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9 heures 9 heures 30. Franck Ferrand raconte sur Radio Classique. Le monde a vu cette scène au moins une fois dans sa vie. Ce jeune homme aux yeux sombres, pétillants de charme, les épaules larges, serrées dans un costume en laine avec un chapeau vissé sur la tête, qui raccompagne sa petite amie devant sa porte. Une averse autour d'eux ne les empêche pas d'échanger un dernier baiser tendre sous leur parapluie avant que la jeune fille ne rentre sagement chez elle.

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Et l'homme, lui, repart à pied, dans la rue, ruisselantes. Il est heureux, merveilleusement heureux.

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Alors, il ne se contente pas de marcher ses pas, commence à battre la mesure. Et voilà qu'il chantonne Singing when je chante sous la pluie, je singin Wayne. Ce n'est pas une banale intempérie ni une quelconque pudeur qui doivent l'empêcher d'exprimer la joie inscrite sur son radieux visage. Et oui, nous sommes dans une comédie musicale et, c'est bien connu, dans les comédies musicales. On est libre comme nulle part ailleurs. Et bientôt, les pieds de l'homme claquent sur le trottoir humide de Simple Bon, il passe à une sorte de chorégraphie au milieu des flaques.

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Chorégraphie athlétique, on le voit jongler avec le parapluie, virevolter à travers la chaussée et jusque sur les murs. Dans cette scène de Chantons sous la pluie, un film sorti en 1952, tout paraît tellement facile et naturel. Et pourtant. Pourtant, ce que propose l'acteur et danseur de Gene Kelly, c'est un morceau de bravoure. C'est un véritable défi lancé à la gravité.

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Et bien que ce jour là, l'acteur ait une fièvre tenace et qu'il ait même été question de reporter la scène, il va réussir son défi avec un art virtuose à la fois très délicat et très masculin. Parce que s'il est bien une chose que cet artiste a prouvé, c'est que délicatesse et masculinité ne sont pas contradictoires. Gene Kelly? C'est cela. C'est un style nouveau, à la fois brut et très élaboré.

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Un style qu'il a su imposer à travers une carrière qui ressemble à une espèce de course effrénée à l'excellence. Franck Ferrand, c'est un raté christique Eugène Crâne, Qualys, Diogène, Youhou, Djinn en américain. Bien entendu, c'est son vrai nom. Il avait vu le jour à Pittsburgh en août 1912. On est bien placé avec les élections américaines maintenant, alors que Pittsburgh se trouve en Pennsylvanie.

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Il est le troisième enfant d'une famille plutôt modeste d'origine irlandaise. Son père, James, est vendeur ambulant. Chez les Kaylee, on est attaché à une éducation saine et diversifiée. La mère de Gin a Rillette, qui, autrefois, a connu le monde du spectacle. Disons les choses. Elle a un tout petit peu connu le monde du tout petit spectacle. Bref, elle tient à ce que ses enfants prennent des leçons de danse, à ce que même se forgent à travers toutes sortes de nombreux spectacles auxquels elle les emmènent.

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Elle n'avait jamais oublié ses espoirs de gamine de monter sur scène et elle espérait transmettre ses ambitions de jeunesse à ses enfants, notent les biographes de Gene Kelly, Cynthia et Sarah Braids Sonn les fils.

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Kelly obéisse. Mais la danse leur vaut des moqueries. Vous savez, quand on est un petit garçon et qu'on danse, et souvent, tout ça dégénère en bagarre enfantine. Ariel n'en montre pas moins à ses enfants que l'on peut continuer à s'amuser tout en faisant du spectacle. Elle va monter les petits spectacles familiaux pour des fêtes locales. Et au fil des années, on voit ses fils se détourner tranquillement de l'affaire. Dean se passionne plutôt pour le hockey, le baseball.

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Dès l'adolescence, il développe un physique musculeux, façon de combattre le complexe que sa taille lui inspire. Ben oui, il faut dire que il fait un mètre 71, un mètre 72. Vous allez me dire c'est pas si mal que ça, mais en Amérique, ce n'est pas suffisant. Enfin, le jeune Jim revient à la danse. Sa motivation n'est pas seulement sportive ou artistique. Il faut vous dire qu'un de ses frères a pris l'habitude de chausser des claquettes pour se produire sur des scènes qui, certes, ne sont pas très prestigieuses.

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Mais enfin, quand même, c'est toujours impressionnant. Et à chaque fois qu'il rentre d'un petit gala, le frère en question, il a les poches bien remplies. Le Ugine se dit et pourquoi pas dans un documentaire qui s'appelle Gene Kelly le révolutionnaire. C'est lui même qui raconte mon frère gagner plus d'argent que toute la famille réunie. Je lui ai demandé de m'apprendre. Donc, il m'a enseigné les claquettes.

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Et évidemment, comme souvent dans ce genre d'histoires, l'élève dépasse très vite le maître. Il progresse avec une facilité déconcertante. Le jeune Jim peut être aussi une espèce de rivalité fraternelle. On n'est pas une sorte d'émulation, en tout cas. On est à l'époque du krach boursier de 1929. James Kelly perd son travail. La famille doit trouver des sources de revenus. Ariel se lance dans la création d'un institut de danse. C'est un pari. Et DJing va prendre sa part de ce pari.

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Au début des années 30, tout en poursuivant des études, il est mobilisé pour enseigner les pas, les placements à tous les élèves que sa mère finit par recruter. Il faut dire qu'il est très doué. Vraiment, ça crève les yeux. Les années qui suivent sont celles d'un apprentissage plus solide. Il va s'intéresser à l'actualité de la danse. Il s'entraîne, s'entraîne avec beaucoup d'assiduité et déjà, il a toujours cette idée de chercher à se dépasser lorsqu'il a réussi quelque chose.

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Un soir, il se dit que le lendemain matin, il pourra faire mieux. Et pourquoi pas d'ailleurs continuer encore un petit peu le soir même. Et à l'échelle locale, dans un premier temps, il se taille une véritable réputation. D'ailleurs, on le consulte de plus en plus souvent dans le métier. Il arrive que des troupes qui sont un peu en panne d'idées lui demandent de les aider. Et c'est le moment des rencontres qui comptent. Le jeune homme, dont beaucoup insistent sur le côté généreux, mais aussi très compétitif, est parfaitement conscient de son talent.

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Il doit tenter, se dit il, sa chance dans la Mecque du music hall, c'est à dire à Broadway. On est là en 1938. Jinn a 26 ans.

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Il saute le pas pour lui sauter le pas. C'est rien, évidemment. Il constate que la concurrence est rude pour les emplois de chorégraphe et pour les bons rôles dansés. Il parvient néanmoins à entrer au casting d'une comédie musicale signée Colporteur. C'est vrai que dans un premier temps, le rôle qu'on lui confie est très petit. Il est dans un costume dignite avec une capuche et une veste en peau de bête. Ce n'est pas idéal pour démontrer tout ce dont on est capable, mais enfin, il sait que dans cette Amérique où tout est possible, où le rêve américain est encore d'actualité.

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Ils veulent simplement lui falloir un peu de patience et beaucoup de travail.

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C'est. Mme. Messan. Comment Weber? Jim, félibre lui même, bien sûr, qui interprète cette célébrissime chanson signée Nacho. Franck Ferrand Si tu christiques, je vous ai parlé de patience et de travail, j'ai oublié le troisième facteur essentiel, celui de la chance. Or, c'est vrai que lorsque Gene Kelly arrive à Broadway, on est dans un moment clé. Les Etats-Unis sont en train de devenir cette puissance culturelle mondiale. Ils ont tendance à se libérer des carcans européens sur les scènes de New York.

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C'est l'innovation tous azimuts. Certains travaillent à l'affirmation d'une danse de qualité, sur des musiques, sur des rythmes qui sont nouveaux, qui sont américains tout simplement, et qui sont populaires.

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L'héritage inégal du vaudeville est ainsi mobilisé, est ainsi anobli, sans pour autant se guindés. Ça tombe bien, le goût naturel de gin va vers ce type de danse. C'est exactement ce qu'il aimait. Il va s'entraîner, s'entraîner pour perfectionner ce qui, au départ, est un don, mais aussi pour mieux habiter la scène et pour chanter avec plus d'assurance. Au départ, il a une voix un peu trop haut perchée. Il va devoir s'imposer un vrai travail sur ce plan.

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Et pour ne rien gâcher, il est séduisant. Il a un charisme extraordinaire, beaucoup de virilité, beaucoup d'assurance. Bref, après avoir rangé son costume d'Inuits, il va pouvoir enfiler celui de rôles un peu plus consistants. On fait aussi appel à lui comme chorégraphe pour un de ses emplois en 1940. L'opportunité professionnelle se révèle aussi une opportunité personnelle. Alors qu'il travaille seul un jour dans un night club qu'il a engagé, Jim voit arriver une danseuse. Oh mon Dieu, qu'elle est jolie!

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Elle a des yeux clairs, des cheveux ondulés magnifiques. Elle répond au nom de Betsy Blair. Elle est là pour auditionner.

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Elle est étonnée de ne voir que Jim, qu'elle croit être un simple employé du night club. Et sans la détromper, il lui explique qu'elle a juste fait une erreur sur la date pour se présenter. Bien sûr, Betsy va revenir. Elle va être engagée et quelques mois après, elle deviendra, à presque 18 ans, madame Kelly. Enfin, en 1940, alors que Kelly a 28 ans, donc, arrive ce qu'il attendait depuis longtemps. On cherche le premier rôle pour un nouveau musicos, comme on dit là bas.

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Il s'appelle Paul Joy. Il se présente à l'audition, alors une partie de l'équipe n'est pas tout à fait convaincue que ce rôle soit pour lui, mais il va finir par le décrocher, ce rôle. Et lors de la première, il va faire mouche avec une énergie, avec une virtuosité sans égale. On peut dire que ça y est, le vent souffle maintenant pour lui dans la bonne direction et un jour dans le public. Un homme très important a fait le déplacement.

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C'est Louise Meilleur, le patron de la célèbre Metro-Goldwyn-Mayer MGM, grand studio hollywoodien. Il est impressionné par Gene Kelly. Et à tel point que sans tarder, il va lui faire des promesses pour essayer de l'attirer là bas, de l'autre côté du pays, sur la côte ouest, à Hollywood.

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Alors, c'est pas tout à fait aussi simple. Parce que plus tard, Mayeurs va présenter des exigences dont il n'avait pas du tout parlé aux nouveaux, à sa nouvelle recrue. Djinn n'aime pas ce genre de procédé et comme le note Alain Masson, son biographe, il écrit à meilleur. Voilà ce qu'il lui écrit, navré. Je ne travaillerait pas pour vous parce que vous avez menti. Je préfèrerais danser dans un bar, mais la tête de meilleurs. Quand il reçoit ce genre de courrier, voilà qu'il a son caractère.

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Notre danseur est d'ailleurs, il a. Il a raison puisque très peu de temps après, c'est David O. Selznick, producteur mythique D'autant en emporte le vent, notamment, qui lui fait les yeux doux. Et cette fois, un accord est trouvé. Gin accepte de traverser les Etats-Unis et le voici à Hollywood.

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Hollywood avec ses surprises parce que Selznick accepte bientôt de prêter de gin à Lewis. Meilleur, figurez vous. Eh oui, on se demande même si cela n'était pas prémédité, cette affaire. Ce sera en tout cas un premier rôle dans un film musical pour moi et mes, avec à son Brad Judy Garlande, la jeune star de la MGM. C'est donc une entrée par la grande porte, comme on dit. Et en fait, pour Gin, c'est une expérience qui va se révéler un peu muraille.

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Il faut dire qu'il ne maîtrise pas les codes de Hollywood. Il doit s'adapter au jeu et à la danse devant une caméra qui réclame une technique tout à fait différente. Lui qui était tellement habitué d'être au dessus du lot. On se dit qu'il est peut être pas si formidable que ça. Il est obligé de se remettre en question. C'est sa femme Betsy qui, dans une interview, racontera. Elle dit Judy Garland a été fantastique. Elle lui a expliqué tous les trucs utiles que quelqu'un qui avait joué dans des films toute sa vie pouvait donner à quelqu'un issu du théâtre new yorkais et habitué aux mouvements plus amples dans l'espace.

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Le film, sorti pendant l'automne 42, attire le public et comme il fallait s'y attendre, la MGM va s'empresser de négocier avec ses aînés pour placer Jinn sous sa coupe. Vous voyez qu'il va finir par y arriver. Il entre donc dans la prestigieuse écurie de. C'est le début d'une série de films à succès, interrompue par un passage sous les drapeaux et par quelques échecs. Il faut bien le dire au fil du temps. On va voir de Gene Kelly danser aux côtés de Rita Hayworth, de Frank Sinatra et même de Jerry la souris dans un dessin animé.

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Il est prêt à prendre le relais de l'autre grand danseur sur écran, qui est bien sûr le mythe des Meath, Fred Astaire. Mais Fred Astaire est un petit peu vieillissant à l'époque entre les deux, qui ont souvent été comparés à une rupture de style. Vous aviez le longiligne Astaire, qui était un homme moms, d'élégance, de légèreté, de distinction. On ne le voyait même pas faire ses pas. Et puis Kelly, qui est plus trapu, qui propose une danse beaucoup plus virile, sportive, aux influences nettement plus populaires, l'importe des chaussures cirées et un costume de gala.

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L'autre arbore plus volontiers la tenue d'un homme du commun. Dean va démontrer que la grâce, néanmoins, peut se porter sur des registres moins apprêtés que ceux auxquels on l'avait jusqu'alors cantonné.

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Il arrive à se montrer un petit peu plus, un peu plus prolétariens, si j'ose le terme. Il va renouveler les codes, tout simplement. Son ambition ne s'arrête pas là. D'ailleurs, maintenant qu'il est à l'aise à Hollywood, il va proposer de nouveaux défis à ceux qui croient en lui et avec son assistant, l'inventif Stanley Donen merveilleux Stanley Donen.

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Il va de plus en plus se mêler de la mise en scène.

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Et si le chorégraphe et danseur déjà surdoué devenait en plus un réalisateur prometteur comme certains de ceux avec qui il travaille, dont le réalisateur Vincente Minnelli, Djinn estime que les films musicaux n'ont pas vocation à être un sous genre. Au contraire, ils peuvent être un art à part entière, plein de possibilités. Alors il y réfléchit, bien entendu. Et sur les tournages, toujours avec Stanley Donen. On le voit proposer des plans, des trajectoires de caméra, beaucoup plus ardi que sur quoi on était habitué jusqu'alors.

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Et de plus en plus, on fait appel à ces deux hommes là, ajoute Kelly et Stanley Donen, pour diriger des scènes qui sont de véritables morceaux d'acrobaties. Et puis, la MGM franchit le pas. Dean Standley se voit confier la direction d'un film un jour à New York. Le film sort à la fin de 1949. C'est une réussite, peut être en partie imparfaite, mais c'est en tout cas un concentré d'innovations.

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Et en 1951, c'est un Américain à Paris de Minnelli, sur une musique que vous connaissez.

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Leonard Bernstein dirige l'Orchestre philharmonique de New York dans cette pièce célèbre Un Américain à Paris de George Gershwin, Franck Ferrand Si tu christiques le film Un Américain à Paris n'est même pas encore sorti que déjà on voit le duo Kelly Donen dans un nouveau film et cette fois, ce sont eux qui sont aux manettes.

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Le film s'appelle Chantons sous la pluie, bien entendu, avec ce projet qui a tout pour réussir de gros moyens. Une équipe très talentueuse, un scénario plein d'humour sur l'évolution délicate dHollywood entre le cinéma muet et le cinéma. Parlant, on peut déjà avoir assez de recul à l'époque pour en parler avec humour. La pression n'en est pas moins grande pour Jinn et pour Stanley, dont il arrive que les relations avec le temps soient quand même assez orageuses. Les numéros dansés sont ambitieux.

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Gene Kelly se montre chaque jour plus exigeant. Debbie Reynolds, qui a 19 ans et sur qui le studio parie pour le premier rôle féminin. Bien qu'elles connaissent peu la danse, cette pauvre Debbie Reynolds doit faire face aux agacements de Gene Kelly, qui quitte volontiers le Plateau. Il lui faut tenir le rythme, la pauvre. Elle apprend, elle fait, elle refait, est des larmes, elle réessaie et enfin, elle réussit. Elle aura cette jolie formule.

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Les deux choses les plus dures que j'ai faites dans ma vie sont accouchées et chantons sous la pluie. Les efforts ne sont pas vains. Le film à sa sortie est un succès. C'est même pas un succès d'un invraisemblable triomphe. Mais comme le note Alain Masson, en Amérique, il ne fut pas considéré comme le chef d'œuvre qu'il est. C'est en fait l'Europe qui en a fait un grand film classique.

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Franck Ferrand s'y Radio-Classique.

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Jim paraît, disons le. Cela, c'est un petit peu du système hollywoodien, mais aussi lui qui est un démocrate actif, qui est marié à une communiste. Il va pâtir de l'atmosphère d'intolérance politique de cette époque. Alors, il va choisir de s'exiler pendant un temps, mais aussi, disons, les choses. Il s'exile. Ses biographes l'ont montré pour des raisons fiscales. C'est le moment où la comédie musicale, en quelques années, est en train d'amorcer un certain déclin.

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Le genre est extrêmement coûteux à produire. Ce sont des films qui sont parmi les plus coûteux jamais fait. Et puis, on critique ça parce qu'on trouve que ce n'est pas réaliste. On est dans les années 50 où on aime le réaliste. En 1955, après son retour de Ginevra cosigné avec Stanley Stanley Donen qui entre temps réalisé des films. De son côté, un nouveau film intitulé Beau fixe sur New York Jinn danse avec maestria sur des patins à roulettes.

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Alors, évidemment, c'est impressionnant. Mais le public est en train de passer à autre chose.

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On regarde ça d'un oeil, ça fait sourire, mais il y a plus tout à fait la même émotion. Et après ce tournage un brin saumâtre, Gin ne va plus guère avoir de relations avec Stanley Donen. Notons d'ailleurs pour l'anecdote qu'il va épouser en 1960, en deuxième noce, l'ancienne femme de Stanley en parallèle. Et ça explique sans doute bien des choses en parallèle. En 1956, la MGM sort enfin un film, Balet, réalisé quelques années plus tôt par Gene Kelly.

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Invitation à la danse, alors, ça va faire un ours d'or à Berlin, évidemment, mais le public n'est plus au rendez vous.

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Il faut l'admettre, la carrière de Gene Kelly faiblit. Ça ne veut pas dire qu'elle soit terminée. On le verra encore diriger quelques films. Il jouera dans d'autres films plus mineurs. Il faut bien le dire. Il fera aussi quelques petits tours plaisants devant les caméras, dans des rôles secondaires. Et bien sûr, qui ne se souvient de son apparition incroyable dans Les demoiselles de Rochefort? Mais il est loin de ce qu'il a été de Gene Kelly. Et pour ce qui est de la danse, l'âge a rendu ses vieux exploits un peu difficiles, il faut le dire, pour ne pas dire inaccessible.

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Il appartient à l'ancienne génération de Hollywood, celle qu'on regarde avec un petit peu de nostalgie, pas mal de respect, mais qu'on considère néanmoins comme révolu. Et DJing? Kelly va disparaître seulement en février 1996, à l'âge de 83 ans. Alors, à ce moment là, les télévisions du monde entier vont remontrer ces images éternelles. Les images de ce danseur virevoltant sous la pluie, le sourire aux lèvres, ignorant cette averse pourtant insistante. Comme nous, nous oublions nos problèmes en regardant une énième fois chantons sous la pluie.

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Si c'est cela la magie du cinéma, alors on doit pouvoir dire que Gene Kelly aura été l'un de nos plus grands prestidigitateur.

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Et notre magicien s'appelle Christian Morin, qui vous apparaît chaque matin sur quelques notes d'un Américain à Paris. Bonjour Christian, bonjour Franck est le magicien va vous faire maintenant disparaître pour mieux réapparaître tel le phénix. Lundi matin, à 9 heures. Bon week end.