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9 heures 9 heures 30. Franck Ferrand raconte le général de Gaulle depuis la. Je suis un peu embarrassé parce que mon récit commence par une salve extraordinaire d'applaudissements.

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Je vais avoir besoin de figurants pour l'occasion, des applaudissements nourris, prolongés et qui se transforme en une ovation de plusieurs minutes.

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Et oui, le 25 avril 1960, à Washington, les membres de la Chambre des représentants et du Sénat. Ils ont donc été réunis en Congrès dans l'enceinte du Capitole. Tous ces congressistes américains acclament longuement le général de Gaulle.

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25 avril 1960. Seul le premier ministre britannique Winston Churchill et bien sûr le général Douglas MacArthur avaient bénéficié dans les années précédentes de cet accueil tellement chaleureux.

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Yvonne de Gaulle est là. Nous en parlions hier. Elle est venue assister à l'allocution de son mari et elle est très émue par l'accueil que tous ces parlementaires américains lui réservent. Charles de Gaulle est président de la République à l'époque depuis quinze mois. Il est donc en voyage officiel aux Etats-Unis et il vient de prononcer devant le Congrès un discours dans lequel il célèbre l'amitié et la coopération franco américaine.

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Jusque là, rien que de très normal, me direz vous. Américains, sachez le, a dit le général, dans la grande partie qui s'engage. Rien ne compte davantage pour la France que la raison la résolution l'Amitié du grand peuple des Etats-Unis.

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Je suis venu vous le dire et quand c'est lui qui le dit, évidemment, ça prend une tout autre dimension. Je vous laisse imaginer. Le discours a été à plusieurs reprises interrompu cinq fois, diton par ses applaudissements, ses acclamations.

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Il semble que le général ait appris ce discours par cœur.

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Bien entendu, il évoque quand même les dangers d'affrontements qui pourraient menacer la communauté internationale, notamment sur la question nucléaire.

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On est en pleine guerre froide à l'époque. De Gaulle prépare le sommet de Paris, qui doit avoir lieu le 16 mai, avec autour de la table, bien sûr, les Etats-Unis, l'Union soviétique, la Grande-Bretagne et la France.

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Vous savez que cette réunion, finalement, ne se tiendra jamais au général de Gaulle avait prévu d'écrire tout cela. Il voulait raconter notamment la crise de 1962. Il voulait raconter ses relations plus ou moins houleuses avec un certain nombre de personnalités soviétiques, etc. Ça devait être le nouveau tome de ses Mémoires d'espoir.

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Hélas, il était en train de rédiger tout cela. Il était en train de l'écrire au moment où la mort est venue le surprendre. C'est ce que je vous raconterai demain matin. C'est d'ailleurs terrible parce que on sait que tout le dernier chapitre devait être consacré aux grands hommes de l'histoire de France.

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Il devait parler de Charlemagne, de tous les grands hommes de l'histoire de France jusqu'à Louis 14, Napoléon et jusqu'à Clémenceau. Il devait évoquer les grands ministres, etc. Et se placer lui même dans la lignée. Ça aurait été passionnant de lire ça. Ce sont hélas des lignes que nous ne lirons jamais.

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De Gaulle, à l'époque, s'est déjà rendu aux Etats-Unis en juillet 44. Il avait été reçu par Roosevelt. Après, il avait fait toute une tournée, notamment à travers le Canada.

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Il est donc de nouveau aux États-Unis en août 45, invité par Thrombine, et il a rencontré son successeur, Dwight Eisenhower, bien entendu, et à la sortie du Capitole. Le voilà qui s'installe dans une voiture décapotable avec fanions tricolores et croix de Lorraine. S'il vous plaît. Drapeau américain aussi, bien sûr. Et c'est la foule qui, maintenant, va l'acclamer lors de ce séjour aux États-Unis.

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Le général va traverser plusieurs villes. Il va aller à New York, bien sûr, à San Francisco, etc. D'ailleurs, à San Francisco, il s'adresse à la foule dans un stade assez difficile d'accès.

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Partout, c'est un triomphe. Jean Béliard, qui était présent en tant que diplomate dans la délégation française, raconte. La police était si nombreuse qu'elle gênait la progression des voitures officielles. Applaudissements frénétiques, cris enthousiaste d'une foule invisible dans l'obscurité de gradins très mal éclairés. Mais soudain, des centaines de l'embarquent, jaillissent des gerbes aveuglante. Le général éprouva quelques difficultés. Certes, il ne lisait point un texte, mais ce déluge électrique si brutal l'avait incommodé. À maintes reprises, j'avais constaté combien sa vue était précaire.

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Il saisit le micro, magie des phrases simples sur mesure pour la côte ouest des États-Unis, péroraison lyrique ponctué par Vive la France, vive les Etats-Unis, notre alliée! Vive Chicago!

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Silence. Stupéfaction. Je traduis le discours et je conclus à très haute voix. Vive San Francisco! C'est un véritable triomphe.

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Le président, ensuite, va prendre la direction de la Nouvelle Orléans, qui est la ville évidemment la plus francophone et francophile des Etats-Unis. Et puis faire une petite croisière sur le Mississippi avant de quitter le pays pour s'envoler vers la Guyane.

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Le général vient de réaliser son premier grand voyage officiel hors d'Europe en tant que président français. Semaine passée aux Etats-Unis, pays envers lequel il n'a pourtant pas ménagé ses critiques. C'est le moins qu'on puisse dire. Il a constamment remis en cause l'hégémonie américaine. Il aura l'occasion de le refaire à plusieurs reprises au cours de voyages suivants.

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Il aura surtout partout et avec la même force et avec le même succès, disons le, l'occasion de porter la voix de la France.

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Franck Ferrand raconte le général de Gaulle depuis. Amérique du Nord, mais aussi l'Amérique du Sud. Bien sûr, de Gaulle va effectué un court séjour au Mexique en mars 64 et puis entamer une longue tournée de près d'un mois à partir du 20 septembre de la même année.

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Et même s'il est assez affaibli à l'époque puisqu'il vient de subir une intervention chirurgicale à la prostate, il va parcourir 32.000 kilomètres et visiter dix pays, ce qui, pour un chef d'État à l'époque, ne s'était jamais fait.

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Ça commence par le Venezuela, dans la chaleur moite de Caracas.

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Puis c'est la Colombie, où il va visiter toutes sortes de lieux assez insolites et découvre notamment la maison de campagne de Simón Bolívar, nichée en pleine montagne.

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Ça fait des photos magnifiques. De Gaulle poursuit par l'Équateur le Pérou avant d'aller en Bolivie, au Chili, en Argentine, de terminer par le Paraguay, l'Uruguay et le Brésil.

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Il effectue certaines parties du trajet à bord d'un croiseur de la Marine nationale, le Colbert. Il est accompagné dans son périple par un seul ministre, le ministre des Affaires étrangères, et une quarantaine de collaborateurs. On raconte. Je ne sais pas si c'est vrai, mais on raconte que pendant ce fameux voyage en Colombie, le général était assis tout près du ministre des Affaires étrangères, Maurice Couve de Murville. Et Couve de Murville était très comme il faut, toujours très obéissant.

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Et de Gaulle? D'un seul coup, on se rend compte qu'il a oublié le nom du premier ministre du pays. C'est un peu embêtant, donc il passe un petit papier à Couve de Murville en disant Couve. Connaissez vous le nom du premier ministre colombien? Le papier revient.

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Oui.

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Le général renvoie le papier en disant oui. Et le papier revient.

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Oui, mon général ne sais pas si l'histoire est vraie, mais elle m'a toujours beaucoup fait rire. Cette histoire.

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Bref, la présence de la France est partout renforcée. Le général de Gaulle, évidemment, va connaître une popularité qui est unique dans l'histoire des chefs d'Etat français.

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Il faut le dire, des bains de foule incroyables, des défilés qui ressemblent à de vraies kermesses.

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C'est également à la Malraux qui, un jour, racontait en rentrant d'Afrique qu'il disait au général de Gaulle mon général.

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L'accueil de la foule était tellement extraordinaire que je ne savais pas si c'était vous qu'on applaudissait à travers moi aussi. C'était les gendarmes motocyclistes qui faisaient leur premier défilé dans le pays. De Gaulle avait dit Vous imaginez si c'est moi qui avait été à motocyclette.

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Il va prononcer comme ça pendant ce voyage en Amérique du Sud. 55 discours, dont six en espagnol, s'il vous plaît, évoquer tous les thèmes possibles. Pendant ce temps là, madame de Gaulle effectue des visites des institutions hospitalières.

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On connaît le programme, évidemment, des premières dames.

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Le président de Gaulle termine sa tournée par San Paulo, au Brésil, sous une pluie de confettis. Il salue la foule debout dans une voiture décapotable. Là encore, il n'est pas escorté de motocyclettes.

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Il est escorté cette fois d'hommes à cheval.

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Le Wild Nordhorn College of Music with Orchestra. Rien que ça! Sous la direction de Clark Rondel, interpréter ce premier mouvement du Chapultepec de Carlos Savièse.

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Franck Ferrand raconte que le général de Gaulle.

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Depuis, vous êtes encore en Amérique du Sud et en Amérique centrale, mais nous voilà en Russie.

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Ça y est, le 20 juin 1966, le général atterrit à l'aéroport de Vnoukovo, à Moscou, pour un séjour exceptionnel.

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On peut dire que, assez rare à l'époque, ce sont les chefs d'Etat occidentaux à se rendre en Union soviétique pour une visite officielle. Grande visite d'Etat de dix jours.

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Ça fait 22 ans que le général de Gaulle n'avait pas mis les pieds en Union soviétique depuis la fin de la guerre, quand il avait rencontré Staline.

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Rappelez vous, de Gaulle est accueilli par tous les, j'allais dire les séniors. Je ne sais pas comment les appeler.

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Tous ces apparatchiks du Politburo, bien entendu, dont le secrétaire général du Parti communiste de l'Union soviétique, Léonid Brejnev. Au moins un million de Moscovites sont venus acclamer et applaudir le cortège du président français en direction du Kremlin.

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Car chose tout à fait unique, c'est très, très rare dans l'histoire de l'Union soviétique.

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Le président de Gaulle est logé au Kremlin. Un million de personnes.

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Vous savez qu'à l'époque, on ne sait pas s'ils étaient venus de leur propre chef ou si on leur avait demandé de venir. C'est toujours le problème avec l'Union soviétique. Les relations sont à l'époque plutôt sereines entre la France et l'Union soviétique. Coopération, si je puis dire, renforcé par le retrait de toutes les forces du commandement intégré de l'OTAN en mars 65, ce qui a beaucoup plu aux Russes. Bien sûr, le général de Gaulle va prononcer une courte allocution au balcon de la municipalité de Moscou et il parle à ce moment là en russe, c'est à dire que non seulement il l'apprenait de longs passages de ses discours par cœur parce qu'il n'aurait jamais voulu chausser ses lunettes en public pour parler à une foule, mais en plus, il lui arrivait d'apprendre par coeur des passages en russe.

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Tous les témoins constatent que le général impressionne ses auditeurs par sa capacité à s'exprimer sans lire, nous dit Hélène Carrère d'Encausse.

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Quel contraste avec les responsables soviétiques, incapables de détacher un seul instant de leur texte. Les Soviétiques furent également stupéfaits en l'entendant prononcer des phrases en russe.

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Il n'y manqua jamais son interprète, les lui avaient fait répéter et répéter encore qu'il avait soigné un accent que ceux qu'il entendirent admirer sans réserve. Entre les séances de travail, les discours, etc. Il y a les grands dîners et représentation de Roméo et Juliette au Bolchoï, etc. Et puis, on s'envole pour Novossibirsk, la capitale de la Sibérie. On va visiter une petite ville entièrement dédiée à la science qui s'appelle Académie Garorock. Et puis, on va visiter le cosmodrome de Baïkonour.

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C'est le premier chef d'Etat occidental à y mettre les pieds. La tournée se poursuit par Léningrad.

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Comme on disait à l'époque pour parler de Saint-Pétersbourg, etc. Avec pas mal de cérémonies d'hommage aux victimes de la Seconde Guerre mondiale.

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Parce que c'est ce qu'il faut bien sûr avoir à l'esprit chez tous les peuples qui, partout, accueillent le général de Gaulle. C'est moins le représentant de la République française qu'on accueille que l'un des acteurs majeurs de cette Seconde Guerre mondiale. Il incarne d'une certaine manière et plus le temps passera, plus ce sera vrai. Il incarne cette Seconde Guerre mondiale et la lutte contre le nazisme. Le général de Gaulle, à cette époque d'ailleurs, un peu de mal à marcher.

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Sa cheville droite lui fait très mal. C'est le souvenir d'une blessure, mais pas de la seconde d'une blessure de la Première Guerre mondiale.

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Après des milliers de kilomètres parcourus, plus de 30 déclarations publiques, des entretiens avec toutes sortes de dirigeants soviétiques, il quittera donc l'Union soviétique le 1er juillet 66. Les discussions franco soviétiques n'ont débouché sur presque rien, dit un journaliste de l'époque. À l'exception de la création d'une grande commission, d'un pseudo téléphone rouge et d'une invitation à gouine, le président du conseil des ministres de l'Union soviétique à se déplacer en France. On s'en moque d'une certaine manière. Vous comprenez bien que ces grands voyages n'ont pas pour objet de faire avancer la diplomatie, mais plutôt de renforcer non seulement la popularité du chef de l'Etat, mais bien sûr celle du pays qu'il représente.

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Le voilà bientôt en Asie. Ce n'est pas la première fois qu'il va faire entendre la voix de la France en Asie. En 63, il avait prôné la réunification du Vietnam, convaincu de l'échec de l'intervention américaine. Et l'année suivante, il a reconnu la Chine populaire.

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1ER septembre 66. Le voilà à peine au Cambodge, à l'invitation de Norodom Sihanouk, dans le grand stade de la capitale cambodgienne.

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100 000 personnes sont rassemblées pour ce qui va être un discours absolument essentiel, puisque ça a été un discours de critique extrêmement ferme de l'intervention américaine au Vietnam. Écouter le président français en prenant une voix aussi conforme au génie de l'Occident. Quelle audience? Les Etats-Unis retrouveraient ils d'un bout à l'autre du monde? Et quelle chance! Recouvrer la paix sur place et partout ailleurs?

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Selon lui, si les Etats-Unis se retiraient, n'est ce pas?

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En tout cas, faute d'en venir là, dit il. Aucune médiation n'offrira une perspective de succès et c'est pourquoi la France, pour sa part, n'a jamais pensé et ne pense pas en proposer aucune.

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De Gaulle va bousculer un peu l'ordre mondial. Il joue les trouble fête. Est ce qu'on prend tout ça très au sérieux?

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Je n'en suis pas sûr, mais je peux vous dire que sur place, ça fait visiblement l'effet d'un tremblement de terre.

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Un extrait de L'âge d'or de Chostakovitch. l'Orchestre du concert Gumbo d'Amsterdam était sous la direction du maître Riccardo Chailly.

[00:20:02]

Franck Ferrand raconte le général de Gaulle depuis l'île. Difficile d'évoquer ces grands voyages du président de Gaulle à l'étranger, sans passer bien sûr par celui que tout le monde attend. Il y a d'ailleurs, parmi les organisateurs de ces enregistrements lillois de cette semaine spéciale de Gaulle. Quelqu'un qui connaît très bien la question, c'est Christophe Tardieu qui a consacré à Vive le Québec libre, un livre absolument passionnant. Le dimanche 23 juillet 1967, il est 9 heures du matin lorsque, dans l'anse au Foulon, une petite baie du fleuve Saint-Laurent, au pied de la Citadelle de Québec, de Gaulle descend donc du fameux Colbert.

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Encore une fois, il est accueilli par le gouverneur général du Canada, par le premier ministre de la province, etc. Et sur son passage, le public agite les petits drapeaux québécois et français. Vive de Gaulle!

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Québec français! Quand on commence à jouer le God Save the Queen de façon officielle, ça siffle beaucoup dans le public, alors que La Marseillaise est accueillie par des ovations et un accueil à la hauteur de l'événement.

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Et puis, il faut dire que le général était passé rapidement à Montréal. Sept ans plus tôt, c'est la première visite officielle d'un chef de l'État français dans l'ancienne colonie, alors que six millions de Français vivent au Québec. Un quart des francophones, un quart des habitants du Canada. Le général de Gaulle vient visiter L'exposition universelle. C'est la raison de son déplacement, bien sûr, et après les discours, notamment à la mairie de Québec. Et puis la messe à Sainte-Anne de Beaupré, qui est la grande église québécoise.

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Le président prend la direction de Montréal. Nous y sommes.

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24 juillet 1967. Il est 7h20 du soir, 19 heures 20. Le général entre dans l'hôtel de ville de Montréal.

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Il est accueilli par le maire qui s'appelle Jean Drapeau. Sur le parvis, 15 000 personnes chauffés à blanc avec des pancartes. Le Québec aux Québécois. Notre État français, nous l'aurons, etc.

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Au premier étage de l'hôtel de ville que le maire et le chef du protocole vont en direction de la garden party organisée en son honneur. De Gaulle s'avance sur le balcon.

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Il salue la foule et s'apprête à prendre la parole. Sauf que le maire lui dit qu'il n'y a pas de micros. Seulement le général, qui ne voit pourtant pas très bien, lui fait remarquer. Et ça, monsieur le maire, ça n'est pas un micro. Le micro est branché et les placer sur pied au centre du balcon.

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De Gaulle tapote le micro pour vérifier qu'il fonctionne. La suite, vous la connaissez?

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Franck Ferrand raconte le général de Gaulle depuis. Le chef de l'Etat évoque les relations, les accords récents entre la France et le Québec. Il remercie ses hôtes pour leur accueil.

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Il a foulé la culture. Vive Montréal! Bon, ça, ça va. Vive le Québec! Pourquoi pas? De Gaulle marque un silence de quelques secondes.

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Et puis, il s'habille aux deux branches du micro pour lancer le fameux Vive le Québec libre lol.

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Explosion de joie de la foule, les bras mimant le signe de la victoire et de comment de Gaulle fait son grand V. Bien entendu, le voilà qui rentre à l'intérieur de l'hôtel de ville.

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Le discours va susciter une telle polémique qu'il est courtois, le séjour. Allez lire le livre de Christophe Tardieu pour en savoir davantage, puisque l'affaire est bien plus complexe qu'il n'y paraît. Toujours est il que c'est un véritable camouflet diplomatique. Le président visite quand même L'exposition universelle de Montréal, mais il ne se rendra pas à Ottawa.

[00:23:40]

Bien entendu, dès le 26 juillet, de Gaulle est de retour à Paris. À bord de l'avion, il dit Je sais que je vais au devant de difficultés considérables au Canada et en France avec cette phrase. Mais il fallait que je le fasse. J'ai pris des coups, je vais en prendre, mais c'était réclamé. Ce voyage au Canada marquera peut être le dernier coup d'éclat du général de Gaulle à l'étranger sur la scène internationale. On le verra encore en Pologne en 67, en Roumanie en 68 et on lui a suffisamment reproché, rappelez vous.

[00:24:10]

Et puis, en mars 1969, après la venue à Paris du président américain Richard Nixon, de Gaulle promet de se rendre rapidement à Washington. Seulement, il y a eu juste après un certain non au référendum du 27 avril. Le général va quitter le pouvoir. Il n'aura jamais cette promesse et les Américains ne pourront pas lui réserver de nouveaux triomphes.

[00:24:42]

Le public de Lille, en revanche, va réserver un triomphe à Christian Morin merci Franck et merci à toutes et à tous. Bonjour Christian. Vous voyez que nous vous faisons une véritable aubade.

[00:24:55]

Si un jour je vois Benjy, je suis sensible.