Jacques Chevallier, maire d'Alger
Franck Ferrand raconte...- 1,978 views
- 2 Feb 2021
Avec passion et sans relâche, le dernier maire français d’Alger s’est battu pour éviter la guerre entre européens et musulmans ; il s’appelait Jacques Chevallier.
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9 heures 9 heures 30. Franck Ferrand raconte sur Radio Classique. C'est la guerre en Algérie, la guerre civile selon les uns, la guerre d'indépendance pour les autres. Nous sommes le 30 décembre 1956 et nous sommes à la mairie d'Alger, même pas très loin du port. C'est un dimanche matin. La mairie est presque vide, à l'exception du bureau du maire Jacques Chevallier, le maire d'Alger, un homme élancé de 45 ans, brun beaucoup d'allure. Jacques Chevallier est assis à sa table de travail.
Pas vraiment le loisir de contempler la baie avec ses eaux paisibles. Les navires marchands qui vont et viennent, je vous l'ai dit depuis des mois. La guerre d'Algérie fait rage. Et dans cette ville qu'il administre dans la tempête, comme il l'écrira, les différentes communautés apprennent à vivre avec la peur au ventre.
Le mouvement indépendantiste algérien, le Front de libération nationale FLN, multiplie les attentats, les sabotages. l'Armée française répond par des violences terribles et les groupes extrémistes européens sont en train de s'organiser. C'est tout simplement l'engrenage sanglant qui est parti qui est en marche. Chaque jour, les manchettes des journaux égrènent les attaques et les ripostes en fin de matinée. La sonnerie du téléphone retentit. C'est un membre d'une organisation de commerçants de la ville proche du FLN. Ce qu'il dit à Jacques Chevalier est audacieux.
Il lui propose de rencontrer là, sur le champ, un de ses responsables. C'est périlleux. Bien entendu, on peut se demander si ce n'est pas un piège. Qu'importe, le maire se décide. Il appelle son épouse si je ne suis pas rentré dans la soirée, avertit la police. Et puis, il prend sa voiture et le voilà déjà qui traverse les rues. Il se rend suivant les instructions qu'on lui a donné au téléphone, jusqu'à un café, le Polignac.
Commence alors un trajet digne d'un polar. On va le faire monter dans une voiture. l'Enfer? Changer comme ça à plusieurs reprises. Et enfin, on l'arrête pas très loin d'une bâtisse dans un quartier populaire. C'est là, semble t il, que doit se tenir l'entretien. On peut imaginer que Chevalier s'inquiète. Il s'interroge où tout cela peut il bien mener? La vérité, c'est que le maire d'Alger est prêt à prendre tous les risques pour lui. Le dialogue pourrait encore éviter le pire.
Il est bien décidé à faire tout ce qu'il peut pour tenter d'arrêter le drame qui est en train de déchirer son pays.
Pourtant, je ne voulais pas encore dit, mais Jacques Chevalier était né bien loin de là. Il était né à Bordeaux, lui, au mois de novembre 1911, dans une famille de voyageurs. Son père, Étienne, avait grandi en Algérie. Quant à sa mère, Corinne, elle était née dans une famille d'origine bretonne, certes, mais qui, de longue date, s'était installée en Louisiane. Et d'ailleurs, c'est là bas.
C'est en Louisiane, que Jacques, alors qu'il a 8 ans tout juste, s'est installé avec sa famille, avec son frère aîné.
Il a appris en Louisiane l'anglais. Il a découvert la vie américaine, etc. Puis, après trois ans à la mort du grand père paternel, la famille a fait route enfin à voguer vers Alger, où il a fallu aller reprendre une entreprise familiale de tonnellerie. Et c'est comme ça qu'un jour de 1922, Jacques s'est retrouvé à bord d'un bateau face à la baie d'Alger qui se dessinait à l'horizon. Un nouveau monde s'ouvrait pour ce petit garçon de 11 ans, José-Alain Phra.
L'on a écrit un passionnant ouvrage qui s'intitule Jacques Chevalier, l'homme qui voulait empêcher la guerre d'Algérie. Je le cite dès les premières minutes, les images se diffractée comme dans un kaléidoscope. Les costumes noirs des bourgeois se mélangent au tailleur strict de leurs épouses, au voile blanc, des femmes arabes ogoni, des petits cireur de chaussures à quelques casques coloniaux aux robes affleurent des européennes au bleu de chauffe des employés du port et cette odeur indéfinissable huile, fleurs, épices et cette symphonie cacophonies qu'il entend partout.
Mélange de français, d'arabe, d'espagnol, d'italien.
C'est la France, certes, mais pas tout à fait. C'est l'Afrique, mais pas tout à fait non plus. C'est l'Algérie.
Le jeune chevalier va poursuivre à Alger des études chez les jésuites. Peut être qu'il croise d'ailleurs parfois le chemin d'Albert Camus, qui se rend au lycée tout proche. Son bac en poche, Jacques choisit la faculté de droit. A 21 ans, c'est un jeune homme fougueux, d'allure tout à fait séduisante. Il va épouser une jeune femme, Renée Immiscés, dont la famille vit elle même en Algérie depuis plusieurs décennies. Et au fil des ans, on va voir se succéder dans cette jolie petite famille les naissances.
Ils auront sept enfants. Jacques commence à travailler à la tonnellerie familiale, mais disons le, c'est un tout autre domaine qui l'attire. Vous l'avez compris, lui, ce qui l'attire, c'est la politique. Ce jeune homme rêve d'action, d'aventure, mais aussi de voir se développer ce pays d'adoption auquel il s'attache toujours davantage à partir de 1934. Après les émeutes. Du 6 février 34 à Paris, place de la Concorde, Chevalier adhère au Mouvement des Croix de Feu.
Sans doute attiré par les valeurs catholiques et patriotiques du colonel de La Rocque, il va rester aux Croix de feu pendant quelque temps avant de prendre un tout autre chemin. Mais disons le, le pas est franchi. Le voilà entré en politique, pour le meilleur et pour le pire. Le premier mouvement de la Sinfonietta de Francis Poulenc. l'Orchestre symphonique de la radio irlandaise était sous la direction de Jean-Luc Tingaud. Franck Ferrand Si tu christiques Anne-Louise. Qui a préparé cette émission, nous dit à quel point Jacques Chevalier s'est tout révélé doué pour la politique.
Il avait ça dans les veines. D'une certaine manière, il se montre chaleureux, nous dit elle. Il sait séduire son auditoire. A 26 ans, il est élu au conseil municipal d'une commune dAlger. La commune en question, c'est la commune d'El Biar, où il vit avec René et les enfants. La petite famille, la grande famille, devrais je dire, s'est installée dans une maison claire qui s'appelle le bortsch. Ceux qui, en arabe, veut dire le petit fort, le fortin.
Et quand il n'est pas à la mairie, eh bien, on voit Jacques Chevalier bricoler au bortsch, aménager sa maison à mesure que ça grandit la famille. En 1941, en pleine Guerre mondiale, il est nommé maire d'El Biar par le gouvernement de Vichy. Il a 29 ans seulement à l'époque. Déjà, il commence à faire parler de lui. D'abord, on dit qu'il serait tout simplement le plus jeune maire de France, mais aux commandes de la ville.
C'est la froide réalité qui, déjà, lui saute au visage. Et bien crument. Il va devoir faire l'expérience des élus de terrain, surtout lorsqu'il découvre une réalité à laquelle il n'avait pas forcément été préparé. Il va faire l'expérience, notamment de la pauvreté de nombreux Algérois, dont la guerre a rendu les conditions plus difficiles encore après le débarquement anglo américain. La guerre change un peu le visage, bien entendu, et Chevalier décide d'aller rejoindre les Alliés. Il va donc quitter sa femme et ses enfants.
Il va s'enrôler. Le voilà parti pour la célèbre campagne d'Italie, glorieuse campagne d'Italie. Peu après son retour en Algérie, où il croise le général de Gaulle à la messe dominicale puisque le gouvernement de la France libre s'est installé à Alger entre temps, bien entendu, on lui propose une mission à peine croyable. C'est le gaulliste Jacques Soustelle qui lui demande d'aller aux États-Unis. Après tout, il connaît les Etats-Unis. Il a vécu en Louisiane. Je vous l'ai dit.
On lui demande de repartir outre-Atlantique. Aller là bas, restructurer le contre espionnage de la France libre. Vous imaginez l'excitation de cet homme de 33 ans qui va retourner en Amérique? Ce rôle là est fait pour lui. Ça paraît évident. D'ailleurs, vous savez que sur les bancs de l'école, quand il était à Alger, on l'appelait déjà lamère. l'OC amerloques va pouvoir montrer ce dont il est capable. À la fin de la guerre, il est de retour aux Bordes, sur les hauteurs de la ville blanche, donc, mais sous le calme apparent, il sent déjà couver le feu.
Il voit bien que les choses commencent à s'agiter le jour de l'Armistice, à Sétif, dans le Nord-Est du pays. Il y a eu ces fameuses manifestations qui ont si mal tourné. Elles ont été réprimées avec une brutalité à peine croyable, ce qui a entraîné la mort de milliers de personnes. A ce moment là, Chevallier est persuadé néanmoins du bien fondé de la présence coloniale française en Algérie. Il faut en être conscient parce qu'évidemment, ça sent son.
Son état d'esprit a beaucoup évolué au fil des évènements, mais pour le moment, il est tout à fait convaincu de l'Algérie française. Et c'est avec ses convictions qu'il est élu député. Disons le. Après quelques années, il va quitter son siège, notamment après un désaccord sur un projet de statut de l'Algérie, justement. Il sent bien, de toute façon, que sa place est davantage dans les rues d'Alger. Sa place est davantage au côté de ses compatriotes, si je puis dire que dans les couloirs du Palais Bourbon à Paris, à son retour, il va se faire élire à la nouvelle Assemblée algérienne.
Et peu à peu, au fil de ses rencontres, de ses discussions avec des Algériens de tous horizons, on va le voir se forger de nouvelles convictions. l'Algérie, il en est convaincu. Et ça paraît une évidence, surtout lorsqu'on y vit. l'Algérie est au bord de l'explosion. Il faut, dit il, engager le dialogue entre ce millions d'Européens et ses 9 millions de musulmans. Et dès lors, cette idée de créer des ponts entre les communautés va devenir sa grande idée.
Elle ne le quitte plus. C'est, pense t il, l'unique moyen d'éviter une effusion de sang gigantesque. C'est en 1953 que Jacques Chevallier est élu maire d'Alger. Il a bien l'intention de moderniser la ville, d'en finir avec ces bidonvilles qui la défigurent et d'en finir avec la misère de tant de Algérois et avec un célèbre architecte français, Fernand Pouillon. Bien sûr, il va se lancer dans de grands travaux. Dès lors, on le voit, la cigarette toujours aux lèvres.
C'est l'époque comme ça. On le voit prendre le volant à la place de son chauffeur, parfois, tellement il est excité d'aller constater l'avancée de ses travaux. Enfin, il se rend utile de jour comme de nuit. Il se presse pour arpenter les chantiers de ces immenses cités qui s'élèvent maintenant sur les hauteurs d'Alger.
Jamais. Chevalier n'a été si heureux que durant cette période, nous dit José-Alain Frelon. Enfin, du concret, enfin du palpable. Enfin, des immeubles à bâtir, des rues à désengorger, des jardins à aménager. Enfin, des hommes et des femmes. l'Armée, des fonctionnaires municipaux motivés comme un chef avant la bataille. Enfin du grand air. Après les combats politiques feutrés et assassins. Sauf que Chevallier ne va pas tarder à retourner dans les hautes sphères de la politique parisienne puisqu'en juin 54, il est nommé secrétaire d'État à la guerre.
Occasion, pense t il, de pousser sa vision d'une Algérie fédérale, d'une Algérie lier intelligemment à la France. Il va jusqu'à organiser une rencontre entre un leader nationaliste algérien et le président du conseil, Pierre Mendès France. Seulement un matin d'octobre 1954, alors qu'il est à Alger, il est tiré du lit par un coup de téléphone. Des attentats perpétrés par le FLN ont eu lieu un peu partout dans le pays. Et oui, c'est la Toussaint rouge, vous savez.
L'engrenage sanglant qui vient de commencer à Alger découvre la terreur des explosions et des rapts et des ratonnades. La ville, désormais, va vivre et s'habituer à vivre au rythme des enterrements. Chevalier bientôt nommé à la Défense, il a carrément le portefeuille en plein et il va tenter coûte que coûte d'apaiser les esprits. Il appelle à éviter une escalade de la violence.
Le gouvernement Mendès France ne va pas résister à la crise. Vous le savez, et Chevalier regagne sa mairie d'Alger. C'est l'époque où Albert Camus lance son fameux appel pour une trêve civile.
Si chacun, arabe ou français, faisait l'effort de réfléchir aux raisons de l'adversaire, les éléments d'une discussion profonde pourraient se dégager, dit Camus, qui est exactement, sur ce plan, sur la même ligne que Chevallier. Mais les deux ne parviendront jamais à s'unir. Peut être que s'il avait parlé d'une même voix, il aurait pu changer les choses durant la bataille d'Alger qui oppose le FLN aux paras du général Massu. Le maire devient le recours des familles d'Alger, victimes de tortures et d'exécutions sommaires.
Tous les jours, se souvient Corinne Chevallier, qui est la fille de Jacques. Tous les jours, dès 6 heures du matin, il y avait 5 ou 6 musulmans, parfois plus, qui attendaient devant la porte du bordj. Ils voulaient voir le maire. Leur seul recours pour essayer d'avoir des nouvelles d'un des leurs qui avait disparu dans la nuit. Chevalier prend des risques et c'est dans ce contexte qu'avec il va. Vous savez, avec ce contact, il va recevoir ce coup de fil pour avoir rendez vous avec un proche du FLN.
Je vous l'ai décrit bringuebalant à travers la ville. Mais disons le, l'échange ne va pas porter les fruits espérés inlassablement. Chevalier poursuit ses appels au dialogue. Tout ne dégénère, pas moins ses positions libérales, ses liens avec de nouveaux musulmans, qui lui valut le surnom de mère des Arabes. Tout cela, bientôt, va lui coûter cher, très cher. l'Orchestre de chambre de Stockholm, sous la baguette de APK Salonen, interprétait le final de ce concerto en ré pour orchestre à cordes d'Igor Stravinsky.
Franck Ferrand sur Radio Classique. Et, disons le, au fil des mois, Chevallier s'attire la haine de ce qu'il y a de plus déterminé parmi les Français d'Algérie. Il n'est pas rare maintenant d'entendre son nom conspué lors de manifestations chevalier au poteau, mort à Chevalier. Et du côté des indépendantistes, certains lui reprochent au contraire de vouloir, malgré des appels au dialogue sans cesse répétés, de vouloir maintenir l'Algérie dans le giron français.
En 1958, le général de Gaulle revient au pouvoir et il arrive à Alger. Vous savez, un évènement immense. Il va prononcer un discours et lancer son célèbre Je vous ai compris. Et pendant ce temps, Chevallier patiente au bord de Geiler, pleins d'espoir. Il attend que le général, en tournée en Algérie, lui fasse un signe. Mais il va attendre longtemps. Il n'y a pas de signe de de Gaulle. C'est la disgrâce aux yeux du régime du nouveau régime, si je puis dire.
Chevallier a accumulé trop d'ennemis et il va devoir démissionner. Il quitte sa ville profondément blessé et regagne Paris. Il va se lancer dans de nouvelles affaires, des affaires immobilières et désormais, il vit entre les deux pays.
Trois ans plus tard, l'organisation de l'armée secrète Weisse, vous savez, qui prône la défense de l'Algérie française par tous les moyens, c'est le moins qu'on puisse dire. La Weisse, mais le pays à feu et à sang. C'est alors que se produit un véritable coup de théâtre puisque Chevalier, qui, vous l'avez compris, est maintenant retiré de la scène politique, reçoit une lettre du général Salan, l'ancien chef des armées françaises en Algérie. Putschiste Salan, devenu chef de Lowes et qui compte sur les contacts de Chevallier pour essayer de négocier en sous main avec certains indépendantistes.
On comprend que Chevalier hésite. Il a, au sein de l'Ouest, de vieux ennemis. Encore une fois, on le voit, on le voit monter dans une 404, à ses risques et périls. Le voilà qui est parti vers un lieu inconnu. C'est là qu'il va rencontrer le général Salan, alors en cavale. Là aussi, l'entretien restera sans suite. D'ailleurs, Salan ne tarde pas à être arrêté. Ce qui n'empêche pas le WAIS de poursuivre ses violences, bien sûr, de plus en plus intenses celles là.
Après la signature des accords d'Evian. Et peu après, un autre responsable de l'Ouest se dit prêt à négocier. Il accepterait l'indépendance à condition que les droits des Français d'Algérie soient préservés. Et il va tenter d'approcher le nouveau chef de l'exécutif provisoire algérien, qui s'appelle Abderrahmane Farès et bien sûr, qui est ce qu'on appelle pour organiser de telles négociations, des négociations à ce point périlleuses. Bien sûr, Jacques Chevallier, certaines de ces négociations vont carrément se tenir chez l'ancien maire.
Entre les représentants du FLN et ceux de Lowes, les deux ennemis mortels. Une discussion va donc s'engager et cela va donner lieu à une scène légendaire, peut être un peu exagéré. Je cite José Alain Frachon. Pendant que leurs patrons respectifs discutaient à l'intérieur du bortsch, les membres du service d'ordre du FLN et de Lowes auraient entamé une partie de football avec un ballon laissé dans le jardin par le petit fils de l'ancien maire. Bref, ce dialogue tant espéré par chevalier, de toute façon, arrive trop tard au FLN.
On se déchire déjà pour savoir qui va prendre le pouvoir, tandis que certains membres de l'Ouest poursuivent leur politique de la terre brûlée. Et malgré tout, il y aura un simulacre d'accord qui n'empêchera pas le départ massif des Pieds-Noirs d'Algérie, bien entendu. Au mois de juillet, Chevallier vote sans surprise oui à l'indépendance de l'Algérie et plus tard, il sera l'un des rares Français à demander et à recevoir la nationalité algérienne.
Il n'en profite que quelques années, le temps de se lancer dans un nouveau projet. Il s'agit pour lui maintenant d'essayer de développer le tourisme en Algérie, ce qui, étant donné tout ce qui vient de se passer, n'est pas une évidence, bien sûr.
En 1971, Jacques Chevallier est affaibli, malade d'un cancer, et il va rendre son dernier souffle dans sa maison d'El Biar. Peu avant sa mort, on raconte qu'un de ses fils s'est rendu à son chevet et qu'il lui a annoncé qu'il venait d'être élu maire de son village. Et à ce moment là, son père lui a offert son écharpe, l'écharpe du dernier maire d'Alger. Il lui avait soufflé Tu es entré en politique? Eh bien, mon vieux, tu vas en baver.
Le moment est venu de retrouver fidèle au poste bien installé dans son studio de notre Christian Boerenbond, et c'est l'inverse. De temps en temps, vous êtes ici en studio, à Radio Classique. Je suis chez moi et là, aujourd'hui, vous êtes chez vous et je serai chez moi demain. Nous nous croiserons, évidemment. Et merci d'avoir fait cette allusion et ce clin d'œil à Guillaume. Tout à l'heure à propos d'une éventuelle réouverture de musée, ce qui serait quand même plus agréable.
Mais je rappelle aussi que chacun chez soi, il y a quand même. Internet, qui est tant critiqué, peut permettre aussi de s'évader au travers de différentes images fortes, intéressantes sur tel ou tel peintre, telle ou telle sculpture. Pourquoi pas toujours toujours trouver des compensations? Heureusement, il y a aussi quand même là. Je m'adresse à l'historien. Il y a aussi des livres d'histoire dans lesquels on peut se ranger. Voyez vous ce que je veux dire?
Oui, il y en a de bons. Je a de bons. Oui, George connaît un jeu. Tu toi même un historien a bon dos, s'appelle Franck Ferrand et je le vois demain matin. Des.