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9 heures 9 heures 30. Franck Ferrand raconte sur Radio Classique. C'est une atmosphère bien étrange que celle de ce lundi 11 mars 1985 en Union soviétique. La radio diffuse de la musique classique. Les programmes habituels sont interrompus. Il y a des manifestations officielles ou sportives qui sont annulées. Bref, la population a l'habitude de ce genre d'attitude officielle. Cela veut dire que quelque chose de grave s'est passé. Ça correspond à ce que l'on vit à chaque fois que meurt le secrétaire général du Parti communiste de l'Union soviétique.

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Seulement beaucoup s'étonnent parce que pour l'instant, on n'a rien annoncé d'officiel. On se doute bien que Konstantin Tchernenko n'en a peut être plus pour longtemps.

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Il a soixante treize ans à l'époque. Et voilà que dans l'après midi du 11 mars, un communiqué médical et officiel diffusé par l'agence officielle TASS met fin aux doutes et aux rumeurs. On annonce la mort de Tchernychenko, selon le communiqué. Le décès remonte à la veille. Le 10 mars, à 19 heures 20, à la suite d'un arrêt du cœur consécutif à une insuffisance hépatique et cardio pulmonaire croissante.

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En fait, au sein de l'U.R.S.S. Cette annonce ne surprend pas grand monde. Dès son arrivée au pouvoir, seulement un an plus tôt, on avait bien vu que Tchernenko allait faire long feu. Son état de santé chancelant n'avait cessé d'empirer. Cet homme là avait passé son temps dans les hôpitaux. Il s'était souvent fait porter pâle aux réunions, y compris à des réunions importantes, et avait dû annuler plusieurs de ses déplacements à l'étranger. Et cela faisait d'ailleurs plusieurs semaines qu'il n'était plus apparu en public.

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La mort du secrétaire général après un an de pouvoir, n'est pas une chose inhabituelle pour les Soviétiques. Son prédécesseur, l'ancien patron du KGB Iouri Andropov, lui aussi gravement malade, était mort au bout de 18 mois à la tête du secrétariat général. Et puis encore avant, en 1982, Léonid Brejnev était mort après plusieurs années dans un état de sénilité qui ne pouvait pas être caché en ce milieu des années 80. l'U.R.S.S. Apparaît comme une sorte de gérontocratie avec des dirigeants des gros temps, bardés de médailles, certes, mais incapable de gouverner, et plus du tout en phase avec une réalité inquiétante.

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C'est plus qu'un déclin, c'est une décadence pour le RSS. Sur le plan économique, militaire, social. Et pendant ce temps là, vous avez les Etats-Unis de Ronald Reagan qui ont pris la main dans la course à l'armement, notamment grâce à la fameuse initiative de descente de défense stratégique du président du président Reagan, ce qu'on appelait la guerre des étoiles à l'époque. Le successeur de Tchernenko est tout désigné. Il s'agit de Meereen Gorbatchev. C'est lui qui a remplacé Andropov, puis Tchernychenko pour présider les réunions et les grandes cérémonies officielles depuis déjà pas mal de temps.

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Il les a aussi remplacés lors de voyages officiels. Ça a été le cas au Canada, en Grande-Bretagne, où il a rencontré Margaret Thatcher.

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On peut même dire que Gorbatchev gouverne lui même l'Union soviétique depuis deux ans. Mais tout ça n'était pas officiel. Le bureau politique est divisé. Pour tout vous dire, Gorbatchev a certes été élu secrétaire général du comité central du Parti communiste le 11 mars, le jour même de la mort de Tchernenko, quelques heures seulement après sa mort. Mais cela n'a pas été sans mal. D'emblée, le nouveau chef du Kremlin se montre différent. On le voit qui arrive à la tribune, souriant, sous les applaudissements.

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Il montre un visage jeune, assez rayonnant, même Malorie, assez angio sur le front. Vous savez cette tache sur le front qui va le rendre mondialement célèbre. Mais disons surtout qu'avec ses 54 ans et sa santé visible, il tranche sur les vieillards du Politburo, où il est nettement plus dynamique. Pour vous dire que c'est un Méridional, Mikhaïl Gorbatchev. Il était né en 1931 dans l'extrême sud ouest de l'U.R.S.S. Dans le Caucase du Nord, une région réputée pour ses stations thermales.

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Il était né précisément à Privot Noguier. Il est le fils d'un conducteur d'engins agricoles qui a fait des bonnes études dans le système habituel. Il a aidé son père dans les champs. Il a bien travaillé, si bien qu'il a été décoré de l'ordre du drapeau rouge du travail. Il a étudié le droit à l'Université d'Etat de Moscou et c'est là. C'est à Moscou, à l'université, à la fac, qu'il a rencontré Raïssa, dit Rinko, qui sera sa future épouse, Raïssa.

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On en parlera beaucoup, bien sûr, lorsqu'il a eu terminé ses études. Il est retourné dans sa région natale pour devenir ce qu'on pourrait appeler un homme d'appareil. C'est normal pour un très bon élève. Il s'est spécialisé tout naturellement dans les questions agricoles et c'est ainsi qu'on l'a vu gravir les échelons et obtenir des responsabilités importantes pour son jeune âge, puisqu'à 39 ans, il est déjà premier secrétaire du comité du parti de la région de Stavropol. Il est élu au comité central quelques mois plus tard, à 43 ans.

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On le voit entrer au Soviet suprême. On est en pleine époque brejnévienne et en parallèle à cette ascension, il va compter sur l'aide très efficace d'un mentor dont le moins qu'on puisse dire est qu'il est puissant puisque c'est le patron du KGB en personne. C'est ce fameux Iouri Andropov qui, plus tard, sera à la tête de l'Etat. Gorbatchev est élu secrétaire du comité central en charge de l'agriculture en 78. Il entre au Politburo D80. Ce qui veut dire qu'à l'époque, il a 49 ans.

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Et même si les plus orthodoxes de ce bureau politique se méfient de lui, tout le monde n'en est pas moins convaincu que un jour, Mikhaïl Gorbatchev sera le nouveau chef de l'Union soviétique. Il s'y prépare. C'est donc un homme tout à fait familier des arcanes de ce pouvoir si particulier qui s'installe au Kremlin en ce printemps 1985.

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Voyez ce que c'est que l'Union soviétique, quand même. Certes, c'est la décadence, mais ça reste quinze républiques fédérées, 285 millions d'habitants, la deuxième puissance du monde. Un des deux super A des deux, l'une des deux hyperpuissance de cette fin de XXe siècle.

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Et d'entrée, je vous l'ai dit, le style de Gorbatchev détonne par rapport à celui de ses prédécesseurs avaient l'habitude de se déplacer de façon très rare. Toujours dans les fameuses grandes limousines luxueuses. Vous savez, on ne voyait jamais leurs épouses, etc. Voilà ce que nous dit Vladimir Fédorovski dans le roman vrai de Gorbatchev. Il improvise avec son épouse Raïssa des promenades dans les rues de Moscou, le plus souvent sur la place Rouge. Les passants le reconnaissent, les gardes du corps restent à distance, de manière que le secrétaire général puisse bavarder, plaisanter, serrer des mains et caresser la tête des enfants.

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Établir un contact avec la population. Quel défi pour Marie! Pour Mikhaïl Gorbatchev d'approcher ces Moscovites fourbu, ces individus en chair et en os à la poursuite de pauvres bonheurs concrets. Le style est très différent, mais au delà du style, il y a aussi les mesures que va prendre Gorbatchev et qui tranchent par rapport à celles de ses devanciers. Parmi ces mesures, une campagne de lutte contre l'alcoolisme. On en a beaucoup parlé dans la presse occidentale à l'époque.

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On instaure une sorte de prohibition, si l'on peut dire, en en Russie, avec un prix de la vodka, du vin, de la bière qui augmente considérablement.

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Par ailleurs, au sein du Politburo, les ennemis de Gorbatchev et les tenants de la vieille garde sont débarqués. On pourrait presque parler d'une purge. Une purge? Tout à fait douce, mais qui n'en demeure pas moins une purge. Personne n'est intouchable puisque Andreï Gromyko, l'inamovible ministre des Affaires étrangères depuis près de trois décennies, va être démis de ses fonctions. Et on voit des hommes proches de Gorbatchev, beaucoup plus jeunes, qui accèdent à de hautes fonctions.

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Gromyko a été remplacé par Edouard Chevardnadzé, qui est ministre des Affaires étrangères. Alexandre Yakovlev, qui est l'ambassadeur de l'Union soviétique au Canada, est nommé au comité central, puis au bureau politique chargé de l'idéologie et de la politique extérieure. Vous imaginez le poste dans un régime comme celui là? Et puis, disons le, Yakovlev, c'est l'éminence grise de Gorbatchev. C'est lui qui conseille de mettre en œuvre une grande politique de réformes politiques nécessaires, pense t il, pour sauver l'Union soviétique du déclin.

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Il en va de la survie même du régime.

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Les comédiens de Dimitri Cavaler Fqih Kovalev, qui est mort en 1987 sous Gorbatchev. l'Orchestre d'État de Bavière était sous la direction de Valls Gang Slava Leech. Franck Ferrand sur Radio Classique. Alors, pour tout vous dire, ça faisait un moment que Gorbatchev, dans l'ombre dans Bodereau pof, réfléchissait à un certain nombre des mesures qu'il aurait fallu prendre Eider et des réformes qu'il aurait fallu appliquer Andropov. Avant, Tchernenko avait pensé les mettre en œuvre, ses réformes, mais il était trop âgé et trop malade, etc.

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Bref, pour relancer une économie grippée, dépendante de trop de pays étrangers. Le nouveau secrétaire général prône la restructuration, ce qui, vous le savez en russe, se dit pérestroïka. Il souhaite accroître la production pour remplacer, au moins selon ses dires, la moitié des infrastructures soviétiques qui étaient complètement obsolètes. Faut bien le dire, Gorbatchev veut donner aussi plus d'indépendance aux entreprises, réduire les dépenses militaires, ce qui sera possible grâce à une politique de détente internationale.

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Mais au delà de tout ça, c'est le système que Gorbatchev veut transformer. Ce vieux système totalitaire à bout de souffle et qui ne peut somme toute, dans sa logique, que mener à la guerre doit être abandonné au profit de quelque chose de plus neuf. Et cela ne peut se faire qu'à travers la transparence. Là encore, ça se dit glasnost. À l'époque, perestroïka, glasnost sont des mots qu'on entend beaucoup dans la presse du monde entier et évidemment, devant les communistes réunis et dissertant et argumentant pendant des heures, on va voir Gorbatchev argumenter et défendre sa politique.

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Une politique qui d'ailleurs, dans un premier temps, fait ses preuves. La presse est plus libre. Elle permet d'enquêter sur les problèmes de société, de dénoncer les abus, les malversations d'un certain nombre d'apparatchik. Il y a des détenus et des prisonniers politiques qui sont libérés des camps d'internement et des hôpitaux psychiatriques. L'ouvrage de Boris Pasternak, Le docteur Jivago, qui avait été interdit jusque là et dont d'ailleurs, Vladimir Fédorovski nous avait raconté l'histoire. Ce livre peut enfin être publié.

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Andreï Sakharov, le prix Nobel de physique militant des droits de l'homme, peut rentrer à Moscou à la fin de 86. Ça faisait quand même six ans qu'il était assigné à résidence. Quant à Alexandre Soljenitsyne, l'auteur de l'Archipel du goulag, dites vous qu'il est réhabilité et publié? Il y a pas mal d'émigrés qui sont autorisés à rentrer en RSS. Alors, justement, sur la scène internationale et sur la scène internationale, les réformes sont également spectaculaires.

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Fin des essais nucléaires? Ça, c'est un prélude au traité qui sera signé à la fin de 87 avec Reggane, un accord historique qui élimine à l'échelle mondiale les missiles nucléaires à portée intermédiaire et à courte portée. Cela autorise des inspections de sites assez suspects, des sites dont on se demandait s'ils étaient réels ou non sur le territoire de l'Union soviétique. Il se trouve qu'à l'époque, j'étais à Sciences Po. Pour tout vous dire, et on suivait tout ça de très, très près.

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Ces engagements permettent à Gorbatchev d'acquérir une grande popularité en Occident et aux Etats-Unis. Et il est élu homme de l'année par le magazine Time. En 1987, vous allez me dire ce n'est pas forcément une grande gloire, mais c'est c'est souvent assez représentatif de ce qui est en train de se passer.

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Pour mener à bien sa politique de réformes, Gorbatchev poursuit les renvois au sein des instances dirigeantes.

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De mars 85 à septembre, 86 se sont quand même 13 mille cadres du parti et de l'Etat qui ont été licenciés ou mis à la retraite. Et on a vu arriver de nouvelles figures comme nouvelles, émerger en tout cas au plus haut rang de nouvelles figures comme Boris Eltsine, qui est nommé à la direction du Parti communiste de Moscou à la fin de 85. Gorbatchev bouscule tout ce qui, évidemment, soulève à son encontre un certain nombre de critiques. Il est accusé de vouloir trahir et démanteler l'Union soviétique et de ne pas suffisamment tenir tête aux Américains.

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Même son apparence est critiquée pour ses détracteurs. Il porte des costumes trop bien taillés pour être un vrai soviétique, si j'ose dire. Pas mal d'apparatchik sont convaincus que ce n'est pas Gorbatchev qui gouverne et qu'en fait, derrière lui, celle qui tient l'État et le parti, c'est l'élégante autoritaire et faussement discrète Raïssa qui prend, diton dans l'ombre, toutes les décisions. Or, ces décisions, pour l'instant, tardent à produire les effets qu'on en attendait. L'économie ne se relève pas.

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C'est même pire que ça. C'est qu'elle continue de décliner, peut être de façon accélérée, en adoptant, nous dit Vladimir Fédorovski. En adoptant en 1986 la Loi sur l'entreprise qui permet aux chefs d'entreprise de prendre tout pouvoir sur de nombreux secteurs de l'économie nationale, l'administration perd le contrôle budgétaire du pays. Dans le même temps, les futurs oligarques commencent à voler les richesses économiques dans des proportions colossales, tandis que les dirigeants soviétiques sous estiment les tensions nationales, voire nationalistes à l'intérieur de l'U.R.S.S.

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Lesquels sont précisément exacerbés par les pillages de l'oligarchie. Les équipements sont toujours vétustes. Les Soviétiques font la queue plusieurs heures devant les magasins. Dans lesquelles les rayons sont de plus en plus vides, des millions de personnes ne mangent même plus à leur faim ou n'arrivent plus à se chauffer, sont au chômage. Je me rappelle qu'à l'époque, avec des personnalités comme Mme Carrère d'Encausse, on se poser beaucoup de questions justement sur l'avenir d'un système qui montrait autant d'insuffisances, à l'image de la terrible catastrophe de Tchernobyl en avril 86.

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En dépit de certains efforts de modernisation, c'est tout le système qui apparaît vraiment à bout de souffle. Je cite encore Vladimir Fédorovski dans ce livre qui vient de paraître La peur et l'idéologie, les deux piliers du système totalitaire, la peur et l'idéologie, ont été détruits, mais rien ne vient s'y substituer. Et c'est là une question majeure, car ces deux carcans cèdent la place à l'imprévisibilité et à l'instabilité propres aux périodes de transition en termes de pensée politique.

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Seuls quelques milliers de jeunes ont osé s'organiser et s'exprimer à visage découvert au sein de clubs informels. Partout ailleurs, la prudence est de mise. Les intellectuels de Moscou refusent d'y participer de crainte du retour de bâton répressif qui succède à toute période de dégel en U.R.S.S. Oui, c'est con, on a l'habitude une ennui RSS. Il y a eu déjà pas mal de tentatives de réforme, mais à chaque fois, c'est suivi par un retour en arrière où l'on où l'on est sévèrement réprimé.

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Et c'est vrai que l'empire de partout féaux de toutes parts, comme on dit, comme on dirait d'un grand bateau. Des 87 des manifestants nationalistes dans les pays baltes et dans les républiques caucasiennes vont protester contre les anciens crimes de Staline. Ils réclament une certaine autonomie et même une autonomie certaine. Et pour endiguer cette agitation et faire taire les critiques, on voit Gorbatchev créé en 89, une nouvelle assemblée législative qui s'appelle le Congrès des députés du peuple de l'Union soviétique.

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Les deux tiers des membres seront élus au suffrage universel à bulletin secret, sur la base de candidatures multiples. Voyez un peu l'importance de la réforme, réforme qui veut dire que le Parti communiste ne contrôle plus la situation et il va la contrôler, encore moins lorsque le mur de Berlin sera tombé.

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Selon. L'espoir? Immense choeur, immense orchestre puisque le choeur et l'orchestre symphonique de la radio bavaroise L'acheta SCALPELS de Dresde, l'Orchestre du Kirov, l'Orchestre symphonique de Londres, Tout ce monde là réuni sous la baguette de Leonard Bernstein pour célébrer la chute du mur de Berlin en décembre 1989. Ce concert, où l'on donnait bien sûr la Symphonie numéro 9, la dernière Symphonie de Beethoven, un hymne à la joie ou le mot fraude, avaient été remplacés par le mot Frayent height liberté.

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Franck Ferrand, si tu christiques. Le mur de Berlin est tombé.

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Les mouvements de personnes entre l'Union soviétique et l'étranger, surtout entre l'Europe de l'Est et celle de l'Ouest, sont de plus en plus nombreux. Et Gorbatchev se dit qu'il pourrait peut être encore contrôler la situation. Il faut dire qu'aux élections, à ce Congrès des députés du peuple, les réformateurs et les nationalistes ont battu à plate couture ses propres candidats. Il va créer le poste de président du l'U.R.S.S. Il est élu pour cinq ans, mais disons le, il est impopulaire.

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À ce moment là, il y a des mineurs qui se mettent en grève. Ensuite, c'est le secteur pétrolier qui rechignent. Gorbatchev doit quitter la place Rouge sous les huées au moment du défilé du 1er mai 90. Qui aurait dit ça encore à l'époque de Tchernenko? Vous imaginez? Et en Occident, Gorbatchev est très apprécié, évidemment. On va lui donner le prix Nobel de la paix en 90, mais ça ne contribue pas à sa popularité à l'intérieur de l'URSS.

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C'est en 91. Il y a toute cette succession d'événements qui vont confirmer la désagrégation du pays. En juin, Boris Eltsine était élu président de la Fédération de Russie. Le 1er juillet, le Pacte de Varsovie est dissous. Vous imaginez? Après quarante six ans de pouvoir absolu, les proches de Gorbatchev mettent en garde le nouveau président contre un certain nombre de menaces de coup d'Etat. Seulement le 4 août, il part se reposer quand même dans sa luxueuse datcha de Crimée, à Forro.

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Il est épuisé. Il est parti avec son épouse Raïssa, ainsi que leurs filles et leurs petits enfants. Et le dimanche 18 août, vous le savez. Alors que Gorbatchev s'apprête à quitter cette résidence de vacances pour rentrer à Moscou, un groupe d'hommes lourdement armés et tenant de la ligne dure du parti, si vous voulez! Entre dans la datcha. Gorbatchev comprend qu'il est en danger. Il constate que toutes les lignes téléphoniques ont évidemment été coupées. Il n'y a plus d'accès.

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Les putschistes ont tout coupé, y compris la voie vers l'héliport, et Gorbatchev est maintenant coupé du monde. Il est retenu avec sa famille en Crimée. Déposer l'armée entre dans Moscou. Le coup d'Etat va être un échec. Et après trois journées d'angoisse, Gorbatchev et les siens seront libérés. Lui qu'on voit d'habitude tellement jovial avec ses traits un peu rond, est devenu cet homme épuisé, livide, qu'on voit descendre de l'avion à Moscou le 22 août, à 2 heures du matin.

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Gorbatchev remercie Boris Eltsine et le peuple soviétique, qui se sont élevés contre la réaction, ditil. Oui, alors que la Communauté des Etats indépendants est créée et marque de fait la fin de l'Union soviétique, Mikhaïl Gorbatchev annonce qu'il va quitter la fameuse présidence à laquelle on venait de l'élire. Il partira le jour de Noël 1991.

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A 20 heures, il annonce à 20 heures, dans un dans un discours à la radio et à la télévision. Lui quitte le pouvoir. Et l'on peut dire maintenant que l'U.R.S.S. N'existe plus.

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Je vais offrir l'ouvrage de Vladimir Fédorovski aux Tavannes riches si j'ai le droit de l'appeler comme ça. Christian bonjour Christian. J'ai un point commun avec M. Gorbatchev. Sachez le alors ce n'est pas sur le plan de la terre russe ou soviétique de l'époque. C'est simplement vous avez. Oui, vous avez un gros point commun puisque vous êtes né le même le même jour de l'année exacte, pas la même année. Elle n'avait pas la même année.

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Mais le 2 mars, et on va ajouter un autre poisson du 2 mars, c'est Alain Chamfort qui, s'il vous écoute que le salon est né un 2 mars. Voilà, vous devriez créer une association. Ecoutez, je vais voir ça. Pourriez vous en être le parrain ou le président? Très volontiers, avec grand plaisir. Ecoutez, je vous rappelle dans la matinée après l'émission. OK, je vous souhaite une bonne journée et à demain matin.