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9 heures 9 heures 30. Franck Ferrand raconte sur Radio Classique. Le port de Lorient, un certain 1er mai 1771, il faut imaginer toute une agitation sur les quais. On est en train de préparer un gros navires de charge à trois mâts. Le navire en question s'appelle le Berryer. Il va appareiller. Il a quatorze mois de vivre. Trois cents hommes d'équipage ont été embarqués. Le voyage va être long sur le pont. Le lieutenant de vaisseau Yves Joseph de Kerguelen.

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Il a 37 ans. Il vient d'être mandaté par le roi pour s'en aller conquérir les terres australes. Je vous ai dit qu'on était en mai 1771.

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Le roi, c'est évidemment Louis 15, quelque part au sud du cap de Bonne-Espérance, en Afrique, et de la nouvelle Hollande, comme on appelait à l'époque l'Australie, doivent se trouver les fameuses terres australes.

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Pas tout à fait, si elles existent. Soyons très honnêtes en 1771. Bien sûr, l'Antarctique n'a pas encore été découvert.

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On sait seulement que nombre de navires ont disparu dans les 40ème Rugissants, dans les 40ème Rugissants et les 50ème hurlants.

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Il y a un Français qui a bien aperçu un bout de terre montagneux et glacé. Quarante ans plus tôt, en 1739, l'homme en question s'appelait Bouvet, mais il n'a pas pu s'approcher de ce qui aurait pu être un continent ou en tout cas des îles. Il n'a pas pu s'en approcher en raison de vents contraires. Et malgré ces indices d'un climat visiblement hostile, un mythe circule en Europe celui d'un continent austral qui serait baigné par un climat tempéré qui serait là apprendre à cueillir une sorte d'Éden austral.

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Et c'est Kerguelen qui donc est envoyé pour le découvrir sur ce continent pour en prendre possession. Avant les Anglais, le voilà qui largue les amarres, descend l'Atlantique, franchit le cap de Bonne-Espérance. Oui, je vais vite en besogne parce que ce n'est pas cette partie là qui nous intéresse. Il atteint l'Île de France que nous appelons, nous, l'île Maurice, dans l'océan Indien. Et là, il va troquer ce gros navires dont je vous parlais contre deux autres qui sont eux aussi des trois mâts.

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Il y a une flûte un petit peu plus facile à manoeuvrer, qui s'appelle La fortune et une gabarre Le gros ventre. Comme son nom l'indique, la gabare est une sorte de péniche de mer. Gros ventre sous le commandement de Louis de Saint Talloires. Ce qui est un ami de Kerguelen. Tous les deux sont de Quimper. Tous les deux sont issus de la vieille noblesse du Finistère. Mais peut être que je vous en dise un peu plus sur ce fameux Kerguelen.

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Franck Ferrand, c'est raté. Christique. D'abord, disons le. C'est un navigateur chevronné.

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Plus jeune, il a servi dans les gardes de la Marine royale à Brest. Il s'est distingué par ses compétences techniques et stratégiques. Il est devenu un expert de la navigation polaire au moment où la marine a eu besoin de lui pour aller défendre les pêcheurs de morue des terres des mers d'Islande et du Groenland. Là haut et du Grand Nord, il a ramené deux oursons blancs qui ont été offerts comme il se doit au roi Louis 15. Un récit de voyage écrit de sa plus belle plume a fait rêver tout le monde.

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Et quand il a proposé au ministre de la Marine de partir cette fois à la conquête des terres australes, évidemment qu'à la cour, on a trouvé que l'idée était excellente et le roi a accepté.

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Les voilà donc maintenant qui descendent ces deux navires. Cette fortune, est ce gros ventre? Après une escale dont je vous ai parlé à l'Île de France, Kerguelen et St.

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Talloires me font donc route de plus en plus au sud. Ils s'approchent de plus en plus du pôle Sud. Évidemment, la météo devient infernale avec des tempêtes qui se succèdent avec des lames qui, peu à peu, sont en train de se muer en véritable mur d'eau glacée. Ce sont des déferlantes. Et puis, le 12 février 1772, alors qu'on est en plein dans une bourrasque de neige qui paraît annoncer la fin du monde. Enfin, on distingue ceux qui, plus ou moins, commence à ressembler à une terre.

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C'est Dominique Lebrun, bien sûr, dans un ouvrage qui s'intitule Lépaule, une aventure française paru chez Tallandier.

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Là, il y a très peu de temps, c'est Dominique Lebrun qui nous dit des chaînes de montagnes qui barre l'horizon en dessinant des dents de scie dans le ciel. Rien n'empêche d'imaginer qu'elles appartiennent au continent austral que l'on cherche depuis l'Antiquité grecque. Dans les éclaircies, la mer se teinte de bleu sombre et l'écume des vagues déferlantes devient si blanche. Et les Bluely, alors? Au pied des montagnes, on distingue des pentes nues où dominent le gris, le vert et le rouge d'une végétation rase.

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Les navires sont mises à la cape, c'est à dire qu'on les lui prépare pour qu'il fasse du surplace. Si vous voulez, ils sont en train de se balancer maintenant comme des bouchons sur une mer très agitée. Disons le, est vraiment chaotique et Kerguelen, eh bien maintenant, il est, j'allais dire, il est au pied du mur. Il va en tout cas à pied d'oeuvre. Il va devoir mettre à l'eau une chaloupe et trouver le mouillage le moins hostile possible.

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Un mouillage protégé, si possible. Une vague à ce moment là, projette la chaloupe contre la coque de l'autre navire. On va arriver à sauver l'équipage, mais le canot est littéralement pulvérisé.

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Pendant ce temps là, c'est la tempête qui se lève et qui redouble.

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Elle va éloigner les deux vaisseaux l'un de l'autre, l'infortune et le gros ventre. Et bientôt, les deux équipages, carrément, se perdent de vue la dessus. La nuit tombe. Pendant des jours. Les deux navires se cherchent. À l'époque, on n'a pas de moyens de se manifester, de se faire connaître. Il se cherche en vain le gréement de vaisseau du vaisseau.

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La fortune finit par donner un certain nombre de signes de faiblesse. On voit bien que ça ne va pas tenir très longtemps. Les Hoban et les Haubans, c'est ce qui soutient. Vous savez, les grandes, les grandes voix alun, tout ça est sur le point de lâcher. Kerguelen va prendre une décision. Il va sauver son vaisseau, la fortune. Il va abandonner le gros ventre. Tant pis et il va rentrer en France au plus vite.

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Marc Minkowski, à la tête des Musiciens du Louvre, dirigeait ce Tonnerre d'Hippolyte et Aricie de Jean-Philippe Rameau. Franck Ferrand Si tu christiques, la fortune est en train de faire route vers vers la France. On remonte, on remonte, on remonte, on fait escale, bien sûr à l'Île de France, à l'Ile Maurice. Et puis on est à Brest le 16 juillet 1772. Il va falloir que Kerguelen s'explique quand même. Et déjà, il a eu tout le temps, pendant ce très long voyage, de préparer son récit.

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Bien sûr, il arrive à Versailles, se présente au ministre de la Marine, marquis de Boigne. Il va lui faire un rapport sur la découverte de la terre australe. Et voilà ce qu'il écrit dans ce rapport. Tenez vous bien. Tout ce que les yeux ont pu reconnaître est entrecoupé de bois et de verdure, ce qui semble annoncer un pays peuplé et cultivé avec réflexion.

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Autant vous dire que Kerguelen a un petit peu embelli le tableau quand même. Deux jours plus tard, le ministre propulse notre navigateur devant le roi. Le roi se trouve avec la cour à Compiègne.

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A ce moment là, le roi arrive d'une partie de chasse. Evidemment, on lui dit que monsieur de Kerguelen est là. Ça intéresse Louis 15 et le navigateur lui raconte. Lui répète son récit et le roi est littéralement captivé.

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Il va décorer l'explorateur, dont le moins qu'on puisse dire est qu'il n'a pourtant pas beaucoup brillé dans cette première expédition. Ils valent décoré de la croix de Saint Louis et il le promeut.

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Capitaine de vaisseau, Lapérouse, que ça a dû agacer un peu, dira qu'il fut reçu en France comme un nouveau Christophe Colomb à la cour. La rumeur se répand comme une traînée de poudre. Il a découvert ce Kerguelen, une terre hospitalière prête à être cultivée, fécondée, colonisée. Il y a là des investissements extra. Non merci.

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Mais non, Kerguelen ne dément pas. Alors, on se dit mais cet homme est il un menteur invétéré? Que se passe t'il? Est ce que c'est? Est ce qu'il agit ainsi par ambition, par orgueil, par cupidité? En fait, un peu de tout ça, sans doute.

[00:09:47]

Et il confirme Kerguelen. Oui, oui, il a bel et bien découvert la France austral. Le terme est de lui et le mot est lâché. Le ministre a à ce moment là à proposer au roi de monter une nouvelle expédition, évidemment, et Kerguelen reçoit l'ordre de repartir pour la terre australe et y bâtir une nouvelle colonie. Il va fonder sa fameuse France australe. Il devra ensuite effectuer un tour du monde d'est en ouest par le cap Horn, contre les vents dominants.

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Ce sera la première circumnavigation française et à la cour, tout le monde applaudit. Personne n'aimait la moindre objection. Surtout, personne ne demande ce qu'est devenue l'autre vaisseau, le gros ventre. Je dis ça parce que je vous entends bouillir en disant mais on ne parle pas du vaisseau abandonné.

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Mais non. La sœur d'un marin du gros ventre. Le marin en question, c'est l'officier. Le jeune officier resilie pose des questions. Elle envoie des lettres au ministère. Où est son frère. Que s'est il passé? Ah!

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Mais ça n'intéresse personne en haut lieu. On ne lui répond même pas. Le 23 mars 1773, Kerguelen prend à nouveau le départ à Brest sur une flûte de 64 canons qui s'appelle le Roland. Accompagné de la frégate L'oiseau 32 canons. Bref, une petite flottille assez bien armée. Trois semaines après le départ de Kerguelen. Coup de théâtre une gabare de la Marine royale se présente en rade de Brest. La gabare en question? Vous me voyez venir?

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Là, c'est le gros ventre qui rentre au port avec beaucoup de retard, mais qui rentre au port quand même. Il est commandé justement par l'enseigne de vaisseau Resilie. Vous savez, ce ce jeune officier dont la sœur s'inquiétait auprès du ministre et resilie va faire son rapport à sa hiérarchie. Avec son récit, le mite de la France austral va s'écrouler comme un château de cartes.

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C'est le problème lorsqu'on fait un gros mensonge et que la vérité finit toujours par surgir. Kerguelen, lui, est loin. À ce moment là, elle est déjà repartie fonder sa France australe. N'est ce pas? Sauf que le récit de l'officier Resilie est en train d'éclairer la première expédition d'une lumière nettement plus cruelle.

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Il raconte Resilie comment les deux vaisseaux, la fortune et le gros ventre se sont perdus. Et pendant que la fortune s'éloignait dans la tempête, dit il, le gros ventre encore commandé par saint Talloires à l'époque a tenu bon malgré des éléments déchaînés.

[00:12:07]

Au cours d'une accalmie, des hommes ont pu débarquer sur Terre très brièvement parce que le temps de nouveau allait se dégrader et un officier a rédigé ce rapport. Et ce rapport, le ministre l'a maintenant entre les mains. Cette plainte était couvert. Cette plaie dans cette plaine était couverte d'eau causée vraisemblablement par des fontes de neiges. Dans les montagnes sont couvertes dans le fond de la baie. Il nous a paru voir quelques arbres qui ne paraissent point où le rivage était couvert de pingouins de trois pieds de haut.

[00:12:37]

Beaucoup de lions et de loups marins. Bref, on est, on est un peu loin de la France australe. Ça n'a pas l'air très hospitalier, en fait, même pas pas du tout. Le pays peuplé et cultivé avec réflexion qu'avait décrit Kerguelen au roi lors de son passage à Compiègne paraît être sorti tout droit de l'imagination du navigateur. Et alors? Après, continue à raconter. Roselies, après le gros ventre, a sillonné les alentours pendant trois semaines à la recherche du vaisseau de Kerguelen.

[00:13:07]

Bien sûr que l'équipage n'a pas découvert de continent sans Talloires s'est résigné à faire cap sur la Nouvelle-Zélande, comme on disait à l'époque. D'ailleurs, l'Australie et après tout le ministre leur avaient ordonné d'en prendre possession. Et une fois la mission accomplie, il est tombé gravement malade. Il est mort en arrivant à l'escale de l'Île de France en octobre 1772 et c'est à ce moment là que l'enseigne de vaisseau a été chargée de ramener le gros ventre à Brest. Et là, Resilie est absolument catégorique la France austral n'est qu'une île battue par les tempêtes.

[00:13:40]

C'est une île de désolation. On peut dire maintenant que la mystification de monsieur de Kerguelen a été découverte. Et pourtant. Et pourtant, lui est toujours là bas. En route pour aller fonder sa nouvelle colonie.

[00:14:39]

Le choeur de chambre suisse et l'Orchestre de la tonne à l'est de Zurich, qui était sous la direction de David Zinnemann dans cette cantate Mer calme et heureux voyage de Ludwig van Beethoven.

[00:14:51]

Franck Ferrand sur Radio Classique et la seconde expédition Kerguelen est en train de virer au cauchemar à cause d'une voie d'eau dans la cale du Roland. Les vivres ont été gâtés, ce qui fait qu'on n'a plus rien à manger. Bref, l'équipage, néanmoins, est bien obligé de consommer ce qui a été ce qui a été gâté par l'eau de mer. Et la conséquence, c'est une descente terrible dont 60 marins sont atteints. L'équipage doit faire escale au Cap pour se soigner.

[00:15:20]

Et en plus de l'état sanitaire, les officiers français du port découvrent sur le Roland une situation scandaleuse puisque Kerguelen, lorsqu'il était à Brest, a embarqué trois femmes. Deux sont des passagères enregistrées. Elles vont rejoignais leurs maris qui ont été mutés sur l'Île de France. Mais les marins du Roland témoignent qu'elles n'ont pas été farouches devant les avances des jeunes officiers du bord. Et plus grave, la troisième est carrément la maîtresse affichée de Kerguelen.

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Une certaine Louise Seguin, qui est âgée de 14 ans seulement. Il l'a embarquée déguisé en valet de chambre. Il l'a installé dans sa cabine. Bref, on connaît ce genre de situation. Mais inutile de vous dire que c'est extrêmement condamné. Dans la marine de Sa Majesté, Kerguelen va reprendre la mer. Il parvient à l'Ile de France. Il rencontre là un accueil glacial du gouverneur. Parce que ça y est, sa réputation commence à se répandre et quelques mois plus tôt, le gouverneur avait vu passer Resilie, qui est sur le gros ventre après la première expédition, ce qui fait qu'il était parfaitement au courant de la réalité de la Terre australes.

[00:16:22]

Kerguelen va devoir batailler. Il se bat comme un diable pour obtenir un ravitaillement pour obtenir le renfort d'un troisième navire et au passage, il s'arrange pour acheter discrètement 8 esclaves dans le but de les revendre plus tard. Je me suis monsieur ne recule devant rien. Après son départ, l'intendant de l'Île de France écrit au ministre pour se plaindre du comparants du comportement du capitaine Breton. Et pour tout vous dire, c'est d'ailleurs la question que pose l'intendant dans le long courrier qu'il adresse à Versailles.

[00:16:52]

On se demande s'il a encore toute sa raison, toute sa tête. Kerguelen. En attendant, il est toujours dans sa fuite en avant, lui, en décembre 73. Il atteint cette fameuse terre désolée qu'il avait deux ans plus tôt. Découverte. Froid glacial, une fois de plus. Et pourtant, on est en plein été austral. La dysenterie à bord a repris. Les hommes tombent comme des mouches et dans les gros temps, les navires restent à la cape pendant 25 jours avant de pouvoir débarquer quiconque.

[00:17:18]

Le 6 janvier 74, une chaloupe quand même va pénétrer dans une baie dont l'entrée est surmontée d'un spectaculaire phénomène géologique. Et là, je passe de nouveau la parole à Dominique Lebrun. C'est un pan de falaise haut d'une centaine de mètres, au milieu de laquelle s'ouvre une brèche assez grande pour laisser le passage d'un vaisseau. La mer gris de plomb, la glace et la neige étincelante sur les sommets, la végétation ocre ou jaune et les mousses vert fluorescent sur le bas des reliefs composent un paysage surnaturel, angoissant même.

[00:17:52]

Mais se découvrent ensuite les marins de l'oiseau. Puisque c'est le nom de la frégate, ce qu'ils découvrent dépasse l'entendement. Le vent souffle si fort sur les reliefs que les cascades remontent.

[00:18:03]

La falaise à la verticale, au lieu de tomber, donne une idée de la catastrophe. Les hommes, un peu de manière dérisoire, vont néanmoins installer la marque de la possession française. C'est une bouteille contenant un document établi au nom de la Couronne. Enfin, la première pierre d'une colonie est posée. Disons le Kerguelen n'en posera pas de seconde.

[00:18:29]

Franck Ferrand si tu christiques les marins de retour à bord du Roelants, les marins envoyés à terre font leur rappelle leur rapport au capitaine. Nous avons trouvé une baie où nos trois navires pourront mouiller en sécurité.

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Le visage de Kerguelen se ferme. Ils refusent tout net un débarquement. Le Roland est trop mal en point. L'équipage également, dit il. L'officiant insiste deux navires pour rester dans le Roland, rentrerais avec les malades.

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Nouveau refus de Kerguelen, qui ordonne qu'on fasse cap sur Madagascar. C'en est fini de la mission Kerguelen, en France austral. Il n'a même pas tenté d'installer un seul bâtiment sur place, en réalité. En réalité, il a de tout autre projet. À peine arrivé à Madagascar, il va prêter main forte à un certain colonel Biet NOx qui, bien husky, avait lui aussi été envoyé par Louis 15 pour fonder une colonie à Madagascar.

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Bien sûr, Kerguelen l'avait rencontré lors d'une précédente escale à l'Île de France et là, il va lui livrer tout l'équipement qu'il avait, transport qu'il avait transporté pour bâtir la France australe, c'est à dire qu'il fait carrément un détournement de fondation.

[00:19:37]

Ça paraît assez invraisemblable. Ce qui est en train de se passer. Il lui fournit aussi des hommes pour incendier un village indigène. D'ailleurs, on découvrira plus tard que la colonie de baigneuse. Était elle aussi une espèce de supercherie, il faut bien le dire, monsieur de Kerguelen était aussi bien entouré qu'il était bien inspiré.

[00:19:58]

Si je puis dire, il reprend sa route vers la France dans un dernier acte de désobéissance. Il refuse de passer par le cap Horn et le Pacifique comme on le lui avait ordonné. Il va se contenter de remonter l'Atlantique depuis le cap de Bonne-Espérance.

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Et dès qu'il arrive en France, Kerguelen est traduit en conseil de guerre.

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Est ce que ça vous étonne tellement? Depuis son départ, le roi Louis 15 est mort. C'est donc maintenant Louis 16 qui règne. Kerguelen a perdu les appuis qu'il possédait dans la vieille cour. On lui reproche d'abord et avant tout l'embarquement clandestin de Louis Seguin et un certain nombre de pratiques licencieuses à son bord. Mais on lui reproche aussi le refus de débarquer en France australe, le retour précipité, le refus de rentrer par le cap Horn et la traite d'esclaves qui est interdite aux officiers de la Marine royale.

[00:20:44]

Bien sûr, en revanche, pas un mot sur son intelligence avec le sulfureux Benioff skient à Madagascar. Kerguelen va écopé de six ans d'emprisonnement dans la forteresse de Saumur et il sera tout de même radié de la marine au bout de trois ans. On le libère. Il est réintégré par le nouveau ministre et va recevoir de nouvelles missions. Après 17 789, il va se rallier au nouveau régime. Il se montrera révolutionnaire et atteindra même en 1797, le grade de contre amiral.

[00:21:16]

C'est celui, c'est celui avec lequel il mourra, si je puis dire, en 1776. Pendant ce temps, le navigateur James Cook l'anglais bien sûr, avait accosté dans un archipel inhospitalier au relief acéré. Il pense nommer ces lieux les îles de la désolation. Mais il découvre une bouteille bouteille qui avait été laissée par l'équipage de Kerguelen.

[00:21:38]

Rappelez vous, le document nous dit que les terres en question appartiennent à la couronne française. Cook va baptiser l'archipel, les îles Kerguelen. Et vous savez que ces îles Kerguelen, depuis 1950, abritent une très importante base scientifique française.

[00:22:03]

Voici Christian Morin pour bien commencer la semaine. Merci, bon jour mon cher frangin. J'ai appris à la fin de ce Tour de France que vous étiez quand même pas très porté sur les bâtiments modernes grâce à Thomas Vauclair qui a évoqué une anecdote. Mais je vois que le téléphone arabe a fait son travail, si j'ose dire. Oui, oui, oui, oui, puisque lors d'un retour d'une étape, vous aviez confondu le terminal 1 de Roissy avec le Stade de France.

[00:22:29]

A ma décharge, il était trop tard. Nous étions très, très fatigués. C'était la veille de la fin du Tour. Et effectivement, vous savez que ce terminal de Roissy est éclairé bleu, blanc, rouge, immense et il est rond. Et c'est vrai qu'en montant dans le taxi, de loin, j'ai dit Ah, mais c'est le Stade de France. Tout le monde avec la.

[00:22:47]

Thomas Vauclair l'a dit fort gentiment Youri s'est retrouvé avec ses jambes sur son Tour de France, comme toutes les équipes de France Télévisions. Et vous même. Plus sérieusement, je voudrais revenir. Je profite de notre passage d'antenne sur le concert du 5 octobre à Gamow Angelich, comme il y avait eu des problèmes dus au premier confinement. Eh bien, tous ceux qui ont déjà leurs places peuvent les conserver. Mais pour des raisons sanitaires, il y aura deux concerts exactement 1 à 17 heures et à 20 heures.

[00:23:17]

Donc, je rappelle le numéro de téléphone de la salle Gaveau 01 49 53 05 07 et ce numéro de téléphone. On y reviendra tout au long de la semaine sur Radio Classique pour retrouver le 5 octobre Franck Ferrand, Nicolas Angelich avec ces soirées assez extraordinaires. Parce que j'avoue que la musique racontée telle que vous le faites accompagne une complémentarité parfaite. Oui, c'est un échange, un dialogue et c'est toujours un bonheur. C'est vrai, ça se passe bien.

[00:23:41]

Revenez demain matin avec joie. Pas de Tour de France cet après midi repos. Un peu de vélo pour l'entraînement, ça et d'autres aventures historiques. Merci Franck.