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Vers 9h30, Franck Ferrand raconte sur le site. Il s'agit d'un livre. Oui, je l'ai vu jouer les Qu'est ce que vous voulez? Je vais faire comme si, d'une certaine manière, j'étais le chroniqueur littéraire de cette maison.

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Alexandra Lapierre Oui, je vais vous parler du nouveau roman d'Alexandra Lapierre. Il y a des livres comme ça qui marquent plus que d'autres. C'est le cas de Jeu du roman.

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On pourrait plutôt parler d'une biographie romancée de ce personnage absolument extraordinaire dont moi non plus, je n'avais jamais entendu parler avant ces dernières semaines. Elle s'appelle Belle Green. C'était une femme assez extraordinaire et cette histoire nous emmène à New York. Nous sommes à la fin de l'année 1905, en décembre 1905, par une froide matinée de fin d'automne.

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On est entre la trente sixième et la 37e Rue sur Madison Avenue, et une jeune femme est là, qui se presse sur le trottoir et se dirige vers la Morgan Library.

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Vous allez en entendre parler de cette Morgan Library ce matin. Il s'agit probablement pour elle du rendez vous le plus important de son enfance. Elle va rencontrer John Pierpont Morgan, un des banquiers les plus riches des Etats-Unis. Il s'agit d'un entretien d'embauche, vous avez bien compris. C'est le premier entretien pour cette jeune belle Green, qui réalise alors un stage pour la bibliothèque publique de New York. Elle est amoureuse des livres belle et elle a toujours souhaité travailler comme conservatrice dans une grande bibliothèque.

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Et justement, il se trouve que ce banquier Morgan cherche quelqu'un qui pourrait développer la très prestigieuse collection d'ouvrages qu'il a pu réunir. C'est la raison, donc, de cet entretien de ce matin. Bell vient de loin. Elle a grandi dans les quartiers noirs de New York, dans un contexte où les descendants d'afro américains ne possèdent pas les mêmes droits que le reste de la population. Son arrière grand père était un esclave affranchi.

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Donc, on était à l'époque où les Etats-Unis étaient complètement minés, ravagé par cette ségrégation, par ce racisme à tous les étages. Et les Etats-Unis de la fin du 19e siècle avaient adopté des lois extrêmement strictes à l'égard des Noirs. Ça s'appelait les lois Jim Crow des lois, qui date de 1877. Il était interdit aux Noirs d'aller partager les mêmes endroits, les mêmes trains, les mêmes, les mêmes fontaines, les mêmes toilettes, les mêmes théâtres, les mêmes restaurants, les mêmes universités que celles que les personnes qui étaient blanches.

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Il suffisait de voir une seule goutte de sang noir dans un arbre généalogique pour perdre le droit de vote, pour perdre l'égalité civique, etc.

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Et les États du Sud allé plus loin encore dans cette ségrégation. Mais pour éviter une nouvelle sécession, les États du Nord n'avaient n'avait rien dit. Il avait argué que l'unité du pays était peut être plus importante que ce qui pouvait diviser les différents États. Bref, entre 65 et 77, une intégration a été possible. Le père de Belle il s'appelait Richard Glineur a fait de très belles études. Il a d'ailleurs été le premier descendant afro américain diplômé de Harvard Coolidge.

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Et puis, il a fait une belle carrière comme prof, comme professeur, comme avocat et après 77. Donc, il a évidemment dû se conformer aux nouvelles lois.

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Il a dû quitter ses postes universitaires et s'il lui arrivait encore d'exercer, il le faisait gratuitement. Il a subi toutes sortes d'humiliations, de menaces. Ses élèves, ce qui lui restait fidèle était étaient très mal traités. Et de là cette lutte politique pour l'égalité des droits qui, toute sa vie, aura animé le père de Bell.

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Ça a fait de lui quand même un père assez absent. Il faut bien le dire. Vers l'âge de 10 ans, Bell, ses frères et ses soeurs n'ont plus vu leur père. Et pour s'en sortir, la famille a décidé de cacher ses origines. On a changé de nom. Ruinart est devenu, est devenu Green Dacosta, ce qu'il faisait comme si on avait des origines portugaises, etc.

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Bref, dans la famille Green, puisque c'est ainsi que maintenant, on va l'appeler. On avait décidé de ne plus jamais rien dire sur ces quelques gouttes de sang noir qui auraient pu tout faire basculer.

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Franck Ferrand Si tu christiques, la vie a permis quand même Abel à ses frères et sœurs, etc.

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De s'épanouir, si je puis dire, puisqu'on ne laissait rien transparaître dans la famille gouine Dacosta des ascendants afro américains. Et bien, on vivait comme comme les autres. Alexandra Lapierre, dans son livre Belle Green aux éditions Flammarion, écrit à propos de belles franchir la barrière de couleur lui semblait soudain si facile, à la portée de n'importe qui, au fond. Dieu seul savait s'ils n'étaient pas plus nombreux qu'on le supposait. La pratique était connue. Un mot le résumait sans besoin.

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D'autres précisions le passé. Qu'est ce que c'est que le passé? Eh bien, c'est faire comme si on n'avait aucune aucune ascendance de couleur dans. Qui ne les tolère pas. Bell va donc suivre des études à Princeton. Vous avez compris qu'elle était passionnée par les livres et que son but est de devenir bibliothécaire depuis l'âge de 12 ans. Elle déclare vouloir vivre entourée de livres. Elle aime les regarder, les tanches, les toucher, les sentir. Et après une rapide formation, elle est devenue stagiaire à la bibliothèque publique de New York.

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C'est là qu'elle a rencontré le neveu du banquier qui s'appelait Genius, Morgane, et c'est lui qui a aidé Bell à obtenir cet entretien avec le grand dépit Morgane, le 31 décembre 1905. C'est par un simple télégramme que Bell a appris sa nomination comme bibliothécaire de la Morgan Library Yoga Job STAP 75 dollars par mois. Stop! Bibliothèque de M. Morgan. Stop! Demain 8heures stop à New York. Et oui, on était juste au tout début de l'année 1906.

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Autant vous dire que Bell a 26 ans, alors elle ne ment pas seulement sur ses origines, sur son ascendance. Elle fait croire aussi qu'elle n'a que 22 ans. Elle va devoir mettre de l'ordre dans tout ce que possède déjà M. Morgan. Le banquier doit partir en Europe à ce moment là pendant six mois. Il doit s'absenter de février à juillet 1906. Eh bien, elle va profiter de cette période là pour faire ses preuves. Il lui faut trier tous les ouvrages de collection.

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Il y a notamment deux bibles imprimées par Gutenberg. Vous imaginez les trésors que possède Morgane? Il y a également une Iliade et une odyssée imprimée en grec à Florence en 14 189. Tout ça, c'est ce qu'on appelle des incunables. Vous savez, les évangiles de Lindows, c'est à dire le premier manuscrit jamais enluminé de l'époque médiévale. Enfin, bon, ce sont vraiment des pépites, des trésors, et ça va s'accélérer puisqu'on va continuer à acheter et acheter des trésors.

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Bell, qui possède un véritable amour des livres, vous l'aurez compris, est toujours pleine d'émotion lorsqu'elle manipule ses ouvrages d'une grande rareté, extrêmement précieux à son retour. Morgane est très satisfaite de son travail. Une profonde amitié va naître entre les deux. Et puis Morgane, dont le caractère n'est pas rien. C'est un homme extrêmement lié, avec un caractère possessif.

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D'ailleurs, il va se prendre d'une grande affection pour Belle.

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Ils vont même devenir intimes. Japy, Morgane, lui racontent tous ces malheurs, qu'ils soient familiaux ou financiers. Il faut dire qu'il en collectionne pas mal. Là aussi Belle, de son côté, s'occupe également des affaires privées de Morgan pour faire plaisir à sa maîtresse qui s'appelle Adélaïde. On va essayer de dénicher à travers tout le monde, le monde entier, tout ce que les Adélaïde de l'histoire ont pu posséder. Il y a notamment un missel écrit à la main par madame Adélaïde, la fille préférée de Louis 15, ainsi que des livres d'heures magnifiquement reliés.

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Il y a également deux douzaines de lettres écrites dans les années 1870 par Marie Adélaïde, la cousine de la reine Victoria, etc.

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Bref, Bell va devenir presque indispensable pour Génépi Morgane. Elle finit même par s'immiscer dans ses affaires financières. Vous savez qu'en octobre novembre 1907, les États-Unis vont traverser une grande crise. Crise économique? Le monde de la finance accourt chez Morgan pour essayer de chercher une façon de sortir de ce marasme. Et Morgane va soutenir la Bourse à plusieurs reprises avec ses propres deniers. Il faut dire presque presque infinie. La situation va mal. Néanmoins, et Morgan, au début de novembre 1907, réussit réunis par une cinquantaine d'hommes d'affaires.

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Il a pris parmi les plus les plus puissants des États-Unis. Et où les réunit il? A la Morgane Librairie, justement. On les installe, on les enferme quasiment dans une pièce pour qu'ils puissent trouver une solution. Et c'est belle qui est censé représenter le grand banquier et qui doit rester auprès de tous ces hommes d'affaires pour transmettre les messages, si vous voulez. Et après une nuit de tractations, les 50 parviennent à trouver un accord et Morgan les autorise, si je puis dire, à sortir.

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Belle Green va assister donc à ce moment extraordinaire de l'histoire financière américaine. Aux premières loges, elle aura même été, on peut le dire, un des acteurs de l'évènement. Elle a fait maintenant la conquête de la haute société new yorkaise.

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Il faut vous dire, elle mène une vie tout à fait mondaine. Elle occupe régulièrement la loge de Morgane au théâtre. Elle se rend presque tous les soirs au restaurant, à l'opéra. Elle boit, elle fume. C'est une femme très, très libre pour cette époque. Mais n'oubliez pas une chose n'oubliez jamais. Ce fait essentiel, c'est qu'elle continue de mentir sur ses origines et que ça l'empêche d'avoir évidemment une relation durable. Pourrait bien se passer si donner naissance à un enfant de couleur.

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Vous imaginez, c'est tout son monde d'un seul coup qui s'effondrerait. Et je ne parle pas des conséquences induites pour l'ensemble de sa famille. Elle perdrait sa place à Notoriétés. On pourrait même penser que ça l'amènerait a risqué sa vie. Et d'autant plus que certains propriétaires de restaurants ou théâtres qui emploient des personnes de couleur comme vigile pour dénoncer leurs congénères qui dissimule leurs véritables origines. Ces propriétaires sont très à cheval sur les réglementations. Le fait de dissimuler ce passé engageraient toute la famille Green Dacosta si ses frères et sœurs se faisaient repérer.

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On peut dire que leur vie d'un seul coup basculerait donc. Ils se sont tous fait un serment. Ils ont procédé à un engagement mutuel de ne jamais se marier, de ne jamais avoir d'enfant pour ne pas risquer qu'il s'agisse d'un enfant de couleur. Néanmoins, vous allez voir que dans les années qui viennent maintenant, les choses ne vont pas se passer comme prévu.

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Le ragued de la feuille d'érable de Scott Joplin était interprété et vous l'avez vu avec un swing extraordinaire par Lang Lang Franck Ferrand, si tu christiques. Elle est très l'ENSAE maintenant notre belle green. Elle croise tout ce que l'Amérique peut proposer de gens importants. Elle rencontre Woodrow Wilson, notamment, qui est encore présidente de l'Université de Princeton à l'époque et qui lui demande des reproductions d'un certain nombre d'œuvres que possède la Morgane Library. En parallèle, elle réorganise complètement la bibliothèque de Gépides Morgane et elle voudrait que cette Morgan Library s'impose parmi les plus prestigieuses bibliothèques du monde.

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Au même titre que la Bibliothèque nationale en France ou que la bibliothèque du British Museum en 1908. Ça fait trois ans que Bell travaille donc pour Morgane et elle s'est fait un nom, bien sûr, dans toute cette société new yorkaise. Il se trouve qu'à ce moment là, un certain Lord Armored met en vente sa son extraordinaire bibliothèque et la vente a lieu en Europe. Et bien Belle va convaincre Morgane de l'envoyer en Angleterre pour assister à cette vente aux enchères.

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Il faut dire qu'elle est très bonne dans ce domaine là aussi, la vente se réunit.

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Tout ce que le monde de l'art en Europe et tout ce que le monde des bibliophiles compte d'important. On a là dedans des livres. Il faut dire que la collection qui est vendue est absolument inouïe, avec beaucoup de très, très vieux ouvrages qui ont appartenu à des gens très importants de l'histoire. L'horreur, pour Bell, ce serait que parce il faut vous dire qu'il y a notamment 17 incunable rarissime qui ont été édités par William Caxton au 15 ème siècle, donc, bien entendu.

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Et Bell ne voudrait pas que ces 17 Caxton soient de nouveau séparés et qu'il soit qu'ils se retrouvent complètement répartis entre les différentes bibliothèques du monde. Alors, elle va mettre le paquet. Si vous me passez l'expression, elle obtient les 17 Caxton ans. Vraiment? Toute la collection pour cent vingt cinq mille dollars de l'époque.

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C'est très difficile à traduire, mais on va Durán, en tout cas entre 3 et 4 millions de nos euros. Ça a été des enchères absolument inouïes.

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Et avant de quitter l'Angleterre, et bien après avoir rencontré tout ce qu'il y a de brillant à Londres, elle va faire un petit crochet par Paris, le temps de se faire faire une garde robe chez Paul Poiret, s'il vous plait. Et puis elle, elle rentre évidemment à New York.

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Et quand Campbell's Green arrive avec les prises de guerre qu'elle a faites en Europe. Et puis, Morgane est littéralement ébahie. Morgane poussa un cri de sioux, raconte Alexandra Lapierre, tapa furieusement sur son bureau comme un tambour et se lança dans une danse du feu autour de la pièce. Ravie, elle se mit au diapason et le suivi dans sa ronde. Land et chant d'India.

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C'est l'avantage d'Alexandra Lapierre. Elle nous fait vivre. Les scènes ont l'impression d'être là, bien entendu. Rentré à New York, ça veut dire également reprendre son travail à la Morgane Librairie. Bien entendu, elle va rencontrer à ce moment là quelqu'un de très important. C'est Bernard Bert Hanson, qui est un expert en histoire de l'art spécialisé dans la Renaissance italienne. Il a 17 ans de plus qu'elle. Ça n'empêche pas que c'est le début d'une très extraordinaire histoire d'amour.

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Bernard Berenson est un personnage comme peut l'être aimé Belle Green. Il est atypique. Lui aussi, d'ailleurs, a un passif familial assez tumultueux. Il est originaire d'une famille lituanienne juive qui s'est exilée aux Etats-Unis. Aujourd'hui, il vit avec sa femme en Italie et possède une très riche bibliothèque à côté de Florence Ebel. Green est charmée par les connaissances de Bergen Sonnes, qui, lui, est totalement sous le soleil, sous le charme de Bel.

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Bien entendu, ils vont vivre cette histoire d'amour que la femme de Berenson accepte d'ailleurs. Belle doit donc cacher, non non seulement maintenant ses origines, mais son histoire d'amour a Morgane. Parce qu'il faut dire qu'il déteste Berenson.

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C'est souvent le cas, vous savez, entre les grands collectionneurs, les certifications que fait Behrens Sone pour les tableaux, pour les œuvres d'art, fait la pluie et le beau temps sur le marché de l'art. Et évidemment, ça suscite pas mal de jalousie.

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On se méfie beaucoup. À chaque fois que Berenson arrive quelque part, on a toujours peur que son sévère jugement ne dévalorise une partie des collections. En 1910, Bell Green va prétexter d'un nouveau voyage d'affaires en Europe pour aller en Italie, carrément auprès de Berenson.

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Avec lui, elle est une autre. Elle se sent libre. Et puis, là bas, en Europe, disons le, il n'y a pas le problème de la couleur de peau. La question des gens de couleur ne se posait pas ici, écrit encore Alexandra Lapierre. Il avait suffi qu'elle mette le pied sur cette terre pour que les taux qu'ils contraignaient. Ce dessert d'un coup plus italienne que toutes les Italiennes, avec sa peau sombre et sa chevelure noire, elle se fondait dans la foule et s'intégrer dans le paysage.

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Le sentiment d'appartenir à ses ruelles, à ses pays, ne l'a quitte plus, et ce, pendant ce séjour italien va tourner à la catastrophe pour elle parce que elle est enceinte maintenant et va vivre avec la peur constante d'être repérée.

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Elle va devoir avorter à Londres pour ne pas prendre de risque. Toujours cette affaire, vous savez bien. Et puis, disons le quand elle rentre à New York, le retour à la réalité est difficile. Son amant lui manque terriblement, même s'il continue à s'écrire quotidiennement. Et du côté de Morgane, qui, lui, est très satisfait du voyage de Bell en Europe, puisqu'il a acquis comme ça toutes sortes de choses extraordinaires, notamment des gravures de Rembrandt.

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Et bien là, Morgan Library prend de plus en plus de temps. Abel, elle, en a fait une, l'une des bibliothèques les plus prestigieuses du monde. Et pour l'en remercier, Morgan va augmenter son salaire.

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Figurez vous qu'à cette époque, Belle Green est une des femmes les mieux payées des Etats-Unis.

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Quelques notes de cette horloge syncopées Roy Anderson. l'Orchestre symphonique de Saint-Louis était sous la direction de Leonard Slatkine.

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Franck Ferrand sur Radio Classique. La place qu'a acquise de Belle Green dans la société new yorkaise au début des années 1910 est une place extraordinaire. La gloire, nous raconte Alexandra, la pierre, la gloire. Elle avait beau avoir l'air de s'en moquer, elle l'adorait. Aujourd'hui, les portraitistes les plus en vogue lui demandait de poser pour Belle Green, reine de New York.

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JP Morgan, en 1911, est âgé de 74 ans et dans son testament qu'il fait lire à Bell, il écrit Je lègue à Miss Bell Dacosta Green ma bibliothèque très dévouée, ma bibliothécaire, pardon, très dévouée, la somme de cinquante mille dollars. Je suis quand même une très importante somme.

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Bien que je ne puisse contrôler les actes de mes héritiers, je l'ai pris de garder Miss Bell Dacosta Greene comme directrice de ma bibliothèque sa vie durant et de lui verser un salaire qui ne pourra jamais être inférieur à celui qu'elle recevra à l'heure de mon décès. C'est une année extrêmement difficile pour le banquier puisque la White Star a eu de très graves problèmes du fait évidemment du naufrage du Titanic. Morgan se trouvait en Europe et il devait faire embarquer toutes les oeuvres qu'il venait d'acheter sur le Titanic.

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Vous imaginez? C'est extraordinaire. Le départ a été repoussé d'une semaine par Bell elle même. C'est ainsi que, tout à fait par hasard, disons le, a été sauvé l'immense trésor Franck Ferrand.

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Christiques, alors, je ne vais pas vous raconter tout ce qui est arrivé à Abel Green dans la suite de sa vie. Je vous laisse pour le découvrir, le soin d'aller lire vous même cet ouvrage magnifique de d'Alexandra Lapierre. Sachez que le 31 mars 1913, J'ai Morgan a fini par mourir alors qu'il était à Rome. Et pour Bell, à ce moment là, c'est un chapitre très nouveau, très inconnu de sa vie, qui s'ouvre, bien entendu.

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Disons clairement que la famille de la famille Morgane appréciait assez peu le pouvoir qu'elle avait pu acquérir et l'ascendant qu'elle avait fini par prendre sur le père défunt. Bell a pris le deuil de le deuil de M. Morgan. Bien entendu, elle a rangé. Elle a lustrés. Elle a astiquer les ouvrages les plus extraordinaires de la bibliothèque, comme si John Pierpont Morgan devait rentrer d'Europe. Ça faisait seulement 8 ans qu'elle travaillait pour lui et on peut se demander.

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Je sais que vous vous demandez ce qu'il est advenu d'elle. Je ne vous raconte pas tout ce qui s'est passé jusqu'en 1948. Encore une fois, vous allez découvrir. Mais sachez qu'en tout cas, ce qu'il y a d'extraordinaire chez cette femme, c'est qu'elle aura passé toute sa vie, en quelque sorte, à cacher sa propre mémoire et à entretenir, à faire briller, à développer d'une certaine manière la mémoire de l'humanité à travers cette Morgan Library. Tout à fait extraordinaire et qui existe toujours, bien entendu.

[00:22:35]

Vous pouvez vous rendre aux États-Unis, à New York, à la Morgan Library, pour y étudier ces ouvrages magnifiques qui peuplent des rayons gigantesques. Si vous y allez et si vous faites cela, eh bien vous trouverez dans ces rayons.

[00:22:49]

Vous trouverez dans cette bibliothèque le résultat de toute une vie, de toute une vie.

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Le moment est venu de retrouver notre Christian Morin lui aussi, c'est un peu ce qu'il nous propose chaque matin. Le résultat de toute une vie?

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Bonjour. Mais en musique. Alors oui, mais j'aime bien la phrase prononcée cette belle green. Ce n'est pas parce que je suis bibliothécaire que je dois m'habiller comme une bibliothécaire. Encore faut il savoir connaître quelle est la tenue idéale du bibliothécaire. Je vous laisse deviner, peut être avec des manchons comme autrefois et un petit bonnet noir dans les souvenirs que j'ai une certaine imagerie. Peut être qu'un jour, en 2070, on apprendra que dans les années 2000, un certain Jipé Franck Ferrand avait chargé un architecte de lui construire une bibliothèque dans une avenue célèbre parisienne et sa collection étant déjà trop grand.

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Vous avez une bibliothèque importante? En tant qu'historien, je suppose que oui, j'ai une bibliothèque immatérielle, c'est à dire j'ai lu, je crois, un nombre de livres totalement incalculable. Mais pour ce qui est de ma bibliothèque matérielle, non, elle n'est pas très développée. Vous savez, les livres sont devenus mon métier, donc j'essaie de chasser, de mon abstraire dès que je le peux.

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Fassis, au cas où vous cherchiez un jour un bibliothécaire, je vous propose que nous nous connaissons bien. Maintenant, je propose, je me propose pour le poste très volontiers retenu.

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Je suis un peu maniaque, donc je l'orangeraie bien. Ne vous inquiétez pas, j'enlève la poussière en tous les cas. C'est vrai que c'est une bonne idée quand les choses reprendront leur cours normalement, que d'aller voir cette bibliothèque à New York. Elle est toujours au Madison Avenue. Eh bien, mon cher Franck, je vous souhaite un excellent week end. Et puis, nous nous retrouverons bien sûr lundi matin.