vu l'Amérique des réseaux sociaux ou les supputations les plus folles prennent une place immédiate, ce qui est difficile à cerner.

[00:44:46]

Alexandra Shepherd's est ce que ce sont pardon de le dire comme ça? J'allais dire des choses, en tout cas, les images que ça peut renvoyer, vu d'ici. Il y a une forme de déguisement, de mise en scène, etc. Est ce que ce sont des mouvements qui sont structurés sur le terrain idéologique? Vous avez bien expliqué l'un et l'autre qu'il y avait un terreau. Mais est ce que ce sont des organisations structurées, puissantes, qui pourraient se faire entendre de manière violente dans les prochaines semaines et en particulier dans les 15 jours qui viennent?

[00:45:15]

J'appellerai passà des organisations, mais des mouvements sont des mouvements et ce qui les caractérise, c'est que ce sont des mouvements anti-système. Et finalement, Trump n'est jamais sorti de sa posture anti-système. Il a été président des Etats-Unis pendant quatre ans, mais toujours dans un positionnement anti-système anti médias. D'où Tweeter Established Fishman.

[00:45:40]

Voilà exactement. Voilà, donc, ça a vraiment nourri, finalement, ces mouvements là qui ont vraiment monté en puissance, qui ont trouvé en Trump la personnification de leurs idées anti-système, antimondialisation et ces mouvements véritablement commencé à l'époque d'Obama. Ou effectivement, il y a vraiment ce suprémacisme blanc qui fait que de voir élire un président noir était en fait insupportable. Et donc, c'est vraiment à partir de 2009 qu'on a vu émerger ces quasi milices. Parce que la plupart de ces milices ou de ces groupes qui soient kronen, que ce soit Beerus, sont des organisations quasi paramilitaires parce qu'ils sont appuyés par des armes.

[00:46:20]

Ils sont appuyés par là, du coup, une bonne organisation militaire avec des armes. Et il faut savoir aussi que le FPI a et considère aujourd'hui que ces mouvements d'extrême droite représentent la menace de sécurité intérieure, numéro un aux Etats-Unis et source de terrorisme dits domestique. Donc, c'est une menace qui est prise de plus en plus au sérieux en termes de sécurité intérieure pour les Etats-Unis.

[00:46:48]

Et dans les rangs de ces personnes là, on retrouve beaucoup d'anciens militaires. Je précise que l'on en sait un peu plus sur le profil de la personne qui a été tuée au sein même du capital, qui était une ancienne femme de l'US Air Force, Benjamin Haddad. Le risque pour la démocratie américaine de voir émerger ce que François Clémenceau a encore une fois appelle la tentation fachistes, ce qui est difficile à lire. Pardonnez moi d'y revenir. Est ce que c'est un mouvement qui s'est trouvé là et qui est rentré au Capitole pour toutes les raisons que vous avez expliquées, etc.

[00:47:18]

Des failles de sécurité? Ou est ce que c'est une lame de fond? C'est quelque chose qui inquiète et qui traduit vraiment un malaise de l'Amérique. Alors effectivement, ça traduit un malaise de l'Amérique. Alors, je pense que c'est important de distinguer quand même les 74 millions d'électeurs qui ont soutenu Donald Trump et d'ailleurs Trump qui a élargi sa base entre 2016 et 2020, y compris chez les minorités hispaniques, et ces mouvements d'extrême droite. Mais c'est vrai que ces mouvements ont prospéré depuis quelques années, grâce notamment aux réseaux sociaux, mais aussi à l'émergence de quelques médias conspirationnistes.

[00:47:55]

Alors, on parle souvent de Fox News, le média des républicains. Mais il y a des médias encore plus petits comme Info WAZ, qui sont très populaires sur Internet, sur YouTube et qui sont écoutés par ces groupes. Mais aussi, évidemment, le fait qu'on a un président Trump qui, là dessus, n'a pas de limite, pas de tabou et qui leur fait régulièrement des petits clins d'œil qui lui même. D'ailleurs, il faut le rappeler, Donald Trump est un conspirationniste.

[00:48:21]

Il est rentré dans la vie politique américaine en contestant la naissance de Barack Obama aux États-Unis. Il a accusé le père de Ted Cruz à la primaire de 2016 d'avoir été lié à l'assassinat de John Kennedy. Évidemment, il continue à nier les résultats et à répéter ses accusations de fraude, qui sont sans fondement depuis quelques semaines. Je crois que l'une des questions, ce sera ce que le Parti républicain décide de faire dans les prochaines années. Hier, ce qui était très inquiétant au Sénat, c'est qu'on a vu deux jeunes leaders républicains, Josh Relies Ted Cruz, clairement des gens ambitieux qui ont envie de se présenter en 2024, qui ont voté contre la certification des résultats.

[00:49:04]

On est là dans le cynisme. Le plus complet de Holi a fait l'ausculter Courrouze. C'est un avocat reconnu. Ils savent très bien que ces accusations de fraude sont sans fondement. Mais ils ont décidé, là aussi Mateus essayer de récupérer, d'envoyer un message à cet électorat plus plus radical. Et là, on voit vraiment une division avec l'establishment traditionnel du Parti républicain. Ce qui était intéressant de constater hier aussi que Mitt Romney, qui avait été le candidat républicain en 2012 de George Bush, qui était un président, eux en revanche fermement condamné.

[00:49:40]

Ces violences? Cette insurrection, mais aussi ses accusations de fraude. On l'avait vu pendant la campagne, la veuve de John McCain, qui a soutenu Joe Biden des vraies divisions au sein du Parti républicain. Je crois quelle direction que le parti prend dans les prochaines années sera déterminante pour contenir ces groupes.

[00:49:55]

Et on est contents. On entend bien que la division et la fracture, elle, est d'ores et déjà consommée au sein du Parti républicain. Vous parlez de Ted Cruz? Il a refusé de certifier l'élection de Bagdad, mais c'était après les images de l'invasion du capital. C'est important, peut être, de le préciser. En tout cas, depuis hier, pas un tweet de Donald Trump qui réduit au silence par les plateformes américaines. Facebook, Twitter et YouTube, ont pris une décision historique bloquer les comptes du président américain, qui en avait fait son média de prédilection pour parler directement à ses supporters, Rama Cresta, Français.

[00:50:34]

Depuis hier soir, si vous allez sur Internet, tentez de vous rendre sur le compte Facebook de Donald Trump, rien de nouveau silence réseau. Son dernier message remonte à plus de 16 heures. Idem sur Tweeter, où ces derniers posts ont carrément été effacés. A la place, un message du réseau social. Ce tweet n'est plus disponible, car il enfreint les règles de tweeter. Le président américain est banni des principaux réseaux sociaux. Une première. L'objet du drame?

[00:51:06]

Cette vidéo postée hier par Donald Trump pendant le siège du Capitole.

[00:51:13]

Oui, l'élection nous a été volée.

[00:51:17]

Le président crie une nouvelle fois au vol et en quelques minutes. Facebook, Twitter, Instagram et YouTube supprime la vidéo. C'est une situation d'urgence et nous prenons des mesures d'urgence appropriées, y compris le retrait de la vidéo du président Trump. Nous l'avons retirée parce que, tout bien considéré, nous pensons qu'elle contribue au risque de violence au lieu de le diminuer.

[00:51:45]

L'homme le plus puissant du monde, privé de ses principaux relais de communication. Avec Tweeter. Donald Trump peut ou pouvait s'adresser directement à 88 millions d'abonnés. Mais depuis quelques mois, la guerre est déclarée.

[00:51:58]

Le divorce consommé avec la plus grande menace pour notre démocratie, c'est la concentration du pouvoir au sein d'un petit groupe de personnes qui n'ont pas été élus. Je veux parler des patrons de la tech.

[00:52:10]

Et pendant l'élection de novembre, Tweeter, accusé de laisser les news se propager, a finalement masqué certains tweet présidentiels avec avertissement.

[00:52:20]

Son PDG a même été auditionné au Congrès américain.

[00:52:25]

J'espère que je crains que ces tweets n'agite la population.

[00:52:30]

J'aimerais que vous ne croyez pas en notre bonne foi, mais nous allons résoudre ce problème.

[00:52:36]

Non content de s'être mise à dos les réseaux sociaux, Donald Trump est aussi les jurés des principales chaînes de télé américaines qu'il ne cesse de conspuer à longueur de meeting avec CNN, par exemple. C'est la guerre totale.

[00:52:50]

Non, je ne veux pas entendre CNN, CNN, fake news. Ne me parlez pas.

[00:52:55]

Le top de la façon dont Trump s'accroche au pouvoir est pathétique.

[00:53:01]

Point d'orgue de cette confrontation début novembre, lorsque de nombreuses chaînes interrompent le discours en direct du président Trump.

[00:53:10]

J'ai gagné l'Indiana et l'Ohio. OK, OK, c'est une situation inhabituelle.

[00:53:15]

Nous devons non seulement interrompre le président des Etats-Unis, mais aussi le corriger.

[00:53:22]

Même la chaîne conservatrice Fox News, ancienne fidèle de Trump, coupe brutalement la conférence de presse de la porte parole de la Maison-Blanche. Exclure tous les votes illégaux.

[00:53:33]

Soyons très clairs elle est en train de faire des accusations de fraude et parle de votes illégaux, à moins qu'elle n'ait plus de détails à apporter. Je ne peux pas continuer à diffuser cette conférence.

[00:53:44]

Lâché de toutes parts au pays de la liberté d'expression, Donald Trump s'est replié sur une poignée de petites chaînes d'ultra droite totalement acquise à sa cause. C'est lui qui me fait penser.

[00:53:56]

Le président Trump a troqué sa soigneuse Max Hohen. La plupart de ces chaînes appartiennent à des amis du président qui n'hésitent pas à relayer ses propos.

[00:54:06]

Trump a gagné, il a remporté le nouveau décompte. Il gagnera le procès.

[00:54:10]

Mais pour s'assurer d'un soutien médiatique, le président a une meilleure idée créer sa propre chaîne, la télévision. Un projet qu'il pourrait lancer à l'issue de son mandat.

[00:54:23]

C'est une décision historique qui vient de se passer des plateformes américaines qui avait fait suspendre les comptes du président américain. On se demande pourquoi ce n'est pas intervenu plus tôt et dans d'autres circonstances, parce que, comme on l'a rappelé tout à l'heure en quatre ans, Trump a dit des choses qui parfois étaient tellement fausses qu'elles ne méritaient pas d'être publiées. Le problème, c'est que pendant toutes ces quatre années, les plates formes et leurs dirigeants ont eu à ce débat assez infernal entre la liberté d'expression, y compris celle du président, et la vérité des faits.

[00:54:56]

Ce ne sont pas des organes de presse. Les plateformes numériques, ce sont des lieux où les internautes peuvent s'exprimer et échanger, discuter, etc. Et donc, ça a été très compliqué. Je ne crois pas qu'il y ait des motifs économiques derrière sur la volonté, par exemple, du gouvernement, celui ci ou le prochain, de démanteler une partie de leurs activités ou d'instaurer des règles plus dures pour réguler leurs activités. Je crois que c'est un débat que l'on connaît nous aussi en Europe, qui est extrêmement difficile.

[00:55:23]

C'est jusqu'où, peut on dire des choses fausses? Avec le risque que ces choses fausses entraînent une perturbation de la vie publique, des violences, des discours de haine, etc. Le problème, c'est que quand vous voyez par exemple Trump, moi je prends un exemple très, très singulier Charlottesville. Quand il y a ces émeutes, il y a des morts et que vous avez le président des États-Unis qui déclare à ce moment là, non seulement sur les réseaux sociaux, mais aussi à la télévision, qu'il n'y en a pas un pour racheter l'autre.

[00:55:48]

Finalement, tout ça, ce sont des nizet girls de chaque côté. Il y a un moment, si vous voulez vous poser la question en tant que responsable d'une plateforme d'échange dans une démocratie. Est ce qu'on peut continuer à diffuser ce qui s'apparente à de la fausse nouvelle? C'est toute la difficulté de ce débat. Il n'est pas tranché. La décision des dirigeants des plateformes arrive à mon sens un peu tard, mais mieux vaut tard que jamais. Et surtout, vous avez noté que pour les 15 jours qui viennent, ça ne tranche pas l'avenir, mais au moins pendant cette période là qui correspond à celle de l'état d'urgence à Washington.

[00:56:22]

Il y aura une période où, au moins sur ces réseaux, on évitera certaines perturbations.

[00:56:27]

Et Nicole Bacharan? C'est vrai qu'on est presque plus habitué à voir une journée sans tweet écrit en majuscules de Donald Trump. Ça a changé, au fond, la situation dans laquelle se trouvent aujourd'hui les Etats-Unis. Il y a eu ce communiqué qui a été fait pour assumer une transition indicielles éditions 23ans. À quel moment utiliser la station de passation des pouvoirs? Mais depuis plusieurs mois, il est aphone.

[00:56:51]

Voilà, il est aphone. Il a été envoyé au coin où on a fermé la porte et on lui a arraché ses comptes, tweeter ce que voulait faire ses proches et certains des responsables autour de lui quand même depuis. Depuis des années. Et c'est vrai que la carrière politique de Trump et sa présidence n'aurait pas pu être les mêmes s'il n'y avait pas eu les réseaux sociaux et particulièrement tweeter. Cela lui a permis de court circuiter tous les médias traditionnels. Cela lui a permis de détourner l'attention dès qu'il y avait des problèmes ou des scandales, parce qu'il faisait une autre provocation.

[00:57:29]

Il amenait un autre scandale et il occupait tout l'espace médiatique. Et depuis quatre ans, on n'a parlé que de lui. C'est cet honneur. Il a fait et il a fait vivre sa présidence pour sa popularité et également pour les ravages que ça a fait dans la société américaine. Et la question qui se pose, c'est celle de la survie de la démocratie à l'ère de ses réseaux sociaux. Effectivement, François l'a rappelé, ce sont des plateformes formes de débat.

[00:57:57]

Ce ne sont pas des médias traditionnels. Mais dire comme certains voudraient le faire croire, ce sont juste des tuyaux où on n'a aucune responsabilité dans ceux qui s'expriment. C'est une manière de condamner la démocratie. Établir les règles, établir la responsabilité, c'est très difficile. Mais prétendre qu'on en a aucune, ça veut dire réellement renoncer à la démocratie. On laisse tout le champ au mensonge, à la conspiration, aux menaces, à l'insulte. Et c'est la fin.

[00:58:28]

Il faut que ces responsables de plateformes et on sent quand même que ça vient un petit peu sachent qu'ils sont beaucoup trop puissants pour dire on n'y est pour rien. Revenons maintenant à vos questions. D'un nouveau drame, risque t il de se produire avant ou pendant l'investiture de 21? Alessandra Cheffert. C'est ce que, notamment, les services de sécurité américains craignent. Donc, ils sont en train de revoir leur plan de sécurité, notamment à l'image de ce qui s'est passé au Capitole.

[00:59:03]

Après, je pense que Biden, dans son discours, va être un discours à l'opposé total du discours d'investiture de Trump, il y a quatre ans. Ce sera vraiment un discours rassembleur de rassemblement, de réconciliation et pour répondre à une de vos questions précédentes. Je pense qu'en fait, vu le contexte Baeten et finalement l'homme de la situation parce qu'il a vraiment ça dans son ADN, il l'a pratiqué dans toute sa vie au sein du Sénat. Sa manière de travailler, d'essayer de rassembler et de dialoguer avec les républicains.

[00:59:35]

Mais il y aura beaucoup, beaucoup, beaucoup de travail à faire à cette première année pour lui sera vraiment décisive, décisive.

[00:59:43]

Pourquoi y avait il si peu de policiers pour protéger le bâtiment? Un jour aussi important, François Clémenceau.

[00:59:49]

C'est une question qui n'est pas encore tranché, mais j'imagine qu'il y aura une enquête, des enquêtes internes et peut être même des enquêtes parlementaires à ce sujet. Dès que le Congrès se réunira, parce qu'on ne peut pas continuer, j'allais dire la vie politique comme avant. Il y a eu quelque chose d'anormal qui s'est passé et il va falloir essayer de comprendre comment le gouvernement peut être. Le département de la sécurité, notamment l'équivalent de notre ministère de l'Intérieur, est intervenu ou pas pour demander ou pas à ce qu'il y ait peu d'effectifs de police présents et notamment pour protéger le Capitole, qui est toujours protégé de l'intérieur.

[01:00:25]

Mais à l'extérieur, ça n'est malheureusement pas la police du Capitole qui décide. Et ça n'est pas non plus la police des parcs et des mémoriaux. Et ce n'est pas non plus la police de dissidents. Il fallait qu'il y ait là peut être effectivement, des précautions à prendre et en même temps, je peux comprendre aussi le fait que certaines autorités de police, je rien, mais n'aient pas voulu enflammé la situation en mettant face à ces dizaines de milliers de manifestants des forces de police tellement impressionnantes qu'on aurait pu risquer un affrontement avant même que les choses aient commencé.

[01:00:53]

Quatre morts et des blessés. Est ce le début d'une guerre civile? Benjamin. Je crois qu'il faut faire attention aux termes, on ne peut pas parler de guerre civile puisque ici on a un groupe minoritaire, mais c'est vrai que c'est frappant. C'est sans précédent et ça doit interpeller sur l'état des divisions et des clivages de l'Amérique. Je voudrais rebondir sur ce qu'a dit Alexandra sur Boyden et c'est vrai que c'est peut être l'homme de la situation. C'est un rassembleur, c'est un modéré, un centriste.

[01:01:20]

Il y a derrière une certaine ironie à voir les groupes qu'on a vu hier au Capitole. Parler de l'extrême gauche de Joe Biden, puisqu'au contraire, c'est quelqu'un qui a toujours fait sa carrière en ayant des amitiés. Côté républicain, c'est un sénateur à l'ancienne qui connaît bien les sénateurs républicains. Il aura fort à faire puisqu'il a une partie de sa gauche à la Chambre des représentants, notamment, qui voudra en découdre et qui voudra pousser un agenda progressiste peut être plus ambitieux que le sien.

[01:01:47]

Il devrait essayer de travailler avec les républicains. Il voudra essayer de rassembler, mais c'est vrai que tout ce qu'il dira passera à travers un filtre, sur les réseaux sociaux, sur les chaînes d'information de droite. Et que sera peut être compliqué.

[01:02:00]

Malgré ses meilleures intentions de pouvoir parler aux républicains, Donald Trump s'était récemment rendu compte qu'il est allé trop loin. Nicole Bacharan. Oui, je le pense, puisque à un moment, ça lui a échappé et on a le sentiment que cet homme qui est tout en gesticulations et en préservation de son image de gagnant et qu'il ne veut absolument pas admettre la moindre défaite tout à coup, s'est trouvé dans une situation où ses mots avaient un sens et avaient des conséquences.

[01:02:33]

Et il, il dit il faut se battre jusqu'au bout. Écartons les faibles, etc. Et pour lui, c'est une rhétorique dans laquelle il nage depuis 100 ans, depuis son adolescence. C'est son monde quotidien. Ça ne prête pas forcément à conséquence. Et tout, tout d'un coup, il y avait des conséquences et on a vu. Évidemment, on ne constate pas sa défaite. Mais quand deux vidéos en une vidéo tard, on a un communiqué tout à fait officielle de la Maison-Blanche.

[01:03:03]

Pas de réseaux sociaux. Il est arrivé à cette expression. Une passation de pouvoir ordonnée, paisible. Donc, oui, je pense qu'il s'est aperçu qu'il est allé trop loin et qu'on l'a fait sentir dans son entourage, qu'il risquait gros et notamment peut être un jour, la prison.

[01:03:21]

Pourquoi vous dites qu'il risquait gros, pourrait être un jour la prison? A quel titre?

[01:03:25]

Parce que imaginez que les choses et tourner beaucoup plus mal à l'intérieur du Capitole. Le reste, le président était directement responsable. C'est lui qui a appelé à la marche sur le Capitole. Et même en disant Je viens avec vous, je serai avec vous. Donc il est le leader de ce qui s'est passé hier, même s'il n'a pas décidé les actions à l'intérieur du Capitole. Donc, il pouvait.

[01:03:52]

Il pourrait même encore être poursuivi, même si je doute que soit Clément sur un article de presse aujourd'hui, qui rapporte le fait très intéressant que le conseiller spécial du président Trump, Steven Meileur, aurait admis à ses proches que les choses auraient merdé, que les choses auraient échappé, que ça a dérapé, que ce n'était pas ce qu'il voulait faire. Et le fait qu'il l'avoue lui même comme ça dans une conversation privée, est significatif de l'ambiance qui a dû régner à la Maison-Blanche.

[01:04:18]

Et le deuxième chose très important, c'est que l'avocat de la Maison Blanche patchés polonais, l'homme qui a défendu Trump devant le Congrès au moment de la procédure d'impeachment, a donné l'ordre aux collaborateurs de la Maison Blanche de la West Wing de ne plus prendre d'ordres du Bureau ovale, hier. Parce que lorsque les gens ont demandé pourquoi? Parce que vous risquez d'être accusé de complicité, de sédition et prendre la mesure des choses avec ce genre de phrases et de mises en garde.

[01:04:43]

Et là aussi, on peut regretter que ça arrive si tard. Parce que ces deux hommes là, en l'occurrence, ont accompagné Trump dans toute sa démarche de contestation. Désolé, c'était Nicole Bacharan qui disait très justement Je crois que c'était vous, Anika qui disait qu'il y avait la peur à la fois au Capitole, mais aussi dans l'entourage de Donald Trump. À la Maison-Blanche, l'étreint impeachment? N'est il pas plus fort que jamais, avec ou sans Trump, à votre avis?

[01:05:05]

Alexandra Cheffert. C'est en tout cas une tendance qui va. Les ingrédients du tropisme vont persister et ce sera aussi à Painting d'avoir l'astuce. L'astuce de prendre en compte dans sa politique est celui qui sera clé dans ce jonglages. Ce sera DGEC Stalaven, son conseiller à la sécurité nationale. Un jeune quarantenaire brillant qui a très bien compris qu'il ne pouvait pas revenir à l'ère pré Trump, voire à l'ère Obama. Merci à tous. C'est la fin de cette émission qui sera diffusée à 22h30.

[01:05:37]

Je vous rappelle que vous pouvez retrouver cette dernière en podcast et écouter gratuitement en fait, dans l'air sur toutes les plateformes. Belle soirée. Axel de Tarlé Tutti.