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Bonsoir à toutes et à tous. La Chine superstar de cette année 2020, le pays a terrassé le virus. Son économie continue de croître, tout comme son influence dans le monde. Pékin vient de signer avec ses voisins la création de la plus vaste zone de libre échange au monde, avec deux milliards de consommateurs, quatre fois plus que l'Union européenne. Pendant ce temps là, l'Europe et les Etats-Unis s'embourbe dans la récession et la crise sanitaire plus que jamais. La méfiance s'est installée entre ces deux camps.

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Donald Trump mène un ultime combat contre Pékin. Il vient de signer un décret interdisant tout investissement américain dans les entreprises chinoises liées à l'armée. C'est le sujet de cette émission de C dans l'air intitulée ce soir la Chine plus forte que le vide et que Trump.

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Pour répondre à vos questions, nous avons le plaisir d'accueillir Philippe Dessertine. Vous êtes économiste, vous enseignez à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, vous êtes l'auteur du Guide du tigre qui est réédité en poche. Valérie Niquet, politologue spécialiste des relations internationales et des questions stratégiques en Asie, responsable du pôle Asie à la Fondation pour la recherche stratégique. Je cite votre livre La Chine en 100 questions. C'est aux éditions Tallandier, en duplex. On retrouve Anne-Sophie Assif. Vous êtes économiste, chef économiste du BIPE.

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C'est le Bureau d'informations et de prévisions économiques et vous êtes auteur de. La France est elle exposée au risque protectionniste? C'est aux Presses des Mines. Enfin, Pascal Boniface, vous êtes géopolitologue, directeur de l'IRIS. Si votre géopolitique du Coved, aux éditions Eyrolles. Merci à tous les quatre de participer à cette émission en direct. Valérie Niquet. On commence avec ce mystère commence avec vous.

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Je viens de regarder les chiffres. La Chine, la Chine a enregistré au total aurait, selon ses dires, 4600 morts du Coved. En France, son état 48 000 morts du Kovy alors que nous sommes vingt fois moins nombreux. Il n'y a quasiment plus de morts.

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D'abord, ces statistiques sont elles fiables? Et comme, eh oui, la Chine a t elle terrassé le virus?

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Alors, les statistiques chinoises ne sont pas fiables. Ceci est un point essentiel et cela concerne aussi bien celles qui concernent les morts du vide que l'économie. On en reparlera. Donc on ne peut pas parler de statistiques fiables dans un système qui est non transparent et où la statistique est systématiquement politique. C'est un discours, donc. Évidemment, la Chine a triomphé dans tous les domaines, dans l'économie, dans la gestion du Caufield, dont les statistiques ne peuvent être que positives.

[00:02:44]

Il y en a un qui dit assez souvent la vérité d'une manière curieuse sur les statistiques chinoises, c'est le premier ministre Li Keqiang qui, au lendemain, lorsque Seating Ping déclarait que la Chine avait atteint un niveau de développement suffisant, rappelait Mais il y a tout de même 600 millions de personnes qui vivent avec moins de 100 dollars par mois. Et donc, lui, c'est le premier.

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La moitié de la population chinoise, quasiment la. Il faut aussi lire Jodoigne par José, s'alarmant. C'est ça, la Chine, avec des très grandes inégalités sur le Caufield à la fois. Il faut se méfier des statistiques, mais ce qui est vrai aussi, c'est que le pays est sous cloche. Il n'y a pratiquement pas d'échanges avec l'extérieur et d'ailleurs, on voit bien que dès que quelque chose apparaît immédiatement, on resserre au test. Donc, un pays sous cloche, c'est vrai, peut finir par éradiquer, en tout cas dans les grandes villes, là où on voit les choses.

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Locaux vides. Par ailleurs, partout en Asie, c'est un succès. Et pas uniquement Chine. Taïwan est gros succès, morne Wei essayant d'habiter une île aussi. Le Japon s'en est finalement pas mal sorti. La Corée du Sud également. Donc, on voit bien que la gestion du CO vide pour des raisons qui sont assez mystérieuses, peut être des raisons de santé ou de santé publique. La Constitution en Chine est différente de nos pays occidentaux. l'Alimentation?

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Le taux d'obésité? De diabète? Donc, tout ceci explique peut être le fait qu'en Asie, il y ait une population beaucoup plus jeune. Finalement, beaucoup moins de morts que en Occident. C'est un poids qu'il faut garder à l'esprit. Se méfier des statistiques dans tous les domaines, mais aussi des raisons qui font effectivement sans doute le nombre de morts de victimes en Chine. Mais évidemment, il faut quand même pas oublier tout ce qui se passe dans le reste du monde et que ce virus, même si ça ne plait pas aux Chinois, est bien venu de Chine, non pas pour accuser les Chinois, mais un système politique qui croise d'un côté la première puissance économique mondiale.

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Des contacts sur tous les continents et de l'autre, un système qui n'est pas transparent et où les premiers médecins qui ont lancé l'alerte ont été sommés de se taire.

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A un rival politique chinois, Ann-Sophie Al. Alors bien sûr que les statistiques, mais on le sait, sont toujours un petit peu, enfin, sont jamais fiables à 100, que ce soit sciemment ou inconsciemment. Mais il n'empêche si on regarde à nouveau ces statistiques. En Chine au troisième trimestre, plus 4,9 pour cent. Comment expliquer ce dynamisme de l'économie chinoise? Parce qu'on disait beaucoup que les Chinois exportés bon bah, les clients des Chinois, ce sont nous.

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Nous, on va, on va, on va. Le monde va moins bien, donc ils achètent moins de produits made in China. Donc, pourquoi la Chine n'est elle pas davantage touchée par cette épidémie ou cette récession mondiale? Parce qu'elle a changé son modèle de croissance. En effet, elle est passée d'une puissance exportatrice à une véritable puissance en utilisant son marché intérieur et en utilisant ses plus de 1 milliard de consommateurs. Aujourd'hui, sa plus grande force, c'est son marché interne.

[00:05:50]

Elle s'est complètement recentrée sur le pouvoir d'achat de ces consommateurs qui appartiennent de plus en plus à la classe moyenne, qui ont donc les moyens de consommer. Et c'est ça sa grande réussite. Si elle a pu, en très peu de temps, changer son modèle de croissance. L'autre aspect aussi, c'est l'aspect. Un robot qui a été très important puisque comme il y a eu une reprise de cette consommation après un premier trimestre vraiment sinistré, elle a subi l'effet rebond beaucoup plus rapidement que, par exemple, en Europe ou aux Etats-Unis, avec une forte reprise de la production industrielle, puisque les usines ont repris et ont réouvert très rapidement.

[00:06:24]

Et aussi la consommation intérieure, qui a été boostée notamment par des injections de liquidités dans l'économie un peu plus de 4% de l'heure qui ont profité aux ménages. Les Chinois ont pu consommer et donc on arrive à ce rebond important. En effet, la Chine ne sera pas en récession cette année. On estime sa croissance à 2 pour cent cette année, alors qu'en effet, la récession est très importante aux Etats-Unis et en Europe.

[00:06:47]

La dessertine, une Chine qui continue de croître, une Chine qui a vaincu le virus. On a l'impression vraiment qu'en fait cette épidémie, elle est en train d'acter ce que cette expression que nous entrons dans le siècle, le siècle asiatique, le siècle chinois.

[00:06:59]

Oui, c'est vrai. Je crois que l'on doit avoir l'idée. Et d'ailleurs, les Etats-Unis l'ont depuis longtemps, même depuis le second mandat Obama, que Win8. La Chine, évidemment, est en route pour être peut être leader mondial. Du point de vue économique, on dit peut être parce que les Chinois, l'année dernière 2019, 70ème anniversaire de la révolution, dit il, nous faudra 30 ans pour être numéro un, 30 ans d'avoir ses lois. En plus, ils auront peut être de la concurrence en Asie, même si on pense évidemment à l'autre géant qui est l'Inde, qui est encore très loin, qui est cinquième puissance mondiale.

[00:07:29]

Mais tout, tout petit, on va dire un cinquième du PIB chinois, mais qui a évidemment une capacité, probablement un jour, de concurrencer la Chine. Donc oui, on est dans le siècle asiatique et ce sera le siècle chinois. Ça, c'est autre chose. En ce qui concerne la croissance qu'on vient d'évoquer, je crois aussi quand même qu'on a un message fort à retenir avec des économistes américains. On a regardé ce qui se passe en Chine pendant toute cette année 2020, mais depuis déjà le printemps en dix ans en fait, quand même.

[00:07:52]

Ça annonce beaucoup ce qu'on va connaître et je crois que ça, c'est quand même un message aussi important. C'est une crise très particulière parce que c'est un choc externe, pas du tout un crise, une crise économique. A la base, c'est un dysfonctionnement de l'économie. Il se passe en Chine, ce qui va se passer probablement chez nous. On peut l'espérer. Si ça repart très, très fort dès lors que vous n'avez plus de virus, alors c'est vrai.

[00:08:10]

Et qu'évidemment, les Chinois ont une discipline imposée. Et vous savez évidemment que des éléments forts pour contrôler le virus a été utilisé les téléphones portables, c'est à dire que chacun doit avoir son téléphone. Chacun est fiché et repéré avec le téléphone. Dès que vous avez un kovy immédiatement, on regarde tout ce qui est. Tous les gens qui sont autour de vous. Avec le téléphone portable, tout le monde est confiné. C'est comme ça que ça s'est passé entre parenthèses quand on a essayé.

[00:08:35]

Du point de vue des statistiques que les Américains ont essayé de regarder un peu combien il y avait vraiment de morts. Ce n'est qu'un des éléments intéressants était de voir justement les téléphones qui, tout d'un coup, n'avaient manifestement plus de propriétaire qui se taisait. En Chine, quand un téléphone se tait en général, c'est que vous êtes décédés. Et là, on était bien bien au dessus des 4000. Mais oui, on a eu comme ça un certain nombre des morts, les alertes sur les Fêtes.

[00:08:56]

Voyez vous, voyez sur les nombres de cercueils qui allaient vers les villes aussi, etc. On a eu des choses pour essayer de croiser en disant quand même un truc bizarre. 4000 morts, c'est pas suffisant. Mais ce qui est certain, c'est que quand on voit par discipline collective, le virus est contenu. Donc, le choc externe qui disparaît et l'activité repart très fort. Je crois que vraiment, ça aussi, je le répète par rapport à nous la France, par rapport à nos entreprises, tous les agents économiques que nous sommes doit avoir bien l'idée.

[00:09:22]

Ce n'est pas une crise comme celle qu'on a connue avant la crise économique où il faut 5 10 ans avant qu'on récupère une économie qui fonctionne bien. L'aspect économique ne fonctionne pas bien, il est arrêté et quand vous faites repartir et repart très fort et ça s'est passé en Chine, ça va se passer chez nous avec évidemment un peu de retard.

[00:09:37]

Pascal Boniface On parlait à l'instant de l'avènement du siècle asiatique et peut être bien du siècle chinois. Comment l'Amérique? Vitel? Ce qui s'annonce être son déclassements. De façon dramatique, parce que c'est bien sûr inacceptable pour les Américains, mais en même temps, ils ne peuvent pas l'empêcher. Ils ne peuvent en fait ni l'accepter ni l'empêcher. Le seul point d'accord fondamental entre Bagdad et Trump, c'est de dire que la Chine est une menace arrival systémique et que il y a vraiment une menace globale qui est non seulement ce n'est pas la menace en termes d'armes nucléaires ou en termes militaires, comme du temps de la guerre avec nos Soviétiques, c'est une menace à la fois économique, mais aussi technologique.

[00:10:17]

Les deux sont mêlés. Et donc, la différence est que Biden va essayer de trouver des alliances, essayer de voir que les Européens se liguent avec lui, alors que Trump avait dispersé tous les alliés et avait même traité tous les alliés de de façon inacceptable, contraire, la moindre alliance. Mais effectivement, les Etats-Unis se sont habitués à être la première puissance mondiale depuis 1945. La perspective d'être détrôné, d'être rattrapé par la Chine est quelque chose qui est tout à fait en dehors de leur conception mentale.

[00:10:46]

Ils pensent qu'ils ont une mission, que leur mission, c'est de diriger le monde et donc être dépassé en plus par un pays asiatique, en plus par un pays communiste. Tout ceci fait beaucoup pour les Etats-Unis et donc, effectivement, la rivalité sino américaine sera le fait stratégique. Le fait géopolitique majeur pour les dix, quinze ou vingt années qui viennent.

[00:11:06]

Voilà donc, on l'a dit, la Chine aurait terrassé le virus en économie, repart très fort et donc, plus que jamais, cette Chine se retrouve en position de force face à une Amérique qui doute. Voyez ce sujet d'Emilia David et Erwan Aidions. La Chine est bien décidée à affirmer sa puissance au Forum économique Asie-Pacifique face aux participants, dont les Etats-Unis, elle se pose en championne du libre échange.

[00:11:36]

La Chine est déterminée à ouvrir son économie au monde le plus possible et nous continuerons de promouvoir et faciliter le libre échange et l'investissement et la signature d'accords commerciaux avec toujours plus de payer.

[00:11:52]

C'est une fierté affichée quelques jours après avoir conclu le plus grand accord de libre échange du monde.

[00:11:59]

Le Partenariat régional économique global, un accord considéré comme une grande victoire par la Chine parmi les 15 pays signataires, le Japon, la Corée du Sud et l'Australie.

[00:12:14]

L'ouverture est ce qui permet à un pays d'aller de l'avant alors que l'isolement le freine dans le monde d'aujourd'hui, où la mondialisation économique est devenue une tendance irréversible. Aucune nation ne peut se développer en maintenant ses portes fermées.

[00:12:30]

Une leçon destinée à son ennemi économique numéro un, Donald Trump, qui, encore la semaine dernière, interdisait aux Américains d'investir dans certaines entreprises chinoises. Un protectionnisme?

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Cette année encore, au cœur de sa campagne sous notre administration, nous ferons de l'Amérique une superpuissance industrielle mondiale et nous arrêterons une bonne fois pour toute notre dépendance à la Chine, que ce soit en décuplant nos économies ou en surtaxant encore leurs produits lorsqu'on ne peut pas faire confiance à la Chine, Taïwan, Chine, Etats-Unis.

[00:13:06]

La bataille pour être la première puissance économique du monde fait rage. Mais en pleine pandémie, c'est la Chine qui s'en sort le mieux. Cette année, le FMI prévoit une croissance de 1,9, alors que le PIB américain chuterait de 4,3 et celui de la zone euro de 8,3. Car l'économie chinoise est bel et bien repartie depuis que le pays semble en avoir terminé avec le coronavirus à Ouanne depuis cet été.

[00:13:35]

Les marchés sont bondés, les fêtes à nouveau autorisés et les mariés peuvent se dire oui sans les masques.

[00:13:47]

Et la Ville a souffert, mais a lentement retrouvé sa vitalité et nous avons retrouvé une vie normale.

[00:13:53]

On sent que la vie a retrouvé le goût qu'elle avait avant. Tout le monde a homme se sent bien. Ça ne reviendra pas. Le virus a été complètement éradiqué par nos médecins.

[00:14:04]

La Chine, premier pays au monde à vacciner massivement sa population un million de personnes, a reçu une injection du vaccin développé par le chinois Sineau Pharma. Un vaccin qui n'a pas encore été homologué, mais utilisé pour montrer au monde la réussite revendiquée par Pékin. Et si son efficacité est avérée, le gouvernement a promis de partager sa découverte Bosingwa, le vaccin chinois contre le coronavirus, lorsqu'il sera mis au point et disponible, deviendra un bien public mondial.

[00:14:36]

Au Congo. Ce sera la contribution de la Chine pour assurer l'accessibilité du vaccin dans les pays en développement.

[00:14:45]

C'est une façon pour la Chine de redorer son image et d'accroître encore un peu plus son influence. Chinoise, Valérie Niquet, elle, ne manque pas de nous étonner ses images on voit les Chinois sans masque se faire vacciner.

[00:15:00]

Oui, effectivement, comme on le disait tout à l'heure. Pour le moment, le virus est sous contrôle en Chine. Quand on regarde les photographies à Aural ou ailleurs, on voit que le masque est toujours présent, tout de même qu'il revient avec l'hiver. C'est plutôt les habitudes qui se sont installées. Ce qui est fascinant, c'est cette histoire de vaccin. Effectivement, la Chine a fait ses recherches, a trouvé un vaccin qui repose sur des technologies. Je ne suis pas spécialiste, l'a déjà fait à mille lieues de chez moi.

[00:15:27]

Comme on l'a dit avant même qu'il ait été homologué en Chine, on peut effectivement tester massivement un vaccin sur un million de personnes, et pas uniquement en Chine d'ailleurs, et également au Brésil, où il y a eu apparemment un cas assez grave qui a suspendu les essais. Et encore une fois, s'il y a des problèmes avec cette vaccination massive, avec un vaccin qui n'a pas encore été homologué contrairement à ce qui va se passer avec le vaccin de Pfizer ou de Moderna éventuellement et d'autres.

[00:15:56]

Est ce qu'on saura les effets secondaires? Est ce qu'on aura les informations nécessaires? Est ce que les journalistes pourront en parler? On voit bien, là encore, qu'on est dans un discours très fort poussier thinking. La Chine a gagné. Elle a réussi également avec le vaccin. Elle vaccine massivement des volontaires, entre guillemets. Et puis, s'il y a quelques cas qui ne marchent pas. Personne ne sera au courant. Donc, c'est tout un système quand même qu'il faut savoir décoder pour comprendre et se demander si la Chine, véritablement, sera la puissance, la première puissance dans le monde à courte échéance.

[00:16:32]

Question télespectateurs Pascal Boniface Ouvrez les guillemets. Quand la Chine s'éveillera, le monde tremblera, aurait dit Napoléon. Alors c'est perfide. Mais c'est vrai qu'on attribue souvent à Napoléon. C'est maintenant l'interrogation. Est ce que c'est maintenant que la Chine s'est éveillée? La Chine s'est éveillée depuis longtemps. Elle s'est éveillée depuis que Taiwan psychopathe a changé la politique. Il a arrêté l'autarcie qui a permis les investissements étrangers et qui a fait ouvert le pays au capitalisme. Effectivement, lorsqu'il prend le pouvoir en 1980, le PNB par habitant, c'est 300 dollars par an.

[00:17:08]

C'est aujourd'hui 10.000 en moyenne. Il y a des disparités, mais enfin quand même. L'an dernier, 150 millions de Chinois sont partis en vacances à l'étranger. C'est quand même énorme que le développement chinois est unique dans l'histoire de l'humanité. Un pays aussi nombreux, qui se développe sur une période aussi longue et avec une vitesse aussi rapide, ce n'est jamais vu. C'est vraiment unique dans l'histoire. Et du coup, quand un pays aussi puissant et aussi nombreux se développent, c'est l'ensemble des équilibres mondiaux qui sont bouleversés.

[00:17:38]

Lorsque la Corée du Sud ou le Japon se développe, c'est la région qui est changée.

[00:17:42]

La Chine, le développement de la Chine, bien changer complètement tous les équilibres existants. C'est vécu par certains comme une menace, par d'autres comme une opportunité. C'est en fait, en tous les cas établis, la Chine. La question aujourd'hui, elle n'a pas tellement de savoir si la Chine va dépasser les Etats-Unis, c'est de savoir quand est ce qu'elle va le faire. Et elle sera effectivement la puissance du 21ème siècle.

[00:18:05]

Philippe Dessertine en à peine parler. Mais dimanche dernier, la Chine a scellé la création d'une vaste zone de libre échange tout 20 15 pays dans la région. Ce qui surprend, c'est qu'on voit que le Japon a signé cet accord, la Corée, mais aussi l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Ces pays là, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, on le mettait dans le bloc occidental. Pourquoi ont ils décidé de rejoindre cette zone? Est ce que c'est une forme d'allégeance à Pékin?

[00:18:30]

Au fond, ça veut dire que l'Australie se détournent de Washington et commencent à faire allégeance à Pékin.

[00:18:35]

l'Australie est dans cette zone asiatique et compte considérée depuis longtemps que le Pacifique. C'était ça, évidemment, la zone, avec évidemment le lien avec un Makerere. Mais les Etats-Unis sont quand même beaucoup plus loin et depuis longtemps, l'Australie considérait que l'Asie était son terrain de jeu. La seule chose, effectivement, c'est que depuis quelques années ou quelques semestres, parce qu'il y a eu beaucoup de mouvements ces derniers temps, elle s'est rendu compte que la situation vis à vis de la Chine n'était pas forcément en situation de partenariat qui avait bien.

[00:19:00]

C'est ce terme que vous utilisez une notion d'allégeance. Ce qui se passe effectivement et qui est passionnant avec cette signature traité. Cela avait commencé en 2011 déjà. Les négociations sont toujours très, très long. On a eu d'ailleurs là, de ce point de vue, on va dire un géant, le géant, l'autre géant qui est très, très rétif, qui est l'Inde. Mais en revanche, tous les autres, et en particulier ceux que l'on pouvait mettre dans le camp de l'Occident, sont bien dans le traité.

[00:19:24]

Ce qui est fascinant, c'est que c'est exactement ce que voulait faire Barack Obama et Joe Biden, son vice président, à la fin de leur mandat, c'est à dire faire un grand traité pratiquement des mêmes pays, sauf la Chine avec les Etats-Unis au cœur du jeu en disant Nous sommes une grande puissance, pacifique, pacifique, dans le sens de l'océan. Peut être aussi dans un sens pacifique, traditionnel, mais surtout dans le sens de l'océan. Nous sommes tournés vers l'Asie, qui était d'ailleurs très important parce que Brayden comme Obama surtout dans le second mandat, Obama, se détourner de l'Atlantique, l'Europe, l'Afrique, tout ça, c'était plus leur terrain de jeu.

[00:19:56]

Obama était un président du Pacifique et lui même de Hawaï, etc. Il était considéré que l'évolution, c'était l'Asie. On a eu la stratégie du pivot. On disait les Etats-Unis ont basculé, notamment, par exemple, tous leurs porte avions nucléaire. Maintenant, il y a un autre qui est revenu, mais enfin, son parti et onze porte avions étaient partis sur le côté pacifique. Et là, les Etats-Unis voulaient en quelque sorte contenir la puissance chinoise.

[00:20:17]

Je crois vraiment toujours par rapport à ce qu'on dit dans l'économie. Là, de toute façon, maintenant, le fait démographique est redevenu le fait numéro un.

[00:20:24]

Bien chez vous, nous expliquer à l'instant, c'est qu'au fond, les Chinois ont récupéré la place laissée vacante par les Américains. Les Américains se sont retirés du business du Pacifique.

[00:20:34]

Les Chinois en ont exactement parce que ce traité, dont, on le disait, ils avaient commencé en 2011, poussé par le groupe de pays des petits pays. Ça semble petit Vietnam, Cambodge, Thaïlande, etc. Qu'on appelle l'Asie, hein? Donc, ce groupe de pays 600? Plus de 630 millions de personnes quand même. C'est l'échelle asiatique, c'est énorme, voulait absolument avoir des traités de libre échange élargi. Et c'était il était en négociation avec les Etats-Unis.

[00:20:58]

Et Obama vient pas au dernier sommet de la Lederman. Et là, tout d'un coup, les Chinois arrivent en disant Beya Trump, il y a. Les Etats-Unis comptaient plus dessus. En revanche, on va organiser ça et effectivement, ils ont réussi à intégrer là dedans la Corée et le Japon, qui était un élément très fort parce que ce sont normalement justement des alliés traditionnels très forts des Etats-Unis. l'Australie et la Nouvelle-Zélande ont fini par suivre. Et là, pour le coup.

[00:21:20]

Alors là, ce sont des Asiatiques, mais occidentaux, mais reliés normalement à la sphère anglophone Ann-Sophie al cifs.

[00:21:26]

Donc, on parle là de la création, dimanche dernier, d'une vaste zone de libre échange. Quel type de partenaires sont les Chinois quand ils font du business avec les pays de cette zone de libre échange? Je cite Xi Jinping L'ouverture est ce qui permet à un pays d'aller de l'avant alors que l'isolement le freine. On voit donc le libre échange, c'est ça. Chinoise. C'est le libre échange, mais c'est surtout ce que j'appelle la régionalisation de la mondialisation, c'est à dire que la Chine veut vraiment être leader dans cette zone économique qui représente plus de 30 du PIB mondial et a pour objectif vraiment cette région par rapport au monde.

[00:22:05]

Alors, bien évidemment, le but est toujours d'exporter ces produits. Et là, on parle d'un miracle chinois. Mais par rapport à d'autres pays comme l'Inde, où des forts taux de croissance, ce qui est incroyable en Chine, c'est qu'en moins de dix ans, c'est vraiment leur montée en gamme et l'objectif de devenir une puissance industrielle. Mais du haut de gamme, de ne pas utiliser les excédents qu'ils ont pu avoir en justement exportant des produits bas moyen de gamme, ils ont vraiment réinvesti dans la haute technologie et dans beaucoup de domaines, notamment dans les domaines industriels.

[00:22:33]

Ils ont pu monter en gamme et donc concurrencer les produits européens et chinois et américains, et on le voit d'ailleurs en Europe depuis la crise de 2008. On ne consomme plus de valeur ajoutée chinoise d'origine américaine, donc ça, c'est vraiment quelque chose de très important à avoir en tête. Et puis, l'autre aspect, c'est aussi le coût du travail très longtemps. En effet, cette spécialisation productive dans des produits exportés bas moyen de gamme, avec un coût de travail très attractif.

[00:23:01]

Mais avec ce développement économique, il y a une augmentation du coût du travail en Chine et donc ces accords de libre échange permettent d'avoir une zone très importante économiquement et de pouvoir pouvoir toujours produire ou exporter dans la zone. Et les coûts du travail peuvent être moins importants dans d'autres pays, mais qui reste dans la zone asiatique? Cela permet aussi économiquement de garder cet avantage comparatif, donc un avantage de monter en gamme. Concernant l'industrie qui permet à la Chine de prendre des parts de marché à l'extérieur et un avantage en matière de toujours attractivité et de compétitivité, que la Chine gagne garde en ayant justement ce partenariat de libre échange avec ces autres pays asiatiques et donc de conforter son indépendance par rapport aux Etats-Unis et à l'Europe.

[00:23:44]

Dans un monde de plus en plus de crise exogène, et donc l'idée, c'est vraiment de se dire qu'il y aura de plus en plus de ces crises, que ce soit au niveau climatique, sanitaire, commercial, financière. On a une véritable zone, un vrai poumon économique où on est leader et donc on peut soutenir notre modèle de croissance.

[00:24:03]

Valérie Niquet La Chine, qui entend donc être maître dans cette zone Asie-Pacifique, ça veut dire quelles conséquences pour Taïwan? Taïwan qui, je le rappelle, est censé être sous la protection des Américains?

[00:24:13]

Oui et non. Mais Taïwan est toujours sous la protection des Américains. Et ce qui est intéressant, c'est que depuis cette fameuse crise de Kovy 19 que Taïwan a parfaitement géré, on s'est aperçu et ça a beaucoup inquiété. D'ailleurs, Pékin, c'est que l'image de Taïwan s'est considérablement renforcée et que la visibilité de Taïwan, également sur la scène internationale, autour de la question de sa participation comme observateur à l'Organisation mondiale de la santé, se sont considérablement renforcée. Tout le monde sait aujourd'hui que Taïwan est une démocratie.

[00:24:40]

Par exemple, on voit très souvent sur Twitter, par exemple et ailleurs, la présidente de Taïwan. Et dans le même temps, selon tous les sondages effectués auprès des principales puissances, l'image de la Chine s'est extrêmement dégradée et la Chine est juste pour bien comprendre.

[00:24:57]

Elle est en train de faire main basse sur Hong Kong. Est ce que oui, sa prochaine cible, c'est de récupérer Taïwan, Hong Kong.

[00:25:03]

La Chine a déjà reprendre cette expression ferme faire main basse. Hong Kong fait partie de la Chine, a été rétrocédée à la Chine en 1997 et intégrée à la République populaire de Chine. Hong Kong n'est pas indépendant, donc. La Chine a simplement durci son contrôle sur Hong Kong en éliminant un certain nombre de droits qui existaient, est beaucoup plus fermes. Taïwan ne fait pas partie de la Chine, Taïwan pour le moment, et la République de la République de Chine à Taïwan n'est pas contrôlée par Pékin, donc Taïwan.

[00:25:38]

La Chine ne peut pas du tout reprendre le contrôle de Taïwan comme elle l'a fait à Hong Kong. Il faudrait qu'elle s'empare militairement de Taïwan. Dans ce cas là, il n'y a pas d'escalade. Yarol y aura sans doute. On peut toujours imaginer des risques de pressions de la part de Pékin pour essayer de faire peur et montrer voir où se situent les lignes. Mais les Etats-Unis, pour le moment, ont toujours réaffirmé leur volonté de défendre la démocratie taïwanaise.

[00:26:04]

Et par ailleurs, si les Etats-Unis abandonnaient entre guillemets Taïwan, qui a d'ailleurs une capacité à se défendre autonome qui n'est pas négligeable face aux forces chinoises, évidemment, ce serait très.

[00:26:16]

Dans un scénario un peu noir ne pourrait pas être une étincelle.

[00:26:18]

Sarajevo peut alors pourrait faire que ça dégénère entre Chinois et Américains dans le scénario noir, si on n'en veut pas, c'est que effectivement, la Chine, perdant la tête, décide que c'est le moment de reconquérir Taïwan lancer une opération militaire. Évidemment, les Etats-Unis réagissent et donc là, on a un conflit limité ou pas entre Pékin et Washington. Ceci dit, en Chine, les militaires sont assez réalistes. Ils savent parfaitement que dans le cas. Conflit militaire direct avec les Etats-Unis, la Chine n'a aucune chance de remporter un conflit conventionnel.

[00:26:54]

Je crois qu'ils n'ont absolument pas envie de prendre ce type de risque, ce qui ne signifie pas qu'il n'y aura pas de pression parce qu'une défaite chinoise face à Taïwan, ça veut dire la fin du Parti communiste et du régime tel qu'il existe aujourd'hui. Donc, c'est ça qu'il faut garder à l'esprit.

[00:27:08]

Pascal Boniface. Jusqu'où peuvent elles aller, ces tensions? Est ce qu'elles peuvent dégénérer militairement puisque il y a une volonté d'asseoir la domination économique, mais aussi territoriale des Chinois?

[00:27:18]

Oui, en tant que Taillebois ne proclame pas son indépendance. La Chine ne commettra pas l'erreur de vouloir la reconquérir par la force. Taïwan ne peut pas se défendre seul contre la Chine, mais il y a la protection américaine et la Chine, militairement, est inférieure à la puissance militaire américaine. Et donc, pour l'instant, il y a effectivement un jeu. Boyden va effectivement à la fois réaffirmer son soutien à Taïwan et en même temps, ne pas faire des provocations comme peut être Trump.

[00:27:46]

Pousser un peu. Taïwan a proclamé son indépendance à prendre encore plus de distance avec la Chine. On peut dire qu'il y a beaucoup plus de distance entre Taïwan et la Chine depuis l'affaire de Hong Kong. Hong Kong, c'est un peu le modèle pour une éventuelle réunification avec la Chine, ont ils ont fait d'eux un pays, deux systèmes.

[00:28:04]

On voit que c'est un pays, un système.

[00:28:06]

Et donc les témoins n'ont pas envie du tout. Non, pas du tout envie d'être réunifiée à la Chine pour l'instant, mais en même temps, il me semble que s'ils proclamaient officiellement leur indépendance, ça pourrait être la cause d'un conflit. Il y a une sorte d'indépendance de fait qui n'est pas reconnue par grand monde officiellement, qui pratiquement est reconnu par beaucoup de pays, dont la France en pratique.

[00:28:27]

Mais effectivement, s'il devait y avoir un conflit entre les États-Unis et la Chine, ce serait à propos de Taïwan. C'est vraiment ça qui est le sujet pour Pékin, le plus sensible de tous les sujets d'opposition entre Pékin et Washington.

[00:28:41]

Valérie Niquet avant de passer au volet économique. Une dernière question puisqu'on parle de la Chine superstar qui a vaincu le virus d'un siècle chinois. Est ce que le caractère autoritaire du régime politique chinois est une fragilité pour l'avenir du pays? Ou est ce que non. Finalement, ce caractère autoritaire est bien adapté aux mentalités et à la culture chinoise?

[00:29:01]

Non, ça aussi, c'est quelque chose. Je crois qu'il faut nous mêmes en tant que démocratie. On voit encore une fois pour en revenir à Taïwan. Taïwan agace profondément Pékin pour deux raisons le fait que, évidemment, elle maintient son indépendance de fait. Mais aussi, c'est un contre, un contre exemple. La théorie du Parti communiste chinois, c'est de dire effectivement que la démocratie n'est pas une valeur universelle et qu'elle n'est pas du tout adaptée à un pays aussi peuplé et aussi peu développé, aussi retardé.

[00:29:31]

Comme parfois, les communistes qualifient les paysans chinois et que donc, un régime autoritaire, certes, mais beaucoup plus adapté et efficace. Il y a un premier contre exemple. Évidemment, c'est l'Inde, plus grande démocratie du monde, même avec des défauts. Mais tout de même, ça fonctionne. Il y a des alternances politiques, il y a des élections régulières et une presse libre, une justice libre. Et donc ça, c'est le grand contre exemple en Asie pour un pays aussi peuplé et dans le monde chinois.

[00:29:56]

L'autre contre exemple, évidemment, c'est Taïwan qui est une démocratie mature. Le premier obstacle à la réunification, c'est que depuis que Taïwan n'est plus une dictature, elle l'a été pendant un certain nombre d'années après 1949. Et c'est le peuple qui décide et le peuple qui élit le parti indépendantiste qui ne déclarera pas l'indépendance parce qu'il n'est pas du tout irresponsable. Et ils sont plutôt pour le statu quo. Pas de provocation, mais si la population chinoise de Taïwan qui décide et elle choisit la démocratie, alors on l'a dit.

[00:30:30]

La Chine ambitionne d'être numéro un mondial, et ce, dans tous les domaines. Exemple dans l'aéronautique. Pékin entend profiter des graves difficultés de l'américain Boeing et de l'européen Airbus pour pousser son avantage et devenir l'un des géants du secteur. Ce sujet de Juliette Perrot et Benoît Thébaud. Début novembre, l'évènement fait la une de ce journal télévisé chinois, alors que l'épidémie de Kovy 19 fait rage dans le monde. La Chine, elle, célèbre son nouvel avion, le Koumac C919, un avion de ligne concurrent direct de l'A320 d'Airbus et du 737 de Boeing.

[00:31:13]

Il y a trois ans, le Moyen courrier avait fait son premier vol d'essai ici, à l'aéroport international de Shanghaï, un événement déjà pour des milliers de Chinois venus en spectateurs célébrer l'exploit. C'est vraiment étonnant. l'Industrie aéronautique chinoise est en pleine expansion. Je travaille dans le secteur des avions de chasse et je suis ravi d'avoir vu ce premier vol aujourd'hui motivé à Montréal.

[00:31:46]

l'Industrie de l'aviation en Chine a commencé relativement tard et elle doit rattraper toutes ces années perdues. Mais aujourd'hui, je pense que notre industrie, que ce soit dans l'aviation ou la défense, se développe rapidement et dans peu de temps. Je pense que l'industrie aéronautique chinoise sera au niveau de la mer.

[00:32:02]

Airbus garde, car c'est justement là l'ambition de la Chine concurrencer les deux géants de l'aéronautique de géant, durement touchés par la crise du Kovy de 19 au troisième trimestre 2020. l'Européen Airbus accuse toujours de lourdes pertes moins 767 millions d'euros. En tout, le constructeur a perdu plus de 2 milliards et demi d'euros depuis le début de l'année et la situation pourrait mettre du temps à s'améliorer, ce qui se passe aujourd'hui.

[00:32:30]

Si pendant deux ans, j'ai aucune compagnie aérienne qui prend livraison d'aucun avion, je n'ai plus d'entreprise, je n'existe plus. Donc, ce n'est pas le sujet du carnet de commandes, c'est le sujet des livraisons qui est important. Et aujourd'hui, les compagnies aériennes ne sont pas capables de prendre livraison des avions à la vitesse où elles avaient prévu avant la crise. Elles n'ont plus les moyens de le faire. Elles ont plus de passagers, elles ont plus de revenus.

[00:32:54]

Elles ne peuvent pas acheter autant d'avions qu'avant une crise du secteur qui a des conséquences sur l'emploi. Airbus a annoncé la suppression de 15 000 postes, dont 100 000 France, la plupart ici à Toulouse, au siège du groupe.

[00:33:07]

Ça serait un tiers de cols bleus personnels directement rattaché à la production Kutwa, outil de production, et deux tiers de cols blancs, c'est à dire des salariés de toutes les autres fonctions fonctions, achats, bureaux d'études, ventes, support, etc. Qualité avenir.

[00:33:24]

Bien sombre aussi du côté de l'américain Boeing, déjà touché par la crise des 737 Max, cloué au sol pendant vingt mois à la suite de deux incidents majeurs. Le constructeur essuie des pertes records plus de 3 milliards de dollars depuis le début de l'année et 30.000 emplois vont être supprimés.

[00:33:42]

Oui, car nous avons besoin de faire ces ajustements. Notre rythme de production atteindra son plus bas niveau au milieu de l'année prochaine. À peu près. Et donc, ces réductions graduelles d'effectifs continueront en même temps que notre activité se réduit à un contexte qui pousse les constructeurs à se réinventer.

[00:34:03]

Il y a deux mois, Airbus a dévoilé son dernier projet trois concepts d'avions propulsés à l'hydrogène, une alternative au kérosène plus respectueuse de l'environnement. Objectif fixé une commercialisation d'ici 2035. Une ambition industrielle et un projet politique pour les Etats européens.

[00:34:23]

La France peut être et doit être dans les années à venir le pays d'Europe où Chevron et se produiront les avions de demain. A cette fin, parce que cette ambition demande évidemment des investissements massifs. Le Conseil pour la recherche aéronautique civile. Le cognac recevra un soutien massif de 1,5 milliard d'euros sur trois ans.

[00:34:49]

Sauf que dans ce domaine aussi, la Chine compte faire la différence. Pour révolutionner le secteur aéronautique, le pays mise sur une toute nouvelle invention un turboréacteur uniquement alimenté avec de l'air et de l'électricité. La promesse d'une neutralité carbone pour un futur où le trafic aérien aura repris.

[00:35:08]

Une invention née à Orane, la première ville victime de la crise qui secoue aujourd'hui le monde entier.

[00:35:15]

Alors, question télespectateurs, est il vrai que la Chine se prépare à lancer la 6 G Ann-Sophie Al SIPH? L'innovation, maintenant, elle ne vient plus des Etats-Unis ou d'Europe. Elle vient de Chine. Oui, tout à fait. On l'a très bien vu dans votre dans votre reportage. L'objectif de la Chine, c'est vrai qu'elle est une économie planifiée en économie. Ça permet d'avoir et de mettre en œuvre des politiques publiques sur le moyen long terme et donc de garder des projets, notamment dans le secteur industriel.

[00:35:43]

C'est très important. Elle a aussi des moyens qui sont tout à fait colossaux. Et donc, son objectif, c'est de se dire comment on veut devenir une puissance industrielle. Il faut vraiment investir massivement maintenant en recherche sur des secteurs qui vont être très affectés à l'avenir, notamment avec la transition écologique. Bien sûr, il y a l'aéronautique. Il y a les fameux véhicules propres avec des batteries Misch. Les Chinois sont les premiers producteurs des batteries qui en vendent la moitié des véhicules électriques dans le monde.

[00:36:11]

Donc, tous ces domaines là, le numérique, vous en avez parlé avec la 5G ou déjà très implanté en Chine? Donc, oui, il y aurait des volontés de développement déjà de l'Inde. La alors que c'est vrai qu'en Europe, notamment en France, on est plutôt déjà décidé d'implémenter la 5G dans le domaine de la santé. On l'a vu avec la crise sanitaire et tout ce qui est bien sur la production démasquent à plus faible valeur ajoutée, mais tout ce qui est matériel de santé.

[00:36:36]

Là aussi, il y a vraiment une volonté très stratégique de la Chine de se positionner vraiment, d'utiliser toutes ces révolutions auxquelles on va faire face, c'est à dire vraiment la révolution technologique et écologique, et de se dire c'est une opportunité de rebattre les cartes. Là, on n'est peut être pas leader aujourd'hui. Mais voilà, si demain on peut faire un bateau qui émet plus de CO2 ou un avion et qu'on est les premiers à le faire, on pourra remporter ces marchés.

[00:37:01]

Et c'est vraiment aujourd'hui leur volonté et avec la planification de leurs économies. Et bien c'est vrai qu'ils ont un véritable avantage comparatif. Certain quand on pense que c'est l'Europe qui a inventé le téléphone portable, le Concorde. Qu'est ce qui va nous rester à nous? C'est déprimant, le luxe. Notre vocation, c'est de faire des sacs à main de luxe pour vendre aux riches Chinois.

[00:37:21]

Vous parlez de français, mais les Européens? Non, je pense que bon. Effectivement, quand on évoque l'Europe, il y a une vraie question qui se pose sur un élément qu'on n'a pas. On a juste un peu esquissait qui va être le grand vecteur de valeurs du siècle qui vient en fin de vie siècle, qui a commencé déjà dans la troisième décennie, qui commençait la data. La donnée? Effectivement, les Européens, pour la première fois on va dire de toutes les grandes révolutions industrielles, n'ont pas les super entreprises qui sont en train de traîner la recherche.

[00:37:48]

Voyez, par exemple, un élément qu'on peut rajouter à ce qu'on a évoqué, c'est ce qu'on appelle le cloud, le cloud, le nuage de données qui se avec trois énormes entreprises américaines qui sont leader mondial, dont la première Amazon très, très loin devant le numéro deux étant beaucoup plus petite, et le numéro 3, Google, beaucoup plus petit, a tenté de traiter ces données.

[00:38:10]

On arrive à faire des découvertes dans les vaccins, etc.

[00:38:13]

En réalité, les données sont partout. Maintenant, c'est à dire, on les utilise absolument sur toutes les applications effectivement médicales du point de vue industriel, du point de vue économique. Et on a bien vu d'ailleurs, pendant la crise ou pendant cette crise que nous vivons, que les seules entreprises qui bondissent, qui explosent en valeur en Bourse, c'est toutes, absolument toutes les entreprises qui travaillent sur la donnée. Voyez même Tesla qui fabrique des voitures. Pourquoi Tesla vaut 400 milliards alors que Volkswagen vaut même pas 70 milliards?

[00:38:38]

Ils produisent presque 20 fois moins de voitures. Mais parce que Tesla a été conçu comme une entreprise qui va d'abord utiliser un capteur de données et qui met au tour une voiture ou une fusée, peu importe. Mais c'est la donnée de la technologie et non pas de la mécanique. Exactement.

[00:38:53]

Là, par exemple, sur cet aspect là, le numéro quatre mondial maintenant, c'est Alibaba. Sur le cloud, c'est Alibaba. Et là, ce n'est pas normal qu'il y ait pas d'Européen. C'est effectivement ce qui doit nous interpeller énormément. Et c'est vrai que même dans le reportage, on évoque la question Erotic. On voit que bien sûr, ce que l'on a dit d'ailleurs tout à l'heure dans le premier reportage, que le trafic aérien est reparti très fort à l'intérieur de la Chine, dont vous avez un énorme marché.

[00:39:14]

Boeing a revu d'ailleurs à annoncer ces dernières heures, ces derniers jours, de revoir ses prévisions de ventes d'avions sur la Chine en disant il va y avoir plus de demande compensée, mais évidemment, cette demande chinoise, alors que le reste du monde va tousser, probablement dans le secteur aéronautique. Si vous me permettez, cette mauvaise métaphore va continuer à avoir les suites du virus pendant longtemps. On a 200 aéroports européens aujourd'hui dont on sait qu'ils sont pratiquement au bord du dépôt de bilan.

[00:39:38]

Ce que disait le président, le directeur général d'Airbus, tout en disant il faut que des compagnies puissent acheter si elles sont en faillite ne peuvent pas. Mais s'il y a plus d'aéroports, vous aurez encore moins de possibilités de vendre, alors que bien sûr, en Chine, on est avec un redémarrage très fort qui va pousser sur des activités traditionnelles. Mais je pense que c'est vraiment sur les activités nouvelles qu'il faut regarder les Chinois. Est ce que c'est eux qui vont faire le maximum d'innovation là?

[00:40:01]

Quand vous disiez par rapport à l'Europe? Attention quand même. Les Européens ont aussi une capacité d'innovation, comme les Américains, qui peut être encore supérieure à la Chine.

[00:40:09]

Justement, Valérie Niquet, la réaction de Donald Trump quand il voit un cycle le géant mondial des technologies. Maintenant, c'est un Chinois, Ai Weiwei. Sa réaction était de dire Maintenant, c'est fini. Nous ne donnons plus nos pièces, nos composants, nos microprocesseurs. Nous ne donnons plus nos technologies, nous interdisant même que nos technologies soient utilisées par les entreprises chinoises. Et là, il vient de signer. Pour interdire que de l'argent américain soit investi dans des entreprises chinoises liées à l'armée, sa vitesse ne paraît pas non plus totalement délirante parce qu'il mentionne bien des entreprises chinoises qui sont connues et dont les liens avec l'Armée populaire de libération et les grands programmes de modernisation technologique en Chine sont reconnus.

[00:40:48]

La Chine a une stratégie avec une commission à la tête de laquelle se trouve le président Seating Ping lui même, qui est le lien entre industries civiles et militaires et donc en Chine. La recherche sert à l'industrie civile, au développement des exportations, à la montée en gamme, mais également à la montée en puissance militaire. Ce n'est pas totalement spécifique à la Chine, mais en Chine, c'est vraiment totalement imbriqué. Pour revenir sur l'innovation, il faut quand même garder à l'esprit là aussi.

[00:41:14]

Et c'est très intéressant parce qu'on fait tourner dans un discours chinois qui est vraiment très souvent repris. Mais sur l'innovation, la Chine fait face à des problèmes majeurs et notamment alors on parlait des grandes entreprises de télécommunications qui ne vivent que grâce à ces fameuses puces électroniques qui sont à 90% importées avec de la technologie américaine. Donald Trump a également mis un embargo là dessus, ce qui met dans des très grandes difficultés les entreprises chinoises. Alors on dit la Chine va rattraper les affaires et on va les fabriquer nous mêmes, les haletants.

[00:41:47]

Que la Chine est consciente de cette faiblesse et tente désespérément de s'affranchir de cette dépendance technologique à l'extérieur. Le deuxième exemple, c'est l'avion qu'on a vu tout à l'heure. Cet avion chinois a pris énormément de retard. On pense d'ailleurs qu'il ne sera pas accrédité. Je sais pas comment on dit pour les avions une autorisation véritable de voler et repousser encore à un horizon estimé par les Chinois eux mêmes à deux ou trois ans par rapport à ce qui était prévu initialement.

[00:42:15]

Et la Chine a des très, très gros moteurs dans les motorisations, que ce soit les avions civils ou les avions militaires. Donc, on voit que la Chine est extrêmement habile pour prendre effectivement la place et dépare sur des sujets, par exemple le TGV. C'est certain que la technologie vient d'Europe. Elle a été transmise à la Chine un peu innocemment en pensant qu'on pourrait gagner le marché chinois. Non, la Chine est capable de faire des TGV, peut être pas aussi performants, mais en tout cas adapté au marché chinois et aux marchés des pays en développement.

[00:42:47]

On aura la même chose sur les centrales nucléaires, par exemple. Donc, la Chine, en fait, c'est exploiter en quelque sorte un certain nombre de découvertes qui ne maîtrisent pas véritablement. Mais là où les Etats-Unis ont été très étroits, notamment été très dangereux pour la croissance chinoise et on verra. Ce que fera Brayden, c'est qu'il a décidé de mettre un verrou sur un certain nombre de technologies dont le développement pourrait être extrêmement dommageable en terme de sécurité pour le reste du monde notamment.

[00:43:16]

Je pense aux technologies à utilisation également Duval, civils et militaires. Et ça, c'est un point que la Chine surveille de très près avec la nouvelle administration.

[00:43:26]

Pascal Boniface, donc. On le voit, l'Amérique de Trump a signé un embargo sur les microprocesseurs américains qui ne pourront plus être utilisés par les Chinois. Ça veut dire qu'on va vers une balkanisation technologique du monde. Au fond, il y aura le monde des technologies américaines, les GAFA. Et puis, l'Europe devra choisir son camp. D'ailleurs, est ce qu'on adopte une technologie chinoise ou américaine?

[00:43:47]

Oui, c'est un peu CSRD, ce qui est possible avec effectivement, deux systèmes incompatibles. Et les Européens qui commencent un peu à se réveiller par rapport à tout ce qui est l'intelligence artificielle, mais qui partent avec un retard considérable aussi bien sur les Asie que sur la Chine.

[00:44:02]

Mais l'addition de Trump inquiète les GAFA américaines parce que Apple fait 15 à 20 de ses ventes en Chine et donc que les GAFA américaines n'ont aucune envie de se couper à la fois du marché chinois, mais aussi des approvisionnements chinois. Parce que lorsque Trump avait taxé les produits qui venaient de Chine, ça rendait moins compétitifs les appareils et les produits américains parce qu'ils ont des composants chinois qui sont moins chers que d'autres. Mais effectivement, on voit bien que la guerre, c'est la compétition, en tous les cas entre Pékin et Washington.

[00:44:33]

Bien maintenant, sur le terrain technologique, la Chine n'est plus ce qu'elle était auparavant. l'Atelier du monde est là, effectivement, en termes d'intelligence artificielle, en terme aéronautique, comme votre reportage l'a montré, la Chine est le premier marché de l'aviation civile du monde.

[00:44:48]

Normal, c'est de ça. On doit s'attendre à ce qu'ils produisent des avions pour satisfaire leur propre marché. Ils ont maintenant plus de lignes TGV que tous les autres pays du monde réunis. Donc, c'est quand même. Ils ont un système GPS, ils ont lancé un système GPS qui est plus performant que le système américain. Donc, la Chine, c'est aussi la technologie. Il y a l'équivalent des garçons en Chine.

[00:45:10]

Donc, l'image d'un pays, disons, un peu arriérée, qui produit en masse, mais qui est arriéré technologiquement.

[00:45:17]

Ce n'est plus vrai. Et beaucoup disent que la guerre technologique sera également gagnée par la Chine, que le duel entre les ЭТИХ, dont les.

[00:45:28]

Chinoise. Les BTX sont en train de prendre de l'avance par rapport au gazole. Alors, la Chine, on l'a dit tout à l'heure, c'est un géant démographique, un milliard 400 millions d'habitants. Et on le sait, pour contenir cette population, le pays a longtemps pratiqué la politique de l'enfant unique. C'est une politique qui a été abandonnée en 2015, mais dont la société paye toujours aujourd'hui les conséquences. Voyez ce reportage à Shanghaï de Barbara Steck et Pierre d'Orne.

[00:46:01]

C'est un endroit unique au monde, en plein coeur de Shanghaï, le marché aux célibataires de People Square a des airs de parc d'attraction du dimanche. Mais ici, les parents ne sont pas des figurants, mais bel et bien en quête de l'âme sœur pour leurs enfants.

[00:46:18]

Mon fils a étudié l'informatique et la finance. C'est un bon garçon qui aime ses parents. Il n'a pas de mauvaises habitudes. Il ne boit pas, ne fume pas et ne joue pas d'argent.

[00:46:27]

Tu ne l'ont pas encore. Sur les parapluies, des petites annonces, des CV sur lesquelles sont indiqués le poids, l'âge, la taille, mais également le revenu ou les traits de caractère. Les Exangue est une médecin à la retraite. Cette mère très exigeante est à la recherche de la perle rare pour son fils.

[00:46:49]

Professeur d'anglais chez Hadash, c'est une fille.

[00:46:53]

Elle est née en 1983. Je pense qu'elle est trop proche de la jeune fille. J'ai trouvé une fille avec le même niveau d'études que mon fils. Quelle est la même taille que lui?

[00:47:03]

Et surtout, qu'elle soit belle comme le fils de l'IESEG? Les célibataires hommes se comptent en millions en Chine. Un déséquilibre des sexes. Il y a plus de 35 ans de contrôle des naissances. Jusqu'en 2015, le pouvoir chinois a imposé la politique de l'enfant unique, un système draconien et parfois cruel. Caroline Kahn n'aurait officiellement pas dû naître. C'est une deuxième enfant. Sa mère a réussi à cacher sa grossesse, mais à la naissance, ses parents ont dû le payer.

[00:47:36]

La paresse? Ils ont dû payer pour me déclarer, cela représentait plusieurs années d'économies.

[00:47:42]

Ils n'avaient pas assez d'argent, donc mes grands parents les ont aidés à avoir ça parce que tout le monde doit avoir un certificat de naissance, ce qui donne le droit d'aller à l'école, à l'hôpital, de prendre le train 24 chez moi sans ce document.

[00:48:01]

Vous êtes ce qu'on appelle un enfant fantôme. Vous n'existez pas officiellement pour le gouvernement pendant cette période.

[00:48:09]

Le pouvoir chinois était capable des pires atrocités au moment où des femmes ont été forcées à avorter à plus de 7 mois de grossesse.

[00:48:18]

C'était un drame. J'ai parlé des familles qui ont abandonné leur famille et qui, maintenant, 30 ans après, cherchent à les retrouver.

[00:48:27]

Quel impact cette politique continue de bouleverser des familles chinoises et aujourd'hui, le pays doit faire face au vieillissement de sa population et à une natalité en berne malgré la fin du contrôle des naissances. De nombreux parents ne sont pas sûrs de vouloir un deuxième enfant. C'est le cas de Maggie et Tony.

[00:48:49]

Je veux regarder ce livre, leur petite fille grace à 3 ans. Oui, il faut trouver l'équilibre entre ma femme et moi.

[00:49:00]

Le travail, ce n'est pas facile, bien de chez nous. Je veux que ma fille ne manque de rien. Et si j'ai un deuxième enfant, j'ai peur qu'elle soit privée de beaucoup de choses. Quel est le sentiment de devoir partager notre amour avec un autre enfant? Je ne veux pas qu'elle reçoive une mort. Et puis, il y a les frais de scolarité à l'école bilingue de Grèce. Coûte 18.000 euros par an en Chine. Avoir un enfant peut coûter cher.

[00:49:27]

l'Éducation est une priorité. Alors, le pouvoir investit.

[00:49:32]

Il y a de plus en plus de systèmes de garde, de crèches, des garderies pour les moins de 3 ans. Même sur les lieux de travail, la société essaie de donner plus de confort aux familles pour faciliter la vie. Si j'ai un deuxième enfant, je n'aurai pas beaucoup plus de charge.

[00:49:49]

Après des décennies de limitation de la natalité, le pouvoir tente d'inciter à tout prix les Chinois à faire des enfants. Certaines provinces versent désormais des primes à la naissance. D'autres proposent d'allonger le congé maternité.

[00:50:05]

Alors, question de téléspectateurs quels sont les points faibles de l'économie chinoise? Anne-Sophie Assif La démographie, c'est un point faible de l'économie chinoise. Certains parlent de bombe à retardement.

[00:50:17]

C'est un point faible si, en effet, il n'y a pas le taux de natalité qui suit, puisque c'est vrai que le problème, ça peut arriver à un petit glissement important de la population. Et comme vous savez, le succès économique de la Chine, c'est aussi sa capacité à créer de l'emploi parce qu'il y a énormément de disparités économiques entre les différentes régions chinoises, avec des régions qui sont encore à la ruralité et beaucoup de jeunes qui vont dans les grandes villes, donc trouver un emploi.

[00:50:43]

Donc, il faut avoir un système économique robuste, efficace, capable de créer de l'emploi pour pouvoir absorber tous ces nouveaux entrants sur le marché du travail. Et c'est vrai que si on est dans une société où on est, dans une société qui vieillit, ça pose la question du financement de la prise en charge de la population. Mais au niveau également de la force de travail, c'est une véritable question. Et c'est vrai qu'on rejoint la volonté de la Chine d'être assez leader dans sa zone économique parce qu'il y aura aussi peut être des problématiques d'accueillir des migrants d'autres pays asiatiques pour justement pouvoir résoudre ce problème de demande de main d'œuvre, mais qui, pour l'instant, en effet, n'est pas majeur, mais qui pourrait l'être dans les prochaines années.

[00:51:23]

À suivre.

[00:51:24]

S'il n'y a pas une augmentation de la natalité là, Valérie Niquet Attention, parce qu'un vieillissement de la population, ça peut freiner la croissance. Or, Anne-Sophie Alcimed disait La clé de la paix sociale, c'est la croissance, c'est le dynamisme et la croissance s'arrête.

[00:51:38]

C'est certain qu'il y a deux créés en Chine pour la légitimité du Parti communiste. C'est le nationalisme d'un côté et la croissance de l'autre. Si la croissance s'arrête, effectivement, cela posera des problèmes. La Chine commence à parler de didée dont on entend beaucoup plus souvent chez qui serait d'augmenter l'âge de la retraite, qui est assez bas officiellement en Chine aujourd'hui. Je crois que c'est 50/50 pour les femmes, 60 ans pour les hommes. Mais le gros problème de la Chine, c'est l'absence de système social universel.

[00:52:08]

Il n'y a pas de retraite pour tout le monde et ça pèse très lourd. D'autant plus qu'aujourd'hui ou à cause de cette politique de l'enfant unique qui est déjà assez ancienne, et beaucoup de Chinois sont seuls, contrairement à ce qui se passait auparavant, il y avait plusieurs frères et sœurs pour prendre en charge non seulement leurs parents, mais les parents de leurs épouses ou de leur époux. Et puis aussi les grands parents qui sont encore là. Et donc, c'est une charge financière sur les familles qui est extrêmement lourde et qui.

[00:52:35]

Sur leur capacité à consommer, comme il n'y a pas de retraite universelle suffisante, il y a aussi tous ces gens qui sont hors statuts, les fameux travailleurs migrants, et cela impose une épargne très forte la Chine et je crois, le pays, un des pays au monde où le taux d'épargne est le plus élevé, ce qui pèse sur la capacité de consommation de la Chine, donc ce vieillissement de la population. Certains me disaient de devenir vieux avant d'être suffisamment riches.

[00:52:58]

Et bien, c'est effectivement quelque chose à quoi le régime doit également faire face.

[00:53:03]

Pascal Boniface régime finalement, est ce qu'il est aussi solide qu'on l'imagine? Ou est ce que bails, attention, on voit qu'il y a des fragilités au sein de la société chinoise qui pourrait le menacer?

[00:53:14]

Ou bien il y a toujours les fragilités. Il y a une fragilité en approvisionnement pour l'alimentation légitime. Mais tant que l'économie fonctionne bien, les Chinois adhèrent au régime. Effectivement, comme l'a dit Valérie Niquet, par deux principes qui ne sont pas tellement marxistes léninistes qui sont le nationalisme et le capitalisme. Et si la croissance s'arrêtait, effectivement, il y aurait moins d'adhésion ou de légitimité. Il y aurait plus de contestation sur la politique de l'enfant unique. Maintenant, elle a été abandonnée.

[00:53:41]

Mais c'est vrai que pour des raisons économiques, la Chine, mais c'est également le cas en Corée du Sud. C'est également le cas au Japon. Il y a dans ces pays une natalité très faible du fait effectivement des conditions de l'absence de système de garde pour les enfants, du statut de la femme, mais aussi du coût extrêmement élevé des études. Et donc, ça pose un problème de vieillissement de la population. Pour le Japon, c'est encore pire parce qu'il y a un problème de dépopulation.

[00:54:06]

Alors, tous ces pays estiment qu'ils vont s'en sortir grâce à l'intelligence artificielle, à la robotisation, ce qui va remplacer la main d'oeuvre. Mais c'est effectivement un problème à prendre en compte par ce que c'est sur le long terme. C'est quelque chose qui peut peser. l'Inde va devenir plus peuplée que la Chine à brève échéance.

[00:54:26]

Allez, merci. Tout de suite en revient à vos questions. La pandémie va t elle accoucher d'un nouvel ordre mondial où la Chine sera la première puissance? Philippe Dessertine Ce n'est pas anodin parce que ça veut dire que ce ne sont plus l'Occident. C'est plus les Européens ou les enfants d'Européens. Que font les Américains?

[00:54:46]

Oui, ces deux éléments importants, c'est la Chine qui va devenir un leader mondial par rapport aux Etats-Unis. On l'a dit, la démographie est un aspect fondamental. Il y a 320 millions d'Américains, un milliard, 400 millions de Chinois. Il n'y a pas photo. Effectivement, ce que disait Pascal Boniface, l'Inde d'un milliard, 300 millions, c'est clairement le concurrent du 22e siècle. Mais deux, on a aussi un changement de zone, c'est à dire c'est l'Occident.

[00:55:07]

Jusqu'ici, depuis pratiquement six siècles, l'Occident domine les relations internationales mondiales. La pensée occidentale, la philosophie, le droit. Et on voit bien d'ailleurs que dans toutes les négociations internationales aujourd'hui, c'est souvent des oppositions de droit. Alors, on disait on a tendance à dire oui, c'est les Chinois, maintenant c'est les Asiatiques. Attention, la vision asiatique. La philosophie asiatique n'est pas la même que celle de l'Occident. Donc c'est non seulement la Chine, mais c'est aussi l'Asie.

[00:55:31]

l'Asie, aujourd'hui représente plus de 50 pour cent du PIB mondial. Ça y est, on y est déjà. C'est à dire que vous avez 4,3 milliards de gens, une population, ce qui n'est pas tout à fait 8 milliards. Donc, on est effectivement avec l'Asie qui est la grande puissance du 22e siècle. Au passage, d'ailleurs, dans la démographie, le croisement des courbes se fera aux alentours du 22e siècle. l'Afrique deviendra, elle ne l'est pas encore.

[00:55:52]

Mais la poussée démographique, elle, vient de l'Afrique.

[00:55:55]

Cette belle santé du marché chinois n'est elle pas une bonne nouvelle pour certains produits français qui dépendent de l'exportation? Anne-Sophie Assif. Est ce qu'on va dire heureusement qu'il y a les Chinois pour nous acheter. Alors on parle du luxe tout à l'heure, mais il n'y a pas plus que ça quand même. J'espère.

[00:56:10]

Il y a quand même d'autres domaines l'agroalimentaire, la pharmacie, la chimie. Il y a quand même d'autres secteurs où on est présent. C'est vrai qu'au niveau européen, les Allemands sont plus présents en Chine que la France. Mais c'est vrai que sur tous ces secteurs, étant donné que vous avez une forte augmentation de cette fameuse classe moyenne et donc du pouvoir d'achat, vous allez avoir de plus en plus de demandes. Et ça ne pas à ces entreprises françaises qui sont positionnées justement sur ce type de produits qui concernent des produits qui sont plus consommés.

[00:56:38]

Quand votre revenu augmente, cela peut être aussi une opportunité. Si l'on dit aussi beaucoup par rapport à l'Europe, par rapport aux Etats-Unis, c'est qu'on a un peu manqué en Europe, notamment en France. Ce miracle chinois qu'on n'aurait peut être plus pu en profiter au niveau des entreprises. Et donc là, c'est aussi peut être l'opportunité avec cette croissance qui va être encore très importante. Et c'est le positionnement de la Chine les prochaines années. L'opportunité pour l'Europe de placer ses entreprises également pour la France, l'Allemagne et l'Italie.

[00:57:04]

Pascal Boniface C'est vrai quand on sait que la France exporte du lait, de la poudre de lait, du port même ou aider des vins, l'agroalimentaire. La Chine est demandeuse de produits agroalimentaires et cela peut être une opportunité pour nous.

[00:57:19]

Oui, les produits français sont extrêmement appréciés parce qu'ils sont considérés comme étant de qualité. Il y a aussi l'image un peu, effectivement. Vous parliez du luxe, mais disons que c'est une image un peu de prestige qui accompagne les produits français. Il y a une équation qui est très simple, c'est que la Chine a 22 pour cent de la population mondiale. Elle a huit pour cent des terres agricoles et elle est en déficit structurel. Sur le plan alimentaire, elle investit beaucoup en Afrique.

[00:57:41]

Elle achète des fois des immenses terrains pour produire. Mais effectivement, elle a un déficit alimentaire qui est structurel. D'où un accord qui a été passé avec les Etats-Unis pour acheter des produits agricoles américains, ce qui était électoralement une très bonne nouvelle pour Trump, qui a été brisée par la crise du 19 au début de l'année. Le décret Trump interdisant les investissements américains dans les entreprises contrôlées par l'armée chinoise aura t il un véritable impact sur la Chine?

[00:58:08]

Valérie Niquet Il y a des capitaux en Chine qui peuvent s'investir dans leur entreprise, alors il y a des capitaux en Chine, mais juste quelque chose dont on a pratiquement pas parlé ici. Alibaba, cette entreprise géante chinois, est surtout très dynamique en Chine. Oui, a voulu lever des capitaux en Bourse très récemment et ça a été brutalement interrompu dans un secteur de haute technologie. La technologie financière, la fameuse taxe flyé. Ça a été un coup d'arrêt qui a été émis par le pouvoir chinois.

[00:58:44]

Xi Jinping a fait plusieurs déclarations pour bien montrer que c'est ça la grande limite de la Chine. Que ceux qui commandent en Chine, ce n'est pas Alibaba. Ce ne sont pas les entreprises privées, aussi puissantes soit elles, c'est le Parti communiste. Et si thinking, c'est le guex chinois.

[00:59:01]

Faut il tout perdre du jour au lendemain? Exactement.

[00:59:03]

C'est arrivé, d'ailleurs, on l'a vu avec ces fameuses campagnes de lutte contre la corruption. On a vu des gens disparaître. Des grands patrons disent ne pas réapparaître plusieurs mois plus tard en Chine. l'Ordre vient du Parti communiste et donc, c'est là la limite. Si Pékin ne veut pas dire qu'il ne veut pas voir émerger deux puissances concurrentes, que ce soit dans tous les domaines et notamment pas au niveau capitaliste, et ce qui est tragique, c'est que c'est un problème à quoi la Chine a fait face déjà à la fin du 19ème siècle, à la fin de la dynastie des Qing, quand, justement, la structure du pouvoir chinois interdisait l'émergence d'un véritable bourgeoisie, d'un capitalisme indépendant, autonome idéologiquement, mais qui aurait menacé ce pouvoir tout puissant?

[00:59:45]

Et là, la Chine réagit pareil. Ça risque aussi d'être un facteur de faiblesse à long terme.

[00:59:50]

Cela veut dire que quand on a réussi en Chine comme entrepreneur, on a peur. Donc on n'a qu'une seule envie de quitter le pays et les Etats-Unis, de placer l'argent ailleurs. Peut être pas quitté, parce qu'évidemment, on fait du business en Chine. C'est là que l'argent est, mais en revanche, on envoie la famille, les enfants. Mais tous les enfants des dirigeants chinois étudient aux États-Unis. Beaucoup vivent aux États-Unis. Les capitaux sont placés aux Etats-Unis et le problème de Hong Kong, avec ces nouvelles lois de contrôle qui ont été mises en place, c'est que ça fait très peur aussi à beaucoup de Chinois qui avaient investi à Hong Kong pour mettre à l'abri leurs gains qui sont menacés du jour au lendemain par le pouvoir chinois.

[01:00:24]

Pascal Boniface On voit quand même que ce régime autoritaire chinois qui fait peur, c'est une sacrée limite quand même au développement de la Chine. Quand même, en. Oui, enfin, il fait peur. Je pense pas que Jacqmain et coupeur de Xi Jinping, les Yakima, c'est le patron d'Alibaba. Il a reçu. Ils sont ici, ils ont. Ils ont moins d'autonomie. Effectivement, il n'y a plus une adéquation entre le régime et les grandes sociétés digitales chinoises qu'aux Etats-Unis.

[01:00:52]

Encore aux Etats-Unis, les GAFA se sont développés grâce au Pentagone. On dit que l'on a inventé chose un garage.

[01:00:58]

Le garage était sur un porte avions quand même pour la fusion civile et militaire dans les nouvelles technologies. Elle est pas uniquement spécifique chinoise, elle est aussi américaine. Elle est aussi française, d'ailleurs. Internet, c'est la DARPA, une structure du Pentagone de certains centres.

[01:01:15]

Comment les relations entre la Chine et les Etats-Unis vont elles évoluer? C'est Donald Trump qui disait Si Bagdad gagne, c'est la Chine qui gagne.

[01:01:23]

Oui, c'était un slogan fort. Alors il est certain que Trump a radicalisé un tout petit peu l'approche américaine par rapport à la Chine. Mais répétons le, cette méfiance et ce danger ressenti, c'était quelque chose qui était antérieur. Et on a évoqué là. Vous avez évoqué les problèmes d'investissements dès 2007. On avait eu en 2007, par exemple, le grand fonds gigantesque Blackstone par BlackRock Blackstone, qui avait été mis en Bourse. A l'époque, les Chinois avaient voulu investir dedans et il y avait une loi très, très vite votée par les Américains en dix ans.

[01:01:57]

Parce que là, on a un certain nombre d'investissements qui sont considérés comme stratégiques. Les Américains voient ce problème depuis longtemps et, répétons le, dans le mandat d'Obama. Les deux mandats d'Obama? Déjà, le second mandat d'Obama était très clairement un mandat dans lequel on va dire la préoccupation majeure était de contenir autant que faire se paie aussi longtemps que possible la montée en puissance chinoise. Donc, Boyden, qui était dans l'équipe d'Obama pendant huit ans, qui était son vice président, va probablement revenir en grande partie sur la politique qui était faite simplement.

[01:02:27]

Oui, c'est vrai qu'évidemment, Trump a abandonné un certain nombre de positions qui ont laissé les Chinois se développer un peu partout dans le monde, notamment en Asie. Donc, le problème pour Biden va être essayé de revenir sur un certain nombre d'éléments pour contenir la Chine. Et là, peut être effectivement que les quatre ans de Trump vont peser lourd dans la balance. Parce que ce qui aura été perdu, on l'a évoqué tout à l'heure avec le traité.

[01:02:50]

Ce sont des places qu'il sera très difficile de reconquérir pour les Etats-Unis.

[01:02:54]

La Chine craint t elle les relocalisations de production annoncées par l'Europe et les Etats-Unis? Anne-Sophie Assif, est ce que les Chinois craignent de perdre certains marchés parce que nous aurions décidé maintenant de rapatrier les rapatrier les productions en Europe? Alors, non, pas en tout cas, le court terme a déjà relocalisées, même si, bien évidemment, il y a un objectif. Ça prend énormément de temps dans l'industrie à investir. Si des politiques qui prennent minimum 10 ans, donc c'est vraiment plus du moyen long terme.

[01:03:26]

Et puis, même si en effet, il y a cette volonté de relocaliser et plutôt de se repositionner, plus de relocaliser, à mon sens, l'objectif, c'est plutôt de se réindustrialiser et donc de se positionner sur les nouvelles chaînes de valeur, justement, dont on a parlé tout à l'heure sur l'avenir, la santé neuroleptique et la transition écologique. Et donc là, l'idée, ce sera beaucoup plus. La Chine, qui est justement leader sur beaucoup de ces secteurs là, de garder son avance, d'investir massivement.

[01:03:52]

La Chine ne voit pas ça. En tout cas, je ne vois pas cette menace de relocalisation en Europe. Elle sait qu'elle ne va pas perdre des activités sur le court terme en raison de cette nouvelle politique européenne. La question se pose plus pour les nouveaux secteurs et les nouvelles filières stratégiques. Là, en effet, les jeux sont ouverts.

[01:04:10]

Heureusement, les Etats-Unis et l'Europe pourraient ils s'unir dans certains secteurs pour faire face à la domination chinoise? Philippe Dessertine Sans aucun doute.

[01:04:19]

Et ça, c'est une demande de l'Europe depuis longtemps. Il est clair que les Américains, aujourd'hui, doivent comprendre qu'une logique isolationniste peut seul contre le reste du monde, contre la Chine. Ce n'est pas une bonne idée. Et donc là, ce serait bien effectivement qu'un retour vers l'Europe.

[01:04:33]

Question oui ou non? Pour terminer, Philippe Dessertine, pairon nous un jour notre pain en Ioane, la monnaie chinoise? Non, non, non, non. Parce que le won est faible, d'ailleurs, mais il remplacera le dollar. Peut être, mais c'est plus compliqué que ça. C'est plus compliqué. Ce sera l'objet d'une nouvelle émission. Merci beaucoup d avoir participé. Lundi, vous retrouverez Caroline Roux. Bonne soirée sur France 5. À suivre. C'est l'hebdo.