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[00:00:12]

Bonsoir à toutes et à tous, nous attendons vos questions, SMS, Internet et réseaux sociaux pour alimenter notre discussion. L'affaire tombe au plus mal. Sanofi annonce la suppression de 400 postes de chercheurs alors que le groupe est à la traîne sur les vaccins. Le fleuron français, troisième groupe pharmaceutique mondial, ne promet rien avant l'été. Un coup dur. Alors que l'Europe a commandé 300 millions de doses de vaccins qui manquent cruellement, naturellement en tout cas, qui pourrait manquer à l'avenir dans la campagne de vaccination, l'affaire a pris un tournant politique.

[00:00:42]

L'opposition demande désormais des comptes alors que le groupe bénéficient d'aides publiques. Et certains voient déjà dans cet échec le signe d'un déclassement français et la perte de souveraineté dans le domaine sanitaire. La pilule passe encore plus mal quand on découvre que le patron du laboratoire moderna est français. Alors pourquoi la France est à la traîne en matière de vaccins? Est ce plus qu'un échec scientifique? Ceux qui ne font ils toujours le choix de partir, de quitter le pays? Vaccins français?

[00:01:12]

Un échec et des questions. C'est le titre de cette émission avec nous pour en parler ce soir. Dominique Seux, vous êtes directeur délégué de la rédaction des Échos à la une de votre journal aujourd'hui. La véritable facture de la crise pour l'Etat? Aurore Gorius, vous êtes journaliste pour le site d'information Les Jours point. FR. On peut y retrouver votre dernière article intitulé Sanofi atrophie la souveraineté sanitaire. Nous y reviendrons longuement ce soir avec nous. Marie-Paule Kieny, vous êtes directrice de recherche à l'Inserm, vous êtes spécialiste en santé publique et vous avez été sous directrice générale à l'OMS.

[00:01:46]

Enfin, Elie Cohen, vous êtes économiste, directeur de recherche au CNRS. Si dans votre livre Le décrochage industriel, publié chez Fayard. Bonsoir à tous les quatre, merci de participer à ce C dans l'air en direct. Je vais mettre les pieds dans le plat avec vous, Elie Cohen, directement pour commencer cette émission. Pourquoi nous n'avons pas de vaccins français? Je crois qu'on va beaucoup en parler ce soir, mais ce qui se passe actuellement avec Sanofi, c'est le signe d'un triple échec, un échec scientifique.

[00:02:16]

Il n'y a pas d'entreprises françaises, start up ou entreprises plus classiques qui soient capables de fournir un vaccin, à la différence de ce qui se passe aussi bien en Allemagne qu'en Angleterre qu'aux Etats-Unis. C'est un échec scientifique d'abord. C'est ensuite un échec industriel. D'ailleurs, Sanofi, qui était l'un des leaders mondiaux de la pharmacie, mais aussi et plus particulièrement des vaccins Sanofi, est cruellement absent en ce moment. Il poursuit deux pistes. On y reviendra tout à l'heure et les deux pistes, pour le moment, n'ont pas abouti.

[00:02:47]

Et il y a Mammut dans la gestion industrielle du projet du vaccin Sanofi, dont on va parler des déboires, des échecs qui font penser que la maîtrise industrielle a été un peu perdue. Et enfin, c'est un échec politique puisque nous en sommes à faire la queue pour essayer de nous inscrire pour la vaccination. On avait cru qu'en faisant le choix de l'Europe, c'est à dire un choix d'une politique commune, d'une commande commune, nous pourrions assurer la vaccination des citoyens européens dans de bonnes conditions.

[00:03:18]

On constate que ce n'est pas le cas, qu'on court après les doses et donc de ce triple point de vue. L'échec est d'autant plus cuisant que Trump, que nous aimons détester par ailleurs, lui a fait un sans faute en matière de vaccins puisque il a encouragé des entreprises à se lancer dans la recherche et il a préfinancé leur développement. Il a largement pré acheté les doses, ce qui lui permet aujourd'hui de vacciner massivement. Franchement, pour quelqu'un qu'on aime détester, c'est une prouesse assez étonnante.

[00:03:48]

Et merci pour la présentation de toutes les problématiques que nous allons aborder ce soir. Scientifique, industriels et politique avec vous, Dominique. Est ce qu'on peut faire un point pour les gens qui nous regardent? On parle d'un géant quand on parle de Sanofi et on parle d'un géant français. C'est un géant français. Plus de 100.000 salariés, une marque connue de tout le monde. Cent cinq ans. J'écoutais juste avant de finir dans ce studio combien il y avait de médicaments, grosso modo vendus par Sanofi.

[00:04:17]

Il y en a plus de 150 employés qui sont très connus hydroxyles chloroquine, Doliprane. Vous avez Lévothyrox. C'est quelque chose qui concerne La Tireux depuis que vous avez des dizaines, des dizaines de médicaments, des vaccins et des vaccins, bien sûr. Et le vaccin annuel contre la grippe fournit chaque année et refait chaque année puisque évidemment, les virus sont 9,45 milliards de chiffre d'affaires plus 5,7 pour cent.

[00:04:39]

Voilà exactement. Donc, c'est une branche importante de ces géants qui, effectivement, viennent le dire. Elie Cohen est très fragilisé parce que c'est un échec qui nous frappe, nous. Je ne suis pas certain que les autres Européens, que les autres Européens ou les Américains se disent ça ne finalement vous? Les Japonais pourraient se dire se réveiller le matin en il n'y a pas de vaccin japonais. Il n'y a pas de vaccin coréen, mais c'est vrai que Sanofi est numéro 2 du l'inférence.

[00:05:03]

Et là, ça a été assez stupéfiant. C'est vrai, mais vraiment pour vous interroger. Certes, on voit bien que cela nous touche tous. Quand on parle de cette course au vaccin, il y a le sentiment d'échec et une excellence française aussi. On est très fier de ce fleuron français. Il y a aussi Pasteur, qui est pas très loin derrière. En général, quand on évoque ces sujets, je vous laisse avancer absolument.

[00:05:24]

Il y a Pasteur et on a le sentiment serait peut être ce que vient dire Elie Cohen, mais on a le sentiment qu'il y a y avait une pharmacie française, disons, de la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu'aux années 80, remarquable, avec des dizaines de marques, des dizaines d'entreprises, etc. Et ça, c'est un peu affadi. Et d'ailleurs, on va en reparler. Il y en a qui sont exportés. Des chercheurs qui sont exportés en Suisse, aux Etats-Unis.

[00:05:50]

Ce qui est très embarrassant pour Sanofi, c'est ce qui s'est passé sur le vaccin.

[00:05:56]

Et évidemment, les scientifiques qui peuvent en parler, mieux vaut en parler avec certitude, mais c'est presque une erreur d'amateur. C'est à dire? C'est une erreur de dosage dans un réactif qui a été fourni par un sous traitant. Et on se dit mais où sont les procédés de contrôle? Si maintenant on essaye de nuancer ce que vient de dire Elie Cohen, ce sont les autres qui ont été excellents d'abord et qui ont fait un travail qui n'avait jamais été fait en un temps aussi rapide.

[00:06:22]

Qu'est ce qui se passe quand on fait ce genre de recherche? Et quand vous voulez absolument pas une image d'automobile quand vous êtes au volant. De temps en temps, vous prenez des raccourcis de recherches et quand vous prenez des raccourcis, parfois, vous tombez dans un cul de sac. Et là, ils sont tombés dans un cul de sac. Le problème, c'est qu'ils ont fait une erreur qui donne l'impression d'un amateurisme et par ailleurs, ils ont fait un choix stratégique sur le vaccin qui était on ne mise pas tout sur la RN messager.

[00:06:49]

Ils auraient pu lancer, ils ont racheté une entreprise dans le domaine. Ils se sont dits c'est trop risqué. On va jouer la sécurité et c'est là qu'on se dit c'est tellement français! On joue la sécurité, on prend moins de risques.

[00:07:02]

Je me souviens même que c'est ici même sur ce plateau, certains nous expliquer qu'il ne fallait pas s'affoler, qu'on se plantec ou. Et que c'était la stratégie de la tortue. Et qu'à la fin, c'était justement cette ligne de sécurité qui pouvait l'emporter.

[00:07:15]

Vous avez raison, il y a deux choses et il y a que la tortue gagne. À la fin, ce n'est pas le cas. En revanche, ce qu'on peut dire, c'est qu'on aura besoin de tous les vaccins à la fin de tous les vaccins seront nécessaires à un moment ou un autre parce qu'il va falloir. Il s'agit de vacciner la terre entière pendant des années et des années. Donc il faudra des vaccins.

[00:07:32]

Marie-Paule Kieny. Un mot sur ce qui est appelé un échec de Sanofi à la place qui est la vôtre. Il y avait une attente forte et on voit que l'Europe a passé commande de 300 millions de doses de vaccins de Sanofi, c'est à dire autant que AstraZeneca, par exemple. Comment est ce que vous vous percevez vous? Qu'est ce qui est considéré comme élevé par Elie Cohen, notamment comme un triple échec? Et si on parle bien sûr du point de vue scientifique, qu'est ce qui s'est passé?

[00:07:59]

D'un point de vue, je ne pense pas que ce soit un triple échec et en particulier le fait que l'Europe ait négocié ensemble aux 27 est une vraie réussite. Et si on sur plan scientifique? Oui, je vais vous donner un seul point scientifique, mais je ne voulais pas laisser passer ça parce que moi, j'ai vécu ça au moment de la grippe, la pandémie de grippe de 2009 2010 et j'ai vu la cacophonie qui a eu, chacun essayant de passer devant l'autre, etc.

[00:08:25]

Donc, en fait, je pense que c'est au contraire une réussite de l'Europe d'avoir négocié ensemble. Maintenant, je passe à côté scientifique. En fait, ce qu'il faut voir au début, c'est que les gros producteurs de vaccins se sont pas pressés au portillon. Pourquoi? Parce qu'ils ont été échaudés. Ils ont été échaudés par l'Ebola, en fait, que ce qui s'est passé ici sont lancés. GSK, finalement, a perdu beaucoup d'argent.

[00:08:47]

GlaxoSmithKline Janssen a finalement eu un vaccin enregistré et Merkel le premier. Le seul qui a montré des résultats, mais pas une fortune. Avec ça, il n'y a aucun doute. Donc venons. Cette nouvelle épidémie n'était pas encore une pandémie. Il faut il y aller. Faut il pas y aller? Et la plupart n'y ont pas été. Quand vous voyez, ils n'y ont pas été eux mêmes. Donc, quand on regarde maintenant les autres grands qui sont en avant.

[00:09:14]

Regardez AstraZeneca, AstraZeneca. Qu'est ce qu'ils ont fait? Ils ont racheté la recherche de l'Université d'Oxford. Si vous regardez Pfizer, alors Pfizer n'ont pas racheté, n'a pas racheté Biotech, mais Pfizer s'est associé à Biotech, qui est une biotech allemande. Vous avez aussi Merck Merck, qui est un géant également. Merck n'est pas plus avancé que Sanofi. On n'en parle pas, mais pas autant. Parce que, peut être, Merck a été un peu plus discret sur ces annonces.

[00:09:43]

Mais le vaccin et vaccin de Merck commencent juste leurs essais de phase 1. Donc donc, oui, un échec parce que je crois que Sanofi se pensait très, très fort. La technologie qui développe une technologie classique avec une protéine sous unité, ils savent faire ça. Il n'y a aucun doute, ils ont un des meilleurs adjuvants au monde qui est un adjuvant qui leur est fourni par GSK, qui d'ailleurs n'est pas engagé dans cette course au vaccin pour plus qu'à donner son adjuvant.

[00:10:11]

Donc, cela veut dire que cette réticence avait des majeurs pendant au début de la pandémie, ne sachant pas si Sigil allait avoir des profits ou pas. Et donc Sanofi de jeudi achat.

[00:10:22]

Moi, je vous dis ça comme ça, comme si c'était normal, mais je pense que c'est très choquant pour les gens qui vous regardent d'entendre ça. Quand on est face à une pandémie mondiale de yearbook, on n'a pas très envie d'y aller. On est pas très enthousiaste, même si on a beaucoup de moyens, même si on est très gros parce que ça ne rapporte pas. En fait, ça va beaucoup rapporter ça, c'est pas ça le problème.

[00:10:41]

Ça ne rapportait pas jusqu'au moment où c'est devenu vraiment une pandémie. Mais vous voyez, le vaccin, le vaccin Ebola, ça ne rapporte rien. Faire un vaccin contre d'autres maladies émergentes, ça porterie. Tous ceux qui ont fait de la recherche contre le SAS, le SAS, le SRAS. Ils ont investi. Ça n'a jamais rien donné. Le maire, c'est encore pas. Donc, en fait, ce qu'il faut. On en arrive et je ne suis pas économiste, mais bien MS.

[00:11:05]

On a beaucoup quand j'étais ado. MS On a beaucoup travaillé sur ces dossiers. On a une situation où l'industrie pharmaceutique et pharmaceutique a été touchée vraiment par la financiarisation excessive. Et donc, le but des industries pharmaceutiques, c'est de faire du profit pour les actionnaires. Donc, ceci dit, donc, au début, ça explique pourquoi ils n'ont pas école. Après ça, ils se sont réveillés. Et puis, ceux qui ont décidé d'acheter des biotech se sont bien positionnés, comme AstraZeneca, comme Pfizer, parce que vous regardez les autres qui sont bien dans la course.

[00:11:36]

C'est moderna, c'est une petite société. Vous avez une petite société. Vous avez effectivement Johnson Janssen, le seul qui a commencé le 28 janvier, à 17 ans.

[00:11:47]

Ça me disait ça a commencé, non, mais c'est le seul qui a commencé tout seul tout de suite et c'est le seul, s'est déclaré présent ce qui a poussé pour Ebola.

[00:11:59]

Alors, on va donner la parole à Gorius. On va poursuivre dans cette discussion avec Marie-Paule Kieny sur ce qui vient d'être dit et qui est dit de manière très claire et avec encore une fois, le pédigrée qui est le vôtre. Marie-Paule Kieny, je vous remercie à nouveau d'être avec nous pour nous faire part de votre expertise. C'est le gros qui n'y sont pas allés dès le début. Parce que voilà. Parce que quand on est dans des big pharma, comme on les appelle, et c'est pas si grave.

[00:12:22]

C'est l'économie, c'est le libéralisme, me direz vous. Peut être, Dominique, Zalmay, on touche là à la santé et on est à la veille d'une pandémie. Et les gros labos disent abandonnés. On ne va pas se jeter là dessus. Vous allez trouver un vaccin. Ils ont été très prudents parce qu'encore une fois, c'est vrai que les vaccins, ça vient d'être dit. Ce n'est pas toujours très rentable et on a affaire aujourd'hui dans le secteur pharmaceutique, il y a des entreprises qui, il faut le rappeler.

[00:12:41]

Sanofi, c'est un espèce de fleuron national, mais il faut quand même rappeler que aujourd'hui, Sanofi, deux tiers des capitaux de l'entreprise sont des capitaux étrangers. Il y a cent mille salariés dans le monde. Il y en a 25.000 encore en France. Mais on sait qu'il y a un plan social, que le nombre de salariés en France diminue. C'est fait en bon français. Et ça, c'est de moins en moins un groupe français. Et la plupart des big pharmas, même si elles ont une nationalité, sont des entreprises mondialisées qui réfléchissent sur un marché mondial et qui sont des entreprises financiarisée où on le disait.

[00:13:10]

Et c'est vrai que Sanofi, par exemple, est l'entreprise qui rémunère le plus ses actionnaires au sein du CAC40. Juste après Total, Sanofi a versé 4 milliards d'euros de dividendes au mois d'avril lors de sa dernière assemblée générale. Donc, ce sont des entreprises qui réfléchissent beaucoup en termes de rentabilité. Et toute la question que ça pose, c'est comment, dans un moment de pandémie et dans un monde aux grands risques? Comment les Etats peuvent reprendre la main, initier des choses, flécher la recherche?

[00:13:39]

Alors là, ce qui s'est passé au niveau européen est quand même un espèce de succès. D'arriver à commander à 27, à faire des précommandes. Il y a eu des précommandes et il y a eu de l'argent qui était versé aussi au niveau au niveau européen pour encourager la recherche sur le vaccin. Aux Etats-Unis, c'est beaucoup plus fort. Les années se sont dotés d'un organisme central, la Barreda, qui est un organisme qui, véritablement, a beaucoup d'argent.

[00:14:03]

Flèche La recherche peut investir dans des lignes de production et c'est ce qui permet, dans des périodes de grand risque sanitaire, d'avoir une action qui ne dépend pas uniquement des laboratoires. Nous allons revenir sur ces sujets, sur les fonds qui ont été émis par les contribuables américains au Fonds pour trouver ces vaccins. La France insoumise n'y va pas par quatre chemins. L'échec de Sanofi, c'est l'échec de la marque Roni. Il faut dire que les 400 suppressions de postes de chercheurs chez Sanofi ont du mal à passer.

[00:14:28]

Dans l'ensemble, la classe politique au moment où l'on espère encore un vaccin français. l'Europe a commandé 300 millions de doses, une commande stratégique pour poursuivre une campagne de vaccination. Julien l'ONEP, Pierre Blondeau et Christophe Roqué. Jours de débrayage sur les sites du groupe pharmaceutique. De quoi interpeller en pleine pandémie, surtout que Sanofi a pris du retard dans la course aux vaccins. Une des raisons de la colère, c'est la suppression à venir de quatre cents postes dans la branche recherche et développement.

[00:15:00]

Pour les représentants des salariés. Difficile d'imaginer pire timing. On continue à démanteler la recherche et développement en France et ensuite, on s'étonnera qu'on n'ait pas de vaccins ou de médicaments à mettre sur le marché français et mondial. C'est quand même assez paradoxal, tout ça pour faire des économies, parce que le directeur général, qui s'appelle Paul Watson, a décrété qu'il fallait faire à nouveau 2 milliards d'économies supplémentaires. Donc il taille à vif dans les effectifs.

[00:15:27]

Après la première vague de Kovy 19, en juin dernier, Sanofi avait annoncé une réorganisation de ses effectifs. Objectif réduire la voilure avec 1700 emplois en moins en Europe, dont un millier en France. Mardi, lors d'un rassemblement sur un site près de Rouen, François Ruffin est venu apporter son soutien. Quelques jours plus tôt, à l'Assemblée, le député ne mâche pas ses mots à l'égard de la direction et de l'exécutif.

[00:15:54]

L'échec de Sanofi, c'est l'échec de l'anachronisme qu'a fait Sanofi depuis dix ans. Ses dirigeants ont licencié la moitié de leurs chercheurs. La moitié guide comptait 11 laboratoires en France. Il en reste aujourd'hui 3. Sanofi s'est désengagé de tous les traitements non rentables la cardiologie, les antibiotiques, la neurologie, le diabète. Est ce parce que la firme se porte mal? Au contraire. Mais tous les profits vont aux actionnaires.

[00:16:23]

La question de la stratégie du groupe se pose et ces choix mettent dans l'embarras le gouvernement, qui comptait sur ce géant français de la santé.

[00:16:31]

Normal, Sanofi est un fleuron industriel français. Une grande entreprise pharmaceutique mondiale. Qu'est ce que nous attendons de Sanofi? Trois choses. La première, c'est de confirmer qu'il n'y aura aucune fermeture de site. La deuxième, c'est qu'il n'y aura aucun licenciement sec dans le cadre de ce plan de restructuration. C'est l'engagement qu'il avait pris doit être maintenu. Le troisième chose que nous attendons, c'est une clarification sur la stratégie de développement des activités de recherche et de développement de Sanofi en France.

[00:17:02]

Horizon incertain alors que Sanofi est à la traîne dans la course aux vaccins et ne serait prêt qu'à la fin de l'année. Il a fallu revoir le calendrier d'un des vaccins candidats à cause d'une réponse immunitaire insuffisante sur les plus de 50 ans.

[00:17:16]

Grande déception en interne.

[00:17:19]

On a un petit peu honte quelque part quand même de s'appeler Sanofi Pasteur, donc un grand chercheur français qui a trouvé les vaccins et qui a commencé. Et donc de se retrouver derrière, comme disent la direction, souvent nos concurrents, alors que ce n'est pas forcément nos concurrents. Parce que là, je pense qu'il n'y aurait pas avoir de concurrence en domaine dans les domaines du vaccin. C'est un peu l'arrivée.

[00:17:44]

Un retard d'autant plus problématique qu'il alimente la controverse sur le stock du nombre de vaccins disponibles.

[00:17:51]

Est il vrai ou non que le gouvernement français a renoncé à acheter 500 millions de doses pour avantager Sanofi? Se sont ils fait avoir par un mensonge de Sanofi ou ont ils volontairement ralenti la commande, pensant pouvoir avantager une industrie française?

[00:18:10]

Dans l'attente de son vaccin, le gouvernement aimerait que Sanofi s'improvise sous traitant, mettre la capacité de production au service des autres labos. Mais ce n'est pas si simple.

[00:18:20]

Ça peut être une bonne idée parce que le monde entier manque de doses et qu'on se dit que c'est stupide que Sanofi ou d'autres acteurs et des capacités de production inutilisées alors qu'on manque du vaccin. Après, ça pose un certain nombre de difficultés puisque le brevet du médicament du vaccin Pfizer Biotech est évidemment détenu par Pfizer, Greentech et donc aucune autre firme n'a le droit de produire ce vaccin, sans évidemment l'accord du détenteur de brevets.

[00:18:47]

Sanofi Pasteur réduit à jouer les seconds rôles et celui de simples exécutants pour ceux qui ont trouvé la formule. Alors, le groupe est il prêt à contribuer à l'effort de guerre en aidant à produire des vaccins concurrents? Officiellement, il étudie la faisabilité technique d'effectuer temporairement certaines étapes de fabrication.

[00:19:08]

Cette question qui nous est posée ce soir comment se fait il que Sanofi veuille se débarrasser de cash 400 chercheurs alors qu'il devrait au contraire recruter?

[00:19:18]

Alors, en fait, c'est très intéressant parce que les 400, c'est pas sur les vaccins. C'est un plan qui avait été annoncé en juin dernier plus haut que la Chine, comme on dit sur la chimie. En fait, ce qui se passe, le basculement de la part de tous les grands laboratoires, c'est de dire notre recherche interne. Nous ne sommes pas assez disruptifs. Ce sont les petits qui sont disruptifs, ceux qu'on appelle les biotechs et d'ailleurs.

[00:19:40]

La preuve en est que ces Moderna Etats-Unis, biotech allemand et l'université d'Oxford Royaume-Uni. Évidemment, ce qui est ennuyeux, c'est qu'il n'y a pas de Français.

[00:19:49]

Ce que disait Elie Cohen il faut savoir que Sanofi a investi dans les tout derniers mois à acheter trois sociétés biotech américaine, notamment pour Chay, dont chacune vaut plus de 3 milliards de dollars.

[00:20:04]

Et donc. Un basculement qui est l'externalisation, la sous traitance veut renforcer l'externalisation. Et c'est effectivement plutôt au détriment des moyens de la recherche interne. Alors attention, parce que évidemment, des conséquences dommageables, il n'y a aucun doute déjà des suppressions. Mais ça se double d'une réorientation des recherches, c'est à dire qu'il lâche plutôt le diabète, par exemple. Et il se concentre sur l'oncologie et notamment l'oncologie. Parce que ça rapporte plus. Parce que là, il n'y a plus de marché.

[00:20:40]

Il n'y a plus, il va y aller. Les traitements sont plus chers en oncologie. C'est des traitements très chers. Donc on peut. On peut produire des innovations qui sont facturées très, très cher, sont remboursées très cher et du coup, c'est un marché plus juteux que les maladies chroniques comme le diabète qui rapportent pas grand chose, ou même les vaccins, les vaccins et toute la partie infectieuse. C'est beaucoup moins rentable, comme cela a été rappelé, parce que tout a été trouvé aussi sur le diabète en partie, et qu'en immunothérapie, par exemple, il y a un champ qui s'ouvre.

[00:21:06]

En tout cas, aucun. La question qui est posée dans le débat politique ces derniers jours. C'est la question des subventions sur tout cela fonctionne très bien quand on est une telle entreprise qui ne touche pas d'argent public et de subventions publiques. C'est ce qu'on entendit dans la voix de plusieurs responsables politiques. D'ailleurs, cette question qui nous est posée Elie Cohen, Sanofi bénéficie t il des subventions publiques?

[00:21:27]

Écoutez, si on se concentre sur l'affaire du vaccin, on peut dire que ce que ce qu'a reçu Sanofi, c'est quelques centimes par rapport à l'effort. Autrement plus sérieux qui a été mené aux États-Unis pour accélérer l'accouchement du vaccin. Je vous donne juste quelques chiffres. Aux États-Unis, l'opération Warp Speed, qui a permis de faire déboucher la production de vaccins à la fois en accélérant la recherche, en finançant des industries et en achetant des doses.

[00:21:57]

C'est 10 milliards de dollars. Nous, l'effort. Il y a un fonds qui a été créé au niveau européen pour aider la recherche dans le domaine des nouveaux vaccins. C'est 100 ou 200 millions d'euros à peu près. C'est à dire? Vous voyez un peu les ordres de grandeur. Premièrement. Deuxièmement, lorsque on a passé commande, on a passé en Europe. Je ne suis pas du tout contre la méthode européenne. Au contraire, je suis un défenseur fervente de la méthode européenne.

[00:22:27]

M'enfin, il faut quand même dire les choses. Nous avons mis six semaines pour finaliser nos négociations pour l'achat des doses et pour négocier les prix, alors que aux Etats-Unis, et je ne parle même pas d'Israël et du Canada, ce sont des négociations qui ont été menées en moins d'une semaine. Donc, pour revenir à l'essentiel, il ne faut pas confondre les problèmes. Il y a un premier problème, ça a été dit, c'est le basculement du modèle économique des big pharma.

[00:22:53]

Les big pharmas. Pendant très longtemps, on internalisé leurs recherches, ont développé leurs recherches et ils avaient de grandes armées, de chercheurs et d'adjectifs. C'était de produire des blockbusters, c'est à dire des médicaments qui rapportaient chacun plus de 1 milliard de dollars. Ce modèle du blockbuster est arrivé à sa fin à la fois parce que les génériqueurs ont pris le relais beaucoup plus rapidement et parce que les rentes de situation des big pharmas ont disparu très rapidement. Et en même temps, parce que la nature même de la recherche pharmaceutique a changé, avec l'orientation vers la génomique, vers tout ce qui est biotech, etc.

[00:23:31]

C'est le premier élément. Et donc, ce qu'ont fait les big pharmas, c'est qu'elles elles se sont concentrées sur des spécialités comme les maladies rares, à forte rentabilité et pour tout ce qui était nouveau développement. Ils ont racheté des start up et on a parlé tout à l'heure de Biotech, qui a fait un accord avec Pfizer. Mais il faut savoir que Sanofi a acheté une biotech qui fait dans le Kovy qui s'appelle Transneft Bio et qui a elle aussi lancé des recherches sur un vaccin Kovy, Eymet, Raina, mais qui n'en a pas encore véritablement abouti.

[00:24:03]

Donc, le modèle général, c'est un modèle dans lequel les big pharmas préfèrent acheter des start up plutôt que de développer eux mêmes la recherche dans le domaine des biotechs. Et c'est par rapport à ça qu'il faut apprécier la performance de Sanofi. Sanofi a fait plus mal que les autres. Ça a été dit à la fois pour AstraZeneca, avec la recherche d'Oxford, avec Biotech et Pfizer. Et nous, nous avons, nous Français, si j'ose dire. Nous avons fait le pari de Transneft bio.

[00:24:32]

Sauf que Transneft Bio n'a pas été aussi rapide et aussi efficace que les autres l'agresse. Il ne faut pas affecter Sanofi sur des mauvais terrains. Sanofi est, comme toute pharma, en redéfinition. Il faut juger sa performance spécifique par rapport aux Big Pharma. Marie-Paule Kieny.

[00:24:48]

Ce que l'on entend beaucoup aussi, c'est l'idée qu'on aurait voulu, dans la commande européenne, privilégier un groupe français et donc retarder des commandes pour privilégier Sanofi. Le conseil scientifique, le comité scientifique vaccin Kovy a été en contact permanent avec la taxe taskforce qui a acheté les vaccins pour donner des conseils et des recommandations sur ces vaccins. Je peux vous dire qu'à aucun moment, la France n'a retardé quoi que ce soit comme comme comme commande pour privilégier un ou un autre.

[00:25:20]

Les contrats ont été plus longs à être signés. C'est exact. Mais aussi la France et l'Europe n'ont pas accepté n'importe quoi. C'est à dire? Les pharmaciens ont voulu, les pharmaceutiques ont voulu demander ou exiger des conditions d'un point de vue de leur protection légale qui n'était absolument pas acceptable, et par leur négociation. Les Européens sont arrivés à redresser une partie de ces deux clauses. On a obtenu aussi des prix qui étaient quand même nettement inférieurs aux prix américains.

[00:25:49]

Alors vous me direz, est ce que c'est important ou pas? Mais c'est vrai que les négociations ont été plus longues. Mais pendant ce temps, le vaccin qui était, disons, qui était visé, est resté disponible. Ce n'est pas qu'on a perdu des opérations ou des opportunités en négociant un peu plus longtemps.

[00:26:05]

Est ce que cela peut compliquer la campagne de vaccination? Marie-Paule Kieny 300 millions de doses de vaccin qui vont arriver plus tard, très tard, peut être même après l'été. De vaccins qui étaient prévus et achetés au laboratoire Sanofi. Est ce que ça va compliquer la campagne de vaccination pour la France, mais aussi pour les autres pays européens qui ont procédé à cet achat groupé? Non, ça, ça complique la vaccination pour tout le monde, on voit déjà qu'on n'en a pas assez.

[00:26:32]

C'est pas comme si. Quand on dit qu'il faut en acheter une plus, etc. D'autant plus que c'est quand fait tout ce qui est déjà disponible et est déjà acheté. Moderna a déjà annoncé que si on devait faire une nouvelle commande maintenant, ce serait pour nous pour la fin de l'année. Donc, c'est exact que l'absence de ce vaccin Sanofi est un véritable problème pour la France, pour l'Europe et au delà de ça aussi, pour les pays en développement pour lesquels un vaccin comme celui de Sanofi, vu son prix et qui est un peu inférieur à certains autres, était un vaccin qui était hautement désirable.

[00:27:07]

Et là, on se dit qu'on regrette peut être d'avoir négocié les prix à la baisse alors que certains pays ont pensé à Israël, ont accepté de payer plus cher. Là, pour le coup. Quoi qu'il en coûte, ils l'ont appliqué et abaques avec des doses à disposition qui a été négocié par Netanyahou lui même, qui a mouillé le maillot pour aller chercher des doses. Oui, et en même temps, quand on dit qu'il n'y a pas eu d'argent de l'Europe.

[00:27:28]

Attention quand même, les précommandes, elles ont de l'argent sonnant et trébuchant. C'est 300 millions de doses et il y avait. Ça a fuité. La ministre du Budget hollandaise avait laissé fuiter les prix de chaque dose. Pour Sanofi, c'était à peu près 7 euros la dose. Donc, vous multipliez 300 millions, soit 7 euros. C'est quand même plus cher.

[00:27:47]

Par exemple, par rapport, on va parler de moderna. Le vaccin moderna est à 18 euros la dose exactement parce que c'est pas la même technologie.

[00:27:54]

Donc, du coup, il y a quand même des sommes qui sont rentrées comme de l'argent public qui est allé à Sanofi. Il y a eu de l'argent qui était débloqué par la Commission européenne pour la recherche. Il y a eu 3 milliards d'euros qui ont été débloqués, donc il y a eu. Il y a eu quand même un effort européen pour essayer de booster la recherche sur ces vaccins, sans doute moins coordonnée et beaucoup moins massive qu'aux Etats-Unis. Mais en tout cas, il y a eu de l'argent public et c'est aussi pour ça qu'aujourd'hui, c'est compliqué.

[00:28:16]

Quand on entend Sanofi qui licencie parce qu'il y a eu de l'argent public qui a été versé, parce que Sanofi, par ailleurs, touche tous les ans 150 millions d'euros de crédit impôt recherche. Et donc, si on supprime la recherche interne, pourquoi on touche encore du crédit impôt recherche? Donc, là, il y a une position de Sanofi qui n'est plus tenable, même si c'est vrai que le modèle allemand évolue. Et du coup, comment? Comment?

[00:28:37]

Après l'argent public ou l'argent public doit aller? Et là, c'est vrai qu'il y a des questions à se poser sur comment l'État finance une industrie pharmaceutique qui échappe largement à toute territorialité. En réalité, et ces question aussi, vous dites cela peut choquer les Français. Mais ce qui était très dur à entendre pour les Français, c'est quand le patron de Sanofi avait dit Les Américains seront servis en premier. La montée des enchères, c'était ça, Harbaoui. Il a essayé de faire monter les enchères en disant On va réserver les vaccins à ceux qui nous donnent de l'argent, c'est à dire les Etats-Unis.

[00:29:05]

Et ça a beaucoup choqué, y compris en interne. Il y a eu une volée de bois vert. Il s'est pris une volée de bois vert par les salariés de Sanofi en France et il a fait une lettre d'excuses. Il a dit que c'était une erreur de maladresse, de communication. Mais l'objectif derrière, c'était de faire monter les enchères pour que l'Europe donne aussi de l'argent pour tester ça.

[00:29:21]

Est ce que Sanofi va finir par produire les vaccins qui nous manquent puisqu'on est tous à la course aux vaccins et dans la course aux vaccins et aux doses? On a entendu dire que les usines et les sites de production de Sanofi pourraient être utilisés pour produire des vaccins. Imaginez penser réussi par les autres.

[00:29:38]

Alors, on n'a pas le résultat, mais à mon avis, oui, ça va se faire. Il y a une pression politique très forte. Emmanuel Macron en a encore parlé en conseil de défense, lundi soir, à ses ministres. Il leur a dit où ça en est +en. Le patron de Sanofi a été vu par un Espagnol, une Acher, la semaine dernière avec Bruno Le Maire, et le gouvernement est en train de mettre la pression pour dire à sa fille Écoutez, essayez de nous faire au minimum du flaconnage, c'est à dire prendre le vrac et le produit, le vaccin et vous le mettez, vous le mettez dans les dents, dans les petites fioles et voyez ce que vous pouvez faire.

[00:30:10]

Il y a une hésitation, manifestement, pour leur demander de travailler soit sur le vaccin biotech, soit sur le vaccin. Johnson Johnson Johnson en Europe, lequel sera le plus rapidement disponible. Mais vous savez, tout se joue en ce moment à la semaine près. J'ai appris, par exemple, qu'on demande aux laboratoires en ce moment de ne pas mettre d'étiquette, de ne pas forcément mettre la notice. Il paraît que ça fait gagner une semaine de production.

[00:30:39]

On joue sur des détails parce que c'est une course contre la montre. Et évidemment, quand vous posez la question est ce que Sanofi manque? Oui, Sanofi ment, mais en même temps, il faut reviens juste un instant en arrière quand même sur l'affaire des négociations et des prix. Oui, on a négocié sur les prix, etc.

[00:30:55]

Mais le climat en Europe est il est notamment français de dire en permanence on donne de l'argent aux big pharma. Le contribuable va payer. Et donc, l'exécutif européen est coincé entre deux accords. Les Etats-Unis, en fait, ils s'en foutent. Ils ont compris dès le début que quel que soit le prix du vaccin et de l'investissement, cela valait la peine. Ils étaient plus malins, se l'aviez mal passer dans l'opinion, mais de dire on va payer trop cher des doses.

[00:31:20]

Du coup, ça va faire les affaires de le débat politique en Europe, et notamment en France, porté par, par exemple par Pascal Canfin. C'est. Montrez nous les contrats que nous achetons. Combien de subventions leur donne tort? Donc, il faudrait savoir à la fin. Effectivement, c'est un peu moins cher, mais c'est vrai qu'il y a moins de subventions qu'aux Etats-Unis. Il n'y a aucun doute là dessus. Mais attention, l'Europe n'est pas si nulle que ça quand même aux Etats-Unis, où en sont à 15 ou 17 millions d'injections.

[00:31:47]

En tout cas, je n'ai pas regardé depuis, mais ce n'est pas tellement plus. Ils ont démarré un peu avant aux Etats-Unis, n'ont pas encore donné leur aval au vaccin. AstraZeneca, le Britannique, puis les Britanniques? Oui, un vaccin qui n'est pas avalisé pour l'instant par les Etats-Unis parce qu'ils considèrent qu'il n'est pas tout à fait OK. Pour les plus âgés, ça pose peut être un problème. l'Europe prend son temps et elle doit donner sa décision entre le 27 et le 29 janvier, c'est à dire bientôt, peut être en réservant pour les moins de 65 ans.

[00:32:16]

On verra, mais je suis certain qu'on peut nous le dire sur ce plateau ce soir. Mais les choses ne sont pas si simple que ça. Et ce qu'on a appris aujourd'hui que selon le calendrier du gouvernement, je ne sais pas si c'est interne ou externe, mais le gouvernement français considère qu'il peut vacciner avec les doses qui sont recommandées 45 millions de Français d'ici l'été.

[00:32:38]

Si AstraZeneca est avalisés et si les différents vaccins arrivent, cela veut dire que l'on a une période de tension, de frustration en ce moment, mais que cela va changer le message et le message qu'on a vu passer tout à l'heure.

[00:32:52]

La citation d'Olivier d'Hérens qui dit la France pourrait ne pas avoir vacciné tous les publics fragiles d'ici l'été, à écouter en termes de doses sur la table.

[00:33:02]

Apparemment, ça devrait aller après je.

[00:33:03]

C'est parce qu'il y a cette commandes et la capacité des laboratoires à produire. Donc il faut que ça suive derrière. J'ai mariposa sur AstraZeneca dans ce contexte. Sans ce contexte là, on imagine mal les instances européennes dire ah non, on va se passer de celui là. Non, effectivement, mais il faut quand même laisser le temps aux agences de faire leur travail. En fait, je crois que c'est très important de savoir si ce vaccin, effectivement, est utilisable.

[00:33:28]

On sait déjà qu'il a une efficacité en général qui est moins élevée 60 à 65 plutôt, et donc qu'on veut voir. Ils veulent avoir les données en Angleterre. Enfin, en Grande-Bretagne, il y a un peu une situation de panique. Donc, les choses se font à toute allure. Par exemple, il y a eu une décision de retarder la deuxième administration. On voit maintenant qu'il y a des données qui sont en train de sortir d'Israël, qui montrent qu'en fait, ce n'est pas une bonne approche.

[00:33:55]

Ça a été discuté en France, mais la France a dit non, on ne va pas faire cette approche. Donc, il faut aussi. C'est vrai que c'est une urgence sanitaire. Mais c'est vrai aussi qu'il faut des choses, qu'il faut faire les choses correctement. Et je ne doute pas que si ce vaccin AstraZeneca et effectivement les qualités qu'il prétend qu'il a, il sera enregistré par l'Europe. Il ne faut pas oublier qu'il y a un autre qui a deux autres vaccins qui sont très, très proches de nous.

[00:34:20]

On attend pour la fin du mois les résultats de Janssen, qui a pour Janssen Test 2 deux formules ferme avec une seule dose et une autre formule qui est un peu moins avancée pour l'essai avec deux administrations. Si effectivement, le vaccin et on le souhaite, Janssen sortait avec de bons résultats à la fin avant la fin du mois, on pourrait avoir aussi non seulement AstraZeneca, mais aussi le vaccin de Janssen qui lui, est utilisable sous forme d'une seule administration de vaccins et donc qui faciliterait beaucoup la distribution et le nombre de personnes vaccinées.

[00:34:58]

Puisqu'on en est à savoir qui fait quoi, c'est un laboratoire belge, ginseng américain, américain, José-Luis, européenne et américain. La filiale européenne s'appelle Janssen. Mais c'est le groupe Johnson Johnson.

[00:35:09]

C'est un big pharma. C'est un big pharma. En tout cas, il est le pur produit des grandes écoles françaises. Stéphane Bancel est centralien. Il a commencé sa carrière dans le groupe lyonnais BioMérieux et aujourd'hui, il est à la tête de la biotech moderna qui inondent le marché mondial de vaccins, des vaccins de nouvelle génération de type herren, une fortune désormais estimée à 3 milliards. Un homme avait choisi de lui faire confiance Donald Trump, Walid Crussol et sa mère.

[00:35:43]

À la Maison-Blanche ce jour là, le gratin de l'industrie pharmaceutique cherche le remède aux Kovy 19. Donald Trump a la mine des mauvais jours le vaccin. On lui répète que c'est un horizon encore lointain et hypothétique jusqu'à ce moment précis, pendant le tour de table.

[00:36:03]

Stéphane d'Anselme Moderna, face au président américain, un quasi inconnu de 47 ans avec un fort accent français, va créer la surprise avant l'année sainte.

[00:36:14]

Fortier s'effacera face au docteur farouche estime avioniques Ouanna Waiting for action maximale faxer Festo moderna.

[00:36:29]

Son entreprise n'a encore jamais sorti le moindre médicament. Un gigantesque pari pour Stéphane Bancel, lui qui est un pur produit des grandes écoles françaises.

[00:36:42]

Je m'excuse par avance en anglais parce que ça fait 25 ans que je travaille, mais j'ai travaillé uniquement deux ans en France.

[00:36:47]

En visio conférence avec les étudiants de Central dont il est issu, il détaille son parcours plusieurs années au sein du groupe lyonnais BioMérieux. Il en devient le directeur général à seulement 34 ans et développe l'activité du groupe à Boston, aux Etats-Unis, aux côtés de son ami Thierry Bernard. Dans le milieu des années 2000, d'avoir le directeur général d'une entreprise française qui s'installe et qui travaille depuis Boston, ce n'est pas quelque chose de très fréquent. Il faut reconnaître à Alain Mérieux et à BioMérieux avoir l'intelligence d'avoir accepté cela.

[00:37:20]

Mais je pense que Stéphane a toujours été attiré par l'envie de créer quelque chose. De lui même. 2 0. Et d'en faire une vraie entreprise de taille mondiale. Et ça, il faut reconnaître que seuls les Etats-Unis actuellement peuvent offrir. Cela a un tel talent.

[00:37:40]

Car c'est dans le Massachusetts que se trouve la Mecque mondiale des biotechnologies. Un petit quartier de Cambridge appelé Kendall Square, entre l'université Harvard et le prestigieux Mighty de Boston.

[00:37:53]

Un lieu qui attire les meilleurs chercheurs de la planète, ceux qui travaillent sur la santé du futur. La plus forte concentration au monde investisseurs très expérimentés qui savent comment financer des entreprises de biotechnologie.

[00:38:10]

Donc, si vous avez une idée folle, une idée vraiment bizarre, mais qui pourrait peut être marcher, eh bien c'est ici qu'il faut venir.

[00:38:20]

Et c'est là qu'émerge, au début des années 2010, une idée incongrue la RN messager, une technologie révolutionnaire qui pourrait permettre au corps humain de fabriquer ses propres médicaments. Nous barre à Fayyad une figure de l'industrie des biotechs, veut miser là dessus et se tourne alors vers Stéphane Bensaid.

[00:38:37]

J'allais leur dire bon, vous êtes sympa, vous faites ça sans moi, ça ne marchera jamais. Votre truc? Et le patron de Flagship, qui est libanais, qui est très charmeur, il me dit en anglais ou atif? Ce qu'est ce qui se passe si ce truc marche? Et c'est là qu'il m'a totalement retourné comme une crêpe. À peine créé, l'entreprise Moderna lève beaucoup de dollars et beaucoup d'interrogations.

[00:39:02]

Jusqu'en janvier 2020, à Stains Seine-Saint-Denis. C'est un nouveau coronavirus. Ces séquences ont été rendues publiques sur Internet. Elles sont accessibles à tous.

[00:39:16]

Pour Stéphane Bancel et sa technologie, c'est enfin l'heure de vérité. Au fil des mois, le visage du Frenchie devient synonyme d'espoir pour les Américains.

[00:39:25]

Des bonnes nouvelles ou encore des remerciements depuis le monde entier. Le vaccin moderna est déployé en priorité aux Etats-Unis, avec plus de retard en Europe.

[00:39:35]

l'Europe, avec laquelle il n'est pas tendre, a commencé à discuter avec plusieurs pays européens au mois de mai. On a eu aucune aide pour payer au prix d'études cliniques, tout a des prix pour le voisin américain et heureusement qu'ils l'ont fait, sinon on n'a pas pu développer le vaccin Vittoz là, comme ça n'a jamais fait un euro de profits et les giclées qui ont coûté un milliard de dollars.

[00:39:56]

Un pari à l'américaine gagné par cet héritier de pasteur, récemment entré au classement des milliardaires du magazine Forbes.

[00:40:04]

Marie-Paule Kieny, je voudrais avoir votre réaction à ce qu'on vient d'entendre à l'instant. Stéphane Bancel, qui dit au fond, n'a pas été aidé par l'Europe. Ça veut dire que l'Europe ne croyait pas en cette technologie là.

[00:40:15]

Ce n'est pas seulement cette technologie là, c'est en général ce qui a été dit tout à l'heure, ce qui en fait les Etats-Unis se sont dotés il y a 15 ans ou plus même déjà maintenant, d'une d'une agence qui s'appelle Barreda, qui qui dépend du ministère de la Santé et qui est soutenue par les deux partis, les démocrates et par les républicains et pas bien, et qui est dotée de milliards de dollars et qui a un rôle, c'est un rôle, c'est de protéger les Américains.

[00:40:47]

Et avec cet argent, ils travaillent pour développer des médicaments, des diagnostics, des vaccins pour et d'autres outils pour à la fois les risques biologiques comme une pandémie, mais aussi les risques chimiques, les risques nucléaires, etc. Et donc, ça crée un écosystème, un environnement qui fait que là bas, les biotech qui développent et qui s'intéressent à ce genre de choses, même si au départ il n'y a pas de marché, peuvent peuvent prospérer. Donc, en cas de ce qu'on voit, le résultat qu'on voit maintenant, ce n'est pas le résultat des investissements qu'on a eu.

[00:41:22]

Maintenant, c'est aussi le résultat de décennies, de plus d'une décennie d'investissements qui a permis à ces biotechs de s'installer sur le sol américain, de développer des technologies. Ils ont été supplies, ils ont été aidés certains. Je vois par exemple la société de nouveaux vaccins, qui est un des premiers qui a réussi, a été supporté pendant des années par Barreda, y faisait un vaccin grippe. Il avait des problèmes, ça n'allait pas et finalement, ils ont réglé leur problème juste avant la pandémie.

[00:41:49]

Mais ça, c'est un système qui n'existe pas en Europe, effectivement, et c'est en cours de discussion. Il y a des commissions européennes discutent la création d'une nouvelle entité qui s'appellerait Riera H. Errera et qui pourrait être indépendant à Barreda organisé Edirne.

[00:42:07]

Oui, c'était juste pour compléter qu'il y a au niveau européen. La santé ne fait pas partie des compétences de l'Union européenne et donc ça pose des problèmes. On voit bien à quel point ça pose des problèmes pour la gestion de cette pandémie. Mais Vanderveken a dit qu'elle voulait créer l'équivalent d'un Barreda et on voit bien à quel point, dans une, dans une crise comme ça, il faut du pouvoir, il faut de la puissance publique, il faut de la coordination et de stratégie à long terme.

[00:42:30]

La Barreda existe depuis 2006 et existe depuis 2006. Donc il faut une stratégie à long terme pour pouvoir faire en sorte que l'industrie pharmaceutique qui s'est largement délocalisée dans les pays asiatiques. Vous l'avez dit pour preuve, la production de principes actifs, etc. Or reviennent en Europe, pas de pas uniquement. D'ailleurs, il y a des réflexions au niveau européen, que ce ne soit pas uniquement forcément sur en France ou en Allemagne, mais que ce soit peut être aux portes de l'Europe, au Maghreb, au Moyen-Orient.

[00:42:55]

Faire en sorte qu'il y ait un écosystème qui soit plus proche de l'Europe, avec véritablement une capacité de, j'allais dire, un gros mot de planification, mais en tout cas de stratégie à long terme, parce que ça fait partie du principe de précaution. Ça fait partie de la sécurité sanitaire. Ça fait partie de ce que doit faire un Etat pour protéger ses citoyens et on libère le sujet. Vous avez raison de le souligner, Elie Cohen. Derrière tout cela, je le disais en présentant le thème de l'émission, y a l'idée de déclassement.

[00:43:24]

Il y a l'idée de souveraineté aussi. Bien sûr, ce sont des groupes américains et au final, on finit par récupérer des vaccins de Moderna ou de Pfizer. Mais derrière cette idée là, il y a cette notion aussi que en réalité, on en perdant un accès à un vaccin français ou même d'abord français, on perd une part de notre souveraineté. En tout cas, un sentiment de déclassement. Est ce que vous êtes d'accord avec ça? Tout à fait.

[00:43:48]

Je trouve que le petit film que vous nous avez montré sur l'aventure moderne est particulièrement éclairant. Acte 1 Mr. Bancel était salarié d'une entreprise française. Le même, c'était Meirieu et Mérieux et notre grand spécialiste du vaccin. Monsieur Bancel, dans cet environnement là, a estimé qu'il ne pouvait pas donner la pleine mesure de ses capacités et il a décidé d'aller aux Etats-Unis. Il participe à la création de Moderna. Ce qui n'a pas été dit, c'est que Moderna a été lancé avec 2 milliards de dollars d'argent privé levés auprès d'investisseurs individuels 2 milliards de dollars alors que l'entreprise avait zéro produit zéro recherche développée.

[00:44:31]

Donc, ils ont été capables de puiser dans l'écosystème financier aux Etats-Unis pour lever de l'argent. Et puis, ils ont développé sans même faire un francs de chiffre d'affaires. Ils ont développé cette plate forme RN1, qui est donc basée sur un pari qui est que en envoyant le bon code dans notre organisme, on dit on est prêt notre corps pour qu'il puisse se défendre lui même. Ils ont réussi ce formidable pari. Après, ils sont allés effectivement frapper à la porte du parc, dans le jardin.

[00:45:03]

C'est cet organisme qui a été créé aux Etats-Unis pour financer la recherche sanitaire et pour développer l'autonomie stratégique des Etats-Unis dans ce domaine là. Parce que le pardon des. Copi, dans le domaine des biotechs du DARPA, a été créé pour financer les recherches et les développements dans le domaine du militaire, de l'autonomie technologique dans les composants électroniques et qui a permis toute une série de développements comme par exemple l'internet ou même, d'une certaine manière, les composants qui ont abouti à un iPhone.

[00:45:33]

Ça débouche de la recherche militaire américaine dans le DARPA et donc on a décliné le DARPA dans le domaine de la santé avec le bardas et on est en train de le décliner maintenant dans le domaine de l'énergie. Je fais partie de ceux qui, depuis dix ans, essayent de convaincre l'Union européenne de créer quelque chose d'équivalent au DARPA. Tout ce qu'on peut dire, j'apprends au passage qu'on va peut être d'un Barzaz européen, mais c'est pour vous dire les délais de réaction.

[00:45:59]

Ensuite, très vite, le président Trump a créé cette mission et c'est ce programme qui s'appelle Work Speed. Il a nommé quelqu'un qui s'appelait Moncef Slaoui, qui a été nommé le tsar des vaccins, et il a mis un milliard de dollars de subventions gratuites sur la recherche pour chacun des six vaccins dans ce qui était l'Ukraine.

[00:46:21]

Et on s'est dit on vous écouté attentivement. C'est donc une question d'argent. Non, c'est une question d'écosystème, de recherche, d'écosystème, de financement et d'un État qui sait prendre les risques pour protéger sa population. Parce qu on parle de subventions américaines, mais il faut bien voir les subventions qui ont été versées. Ce n'est pas la même chose de donner un milliard à fonds perdus pour financer la recherche et de mettre 1 milliard 200 millions en pré de Dori.

[00:46:46]

Ce n'est pas la même chose. J'allais oublier. Pardon, Elie Cohen? Cette question que je voulais poser à Dominique Sieff, c'est juste une remarque. Je suis chercheur dans mon laboratoire. Je dois me battre avec la partie administrative au lieu de travailler. C'est ça le problème aussi de la fuite des cerveaux français. Est ce qu'on va avoir dans un instant qu'on en a des bouts?

[00:47:04]

Alors oui, bien sûr, on a évidemment. Evidemment, c'est un échec pour Sanofi, mais dans énormément de domaines médicaux, les Français sortent des bons produits, des vaccins, etc. Faut pas non plus passer. Nous sommes un pays formidable et nous sommes un pays catastrophique. C'est un échec. C'est très français, wala. Il est très ennuyeux. Et alors que ces chercheurs? Effectivement, c'est vrai que la lourdeur des procédures administratives ça remonte à Courteline est un petit peu, est un peu longue.

[00:47:32]

C'est aussi parce qu'il y a pas beaucoup d'argent. Mais attention, au départ de Moderna. C'est de l'argent privé qui s'est mis à risque. Et ce n'est pas complètement par hasard parce qu'on parle de Moderna. Mais l'autre biotech biotech, elle est cotée au Nasdaq. Elle est allemande, elle est cotée au Nasdaq. Pourquoi? Parce que les investisseurs américains ont une culture de la prise de risque. Alors évidemment, il y a la Bourse et il y a des bénéfices formidables.

[00:47:56]

Mais tant d'autres. Ils ont perdu de l'argent pendant des années avec Moderna. Et puis un jour, pardon. Un jour, ça marche. Un jour, ça marche pas.

[00:48:04]

Mais ça veut dire que si on prend plus de risques, ça veut dire dans une interview qu'il avait donnée il y a quelques semaines. Parce que le bancel, dit Stéphane Bancel, le disait le problème en France, c'est que l'épargne. Vous voulez absolument qu'elle soit sur qu'il n'y ait pas de risque. On vous demande qu'elle soit garantie et évidemment, ça pose un petit problème à la fin. Et il explique C'est la raison pour laquelle il n'a pas pu s'installer en Europe, sachant que les Etats-Unis étaient à beaucoup plus grand marché aussi que l'Europe, avec son compartimentage linguistique notamment, et dans l'ombre des big pharmas.

[00:48:36]

La France continue quand même de voir émerger des pépites. Vaccin, un traitement d'avenir? Ce sont peut être ces start up qui continuent d'innover, comme ce labo qui travaille à Lyon sur un vaccin universel pour tous les coronavirus. Repartage américain David Maxime Liogier et Laura Rado. Derrière les murs de ce laboratoire se trouve peut être la solution française aux mutations du Kovy 19. Le défi de cette start up basée à Lyon est ambitieux, presque révolutionnaire mettre au point un vaccin efficace contre tous les coronavirus.

[00:49:13]

Notre objectif, c'est vraiment de proposer un vaccin de deuxième génération qui sera efficace contre le Saraka 2, mais aussi ses différents variants et plus tard, contre une nouvelle pandémie coronavirus, puisque c'est quand même la troisième pandémie en 18 ans. Donc la probabilité pendant les suivante est quand même assez élevée.

[00:49:35]

Un sérum résistant à toutes les mutations. L'approche n'est pas nouvelle pour ces chercheurs qui planchent depuis dix ans sur un vaccin universel contre la grippe. Mais crise oblige, tous les efforts sont aujourd'hui dirigés vers le Kovy 19. La méthode au IVAC se distingue de celle des vaccins actuels. Leur technologie cible une partie plus stable située à l'intérieur du virus.

[00:49:59]

Vous imaginez bien comme ça à l'intérieur du virus n'est pas visible pour notre système immunitaire et donc c'est notre particularité avec notre technologie Godjam. Nous, on arrive à entraîner le système immunitaire, à reconnaître cette partie inférieure du virus qui va varier beaucoup moins.

[00:50:18]

Tester d'abord sur des souris. Ce vaccin pourrait entamer la phase d'essais cliniques sur les humains en fin d'année. Un projet rendu possible grâce aux 30 millions d'euros de subventions françaises et européennes. Mais pour passer à l'étape finale au iVox pourrait, le jour venu, se tourner vers un grand laboratoire, à l'image de Bio Tech, associé au géant américain Pfizer. L'écosystème du développement de vaccins et de médicaments met en symbiose les petites sociétés de biotech qui doivent être très innovantes, qui sont capables de prendre des risques, qui sont capables d'aller d'avancer très vite sur des projets très risqués.

[00:50:55]

Et la big pharma, elle va savoir faire de l'innovation aussi. Mais là où elle est vraiment inattaquable et là, il y a une vraie symbiose, c'est qu'elle est capable de monter en échelle, monter en échelle sur la fabrication avec des usines qui existent déjà, monté en échelle sur le développement clinique, avec des essais cliniques de dizaines de milliers de sujets, puis monter en échelle sur la commercialisation.

[00:51:18]

Si la course au vaccin focalise aujourd'hui une grande partie de l'attention, la recherche sur les traitements se poursuit avec des laboratoires français bien placés, très prometteurs. Le médicament de l'Institut Pasteur de Lille empêcherait toute forme grave du Kovy 19. La dernière phase d'essais cliniques pourrait démarrer le mois prochain. Encore plus avancée, la molécule de la société Abis VAX, une biotech française. Ce traitement sous forme de comprimés jouit d'un sérieux avantage. Son efficacité contre les maladies inflammatoires digestives a déjà été prouvée.

[00:51:55]

C'est encourageant parce que dans le Kovy 19, il y a un emballement de l'inflammation, notamment au niveau des poumons, mais également dans d'autres organes. Est ce que la BX 464 sera suffisamment rapidement efficace pour freiner l'inflammation pulmonaire et diminuer la détresse respiratoire qui conduisent aux traitements de réanimation lourds et parfois au décès? C'est toute la question de l'essai clinique d'ici au mois de mai.

[00:52:24]

Plus de mille passions à haut risque de complications testeront ce médicament pendant 28 jours. L'espoir d'un traitement français contre le Kovy 19 pourrait se concrétiser dans le courant de l'année 2021.

[00:52:37]

Marie-Paule Kieny, qui avait été directrice de recherche à l'Inserm. On a des bons. Ah non, il y a de la bonne recherche française Yahoo! Problème, mais le problème, c'est que il faut passer de la recherche de laboratoire, voire de la recherche académique à la recherche industrielle. Et là, il y a une étape que les Américains appellent whistle chanceler, chaîne pour lequel, en fait, il faut traduire des idées, des concepts dans un futur produit.

[00:53:03]

Et pour cela, il faut en avoir beaucoup pour que certains marchent. C'est ça le problème. Vous avez montré aux IVAC, il y en a d'autres, mais il en faudrait dix fois plus parce que au départ, c'est comme moderna, au départ, c'est l'ARN messager. Là, le concept de iVox, c'est qu'ils n'ont pas de preuve du concept. Donc, ça va peut être marcher et ça va être super. Ou peut être ça ne va pas marcher.

[00:53:26]

Mais quand on en a pas assez, on n'a pas assez de ces concepts qui peuvent être développés en France. Et donc, on a beaucoup moins de chance que d'autres pays de pouvoir avoir le pion gagnant. Alors il faut quand même pas oublier non plus les grands instituts de recherche. Alors là, on nous a présenté l'Institut Pasteur de Lille. Mais il ne faut pas oublier non plus que l'Institut Pasteur de Paris a développé un vaccin qui était celui de Frédéric Engi, qui est basé sur le virus de la rougeole.

[00:53:53]

Ce vaccin a été à l'Institut Pasteur, a fait affaire avec une petite société, justement une biotech qui s'appelait Thémis en en Autriche, déjà longtemps avant la Covidien. Et donc, cette biotech avait tous les droits. Et pourquoi ils avaient tous les droits? Parce qu'en fait, il n'y avait pas d'argent pour développer ce produit en France. Et maintenant d'ailleurs, cette société T-1000 n'existe plus. Elle a été rachetée par le géant Merck. Donc il y a quand même un vaccin qui est issu aussi de la recherche académique française qui est en cours d'évaluation.

[00:54:27]

Cette question? Elie Cohen la France est elle une nation de seconde zone en matière de recherche et développement dans le secteur médical et pharmaceutique? On parlait tout à l'heure de cette notion de déclassement. On sent dans cette question d'Olivier dans Lens. J'ai fait un travail avec Philippe Aghion sur 20 ans. J'ai essayé de voir comment il avait évolué. l'Industrie pharmaceutique française en comparaison avec les autres industries pharmaceutiques. Nous avons étudié à la fois l'évolution du commerce extérieur, des produits pharmaceutiques.

[00:54:59]

On constate un déclin continu et accéléré de la France sur les vingt dernières années. Juste pour vous donner un exemple sur les produits Covidien, il y a vingt ans, on avait un excédent commercial à peu près équivalent à celui de l'Allemagne. Vingt ans après, nous nous sommes à zéro et l'excédent commercial allemand a été multiplié par dix. Nous avons essayé de voir en même temps comment va évoluer la production locale de produits pharmaceutiques et comment elle avait évolué également en termes d'exportations et surtout d'investissements à l'étranger.

[00:55:29]

Le résultat essentiel, c'est qu'en gros, nous avons désindustrialisé en France et que nos entreprises ont plutôt préféré investir à l'étranger massivement. Après, nous avons fait un troisième focus très vite sur l'évolution des brevets français. Comparé à tous les autres brevets, on remarque que nous sommes. Nous avons décroché massivement en matière de brevets d'Istria d'IQ, c'est à dire des brevets pris dans les trois grandes zones économiques en matière pharmaceutique et dans toutes les déclinaisons. Et le phénomène est même plus général.

[00:56:02]

Nous avons fait le même travail dans le secteur des télécoms, dans le secteur des composants, etc. Et on a le même phénomène de désindustrialisation, délocalisation et décrochage de la recherche. Repéré par le nombre de brevets pris en main par vos questions. Moi qui croyais que le système de santé français était l'un des meilleurs au monde. Jean Paul dans le Var. Il est un des meilleurs dans le monde pour les patients puisqu'il ne coûte quasiment rien aux patients.

[00:56:33]

Nous avons ce qu'on appelle le reste à charge et le plus faible de l'ensemble des pays de l'OCDE. Donc voilà, en terme de recherche, c'est vrai. On en a beaucoup parlé ce soir. Donc, c'est vrai qu'il y a une marche qui a été descendu et c'est un vrai souci. On peut espérer quand même pour mettre fin missions à un bras. Aller un peu positif, c'est qu'il y a une prise de conscience sur la désindustrialisation française qui a démarré maintenant en 2012 2014.

[00:56:57]

Beaucoup de choses ont été faites, il y a eu le débat fiscal, etc. Il y a peut être quelque chose qui va remonter maintenant, mais c'est vrai que les années 2000 et 2010 ont été noires pour l'industrie française.

[00:57:10]

Et une annonce quand même aujourd'hui d'Emmanuel Macron, qui a annoncé 1,8 milliard d'euros en faveur de la technologie quantique à Saclay pour rencontrer des étudiants. Alors, je ne sais pas. Marie-Paule Kieny, la technologie quantique? On en attend quoi?

[00:57:23]

Rapidement, alors on en attend rien pour les vaccins. Kobold, j'en ai fait ça pour d'autres combats, sans doute, mais c'est très important.

[00:57:34]

C'est un Français, notamment Thalès et le groupe Thalès, qui est très concerné.

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Comment le groupe Sanofi justifie t il son retard, comme il le justifie pour illustrer le retard sur le vaccin et le justifier? Ils sont, ils sont un peu dans la panade. Ils ont expliqué. Ils avaient un problème sur les essais et ils le justifient. Pas vraiment. Et là, je pense qu'ils sont quand même assez gênés de devoir envisager la possibilité de produire ou d'emballer pour d'autres laboratoires. Donc, oui, il y a une vraie gêne de Sanofi et leur seule façon de se rattraper, c'est de sortir quelque chose avant la fin de l'année.

[00:58:06]

Donc, je pense que là, ils sont entrés dans une course. Ils recommencent les essais au mois de février, donc on va voir ça. Quand vous dites sortir quelque chose avant la fin d'année, ça peut être un vaccin de type classique, mais qui sera moins cher à produire et qui pourrait être très utile dans la deuxième phase. Aujourd'hui, c'est une vraie bombe pour Sanofi. C'est un vrai revers. Après le vaccin qui va sortir avec une technologie plus classique, avec une seule dose qui sera moins chère, pourra être très utilisée et devenir un espace.

[00:58:30]

Sauf que ça devient très compliqué pour eux de faire des essais. Parce que qui va accepter de prendre un vaccin dont on n'est pas sûr alors qu'il existe des vaccins dont on est sûr? OK, il y a un petit problème si les essais de mise en route et pendant ce temps, pas de possibilité de se faire vacciner.

[00:58:43]

J'ai 87 ans, c'est année dans le Rhône qui nous dit ça. Là, on est sur la campagne de vaccination. Là, on est dans un problème logistique. Clairement, aujourd'hui, on a un problème de comment. Et on voit d'ailleurs qu'il y a plein de centres de vaccination qui ferme temporairement parce que les doses ne sont pas là. Donc, on est dans un problème de logistique et il faut attendre que d'autres laboratoires puissent apporter leurs vaccins, qu'ils soient autorisés pour multiplier le nombre de doses.

[00:59:06]

Parce qu'avec seulement deux laboratoires qui produisent forcément, on n'est pas sûr d'avoir plus de doses. Donc là, c'est vraiment un problème logistique d'inscription, de d'amener le vaccin. Il faut l'amener bien acheminer essais et c'est très compliqué.

[00:59:21]

Oui, en fait, je me demande si on peut se demander s'il n'y a pas quand même un choix stratégique qui a été fait sur la distribution du vaccin, qui est très différent du choix allemand en Allemagne. Les Allemands vont vers le vaccin et vous avez 400 centres. Ça pose moins de problèmes logistiques. En France, on a décidé que le vaccin allait aux Français et qu'on a plus de 1000 centres et donc c'est plus compliqué pour répartir les doses, etc.

[00:59:42]

On a commencé à étagés quand on a commencé avec Josépha. Par définition, on ne peut pas demander aux gens de venir au vaccin. Il faut amener le vaccin, mais on est surtout là quand on a annoncé si vous le voulez bien. Comment l'État français peut il intervenir sur les choix de Sanofi? Très vite, Elie Cohen. Comme ça a été dit tout à l'heure, on se fait plaisir en disant que Sanofi est un champion français. Il se trouve que Sanofi a été le produit de regroupement de toute une série de laboratoires et surtout qu'il a depuis des années lancé des développements dans de nombreux pays.

[01:00:16]

Et je dirais même sa principale base de recherche aujourd'hui est aux Etats-Unis. Cette entreprise de plus de plus en plus contrôlée par des capitaux étrangers. Et donc, on se fait plaisir en pensant que c'est une entreprise française qui va obéir au doigt et à l'oeil, à ce que dit monsieur le ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance en se mettant à fabriquer demain des vaccins pour les autres. En fait, c'est une entreprise multinationale à basse française et dont le développement est international.

[01:00:44]

Et surtout, l'entreprise rappelle que les préfinancement même du vaccin Covidien doivent beaucoup plus aux Etats-Unis qu'à la France ou à l'Europe.

[01:00:53]

Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, qui a justement demandé à Sanofi de s'engager sur la non fermeture de sites de production en France, et on parlait de la suppression de 400 postes de chercheurs.

[01:01:03]

Elle est dirigée par un Britannique, Paul Watson. Après la perte de l'industrie. Va t on vers la perte des laboratoires pharmaceutiques? Je suis obligé de me tourner vers vous. Elie Cohen. Vous avez un peu répondu tout à l'heure.

[01:01:13]

Ecoutez, si on ne fait pas, si on ne fait pas une action absolument décisive pour remuscler notre industrie pharmaceutique, notre recherche pharmaceutique, notre recherche médicale et je dirais même la recherche plus fondamentale. On a vraiment décroché. Mon inquiétude, c'est que le climat général, est ce que l'ambiance générale n'est pas aussi défavorable? Je pense à notre allergie grandissante, à tout ce qui est organisme génétiquement modifié. Je pense au principe de précaution, je pense au temps réglementaire.

[01:01:46]

Tout ceci pose un problème. Mais si l'Europe décide de s'y mettre, il est possible effectivement de rebondir. Jeannotte Il y a un domaine dans lequel les Français ont été particulièrement sensibles, c'est quand ils n'ont plus trouvé de Doliprane. Il se trouve qu'au même moment, Sanofi était en train d'externaliser et s'apprêtait à céder son activité. Principes actifs. Il y a eu un réveil européen et un réveil national et il va y avoir une filialisation de cette activité principes actifs de Sanofi.

[01:02:14]

Et il est question que les gouvernements européens participent et que des investisseurs européens participent à la reprise de cette activité.

[01:02:21]

On avance sur la question. Ce sont les trois programmes. Je suis obligé de vous couper la parole, médicalisation très douloureux oblige. Où en sont les trois programmes de recherche de l'Institut Pasteur? Marie-Paule. Le programme le plus avancé, c'est effectivement celui dont j'ai parlé tout à l'heure. Développé par Frédéric Tangissart Le virus de la rougeole, alors il est en phase 1 par le géant Merck et donc on espère qu'on pourrait avoir des résultats avec lui vers la fin de l'année.

[01:02:48]

Les deux autres sont beaucoup plus en amont et n'ont pas encore atteint la phase des essais cliniques.

[01:02:53]

Je comprends que l'Europe risque de manquer de vaccins. Pourquoi ne fait pas appel aux solutions asiatiques ou russes?

[01:02:58]

Marie-Paule Kieny contrôleraient alors que les Russes produisent des vaccins, effectivement. Mais ce qu'ils produisent en Russie, c'est suffisant pour un cours immunisé. La Russie? Pas plus que ça. Et pour les autres? Eh bien, la Russie a fait le choix de faire des négociations bilatérales pour le moment, mais ils ne sont pas pour le moment en mesure de produire suffisamment de vaccins.

[01:03:21]

Je crois que la Hongrie, qui avait commandé du vaccin russe, est revenue vers le vaccin payé par l'Europe. Merci à vous tous. C'est la fin de sa vie. Cette émission qui sera diffusée ce soir à 20 h 25, je vous rappelle que vous pouvez trouver ça dans l'air en podcast et en replay tout de suite de votre c'est à et demain ça sera Axel de Tarlé.