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Bonsoir à toutes et à tous, nous attendons vos questions SMS, Internet, réseaux sociaux pour alimenter notre discussion, il est devenu le caillou dans la chaussure de Vladimir Poutine. Alexeï Navalny a fait son retour en Russie. Un événement commenté dans le monde entier. Cet opposant au président russe empoisonné. Miraculé, soigné en Allemagne et finalement rentré à Moscou, où il a été interpellé dès son arrivée. C'était le 17 janvier dernier dans sa valise. Un film dévoilant le palais du tsar Poutine, une demeure luxueuse de 17 000 mètres carrés.

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Une vidéo vue cent millions de fois, une charge contre la corruption du régime. Le Kremlin nie en bloc, balaie d'un revers de la main les faits et gestes du premier opposant à Poutine. Mais le week end dernier, des manifestations ont eu lieu en Russie, une mobilisation sévèrement réprimée depuis des événements. Par les Etats-Unis, l'Europe et l'ensemble de la communauté internationale. Alors, qui est celui qui défie Poutine? Peut il vraiment contrarier les plans du président russe?

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Assiste t on à un réveil d'une partie de la Russie? Poutine, Navalny, espion, poison et corruption, c'est le titre de cette émission avec nous pour en parler ce soir. Pascal Boniface, vous êtes directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques. Aujourd'hui paraît votre dernier ouvrage, Géopolitique de l'intelligence artificielle, publié chez Eyrolles. Galia Ackerman, vous êtes historienne et essayiste. Vous êtes spécialiste de la Russie. Votre dernier livre Le régiment immortel? La guerre sacrée de Poutine, publié aux Éditions Premier parallèle avec nous ce soir.

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Tatyana, 80 Jan. Vous êtes chercheur, vous êtes directrice du Centre Russie de l'Institut français des relations internationales. Vous êtes spécialiste de politique extérieure et intérieure russe. Enfin, Benoît Vitkine, vous êtes correspondant du journal Le Monde à Moscou, votre dernier article publié dans Le Quotidien enRussie. L'équipe du FSB lié à l'empoisonnement de Navalny, suspecté de trois meurtres. Nous y reviendrons dans le détail. Puis je rappelle votre livre Donbass, publié aux éditions Les Arènes.

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Bonsoir à tous les quatre. Merci de participer à ce C dans l'air en direct. Pour commencer cette émission. J'ai besoin aux uns et aux autres de votre talent, de vos talents de conteur, parce que cette histoire est folle de bout en bout. On va peut être commencer avec vous, Benoît Vitkine, avec une question toute simple qui est Alexeï Navalny, cet homme qui semble défier Vladimir Poutine? Cet homme qui, comme je le disais, a publié une vidéo vue 100 millions de fois.

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Cet homme qui a réussi à mettre des Russes dans la rue le week end dernier. L'IBA. Votre question? Hi! Tout comme il y a plusieurs Vladimir Poutine, il y a plusieurs Alexeï Navalny. Poutine, il est au pouvoir depuis 20 ans. Navalny s'oppose à Poutine depuis 20 ans, mais depuis bien 15 ans, il est passé par différentes phases, que ce soit en termes de convictions ou en termes d'idées, en termes surtout de réception de l'opinion russe.

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Il y a de façon un peu caricaturale, mais le Navalny des années 2000, ça, c'est un terme que le Kremlin affectionne, mais qui est un agitateur anti-corruption, un blogueur anti-corruption, un avocat de formation qui commence dès cette époque là à faire des enquêtes assez retentissantes sur la corruption du pouvoir. Le Navalny des années 2010, qui commence à prendre l'ampleur qu'on lui connaît aujourd'hui, notamment lors des manifestations très importantes de 2011 2012 qui continuent à utiliser l'arme de la lutte anticorruption, mais qui se révèle un orateur talentueux et un opposant assez redoutable.

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Navalny d'aujourd'hui, il semble avoir le temps de revenir à Navalny d'aujourd'hui.

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Effectivement, il est arrivé avec une vidéo qui a été vue à 100 millions de fois. Il est revenu en Russie et il a été interpellé.

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Oui, racontez nous. Ecoutez, Navalny commençait a été empoisonné cet été. Il a été transporté en avion en Allemagne. Il y a une présomption très forte que c'est une équipe du FSB qui a effectué cette empoisonnement. L'équipe qu'il a suivi pendant des années, certains de ses membres ont surveillé pendant des années. Il a été sauvé in extremis de saison parce qu'il s'agissait d'un poison militaire russe qui s'appelle Cuoq. Maintenant, tout le monde connaît, tout le monde connaît.

[00:04:43]

Avis. Ça a été confirmé par les laboratoires allemand, français, suédois, par l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques. Donc, ça ne fait pas de doute.

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Et quand il s'est rétabli, il est décédé. Et il a d'ailleurs annoncé il y a déjà longtemps, peut être fin septembre en octobre, qu'il retournerait en Russie. Dès qu'il sera rétabli. Je crois que le régime de Poutine a tout fait pour qu'il ne revienne pas, parce que on sait très bien que un opposant à l'étranger n'a pas le même poids qu'un opposant à l'intérieur. Il est quand même revenu, mais pour l'empêcher de revenir. L'administration pénitentiaire a déclaré qu'elle allait l'arrêter pour le non-respect du régime de contrôle judiciaire auquel il a été soumis.

[00:05:47]

Il a bravé l'interdiction et elle est revenu le 7 janvier dernier et je pense que l'administration pénitentiaire n'avait pas d'autre maintenant moyen de ne pas l'arrêter puisqu'elle a annoncé qu'il serait arrêté maintenant. La suite, c'est les manifestations, alors on va en parler de la suite.

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Mais d'abord, essayons de présenter pour les gens qui nous regardent, qui n'ont peut être pas forcément entendu parler Alexeï Navalny. Ou alors, en tout cas très brièvement dans l'actualité, qui est quand même très accaparé par le Congrès. Il faut bien dire. Pascal Boniface. Il a fait irruption sur la scène internationale parce qu'il y a eu cette affaire d'empoisonnement. Parce qu'Angela Merkel est allée aussi à son chevet.

[00:06:26]

Il était déjà connu avant. Il se présente contre le parti au pouvoir à la mairie de Moscou, Fait 27%, est déjà une figure d'opposition depuis la lutte anticorruption locale. Il a un compte YouTube. Il avait déjà en 2013, 3 millions d'abonnés sur son coup, le tout respect à 6 millions aujourd'hui quand même. Il a aussi sa base, mais effectivement, du fait qu'il n'y a pas d'opposition réellement à Poutine, l'opposition est dispersée, atomisée, pas très crédible pour beaucoup.

[00:06:51]

Il incarne aujourd'hui l'opposition et c'est quelque part Poutine qui lui a donné ce statut. D'une part, avec la tentative d'empoisonnement qui a échoué, le fait qu'il y ait une sorte de cordon sanitaire qui a été mis en place autour de lui avec Angela Merkel, avec lequel Poutine ne veut pas se fâcher totalement pour des raisons économiques et pour des raisons stratégiques. Donc, il ne pouvait pas continuer à le garder une fois qu'il avait cette demande forte, qu'il puisse se faire soigner à l'étranger.

[00:07:15]

Et donc, effectivement, aujourd'hui, quelque part, il y a une sorte de sentiments contradictoires d'actions que la victoire de Poutine et de son entourage de dire qu'il ne compte pas et en même temps, de lui donner un statut d'opposant numéro un. Et maintenant, c'est la figure nationale et mondiale d'opposition à Poutine.

[00:07:32]

Avec cette idée quand même, vous passez tous très vite là dessus sur le fait qu'il ait été un Tatyana Caseneuve agent empoisonné, qu'il ait mis à jour au fond, peut être même l'identité de ceux qui sont derrière cet empoisonnement. Angela Merkel et. Les Suédois et d'autres Occidentaux qui ont réussi à montrer qu'ils avaient effectivement été empoisonnés avec cette substance qui est maintenant très signée par les agents du FSB. Cette histoire est dingue. C'est vrai qu'il y a trois laboratoires qui ont confirmé que Alexeï Navalny a, avec des traces d'eau nos vies de choc sur son corps et il a montré quelque chose vraiment de spectaculaire.

[00:08:10]

Une vidéo montre qu'il a réussi à joindre l'une des personnes dans l'équipe du FSB qui a participé non pas directement à l'empoisonnement pour cette personne là, mais à l'effacement des traces et donc à tous les détails qui sont assez amusant. Et d'ailleurs, le slip bleu de Navalny est devenu presqu'un symbole aujourd'hui.

[00:08:32]

Il explique pourquoi. Parce que c'est sur son slip qu'on a trouvé le poison. Tout à fait, lorsque la personne qu'il a en ligne avoue qu'il avait nettoyé les traces de nourriture qui ont été déposés sur la couture du slip de Navalny. Il explique même que le slip était de couleur bleue. Donc c'était entre effarant et cocasse de voir cette vidéo. Et de voir cette personne du FSB se faire piéger par Alexeï Navalny. Parce que quand même, la voix de Navalny est aujourd'hui très bien connue et personne ne le reconnaît pas et raconte des choses simplement au téléphone, sans d'autres moyens et sans se douter à qui ils livrent tout cela.

[00:09:14]

Là, déjà, c'était une étape très intéressante, car Alexeï Navalny a mis en valeur. Qui a été ensuite, après son retour après l'arrestation, à compléter par cette fameuse vidéo qui est un véritable phénomène parce qu'elle a dépassé plus de 100 000 par 100 millions de visionnages. Il faut dire que la vidéo d'avant, qui était très populaire et en dessous du seuil de 40 millions, c'est la vidéo sur la maison de Dmitri Medvedev, la résidence de Dmitri Medvedev, l'ancien premier ministre.

[00:09:46]

On va voir les images dans un instant de cette vidéo. La réponse des autorités du Kremlin à ce qui représente quasiment des accusations, en tout cas de la part notamment de l'Allemagne et des laboratoires qui ont mis au jour cet empoisonnement. Il y a cette phrase de Vladimir Poutine qui dit Si on avait, si on l'avait voulu, l'affaire aurait été menée à son terme. Tatyana, casse toi Bajon, ça veut dire. En gros, si on avait voulu l'éliminer, on aurait su s'y prendre autrement.

[00:10:13]

C'est vrai que cette phrase est extrêmement choquant venant d'un chef d'État. On peut l'interpréter de différentes manières parce qu'en même temps, Vladimir Poutine nie tout en bloc, bien évidemment. Pour lui, la responsabilité de l'Etat russe n'est pas n'est pas en question. Mais si on pense à d'autres d'autres personnes, d'autres aux opposants politiques je pense notamment à Boris Nemtsov, qui a abattu a été abattu par une balle à côté du Kremlin en février 2015. Il y a quand même, bien sans qu'on sache qui le comment, le vrai commanditaire derrière les meurtres qui aboutissent à nos vies turques.

[00:10:51]

C'est intéressant qu'on recourt à ce poison là, a priori parce qu'il ne laisse pas les traces. Il est difficilement décelable et c'est très facile de nier, de prétexter un malaise et nier le fait de l'empoisonnement. C'est pour ça que c'est ce poison là qui aurait été choisi. Et il y aurait d'autres tentatives. Une sorte de test sur la femme de Navalny, qui explique par exemple un jour son malaise à quelques mois de l'empoisonnement de son mari. Et aujourd'hui même Blunkett, qui a sorti une autre enquête où il met en question les mêmes personnes qui ont travaillé dans la brigade qui était chargé de l'empoisonnement de Navalny, qui serait responsable de trois autres meurtres, mais pas en politique cette fois ci, mais par d'autres moyens.

[00:11:45]

Donc, il y a quand même. En fait, c'est très difficile d'accuser directement le Kremlin. Bien évidemment, qui peut toujours nier? Le problème, c'est que le Kremlin ne n'a même pas lancé l'enquête sur l'empoisonnement de Navalny. Il y a des milliers d'affaires pénales contre les manifestants, et notamment depuis la semaine dernière, qui sont descendus dans les rues. Mais il n'y a pas l'enquête sur l'empoisonnement de Navalny. C'est ça le problème. En fait, c'est le manque d'information.

[00:12:14]

Il ne suffit pas de dire c'est comme nous, mais un minimum de mener une enquête digne de ce nom et présenter les résultats au public. C'est ce qui manque.

[00:12:24]

Avec qui? C'est le Kremlin qui a autorisé Alexeï Navalny à se rendre pour se faire soigner en Allemagne à la demande de sa femme? Si, si, j'ai bien compris. Vu d'ici, ça paraît compliqué à comprendre. Pourquoi est ce qu'il autorise Alexeï Navalny à aller se faire soigner en Allemagne? C'est un des mystères de toute cette affaire. Alors, il le fait à la demande de sa femme. C'est vite, dit. Il le fait sous une pression assez importante.

[00:12:52]

La pression, c'est effectivement la pression de l'émotion. On va dire avec une lettre implorant rédigée par Ioulia N'avale Maria, la femme de Navalny. Il y a une pression internationale qui est forte à ce moment là. Et le pourquoi, on peut le deviner. Et on peut aussi. On a un élément de réponse, par exemple, avec ce piège qu'a évoqué Tatyana, Tatyana et Bachant, ce piège de Navalny à l'un de ses empoisonneur. Et il lui pose la question.

[00:13:17]

Et en réalité, cet homme là lui même reconnaît qu'il n'a pas une réponse définitive. Mais il suppose lui même que, tout simplement, les moyens de détection des Allemands sont plus perfectionnés que ceux de l'hôpital de Omsk. Parce que le poison, on l'a dit aussi, ce poison est censé disparaître rapidement dans l'organisme. Il est autorisé à quitter la Russie et la Sibérie au bout de deux jours. On peut imaginer que les autorités pensent qu'au bout de deux jours, le poison n'est plus détectable.

[00:13:45]

En tout cas, l'appel à manifester est lancé pour ce dimanche devant le siège du FSB. On en a parlé à l'insensé, l'ex KGB, et ce, malgré les milliers d'arrestations après la mobilisation de soutien à Alexeï Navalny. C'était la semaine dernière. L'opposant numéro un désormais à Vladimir Poutine est en prison. Mais son retour en Russie a donné un écho mondial à son combat. Son enquête dévoilant le luxueux palais du tsar Poutine a été vue près de 100 millions de fois.

[00:14:13]

Magali la Crows et Christophe Roquets. Dans les rues de Moscou et d'autres villes samedi, la violence, la colère s'est réveillée. Les manifestants protestent contre l'arrestation de l'opposant Alexeï Navalny. Des milliers seront arrêtés, eux aussi appelés par leurs héros à défier l'interdiction de se rassembler. Dans cette vidéo enregistrée quelques jours plus tôt depuis son lieu de détention.

[00:14:40]

N'ayez pas peur et descendez dans les rues. Ne le faites pas pour moi. Faites le pour vous et pour votre avenir.

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La traque des proches de l'opposant au régime de Poutine est lancée. Des perquisitions ont lieu.

[00:14:52]

Le clan Navalny se joue des autorités en musique sous l'œil des caméras. Depuis son balcon, Ioulia, la femme de Navalny, dénonce l'illégalité de la procédure.

[00:15:02]

Ils ont enfoncé ma porte et ne laissent pas rentrer mon avocate. Le combat politique de Navalny, qui depuis des années dénonce le régime de Moscou, la corruption et les méthodes du clan Poutine, a pris une autre dimension. Mi septembre, l'opposant tombe gravement malade. Il est hospitalisé d'urgence en Allemagne.

[00:15:23]

Alexeï a été empoisonné.

[00:15:25]

Il est actuellement dans le coma, empoisonné par les services secrets russes, affirme Navalny. Sortie d'affaire. Il reprend le combat. Son arme la communication. Son champ de bataille les réseaux sociaux. Dans une vidéo, Alexeï Navalny mettant en scène le piège tendu à un agent du FSB qui reconnaîtra l'empoisonnement.

[00:15:47]

Depuis Moscou, Vladimir Poutine balaie les accusations et discrédite celui qui est devenu son principal adversaire.

[00:15:55]

Si les autorités avaient vraiment voulu empoisonner quelqu'un, je ne l'aurais pas autorisé à partir en Allemagne pour faire soigner.

[00:16:03]

Mi janvier, à bord d'un vol très médiatisé en héros, Alexeï Navalny rentre en Russie. Un mot pour ses soutiens, un autre pour ses adversaires.

[00:16:13]

Par chance, je voudrais remercier d'abord l'Allemagne et vous tous. Surtout, j'espère que le vol se passera bien. Je suis certain que tout va bien se passer. Je suis très, très heureux aujourd'hui. Nous allons nous asseoir. Maintenant, vous me demandez si je pourrais être arrêté à l'arrivée. C'est impossible. Je suis un homme innocent et juste avant de décoller à visage découvert.

[00:16:37]

Sa femme Ioulia fait un peu d'humour. Préparez la vodka. On arrive à peine arrivé sur le sol russe, Alexeï Navalny est arrêté. Sa femme, acclamée par une foule de soutiens, sort de l'aéroport. Seuls quelques jours plus tard, alors qu'il est incarcéré, Alexeï Navalny attaque une nouvelle fois le pouvoir. Et toujours sur Internet, son documentaire est visionné par 86 millions d'internautes. Il assure que Vladimir Poutine s'est fait construire un immense palais financé par la corruption.

[00:17:10]

C'est l'essence d'exagérations.

[00:17:12]

L'installation la plus secrète de Russie n'est pas une maison de campagne ou une datcha. C'est une ville entière, un royaume. C'est un Etat au sens de la Russie. Et dans cet État, il n'y a qu'un tsar inamovible Poutine.

[00:17:26]

Réaction immédiate du principal intéressé, Yavuz.

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Moi, je n'ai pas vu ce film. Je n'ai pas le temps de le voir. Rien de ce qui a été dit est vrai sur ma propriété qui me appartiendrait ou sur mes relations. Ce n'est pas vrai et cela ne le sera jamais.

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Depuis sa prison, Alexeï Navalny continue d'écrire sa légende. De nouvelles manifestations sont prévues ce week end.

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Cette question qui fait écho à ces images que l'on vient de voir que sait on de la fortune de Poutine?

[00:17:58]

Vous savez, il y a eu des rumeurs, mais bien sûr, jamais confirmer que Poutine serait l'homme le plus riche du monde. BeOS Browder, l'ancien homme d'affaires qui a passé plusieurs années à faire des affaires en Russie et qui a ensuite été est lui même un opposant à Poutine qui vit en Grande-Bretagne, évalue sa fortune à 200 milliards de dollars. C'est encore l'opposant Boris Nemtsov qui clamait avant son assassinat que Poutine était l'homme le plus riche du monde.

[00:18:35]

Des rumeurs, mais des rumeurs. Je vais vous expliquer pourquoi on le voit très bien dans ce film que je conseille vivement aux gens qui s'intéressent à la Russie, à ce régime de foire, parce que là, c'est expliqué et très bien étayé. Ce sont des explications confirmées par toutes sortes de documents, des schémas, etc. Etc. C'est que Poutine, probablement, a une fortune, en partie en actions, par exemple de Gazprom. Des choses comme ça, mais une grande partie de sa fortune est gérée par des soi disant hommes portemonnaie, c'est à dire qui détiennent l'argent pour lui et.

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Toute une nébuleuse de sociétés écrans, de fondations, de sociétés d'État, de sociétés privées, des sociétés offshore, etc. Etc. C'est à dire que je pense qu'on ne pourra jamais savoir combien il vaut et surtout ce qui est très intéressant. On ne pourra jamais savoir jusqu'à ce qu'il quitte le pouvoir.

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Le palais, ce palais là, oui, pourquoi? Est ce que c'est tellement monumental? Comment est ce que ça peut être une révélation pour les Russes? L'existence de ce palais luxueux? J'ai vu ces 39 fois la surface de Monaco, Monaco. Et bien écoutez, c'est si j'ose dire. C'est très simple, le palais est gardé par le FSB et encore un autre service qui s'appelle FS au Service fédéral de garde, qui garde les personnes très importantes et l'administration de l'État, les premières personnes, etc.

[00:20:25]

Ensuite, il y a l'interdiction de survol au dessus de cette grande colline sur laquelle se trouve le truc. Ensuite, c'est pas vrai que on ne savait rien. On savait déjà, il y a 10 ans, quand l'une des personnes chargées de construire ce palais, un certain M. Kolesnikov, a écrit une lettre ouverte à Dimitri Medvedev en dénonçant le détournement de fonds pour construire ce palais et ensuite les parties à l'étranger, bien entendu. Mais ce qu'a fait Navalny, c'est totalement spectaculaire.

[00:21:00]

Parce que grâce à la combinaison d'images tournées par le drone de l'extérieur du palais, grâce à quelques photos fait par des ouvriers indélicats qui se sont vautré dans des canapés de poutine en uniforme bleu et grâce au fait qu'il a pu avoir le plan de ce palais, parce qu'il y a des gens aussi qui, peut être même à l'intérieur de l'administration, ne sont pas très fiers de tout ça. Il a pu créer une vraie constitution et un proverbe russe qui dit qu'il vaut mieux une fois voir que 100 fois entendre.

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C'est le cas Tatyana 80g. Il appuie là où ça fait mal. Alexeï Navalny sur la corruption. Sur la corruption, tout à fait, mais aussi sur l'image de Vladimir Poutine, qui est quand même à une image d'un leader qui ne vit que par les intérêts de la Russie, etc. Il le désacralise en quelque sorte. Et ça, c'est un coup très dur pour l'image de Poutine en interne et aussi à l'extérieur. On se posait déjà beaucoup de questions sur la nature du régime, etc.

[00:22:11]

Là, c'est la face qui est dévoilée par Alexeï Navalny. C'est une façon vraiment très, très sombre, même si encore une fois, on ne sait pas. On ne sait pas tout de tout cela. Voilà, je pense que c'est le rôle de la désacralisation qui contribue aussi à délégitimer l'homme qui, l'année dernière quand même, a conduit à lancer une réforme constitutionnelle qui lui permet de rester au pouvoir jusqu'à 2036.

[00:22:40]

Avec Poutine, comment a été reçu en Russie ces images? Du Palais. C'est dur à dire parce que les chiffres de visionnage. Vous les avez cités, ils sont phénoménaux, de l'ordre de 100 millions. On ne sait pas quelle part de ce chiffre là est constituée de Russes et d'étrangers, mais ça a été évidemment très vu. C'est quelque chose de discuter et en même temps, vous trouverez toujours des gens qui ne sont pas au courant, ou alors dans l'espèce de marasme moral, politique, ambiant.

[00:23:08]

Des gens qui vont balayer d'un revers de la main sur le thème Sverkos non, les mots du pouvoir, qui consiste en gros à dire tout ça n'est qu'une grande manipulation occidentale. Ou bien à dire. Mais attendez votre Navalny si jamais il est arrivé au pouvoir lui aussi, il aurait pu aller au bout de trois ans. Et un peu. Il y a un peu toutes ces choses mêlées. Ensuite, ce qu'on voit et ce que les Russes voient aussi, c'est par exemple les images que vous avez montré de Poutine parlant du film.

[00:23:32]

Elles sont très fortes en soi, c'est à dire que Tatyana Fastweb, agent, a dit Poutine est désacralisé par le contenu du film. Il l'est aussi par le fait d'être abaissé à devoir commenter son film qui, on le sait depuis, depuis, depuis des années. Jusqu'à présent, on n'a jamais cité le nom de Navalny, ce misérable escroc, puisque c'est comme ça qu'il est présenté par les télévisions. Comme ce n'est pas un agent secret de l'Ouest.

[00:23:55]

Là, il revient à expliquer comment il passe ses soirées, à savoir qu'il n'a pas le temps de regarder les films de Navalny. Non, tout ça fait évidemment du mal, instaure une sorte de face à face que le Kremlin a toujours voulu et a toujours voulu éviter. Il avait bien préparé son coup.

[00:24:08]

Alexeï Navalny. Mais la question qu'on se posait, il aurait pu balancer sa vidéo et rester en Allemagne. Pourquoi il rentrait avant travaux? On l'a dit peut être un opposant depuis l'étranger à être un opposant sur sa terre natale. C'est deux choses complètement différentes. J'allais dire en Russie, mais est ce que ce n'est pas partout pareil? Je ne saurais pas le dire. Et puis, il y a aussi une chose simple. Alexeï Navalny se voit comme le futur président de la Fédération de Russie.

[00:24:38]

Je pense qu'il est réaliste, donc il n'imagine pas ça pour tout de suite. Peut être qu'il se trompe écueil finir ses jours en prison ou ailleurs. Mais le passage par la case prison n'a rien d'absurde pour imaginer ce destin là. Et au minimum, je pense qu'il considère qu'il se devait de prouver à son peuple que son engagement n'est pas qu'un engagement. YouTube ou quoi dire interviennent aussi, sans doute. C'est peut être des choses qui sont souvent étonnantes ou qu'on oublie un peu, mais peut être des questions d'éthique personnelle.

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Un être humain peut se poser des questions vis à vis de son propre destin, de ce qu'il accepte, de ce qu'il n'accepte pas. D'où ce retour. Moi, je n'en ai jamais douté un seul instant. J'ai lu pas mal de gens expliquer que le pouvoir russe avait été surpris. Et effectivement, c'est bien possible que c'est quelque chose qui, à eux, leur paraissait assez assez fou. Finalement.

[00:25:26]

Pourquoi en prison, peut il rester en appel aujourd'hui? Est rejeté. Toujours avec vous, pourquoi est ce qu'il est légalement? En tout cas, quel est l'argument invoqué par les autorités russes? On rappelle juste que lorsqu'il est arrivé, il a eu quasiment un procès qui s'est fait dans un commissariat. Ça a été rondement mené. C'était un petit procès, on va dire que c'était pour valider une arrestation pour 30 jours. Les choses sérieuses, elles auront lieu la semaine prochaine et c'est là que tombera la première possibles peines longues.

[00:25:57]

Navalny? Ou alors, vous vous dites? On le découvre en partie, mais depuis 2017, je crois, c'est plus de 200 jours en prison et plus de 300 ans assigné à domicile. C'est quelqu'un qui n'est pas quelqu'un qui découvre la prison ensuite. Donc, la première peine longue, c'est celle là qui est évoquée. Il y en a d'autres qui pourraient tomber derrière pour vraiment un nombre d'affaires important. Mais la première, c'est quand même pas très glorieux de la part du pouvoir parce que c'est une peine qui serait décidée, qui serait de transformer le sursis d'une affaire précédente de trois années et demie.

[00:26:31]

Donc, ce serait une peine de trois années. Oui, parce qu'il a violé les conditions de son contrôle judiciaire dans le cadre de ce sursis, mais parce qu'il était en convalescence à Berlin et soit dans un monde de tactique évident du côté du Kremlin. Soit c'est une nouvelle fois une façon de dire, de dire les formes. Ça ne nous intéresse plus. De la même façon, je veux jouer le jeu. J'ajoute en allant très rapidement. On a beaucoup évoqué l'empoisonnement.

[00:26:57]

On n'est absolument pas capable de dire aujourd'hui quelle est la version officielle russe du coma dans lequel le premier reposants du pays dans un avion russe qui relie une ville russe à une ville russe, c'est où un problème? Ou encore une fois, le signe que le Kremlin ne se préoccupe de son image ni à l'extérieur, ni de l'image qu'on loue une partie des Russes et on verra à son image à l'extérieur.

[00:27:19]

En tout cas auprès de la communauté internationale, allaitait encore une nouvelle fois. Un peu abîmé par cette histoire, Navalny et Axe, développé par sa première opposant à Vladimir Poutine, c'est la corruption à d'autres angles d'attaque de la part de Navalny. Est ce que ça va? On le décrit parfois comme un avocat, un juriste, un homme d'affaires, un opposant politique. Est ce qu'il a une ligne politique très claire?

[00:27:43]

Pascal Boniface En tous les cas, il a compris que la corruption était le plus mobilisateur parce que c'est mobilisateur. Partout dans le monde, partout dans le monde, il y a des gens qui se mobilisent contre la corruption et qui sera plus mobilisateur que la lutte contre l'autoritarisme. Parce que finalement, les Russes, l'autoritarisme peuvent faire avec. Mais là, effectivement, comme la dit Tatyana, le fait que Poutine, qui se présente comme le héraut de la Russie, l'homme qui a redressé la Russie après le toboggan vers la ville, vers la destruction de Boris Elstine, est bien.

[00:28:10]

Du coup, il en profite aussi beaucoup. Ce n'est pas seulement pour la Sainte Russie. Le fait, il en profite. Et donc, ça peut quand même ébranler quelques convictions en Russie. Parce que, du coup, on peut dire que tout son combat qu'il présente comme étant uniquement par patriotisme, il a son intérêt personnel. Et donc, c'est là où ça fait plus mal, plus mal à l'étranger, mais surtout plus mal en Russie. Je ne pense pas que son pouvoir soit ébranlé, mais en tous les cas une pour une partie de l'opinion russe.

[00:28:36]

C'est un angle d'attaque qui est beaucoup plus efficace que de dire qu'il n'a pas réussi sur le plan économique ou que de dire qu'il aurait tous les pouvoirs.

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Tatyana, 80 agents. Est ce que c'est un homme seul alors qu'il est toujours accompagné par son épouse qui l'accompagne dans son combat? Est ce qu'il a des soutiens en Russie et hors de la Russie? Alexeï Navalny. Il a réussi à constituer vraiment un noyau dur de partisans qui sont prêts à beaucoup de choses, à beaucoup de risques pour lui, et il est allé aussi beaucoup dans les régions. Ici, les manifestations le week end dernier ont mobilisé dans une centaine de villes russes.

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C'est aussi parce que dans chaque ville, quasiment, il y a des coordinateurs de Alexeï Navalny. Il a un vrai réseau, pas énorme, mais il y en a dans plusieurs grandes villes et petites villes de la Russie. On a bien vu que même quand il était dans le coma, le FBK, le bureau d'investigation anticorruption qu'il avait créé, continue aujourd'hui à fonctionner sans lui et est capable de continuer à mener les enquêtes, de produire les vidéos, etc.

[00:29:45]

Donc, je pense que le pouvoir s'est rendu bien compte qu'il ne suffit pas de couper la tête pour que tout, tout s'arrête. Donc ça, c'est très intéressant. Mais ce qu'il faut ajouter aussi, c'est au delà de ce réseau. Navalny il y a de plus en plus, on en a parlé moins en Occident, de journalistes d'investigation qui ont sorti quand même des choses impressionnantes depuis l'automne dernier sur l'entourage de Vladimir Poutine, sur les oligarques, etc.

[00:30:11]

Son gendre et le tout ensemble fait qui il y a aujourd'hui ce journalisme d'investigation extrêmement solide et intéressant en Russie. Je voudrais juste ajouter un mot parce qu'on dit souvent Navalny quelle est sa ligne politique? On n'est pas co anti-corruption, etc. En vérité, il en a parlé à plusieurs reprises. On le sait moins, mais on devrait l'écouter plus. Il a un projet où il y a des éléments politiques très clairs. On sait qui sont les économistes que le conseil, c'est un programme politique qui s'est concrétisé en septembre 2013.

[00:30:46]

La seule fois où il a été autorisé à participer aux élections à la mairie de Moscou, donc on sait que c'est un pouvoir économique libéral. On sait quelques éléments sur le fédéralisme, sur le politique déjà rendre aux institutions politiques leur sens démocratique, au Parlement, la justice indépendante, etc. En soi, c'est un courant politique.

[00:31:05]

Qui sont ceux qui sont descendus dans la rue? C'est pas rien d'aller manifester en Russie et qui sont prêts à le faire dimanche prochain devant le siège du FSB. Peut être Galia Ackerman? Tissons. Qui sont ces jeunes qui ont pris sur ces jeunes? D'ailleurs, il y a pas que des jeunes Russes qui ont pris le risque. Il y a eu des répressions toute la semaine. Oui, absolument. Il y a maintenant plusieurs affaires déjà qui feront instruite au pénal.

[00:31:32]

Mais les gens qui sont descendus dans la rue, selon ce qu'on pu apercevoir des organisateurs, des journalistes, etc. C'est essentiellement des gens jeunes, âgés entre 25 et 35 ans et qui donc en ont marre du régime Poutine? Parce que il faut comprendre que depuis 7 ans, il y a une descente du niveau de vie des Russes. Et donc, montrer ce palais felouque débordant se fait Brunhoff pour nettoyer les toilettes à 700 euros alors qu'il y a une multitude de Russes qui vivent avec 100 euros par mois.

[00:32:15]

C'est quelque chose d'extrêmement agréable. La fédération, ça crée beaucoup d'exaspération. Et O'Bannon, avec qui part donc à Moscou? Justement, si vous avez pu discuter peut être avec des manifestants, ou comment est ce que l'on sait de ces gens qui sont descendus dans la rue et qui ne sont pas prêts à le refaire en sachant qu'encore une fois, il y a eu toute la semaine des interpellations, des perquisitions? Le profil, il a été en partie décrit par Galia Ackerman.

[00:32:44]

Des sociologues ont fait une étude rapide danser dans ces foules là et on conclut aussi qu'avec avait 40% de nouveaux manifestants ou de personnes qui n'étaient jamais sortis. Bon, peu, on peut dire plein de choses. Oui, évidemment que j'essaie de discuter avec eux. Tout. Il y a des gens qui ne sont pas derrière Navalny en tant que dirigeant politique, Navalny, ni même la façon dont nous aujourd'hui, on en discute. C'est devenu autre chose que simplement Navalny, l'homme politique.

[00:33:09]

Il représente cette tentative d'empoisonnement qui est quand même quelque chose d'absolument extraordinaire, venant d'un pouvoir qui prétend, qui prétend être l'un des l'une des grandes puissances mondiales. Il représente cette lutte contre la corruption. Beaucoup de gens sont sortis aussi, je pense, en ayant peur pour eux mêmes, c'est à dire refuser la spirale répressive qui existait auparavant, mais qui continue à se renforcer depuis ces derniers mois, depuis même avant le retour de Navalny. D'où a un peu de tout ça.

[00:33:38]

Sinon, ce qui était frappant, c'était de voir ça dans beaucoup de villes. Mais pour être honnête, il y avait beaucoup de monde. Mais on n'a pas changé d'échelle par rapport aux manifestations de l'opposition telles qu'on les connaissait avant. Il y a beaucoup de monde. Il y avait même aussi moi. Ce que j'ai ressenti, c'est un climat assez morose qui vient sans doute de quelque chose qui est assez objectivement. Les gens qui sont ceux qui se sentent proches de l'opposition, qui ont envie de changement démocratique, ont peu de raisons d'espérer.

[00:34:08]

Une dernière chose je demande pardon qui m'a frappée, qui contredit légèrement ce climat morose. C'était quelque chose qu'on ne voit absolument pas d'habitude en Russie, où l'opposition manifeste dans la plus grande indifférence générale. C'était en tout cas à Moscou, le centre ville entier, qui était qui retentissait des coups de klaxon. Et ça, c'est des coups de klaxon de leur soutien. Et ça s'est de nouveau.

[00:34:29]

En tout cas, la réaction a été unanime pour réclamer la libération d'Alexeï Navalny. Ont condamné la répression des manifestations de soutien de la part de la communauté internationale à un bruit de fond pour le Kremlin qui, comme toujours, dénonce les complots et les ingérences étrangères. En tout cas, le sujet Navalny fait l'objet a fait l'objet dès la première conversation entre Beiden Oualid Bressols A50.

[00:34:56]

Ils entament leurs relations diplomatiques dans une ambiance de bras de fer. Au téléphone mardi soir, pour la première fois avec Vladimir Poutine, Joe Biden a dénoncé l'empoisonnement d'Alexeï Navalny. Message adressé au Kremlin la complaisance et l'ambiguïté. Comme sous l'époque, Trump s'est terminé. Nous sommes préoccupés par la sécurité de M.

[00:35:18]

Navalny a été le point.

[00:35:21]

Le plus important est que sa voix est celle de beaucoup, beaucoup de Russes et qu'elle devrait être entendue et non muselée, relate l'affaire Navalny.

[00:35:32]

Et la répression massive de ce week end contre ses soutiens entraîne une nouvelle fois l'indignation des Occidentaux.

[00:35:38]

Nous allons continuer à surveiller de près la réaction de la Russie aux appels de la communauté internationale à la libération de M.

[00:35:45]

Navalny, des manifestants et des journalistes détenus arbitrairement et une réponse de Moscou tout en indifférence.

[00:35:54]

On peut ressentir de la joie à lire tous ces commentaires copiés collés. Apparemment, cela permet aux politiciens occidentaux de voir cela comme une opportunité de détourner l'attention. Dans.

[00:36:05]

L'histoire, elle aussi ressemble à un copier coller. Affaire après affaire, mars 2018. Là encore, l'indignation après l'empoisonnement d'un ancien espion russe, Sergueï, inscriptibles au beau milieu d'une petite ville paisible en Angleterre.

[00:36:21]

C'est la première utilisation d'armes chimiques sur le continent européen depuis la Seconde Guerre mondiale.

[00:36:27]

En conséquence de cet acte épouvantable contre notre pays, notre relation ne peut plus être la même. Nous allons donc suspendre tous les contacts diplomatiques de haut niveau prévus entre le Royaume-Uni et la Russie.

[00:36:39]

Et Vladimir Poutine, lui, brandit toujours la même rhétorique. La Russie est victime d'un complot assiégé par l'Ouest comme au bon vieux temps de la guerre froide.

[00:36:48]

Suite reste politisée.

[00:36:52]

C'est une approche politisée, russophobe. S'il n'y avait pas eu l'affaire scriptural, il aurait imaginé autre chose. L'objectif est simple ils veulent freiner la Russie parce qu'ils la voient comme un possible concurrent. Car la Russie de Poutine vit sous sanctions économiques depuis 2014, après l'annexion par Moscou de la presqu'île de Crimée appartenant à l'Ukraine. Une invasion militaire qui avait surpris le monde entier. Mis devant le fait accompli, l'administration Obama tente une stratégie frapper le Kremlin au portefeuille.

[00:37:27]

Les Etats-Unis vont imposer aujourd'hui des sanctions à la Russie.

[00:37:31]

Nous imposons de nouvelles sanctions sur d'autres hauts fonctionnaires du gouvernement russe Flashdance sous l'effet des sanctions.

[00:37:39]

Le rouble s'effondre, toute l'économie du pays est touchée. Mais Vladimir Poutine est alors au sommet de sa popularité. A ses yeux, la fibre nationaliste résonne davantage que le taux de croissance dans le cœur des Russes. C'est simple, nous sommes plus forts. Une assurance qui parfois déconcerte, à l'image de ces deux journalistes reçus au Kremlin ce jour là. Plus fort que tous les autres. Parce que nous avons raison. La force réside dans la vérité. Quand la Russie est dans son droit, elle est invincible.

[00:38:18]

Aujourd'hui, la popularité du maître du Kremlin s'est un peu effritée et l'Union européenne réfléchit à de nouvelles sanctions. Mais certains pays hésitent. Car entre temps, Vladimir Poutine s'est rendu incontournable au Moyen-Orient comme sur d'autres dossiers. Difficile d'en faire un paria.

[00:38:37]

Comment dire? La Russie ne va pas déménager. Malgré tout, la géographie est têtue.

[00:38:44]

La Russie est notre voisin et nous avons des questions de sécurité et de confiance.

[00:38:49]

Et nous sommes obstinés pour trouver le moyen de faire en sorte que des formes de discussion puissent avoir lieu.

[00:38:57]

Il y a quelques jours, au Forum virtuel de Davos, Vladimir Poutine a d'ailleurs tendu la main aux Européens. Une façon de leur rappeler que même en pleine crise diplomatique, ils ont besoin de lui juste pour boucler la boucle.

[00:39:09]

L'affaire Navalny? Pascal Boniface et la communauté internationale. Je le disais tout à l'heure, mais principalement les Etats-Unis et l'Europe se soucient vraiment du sort d'Alexeï Navalny.

[00:39:19]

Oui, à la fois parce que bon, c'est quelqu'un qui est important, mais c'est surtout une façon de mettre en difficulté Vladimir Poutine. C'est effectivement une instrumentalisation. Ils ont trouvé quelqu'un qui tient tête à Poutine. Donc, il y a bien sûr les principes, mais là, c'est une façon de le mettre en difficulté et c'est uniquement réservé au monde occidental. Dans le reste du monde, ce n'est pas une affaire dont on parle énormément.

[00:39:40]

Est ce que Tatiana conçoive agent? Est ce que Navalny fini? Je disais tout à l'heure le caillou dans la chaussure de Vladimir Poutine. Comment est ce que Poutine peut gérer le cas Navalny? Comment l'histoire peut se terminer? Ça se terminera pas avec du choc. Visiblement pas avec une prison à vie. Est ce que aujourd'hui, c'est un casse tête pour Vladimir Poutine? Est ce que c'est un problème pour. Si c'est un casse tête, j'utilise d'habitude l'image de l'épine dans le pied.

[00:40:11]

Ce n'est pas quelque chose de mortel, mais c'est quelque chose qui gêne, dont on aimerait se débarrasser, qui peut s'enflammer. On ne sait pas comment ça peut évoluer. Vaut mieux sortir. Les scénarios peuvent être très différents et peuvent être mauvais pour Navalny. Il y en a beaucoup qui disent à Moscou des bruits qui courent qu'il peut rester en prison au moins jusqu'à 2024. C'est la date, l'année des prochaines élections présidentielles. Donc, on ne sait pas.

[00:40:39]

Je ne suis pas sûr que le Kremlin, aujourd'hui, a les réponses exactes, ce qui est le cas. Quel sort ils vont destiner Alexeï Navalny? Ça va dépendre aussi s'il y a des protestations, si ça continue en Russie, on va voir ça dimanche prochain, le 31, parce que les partisans de Navalny ont appelé à continuer le combat, donc continuer à descendre dans les rues. Et le pouvoir sera aussi attentif à ce type de soutien. Après, je me permet de ne pas être d'accord avec Pascal Boniface sur le fait que ça ne va pas au delà de l'Occident.

[00:41:14]

Ensuite, il y a quand même beaucoup de pays qui regardent ça de près. J'ai eu les chiffres des pays où la vidéo a été visionnée. On voit bien que tout l'ancien bloc soviétique post-soviétique, on regarde de près ce qui se passe et quelques autres pays. Évidemment, l'Occident en tête, mais aussi quelques autres pays au delà de cette zone là.

[00:41:36]

Galia Ackerman Si on revient sur la mobilisation, quand on voit les images de la semaine dernière et qu'on imagine ce qui peut se passer ce dimanche, on se dit que là, il n'y a pas quelque chose qui peut mal tourner pour le régime Poutine. Quelque chose qui n'aurait pas forcément d'Alexeï Navalny lui même. Mais de ce qu'il a suscité dans le pays, est ce que vous y croyez à ça? Je crois que que ce film est tout ce qui se passe autour de ce film parce que maintenant, le sujet central, c'est même pas l'empoisonnement de Navalny, mais bien ce film et la réaction du pouvoir à ce film.

[00:42:13]

Je pense que c'est ça peut être un déclencheur. Comme vous savez, pendant les révolutions dites de velours dans les pays de l'Est, par exemple en Roumanie, ce n'était pas tout à fait de velours. Parce que c'est justement quand les opposants ont pénétré dans le palais de Chaillot Gesco et ils ont vu un placard avec des centaines de paires de chaussures que ça provoquait. Diffusé à la télé que ça a provoqué. Une sorte d'embrasement qui s'est terminé pratiquement par le lynchage de chaque Gesco et de sa femme.

[00:42:50]

Mais. Mais ça ne veut pas dire que ça va se produire demain. Je pense que le régime a décidé de se défendre et d'avoir recours à la répression et au déni. C'est à dire nier que le palais à Poutine nie ni que Navalny raconte en bloc, l'accusait d'être l'agent étranger que de l'accuser de toutes sortes de choses. Vous savez, sur les réseaux sociaux maintenant se répandent des rumeurs que c'est un nationaliste qui est d'extrême droite, qui est antisémite.

[00:43:26]

Ceci cela, et il y a des gens qui m'ont posé cette question. Oui, donc. Donc, il y a tout un orchestre qui fonctionne contre Navalny. Mais, mais plus le fort de Navalny devient tragique. Plus faya de la répression. Et plus le régime sera obligé de se dire Mais qu'est ce qu'ils vont faire après? Ils ne vont pas 2024 loin, mais en automne 2021 et les élections à la Douma? Et je pense que, par exemple, le parti du pouvoir Russie unie, que d'ailleurs Navalny a 2011 a baptisé du parti d'escrocs et de voleurs qu'il risque de payer très cher.

[00:44:14]

C'est à dire? Il peut y avoir quand même une prise de conscience très importante par la population que les gens, tout simplement, ont été trompés et payés par ce régime.

[00:44:26]

Benoît Vitkine sur l'effet que peut avoir à la fois la vidéo, ce qui s'est passé avec Alexeï Navalny, est ce que vous voyez un mouvement populaire prendre en Russie autour de ce dossier là? Où est ce que ça se soldera dans les prochaines élections pour le Parlement russe? Dans tous les cas, ça ne se soldera pas par les prochaines élections, c'est le cœur du problème, c'est que les élections, depuis un certain nombre d'années maintenant, ne sont pas une façon de déterminer qui est le plus populaire.

[00:44:53]

Voilà le mot d'ailleurs à ce propos. Les motivations des gens à manifester, comme je disais qu'ils n'avaient pas grand chose à espérer. Une des raisons pour lesquelles les gens sortent, c'est sans doute aussi de rappeler au pouvoir, dont la perspective de ces élections législatives de l'automne. Nous ne laisserons pas facile falsifier les élections autant que vous voudriez une sorte de garantie imposée. Ensuite, comment cela peut se terminer? J'en sais rien à mon jeu. Ça va effectivement prendre des années pour le dire, tout bêtement.

[00:45:21]

Ensuite, imaginer que le mouvement populaire actuel puisse faire flancher le régime. Sérieusement, ce n'est pas réaliste. Il faudrait beaucoup plus de gens. Il faudrait qu'une partie de l'élite fasse défection. Une partie de l'élite est assez terrifiée de voir le FSB prendre la main sur à peu près toutes les affaires intérieures, mais pas du tout. Au point de commencer à chercher un prix plus dérailleurs et avec des répressions qui sont extrêmement fermes.

[00:45:45]

On va le dire comme ça, cette réaction de Jean-Yves Le Drian qui dit je trouve cette dérive autoritaire très inquiétante. Pascal Boniface, comment est ce que vous commentez cette phrase de la diplomatie française? La Russie, c'est la réalité.

[00:45:58]

Il y a une crispation de Poutine depuis quelque temps. On peut dire effectivement qu'après 2014, c'est son succès. Il a une cote de popularité qui bat tous les records parce que l'annexion de la Crimée a accru sa popularité. C'est vrai, flatter le nationalisme russe. Ensuite, vu des problèmes économiques plus d'ailleurs dû à la baisse des cours du pétrole qu'aux sanctions occidentales. En tant que tel, il y a l'usure du pouvoir aussi, parce que ça fait quand même 20 ans qu'il est là et que la réponse est effectivement une crispation autoritaire sans tenir aucun compte des réactions internationales, puisque effectivement, là, ça passe pas.

[00:46:29]

Il y a d'ailleurs cette question de Jean-Pierre, dans le Bas-Rhin, qui dit Nous sommes déjà impuissants face à la politique extérieure de Poutine. Que voulez vous faire à sa politique intérieure?

[00:46:36]

Oui, plutôt realiste façon. On ne va pas envoyer, comme l'avait dit un ministre allemand, envoyer des troupes pour aller libérer les Russes. Donc effectivement, les marges de manœuvre occidentales, les sanctions déjà prises. On peut en prendre d'autres, mais enfin, les marges de manœuvre sont plutôt limitées par rapport à cela. Donc, il y a à la fois sanction, dialogue. On fait un peu les deux en même temps, mais Poutine lui, compte, y va.

[00:46:56]

Il veut rester au pouvoir. Je suis l'agreg, Benoit Vitkine. Il est gêné. Il n'a plus les mains aussi libres qu'à cause de Navalny, de sa popularité. Navalny est une gêne, mais pas au point de pouvoir le renverser, y compris dans les trois ans qui viennent. Mais disons que c'est quand même une tache sur le costume de Poutine qu'il aurait préféré voir plus immaculé.

[00:47:15]

Elle a une autre difficulté à gérer. Comme tous les chefs d'État, Vladimir Poutine, c'est la crise du qu'invités. La pandémie est en recul. Le maire de Moscou, l'épidémie de qu'invite semble sous contrôle. Selon les informations naturellement délivrées par les autorités russes, les manifestations restent interdite en raison de la pandémie. Mais le reste des activités a repris son cours dans la capitale, déjà comme un air de monde d'avant Pierre Miribel et exhalant. Hier soir, dans les rues de Moscou, des images du monde d'avant.

[00:47:48]

Des jeunes démasquées à la nuit tombée devant une boîte de nuit. Depuis deux jours, bars, restaurants et discothèques peuvent rester ouverts après 23 heures.

[00:48:02]

Tous les lieux de divertissement sont ouverts. Je pense que c'est une idée folle de confiner tout le monde chez soi. On est fatigué et veut sortir. C'est une décision cool, vraiment cool et juste la crise.

[00:48:14]

A ouvrir les boîtes, ce n'est pas dangereux. Les jeunes veulent juste s'amuser et se détendre. Les restrictions passées ne comptaient pas. On dépasse toujours les limites pour s'amuser.

[00:48:24]

Au final, peu importe que les boîtes de nuit soient fermées ou non, car l'épidémie semble ralentir à Moscou. Le maire de la ville fait même de la reprise une priorité.

[00:48:38]

Plus de 50 pour cent des lits sont libres dans les unités causede.

[00:48:41]

C'est une première depuis la mi juin. La pandémie est en recul et dans ces conditions, notre devoir est de créer les conditions pour le rétablissement de l'économie et la tendance nationale.

[00:48:53]

Les chiffres du Kovy en Russie diminuent depuis quelques semaines, selon les données officielles.

[00:48:58]

Hier, le pays comptait 19 000 138 nouvelles contaminations, pour un total d'environ 4 millions de cas depuis le début de la crise sanitaire. Hier, toujours 575 nouveaux décès, plus de 71 mille en tout. Des chiffres comparables à ceux de la France, par exemple, sur un territoire pourtant deux fois plus peuplé. De quoi nourrir la fierté de Vladimir Poutine. Oui, ce que nous pouvons dire avec certitude que nous avons fait face à ces problèmes avec dignité chest déjà Washing box.

[00:49:32]

Peut être même mieux que dans d'autres pays du monde quand ils sont fiers, à juste titre. Soyez économique de la stabilité de leur économie et du développement de leurs services sociaux, de leur système de santé et systèmes.

[00:49:49]

l'Institut de statistiques national russe évoque pourtant des chiffres sous estimés et un nombre de décès plus proche de 190.000 morts du virus en 2020. Alors, l'Etat préfère aujourd'hui communiquer sur un autre élément son vaccin. Moscou a homologué Spoutnik, son propre vaccin avant tout le monde, en août dernier et sans essai clinique de masse. Depuis décembre, plus d'un million de Russes ont été piqué et le pays s'apprête même à sortir une nouvelle gamme, le Spoutnik Lite, destiné surtout à l'export.

[00:50:22]

Et c'est Vladimir Poutine qui s'occupe de la promotion.

[00:50:27]

Il fonctionne avec précision en formant des anticorps et une immunité cellulaire stable. Je le sais très bien, car une de mes filles s'est fait inoculer ce vaccin. Je pense qu'en ce sens, elle a participé à l'expérience. C'est un accoucheuses tant espéré. Une campagne de communication qui fonctionne. En tout, 50 pays souhaite déjà homologuer ce vaccin pour ensuite l'utiliser, ce qui devrait rapporter environ 24 milliards de dollars à la Russie.

[00:50:55]

Tatyana Castaignède, agent il a pas sous estimé la pandémie. Vladimir Poutine adhéreront. On a beaucoup parlé des chiffres et les chiffres ont même par les autorités statistiques russes, on était quand même révisé à la hausse parce que vous voyez bien qu'il y a un décalage entre la mortalité de trop. Si on compare les deux mêmes dates entre 12 années consécutives et les chiffres qui ont été annoncés. Néanmoins, en effet, aujourd'hui, il y a la campagne de vaccination en cours.

[00:51:29]

Il semblerait qu'il y a une délégation française qui est allée au mois de novembre à Moscou. J'avais lu un article dans Le Point sur le sujet et qui avait trouvé le vaccin encourageant et fiable. Vladimir Poutine a annoncé il n'y a pas longtemps un troisième vaccin, même s'il y en a deux déjà en circulation en Russie et le dernier chiffre qui a été annoncé aujourd'hui 2 millions de vaccinés avec l'objectif de vacciner 70 millions de Russes à l'automne. Ça ne se passe pas tout à fait d'une manière complètement fluide.

[00:52:05]

Il y a les manques des moyens de transport parce que le vaccin demande les températures basses comme chez nous, les membres des capacités comme chez nous. Je comprends pas. Je constate juste le fait que ce qui se dit en Russie, c'est la France. C'est encore un autre. Un autre problème? Je ne suis pas la spécialiste de la France, mais en fait, donc il y a quelques quelques quelques soucis. Néanmoins, même si on croit les chiffres officiels 2 millions de vaccinés avec des objectifs très ambitieux et donc a priori peut être un manque aussi de capacités de production industrielle, ce n'est pas pour rien que Vladimir Poutine avait essayé de discuter avec les leaders européens, et notamment avec Angela Merkel, sur la possibilité de produire le vaccin russe en coopération avec les Allemands.

[00:52:52]

Il y a une demande d'homologation qui a effectivement déposé auprès des instances sanitaires européennes. Ça arrive dans un pays. C'est cette pandémie qui était déjà fragilisée et économiquement. Oui, comme je le dis, le niveau de vie des Russes descend depuis 2014 à cause des sanctions et en effet, à cause de la baisse des prix du pétrole et du gaz et de la consommation aussi du pétrole. Cette année, les revenus réels sont tombés de 5%. Et c'est vrai que au début, le discours du pouvoir a été très lénifiant.

[00:53:40]

Il y avait les docteurs qui parlaient à la télévision et qui disait que c'était un petit rhume saisonnier, etc. Maintenant, il faut dire que cela aussi a sapé beaucoup la confiance au régime parce que tout le monde qui a des contacts en Russie connait des cas qui n'ont pas été diagnostiqués, les gens qui n'ont pas été admis dans les hôpitaux, les gens qui sont morts de Covidien, mais qui n'ont pas été reconnus comme Kwid. D'où cette différence entre plusieurs chiffres officiels.

[00:54:20]

Le chiffre du site gouvernemental, le site du Bureau central des statistiques et la surmortalité sont trois chiffres complètement différents. 70 millions an 70.000 dans un cas officiel. Bureau des statistiques 116.000. Surmortalité plus de 200 000.

[00:54:44]

Revenons maintenant maintenant vos questions. Ne nie que ce palais lui appartient. Dans ce cas, qui en est le propriétaire et qui occupe ces lieux? Benoît Vitkine. Qui occupe ces lieux? C'est une bonne question, quels que soient les dénégations du pouvoir, on n'a jamais vu de photos de Poutine dans la piscine, comme il a lui même blagué là dessus. Pour autant, les dénégations ne sont pas très convaincante. Le Kremlin, a dit il, appartient à des entrepreneurs disant attendez, on ne peut pas vous donner le nom là dessus.

[00:55:15]

Les journalistes russes qui sont, j'allais dire, facétieux, mais non, parce que la question est normale et évidente. Mais alors, pourquoi est ce qu'il y a cette zone d'exclusion aérienne juste au dessus de cette propriété? Le FSB a pris une journée pour réfléchir, pour finir par donner cet argument à cette réponse qui est activité accrue d'espionnage, y compris de pays de l'OTAN. Qui peut croire que cette question qui peut croire que ce ne sont pas les autorités russes qui ont ordonné l'empoisonnement de Navalny qui ne croit pas?

[00:55:43]

Pas grand monde, en fait. Enfin, ceux qui ont envie de le croire? Oui, c'est que disons que depuis la conversation de Navalny avec l'agent du FSB qui avoue qu'il a été piégé, je pense qu'il n'a pas une promotion prochainement. Celui là, d'ailleurs, il y a quand même. Il s'est fait quand même un peu bêta. Et donc, effectivement, là, c'est un aveu direct que c'est bien le pouvoir. Tant qu'il n'y avait pas cet abus, on pouvait élaborer plusieurs scénarios.

[00:56:10]

Est ce que c'est un oligarque qui ont vu personnellement Navalny qui sera là quand même? C'est signé.

[00:56:14]

Ce n'est pas la première fois que cela se produit. La méthode de l'empoisonnement? Non. Non. C'est une méthode récemment employée. Il y a une affaire qui parle. C'est une méthode effectivement employée parce qu'effectivement, il y a eu pas mal d'opposants qui ont été tués, sauf quand on pense plutôt que c'est la filière tchétchène. M'enfin, il y a beaucoup d'opposants au régime qui ont été assassinés.

[00:56:35]

N'est ce pas suicidaire? Navalny de retourner en Russie? Tatiana Cartonnages en. Oui, mais il l'avait annoncé, on avait discuté de cette question au cours de l'émission. C'est un homme politique qui a des ambitions, qui voudrait être le prochain président de la Russie, qui fait tout pour. Dans un autre système, ça aurait pu se passer différemment pour lui. Mais ce n'est pas depuis l'étranger, dans les conditions confortables et sans risque pour lui, qu'il peut continuer la lutte politique contre le régime Poutine.

[00:57:04]

Qui est vraiment Alexeï Navalny? Comment est ce que vous le résumeriez? Je pense que c'est un leader né. C'est un homme politique qui a un programme politique très clair. En fait, tout à fait. Un agent l'a très bien résumé parce que la lutte contre la corruption dans un Etat qui est corrompue du sommet jusqu'en bas. La corruption est un problème central et on ne peut pas se débarrasser de la corruption en dénonçant tel fait, tel fait. C'est tout le système qu'il faut changer.

[00:57:41]

Et donc, c'est un programme qui prévoit la création de la justice indépendante, les élections indépendantes, la peau, la police totalement réformée, etc.

[00:57:50]

C'est un autre État, Benoît Vitkine. Il est charismatique. Charismatique, il est grand, il est bon orateur, il a de l'humour, il est plus aux jeunes maintenant, avec cette espèce de sacrifice qui va plaire au delà des Russes. Certaines amoureux du sacrifice. Je voudrais juste ajouter un point à ce qu'a dit Galia Ackerman, à ce qu'on a tous dit parce que on l'a évoqué très brièvement. Le sujet? Extrême droite, ultra nationaliste, etc.

[00:58:19]

Et c'est dommage parce que c'est des choses qu'on ne voit pas passer ou on l'entend souvent et qui ne relève pas uniquement du mérite. Alors si on l'explique pas, les gens peuvent avoir l'impression que des choses sous silence, que des choses gênantes. C'est à dire qu'il y a une réalité et quand même beaucoup de monde. La réalité, c'est que le premier Navalny, on va dire ça comme ça. Le Navalny des années 2000 fait du discours néonazi, comme on peut le voir passer du discours anti immigration.

[00:58:45]

Un de ses axes de politique. On va dire qu'il ne se cache pas d'être anti-immigration. Il a deux dérapages assez connus à ce sujet et des comparaisons assez choquantes en parlant, en parlant des migrants. Voilà, c'est à peu près tout cela. C'est une réalité. Et ensuite, la part de mite, c'est que c'est assez ancien et surtout, c'est que ce n'est absolument pas au cœur de son programme et de son personnage politique. Aujourd'hui et surtout aujourd'hui avec les évènements.

[00:59:12]

C'est ce que je disais tout à l'heure que Navalny n'est plus seulement Navalny. On parle complètement d'autre chose, en réalité, puisqu'il n'a jamais été question dans ce pays où il ne peut plus être candidat à rien de ce que Navalny est la meilleure personne pour remplacer Poutine.

[00:59:25]

Craint il la colère de son peuple? Pascal Boniface Il craint une perte de popularité, mais il ne craint pas d'être renversé et populaire.

[00:59:32]

Il reste plus populaire au point de pouvoir rester au pouvoir. Effectivement, il y a quand même une solide opposition, mais effectivement, sa popularité chute. La réforme des retraites qui a accru son impopularité. La gestion initiale du Covidien Flagg? Il joue gros avec la campagne de vaccination. Mais comme tous les pouvoirs dans le monde. Parce qu'effectivement, au départ, c'était plutôt le déni de la réalité de la maladie. Donc les Russes étaient plutôt mécontents de cela.

[00:59:58]

Et puis, il y a la situation économique qui n'est pas aussi bonne que pendant des années. Poutine n'a rien incarné. Le renouveau économique de la Russie est là pour différentes raisons. C'est plutôt la stagnation ou une baisse légère, mais régulière du pouvoir d'achat.

[01:00:11]

Popularité s'effrite. Vous dites? Mais son pouvoir reste très puissant, très fort, et il a même changé les règles pour s'attribuer tous les pouvoirs avec une révision constitutionnelle qu'il n'y a pas une réelle opposition.

[01:00:24]

L'opposition, il y a. Les ultra nationalistes ont l'extrême droite. Les anciens communistes et les libéraux qui sont qui ne peuvent pas s'entendre entre eux parce qu'ils ne sont vraiment pas opposés et qu'il n'incarne pas grand chose pour les Russes. Navalny incarne l'opposition, mais pas au point de prendre le pouvoir.

[01:00:38]

On va quand même changer les règles à son propre.

[01:00:40]

Ben oui, effectivement, il a changé la Constitution. Il peut, s'il le souhaite, être de nouveau élu en 2024 et en 2030 puisqu'il devait faire deux mandats. Mais on a remis les compteurs à zéro pour qu'il puisse faire deux nouveaux mandats après le changement de la Constitution.

[01:00:55]

La Communauté européenne est unie face à Vladimir Poutine. Peut être encore. Pascal Boniface Non.

[01:00:59]

On est divisé parce qu'il y a des pays comme les pays baltes ou la Pologne qui, pour des raisons historiques stratégiques, sont très opposés à la Russie. Il y a des pays comme la France et l'Allemagne qui se disent, pour des raisons économiques, stratégiques, Conseil de sécurité. Il faut quand même qu'on garde un lien avec la Russie. Les Anglais ne sont plus là. Enfin, ils étaient très devenus très opposés à la Russie. Donc, il n'y a pas vraiment un front uni européen par rapport à la Russie.

[01:01:21]

Navalny est présenté comme un agent de l'étranger par les autorités russes, attend des preuves concernant cette affirmation. Non, non, je veux juste un mot ou non. Voilà une réponse claire et nette. Neuf années a t il pour but de tenter d'accéder à la présidence? Où travaille t il pour un autre candidat qui serait dans l'ombre? Tatyana Castroneves, agent. Navalny aimerait participer évidemment aux élections, mais la seule fois où il a pu participer, c'était en septembre 2013.

[01:01:48]

Comme j'avais mentionné auparavant, c'étaient les élections à la mairie de Moscou. Il avait fait, à la grande surprise du Kremlin 27. Et depuis, il n'arrive ni enregistrer son propre parti, malgré de multiples tentatives, ni à cause des différentes affaires pénales qui le frappe. Il ne peut pas se présenter aux élections, il ne peut que soutenir d'autres candidats. Et c'est ce qu'il fait avec un système qu'il a appelé le vote intelligent et qui appelle à voter pour tout candidat, sauf celui du parti au pouvoir, Russie unie.

[01:02:24]

Poutine s'est assuré une immunité à vie en modifiant la Constitution russe. Que risque t il à l'avenir? C'est une question de Michel dans le Rhône. Benoît Vitkine. Ça dépend de ces projets. C'est peut être d'ailleurs une des réponses. Le fait qu'il ait modifier les règles pour pouvoir rester au pouvoir revient au film. L'image que donne ce film, c'est celle d'une pyramide mafieuse qui a pris le pouvoir en Russie depuis déjà un certain nombre d'années. On ne quitte pas une pyramide mafieuse au risque de sa propre sécurité.

[01:02:57]

Ou bien les gens qui dépendent de vous pour leur sécurité, leur enrichissement ne vous laissent pas quitter le pouvoir ou votre fonction parce que ce serait mettre en cause leur sécurité et pas seulement la vôtre. Donc, oui, il y a une immunité formelle, mais le résultat de tant de poutinisme, c'est aussi que les règles formelles ne valent pas grand chose. Dans ce cas précis, c'est au détriment de ceux qui sont au pouvoir.

[01:03:18]

Vladimir Poutine restylée aussi d'une Europe qui irait de l'Atlantique à l'Oural. Non, il n'y a pas de rêve de conquête de l'Europe occidentale.

[01:03:26]

Y a t il une chance pour que Navalny parvienne un jour au pouvoir? On a répondu à cette question. Il faudrait qu'il puisse se présenter aux élections et pour l'instant, c'est compliqué avec le vaccin, le vaccin Spoutnik. Poutine se sent pousser des ailes.

[01:03:39]

Oui, un peu hapax. On essaie de promouvoir ce vaccin comme on l'a fait récemment, crée partout dans le monde et en partie, c'est encore une sorte de guerre hybride. Tous les moyens sont bons, y compris la piqûre. Merci à vous tous à la fin de cette émission qui sera diffusée ce soir à 23h45. Je vous rappelle que C dans l'air est une émission que vous pouvez retrouver sur toutes les plateformes en podcast et en replay sur France TV.

[01:04:07]

À vos messages!