9 heures 9 heures 30. Franck Ferrand raconte sur Radio. Cette année 2021, c'est un petit peu l'année de Napoléon, puisque vous savez qu'au mois de mai, on va célébrer, bien sûr le bicentenaire de la mort de l'empereur. C'est aussi celle du centenaire de la mort de Camille cinq sens l'année du bicentenaire de la naissance de Gustave Flaubert et celle où on va avoir tendance, je le sent à l'oublier, celle du tricentenaire de la naissance d'une certaine Jeanne Antoinette Poisson dame, le Normand des thiol, devenu par la grâce du roi Louis 15, marquise de Pompadour.

Elle est née à la toute fin de l'année. Elle est née le 29 décembre, ce qui veut dire que nous avons, nous, toute l'année pour la retrouver de temps à autre et pour évoquer un certain nombre des aspects de la vie de ce personnage hors du commun. Son règne extraordinaire sur les arts et sur les et surtout, surtout, le domaine de l'architecture, des arts décoratifs, etc. Son cercle d'amis extraordinaires aussi, les soubresauts d'une faveur qui n'a pas été sans mal et qu'il l'a peu à peu miné.

Vous savez qu'elle s'est tuer littéralement à la tâche. Et puis les circonstances tellement uniques de sa mort. Nous aurons aussi sans doute l'occasion d'évoquer son rôle politique majeur et diplomatique, son rôle militaire même pendant la terrible guerre de Sept Ans. Pour commencer, pour la première de nos émissions Pompadour. Si je puis dire, je vous propose de revivre son entrée à la cour et ça et sa présentation. Parmi les célèbres favorites de Louis 15. Alors bon, il y a eu, bien sûr, madame de Mailly a eu la duchesse de Châteauroux, etc.

Etc. Mais il y en a deux qu'on retient essentiellement, c'est Madame de Pompadour et Madame du Barry. Eh bien, il se trouve que ce sont les deux seules exceptions à une tradition qui, jusqu'alors, avait voulu que la favorite fut choisie dans la haute noblesse. Louis 15 s'y était conformé pendant longtemps puisqu'il est avant Madame de Pompadour. Il avait successivement eu pour maîtresse les quatre sœurs de Nell, qui étaient les filles du marquis de Himmel. Et d'un seul coup.

Voilà qu'il va aller choisir sa compagne de cœur dans la bourgeoisie, alors, certes, dans la haute bourgeoisie financière parisienne. Il n'empêche que si l'on se remet dans l'état d'esprit des courtisans de l'époque, c'est un véritable traumatisme.

La dame dont il est question n'est pas tout à fait n'importe qui. C'est à la fin de l'été 17 142 qu'elle s'est fait voir pour la première fois du monarque. Il faut imaginer ce que peut être Louis 15 à cette époque. Louis 15 est un roi d'une beauté, d'une grâce absolument extraordinaire. Il est dans toute la jeunesse, dans toute la vigueur d'un début de règne parfaitement heureux et prospère. Il est véritablement, on dit, le plus bel homme du royaume, mais la plupart des Françaises sont amoureuses, ouvertement ou secrètement du roi.

Et c'est tout à fait le cas de cette petite madame, le Normand des Tilleuls, qui va se placer au milieu de la clairière de la forêt de Sénart, exactement à la croix de Ville au Roi, pour être sur le passage de la chasse du roi. La cour, à ce moment là, est à Fontainebleau.

En cette fin d'été 1742, il se trouve que madame le Normand des Tuol a le privilège de chasse, comme on dit, c'est à dire qu'elle peut assister à la Chasse royale parce que tout simplement, ses propriétés personnelles. Enfin, les propriétés de son mari. Pour être plus juste, jouxtent les le domaine royal, les propriétés de la Couronne.

On dit ce sont les frères Goncourt qui racontera qu'ils raconteront ça. On dit qu'elle se plaçait chaque jour sur le chemin du roi, tantôt en rose, dans un feuilleton bleu, tantôt en bleu dans un feuilleton rose ou un feuilleton. Ce sont ces espèces de petites voitures très légères, découvertes avec des roues très hautes. C'est parfaitement élégant, un peu l'équivalent aujourd'hui d'un coupé sport décapotable signé d'un grand designer. Si vous voulez. Et puis, elle est tellement charmante.

Elle est tellement magnifiquement mise, cette jeune bourgeoise, cette jeune poisson, que lorsqu'il passe, Louis 15 ne peut évidemment détourner le regard.

Il y a autour de celle que tout le monde appelle reinettes parce qu'on dit qu'elle est un morceau de roi. Il y a autour d'elle toute une petite coterie, tout un petit monde qui appartient au milieu de la haute finance parisienne. Le noyau de ce cercle, ce sont les frères Parize, Parys de Mon Martelle, Parys du Vernet, etc. Qui sont des fournisseurs aux armées, bref, des financiers de haut vol.

Il se trouve que le père, en tout cas le père officiel de la jeune, la jeune Jeanne Antoinette, est un des agents d'affaires de ces messieurs là. Il est un peu véreux, François Poisson. Il a même été condamné pour prévarication, ce qui va lui valoir d'être exilé pendant neuf ans. Un peu. Dans quel contexte a. Antoinette Lavérité, semble t il, sait que son véritable père, son père naturel soit celui qui, par ailleurs, est son parrain.

C'est souvent comme ça que ça se passe. Il s'appelle Monsieur le Normand de Touraine. Ça s'écrit, tourne M. Mais à la cour, on dit tourne un.

Ce monsieur va tout faire pour lui donner l'éducation la plus remarquable. Il paie à la jeune reinettes des maîtres à danser, des maîtres à chanter gélinotte en personne, lui donnera des cours et on lui donne des cours d'équitation, etc. Bref, on va en faire une vraie petite dame du monde.

On va la lancer dans le monde. Monsieur de Tourneux va jusqu'à marier la petite Jeanne Antoinette à son propre neveu qui s'appelle le Normand. Comme lui, évidemment, qui se trouve être fermier général à la tête d'une assez haute, d'une assez grande fortune. Et il les installe dans un très joli château à étiolé, donc en forêt de Sénart. C'est ainsi que Jeanne Antoinette Poisson est devenue déjà la dame le Normand des thiol Franck Ferrand Christiques U15 à l'époque à 36 32, 35 ans.

Voyer, 32 ans en 42 35 ans 45. Il est déjà marié depuis 15 20 ans à une femme plus âgée que lui. Marie Légine SCA qui lui a qui? Qui lui a donné 10 enfants, dont 8 ont survécu. Il n'a plus depuis la maladie qu'il a atteint à Metz en 1744. Il n'a plus de maîtresse en titre. Autant vous dire que les postulants se bousculent au portillon. Et monsieur de Tournan, parce qu'il possède un morceau de roi hors du commun en la personne de sa filleule ou fille, Jeanne Antoinette joue sur du velours.

Il a suffisamment de contacts à Versailles pour connaître les habitudes cachées du roi. Il suffira t il de placer la reinette? Le bonjour a la bonne heure au même endroit, et notamment, on va l'envoyer à Versailles pendant les fêtes du Carnaval 1745. C'est l'année où l'on est en train de marier le dauphin. Il y a énormément de bal à Versailles. C'est dans un premier temps, dans un bal de la ville, au bal dit du petit TQ, que pour la première fois, le roi s'est approché de la dame, le Normand des thiol.

Il portait un masque qu'elle portait aussi un masque. Ni l'un ni l'autre, semble t il, n'était. N'était dupe et très vite, l'invitation, par l'intermédiaire d'un cousin de Jeanne, Antoinette, qui s'appelle Binney les qui se trouve être premier gentilhomme du dauphin.

L'invitation va parvenir pour le grand bal paré donnée par la cour à l'occasion du mariage du Dauphin. Grand bal paré où, évidemment, Jean et Antoinette se précipitent avec sa cousine la comtesse d'Estrades.

Les deux jeunes femmes sont complètement éblouis. Ce sont leurs premiers pas à l'intérieur du château de Versailles. La soirée est absolument sublime et elle est suivie d'une autre soirée, plus sublime encore et plus ouverte à l'ensemble de la ville, qu'on appellera le Bal des Ifs. Pourquoi le bal des Ziff? Parce que c'est un bal costumé et que le roi, on appelle ça à l'époque un bal en masques. Et le roi a choisi de s'y présenter au milieu de sept de ses amis, tous déguisés en ifs du parc ou des arbres taillés des if.

Et l'on voit cette jeune bourgeoise, Madame le Normand, qui se fraie un chemin dans une foule extrêmement dense pour s'approcher d'un d'Asif, lui parler à l'oreille. Ça y est, les murmures et les bruits de couloir vont pouvoir se répandre à la cour.

Ça y est, madame le Normand des thiols a été distingué par le roi qui la retrouvera au grand bal de l'Hôtel de ville, à Paris.

On dit que ce soir là, il l'a fait monter dans son propre carrosse pour la ramener chez sa maman à l'hôtel de Gesvres.

Inutile de vous dire que dans ce carrosse, il y a dû avoir quelques yab, quelques baisers et quelques caresses. Et que la voiture, ditOn, est restée garée longtemps devant la porte de la dame, devant la porte de cet hôtel de tourne. l'Orchestre du 18ème siècle, sous la direction de France Bruggen, interprétait cette ritournelle tendre du Castor et Pollux de Jean-Philippe Rameau. Franck Ferrand sur Radio Classique. Notre jolie jeune dame a eu la faiblesse vous voyez qu'elle a à l'époque un peu plus de 20 ans 23 24 ans, elle a eu la faiblesse très calculée de céder aux avances du monarque.

Désormais, une voiture de l'hôtel de Thouvenin l'emmènent à Versailles presque tous les matins et la ramène à Paris tous les soirs, dans la plus grande discrétion. Autant dire que le roi, pour le moment, prend tout sans rien donner en échange et que ça ne va pas pouvoir durer. D'autant moins que Sa Majesté semble très entiché comme jamais, disent ses familiers. Les personnes qui, dans la coulisse, tirent les ficelles. Tout le clan parie autour de Lenorman, de Tournan avec le valet Biner.

Tous ces gens là, bien entendu, décide de bousculer un petit peu la marche des évènements. Plus que maintenant. J'allais dire pour faire un mauvais jeu de mots, puisque le poisson a mordu. Eh bien, il est grand temps de le ferrer.

Le parrain de la belle dame, sans faire de détours, s'arrange pour faire rentrer à Paris son mari, c'est à dire monsieur le Normand Thiols, auquel elle a déjà donné deux enfants un fils qui est mort en bas âge, et puis une petite fille, Alexandrine, qui est encore en très bas âge. Et donc, on fait rentrer monsieur le Normand à Paris. Et évidemment, il va falloir trouver une solution parce que là, le mari, le mari n'est pas du tout d'accord.

Le roi, d'ailleurs, lorsque Madame de Pompadour se présentera complètement éplorée, elle n'est pas encore Madame de Pompadour. Pour l'instant, Madame des Tuol, lorsqu'elle se présente éplorée un beau matin chez le roi en lui disant Mais mon mari exige que je rentre au foyer et j'ai grand peur de ce qu'il pourrait me faire. Réponse du roi Vous avez là, madame, un mari bien honnête. Il faut vous dire qu'habituellement, les rois ne sont pas habitués à être à ce point dérangés par le mari cocu.

En tout cas, la manœuvre de la belle a porté ses fruits. Rainettes a bien joué. Le soir même, on l'autorise à coucher à Versailles, sous le toit du roi, tout près de sa chambre. On va lui octroyer l'ancien appartement d'une des sœurs de Nell et on se congratule bien entendu au sein du petit cercle qui pousse ces avantages dans l'entourage du roi. Tout ça a été rondement mené. Les plus réalistes, quand même, estiment que cette position clandestine est encore bien insuffisante, ce dont on a besoin pour mener de grandes et de vraies affaires.

C'est d'une véritable favorite, pas une amoureuse qu'on déroberai à la vue des courtisans. On va donc la pousser à se montrer.

Et c'est ainsi que l'on voit Jeanne Antoinette paraître au spectacle dans la salle des manèges, puisqu'à l'époque, la salle du Manège sert de salle de spectacle à Versailles. Et le roi, lorsqu'il apprend qu'elle est paru au spectacle. Ah, j'aurais bien voulu la voir! Mais sire, il ne tient qu'à vous. Et le roi? Le lendemain paraît à une petite représentation des comédiens italiens. La foule attend après la sortie de la reine et de sa loge, le roi jubile.

Cette fois, ça y est, sa liaison est officialisée pour le petit clan autour de rainettes. Ça n'est toujours pas suffisant. Puis elle aussi, d'ailleurs, voudrait une fois pour toutes régler la question de cet époux indésirable qui va de plus en plus la gêner dans sa grande ambition. C'est à ce moment là qu'on lui souffle une idée plus forte. Peut être encore que les précédentes, il faut qu'elle possède un titre, un titre qui puisse la mettre à l'abri!

Titre Madame. Fallait donc. Il fallait il donc y songer déjà? Demande. Demande Louis 15. Alors, on propose plusieurs terres qui sont en vacances. Elle va choisir en souvenir d'une de ses voisines qui était originaire de cette Auvergne. Elle va choisir le site La Terre de Pompadour. Seulement, le titre ne peut pas être repris sans avoir des actes de propriété en bonne et due forme. Il faut donc se rendre sur place pour aller aux frontières, aux limites de la Dordogne.

Là bas, depuis la régence, la propriété en question appartient à la famille de Conti qui, évidemment, en veut un bon prix. Le roi n'a pas l'intention à s'abaisser à ordonner une telle dépense au contrôleur des finances. Le rigoureux monsieur Henri. Bien qu'à cela ne tienne, le petit cercle est là pour ça. En quelques heures, la somme exigée se trouve réunie sous l'égide de Monsieur Parys, de Martel et Jeanne. Ainsi peut entrer en possession des terres de Pompadour, qui sont un marquisat.

Pour autant, la jeune femme est encore loin d'avoir l'air et les façons de la cour. Le roi doit partir guerroyer dans les Flandres.

On est l'année de. On est en 1745. C'est l'année victorieuse de Fontenoy. Eh bien, le roi suggère à sa nouvelle amie de mettre à profit toute l'absence de cette campagne de Flandre pour essayer d'aller dégrossir un peu et de capter, de s'imprégner des mesures et des habitudes de la Cour.

Alors, elle va avoir dans cette affaire. Mètres de conduites messieurs de Gontougo et de Bernice, ce sont des amis de Madame de Pompadour, des gens parfaitement rompus aux usages de la cour, et on va leur adjoindre quelqu'un d'encore plus célèbre. C'est le grand Voltaire en personne. Voltaire qui va essayer de lui donner une teinture de culture qui va essayer de faire d'elle ce qu'on appelle un bel esprit. Une petite anecdote. Vous savez où on ceyrac à Table des Cailles, qui sont peut être un peu dodu?

Et la jeune marquise de Pompadour, puisque ça y est. Elle vient de recevoir de la main du roi son brevet de marquise. Elle est vraiment marquise de Pompadour. Elle d'Io.

Elles sont bien grassouillette, s'écaille. Et alors là, immédiatement, Voltaire, lui, lui lui fait parvenir. Un petit billet qui dit grassouillette entre nous est bien un peu caillette. Je vous le dis tout bas. Belle Pompadour. Il n'empêche. Avec Monsieur de Gateaux, avec l'abbé de Bernice et bien sûr, avec le grand Voltaire, Madame de Pompadour est la meilleure école qui soit. Elle va revenir à Versailles transfiguré. Elle est devenue une grande dame.

Bientôt, on ne l'appellera plus que la marquise. Elle va pouvoir être présentée dans les formes et dans la gloire.

L'ouverture des Indes galantes, toujours de Rameau et c'est toujours l'orchestre du 18e siècle, sous la direction de France Bruggen.

Franck Ferrand sur Radio Classique et au jour fixé, la marquise de Pompadour se présente accompagnée d'une marraine aux anges, dans l'appartement du roi, où la foule des courtisans joue des coudes pour essayer de l'apercevoir.

L'étiquette veut qu'elle porte une robe noire, des dentelles noires, des parures en noir. Tout ça rehausse l'éclat du temps de la jeune femme. Et hélas, cette terre, c'est grasse port de tête absolument sublime. Elle fait ses trois révérences. En entrant, je vous ai dit qu'elle avait depuis longtemps pris des cours de danse. Tout ça, pour elle, n'est qu'un jeu d'enfant. On échange les quelques mots d'usage, puis trois références à reculons, tout en repoussant du pied la traîne de plusieurs zones.

Ça doit être très compliqué. Même chose chez la reine. Même chose chez les princes. C'est toute une sorte de corvée, mais c'est une corvée délicieuse dont Reinettes, une fois de plus, s'est acquittée avec le plus grand succès. Elle fait désormais officiellement partie de la cour. Le moment approche où elle va pouvoir commencer. J'allais dire à renvoyer l'ascenseur. D'ailleurs, l'expression est assez juste puisque pour monter chez elle, elle habite au quatrième étage, dans l'ancienne appartement de la duchesse de Châteauroux, pour accéder chez elle.

Il faut prendre une espèce de chaise volante qui est sans doute le premier ascenseur jamais installé en France. Elle va bien sûr savoir rendre au centuple au petit clan Parisse les bienfaits qui lui ont jusqu'à leur prodiguer. Et la première des cibles de ce petit cercle, c'est le contrôleur général des finances. C'est le fameux Horie dont je vous parlais tout à l'heure. Ce monsieur, en effet, se mêle de contester certains prélèvements sur le trésor effectué pour nos bons pourvoyeurs.

Bref, il devient très vite pour le clan l'homme à abattre.

Or, en se montrant peu amènes envers la nouvelle maîtresse, il a mal joué Aury, son renvoi pur et simple et le premier fait d'armes de la nouvelle favorite. En fait de nominations, il y en aura par la suite d'innombrables. Elle avait une sorte, comme dira l'un des courtisans de l'époque. C'est lui, je crois, qui disait ça. Elle avait Madame de Pompadour, un ministère des Grâces. C'était elle qui donnait les postes et qui, parfois, les retirait aussi dans ses larges attributions.

Monsieur Auris avait justement l'ancienne Surintendance des bâtiments, un poste de grande importance, l'équivalent de nos ministres de la Culture moderne. Mais alors, un ministre de la Culture qui aurait une très grande influence et un immense budget? A qui pourrait on bien attribuer ce poste prestigieux? Madame de Pompadour n'hésite pas longtemps. On apprend dans la foulée que le nouveau directeur des bâtiments, jardins, arts, manufactures et Académie du Roi sera désormais Monsieur le Normand de Tournai, qui va garder la la place bien au chaud pour le propre frère de Jeanne, Antoinette.

Pour Abel Abel Poisson, pour l'heure marquis de Vandières, c'est un titre de complaisance qui, un jour, deviendra marquis de Marigny et qui, sans doute jusqu'au règne de Louis 16, sera le plus grand des ministres de la Culture. Si vous me passez cet anachronisme de l'ancien régime. Vous savez ce qu'il y a d'extraordinaire dans cette. Dans ses tout débuts de la faveur de Madame de Pompadour, c'est que, comme souvent avec ces personnages un peu fabriqué pour servir un parti ou un groupe d'intérêts.

Un beau jour, ils finissent par tourner le dos à leur ancien commanditaire et à se mettre à voler de leurs propres ailes. Madame de Pompadour n'est pas entrée seule dans le lit du roi. Vous l'avez compris, mais c'est toute seule qu'elle va forger pendant 19 années la réputation extraordinaire qui sera la sienne. Madame de Pompadour ne restera pas très longtemps la maîtresse du roi. Elle le sera jusqu'en 1750, mais elle n'était pas très douée pour les choses de l'amour.

Le roi lui même, avec un peu d'amertume, l'avait surnommée la macreuse, du nom de ce petit canard qui était réputé à l'époque avoir le sang froid. Oui, elle a le sang froid. Et elle a beau se gaver de chocolat, d'épices, de tout ce qu'on peut faire pour s'échauffer un peu les sens, Madame de Pompadour ne sera jamais une maîtresse extraordinaire. En revanche, elle va devenir un jour l'ami du roi, la conseillère, la protectrice des lettres et des arts, l'ami des philosophes, le soutien de l'Encyclopédie, la bâtisseuse inspirée de toutes sortes d'institutions, dont l'École militaire ou la Manufacture de Sèvres.

Et cette faiseuses de mode qui n'aura pas de concurrente dans tout le 18ème siècle. Elle sera bientôt l'intermédiaire incontournable de la Cour.

D'abord en matière de politique intérieure, notamment dans les relations du roi avec ses difficiles parlements, mais aussi à l'extérieur, puisqu'on devra à Madame de Pompadour, largement en tout cas, le surprenant retentissant retournement des alliances en Europe, juste au début des années 1750. Il est possible qu'en la hissant auprès de lui, Louis 15 se soit plus ou moins consciemment laissé forcer la main. Mais disons les choses, son choix fut le bon et la petite Reinette, devenue la véritable reine des Lumières, devait le prouver.

Mille fois. Le moment est venu de retrouver notre Krystian national. Bonjour Christian, bonjour mon cher Franck à ses bonnes bottes dans le sens honorifique du terme, ces bonnes femmes du 18ème tout à fait remarquable. J'ai appris quelques termes qui m'ont plu Serge Grand, qui avait utilisé ce terme dans un livre que vous avez fait connaître du reste? Oui, oui, tout à fait que j'aime bien me plonger de temps en temps. Puis il y a des termes qui m'ont plu dans votre narration ce matin le macreuse, ce canard au sang froid, la grassouillette.

Mais je ne manquerai pas. Mon cher Franck, vous savez, contre nous, notre amitié prime avant tout. Je ne manquerai pas l'occasion de grassouillets. C'est ça l'idée?

Non, non, non, non, non. De vous renvoyer la chaise volante.

Et ça, ça, c'est extraordinaire. Ce terme, c'est la chaise volante. C'est une belle invention. En tous les cas, et que de nombreuses amoureuses puisent utiliser des chaises volantes pour rejoindre celui qu'elle sème. Voilà. A bientôt. Peut être passez vous demain matin, mais très volontiers. Bien sûr que je serai là, fidèle au poste.