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Vers 9 heures 30, Franck Ferrand raconte sur Radio Classique. Si l'on en croit Vaclav Havel, cet homme aura été le plus grand dramaturge du vingtième siècle et sa mort en 2005. Une grande perte pour la littérature mondiale. Pourtant, aux yeux du grand public, c'est vrai, il faut bien. Il faut bien le dire, Artur Miller reste avant tout l'homme qui aura épousé Marie-Lyne Monnereau. Et c'est vrai que faire une telle union vous classe un homme plus sûrement que n'importe quel fait d'armes.

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Et si la silhouette d'Artur Miller est aujourd'hui encore tellement connue, ce grand bonhomme d'un mètre 90 que le front très dégarni de grosses lunettes d'écaille de rides verticales au milieu des joues? Si ce personnage est devenu presque populaire, ce n'est qu'à force de le voir sur des photos aux côtés de la superstar. Un paradoxe quand on connaît le statut de rebelle d'Artur Miller, son engagement à la gauche de la gauche américaine.

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Ironie du sort, il faut quand même dire que cet homme a écrit un certain nombre de pièces qui, à elles seules, suffiraient amplement à sa gloire. Mais c'est comme ça. Cet homme a vécu l'une des histoires d'amour les plus mythiques du XXe siècle et la grande pièce de la vie aura d'une certaine manière eu raison dans l'imaginaire collectif de ses autres pièces. Arthur Miller est mort il y a plus de quinze ans. Il était mort le jeudi 10 février 2005, un peu avant 10 heures du soir, dans sa maison du Connecticut, au Nord-Est des États-Unis.

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Il avait un cancer depuis longtemps qui avait entraîné des complications cardiaques. Il n'en est pas moins mort à 89 ans. Arturo Hillaire. Il était sorti d'un centre anti-cancer de New York au début de l'année pour rejoindre l'appartement de sa soeur à Manhattan. Né le mardi qui avait précédé sa mort, il n'avait pas hésité à faire quelque deux heures et demie de route pour monter jusqu'à 100 kilomètres au nord de New York jusqu'à sa propriété de Roxbury, une propriété qu'il avait achetée en 1958 avec Marie-Lyne Monnereau, justement.

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Elle Roxbury, la même commune que la petite maison d'écrivain qu'il avait dans un premier temps achetée avec ses tout premiers droits, les droits de ses premiers succès. Plus exactement, une maison qu'il avait occupée dès 1948, le Roxbury, comme on appelait le repaire d'Arthur Miller, est un endroit assez simple, une grande cabane de trappeur au milieu des bois occupés par de tout petits écureuils et de très grands ours.

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D'ailleurs, en 2002, il avait reçu un journaliste du Monde qui avait eu la surprise pendant l'interview de voir ce monsieur de 86 ans se mettre sur la pointe des pieds pour montrer la taille des ours qui venaient donner du museau le long de ses vitres. En hiver, en contrebas, il y avait un atelier, car à ses heures, Arthur Miller pouvait être ébéniste et encore plus bas. Derrière d'épais fourrés, un petit étang d'eau pure 4 mètres de profondeur, étang dans lequel Arthur Miller se baignait tous les jours à la belle saison.

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Et puis derrière, à l'écart, un peu plus haut. Si vous voulez. Le studio d'écriture où il faut imaginer le grand auteur à l'œuvre du grand auteur. Il a marqué évidemment des générations. Mon éditeur, disait il, m'a confié que l'édition de poche des Sorcières de Salem est son plus grand tirage. Ça se chiffrent en millions. À chaque instant, je peux sentir une personne en train de lire ou de voir la pièce. N'est ce pas bouleversant de conserver un pareil pouvoir?

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En vérité, disait Arthur Miller, les gens sont éveillés. C'est à l'écrivain de l'émouvoir dès qu'ils sentiront pointer une vérité. Ils vont lui emboîter le pas.

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Ils étaient sans doute méfiants envers la cohorte de ses biographes, Arthur Miller. C'est la raison pour laquelle il a écrit ses propres mémoires en 87 parues en 88 en France. Ça s'appelle Time Benz. Au fil du temps, c'est loin d'être son plus mauvais livre. Parce que, dites vous? Arthur Miller fait partie de ces personnages fascinants qui, toujours, ont été, pendant la période qu'ils ont traversé, aux premières loges des événements. Ils sont au bon moment, au bon endroit, si je puis dire.

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Et l'on voit dans cette autobiographie, par exemple, le grand photographe Henri Cartier-Bresson en train de lire Saint-Simon à un enfant âgé à peine d'un an. On y voit le célèbre parrain de la mafia, Lucky Luciano, faire vider un restaurant sicilien pour pouvoir déjeuner tranquillement avec lui. On y voit le sculpteur Calder fabriquer à une seule espèce de cornet acoustique avec un entonnoir, un tuyau, etc. Bref, il y a du beau monde dans les mémoires du grand dramaturge de Dobble, lui aussi fils à Orson Welles, de Laurence Olivier à André Malraux, de la reine Elisabeth au président Kennedy.

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Et puis, il y a Marie-Lyne, bien sûr.

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Il y a Marie-Lyne, surtout Franck Ferrand. C'est un raté christique. Voilà pourtant une vie qui, à la base, avait l'air toute tracée. Arthur Miller est né en 1915 dans une famille d'immigrés juifs polonais. Et il faut dire que son père avait réussi dans le monde. Son père, ses. Réussi dans le monde de la confiance, de la confection et donc c'est une famille où l'on menait grand train. Il y avait la limousine et le chauffeur, etc.

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Faut pas négliger le rôle de la mère d'Artur. C'est elle qui lui a inculqué l'amour des livres, de la culture et dans cette famille à la réussite peut être un peu trop neuve. Il y avait comme un complexe intellectuel et Augusta, la mère d'Artur, voulait que son fils devienne écrivain. Je crois qu'on peut dire qu'elle a d'une certaine façon orienté sa carrière.

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Et puis est arrivé 1929. Toujours cette crise qui a tellement marqué de destinée. Il a 14 ans, en 1929, Arthur Miller et c'est le krach qui va engloutir la petite fortune un peu récente de son père, Isidore Miller. Ce qui fait qu'on quitte la grande maison de Harlem. Harlem n'était pas encore le ghetto noir qu'il est devenu et on va s'installer dans une petite bicoque à Brooklyn. Et c'est difficile. On voit Artur qui doit traîner sur la 114e Rue pour essayer de travailler et payer ses études à l'Université du Michigan.

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C'est là sans doute, qu'il rencontre cette Amérique qui va nourrir son oeuvre, en quelque sorte. C'est un garçon patient, arthurs et résistant. Alors, on le voit tour à tour livreur de pain, docker, chauffeur de poids lourds, commis voyageur pour un marchand de tapis et encore tout jeune dans le métro en se rendant à ces petits boulots.

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Il lit Les frères Karamazov. Et là, là, c'est absolument l'étincelle. C'est la grande révélation. Il découvre que la littérature peut être autre chose qu'un art. Simplement, il y a une implication sociale de l'écrivain, une implication politique même. Et on peut dire qu'il est ébloui par Les Frères Karamazov, comme il le sera d'ailleurs par les pièces d'Ipsen. Entre temps, il y aura eu Tolstoï également. Bref, il se met à écrire lui aussi. Et en 1936, il fait paraître sa première pièce qui s'appelle Nos lacs.

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Pas de chance. A ce moment là, il est manutentionnaire dans un dépôt de pièces automobiles.

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Il voudrait devenir Artur Miller, un auteur de pièces engagé. Il connaît aussi Bertolt Brecht, bien entendu. D'une certaine manière, il y a peut être en lui la fibre d'un Brecht américain. Si vous voulez, en 1944, il va faire paraître, au lendemain de la guerre, l'homme qui avait toutes ses chances. La pièce est montée à Broadway, mais disons les choses, c'est un échec.

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Et vous voyez que ce n'est pas une vie facile. Il aurait eu mille occasions de se décourager d'une manière. Eh bien, il va continuer. Je vous le dis, les passions. Il est résistant, il ne se décourage pas. En 1946 47, il fait paraître une pièce sur l'après guerre l'affrontement entre un jeune homme idéaliste et son père qui était un profiteur de guerre. Ça s'appelle. Ils étaient tous mes fils. La pièce est bien reçue. D'ailleurs, on lui décerne le prix du New York Drama Critics Circle, qui est très prestigieux.

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On peut dire là que la vocation d'Arthur Miller est établie.

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Reste maintenant à faire de tout cela quelque chose de vraiment remarquable. Un extrait de la bande originale de mort d'un commis voyageur portait cette pièce d'Arthur Miller, portée à l'écran quatre ans après sa création. La bande originale en question est signée Alex North.

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Franck Ferrand sur Radio Classique. Alors, ce jeune dramaturge est maintenant diplômé de journalisme et d'histoire de l'Antiquité, une antiquité qui va constamment innervé son travail. D'ailleurs, sa prochaine pièce sera un reflet de l'air du temps. Mais c'est là l'apport de la littérature antique, si je puis dire. Avec en surplus, la catharsis de Sophocle. Il s'agit pour Arthurs d'écrire sur des personnes privées et de hausser l'expression à un niveau politique, c'est à dire social.

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On aurait presque tenté, on serait presque tenté de dire, de hausser l'expression à un niveau antique.

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Il se veut lui même un épigone de Jeanne Honnelles. En 1948, son ami Elia Kazan, qui lui même est fils d'immigrés arméniens, va l'emmener voir la nouvelle pièce de Tennessee Williams, Un tramway nommé Désir. Et là, c'est un véritable choc. Les mots et leur libération, la jouissance de l'écrivain qui les écrit, l'éloquence radieuse de sa composition m'ont plus bouleversée que le pathos émotionnel, dira Arthurs Millaire, de cette pièce de Tennessee Williams. Avec son tramway, Tennessee avait imposé le droit de parler à pleine gorge.

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Ce qui m'a été d'un grand soutien quand je me suis penché sur Willy, l'Oman, mon commis voyageur. Et oui, parce que évidemment, il va y avoir immédiatement quelque chose. Il va y avoir une, une traduction de tout ça. Entre temps, Arthur Miller a cherché un coin tranquille pour écrire. C'est là qu'il est allé s'installer dans le Connecticut. Un Roxbury s'est mis au travail.

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Il veut raconter le dernier jour de la vie d'un certain William, L'OMAN. Qui est cet homme de presque rien, ce monsieur? Pas grand chose. Ce représentant de commerce qui a avec 34 ans d'ancienneté dans son entreprise, ne s'en fait pas moins virer. Il vend plus assez. Vous savez, cet homme est en marge de sa propre famille. On le voit assez méprisé par son fils si elle a d'ailleurs des dialogues qui sont électriques, extraordinaires. Il est victime d'une société qui veut avant tout de l'efficacité de la productivité.

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Alors quand on a pressé le l'oranger, eh bien on jette l'écorce et on jette ce ce pauvre homme. Cette histoire est inspirée par la grande crise si terriblement traversée Arthur Miller, bien entendu. Et de ce point de vue là, on pourrait presque dire qu'ils se mettent à l'école d'un Steinbeck, par exemple. Mais c'est aussi sa propre histoire qu'il raconte. Il y a dans Willie l'Oman quelque chose d'Isidore Miller. Bien entendu, la pièce est écrite dans l'inspiration.

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Elle va être mise par mise en scène par Elia Kazan et d'ailleurs avec les Cobb dans le rôle principal. Et là, il se passe quelque chose de magique, comme il en arrive parfois entre eux, entre une oeuvre et son public. Imaginez, nous sommes à Philadelphie en janvier 49, le soir de la première. L'auteur est assis la tête dans les mains, dans la coulisse, raconte François Forestier. Un silence terrible se répand. Une éternité passe à travers un Judas.

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Millaire voit l'incroyable. Les gens qui pleurent pas un bruit ne s'élèvent rien, rien. Et puis les applaudissements qui éclatent et va se souvenir. Arthur Miller. Ils furent sans fin.

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Ces applaudissements, c'est vrai que la pièce va connaître une grande carrière.

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Elle est poussée par le prix Pulitzer, qui assoit définitivement le statut de dramaturge de son auteur. Et cette pièce, vous savez qu'elle va devenir un des classiques du XXe siècle. Elle sera montée jusqu'en Chine en 1983 et on sait que Arthur Miller était allé lui même à Pékin pour assurer la mise en scène à l'époque. J'ai eu la chance de l'avoir interprété par François Périer en 1988. François Périer, dont sa aura été en France le dernier grand rôle.

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On peut dire que le succès, pour autant, ne change pas. Arthur Miller, qui maintenant vit à Brooklyn avec sa femme, une Irlandaise catholique très pratiquante qui s'appelle Mary il vit avec elle, ont eu deux enfants, Jane, l'aînée, et Weber.

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Et pourtant, cette période est une période assez dure de la vie de Miller. On est en fait. On est en effet en plein début de ce qu'on va appeler grâce à Miller. D'ailleurs, la chasse aux sorcières. Vous savez, cette chasse aux sorcières qui naît dans l'Amérique des années 50 à 54 sous sous l'instigation du sénateur du Wisconsin Joseph McCarthy, une vague d'hystérie submerge le pays, raconte André Maurois. Le maccarthysme devint pour les uns, une fois aux yeux des autres, une maladie honteuse.

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Il y a maintenant cette commission sénatoriale des activités anti-américaines qui pourchasse tous ceux qui, et notamment parmi les écrivains, les réalisateurs, les metteurs en scène, etc.

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Seraient suspectés d'intelligence avec l'ennemi. Autant dire, avec cette Union soviétique. Oublier qu'on est en pleine guerre froide, bien entendu. Et Arthur Miller a participé à l'organisation de la Conférence culturelle et scientifique pour la paix mondiale au Waldorf Astoria. Avec un certain nombre de personnes qu'on accuse d'être trop proche de l'Union soviétique, puis la fibre tellement sociale de ces pièces lui vaut bien sûr beaucoup d'accusations. En 1952, il se rend à Salem, une petite ville pas très connue des environs de Boston, dans le Massachusetts.

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Il va se plonger dans les archives des procès de sorcellerie qui s'y sont déroulés en 16 192 et découvrir que finalement, il y avait entre les inquisiteurs du 17ème siècle et ceux de l'Amérique des années 50 plus que des points communs. Et ça va donner naissance, bien sûr, à une pièce célèbre de courroucés ball en français, Les sorcières de Salem. Première dénonciation publique du maccarthysme. Avec cette prise de position qui, dans l'Amérique des années 50, n'est pas seulement courageuse, elle pourrait presque paraître inconsciente.

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Cette prise de position, elle va valoir bien des déboires, vous l'imaginez, à son auteur.

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l'Orchestre symphonique de Londres, sous la direction d'Eric Stern, interprété cette bande originale du film de John Huston, Les désaxés de Misfits, une bande originale signée Alex Norfolk.

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Un film évidemment très célèbre avec Clark Gable, avec Montgomery Clift et une certaine Marilyn Monroe.

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Franck Ferrand sur Radio Classique. Au moment de la rencontre, évidemment, entre ce dramaturge devenu très célèbre et qui est devenu quasiment presque une légende vivante, et puis une autre légende vivante du grand écran celle là, bien entendu, Maryline Monnereau, qui est devenue une sorte d'icône non seulement américaine, mais planétaire.

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Et puisque Artur Miller fréquente la société du spectacle et le monde du cinéma, il n'est pas étonnant que chez des amis communs, il ait croisé dans un coquetel la sublime bombe atomique Marie-Lyne Monnereau.

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Et évidemment, ils vont se fasciner mutuellement pour des raisons très différentes. Ai je besoin de vous dire cette espèce de d'incarnation, même de la sensualité? Va être fascinée par l'incarnation de l'intelligence. Et la réciproque est vraie, bien entendu.

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On raconte que lors de leur toute première rencontre, Artur Miller n'a rien trouvé de mieux que de demander à Maryline Monnereau si elle aimait Tolstoï. Évidemment, la réponse a dû être un peu un peu décevante, mais il n'empêche, c'est une grande fascination. C'est un grand amour qui naît. Le 27 octobre 1955, Marie-Lyne Monnereau divorce de Jodie Madiot.

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Vous savez qui était son son mari qui s'occupait, lui, de baseball?

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Et puis, Artur Miller va rompre avec sa propre femme, Mary, et il va partir s'installer pendant six semaines dans ce qui est à l'époque la capitale du divorce. Vous savez, à Raynault, il faut les six semaines de résidence nécessaires pour avoir pour mettre fin au mariage et pour tromper son ennui. Pendant ce temps là, il va observer un groupe de Kobol qui s'occupent à capturer et à dresser des chevaux sauvages. Et c'est ce qui va être l'inspiration d'une nouvelle de Misfits.

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Les Désaxés renouvèle qu'il rédige sur le temps sur le champ pardon, avec l'intention d'en tirer peut être une pièce, voire même un scénario. Le divorce est officialisé le 11 juin 1956. Il annonce dans la foulée leurs fiançailles. Ils vont aller se réfugier à Roxbury, dans le Connecticut, le 29 juin. C'est le célèbre mariage à New York entre Marilyn Monroe, 30 ans, et Arthur Miller, 40 ans, qui, aussitôt après, vont s'envoler pour l'Angleterre, où Marilyn s'en va tourner le prince et la danseuse.

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Alors, c'est cet amour extraordinaire qu'ils vont connaître ensemble. Et ils vont rencontrer, bien entendu, tout ce que le cinéma, tout ce que les arts de l'époque peuvent produire d'extraordinaire. Et au moment de tourner pour un film de George Cukor, Le milliardaire, c'est Gregory Peck, normalement, qui devait jouer le deuxième rôle à côté de Marilyn Monroe. Et elle suggère un autre. Un autre acteur, Yves Montand, dont elle a applaudi un show à Broadway.

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Et là, à ce moment là, elle se dit que ça pourrait être, ça pourrait être. Tout pourrait être une rencontre utile. La Twentieth Century Fox va se laisser convaincre dès l'arrivée de Montand et de Simone Signoret à Hollywood. Les deux couples se lient d'amitié. Sauf que Simone Signoret est attendue en Italie pour un tournage qu'Arturo Miller. De son côté, doit rejoindre John Huston en Irlande pour préparer le prochain tournage de l'adaptation des Misfits, justement, et que vous savez ce qui va se passer.

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Le film Le milliardaire en anglais. Le premier Let's Mexx en anglais, c'est Let's make love faisant l'amour. C'est ce qui va se passer entre Montand et Marie-Lyne. Alors Simone Signoret pardonnera à Yves Montand, vous le savez, mais Arthur Miller, lui, ne va pas pardonner à Maryline. C'est une séparation terrible. Le divorce est prononcé le 20 janvier 1961. Un an plus tard, Arthur Miller épousera In Gay le 17 février 1900 62. Mais il y aura bien sûr, il va y avoir le suicide de Marie-Lyne.

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Cette disparition terrible, qui est en quelque sorte pour Arthur Miller, la fin. On pourrait dire d'une certaine, d'un certain moment de sa vie.

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Franck Ferrand, c'est raté. Christique.

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Arthur Miller aura été passionnément l'homme de son temps et c'est peut être ce qui fait qu'il n'est plus tout à fait celui d'une autre. D'ailleurs, pendant très longtemps, je dois vous avouer que je lisais ces pièces, etc. Sans savoir du tout son, sans penser qu'il était encore en vie. Et pourtant, il continuait d'écrire, de faire paraître son dernier grand succès à la scène. Il l'a obtenu en 1968 avec le prix. En 2002, il était encore à Paris pour le lancement de sa pièce Le désarroi de Monsieur Patères.

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Et c'était Jorge Lavelli, à l'époque, qui faisait la mise en scène au Théâtre de l'Atelier avec Michel Aumont. Et tandis qu'il présentait à résurrections Blouse pardon à Minneapolis, il continuait à publier de temps à autre un article dans le New Yorker. Il a même interprété un petit rôle de patriarche dans le film Eben de l'Israélien Amos. Vous savez, un film inspiré assez librement d'ailleurs d'une de ces nouvelles, Arthur Miller sur la fin, était devenu aussi un auteur très engagé politiquement au soutien du Parti démocrate.

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En 2001, au moment du 11 septembre 2001, on se rappelle sa réaction très, très vive. Il parlait d'une guerre enragée et de la vie et amoureux de la mort. Il jetait sur la société occidentale en général et sur la société américaine en particulier, un regard qui était devenu celui d'un sage antique. Si je puis dire, une sorte de Sénèque des temps modernes. Peut être.

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Pourtant, en janvier 2002, au moment de la mort de sa femme Morath, il s'était lui même considéré comme un sursitaires. Il va vivre encore encore un peu plus de deux ans avec une jeune artiste peintre, Agnès Barley, qui était de 55 ans sa cadette. Et avec une certaine candeur, peut être, mais sans illusions, c'est sûr. Il disait la vie et la plupart du temps, une pièce comique. Bien pour commencer la semaine de la meilleure des manières, je vous propose de retrouver maintenant Christian Morin bonjour Christian, bonjour Franck, 21 décembre, quand je pense qu'il faut attendre quelques mois pour que le 21 juin, ce soit l'été.

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Je crois que vous alliez me parler du 21 janvier. Oui, le 21 juin dernier, on en est loin. Le 21 janvier, c'est de triste mémoire.